Corinthe

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 02 septembre 2009
Disponible dans ces autres langues: anglais, croate, portugais, espagnol
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Temple of Apollo, Corinth (by Mark Cartwright, CC BY-NC-SA)
Temple d'Apollon, Corinthe
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Corinthe était une ville grecque, hellénistique et romaine située sur l'isthme qui relie la Grèce continentale au Péloponnèse. Entourée de plaines fertiles et dotée de sources naturelles, l'ancienne Corinthe était un centre de commerce, possédait une flotte navale et elle participa à diverses guerres grecques.

À l'époque romaine, Corinthe était une colonie importante et pendant plus d'un millénaire, elle resta rarement à l'écart des projecteurs. La ville fut rendue célèbre par l'apôtre Paul vers 51 de notre ère. Aujourd'hui, la ville antique est en ruines, mais il reste un temple impressionnant dédié à Apollon.

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Corinthe dans la mythologie

N'étant pas un centre mycénien important, Corinthe n'a pas l'héritage mythologique des autres cités-états grecques. Néanmoins, le fondateur mythique de la ville aurait été le roi Sisyphe, célèbre pour sa punition dans l'Hadès où il doit faire rouler un gros rocher tout en haut d'une colline et ce pour l'éternité. Son fils Glaucos puis son petit-fils Bellérophon succédèrent à Sisyphe, et le cheval ailé de Bellérophon, Pégase, devint le symbole de la ville et figure sur les pièces de monnaie corinthiennes. Corinthe est également le cadre de plusieurs autres épisodes de la mythologie grecque, comme la chasse au sanglier par Thésée, l'installation de Jason avec Médée après ses aventures à la recherche de la Toison d'or, ou encore le mythe d'Arion, joueur de kithara talentueux et habitant de Corinthe, qui fut sauvé par des dauphins après avoir été enlevé par des pirates.

Aperçu historique

Habité pour la première fois au Néolithique (c. 5000 av. J.-C.), le site se densifia à partir du 10e siècle avant J.-C.. Les fondateurs historiques de la ville sont les descendants aristocratiques du roi Bacchis, les Bacchiades, vers 750 avant notre ère. Ils remplacèrent la longue lignée de rois qui s'étendait dans le temps avant les archives historiques. Les Bacchiades régnèrent en tant que groupe de 200 personnes jusqu'à ce que, vers 657 avant J.-C., le tyran populaire Cypsélos ne prenne le contrôle de la ville et que son fils Périandre ne lui succède (vers 627-587 avant J.-C.). Cypsèle finança la construction d'un trésor à Delphes et fonda des colonies, dont Ambracie, Anactorium et Leucade. Celles-ci s'ajoutent aux colonies corinthiennes existantes de Corcyre (Corfou) et de Syracuse en Sicile, fondées en 734 avant J.-C. (date traditionnelle).

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Corinthian Vessel with Protome
Récipient corinthien avec Protomé
Mary Harrsch (Photographed at the Getty Villa, Malibu) (CC BY-NC-SA)

À partir du 8e siècle avant J.-C., la grande qualité de la poterie corinthienne conduisit à son exportation dans toute la Grèce. En effet, la poterie corinthienne, avec sa décoration innovante de figures, allait dominer le marché grec de la poterie jusqu'au 6e siècle avant J.-C., lorsque la poterie attique à figures noires devint le style dominant. Les autres exportations importantes étaient les objets en pierre et en bronze de Corinthe. Corinthe devint également la plaque tournante du commerce par le biais du diolkos. Il s'agissait d'un chemin en pierre avec des rainures sculptées pour les chariots à roues qui offrait un raccourci terrestre entre les ports de Léchaion sur le golfe de Corinthe et de Cenchrées sur le golfe Saronique et qui date probablement du règne de Périandre. Pendant la guerre du Péloponnèse, le diolkos fut même utilisé pour transporter des trirèmes d'une mer à l'autre et il continua à être utilisé jusqu'au IXe siècle de notre ère. Bien que l'idée d'un canal traversant l'isthme ait été envisagée pour la première fois au VIIe siècle avant Jésus-Christ et que plusieurs empereurs romains, de Jules César à Hadrien, aient lancé des études préliminaires de faisabilité, c'est Néron qui lança réellement le projet en 67 de notre ère. Toutefois, à la mort de l'empereur, le projet fut abandonné au bout de trois mois et ne fut repris qu'en 1881.

Depuis le début du VIe siècle avant Jésus-Christ, Corinthe administrait les jeux panhelléniques à Isthmia, une ville voisine, qui se tenaient tous les deux ans au printemps. Ces jeux avaient été établis en l'honneur de Poséidon et étaient particulièrement célèbres pour leurs courses de chevaux et de chars.

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Une oligarchie, composée d'un conseil de 80 personnes, prit le pouvoir à Corinthe vers 585 avant Jésus-Christ. Préoccupée par le rival local Argos, Corinthe devint, à partir de 550 avant J.-C., une alliée de Sparte. Ensemble, ils lancèrent une expédition contre Polycrate de Samos vers 525 avant J.-C., mais celle-ci n'aboutit pas. Cependant, sous le règne de Cléomène, la ville se méfiait de la puissance croissante de Sparte et s'opposa à l'intervention spartiate à Athènes. Corinthe participa également aux guerres perses contre les forces d'invasion de Xerxès, qui menaçaient l'autonomie de toute la Grèce.

Corinthe souffrit beaucoup lors de la première guerre du Péloponnèse, dont elle était responsable après avoir attaqué Mégare. Les Corinthiens contribuèrent également à provoquer la deuxième guerre du Péloponnèse, lorsqu'ils estimèrent que leurs intérêts régionaux, centrés sur Corcyre, étaient menacés par Athènes en 433 avant Jésus-Christ. Mais une fois de plus, les Corinthiens, principalement en tant qu'alliés navals de Sparte, connurent une guerre désastreuse. La ville réussit cependant à défendre sa colonie de Syracuse lorsqu'elle fut attaquée par les forces athéniennes. Désillusionnée par la réticence de Sparte à détruire complètement Athènes après sa victoire à la guerre en 404 avant J.-C. et préoccupée par l'expansion spartiate en Grèce et en Asie Mineure, Corinthe forma une alliance au IVe siècle avec Argos, la Béotie, Thèbes et Athènes pour combattre Sparte dans les guerres de Corinthe (395-386 av. J.-C.). Le conflit, qui se déroula en grande partie en mer et sur le territoire corinthien, fut une nouvelle fois coûteux pour les citoyens de Corinthe.

Au 1er siècle de notre ère, la ville était à nouveau florissante et devenait un important centre administratif et commercial.

Un dernier conflit, cette fois contre l'envahisseur Philippe II de Macédoine, fut une fois de plus perdu à Chéronée en 338 avant Jésus-Christ. Corinthe devint le siège de la Ligue de Corinthe, mais une conséquence malheureuse de cet honneur douteux fut la présence d'une garnison macédonienne sur l'acropole d'Acrocorinthe qui surplombe la ville. Une succession de rois hellénistiques prirent le contrôle de la ville - en commençant par Ptolémée I et en terminant par Aratos en 243 avant J.-C., lorsque Corinthe rejoignit la Ligue achéenne. Mais le pire était à venir, lorsque le commandant romain Lucius Mummius mit la ville à sac en 146 avant Jésus-Christ.

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Une période plus radieuse revint à la ville lorsque Jules César fonda sa colonie sur le site en 44 avant Jésus-Christ et organisa les terres agricoles en parcelles organisées (centuriation) pour les distribuer aux colons romains. La ville était à nouveau florissante au 1er siècle de notre ère et devint un important centre administratif et commercial. En outre, à la suite de la visite de saint Paul entre 51 et 52 de notre ère, Corinthe devint le centre des débuts du christianisme en Grèce. Lors d'une audience publique, le saint dut se défendre contre les accusations des Hébreux de la ville, selon lesquelles sa prédication portait atteinte à la loi mosaïque. Le pro-consul Lucius Julius Gallio jugea que Paul n'avait enfreint aucune loi romaine et fut donc autorisé à poursuivre son enseignement. A partir du 3ème siècle de notre ère, la ville commença à décliner et les tribus germaniques Heruli et Alaric l'attaquèrent en 267 et 396 de notre ère respectivement.

Ruined Shop, Corinth Agora
Boutique en ruine, Agora de Corinthe
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Le site archéologique

Dans l'ancienne Corinthe, il y avait des cultes à Aphrodite (protectrice de la ville), Apollon, Déméter Thesmophoros, Héra, Poséidon, et Hélios et divers bâtiments aux héros du culte, les fondateurs de la ville. En outre, il y avait plusieurs sources sacrées, la plus célèbre étant Pirène. Malheureusement, la destruction en 146 avant Jésus-Christ effaça une grande partie de ce passé religieux. Dans la Corinthe romaine, on continuait à vénérer Aphrodite, Poséidon et Déméter, ainsi que les dieux romains.

Le site actuel, fouillé pour la première fois en 1892 par le Service archéologique grec, est dominé par le temple dorique périptère d'Apollon (vers 550-530 avant J.-C.), qui comptait à l'origine 6 colonnes sur les façades et 15 sur les longs côtés. Une caractéristique particulière du temple est l'utilisation de colonnes monolithiques plutôt que les tambours de colonnes plus communément utilisés. Sept colonnes sont encore debout aujourd'hui.

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La majorité des autres bâtiments qui subsistent datent du 1er siècle de l'ère romaine et comprennent un grand forum, un temple à Octavie, des bains, le Bema où saint Paul s'était adressé aux Corinthiens, le temple asclépiéion à Asclépios, et un centre de guérison, des fontaines - y compris le complexe monumental de la fontaine Pirène (2ème siècle de l'ère chrétienne) - un propylée, un théâtre, un odéon, un gymnase et des stoas. On y trouve également les vestiges de trois basiliques.

Les découvertes archéologiques du site comprennent de nombreuses mosaïques de qualité - notamment la mosaïque de Dionysos -, des sculptures grecques et romaines - dont un nombre impressionnant de bustes de souverains romains - et des exemples remarquables de tous les styles de poterie grecque, première source de la renommée de la ville dans le monde antique.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2009, septembre 02). Corinthe [Corinth]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-218/corinthe/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Corinthe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 02, 2009. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-218/corinthe/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Corinthe." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 02 sept. 2009. Web. 22 déc. 2024.

Adhésion