Dagobert Ier

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 mars 2023
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Dagobert I (by Émile Signol, Public Domain)
Dagobert Ier
Émile Signol (Public Domain)

Dagobert Ier (605-639) régna en tant que roi d'Austrasie de 623 à 634 et en tant que roi de tous les Francs de 629 à 639. Avec le règne de son père, Clotaire II, la période du règne de Dagobert fut caractérisée comme l'apogée de la puissance mérovingienne. Cependant, Dagobert fut le dernier roi de la dynastie mérovingienne à exercer une autorité royale significative.

Essor de l'aristocratie

Dagobert naquit en 605, fils du roi Clotaire II de Neustrie (r. de 584 à 629) et de son épouse Haldetrude. Il était un descendant de la dynastie mérovingienne, la famille régnante des Francs du milieu du Ve siècle jusqu'en 751. La naissance de Dagobert survint à une époque de grands bouleversements pour la Francie, alors que les royaumes mérovingiens étaient dévastés par une guerre civile provoquée par la rivalité entre la famille de la reine Brunehaut d'Austrasie et celle de la reine Frédégonde, qui étaitt la grand-mère de Dagobert. En 605, il semblait que Brunehaut et ses deux petits-fils avaient eu le dessus; Frédégonde était morte et son fils, Clotaire II, avait été vaincu deux fois au combat, son royaume réduit à un petit morceau de terre entre la Seine, l'Oise et la mer.

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Clotaire II renforça sa position en s'assurant le soutien de l'aristocratie, mais il y parvint au détriment de l'autorité de la couronne.

La chance de Clotaire tourna lorsque, au lieu d'unir leurs forces pour l'achever, les deux petits-fils de Brunehaut commencèrent à se battre entre eux. En 610, les petits-fils entamèrent une véritable guerre civile l'un contre l'autre; trois ans plus tard, ils étaient tous deux morts, et le royaume combiné d'Austrasie-Bourgogne reposait entre les mains d'un jeune roi, Sigebert II, dont l'arrière-grand-mère Brunehaut assurait la régence. Les nobles austrasiens et bourguignons étaient fatigués de ce carnage sans fin et de l'influence dominatrice de la reine Brunehaut. En 613, plusieurs puissants magnats austrasiens et bourguignons, dont Warnachaire Ier, Pépin de Landen et Arnoul de Metz, invitèrent Clotaire II à envahir leurs royaumes. Il accepta et marcha sur l'Austrasie et la Bourgogne sans rencontrer de résistance. Brunehaut et ses arrière-petits-enfants furent capturés et exécutés, et Clotaire II adopta le titre convoité de "roi de tous les Francs", qui avait été créé par le roi Clovis Ier (r. de 481 à 511) mais était resté inutilisé depuis la mort du roi Clotaire Ier en 561.

Clotaire II commença son règne par l'édit de Paris de 614, qui renforça le pouvoir de l'aristocratie franque. L'édit décentralisait le royaume nouvellement unifié de Clotaire en laissant une grande partie du pouvoir entre les mains des autorités régionales. En 617, Clotaire II avait également élevé le poste de "maire du palais" en nommant un homme du nom de Warnachaire à cette fonction à vie; le maire du palais, qui n'était autrefois rien de plus que le chef de la maison royale, était désormais le second en puissance après le roi. Chacun des trois royaumes mérovingiens de Neustrie, d'Austrasie et de Bourgogne avait son propre maire du palais pour légiférer et superviser les affaires à l'intérieur des frontières du royaume. Plutôt que de regrouper le poste en une seule fonction, Clotaire II décida de laisser chaque royaume conserver son propre maire. Clotaire II renforça sa propre position en s'assurant le soutien de l'aristocratie, mais il y parvint au détriment de l'autorité de la couronne. Comme l'explique la spécialiste Susan Wise Bauer:

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Clotaire avait conclu un accord avec le diable. Il possédait la couronne des Francs, mais les deux tiers de son pays étaient dirigés par les maires, dont il ne pouvait se débarrasser par des moyens légaux, des maires qui avaient le pouvoir de légiférer dans leur propre royaume et qui étaient désormais capables d'agir indépendamment des enfants et des tantes royaux qui les contrôlaient auparavant. (251)

Vie et éducation

Pendant ce temps, Dagobert reçut une éducation digne du fils aîné d'un roi mérovingien. Il passa son enfance à la villa royale de Reuilly, à l'est de Paris, où il apprit le latin, l'histoire, l'équitation et le maniement des armes. En 615, il fut invité à la cour de son père à Paris pour apprendre les subtilités de la politique et de l'administration de la cour. Bien que les royaumes mérovingiens aient traditionnellement été divisés entre chaque fils survivant lors de la succession, le jeune demi-frère de Dagobert, Charibert, est décrit dans la Chronique de Frédégar comme "simple d'esprit" et était probablement considéré comme moins capable que son frère aîné. Les attentes concernant l'avenir de la dynastie mérovingienne reposaient donc en grande partie sur les épaules de Dagobert.

Chlothar II with His Son Dagobert I
Clotaire Ier et son fils Dagobert Ier
Bibliothèque nationale de France (Public Domain)

Bien entendu, cette opinion n'était pas partagée par Sichilde, qui était la mère de Charibert. Sichilde était la fille d'un puissant comte et était devenue la première épouse de Clotaire en 618, après avoir probablement été l'une de ses maîtresses auparavant. Sichilde et son frère, Brodulf, firent pression sur Clotaire II pour que l'héritage de Charibert soit égal à celui de Dagobert. Bien que Clotaire ait refusé de le faire, il renforça les liens entre sa propre famille et celle de Sichilde lorsqu'il obligea Dagobert à épouser la sœur de Sichilde, Gomatrude, en 626.

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Roi d'Austrasie

En 623, Clotaire II fut confronté à un dilemme. Les nobles d'Austrasie, dont l'évêque Arnoul de Metz et le puissant Pépin de Landen, maire du palais d'Austrasie, s'étaient plaints que le roi semblait passer la plupart de son temps en Neustrie, arguant que la présence royale donnait un avantage injuste à la Neustrie. Bien que Clotaire n'ait pas été disposé à déplacer sa cour en Austrasie, ce qui bouleverserait sans aucun doute ses sujets neustriens, il réalisea que les magnats austrasiens étaient trop puissants pour être simplement ignorés. Pour les apaiser, il fit du sous-royaume d'Austrasie une entité semi-autonome aux frontières définies. Il nomma Dagobert, âgé de 17 ou 18 ans, roi d'Austrasie. Il s'agissait d'un développement important, car les frontières établies par Clotaire contribueraient à définir les royaumes d'Austrasie et de Neustrie à l'avenir.

The Merovingian Dynasty,  c. 639
Dynastie mérovingienne, c. 639
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

En tant que nouveau roi d'Austrasie, Dagobert avait une indépendance minimale. Il était surveillé par l'aristocratie austrasienne, dirigée par Arnoul de Metz et Pépin de Landen qui utilisaient Dagobert pour servir leurs propres intérêts. Les magnats pensaient que Clotaire II avait retenu des terres qui appartenaient de droit à l'Austrasie pendant le partage, et ils demandèrent à Dagobert de négocier avec son père la restitution de ces territoires. Plus tard, Arnoul et Pépin obligèrent Dagobert à ordonner l'assassinat de Chrodoald, un aristocrate bavarois et chef du puissant clan des Agilolfings, qui avait causé des problèmes aux dirigeants austrasiens. En tant que souverain d'un sous-royaume, Dagobert était également toujours sous la coupe de son père et ne pouvait pas faire grand-chose sans son approbation ou son aide. En 623, alors qu'il menait une campagne militaire difficile contre les Saxons, Dagobert fut contraint de demander l'aide de Clotaire. Les Saxons ne furent vaincus que par la puissance combinée des deux souverains francs.

Le 18 octobre 629, Clotaire II mourut à l'âge de 45 ans. En se rendant à Paris pour les funérailles, Dagobert découvrit que Brodulf conspirait pour placer Charibert sur le trône de Neustrie. Selon Brodulf, Clotaire avait modifié son testament sur son lit de mort pour permettre cela, ayant décidé qu'il voulait que Dagobert et Charibert règnent ensemble. Dagobert consulta Landri, maire du palais de Neustrie, et d'autres hauts fonctionnaires, qui réfutèrent les affirmations de Brodulf. Dagobert fit alors assassiner Brodulf et coupa tous les liens avec sa famille en divorçant de sa femme Gomatrude. Il était désormais libre de revendiquer le titre de son père, le "roi de tous les Francs", bien qu'il ait décidé d'apaiser son demi-frère en le laissant régner sur l'Aquitaine sous le nom de Charibert II (r. de 629 à 632).

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Roi de tous les Francs

Espérant se débarrasser de l'influence des magnats austrasiens, Dagobert déplaça sa cour de Metz à Paris. De ses précédents conseillers austrasiens, il n'emmèna à Paris que Pépin de Landen, peut-être pour pouvoir le surveiller. Arnoul de Metz et Pépin de Landen consolidèrent leur alliance en mariant Ansegisel, le fils d'Arnoul, à Begga, la fille de Pépin. Cette nouvelle famille, connue sous le nom d'Arnoul ou de Pépin, donnerait naissance à la dynastie carolingienne qui finirait par supplanter les Mérovingiens à la tête de la Francie.

Les vastes étendues de terres sous le contrôle de Dagobert firent de lui l'un des monarques les plus puissants et les plus respectés d'Europe occidentale.

Pour l'heure, cependant, Dagobert devait s'imposer en tant que roi des Francs. En 629, il entra dans l'arène de la politique internationale en négociant un traité de "paix perpétuelle" avec l'empereur byzantin Héraclius (r. de 610 à 641). Sur les conseils d'Héraclius, Dagobert ordonna le baptême de tous les Juifs de son royaume. Vers la même époque, Dagobert épousa Nanthilde comme nouvelle reine consort et prit Ragnetrude comme concubine; en 630, Ragnetrude donna naissance au premier fils de Dagobert, Sigebert III. En 633, Nanthilde donna naissance au deuxième fils de Dagobert, qui régnerait un jour sous le nom de Clovis II. Ayant prouvé son habileté diplomatique avec le traité de Byzance, et ayant engendré deux héritiers, la position de Dagobert en Francie semblait d'autant plus sûre.

En 632, Charibert II mourut, et son fils en bas âge, Chilpéric, fut mystérieusement assassiné. Le trône d'Aquitaine revint aux mains de Dagobert Ier qui régnait désormais sur un royaume franc unifié. Les vastes étendues de terres sous le contrôle de Dagobert firent de lui l'un des monarques les plus puissants et les plus respectés d'Europe occidentale, et peut-être le roi mérovingien le plus puissant depuis Clovis Ier.

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La guerre contre les Wendes

À l'est des territoires de Dagobert, plus à l'est que l'Elbe, vivait un groupe de Slaves connu sous le nom de Wendes, dirigé par un roi nommé Sámo. Sámo n'était pas un Slave, mais un marchand franc qui avait gagné la confiance et l'amitié des Wendes en les aidant dans leur guerre contre les Avars et les avait tellement impressionnés qu'ils en avaient fait leur roi. Sámo avait assuré son trône en se mariant avec les principales familles wendes, épousant au moins 12 femmes et engendrant 37 enfants. Il dirigea les Wendes lors de raids sur des terres appartenant à des peuples germaniques qui payaient un tribut à Dagobert et aux Francs; en 630, ces germains demandèrent l'aide de Dagobert.

Dagobert avait ses propres raisons de se brouiller avec Sámo, puisque les Wendes avaient volé et assassiné "une grande multitude" de marchands francs (James, 105). Après que les relations diplomatiques eurent été perturbées par un envoyé franc hautain, Dagobert décida que le seul moyen d'action restant était de punir les Wendes par la force militaire. En 631, il lança une attaque sur trois fronts: ses alliés lombards devaient pousser vers le nord de l'Italie, ses alliés alamans devaient marcher depuis leurs colonies de Transjurane, tandis que Dagobert en personne dirigerait une armée franque hors d'Austrasie. Les Lombards et les Alamans lancèrent chacun des campagnes réussies et battirent les Wendes, mais Dagobert subit une défaite décisive devant la forteresse slave de Wogastisburg après une bataille sanglante de trois jours.

Dagobert I Coin
Pièce de Dagobert Ier
Bibliothèque nationale de France (Public Domain)

La cause de la défaite de Dagobert, selon la Chronique de Frédégaire, était la démoralisation de son armée qui était principalement composée de troupes austrasiennes; les Austrasiens étaient apparemment encore amers que Dagobert les ait abandonnés et ait déplacé sa cour royale en Neustrie, et n'étaient donc pas très enclins à se battre pour lui. Quoi qu'il en soit, la bataille fut une humiliation pour Dagobert et un encouragement pour Sámo et ses Wendes qui commencèrent à faire des raids plus profondément dans le territoire franc. Les Saxons proposent d'aider Dagobert à défendre ses frontières en échange d'une remise de leur tribut annuel de 500 vaches. Dagobert accepta, mais l'aide des Saxons n'eut que peu d'effet; l'année suivante, en 632, de nouvelles incursions wendes eurent lieu en Thuringe.

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La révolte austrasienne

L'échec de la guerre contre les Wendes entraîna de nouveaux problèmes internes pour Dagobert. Les Austrasiens, qui avaient semblé indifférents à la victoire pendant la guerre à proprement parler, se plaignaient maintenant que leurs terres étaient ravagées par les raids wendes. En 632, lassés de la négligence de Dagobert, les nobles austrasiens se révoltèrent contre son règne; la révolte était menée par nul autre que le rusé Pépin de Landen.

Audomar of Thérouanne & Dagobert I
Audomar de Thérouanne (St Omer) et Dagobert Ier
Unknown Artist (Public Domain)

La situation s'apaisa en 634, lorsque Dagobert reprit le flambeau de son père en séparant l'Austrasie du reste de son royaume. L'Austrasie redevint un sous-domaine semi-autonome dirigé nominalement par le fils de Dagobert âgé de trois ans, Sigebert III (r. de 634 à 656). Selon l'expert Ian Wood, cette décision eut "d'importantes répercussions à long terme sur la structure générale de la Francie mérovingienne" (145). Cette partition renforça les divisions entre les royaumes de Neustrie et d'Austrasie qui avaient été définies à l'origine par Clotaire II onze ans plus tôt et renforça le pouvoir des magnats d'Austrasie, qui avaient maintenant un roi fantoche pour approuver leurs programmes.

Le règne ultérieur

Depuis sa cour à Paris, Dagobert exerça une influence considérable sur les royaumes restants, devenant ainsi le dernier roi mérovingien à le faire efficacement. Il entrava les ambitions de certains nobles puissants et parvint à supprimer plusieurs conflits qui avaient éclaté entre diverses familles aristocratiques. Sur les conseils de son principal conseiller, Eligius (Saint Éloi), Dagobert centralisa la frappe de la monnaie à Paris, afin de lutter contre la fraude monétaire. Il s'employa également à réorganiser les systèmes d'administration et de justice en Francie.

Dagobert était un roi pieux, connu pour ses dons généreux à l'Église catholique et au clergé. Il finança notamment l'abbaye de la basilique Saint-Denis à Paris, qui fut agrandie pour accueillir 500 moines et leurs serviteurs. Il fit construire un nouveau mausolée au sein la basilique, qui abrite les restes du martyr chrétien Saint-Denis et serait un jour le lieu de repos habituel des rois de France. Avec Eligius, Dagobert fonda les monastères de Solignac, près de Limoges, et de Saint Martial sur l'île de la Cité à Paris. Dagobert cultivait également une réputation de grand mécène comme en témoignent les travaux d'orfèvrerie qu'il commandait pour les églises.

Construction of St Denis Basilica and the Campaign Against the Gascons
Construction de la basilique Saint-Denis et campagne contre les Gasçons
Robinet Testard (Public Domain)

Malgré son bilan peu impressionnant en matière de campagnes militaires, Dagobert tenta à nouveau sa chance en 631, lorsqu'il envoya une armée en Espagne pour aider Sisenand, gouverneur de Septimanie, dans sa lutte pour le trône des Wisigoths. En signe de gratitude pour l'aide de Dagobert, Sisenand envoya au roi franc un cadeau sous la forme d'un plat en or de 500 livres. Avec l'aide de Dagobert, Sisenand réussit à s'emparer du trône wisigoth, qu'il conserva jusqu'à sa mort en 636. En 635, Dagobert envoya une armée pour écraser une révolte gasconne; l'armée mérovingienne, commandée par dix ducs, battit facilement les Gascons et les fit fuir dans les montagnes. Malgré cette victoire, l'armée franque fut prise en embuscade par les Gascons au cours de sa marche de retour dans la vallée de la Soule; plusieurs nobles et dignitaires francs importants furent tués dans l'embuscade. La même année, Dagobert menaça d'envoyer une armée pour réprimer les troubles en Bretagne, mais la simple menace d'une invasion suffit à faire plier les Bretons.

Mort et héritage

Dagobert Ier mourut le 19 janvier 639, à l'âge de 36 ans seulement, et fut le premier des rois francs et français à être enterré dans la basilique abbatiale de Saint-Denis. À sa mort, les royaumes de Neustrie et de Bourgogne revinrent à son fils cadet, le roi Clovis II (r. de 639 à 657), tandis que son fils aîné, le roi Sigebert III, continua de régner en Austrasie. Les deux successeurs de Dagobert étaient encore des enfants à sa mort, ce qui permit aux ambitieux maires des palais et aux aristocrates francs de commencer à régner au nom des jeunes rois. Les concessions faites par Clotaire II et Dagobert placèrent les aristocrates dans une position telle que même lorsque les rois atteignirent leur majorité, c'était les maires qui détenaient le véritable pouvoir, laissant le roi mérovingien comme une simple figure de proue.

Sigebert III et Clovis II sont donc considérés comme les premiers"rois fainéants", nom attribué aux rois mérovingiens de cette période par le chroniqueur Einhard. Les maires des palais devinrent les véritables détenteurs du trône à mesure que la dynastie mérovingienne perdit de son importance. Pourtant, le déclin de la dynastie mérovingienne n'équivaut pas au déclin des Francs; en effet, ces derniers continuèrent à accroître leur pouvoir et leur influence. En 751, plus d'un siècle après la mort de Dagobert, Pépin le Bref mit définitivement fin à la mascarade en déposant le dernier roi mérovingien, Childéric III, et en s'emparant du trône. Pépin le Bref (r. de 751 à 768) devint le premier roi de la dynastie carolingienne, la famille qui donnerait naissance à Charlemagne (742-814).

Death of Dagobert I
Mort de Dagobert I
Unknown Artist (Public Domain)

Le déclin de la dynastie mérovingienne ayant commencé avec sa propre mort, Dagobert Ier est souvent considéré comme le dernier roi mérovingien à avoir exercé un pouvoir royal significatif. En effet, le règne de Dagobert est considéré par certains historiens comme le sommet du pouvoir mérovingien. Il était très apprécié des souverains européens contemporains et possédait peut-être une fortune personnelle plus importante que celle de tous les rois francs précédents. Pourtant, il est peut-être plus connu aujourd'hui pour son apparition dans une comptine populaire française, Le bon roi Dagobert, qui prend la forme d'une série de conversations satiriques entre Dagobert et son principal conseiller, Saint Eligius (Saint Eloi). Le texte de la rime est devenu populaire en tant qu'expression du sentiment anti-monarchique pendant la Révolution française (1789-1799) et reste populaire aujourd'hui. Dans le premier couplet, Dagobert met accidentellement son pantalon à l'envers:

Le bon Roi Dagobert
Avait sa culotte à l'envers.
Le grand saint Éloi lui dit ,
"Ô mon roi, votre Majesté
est mal culottée."
"C'est vrai," lui dit le roi,
"Je vais la mettre à l'endroit".

Globalement, le règne de Dagobert Ier marque un tournant important dans l'histoire de la France et de l'Europe. Avec lui s'éteignit l'autorité de la grande dynastie mérovingienne, la famille de Clovis Ier. De son règne naquît la graine qui donnerait naissance à la dynastie carolingienne, une famille qui contribuerait largement à définir l'Europe du Moyen Âge.

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Questions & Réponses

Qui était Dagobert Ier ?

Dagobert Ier est un roi franc, qui régna en tant que roi d'Austrasie de 623 à 634 et en tant que roi de tous les Francs de 629 à 639. Il est considéré comme le dernier roi de la dynastie mérovingienne à détenir un réel pouvoir avant que les rois mérovingiens ne deviennent des souverains fantoches pour les maires des palais.

Pourquoi Dagobert Ier est-il connu ?

Dagobert Ier est connu pour avoir été le dernier grand souverain de la dynastie mérovingienne, mais aujourd'hui, il est également reconnaissable par une comptine française "Le Bon Roi Dagobert".

Qui étaient les rois fainéants?

L'expression "rois fainéants" fait référence aux derniers souverains de la dynastie mérovingienne en Francie, généralement à partir des fils de Dagobert Ier. Ils étaient appelés "rois fainéants" parce qu'ils n'étaient guère plus que des figures de proue sans réelle autorité; les maires des palais détenaient les vrais pouvoirs du trône franc.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, mars 07). Dagobert Ier [Dagobert I]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21473/dagobert-ier/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Dagobert Ier." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 07, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21473/dagobert-ier/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Dagobert Ier." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 mars 2023. Web. 20 nov. 2024.

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