Architecture et Art en Mésopotamie

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Caroline Martin
publié le 22 février 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol, Turc
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Babylonian Lion (by Osama Shukir Muhammed Amin, Copyright)
Lion de Babylone
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Les œuvres d'art et d'architecture de la Mésopotamie ancienne sont parmi les plus vieilles au monde; elles sont datées de plus de 7 000 ans. C’est dans le nord de la Mésopotamie qu’apparurent les premiers ouvrages, pour la première fois, avant la période d'Obeïd (c. 5000-4100 av. J.-C.). Ils se développèrent ensuite dans le sud, à Sumer, pendant la période d'Uruk (4100-2900 av. J.-C.) qui établit la première civilisation historique.

Selon certains spécialistes, les ouvrages de la civilisation de la vallée de l'Indus (c. 7000 à 600 av. J.-C.) précédèrent ceux de la Mésopotamie, mais les développements de la vallée de l'Indus n'apparurent pas avant le début de la période Harappan (c. 5500-2800 av. J.-C.), une époque à laquelle les ouvrages mésopotamiens étaient déjà établis. Les premières œuvres d'art et les constructions sont attestées dans le nord de la Mésopotamie sur des sites tels que Göbekli Tepe (c. 10 000 av. J.-C.) et Ҫatalhöyük (c. 7500 av. J.-C.), tous deux situés dans l'actuelle Turquie, et Tell Brak (c. 6500-5000 av. J.-C.), en Syrie.

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Le développement de ces ouvrages progressa ensuite au cours des époques suivantes, bien que, par manque de place, les périodes hittite et kassite ne soient pas abordées:

  • Période d'Obeïd - c. 5000-4100 av. J.-C.
  • Période d'Uruk - 4100-2900 av. J.-C.
  • Début de la période dynastique - 2900-2334 av. J.-C.
  • Période akkadienne - 2334-2218 av. J.-C.
  • Période d'Ur III - 2047-1750 av. J.-C.
  • Ancienne période babylonienne - 2000-1600 av. J.-C.
  • Période hittite - 1700-1200 av. J.-C.
  • Période kassite - c. 1595 à v. 1155 av. J.-C.
  • Période assyrienne - c. 1307-912 av. J.-C.
  • Période néo-assyrienne - 912-612 av. J.-C.
  • Période néo-babylonienne - 626-539 av. J.-C.
  • Période perse achéménide et perse sassanide - de 550 av. J.-C. à 651 ap. J.-C.

Les œuvres d'art comprennent des reliefs, des sculptures, des statues en métal coulé, des céramiques, des bijoux, des sceaux cylindriques, des stèles et des monuments, des obélisques et des peintures murales. L'architecture monumentale mésopotamienne est incarnée par la ziggourat, mais les Sumériens sont également à l'origine des premiers palais et des temples à grande échelle, ainsi que de l'urbanisme, de l'arche, des canaux et des aqueducs, des jardins paysagers et de l'ornementation architecturale. Ces premières innovations s'affinèrent dans la région au cours des périodes suivantes et elles influencèrent les travaux d'autres cultures au Proche-Orient et dans les régions méditerranéennes.

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Sites les Plus Anciens et Matériaux de Base

Bien que le site de Göbekli Tepe soit daté d'environ 10 000 ans av. J.-C., on pense que les premiers établissements permanents de la région auraient été créés plus tôt et, peut-être, dans le seul but de construire la structure qui, selon la plupart des spécialistes, était un temple. Göbekli Tepe fait partie des premiers sites, avec d'autres comme Nevalı Çori (également dans l'actuelle Turquie), à présenter une architecture monumentale - dont les plus anciens mégalithes connus au monde à Göbekli Tepe - ainsi que des reliefs.

GÖBEKLI TEPE FAIT PARTIE DES PREMIERS SITES À PRÉSENTER UNE ARCHITECTURE MONUMENTALE.

Sur le plan architectural, le site se compose de zones circulaires et de bâtiments rectangulaires avec des piliers de calcaire en forme de T, dont certains sont sculptés d'images d'animaux sauvages en bas et haut-relief. Il y a peu de traces d'activité humaine dans les sculptures qui semblent mettre l'accent sur le monde naturel et, selon certaines interprétations, sur la relation du peuple avec ses dieux. Certains chercheurs associent le site à l'établissement ultérieur de Ҫatalhöyük, bien que cette affirmation ait été contestée car la conception de Göbekli Tepe et les outils qui y ont été trouvés diffèrent de ceux du site ultérieur.

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Quelle que soit la fonction initiale de Göbekli Tepe, il s'agissait d'un site communautaire associé à des rituels, alors que Ҫatalhöyük était entièrement résidentiel. Aucun bâtiment public n'a été découvert sur le site qui se compose de résidences en briques crues étroitement groupées, auxquelles on accède par des échelles ou des marches à partir d'un trou dans le toit. Les œuvres d'art du site comprennent des peintures murales et des statues - comme la célèbre Femme assise de Ҫatalhöyük - ainsi que des céramiques. Les œuvres d'art semblent se concentrer sur le monde naturel et le concept de fertilité, car plusieurs pièces représentent des figures féminines et des phallus en érection.

Çatalhöyük
Çatalhöyük
Omar Hoftun (CC BY-SA)

Les habitants de Ҫatalhöyük utilisèrent de l'argile, du calcaire, du marbre et d'autres matériaux pour leurs statues et leurs peintures créées à partir de substances naturelles. Les figurines, la statuaire et les peintures murales sont généralement interprétées comme représentant des concepts religieux, mais cette affirmation n'est pas universellement acceptée. Il n'y a aucune preuve de planification urbaine sur le site; il semble s'être développé organiquement avec des bâtiments attachés les uns aux autres et des gens utilisant les toits pour des activités communautaires et des déplacements, car il n'y a pas de rues, de cours ou de places publiques.

Périodes d'Obeïd et d'Uruk

On pense que les habitants de la région de Ҫatalhöyük migrèrent vers le sud en même temps, ou plus tôt, que des peuples inconnus des montagnes (peut-être les Sumériens) qui descendirent dans les plaines mésopotamiennes vers 5000 av. J.-C.. L'art de la période d'Obeïd se caractérise principalement par des céramiques décorées de bandes circulaires de peinture et de motifs en zigzag, ainsi que d'images d'animaux. D'autres œuvres comprennent des statues - telles que les célèbres figurines du «peuple lézard» - et des sceaux qui, selon certains spécialistes, constituent la forme la plus ancienne du sceau-cylindre.

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L'un des sceaux les plus connus est celui découvert dans les ruines de l'ancienne cité sumérienne de Girsu; il représente une figure humaine avec les bras tendus vers un animal de chaque côté. Ce motif, connu aujourd'hui sous le nom de «Maître des animaux» (ou «Maîtresse des animaux»), serait lié à l'idée que les dieux établissaient l'ordre par l'élevage, le contrôle de la nature. On retrouve ce motif sur des œuvres d'art dans tout le Proche-Orient, y compris en Égypte, et dans les cultures méditerranéennes telles que la Grèce et Rome.

Terracotta Female Figurines from the Ubaid Period
Figurines féminines en terre cuite de la période d'Obeïd
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

L'architecture de la culture d'Obeïd ressemble à celle de Ҫatalhöyük avec des résidences rectangulaires construites en briques crues ou en roseaux, mais les habitants de cette époque construisirent les premiers édifices publics, notamment les temples, qui, selon les spécialistes modernes, présentaient une première version de l'arc inspirée de la construction des maisons en roseaux. Des fagots de roseaux étaient pliés pour former le toit d'une maison, ce qui aurait peut-être suggéré d'utiliser la même forme pour les portes des structures en brique crue, produisant ainsi les premiers arcs.

On pense que les habitants de la période d'Obeïd auraient également construit les premières ziggourats, mais si c'est le cas, cette architecture monumentale fut plus développée au cours de la période d'Uruk. L'architecture de la période d'Uruk semble similaire au site de Tell Brak en ce qui concerne les techniques de construction et l'urbanisme. C'est au cours de la période d'Uruk que s'élevèrent les premières villes et, selon les Sumériens, la plus ancienne d'entre elles fut Eridu, le site où les dieux auraient instauré la royauté et l'ordre du monde.

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À cette époque, les palais, les temples, les sites industriels, les bâtiments publics et les habitations des classes supérieures étaient construits en briques crues, tandis que les habitations des classes inférieures étaient faites de roseaux. Des murs, avec des tours de guet, entouraient la plupart des villes et l'utilisation de l'arc est évidente dans la conception de ces murs et des bâtiments. Les murs et les structures étaient faits de briques crues arrondies, cuites dans des fours ou séchées au soleil.

The Warka Vase
Le Vase de Warka
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Les œuvres d'art de cette période, qui vit également la création de l'écriture vers 3500 av. J.-C., comprennent des sceaux cylindres, des céramiques, des statues, des tablettes décoratives, des reliefs et des amulettes. Parmi les pièces les plus célèbres figurent le masque de Warka et le vase de Warka, tous les deux découverts dans les ruines d'Uruk et associés à la déesse Inanna. Les œuvres d'art étaient faites d'argile, d'albâtre, de quartz ou d'autres pierres, et certaines reprennent le motif du «maître des animaux», tandis que d'autres dépeignent clairement des récits concernant les dieux ou le monde naturel, ou les deux à la fois. La statuaire de la noblesse sous la forme du prêtre-roi apparaît également à cette époque, souvent avec beaucoup de détails.

Début des Périodes Dynastique et Akkadienne

Pendant la période d'Uruk, des canaux et des aqueducs furent construits et, comme nous l'avons vu, les villes commencèrent à s'élever avec leurs grandes ziggourats. Tous ces développements se poursuivirent et se généralisèrent au début de la période dynastique, lorsque la royauté et la prêtrise se divisèrent en sphères de responsabilité distinctes et que l'écriture, qui avait été révisée vers 3200 av. J.-C., fut enseignée dans les écoles de scribes établies à travers Sumer et vers le nord. L'art et l'architecture s'épanouirent à cette époque, tout comme d'autres activités artisanales. Les artistes - qu'il aient été architecte, poète, sculpteur ou autre artisan - créèrent certaines des œuvres les plus mémorables de l'époque. Le spécialiste Stephen Bertman commente:

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Aujourd'hui, lorsque nous pensons à un artiste, nous avons tendance à penser à un individualiste qui utilise son talent pour s'exprimer, à un anticonformiste qui peut défier la tradition, même au prix de la sécurité financière. Ceux qui réussissent sont connus par leur nom. Si cela est vrai pour les artistes modernes, ce n'était généralement pas le cas pour les artistes de l'Antiquité, sauf en Grèce, où l'individualisme brillait. Plutôt que des individualistes et des anticonformistes, la plupart des artistes de l'Antiquité étaient les serviteurs de la société et de la tradition. Leurs employeurs étaient l'État, centré sur le temple ou le palais, et le public en général, dont ils répondaient aux besoins quotidiens. Il peut donc être plus utile de concevoir les artistes de Mésopotamie comme des artisans dont les moyens de subsistance étaient garantis par l'utilité et la beauté des objets produits grâce à leurs compétences et à leur talent: poteries, peintures murales, mosaïques, verre, sceaux cylindres, ivoire sculpté et bijoux, ainsi que sculptures destinées à la glorification de leurs rois et de leurs dieux. En raison de leur rôle subalterne, les grands artistes de Mésopotamie restent anonymes; ce n'est qu'à travers leurs œuvres que leur identité survit. (214)

Bien que cela soit généralement vrai, les noms de plusieurs artistes sont connus, inscrits dans leurs œuvres ou référencés par des scribes ultérieurs, et l'artiste et l'artisan occupaient généralement une position respectée. Les œuvres de la première période dynastique dépassent en qualité et en quantité les efforts antérieurs, car le commerce dans l'ancienne Mésopotamie était florissant et les cités-États prospérèrent.

Parmi les œuvres les plus connues de cette époque figurent l'Étendard d'Ur, la Stèle des vautours, le Bélier dans un fourré, la coiffe de la reine Puabi (c. 2600 av. J.-C.) et les autres trésors exhumés de sa tombe dans les ruines d'Ur, dont la Lyre de la reine à tête de taureau. L'étendard d'Ur représente des scènes de guerre mésopotamienne d'un côté et de paix de l'autre par le biais de trois registres (bandes horizontales de personnages racontant une histoire) sur chacun d'eux - une technique également utilisée plus tôt sur le vase de Warka. La figure du roi est plus grande que les autres, signifiant son statut, une technique également utilisée précédemment et qui continuerait à représenter les dieux et les rois tout au long de l'histoire de la Mésopotamie.

The Standard of Ur
L'étendard d'Ur
Trustees of the British Museum (Copyright)

Ce motif est utilisé à bon escient pendant la période akkadienne, notamment dans la stèle de la Victoire de Naram-Sin (r. de 2261 à 2224 av. J.-C.), l'une des pièces les plus connues de cette époque. La stèle représente un monarque plus grand que nature qui gravit une montagne tout en piétinant les corps de ses ennemis vaincus. Ce même motif apparaît dans d'autres œuvres akkadiennes, comme la stèle de la victoire de Rimush (r. de 2279 à 2271 av. J.-C.), l'oncle de Naram-Sin. Parmi les autres œuvres akkadiennes célèbres figure la Tête de bronze d'un monarque akkadien, interprétée par certains spécialistes comme une représentation de Sargon d'Akkad (Sargon le Grand, r. de 2334 à 2279 av. J.-C.), fondateur de l'empire akkadien. On pense que la tête faisait autrefois partie d'une statue grandeur nature et qu'il s'agit d'un exemple de figure coulée en creux dans laquelle une pièce est créée en versant un matériau, en l'occurrence du bronze, dans un moule. Ce type de moulage est évoqué dans des ouvrages écrits, notamment dans la pièce littéraire Sargon et Ur-Zababa.

Périodes d'Ur III et de la Babylonie Ancienne

À l'époque d'Ur III, les palais et les temples étaient des structures très élaborées, ornées de statues sculptées dans la pierre ou utilisant cette même méthode de moulage de figures en métal. L'architecture d’un palais avait progressé pendant la période akkadienne, et à Ur III, elle était déjà pleinement aboutie, comme le décrit Bertman:

[Le palais] se composait de deux cours reliées par une salle du trône qui servait également de salle d'audience. La cour extérieure était utilisée pour les événements publics et la cour intérieure pour les cérémonies privées. Des pièces qui servaient de bureaux, d'ateliers et d'entrepôts se trouvaient autour de la cour extérieure; on trouvait des quartiers résidentiels pour la famille royale et des installations pour répondre à leurs besoins domestiques autour de la cour intérieure... Les murs du palais pouvaient être décorés de peintures de scènes cérémonielles ... et la structure entière était généralement entourée de son propre mur défensif. (198)

Ur-Nammu (r. de 2047 à 2030 av. J.-C.), le premier roi de la troisième dynastie d'Ur, aurait régné depuis un palais de ce type puisqu'il commandait ses nombreux projets de construction qui étaient ornés de jardins et de vergers à proximité. Son fils et successeur, Shulgi d'Ur (r. de 2029 à 1982 av. J.-C.), poursuivit et développa sa politique en construisant des routes, en établissant des écoles et en créant les premières auberges de bord de route avec des jardins paysagers. Shulgi acheva également la grande ziggourat d'Ur commandée par son père, ainsi que d'autres projets, et il fit immortaliser ses réalisations par des écrits et des œuvres d'art.

Ziggurat of Ur (Artist's Impression)
Ziggourat d'Ur (Vue d'Artiste)
Mohawk Games (Copyright)

Shulgi et son père sont représentés dans des statuaires connues sous le nom de figures de fondation, coulées en cuivre et mesurant généralement un pied de haut. Elles étaient enfoncées dans les fondations d'un palais ou d'un temple pour honorer le roi qui les avait commandées ou le dieu qu'elles étaient censées honorer. Les figures votives, qui apparurent pour la première fois au début de la période dynastique, se sont raffinées à partir d'Ur III. Il s'agit de figures anthropomorphes de taille variable avec de grands yeux (parfois connus sous le nom de «regard éternel») qui se tiennent dans une attitude de prière. Elles étaient commandées par de riches mécènes et elles avaient pour fonction de se tenir dans le temple et de rendre hommage au dieu pendant que le mécène vaquait à ses occupations. Le mécène était ainsi considéré comme étant en communion constante avec le divin, car chaque pièce est censée avoir été réalisée à son effigie.

Parmi les œuvres les plus célèbres de cette période figurent les nombreuses statues de Gudea de Lagash (r. de 2080 à 2060 av. J.-C.), toujours représenté dans une attitude de prière et de méditation, conformément à sa réputation de souverain pieux, associé en particulier au culte de Nisaba, déesse de l'écriture. Les reliefs de cette période, qu'ils soient hauts ou bas, suivent la même forme établie d'un souverain ou d'une divinité donnée comme plus grande que les autres dans la pièce, et cette même pratique a été observée dans la création des sceaux-cylindres.

Gudea of Lagash
Gudea de Lagash
Jastrow (Public Domain)

Même les œuvres d'art - et l'architecture - qui ne faisaient pas explicitement référence à une divinité étaient encore influencées par les croyances religieuses. Le roi était considéré comme un intendant dont l'autorité provenait en dernier ressort des dieux, et les statues et reliefs représentant les monarques étaient donc toujours porteurs d'un message religieux. Au cours de l'ancienne période babylonienne, cependant, ce message devint plus précis, en particulier sous Hammurabi de Babylone (r. de 1792 à 1750 av. J.-C.). La stèle du Code d'Hammurabi (ses lois) représente le roi recevant son autorité de Shamash, dieu du soleil et de la justice, et les reliefs de cette période représentent aussi clairement Marduk, le dieu patron de Babylone, affirmant son autorité sur les affaires du monde.

Les dieux sumériens avaient alors été remplacés par des divinités babyloniennes (comme Nabu remplaçant Nisaba en tant que dieu protecteur de l'écriture), mais le même paradigme subsistait, à savoir que différents dieux étaient responsables des divers aspects de la vie. Au début de la période dynastique et à Ur III, les dieux frères Kabta et Mushdamma étaient les garants de l'architecture, des briques, des fondations, de la construction et des bâtiments, et avant le début d'un projet, des offrandes devaient leur être faites tandis qu'à l'achèvement, des prières de gratitude étaient adressées à Arazu, le dieu des projets achevés.

Si l'on n'honorait pas ces dieux comme il se devait, on pensait que le bâtiment était frappé de malchance. Pendant l'ancienne période babylonienne, cette croyance persista et la pratique se poursuivit, comme en témoignent les lois d'Hammurabi, seuls les noms des dieux ayant changé. Les constructeurs qui utilisaient des matériaux de mauvaise qualité (suggérant qu'ils n'avaient pas honoré les dieux) et qui provoquaient l'effondrement d'une maison ou d'un bâtiment étaient passibles de la peine de mort.

Conclusion

Les œuvres artistiques et architecturales se développèrent au cours des périodes assyrienne et néo-assyrienne, après les Hittites et les Kassites, notamment sous la forme de reliefs, de statues et d'architectures monumentales telles que des palais et des temples. Parmi les œuvres les plus célèbres de ces périodes, on peut citer les reliefs du palais d'Assurnasirpal II (r. de 884 à 859 av. J.-C.) à Kalhu célébrant l'achèvement de la ville, ceux de Sargon II (r. de 722 à 705 av. J.-C.) à Dur-Sharrukin, et la chasse au lion du palais d'Assurbanipal (r. de 668 à 627 av. J.-C.) à Ninive. Les Assyriens développèrent également la pratique de la sculpture de reliefs sur les falaises et les pierres dressées, qui fut perfectionnée par la suite dans l'art et l'architecture de la Perse antique.

Assyrian Lion Hunt Relief
Bas-relief Assyrien, Chasse au Lion
Jan van der Crabben (Photographer) (Copyright)

L'empire perse achéménide (c. 550-330 av. J.-C.) s'empara de la région après la période néo-babylonienne, qui avait poursuivi le développement constant de l'art et de l'architecture mésopotamiens entamé plus de 4 000 ans auparavant. Le roi babylonien Nabuchodonosor II (r. de 605/604 à 562 av. J.-C.) commanda l'une des structures architecturales les plus célèbres de Mésopotamie vers 575 av. J.-C., la porte d'Ishtar à Babylone, et le dernier roi babylonien, Nabonide (r. de 556 à 539 av. J.-C.), restaura la Ziggourat d'Ur et de nombreuses autres structures de la région qui étaient tombées en ruine ou en désuétude.

Après la chute de l'empire achéménide face à Alexandre le Grand en 330 av. J.-C., l'empire séleucide (312-63 av. J.-C.) perpétua l'héritage artistique et architectural de la région, et les travaux se développèrent encore sous l'empire parthe (247 av. J.-C.-224 ap. J.-C.) et l'empire sassanide (224-651 ap. J.-C.). La ville de Ctésiphon, capitale des empires parthe et sassanide, toujours en ruine, illustre le développement de l'architecture dans la région grâce au Taq Kasra, le plus grand arc voûté à travée unique en briques non renforcées du monde. L'art et l'architecture perses ont perpétué les modèles du passé, en les améliorant et en continuant à les transmettre aux civilisations suivantes.

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Questions & Réponses

Quand l'art et l'architecture mésopotamiens furent-ils développés pour la première fois?

L'art et l'architecture mésopotamiens se développèrent pendant la période d'Obeïd, vers 5000-4100 avant notre ère, et se répandirent pendant la période d'Uruk, de 4100 à 2900 avant notre ère.

Quels types d'art étaient produits dans l'ancienne Mésopotamie?

Les artistes de l'ancienne Mésopotamie produisaient des bijoux, des sceaux cylindriques, des céramiques, des statues, des stèles, des monuments, des figurines, des amulettes, des peintures murales, des reliefs, des obélisques et bien d'autres types d'œuvres.

Quand les habitants de la Mésopotamie ont-ils créé l'arche et la ziggourat?

L'arc et la ziggourat furent créés ou développés en Mésopotamie pendant la période d'Uruk, de 4100 à 2900 avant notre ère.

Quelles sont les œuvres d'art et d'architecture les plus célèbres de Mésopotamie?

L'art et l'architecture mésopotamiens célèbres comprennent : le vase de Warka, le masque de Warka, l'étendard royal d'Ur, le bélier dans le fourré, la ziggourat, la tête en bronze du monarque akkadien, la stèle de la victoire de Naram-Sin, la stèle du code d'Hammurabi, les reliefs muraux des palais des rois assyriens, l'arc de la ville de Ctésiphon, et bien d'autres encore.

Traducteur

Caroline Martin
Française, ayant vécu au Royaume Uni pendant 20 ans, Caroline Martin est totalement bilingue. Lectrice passionnée depuis son plus jeune âge, elle a développé un amour de l'histoire qui remonte a ses années sur les bancs de l’école. Elle s'intéresse maintenant beaucoup à l'histoire en général et à la géopolitique.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2023, février 22). Architecture et Art en Mésopotamie [Mesopotamian Art and Architecture]. (C. Martin, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21609/architecture-et-art-en-mesopotamie/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Architecture et Art en Mésopotamie." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. modifié le février 22, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-21609/architecture-et-art-en-mesopotamie/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Architecture et Art en Mésopotamie." Traduit par Caroline Martin. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 févr. 2023. Web. 21 oct. 2024.

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