La guerre de la Troisième Coalition (1805-1806) fut un conflit européen majeur qui se déroula pendant les guerres napoléoniennes (1803-1815). Elle fut menée par une alliance de nations comprenant le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche, la Suède, Naples et la Sicile, contre le premier empire français de Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814; 1815), ses États clients et son allié réticent, l'Espagne.
La guerre découla de problèmes non résolus, hérités des guerres de la Révolution française (1792-1802), et du désir de freiner les ambitions impériales de Napoléon. Après la rupture du traité d'Amiens, qui entraîna une guerre entre la Grande-Bretagne et la France, le Premier ministre britannique William Pitt le Jeune (1759-1806) se lança dans une campagne diplomatique visant à mettre en place une troisième coalition anti-française. Menacées par l'influence croissante de la France en Allemagne et en Italie, et furieuses de l'exécution controversée du duc d'Enghien par Napoléon, plusieurs puissances européennes se joignirent à la coalition de Pitt et commencèrent à mobiliser leurs armées en août 1805; la Prusse, elle, choisit de rester neutre.
Napoléon réagit rapidement en faisant marcher sa nouvelle Grande Armée en Allemagne et en éliminant une armée autrichienne entière lors de la campagne d'Ulm (du 25 septembre au 20 octobre 1805). Un peu plus d'un mois plus tard, il remporta sa plus grande victoire en battant une armée russo-autrichienne à la bataille d'Austerlitz (2 décembre), forçant les Russes à battre en retraite et les Autrichiens à demander la paix. Bien qu'Austerlitz ait assuré la domination militaire française sur terre, cette domination fut contrebalancée par la spectaculaire victoire navale britannique à la bataille de Trafalgar (21 octobre), qui assura à la Grande-Bretagne la maîtrise des mers pour le siècle à venir.
La défaite de la troisième coalition et la mort de Pitt en janvier 1806 portèrent un coup sévère aux ennemis de Napoléon. En plus de réduire le pouvoir des Habsbourg en forçant l'Autriche à céder des terres et à payer 40 millions de francs d'indemnités de guerre, Napoléon réorganisa plusieurs États clients allemands en Confédération du Rhin, dont il était le "protecteur". Ces États devaient alors quitter le Saint Empire romain germanique, ce qui entraîna la dissolution de l'empire en juillet 1806. La nouvelle domination de Napoléon sur l'Europe centrale inquiéta la Prusse, qui se joignit aux ennemis de la France dans la guerre de la quatrième coalition (1806-1807).
Une paix brisée
Le traité d'Amiens, signé entre la Grande-Bretagne et la France le 25 mars 1802, mit fin aux dix années de guerres révolutionnaires françaises. Bien que les Européens, épuisés par la guerre, se soient réjouis de ce répit, le fait que le traité maintienne la plupart des victoires révolutionnaires de la France tout en obligeant la Grande-Bretagne à renoncer à ses récentes conquêtes coloniales n'était que la garantie d'une reprise des hostilités. Les relations entre les deux nations se détériorèrent rapidement. L'acquisition par Napoléon du territoire de la Louisiane auprès de l'Espagne et sa décision d'envoyer un corps expéditionnaire pour reprendre Saint-Domingue (Haïti) furent interprétées comme un défi à l'empire colonial britannique. Pendant ce temps, la Grande-Bretagne provoqua la France en refusant d'évacuer ses troupes de Malte, comme le stipulait le traité. Après avoir échoué à désamorcer la situation par la voie diplomatique, la Grande-Bretagne déclara la guerre le 18 mai 1803. La paix n'avait duré que 420 jours.
Napoléon ne voulait pas d'une autre guerre si tôt, mais maintenant que la guerre était là, il n'hésita pas à agir. À la fin du mois, la France occupa l'électorat de Hanovre, la patrie ancestrale du roi George III de Grande-Bretagne. En juin, Napoléon entama les préparatifs d'une invasion à grande échelle de l'Angleterre. Il construisit un camp militaire à Boulogne, qui devint le quartier général d'une nouvelle et vaste armée qui comptait 120 000 hommes en mars 1804. Il contacta les United Irishmen pour coordonner une rébellion irlandaise en même temps que le débarquement français et prévit de rassembler 750 navires pour transporter son armée à travers la Manche. Pour éliminer la menace de la Royal Navy, Napoléon concocta un plan audacieux. Deux flottes françaises briseraient le blocus britannique à Brest et à Toulon, traverseraient l'Atlantique et pénètreraient dans les Antilles pour y menacer les colonies britanniques. La flotte britannique les suivrait dans les Antilles pour défendre leurs colonies, après quoi les navires français reviendraient en Europe pour escorter l'armée à travers la Manche. Ce plan reposait sur le type de rapidité qui caractérisait les campagnes de Napoléon, mais il convenait mieux à l'armée qu'à la marine.
Alors que Napoléon planifiait son invasion, les Britanniques se préparaient également à la guerre. Le 10 mai 1804, William Pitt retrouva pour la deuxième fois son poste de Premier ministre. Ennemi résolu de la Révolution française, Pitt mit sur pied les deux premières coalitions contre la France et ne perdit pas de temps pour en organiser une troisième. Les autres puissances européennes étaient moins enthousiastes; François II, empereur du Saint-Empire romain germanique, alla même jusqu'à déclarer : "La France ne m'a rien fait" (Chandler, 330). Cependant, leur attitude va rapidement changer face à l'influence croissante de la France. Le 18 mai 1804, la République française devint le Premier Empire français, avec le sacre de Napoléon Ier sept mois plus tard. En 1805, Napoléon annexa le Piémont et l'île d'Elbe avant de se faire couronner roi d'Italie, en violation directe des traités conclus avec l'Autriche. Napoléon provoqua également une onde de choc dans toute l'Europe lorsqu'il viola la souveraineté du pays neutre de Bade pour enlever et exécuter le duc d'Enghien, un prince Bourbon. La Suède et la Russie furent horrifiées et rompirent leurs relations diplomatiques avec la France.
Ces actions belliqueuses poussèrent les nations européennes dans les bras de Pitt. En décembre 1804, la Suède conclut une alliance avec la Grande-Bretagne. Le tsar Alexandre Ier de Russie estima que l'influence croissante de Napoléon l'empêchait d'étendre l'autorité russe. En août 1805, la troisième coalition de Pitt fut rejointe par l'Autriche, Naples et la Sicile, qui déclarèrent toutes la guerre avec l'intention de réduire la France à ses frontières de 1792. L'Empire français fut rejoint par ses États clients, y compris ses nouveaux alliés allemands, la Bavière et le Wurtemberg, et par l'Espagne, qui était devenue l'alliée réticente de la France en 1801. La Prusse décida de rester en dehors de la guerre après que la France lui eut proposé de lui donner le Hanovre en échange de sa neutralité.
Ulm et Austerlitz
En août 1805, les Coalisés élaborèrent un plan d'attaque. L'archiduc Charles fut envoyé dans le nord de l'Italie avec une armée autrichienne de 96 000 hommes; les batailles les plus décisives des deux précédentes guerres de coalition s'étant déroulées en Italie, les commandants coalisés pensaient à tort que cette guerre serait également gagnée dans ce pays. Une seconde armée autrichienne, dirigée par le général Karl Mack von Leiberich, envahit la Bavière, alliée de la France, où elle attendait d'être renforcée par une armée russe dirigée par le maréchal Mikhail Kutuzov. Mais alors que Mack envahit la Bavière et campa son armée dans la ville d'Ulm, les Russes prirent du retard. Ce retard fut attribué à la différence de onze jours entre l'ancien calendrier julien utilisé par les Russes et le calendrier grégorien utilisé par la majeure partie de l'Europe. Les Russes furent également ralentis par les mauvaises infrastructures de l'Europe de l'Est.
Napoléon, quant à lui, redéploya son armée d'invasion, qui comptait désormais 210 000 hommes, le long du Rhin. Il ordonna au maréchal André Masséna de se rendre en Italie avec 68 000 hommes pour distraire l'archiduc Charles, tandis que le reste de son armée marcherait vers Mack, ce qui constituait une surprise totale car les Alliés ne s'attendaient pas à ce que Napoléon abandonne son invasion de l'Angleterre. Le 25 septembre, l'armée française, rebaptisée Grande Armée, franchit le Rhin. La Grande Armée était divisée en sept corps semi-autonomes, commandés par un maréchal ou un général, qui pouvaient opérer indépendamment de l'armée principale pendant plusieurs heures. Ce système permettait à l'armée napoléonienne de couvrir plus de terrain et de se déplacer avec une rapidité remarquable. Le 7 octobre, les Français atteignirent les rives du Danube, douze jours seulement après avoir traversé le Rhin. Mack tenta de bloquer la traversée du Danube par les Français, mais il n'y parvint pas et ne put que regarder les corps d'armée français encercler Ulm et piéger son armée à l'intérieur. Ses renforts russes étant encore à plus de 160 kilomètres, Mack n'eut d'autre choix que de se rendre le 20 octobre 1805. Après moins d'un mois de campagne, Napoléon avait mis toute une armée coalisée hors de combat.
Le 23 octobre, les 36 000 hommes de Koutouzov atteignirent enfin Braunau. Face à la puissance de la Grande Armée de Napoléon, Koutouzov décida de battre en retraite vers la Moravie plutôt que de risquer une bataille majeure, bien qu'il ait repoussé les Français dans plusieurs actions d'arrière-garde. La retraite russe laissa la route de Vienne grande ouverte et Napoléon entra dans la capitale autrichienne le 13 novembre. Malgré ses récentes victoires, Napoléon se trouvait dans une position vulnérable. Au cœur du territoire ennemi, son armée était dangereusement débordée et ne disposait plus que de 75 000 soldats. Pendant ce temps, une armée alliée de 90 000 hommes se rassemblait à Olmütz (Olomouc) sous le commandement des empereurs de Russie et d'Autriche, et il y avait une chance que la Prusse rejoigne la Coalition et aligne 180 000 hommes supplémentaires. L'empereur français savait qu'il devait forcer une bataille décisive avant d'être submergé.
Pour inciter les Coalisés à l'attaquer sur le terrain de son choix, Napoléon décida de feindre la faiblesse. Il retira ses troupes des hauteurs de Pratzen, stratégiquement importantes, et étendit délibérément son flanc droit, avant d'envoyer un émissaire dans le camp coalisé pour demander un armistice. Les Coalisés tombèrent dans le panneau; convaincus de la faiblesse de Napoléon, ils occupèrent les hauteurs de Pratzen et, le 2 décembre au matin, lancèrent l'essentiel de leur attaque contre le flanc droit français. C'est exactement ce que voulait Napoléon. Son flanc droit fut bientôt renforcé par le IIIe corps du maréchal Louis-Nicolas Davout, qui avait parcouru 112 kilomètres en deux jours pour arriver à temps à la bataille. La plupart des troupes alliées étant engagées sur les flancs gauche et droit des Français, Napoléon ordonna à deux divisions d'attaquer le centre de l'ennemi. Des combats sanglants se déroulèrent sur les hauteurs, culminant dans une lutte acharnée entre les gardes impériaux français et russes. En milieu d'après-midi, les Coalisés furent chassés du terrain.
Après la bataille d'Austerlitz (aujourd'hui Slavkov u Brna), les Russes se retirèrent en Hongrie, tandis que l'empereur François II demanda la paix. Le traité de Presbourg (Bratislava), signé le 26 décembre 1805, permit à l'Autriche de sortir de la Troisième Coalition, au prix d'une cession importante de terres aux États allemands clients de la France et d'une indemnité de 40 millions de francs. Austerlitz consacrerait la domination militaire française sur le continent européen pendant la décennie suivante et resterait dans les mémoires comme l'une des plus grandes batailles de Napoléon.
Trafalgar
Comme nous l'avons mentionné précédemment, le projet d'invasion de l'Angleterre par Napoléon prévoyait que la flotte française navigue vers les Antilles, attirant ainsi les navires britanniques loin de l'Europe. Le 30 mars 1805, l'amiral français Pierre-Charles Villeneuve saisit sa chance. Échappant au blocus britannique de Toulon, Villeneuve s'associa à une flotte espagnole sous les ordres de l'amiral Don Federico Gravina à Cadix, avant de mener l'ensemble de la flotte franco-espagnole à travers l'Atlantique, arrivant aux Antilles au mois de mai. L'amiral Lord Horatio Nelson (1758-1805), commandant de la flotte britannique de la Méditerranée, mordit à l'hameçon et poursuivit Villeneuve jusqu'aux Antilles. Cependant, lorsque Nelson arriva en juin, Villeneuve était déjà rentré précipitamment en Europe pour rejoindre une autre flotte française à Brest, ce qui lui donnerait 58 navires pour commencer l'invasion de l'Angleterre. Comprenant qu'il avait été piégé, Nelson envoya une frégate à Londres pour avertir les commandants de la flotte de la Manche de se tenir à l'affût des navires franco-espagnols.
Après sa deuxième traversée de l'Atlantique, Villeneuve se heurta à la flotte britannique de l'amiral Sir Robert Calder au nord-ouest de l'Espagne. La bataille du cap Finisterre (ou bataille des Quinze-Vingt, le 22 juin) qui s'ensuivit ne fut guère concluante, mais Villeneuve fut empêché de rejoindre les navires français à Brest. Le fait que Villeneuve n'ait pu atteindre Brest anéantit tout espoir d'invasion de l'Angleterre, ce qui conduisit Napoléon à décider d'envoyer la Grande Armée en Allemagne à la place. Le 14 septembre, Napoléon envoya de nouveaux ordres à Villeneuve, lui demandant de quitter Cadix à la première occasion et de naviguer vers Naples afin de contribuer à l'effort de guerre français en Italie. Villeneuve ne put prendre la mer avant le 20 octobre, date à laquelle il partit en trois colonnes vers le sud-est, en direction du détroit de Gibraltar. Le lendemain, il fut intercepté par la flotte de Lord Nelson, près du cap de Trafalgar.
Depuis son navire amiral, le célèbre HMS Victory, Nelson commandait 17 000 hommes à bord de 27 navires de ligne, contre la flotte franco-espagnole, qui comptait 30 000 hommes à bord de 33 navires de ligne. Le matin du 21 octobre, alors que Villeneuve organisait ses navires en une seule ligne de bataille, Nelson choisit une approche plus risquée en divisant ses navires en deux escadres parallèles. Juste avant midi, Nelson hissa le signal "L'Angleterre s'attend à ce que chaque homme fasse son devoir" et ordonna l'attaque (Mikaberidze, 209). Les deux escadres britanniques tombèrent sur la ligne franco-espagnole, chaque navire de guerre britannique lançant des bordées dévastatrices lorsqu'il passa entre les navires ennemis. Les combats durèrent cinq heures mais se soldèrent par une victoire britannique décisive. La flotte franco-espagnole perdit 18 navires, 17 capturés et un détruit. Bien que les Britanniques n'aient pas perdu un seul navire, ils subirent néanmoins la grande perte de Lord Nelson en personne qui fut mortellement blessé. La bataille de Trafalgar assura à la Grande-Bretagne la maîtrise des mers pour le siècle suivant.
Campagnes italiennes
À l'automne 1805, lorsque le maréchal Masséna pénétra dans le nord de l'Italie à la tête de 68 000 hommes, il ne se faisait pas d'illusions sur l'importance de sa mission. Il s'agissait de retenir les 96 000 Autrichiens de l'archiduc Charles dans la péninsule italienne, afin de les empêcher de renforcer le front du Danube. Suivant l'archiduc de très près, Masséna occupa Vérone et s'empara de plusieurs ponts clés sur l'Adige le 17 octobre, dans l'espoir de provoquer l'attaque des Autrichiens. La nouvelle de la calamité d'Ulm faisait hésiter Charles à risquer son armée sur ce qui était désormais clairement un théâtre secondaire, ce qui l'amena à se retirer à Caldiero.
L'hésitation de Charles enhardit Masséna à attaquer les retranchements autrichiens; malgré un désavantage numérique, les Français combattirent les Autrichiens jusqu'à l'arrêt lors de la seconde bataille de Caldiero (29-30 octobre). Le 1er novembre, Charles repoussa les Français dans une série d'actions d'arrière-garde en se retirant vers Venise, espérant que la puissance des fortifications autrichiennes dissuaderait Masséna de le suivre. Masséna envoya un détachement de troupes franco-italiennes pour bloquer Venise tout en poursuivant l'armée de Charles. Le 14 novembre, les Autrichiens franchirent l'Isonzo et s'installèrent en position défensive, mais la capitulation de l'Autriche quelques semaines plus tard neutralisa la menace de l'armée de Charles.
L'armée française d'Italie pouvait désormais se tourner vers le sud, en direction de Naples. En 1801, le roi Ferdinand IV de Naples s'était allié à Napoléon et s'était engagé à rester neutre dans les guerres en cours; il avait donc manqué à sa parole en rejoignant la Troisième Coalition et en permettant à un corps expéditionnaire anglo-russe de 13 000 hommes de débarquer à Naples le 20 novembre 1805. Napoléon voulait se venger et promit que les Bourbons napolitains seraient exilés de leur trône, condamnés à "errer comme des mendiants à travers les différents pays d'Europe, en quémandant de l'aide à leurs proches" (Mikaberidze, 211). En janvier 1806, la force anglo-russe évacua Naples, mécontente de l'état des défenses napolitaines.
Livrée à elle-même, l'armée napolitaine, mal entraînée, ne fit pas le poids face aux 41 000 soldats de Masséna. Franchissant la frontière le 8 février 1806, Masséna infligea une défaite décisive à l'armée napolitaine à Campo Tenese (9 mars). Les Bourbons fuirent le royaume et le frère de Napoléon, Joseph Bonaparte, fut installé comme roi de Naples le 30 mars, mais les Napolitains n'étaient pas disposés à accepter l'administration de Joseph. La région de Calabre se révolta et reçut l'aide d'un autre corps expéditionnaire britannique de 5 200 hommes; bien que les Britanniques aient battu une armée française à la bataille de Maida (4 juillet 1806), leur victoire était trop tardive pour sauver la Troisième Coalition ou le trône napolitain des Bourbons.
Suites de la guerre
Au lendemain de la guerre, c'est l'Autriche qui était la plus durement touchée. Elle fut contrainte de céder Venise au royaume d'Italie de Napoléon, ainsi que divers territoires allemands aux alliés de Napoléon qu'étaient la Bavière et le Wurtemberg, tous deux élevés au rang de royaumes. L'empereur François fut contraint de reconnaître Napoléon en tant que roi d'Italie, Joseph Bonaparte fut confirmé dans ses fonctions de roi de Naples et un autre frère de Napoléon, Louis Bonaparte, fut fait roi de Hollande.
En juillet 1806, Napoléon créa la Confédération du Rhin, une ligue d'États allemands sous la protection de l'empereur français, qui comprenait la Bavière, le Wurtemberg, le Bade, la Hesse-Darmstadt et plusieurs autres principautés. Ces États étaient tenus de quitter le Saint Empire romain germanique et de fournir 63 000 hommes aux armées napoléoniennes. Bien que le Saint-Empire romain germanique ait longtemps existé en tant que simple formalité politique, il s'agissait là du dernier clou dans son cercueil. Le 12 juillet 1806, le Saint Empire romain germanique fut dissous après mille ans d'existence. L'empereur François prit le nom de François Ier, empereur d'Autriche.
En décembre 1805, après avoir appris le triomphe de Napoléon à Austerlitz, le Premier ministre William Pitt montra une carte de l'Europe accrochée au mur de son cabinet. "Roulez cette carte", dit-il. "On n'en aura plus besoin pendant ces dix prochaines années" (Mikaberidze, 213). L'échec de la Troisième Coalition eut un effet néfaste sur la santé déjà fragile de Pitt qui mourut un mois plus tard, le 23 janvier 1806. Pourtant, la mort de l'un des ennemis les plus tenaces de la France ne fit rien pour calmer le cours des guerres napoléoniennes. En effet, la Russie, la Grande-Bretagne et la Suède refusèrent d'admettre la défaite. Rejoints par la Prusse, elles poursuivraient la lutte dans la guerre de la quatrième coalition (1806-1807).