Guillaume IV de Grande-Bretagne (Né William Henry, r. de 1830 à 1837) succéda à son frère aîné George IV de Grande-Bretagne (r. de 1820 à 1830) pour devenir le cinquième monarque de la maison de Hanovre. Guillaume mena une brillante carrière navale et son règne est surtout connu pour les réformes démocratiques initiées par le Reform Act de 1832. Sa nièce, la reine Victoria de Grande-Bretagne (r. de 1837 à 1901), lui succéda.
La maison de Hanovre
La maison royale de Hanovre avait repris le trône britannique en 1714 après la mort de la reine Anne de Grande-Bretagne (r. de 1702 à 1714), qui n'avait pas d'enfant. Les Hanovre étaient également électeurs du Hanovre, une petite principauté d'Allemagne, de sorte que George Ier de Grande-Bretagne (r. de 1714 à 1727) et George II de Grande-Bretagne (r. de 1727 à 1760) étaient en grande partie des Allemands régnant en Grande-Bretagne. George III fut le premier Hanovre à naître en Grande-Bretagne et à parler l'anglais en première langue, ce qui lui valut une plus grande popularité auprès de ses sujets. Le roi suivant, George IV, était beaucoup moins populaire en raison du mauvais traitement qu'il réserva à sa femme Caroline de Brunswick-Wolferbüttel (décédée en 1821) et de ses dépenses excessives incessantes.
Jeunesse et famille
Guillaume naquit le 21 août 1765 au palais de Buckingham. Son père était George III et sa mère Charlotte de Mecklenburg-Strelitz (1744-1848). Il avait de nombreux frères et sœurs, dont son frère aîné George, né en 1762, et un autre frère aîné, Frederick (né en 1763). Troisième dans l'ordre de succession au trône et donc peu susceptible de s'y trouver assis, Guillaume, sur l'ordre de son père, s'engagea dans la Royal Navy en 1778, alors qu'il n'avait que 13 ans. Guillaume s'engagea en tant que simple aspirant et réussit bien, atteignant le rang de contre-amiral à l'âge de 24 ans et devenant l'ami du grand héros naval anglais Horatio Nelson (1758-1805). Guillaume obtint son premier commandement en 1786, le Pegasus. En 1789, il fut fait duc de Clarence et, en 1790, il n'était plus obligé de servir en mer. Sa carrière navale n'était pas terminée pour autant, puisqu'en 1811, il fut promu amiral de la flotte. En 1827, il atteignit le sommet de la hiérarchie en se voyant confier le poste très politique de Lord High Admiral, figure de proue de la Royal Navy. Malheureusement, ce marin au franc-parler fit fi de la diplomatie et des machinations politiques qu'exigeait son nouveau poste, et il fut contraint de démissionner au bout d'un an.
Le 11 juillet 1818, Guillaume épousa Adélaïde de Saxe-Meiningen (1792-1849), de 27 ans sa cadette et fille du duc de Saxe-Meiningen. Le couple eut deux filles, mais toutes deux moururent en bas âge. Guillaume eut dix enfants illégitimes avec sa maîtresse de longue date, l'actrice comique Dorothy Jordan. Les enfants du couple portèrent le nom de famille FitzClarence. Le prince George, quant à lui, était devenu régent pour son père fou en 1811 et roi de plein droit en 1820 sous le nom de George IV. Le roi avait eu un enfant légitime, une fille, mais elle était morte en couches en 1817. Par conséquent, lorsque George IV mourut d'une rupture de vaisseau sanguin le 26 juin 1830, le successeur fut Guillaume, son frère aîné Frederick, duc d'York, étant décédé trois ans plus tôt. À 66 ans, le duc de Clarence devint Guillaume IV du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il hérita également du titre familial de roi de Hanovre.
La cérémonie de couronnement de William eut lieu le 8 septembre 1831 dans l'abbaye de Westminster. Elle était délibérément moins extravagante que le couronnement précédent pour essayer de séduire le public qui s'était lassé des dépenses excessives de la famille royale. Cette réduction du faste était si évidente que la cérémonie de Guillaume reçut le surnom de "nation de la demi-couronne", en référence à la petite pièce de monnaie de la demi-couronne.
Guillaume était plus populaire que son prédécesseur, qui avait dépensé sans compter et s'était encore éloigné de ses sujets en bannissant sa femme de sa présence et en refusant qu'elle assiste à son couronnement. Le nouveau roi, qui n'aimait ni la politique ni les arts, était un autre membre haut en couleur de la maison de Hanovre, comme le décrit R. Cavendish :
Les proches de Guillaume le trouvaient grincheux, irascible et obstiné. Sa tête avait la forme d'une noix de coco et il avait été surnommé de façon peu aimable "Silly Billy" [gros bêta]... Il était considéré comme un personnage - un bluffeur, un patriote qui disait ce qu'il pensait, n'aimait pas les cérémonies et les chichis, et détestait les étrangers, en particulier les Français. (392)
Le roi avait une allure notable avec sa coiffure inhabituelle composée d'une grande houppe, et il était un peu bavard avec "une tendance à parler longuement et à une certaine distance du sujet" (Starkey, 451). Guillaume était certainement populaire auprès des personnes vivant autour des résidences royales. Il avait l'habitude de se promener à Londres et à Brighton plutôt que d'être enfermé dans une voiture. Le jour de son anniversaire, en 1830, le roi organisa un déjeuner en plein air pour 3 000 pauvres qui se virent servir des friandises telles que du veau et du plum pudding. Guillaume permit également au public d'accéder au grand parc de Windsor.
Réformes politiques
Le règne de Guillaume fut court, mais il fut le témoin d'évolutions importantes et profondes du système démocratique et de la société. L'abolition de l'esclavage dans la majeure partie de l'Empire britannique à partir de 1833 fut l'aboutissement d'un long processus législatif visant à limiter l'esclavage. Les territoires de la Compagnie des Indes orientales, en Inde et ailleurs, furent exemptés et les propriétaires d'esclaves reçurent une compensation financière. L'interdiction du travail des enfants dans les usines constitua une autre amélioration importante de la société. Enfin, l'adoption du Reform Act de 1832 marqua un véritable tournant dans la législation électorale.
Le Reform Act balaya les rotten boroughs, ces zones où un membre du Parlement pouvait gagner un siège en payant simplement pour des votes, tant leur électorat était faible. Reflétant l'évolution de la société et de l'industrie britanniques, le Reform Act donna également une représentation politique aux nouveaux centres manufacturiers en plein essor, tels que Birmingham et Manchester, qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, n'étaient pas du tout représentés, tandis que les minuscules circonscriptions rurales avaient parfois non pas un, mais deux députés. Les hommes les plus riches de la classe moyenne pouvaient désormais se présenter aux élections législatives, tandis que le pouvoir des grands propriétaires terriens s'amenuisait. Le système électoral commençait enfin à refléter les changements démographiques et sociaux survenus en Grande-Bretagne au cours des deux derniers siècles.
Guillaume joua un rôle déterminant dans l'adoption du projet du Reform Act en tant qu'acte législatif. Tout d'abord, afin de sortir de l'impasse politique dans laquelle se trouvaient les deux principaux partis de la Chambre des communes, les Whigs et les Tories (ces derniers étant opposés aux réformes), il dissolut le Parlement, ce qui entraîna de nouvelles élections générales et une plus grande majorité de Whigs. Le projet de loi fut ainsi adopté par la chambre basse, mais la chambre haute du Parlement, la Chambre des lords, restait fermement opposée à toute réforme. Le premier ministre de l'époque, le comte Grey (1764-1845), demanda au roi de créer (ou, en fait, de menacer de créer) un certain nombre de nouveaux pairs favorables aux réformes et de permettre ainsi à celles-ci de passer l'examen de la Chambre des lords. Le roi était réticent à promettre une telle chose, mais il se rendit compte que c'était le seul moyen de faire passer le projet de loi. À sa décharge, Guillaume note que, s'il avait pu choisir lui-même, il aurait refusé la demande, mais "en tant que souverain, il était de son devoir de mettre ces sentiments et ces préjugés de côté" (Cannon, 336). Les manœuvres politiques apportèrent peut-être des réformes utiles et nécessaires, mais la manière dont elles furent réalisées créa un dangereux précédent où la liberté d'un monarque de choisir ses pairs pouvait être fortement influencée par les premiers ministres pour des raisons d'opportunisme politique à court terme. Il s'agissait d'un nouveau cas de grignotage du pouvoir royal par le Parlement, une tendance qui était déjà devenue l'héritage constitutionnel des Hanovre.
Destruction du Parlement
Le règne de Guillaume fut marqué par un désastre notable. Un grand incendie, provoqué par un poêle surchauffé, détruisit les Chambres du Parlement le 16 octobre 1834. Cette catastrophe fut au moins l'occasion de construire une maison plus grandiose pour le gouvernement de la nation - l'ancien bâtiment avait été comparé à un café délabré par plusieurs souverains étrangers en visite. Le célèbre artiste J. M. W. Turner (1775-1851) captura le bâtiment en flammes dans deux tableaux célèbres, aujourd'hui conservés au Philadelphia Museum of Art et au Cleveland Museum of Art. Le roi, qui préférait encore sa vieille résidence de Clarence House à l'immensité ostentatoire de Buckingham Palace, offrit ce dernier aux hommes politiques en attendant que leur parlement soit reconstruit (ils refusèrent).
À bien des égards, l'incendie et la rénovation physique nécessaire du Parlement reflétaient les réformes électorales radicales pour lesquelles le règne de Guillaume resterait dans les mémoires. La monarchie britannique était également sur le point de connaître un renouveau majeur, les rois de la maison de Hanovre cédant la place à une jeune fille qui deviendrait le monarque britannique au règne le plus long que le pays ait jamais connu.
Mort et successeur
Guillaume IV mourut d'une cirrhose du foie et d'une pneumonie le 20 juin 1837 au château de Windsor. Il fut enterré à la chapelle Saint-Georges de Windsor. Le roi, qui n'avait pas d'enfant légitime, fut remplacé par sa nièce, la reine Victoria, fille du fils défunt de George III, Edward, duc de Kent (1766-1820). Le roi s'était bien entendu avec sa nièce et héritière, même s'il ne supportait pas sa mère Marie Louise Victoria, duchesse de Kent. Le roi était déterminé, malgré sa santé fragile, à vivre assez longtemps pour que Victoria atteigne la maturité et que sa mère ne puisse pas se promouvoir en tant que régente. Guillaume atteignit son objectif, mais de justesse. Victoria célébra ses 18 ans un mois seulement avant la mort du vieux roi.
La succession de Victoria sépara définitivement le Hanovre du trône britannique, car aucune femme n'était autorisée à régner sur la principauté allemande s'il existait un héritier mâle, aussi éloigné soit-il. En conséquence, le cinquième fils de George III, Ernest Augustus, duc de Cumberland et de Teviotdale (1771-1851), devint le nouveau roi de Hanovre, où il résida en permanence. Victoria fut la dernière des Hanovre britanniques, ses enfants étant considérés comme appartenant à la nouvelle dynastie de Saxe-Cobourg et Gotha (qui serait plus tard rebaptisée Windsor), la famille de son mari, le prince Albert.