Cheyennes

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 16 janvier 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Two Indians with Horses - Maffet Ledger (by Metropolitan Museum of Art, Copyright)
Deux Indiens avec des chevaux - Maffet Ledger
Metropolitan Museum of Art (Copyright)

Les Cheyennes sont une nation amérindienne d'Amérique du Nord, originaire de la région des Grands Lacs, qui migra vers l'actuel Minnesota, puis vers des régions du Dakota du Nord et plus au sud-ouest. Ils sont associés à la culture des Indiens des plaines et, après avoir maîtrisé le cheval, devinrent l'une des nations les plus puissantes de l'Ouest américain.

D'abord chasseurs-cueilleurs, les Cheyennes adoptèrent l'agriculture et vécurent dans des habitations permanentes, cultivant notamment du riz sauvage. Le spécialiste Michael G. Johnson présente quelques-unes des caractéristiques qui définissent les Cheyennes:

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[Dès 1680], ils vivaient dans des villages fixes, pratiquaient l'agriculture et fabriquaient des poteries, mais ils ont perdu ces arts après avoir été chassés dans les plaines pour devenir des chasseurs de bisons nomades. Ils sont devenus l'un des points centraux de la culture des Plaines, caractérisée par l'habitat en tipi, le développement de sociétés masculines classées par âge, l'art géométrique et le développement du complexe cérémoniel de renouvellement du monde, la Danse du Soleil. (118)

Après leur migration de la région des Grands Lacs, causée par l'afflux d'autres peuples autochtones dans la région, ils abandonnèrent les établissements permanents pour un mode de vie nomade, adoptèrent le tipi comme habitat et suivirent le bison, qui, comme pour les autres nations indiennes des Plaines, était leur principale source de nourriture. Au début, ils utilisaient des chiens comme animaux de bât pour déplacer leurs villages, mais après avoir maîtrisé le cheval au XVIIe siècle, les chevaux devinrent leur principal moyen de transport ainsi qu'un symbole de richesse et de pouvoir.

Ils parlaient (et parlent toujours) la langue cheyenne, qui appartient au groupe linguistique algonquien, et s'allièrent aux Arapahos, une autre nation de langue algonquienne, au début du 19e siècle. Les Cheyennes et les Arapahos poursuivent leur relation de nos jours.

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Aujourd'hui, la majorité des Cheyennes vivent dans des réserves situées dans le Montana et l'Oklahoma.

Ils adhèrent à une croyance religieuse animiste selon laquelle toute vie est sacrée, imprégnée d'un esprit et interconnectée. Les rituels religieux comprennent la danse du soleil, qui leur aurait été donnée par leur grand prophète Sweet Medicine, qui institua également un gouvernement formel, une structure sociétale et les quatre sociétés militaires originelles qui allaient devenir de plus en plus importantes dans les guerres du XIXe siècle menées contre l'expansion euro-américaine sur leurs terres et les politiques génocidaires du gouvernement des États-Unis.

Les conflits avec l'armée américaine, l'abattage massif des bisons par les chasseurs blancs pour éliminer leur source de nourriture et l'introduction de maladies européennes réduisirent considérablement le nombre de Cheyennes tout au long du XIXe siècle, au cours duquel ils furent contraints de s'installer dans des réserves à mesure que les colons blancs s'emparaient de plus en plus de leurs terres. Aujourd'hui, la majorité des Cheyennes du Nord vivent dans la réserve du Montana, tandis que la plupart des Cheyennes du Sud vivent dans les réserves de l'Oklahoma.

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Nom et nation

Le nom sous lequel ils sont le plus souvent connus leur a été donné par les Sioux. L'universitaire Adele Nozedar commente:

Pendant un certain temps, on a cru que le nom Cheyenne était dérivé du mot français pour "chien", étant donné que ce peuple avait une société réputée de soldats-chiens. Cependant, le nom est en fait un mot sioux qui signifie "peuple à la parole différente". Le nom que les Cheyennes se donnent à eux-mêmes, Tsistsistas, signifie "beau peuple". (93)

La signification de Tsistsistas a en fait été traduite de plusieurs façons, notamment "le peuple", "les gens qui ont le même esprit" et "les gens qui ont le même cœur". Ils appelaient leurs terres natales Tsiihistano, ce qui signifie "maison du peuple", qui, à l'apogée de la puissance Cheyenne, s'étendait du Montana au Texas et leur économie dépendait des grands troupeaux de bisons, qu'ils chassaient à travers ces terres de façon saisonnière.

Buffalo Hunt, Chase No. 5.
Chasse au bison
George Catlin (Public Domain)

La nation cheyenne, qui comptait à l'origine trois groupes, s'élargit à dix avant le XIXe siècle, dont:

  • Heviqs-nipahis
  • Hevhaitanio
  • Masikota
  • Omisis
  • Sutaio
  • Wotapio
  • Oivimana
  • Hisiometanio
  • Ogtoguna
  • Honowa

Ces dix groupes constituent le "peuple" de la nation cheyenne, qui est représenté par des délégués au sein de l'organe directeur connu sous le nom de Conseil des quarante-quatre, mais il existe d'autres groupes qui sont également considéres comme des Cheyennes. En outre, la nation est divisée en deux peuples, les Cheyennes du Nord et les Cheyennes du Sud.

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Gouvernement et vie quotidienne

Les Cheyennes mirent en place un gouvernement représentatif, le Conseil des quarante-quatre, qui était responsable des décisions concernant l'ensemble de la nation. Le conseil, composé de quatre chefs de chacune des dix tribus et de quatre anciens ayant déjà siégé, n'était pas élu mais choisi par les membres du conseil en fonction de leurs qualités personnelles de leadership et de sagesse. Les chefs avaient un mandat de dix ans et choisissent généralement leurs successeurs.

Chaque chef de groupe était chargé de gouverner son peuple et de prendre les décisions qui le concernaient.

Chaque chef de groupe était responsable du gouvernement de son peuple et des décisions qui le concernaient. Le Conseil des quarante-quatre, comme nous l'avons vu, ne s'occupait que des politiques nationales. Le conseil n'avait rien à voir non plus avec les actions militaires ou les cérémonies religieuses, qui relevaient de la responsabilité des sociétés militaires.

Les sociétés militaires cheyennes agissaient en tant que "force de police", mais étaient également responsables de la conduite éthique du peuple et de l'application des principes qui guidaient ce comportement. Les quatre sociétés initiales étaient les suivantes:

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  • Bowstring Men (les hommes aux cordes d'arc)
  • Fox Warriors Society (les guerriers renard)
  • Elk Warriors Society (les guerriers élan)
  • Shield Warriors Society (les guerriers au bouclier)

Ces quatre sociétés auraient été créées par le prophète Sweet Medicine, qui fonda également le Conseil des quarante-quatre. Les deux autres sociétés, la Dog Warrior Society (les guerriers chien) et la Contrary Warriors Society, furent créées après que Sweet Medicine eut quitté le peuple et envoyé un rêve prophétique aux anciens indiquant que ces deux sociétés étaient nécessaires. La Dog Warrior Society, également connue sous le nom de Dog Soldiers et Dog Men, devint la plus connue des sociétés militaires et la force politique la plus puissante parmi les Cheyennes à la fin du XIXe siècle.

Au début du XXe siècle, on pensait qu'il existait une septième société de femmes guerrières, mais cette affirmation a été contestée. Des guerrières cheyennes telles que Buffalo Calf Road Woman (c. 1844-1879), Ehyophsta (+ 1915) et Mochi (c. 1841-1881) combattirent toutes aux côtés de leurs maris dans les mêmes groupes que les hommes. Selon l'histoire cheyenne, Buffalo Calf Road Woman porta le coup qui fit tomber le lieutenant-colonel George Armstrong Custer (général de 1839 à 1876) de son cheval lors de la bataille de Little Bighorn (25-26 juin 1876), ce qui lui valut de devoir faire sa célèbre "ultime résistance" à pied.

Après leur migration vers les Grandes Plaines, les Cheyennes chassaient le bison, mais aussi l'ours, le cerf, l'élan, la dinde et le petit gibier. Les hommes étaient soit des chasseurs, soit des guerriers, tandis que les femmes étaient chargées de monter et de démonter le tipi, d'entretenir la maison, d'élever les enfants, de chercher des herbes, des légumes sauvages, des baies et des noix, de fabriquer des vêtements et des chaussures, de préparer les repas et de faire du commerce avec d'autres nations et, plus tard, avec les colons blancs. Les Cheyennes échangeaient régulièrement des vêtements, des couvertures, des articles en cuir, du tabac et divers articles fabriqués à partir de la carcasse du bison (y compris le pemmican, viande de bison séchée) contre des fusils, des munitions, des armes en fer, des outils et d'autres articles de première nécessité, y compris des chevaux.

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Comme dans les autres nations amérindiennes, les femmes élevaient les enfants des deux sexes jusqu'à un certain âge, généralement autour de huit ans, âge auquel les enfants de sexe masculin apprenaient à chasser et à se battre auprès de leur père et des membres masculins de leur famille. Les filles continuaient à être encadrées par leur mère, leur grand-mère et les membres de leur famille élargie dans les tâches et les responsabilités traditionnelles.

Religion, vie après la mort et rituels

Les Cheyennes sont un peuple profondément spirituel qui adhère à un système de croyances religieuses connu aujourd'hui sous le nom d'animisme, selon lequel toutes les choses sont imprégnées d'un esprit, qu'elles soient animées ou inanimées, et doivent être respectées en conséquence. Leur divinité centrale est le Sage d'en haut (Maheo/Ma'heo'o), dispensateur de toutes les bonnes choses, mais il existe plusieurs autres divinités, notamment celle qui est censée vivre sur terre ou sous terre et les quatre esprits des points cardinaux de la boussole.

Les objets sacrés des Cheyennes sont les quatre flèches (deux pour la guerre, deux pour le succès à la chasse) et le chapeau de bison sacré, conservé dans un paquet sacré avec un calumet de cérémonie (semblable au calumet de cérémonie des Sioux). Les quatre flèches furent données au peuple par le prophète Sweet Medicine, qui les reçut du monde des esprits dans la grotte sacrée de Bear Butte Mountain. Le chapeau de bison sacré leur fut donné par leur autre grand prophète, Erect Horns, qui encouragea également leur mode de vie nomade et leur relation avec le bison. Selon Nozedar, les quatre flèches et le chapeau de bison sacré, ainsi que les autres objets du paquet sacré, "symbolisent l'existence et l'âme de la nation cheyenne" (463).

Cheyenne Hide Dress c. 1920
Robe en cuir Cheyenne vers 1920
Wolfgang Sauber (CC BY-SA)

Dans la croyance cheyenne, Maheo insuffle le souffle de vie à l'être humain à sa naissance, au moment où l'âme entre dans le corps. Le souffle de vie anime le corps, mais l'âme est distincte. La vie que l'on mène façonne, colore et anime l'âme. À la mort, l'âme d'une personne qui a vécu et, surtout, qui est bien morte - de causes naturelles après une vie passée au service de la communauté, au combat ou à l'accouchement - quitte le corps et marche légèrement sur la longue fourche de la Voie lactée jusqu'à la communauté des morts, où elle est récompensée par une existence continue dans un camp éternel. Si l'on a vécu de manière égoïste et mesquine, en mourant comme un paria ou en se suicidant, l'âme, à la mort, emprunte la fourche courte de la Voie lactée vers les ténèbres et, dans sa colère face à cette destination finale, peut parfois revenir sur terre sous la forme de fantômes pour tourmenter les vivants ou les inciter à adopter un mode de pensée ou de comportement qui les condamnerait également à emprunter le chemin de la fourche courte.

Le rituel le plus important est la danse du soleil, mais il y a aussi la danse des animaux (exécutée principalement en l'honneur du bison), le rituel du renouvellement des quatre flèches et la cérémonie du renouvellement du chapeau de bison sacré. Les quatre flèches et le bison sacré étant considérés comme spirituellement vivants, ils ont besoin d'être renouvelés de la même manière que la terre, les hommes et les animaux, par le biais de la danse du soleil et de la danse des animaux.

A Cheyenne Sun Dance Gathering, c. 1909
Danse du soleil cheyenne vers 1909
Henry Chaufty (Public Domain)

La volonté des dieux, la nature des esprits, les menaces posées par les fantômes, les exploits des grands héros, l'histoire des peuples et le fonctionnement du monde étaient tous transmis à la communauté par le biais de récits. Parmi les plus populaires, il y avait (et il y a toujours) Étoile Filante, qui racontait la naissance et les aventures du héros Hotoketana'ohtse ("Étoile filante"), le sauveur qui délivra son peuple de diverses menaces et le sauva de la famine. D'autres récits traitent de personnages tels que Erect Horns et Sweet Medicine, qui donnèrent au peuple ses objets sacrés, son système judiciaire, son gouvernement, sa structure sociétale et ses lois.

La loi centrale transmise par Sweet Medicine était qu'aucun Cheyenne ne devait jamais tuer un autre Cheyenne, ce qui se traduisait par une application plus large consistant à s'abstenir de tuer qui que ce soit. La culture guerrière cheyenne était initialement entièrement axée sur la défense, sur la protection de la communauté, mais à mesure que les menaces pesant sur leur existence devenaient plus sérieuses et persistantes, les guerriers cheyennes s'attaquèrent à d'autres dans le cadre de frappes préventives.

Le cheval et la guerre

Une fois que les Cheyennes eurent le cheval, tout comme d'autres nations indiennes des Plaines, ils élargirent leur territoire de chasse et modifièrent les tactiques de leur armée. Le guerrier monté pouvait voyager plus vite et plus loin que le fantassin auparavant, ce qui encouragea les Cheyennes à prendre des mesures préventives au lieu d'attendre que l'ennemi n'arrive dans leurs villages. Des raids furent également entrepris contre d'autres nations - notamment les Arikara, les Crow, les Blackfeet, les Pawnees et, au début, les Sioux - pour obtenir des chevaux et des fournitures. Les sociétés militaires assumaient à tour de rôle la responsabilité d'un raid ou d'une campagne militaire, se livrant souvent à des rivalités qui servaient ensuite de base aux récits de grands exploits.

Les Cheyennes considéraient que c'était un plus grand honneur de compter les coups sur un adversaire que de le tuer.

Conformément à la directive interdisant de tuer inutilement, les guerriers cheyennes s'adonnaient fréquemment à la pratique du comptage des coups, dans laquelle les combattants touchaient ou frappaient un ennemi avec un bâton de coup (une tige de bois, parfois courbée à une extrémité), un couteau, un arc, une lance ou leur propre main, mais sans le tuer. Lorsqu'une personne était touchée de cette manière au cours d'une bataille, elle était couverte de honte et pouvait quitter le champ de bataille. Les Cheyennes, comme les Sioux et d'autres, considéraient que c'était un plus grand honneur de compter les coups sur un adversaire que de le tuer.

La guerre contre le gouvernement américain

Bien que les traditions militaires telles que le comptage des coups se soient poursuivies après la rencontre des Indiens des Plaines avec les colons blancs et l'armée américaine, il devint de plus en plus évident, entre 1825 et 1851, que les nouveaux arrivants n'avaient pas seulement l'intention de s'approprier les terres ancestrales des Cheyennes, mais qu'ils voulaient aussi réglementer la façon dont ils vivaient en paix ou faisaient la guerre. Les traités de 1825 fixèrent des lignes directrices sur la manière dont les Cheyennes devaient commercer et interagir avec les autres nations amérindiennes.

L'établissement de Bent's Fort sur le cours supérieur de l'Arkansas, dans le Colorado, en 1832, pour protéger un afflux de colons, priva les Cheyennes de terrains de chasse et d'autres ressources, ce qui entraîna la division de la nation entre les Cheyennes du Nord et les Cheyennes du Sud, qui se déplacèrent dans des endroits différents pour survivre. Le traité de Fort Laramie de 1851 reconnut le droit des tribus à occuper la terre, et non à la posséder, et attribua à chaque nation un certain territoire. Les nations étaient censées être indemnisées pour la perte de terres, mais, comme dans le cas de nombreux traités après 1851, cela ne se concrétisa jamais.

Les escarmouches avec les colons et l'épidémie de choléra de 1849 avaient déjà réduit la population cheyenne, mais les guerres pour la défense de leurs terres entre 1854 et 1879, ainsi que les déplacements forcés, réduisirent davantage encore la population. Chaque fois que cela arrangeait le gouvernement américain de rompre les promesses faites dans les traités, il le faisait, comme en 1859 avec la ruée vers l'or du Colorado, quand soudain le traité avec les Cheyennes fut mis de côté en faveur des intérêts des colons blancs. La perte des terres et des ressources laissa les Cheyennes et les Arapahos menacés de famine et conduisit au soulèvement des Cheyennes en 1863, au cours duquel des groupes de guerre organisés par les sociétés militaires cheyennes attaquèrent des colonies blanches, tuant des civils et brûlant leurs récoltes.

Chief Black Kettle of the Southern Cheyenne
Chef Black Kettle des Cheyennes du Sud
Unknown Artist (Public Domain)

Le chef Black Kettle (c. 1803-1868) et d'autres cherchaient continuellement à faire la paix avec le gouvernement américain, mais leurs espoirs étaient régulièrement trahis, comme lors du massacre de Sand Creek, le 29 novembre 1864, où environ 150 Arapahos et Cheyennes, arborant le drapeau américain et le drapeau blanc, furent massacrés par un contingent de cavalerie sous les ordres de John Chivington. La plupart des morts étaient des personnes âgées, des femmes et des enfants. Le massacre de Sand Creek fit passer le pouvoir du Conseil des quarante-quatre, qui prônait la paix et les concessions au gouvernement américain, aux Dog Soldiers, qui prônaient la résistance et la guerre.

Black Kettle et ses partisans continuèrent à œuvrer en faveur d'une coexistence pacifique, tandis que la faction qui suivait les Dog Soldiers et le grand chef Roman Nose (également connu sous le nom de Hook Nose, c. 1823-1868), soutenue par des alliés Arapaho, résistait. Le 27 novembre 1868, le lieutenant-colonel George A. Custer mena ses troupes contre le camp de Black Kettle lors de la bataille de Washita River, tuant plus de 100 personnes à qui l'on avait fait croire qu'elles étaient engagées dans des négociations pacifiques, y compris Black Kettle et sa femme. Ce massacre encouragea les Dog Soldiers, dirigés par le chef Tall Bull (1830-1869), à poursuivre leur résistance jusqu'à leur défaite, et la mort de Tall Bull, lors de la bataille de Summit Springs, le 11 juillet 1869.

La poursuite des vols de terres, des mensonges et des massacres conduisit les Cheyennes et les Arapahos à rejoindre les Sioux dans une résistance majeure, à vaincre l'armée américaine et à tuer Custer lors de la bataille de Little Bighorn en 1876. Les représailles américaines furent rapides, brisant les Cheyennes - qui avaient alors perdu nombre de leurs chefs les plus puissants - et les forçant à se déplacer vers la région du "Territoire indien", l'Oklahoma moderne. D'autres Cheyennes moururent au cours de la marche vers le sud et plus encore une fois arrivés dans la réserve, qui ne pouvait pas les accueillir.

En 1878, les chefs Morning Star (mieux connu sous le nom de Dull Knife, vers 1810-1883) et Little Wolf (également connu sous le nom de Little Coyote, vers 1820-1904) ramenèrent leur peuple vers leurs foyers ancestraux dans ce qui est désormais connu comme l'exode des Cheyennes du Nord (dramatisé dans le film de John Ford de 1964, Cheyenne Autumn). Les Cheyennes du Nord et les Arapahos furent contraints de s'installer dans une réserve du Montana, tandis que les Cheyennes du Sud et les Arapahos restèrent dans les réserves de l'Oklahoma.

Little Coyote (Little Wolf) and Morning Star (Dull Knife) Chiefs of the Northern Cheyenne
Little Coyote (Little Wolf) et Morning Star (Dull Knife) chefs des Cheyennes du Nord
William Henry Jackson (Public Domain)

Conclusion

Aujourd'hui, la majorité des Cheyennes et des Arapahos continuent de vivre dans ces réserves où, bien que confrontés à de nombreux défis, ils continuent d'honorer leur héritage et de travailler à la préservation de leur culture, de leur langue et de leur religion. Le programme culturel des Cheyennes et des Arapahos s'efforce de préserver l'héritage du peuple tout en instruisant les non-autochtones sur l'héritage culturel des Cheyennes et des Arapahos. Ce programme parraine également les représentants du massacre de Sand Creek, qui veillent à ce que l'histoire de cet événement soit rappelée et présentée avec précision. Bien que le gouvernement américain ait promis une compensation monétaire pour le massacre de 1864, celle-ci n'a jamais été versée et, en 2023, ne l'a toujours pas été.

Le programme des langues cheyennes et arapahos vise à préserver les langues des deux peuples et à les enseigner à d'autres personnes, en personne et en ligne. Les Cheyennes et les Arapahos exploitent six casinos Lucky Star dans l'Oklahoma, ce qui stimule l'économie et promeut l'héritage des deux peuples. Aujourd'hui, un peu plus de 10 000 Cheyennes vivent dans les réserves du Montana et de l'Oklahoma. Ils observent toujours la même forme de gouvernement, maintiennent les mêmes sociétés militaires et préservent leur histoire et leur culture à travers les récits du passé, tout comme l'ont fait leurs ancêtres.

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Questions & Réponses

Qui sont les Cheyennes ?

Les Cheyennes sont une nation autochtone nord-américaine de la culture des Indiens des plaines, résidant aujourd'hui dans des réserves du Montana et de l'Oklahoma. Ils occupaient autrefois des terres allant du Montana au Texas avant l'expansion des États-Unis au 19e siècle.

Que signifie "Cheyenne" ?

Le nom "Cheyenne" est un terme sioux qui signifie "peuple à la parole différente". Les Cheyennes se désignent eux-mêmes sous le nom de "Tsistsistas", ce qui a été traduit par "le peuple", "le beau peuple", "le peuple qui a le même esprit" ou "le peuple qui a le même cœur".

Quelle est la religion des Cheyennes ?

Les Cheyennes pratiquent l'animisme, un système religieux basé sur la nature, qui considère que toutes les choses, animées ou inanimées, sont imprégnées d'un esprit et méritent le respect.

Qu'est-ce que l'exode des Cheyennes du Nord ?

L'exode des Cheyennes du Nord fait référence au voyage effectué en 1878 par les Cheyennes, sous la direction de leurs chefs Morning Star (Dull Knife) et Little Wolf, depuis la réserve de l'Oklahoma jusqu'à leurs terres ancestrales situées au nord.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2024, janvier 16). Cheyennes [Cheyenne]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22435/cheyennes/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Cheyennes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 16, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22435/cheyennes/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Cheyennes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 16 janv. 2024. Web. 03 déc. 2024.

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