L'alchimie est une pratique ancienne visant à recréer des substances précieuses à l'aide de recettes et de matériaux de transformation tels que la pierre philosophale. Les alchimistes pensaient que des matériaux tels que l'or, l'argent, les pierres précieuses et la teinture pourpre pouvaient être recréés si l'on trouvait la bonne combinaison d'ingrédients et de méthodes de transformation. D'autres voies d'exploration dans les siècles suivants visaient à augmenter la puissance des médicaments, à trouver un élixir qui prolongerait la vie et même à obtenir la rédemption de l'âme.
L'alchimie intéressa les penseurs et les praticiens de nombreuses cultures anciennes, car elle posait des questions relevant de la philosophie naturelle, telles que: "Comment les choses naissent-elles ? De quoi les choses sont-elles faites ? Certaines choses peuvent-elles être transformées en d'autres choses ? L'idée essentielle de l'alchimie est que la réponse à la troisième question est oui. L'astuce consiste donc à trouver la réponse aux deux premières questions et à découvrir ainsi les recettes et les dispositifs nécessaires pour créer des substances précieuses très recherchées, comme l'or, toujours admiré pour son incorruptibilité. Les alchimistes pensaient pouvoir éliminer les impuretés d'une substance et en faire une autre. Inversement, ils pourraient mélanger des substances et en créer une nouvelle aux propriétés entièrement différentes. Comme on pensait que la nature faisait cela de toute façon, la véritable quête des alchimistes était de trouver un moyen de reproduire la transformation naturelle des substances et même de l'accélérer à l'aide d'une sorte de catalyseur. Ce facilitateur légendaire était connu sous le nom de pierre philosophale.
L'alchimie prit véritablement son essor dans l'Égypte gréco-romaine du 1er au 7e siècle de notre ère et fut poursuivie par les praticiens de l'Empire byzantin et du monde arabe. Il y eut des échanges interculturels d'idées; la notion d'élixir de vie, par exemple, "semble avoir d'abord pénétré dans le monde islamique à partir de la Chine, pour finalement passer à l'Ouest" (Burns, 12). De nombreux textes anciens ayant été perdus au cours du Moyen Âge, ce n'est qu'avec la Renaissance et la révolution scientifique - à partir du XVe siècle - que l'alchimie fit l'objet d'études plus approfondies, bien que des textes islamiques d'alchimie traduits en latin aient commencé à filtrer à travers le réseau de connaissances occidental via l'Afrique du Nord, l'Espagne et la Sicile à partir de la moitié du XIIe siècle. Au cours des siècles suivants, de nombreux textes byzantins relatifs à l'alchimie sont également parvenus en Europe, cette fois à travers l'Italie.
L'histoire de l'alchimie est souvent aussi obscure que les secrets que les alchimistes souhaitaient découvrir, secrets qu'ils croyaient fermement pouvoir trouver en étudiant attentivement les textes anciens. Se pencher sur le sujet de l'alchimie, c'est en fait remonter aux origines de la chimie moderne. Les objectifs de l'alchimie ont intéressé certains des plus grands esprits de l'histoire et les ont amenés à s'interroger sur la nature des véritables propriétés qui composent notre monde matériel.
Alchimie ancienne: origines et sources
Les sources anciennes sur l'alchimie sont fragmentaires et loin d'être toujours fiables. L'un des plus anciens textes conservés sur l'alchimie grecque et latine date du IIIe ou du IVe siècle de notre ère et se compose de deux parties: Le papyrus de Leyde et le papyrus de Stockholm. Ces documents contiennent des recettes de sources beaucoup plus anciennes pour des substances précieuses telles que l'or, l'argent, les pierres précieuses et la pourpre de Tyr. L'un des auteurs anciens fréquemment cités est le philosophe et voyageur du Ve siècle avant notre ère, Démocrite (v. 460 à v. 370 av. J.-C.). Une autre source, datant cette fois du XIe siècle, mais manifestement une copie d'un texte datant probablement du VIIe siècle, avait probablement été réalisée à Constantinople. Cette source, le Corpus M, possède une table des matières et est une compilation de sources antérieures. Le Corpus M apparaît en partie dans une collection de documents d'origine inconnue datant du XIIIe siècle, connue sous le nom de Corpus B. D'autres sources médiévales, telles que le Corpus AL, comprennent des parties de ces sources et parfois des documents supplémentaires insérés, dont la provenance est souvent inconnue. Tous ces documents (et d'autres plus récents) souffrent du fait que les copistes n'étaient pas toujours fidèles aux textes originaux avec lesquels ils travaillaient. On y trouve fréquemment des corrections et des ajouts douteux, mais aussi des symboles et un vocabulaire qui restent obscurs, ce que les alchimistes ultérieurs ont considéré comme la preuve que des secrets y étaient inscrits si seulement on pouvait interpréter correctement ce langage étrange.
Plusieurs traités médiévaux traitent de l'alchimie et citent des parties des sources déjà mentionnées. Il existe également un autre groupe de textes qui proviennent de traductions faites dans l'Antiquité de textes grecs en syriaque et en arabe. La plupart des autres sources sur l'alchimie datent des XVIe et XVIIe siècles, à l'époque d'un grand regain d'intérêt pour les anciens alchimistes.
La plupart des sources anciennes sur l'alchimie citent Démocrite comme étant le premier grand alchimiste, ou plutôt le premier à documenter l'activité alchimique de manière détaillée. Un texte fragmentaire intitulé Physika kai mystika (Questions naturelles et initiatiques) a été reconnu par les alchimistes ultérieurs comme étant le premier texte sur le sujet, et ils l'ont attribué (à tort) à Démocrite. Les spécialistes modernes qualifient l'auteur (ou les auteurs) de pseudo-démocrite. Le texte date peut-être du 1er siècle de notre ère et relate des expériences ratées menées dans un temple de Memphis pour atteindre les objectifs de l'alchimie.
Le vrai Démocrite était une valeur sûre pour les alchimistes, car il croyait que le monde physique était composé de minuscules particules appelées atomos. Les différentes substances sont constituées de différentes combinaisons d'atomos. Par extension, on peut donc fabriquer une substance comme l'or si l'on connaît la bonne combinaison d'atomos. La transmutation n'est qu'un remaniement des substances connues. Cette idée se combinait bien avec l'ancienne notion de mimesis, c'est-à-dire la croyance que l'artisanat et les connaissances de l'humanité pouvaient imiter tout ce que la nature était capable de produire. En outre, comme l'alchimie semblait extrêmement difficile, voire presque impossible, un acte de foi était nécessaire chez le praticien, en d'autres termes, une certaine forme de magie pouvait être requise. Il est significatif que les Grecs de l'Antiquité n'aient pas utilisé le terme d'alchimie ou de chemeia très fréquemment et qu'ils aient préféré qualifier cette entreprise mystérieuse de "science sacrée" ou d'"art divin". L'alchimie avait en effet quelque chose de divin. L'homme pouvait-il vraiment recréer, modifier, voire améliorer l'œuvre du Créateur originel ? Cette dernière croyance mit souvent les alchimistes en porte-à-faux avec les institutions religieuses. Le terme latin alchimia n'apparaît dans les textes qu'au 12e siècle et trouve ses racines dans l'arabe.
D'autres penseurs grecs sont associés à l'alchimie, notamment Platon (c. 424-347 av. J.-C.) et Aristote (384-322 av. J.-C.), mais le fait de lier ces grands noms à l'alchimie est probablement plus révélateur de la croyance généralement répandue que tout grand penseur devait connaître l'alchimie que de toute preuve factuelle qu'ils pouvaient effectivement créer des matières précieuses à partir de matières non précieuses.
L'alchimie capta l'imagination des penseurs dans d'autres cultures que la Grèce antique. Les anciens Égyptiens, Mésopotamiens, Juifs et Taoïstes chinois se penchèrent tous sur le sujet. Parmi les personnages antiques à qui l'on attribue des connaissances en alchimie, citons le mage perse Ostanès (tuteur de Démocrite), Pamménès, Pibechius (peut-être un Égyptien), Marie la Juive (ce qui montre que les femmes furent très tôt impliquées dans l'alchimie), Comarius et l'Égyptien Zosime de Panopolis, actif vers 300 de notre ère, qui ajouta une quête mystique pour trouver la perfection spirituelle en même temps que la perfection et la pureté de certains matériaux. Le fait que l'empereur romain Dioclétien (r. de 284 à 305 de notre ère) ait ordonné la destruction des textes égyptiens sur le sujet pour éviter que la province ne devienne trop riche et donc trop rebelle prouve que l'alchimie était relativement répandue et prise au sérieux.
L'alchimie peut sembler farfelue aujourd'hui, mais elle n'a pas toujours été considérée comme telle, et ce pour de bonnes raisons. Dans l'Antiquité, des artisans étaient capables de créer des matériaux qui ressemblaient à de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et de la pourpre, mais qui n'en étaient pas, notamment dans l'Égypte hellénistique et romaine. L'oxydation et la réduction dans les fours à poterie de l'Antiquité, la teinture des textiles à l'aide de matières végétales ou animales, l'enrichissement de certains métaux pour les rendre plus résistants ou la création d'alliages dans le four du forgeron sont autant de procédés par lesquels l'humanité a littéralement modifié la nature. En outre, Mère Nature elle-même transformait constamment les matériaux d'une forme à une autre, comme la fonte de la glace en eau, la combustion du bois en cendres, l'évaporation d'un liquide en vapeur ou la solidification de la lave volcanique. La nature possède de merveilleuses substances transformatrices qui peuvent être facilement observées par tout un chacun. L'alcool, par exemple, a un effet étrange sur le corps lorsqu'il est consommé en grande quantité. L'alcool s'évapore rapidement, il peut dissoudre certaines matières comme la résine, mais, à l'inverse, il peut aussi être utilisé pour conserver d'autres matières organiques, et il peut même être brûlé.
La véritable alchimie et l'imitation, voire la maîtrise de la nature, ne semblaient plus qu'à un pas des réalisations des artisans. En suivant les principes d'Aristote (et la plupart des alchimistes l'ont fait) selon lesquels il existe quatre éléments: la terre, le feu, l'air et l'eau, l'étape suivante consistait à trouver un moyen de faire ses propres combinaisons de ces éléments et de créer ainsi tous les matériaux que l'on souhaitait. Cette étape était considérée comme tout à fait possible, car la plupart des alchimistes étaient stimulés par la croyance que les anciens alchimistes avaient déjà réussi à transformer les métaux communs en or, mais que le secret avait été perdu. L'étude de textes anciens et la réalisation d'expériences sans fin permettraient sûrement de retrouver ce savoir perdu, pensaient-ils.
Recettes et matériel d'alchimie
Pour transformer des substances ordinaires en matières précieuses, les alchimistes de l'Antiquité avaient une double stratégie. La première consistait à éliminer ce que l'on considérait comme certaines "caractéristiques" ou "impuretés", par exemple d'un métal particulier, afin d'obtenir une version plus pure. La seconde consistait à combiner différentes substances pour créer un nouveau matériau, ou du moins une nouvelle version colorée, dans une sorte d'exercice de cuisine chimique. Les alchimistes utilisaient toutes sortes d'ingrédients dans leurs recettes, mais le soufre, le sel, la soude, le plomb et le mercure étaient leurs préférés, le premier en raison de son association avec des pratiques anciennes telles que la momification, et les deux derniers en raison de leurs propriétés liquides. Leur équipement comprenait des creusets dans lesquels les substances étaient chauffées, des fours miniatures, des tubes et des béchers en verre, ainsi que des appareils pour la distillation. Les paillasses des alchimistes étaient donc les premiers laboratoires de chimie. Cependant, il y avait très souvent un élément mystique dans les procédures. De nombreux alchimistes pensaient non seulement qu'il fallait trouver la bonne combinaison de substances, mais aussi que les expériences devaient être menées à des moments précis. Horoscopes, sortilèges et incantations pouvaient faire partie de l'arsenal de connaissances de l'alchimiste.
À la lumière de la Renaissance et de la science
Avec la perte des textes anciens jusqu'à leur réintroduction et leur découverte à la Renaissance, l'alchimie semble disparaître pendant plusieurs siècles. L'intérêt des débuts de l'ère moderne pour l'expérimentation et la recherche scientifique, qui conduisit à la révolution scientifique (1500-1700), entraîna un renouveau de l'étude de l'alchimie. Les alchimistes tentaient toujours de fabriquer de l'or à partir de métaux communs comme le plomb en utilisant une substance qu'ils appelaient la pierre philosophale, souvent représentée dans leurs diagrammes par un phénix. Outre le fait qu'elle était généralement considérée comme une poudre, il n'y avait pas de consensus sur la composition de la pierre philosophale. Certains préféraient y ajouter du mercure avec une pointe d'or pur (souvent appelé mercure incalescent ou philosophique par les alchimistes), d'autres du vieux sel. Les souverains étaient particulièrement désireux de mettre la main sur la pierre philosophale et d'accroître leur richesse et leur pouvoir, à tel point que de nombreux alchimistes trouvèrent un emploi à l'une ou l'autre cour, où leurs recherches recevaient un soutien financier vital. L'alchimie se développa également dans de nouveaux domaines tels que la médecine, où l'on pensait que des substances tout spécialement préparées pouvaient améliorer les médicaments connus.
Une autre nouvelle voie de l'alchimie se développa au cours de cette période, qui vit des penseurs prendre les principes de l'alchimie comme une allégorie pour une recherche purement philosophique. Les alchimistes eux-mêmes utilisaient de plus en plus un langage allégorique et métaphorique pour leurs recherches et leurs ingrédients. Un vocabulaire courant apparaît, tel que "mariage", "naissance" et "mort", pour décrire les processus alchimiques. La triade de substances si chère aux alchimistes - le mercure (qui représente la volatilité), le soufre (la combustibilité) et le sel (la stabilité) - fut même assimilée à la Sainte Trinité du christianisme. L'alchimie en vint à être considérée comme une méthode pour atteindre le salut de l'âme. Au lieu de trouver des solutions longtemps recherchées, l'alchimie semblait devenir plus loufoque et plus ambitieuse, mais les creusets ne scintillaient toujours pas pour autant d'or.
Les alchimistes eurent tendance à devenir beaucoup plus discrets sur leurs travaux, ce qui correspond peut-être à la montée en puissance de la raison et de la recherche scientifique fondée sur des preuves de la révolution scientifique. Les alchimistes eux-mêmes, de manière plutôt douteuse, affirmaient que leur secret était nécessaire car, entre de mauvaises mains, leurs méthodes pouvaient entraîner une production excessive d'or et l'effondrement de l'économie mondiale. Il y eut quelques exceptions à cette approche secrète, comme l'alchimiste germanique qui se faisait appeler Paracelse (1493-1541), qui voulait que les secrets de l'alchimie soient connus de tous. Il est important de noter que le secret général était directement opposé à l'ouverture de la science et au libre échange d'informations entre les savants, l'une des caractéristiques de la Renaissance et de la révolution scientifique. En limitant leurs connaissances à leurs laboratoires privés, les alchimistes risquaient fort de se retrouver perdus et oubliés par des savants plus classiques et plus coopératifs.
Une autre faiblesse des alchimistes était leur manque général de méthode; ce qui comptait pour eux, c'était le résultat d'une expérience. La nouvelle science du début de la période moderne, proposée par des personnalités aussi influentes que Francis Bacon (1561-1626), était beaucoup plus axée sur des méthodes précises et systématiques et sur l'observation factuelle, utilisant des instruments précis tels que le télescope et le microscope, entre autres, laissant derrière elle les expériences magiques, mystiques, ésotériques et aléatoires des alchimistes qui, après tout, restaient singulièrement infructueux dans leurs tentatives. Si la longue tradition d'expérimentation pratique de l'alchimie suscita l'admiration des scientifiques, ceux-ci relevèrent également une faiblesse notable. Contrairement aux alchimistes, les scientifiques devaient, selon Bacon et d'autres, aborder leurs expériences sans aucun préjugé théorique quant aux résultats éventuels de ces expériences. En outre, la recherche scientifique exigeait désormais que les détails des expériences soient communiqués ouvertement et testés par des collègues indépendants et, surtout, critiques dans ce domaine particulier.
L'alchimie fut de plus en plus associée à la basse magie, elle-même associée au Diable. De nombreux alchimistes furent dénoncés comme des fraudeurs (généralement pris en train de vendre comme de l'or ce qui n'en était pas). Les alchimistes qui croyaient que l'on pouvait même fabriquer un être humain en réunissant les bonnes substances étaient ridiculisés. Toute cette pseudo-science se prêtait à la satire, comme dans L'Alchimiste, une pièce de 1610 de Ben Jonson (v. 1572 à v. 1637). L'alchimie se métamorphosa, passant d'une activité aux possibilités impressionnantes à un passe-temps de niche plutôt ridicule.
Malgré l'évolution de la pensée, l'alchimie continua à capter l'imagination de certains intellectuels jusqu'au début de la période moderne, et d'importants ouvrages continuèrent à être publiés sur le sujet, comme Theatrum Chemicum et Theatrum Chemicum Britannicum au milieu du 17e siècle. Des hommes et des femmes continuèrent à pratiquer l'alchimie; une femme alchimiste, l'italienne Isabella Cortese, avait 30 ans d'expérience en la matière lorsqu'elle écrivit I secreti della signora Isabella Cortese en 1561.
Si les efforts de l'alchimie pour comprendre et contrôler les éléments intéressaient certains scientifiques, cette activité des plus anciennes séduisait également certains chrétiens qui assimilaient la mort et la résurrection de Jésus-Christ à un processus de transformation qui se rmanifestait dans certaines matières physiques.
L'alchimie n'était pas encore tout à fait morte si elle pouvait seulement nourrir les racines de l'arbre de la connaissance de la science. Certains des scientifiques les plus éminents de l'époque menèrent des expériences approfondies sur l'alchimie, notamment Robert Boyle (1627-1691) et Isaac Newton (1642-1727). Mais il s'agissait d'une enquête minutieuse sur les possibilités de l'alchimie et sur la manière dont elle pouvait aider leurs études dans d'autres domaines tels que l'astronomie, la médecine, la physique et la chimie. Il est révélateur qu'alors que l'alchimie ployait sous le poids des découvertes toujours plus nombreuses de la recherche scientifique, certains praticiens préféraient utiliser un pseudonyme pour écrire sur le sujet, comme George Starkey (1627-1665), qui utilisait parfois le nom d'Eyrénée Philalèthe (que l'on peut traduire par "amoureux pacifique de la vérité"). Comme le note l'historien D. Wootton, l'alchimie "était devenue tout à fait déshonorante dans les années 1720" (355).
Tout au long du XVIIIe siècle, l'alchimie continua à être pratiquée, notamment en Europe centrale, et à revêtir une signification symbolique dans des domaines tels que la franc-maçonnerie lorsqu'elle gagna en popularité. Mais les jours de l'alchimie étaient comptés, car les savants et les scientifiques firent de nouvelles découvertes à la fin du XVIIIe siècle, comme les éléments intransmissibles (qui sont devenus plus tard notre tableau périodique), qui détruisirent les fondements de l'alchimie. Les scientifiques se tournaient désormais vers l'avenir et la technologie, plutôt que de se concentrer sur le passé et les textes anciens pour tester leurs hypothèses sur le monde qui nous entoure.
Aujourd'hui, jouer en laboratoire avec les protons, les neutrons et les électrons des atomes, comme le fait la physique nucléaire moderne pour créer la fission nucléaire, créer des matériaux merveilleux comme la fibre de carbone avec son énorme résistance mais sa grande légèreté, ou produire sur commande des diamants étincelants sans défaut, aurait sans aucun doute stupéfié les anciens alchimistes, mais aurait peut-être aussi été considéré comme une preuve bienvenue qu'ils n'avaient pas été loin du but en suivant le principe antique essentiel selon lequel toute matière est composée de blocs de construction de base. C'est donc peut-être l'alchimie elle-même qui s'est révélée être la pierre philosophale, la clé qui finit par transformer la philosophie naturelle en science moderne.