Second Congrès Continental

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 01 mars 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Declaration of Independence by Trumbull (by John Trumbull, Public Domain)
Déclaration d'indépendance de Trumbull
John Trumbull (Public Domain)

Le Second Congrès continental était l'organe de délégués qui gouvernait les treize colonies et, plus tard, les États-Unis pendant la guerre d'Indépendance américaine. Entre sa première session en mai 1775 et sa dissolution en mars 1781, le Congrès supervisa l'effort de guerre, adopta la Déclaration d'indépendance et les Articles de la Confédération, et conclut une alliance avec la France.

Le premier Congrès

La querelle entre la Grande-Bretagne et ses 13 colonies d'Amérique du Nord commença au milieu des années 1760 avec l'adoption du Sugar Act (1764), du Stamp Act (1765) et des Townshend Acts (1767-68). Le Stamp Act, par exemple, imposait une taxe sur tous les documents papier tels que les contrats légaux, les journaux et les cartes à jouer, tandis que les Townshend Acts imposaient des taxes sur des articles tels que le verre, la peinture, le papier et le thé. Les colons protestèrent contre ces taxes au motif qu'elles violaient leurs "droits en tant qu'Anglais". Selon eux, la constitution britannique garantissait le droit à l'auto-taxation pour tous les sujets du roi. Comme les colons n'étaient pas représentés au Parlement, toute tentative du Parlement de les taxer violait ce droit. Le Parlement répondit à cette préoccupation en adoptant le Declaratory Act en 1766, proclamant qu'il avait le droit de légiférer au nom des colonies "dans tous les cas quels qu'ils soient" (Middlekauff, 118).

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Le deuxième Congrès continental maintenait l'unité des treize colonies, ce qui l'amena à assumer les responsabilités d'un gouvernement provisoire en temps de guerre.

La montée des tensions entraîna des émeutes dans les colonies, en particulier dans la ville de Boston (Massachusetts), où un groupe d'émeutiers connu sous le nom de Fils de la Liberté s'en prit aux fonctionnaires du fisc et à d'autres représentants de la royauté. En 1768, le Parlement envoya des soldats à Boston pour rétablir l'ordre, ce qui aboutit au massacre de Boston (5 mars 1770), lorsque neuf soldats britanniques tirèrent sur une foule de manifestants bostoniens, tuant cinq personnes. La situation s'aggrava davantage encore le 16 décembre 1773, lorsque les Fils de la Liberté montèrent à bord de trois navires marchands amarrés dans le port de Boston et jetèrent à l'eau 342 caisses de thé de la Compagnie britannique des Indes orientales, en signe de protestation contre la taxe sur le thé imposée par le Parlement. La Boston Tea Party fâcha le Parlement qui décida de punir les insolentes colonies par une série de mesures rétributives connues plus tard sous le nom de lois intolérables. Ces mesures comprenaient notamment la fermeture du port de Boston et la restriction de l'autonomie de la colonie du Massachusetts. Les autres colonies exprimèrent leur solidarité avec le Massachusetts, considérant les lois intolérables comme une attaque contre leurs droits constitutionnels collectifs. En septembre 1774, des délégués de douze des treize colonies se réunirent à Philadelphie, en Pennsylvanie, pour le premier Congrès continental afin de coordonner une réponse.

Le premier congrès siégea pendant près de deux mois. Son premier acte, après avoir élu président Peyton Randolph de Virginie, fut d'accepter les Résolutions de Suffolk, qui permettaient aux milices de Nouvelle-Angleterre de commencer à se préparer à la guerre contre les soldats britanniques. Ensuite, le Congrès décida de boycotter les produits britanniques jusqu'à ce que les lois intolérables ne soient abrogées, et certains délégués rédigèrent des pétitions à l'intention du roi George III de Grande-Bretagne (r. de 1760 à 1820) et du peuple britannique, dans lesquelles ils expliquaient leurs griefs. Le premier congrès se dissolut le 26 octobre 1774, étant entendu que si la situation ne s'améliorait pas, ses membres se réuniraient à nouveau au mois de mai suivant. En effet, la situation continua à se détériorer; lorsque le second Congrès continental se réunit au State Hall (plus tard Independence Hall) à Philadelphie, les batailles de Lexington et Concord avaient eu lieu et la guerre d'Indépendance américaine avait commencé.

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First Continental Congress
Premier Congrès continental
Architect of the Capitol (Public Domain)

Gouvernement de guerre

Au début de la guerre, le second Congrès continental était la seule assemblée qui maintenait l'unité des treize colonies, ce qui l'amena à assumer les responsabilités d'un gouvernement provisoire en temps de guerre. Mais avant de pouvoir diriger l'effort de guerre, il lui fallait un président. Le 10 mai 1775, Peyton Randolph fut réélu à ce poste, mais la maladie l'obligea à se retirer deux semaines plus tard. Il fut remplacé par John Hancock, le riche marchand de Boston, reconnu depuis longtemps comme le porte-parole du mouvement patriote. Le Pennsylvanien d'origine irlandaise Charles Thomson fut confirmé dans ses fonctions de secrétaire du Congrès continental, poste qu'il occuperait pendant toute l'existence du Congrès. Le reste du Congrès était initialement composé de 56 délégués issus de douze des treize colonies; la Géorgie, qui n'avait envoyé aucun délégué au premier Congrès, n'envoya pas de délégués au second avant juillet 1775, date à laquelle le nombre de congressistes passa à environ 60. Le nombre de délégués siégeant au Congrès fluctua au cours de son existence, certains membres ayant été élus et révoqués, étant décédés ou ayant quitté le Congrès de leur propre chef; toutefois, le nombre de délégués siégeant à un moment donné tournait généralement autour de 60. Au total, 342 personnes siégèrent au Congrès continental et à son successeur, le Congrès de la Confédération, entre 1774 et 1789.

Une fois le président et le secrétaire confirmés, le second Congrès continental se concentra sur la guerre. À ce moment-là (mai 1775), le siège de Boston était en cours; près de 15 000 miliciens de Nouvelle-Angleterre avaient piégé une armée de réguliers britanniques à Boston. Le 15 mai, le Congrès adopta une résolution qui mit les autres colonies en état de préparation militaire, leur demandant de préparer leurs propres milices au conflit. Dans le même temps, il leva plusieurs compagnies de fusiliers de Pennsylvanie, du Maryland et de Virginie pour compléter l'armée de la Nouvelle-Angleterre à l'extérieur de Boston. En juin, le Congrès "adopta" l'armée de la Nouvelle-Angleterre, qui fut réorganisée sous le nom d'Armée continentale. L'aristocrate virginien George Washington, dont l'expérience lors de la guerre de la Conquête (1754-1763) faisait de lui l'un des officiers les plus expérimentés des colonies, fut nommé à la tête d'un comité chargé de rédiger les règles et règlements qui régiraient la nouvelle armée du Congrès. Le 15 juin, Washington fut nommé commandant en chef de cette armée; quatre généraux de division et huit généraux de brigade furent choisis pour être ses subordonnés.

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George Washington, 1776
George Washington, 1776
Charles Willson Peale (Public Domain)

Le 22 juin, le Congrès vota l'émission de billets d'une valeur de 2 000 000 de dollars pour financer la guerre, lançant ainsi la production de l'infortunée monnaie continentale, constituée de billets de papier. Paul Revere grava les plaques des premiers billets et le Congrès créa la Bank of North America à Philadelphie pour les imprimer. En octobre, le Congrès approuva également la création d'une marine continentale et, deux mois plus tard, autorisa la construction de 13 frégates.

Pendant ce temps, alors que le Congrès tentait désespérément de créer quelque chose qui ressemblerait à un ministère de la guerre à partir de rien, la guerre elle-même continuait de s'intensifier. La sanglante bataille de Bunker Hill (17 juin) se déroula à l'extérieur de Boston, tandis que Philadelphie apprit que les Américains s'étaient emparés de Fort Ticonderoga dans l'État de New York (10 mai). La nouvelle de ces succès enhardit le Congrès qui invita officiellement la province britannique du Québec (Canada) à se joindre à la rébellion en tant que 14e colonie, qualifiant les Canadiens de "compagnons d'infortune" de la tyrannie britannique (Middlekauff, 286). Devant l'absence de réaction des Canadiens, le Congrès autorisa l'invasion américaine du Québec. Bien que l'invasion se soit soldée par une défaite, elle remit en question l'insistance du Congrès sur le fait qu'il menait une guerre purement défensive.

De nombreux délégués pensaient qu'une réconciliation avec la Grande-Bretagne était encore possible. Le 5 juin 1775, le Congrès adopta la pétition du Rameau d'olivier. Cette pétition, rédigée par John Dickinson de Pennsylvanie, affirmait la volonté des colons de rester de fidèles sujets du roi et exprimait leur souhait de trouver une solution pacifique aux problèmes créés par le Parlement. La pétition du rameau d'olivier sembla toutefois quelque peu fallacieuse lorsque le Congrès adopta la Déclaration des causes et de la nécessité de prendre les armes, dans laquelle les colons expliquaient pourquoi il était devenu nécessaire de se battre contre la Grande-Bretagne. Thomas Jefferson aurait rédigé une première version jugée trop radicale, ce qui conduisit le Congrès à confier à Dickinson la rédaction d'une version plus modérée. Cette déclaration, ainsi que les nouvelles de Bunker Hill, conduisirent le roi George III à rejeter d'emblée la pétition du Rameau d'olivier; au lieu de cela, le roi publia la Proclamation de rébellion, dans laquelle il déclarait formellement que les treize colonies étaient en état de rébellion contre la Couronne. Par la suite, le Congrès ne tenterait plus de se réconcilier avec la Grande-Bretagne.

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Signature Page of the Olive Branch Petition
Page de signature de la Pétition du rameau d'olivier
US Library of Congress (Public Domain)

Déclaration d'indépendance

En décembre 1775, les Américains apprirent que le roi les avait déclarés rebelles et que des troupes britanniques supplémentaires étaient en route pour les réprimer. Alors que l'indépendance totale à l'égard de la Grande-Bretagne était impensable un mois plus tôt, de nombreux colons se rendirent à l'évidence que c'était peut-être la seule voie qui leur restait à suivre. En janvier 1776, le désir d'indépendance de l'opinion publique fut attisé par le pamphlet fondateur de Thomas Paine, Common Sense, qui présentait plusieurs arguments en faveur d'une rupture des liens avec la Couronne britannique et concluait par la déclaration suivante: "La réconciliation est désormais un rêve fallacieux" (Middlekauff, 325). Au sein même du Congrès, une faction menée par les Adams du Massachusetts et les Lees de Virginie commença à faire pression sur les autres délégués en faveur de l'indépendance. L'un de leurs arguments était que les puissances européennes, en particulier la France, n'envisageraient pas d'aider militairement la rébellion si les colonies ne devenaient pas d'abord indépendantes de l'Empire britannique.

Le vote en faveur de l'indépendance l'emporta à une large majorité, et la Déclaration d'indépendance fut adoptée le 4 juillet.

Au printemps 1776, le Congrès commença à préparer les colonies à l'indépendance. Début avril, après un débat houleux, le Congrès vota l'ouverture du commerce colonial au monde entier, à l'exception de la Grande-Bretagne. Puis, le 10 mai, il adopta une résolution suggérant que toute colonie dont le gouvernement n'était pas favorable à l'indépendance en forme un qui le soit. Cinq jours plus tard, elle joignit à cette résolution un préambule, rédigé par John Adams, appelant chaque gouvernement colonial à renoncer officiellement à ses allégeances envers la Couronne britannique. Certes, il existait encore une faction au sein du Congrès qui s'opposait à ces mesures en faveur de l'indépendance, mais elle se réduisait rapidement au fur et à mesure que la faction indépendantiste Adams-Lee prenait de l'ampleur. Le 7 juin 1776, Richard Henry Lee, de Virginie, proposa une motion selon laquelle:

ces Colonies Unies sont, et de droit, des États libres et indépendants, qu'elles sont libérées de toute allégeance à la Couronne britannique, et que tout lien politique entre elles et l'État de Grande-Bretagne est, et devrait être, totalement dissous (Middlekauff, 331).

La motion de Lee fut débattue au cours des deux jours suivants; certains délégués pensaient qu'il était trop tôt pour déclarer l'indépendance, estimant que les colonies moyennes n'étaient "pas encore mûres pour dire adieu au lien britannique", tandis que la faction Adams-Lee n'était pas d'accord, arguant que le peuple attendait anxieusement "que nous ouvrions la voie"(ibid). Le Congrès décida finalement de reporter le vote au 1er juillet; dans l'intervalle, une commission fut mise en place pour rédiger une déclaration d'indépendance, au cas où la motion de Lee serait adoptée. Cette commission était composée de Benjamin Franklin, John Adams, Roger Sherman, Robert R. Livingston et Thomas Jefferson, ce dernier se chargeant de la majeure partie de la rédaction. La commission termina ses travaux le 28 juin; à cette date, tous les gouvernements coloniaux, à l'exception de celui de New York, autorisèrent leurs délégués au Congrès à approuver l'indépendance. Le 1er juillet, le vote en faveur de l'indépendance l'emporta à une large majorité et la Déclaration d'indépendance fut adoptée le 4 juillet. Les États-Unis d'Amérique étaient nés.

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Writing the Declaration of Independence
Rédaction de la déclaration d'indépendance
Jean Leon Gerome Ferris (Public Domain)

Suivi de la guerre

Lors de la déclaration d'indépendance, le Congrès continental assuma la fonction de gouvernement provisoire des États-Unis, mais il apparut rapidement que le statut du Congrès en tant que gouvernement d'une nation indépendante ne durerait pas longtemps. En août 1776, les Britanniques avaient vaincu l'armée de Washington lors de la bataille de Long Island et avaient occupé la ville de New York quelques semaines plus tard. Le 11 septembre, une délégation du Congrès rencontra les Britanniques à Staten Island pour discuter des conditions de paix, mais les pourparlers furent rapidement rompus lorsque les Britanniques exigèrent une renonciation à l'indépendance comme condition préalable à la négociation. L'armée britannique, sous les ordres de Sir William Howe, poursuivit l'armée continentale à travers le New Jersey; les maladies, les désertions et l'échéance des enrôlements réduisirent l'armée américaine à moins de 3 000 hommes en décembre. Le Congrès, craignant que l'armée britannique ne soit trop proche, évacua Philadelphie pour se réfugier à Baltimore, dans le Maryland.

Washington, réalisant qu'il n'avait pas assez d'hommes, demanda au Congrès de lever plus de bataillons. Le Congrès accepta et publia une résolution le 27 décembre 1776 qui conféra à Washington les "pleins, amples et complets pouvoirs de lever et de rassembler [...] seize bataillons d'infanterie provenant de tout ou partie de ces États-Unis", ainsi que de "déplacer et nommer tous les officiers n'ayant pas le grade de général de brigade", de prendre "tout ce qu'il peut vouloir pour l'usage de l'armée, si les habitants ne le vendent pas" et d'arrêter toutes les personnes qui restent "mécontentes de la cause américaine" (Boatner, p. 1170-71). Nombreux sont ceux qui considérèrent que le Congrès conférait à Washington des pouvoirs dictatoriaux, bien que cela permette à Washington de constituer son armée plus librement sans avoir à faire constamment appel au Congrès. Cet hiver-là, Washington remporta deux victoires importantes à la bataille de Trenton (26 décembre) et à la bataille de Princeton (3 janvier 1777), ce qui permit au Congrès de retourner à Philadelphie.

American War of Independence, 1775 - 1783
Guerre d'Indépendance des États-Unis, 1775-1783
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

En septembre 1777, le Congrès fut à nouveau contraint d'évacuer Philadelphie lorsque la ville fut capturée par les Britanniques; le Congrès s'installa à York, en Pennsylvanie, où il resta jusqu'à ce que les Britanniques n'évacuent Philadelphie en juin 1778. Pendant cette période, le Congrès reprocha à Washington ses récentes défaites; plusieurs délégués conspirèrent pour remplacer Washington par le général Horatio Gates, une manœuvre qui serait connue sous le nom de "cabale de Conway". Washington réussit cependant à obtenir suffisamment de soutien au Congrès pour faire échouer le vote en faveur de son remplacement.

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Articles de la Confédération

Entre-temps, le Congrès avait dépêché plusieurs commissaires en Europe pour obtenir de l'aide étrangère, dont Arthur Lee, Silas Deane et Benjamin Franklin. Ces commissaires obtinrent facilement l'aide financière du Royaume de France; espérant se venger de la Grande-Bretagne pour la défaite de la France lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763), le comte de Vergennes, ministre français des Affaires étrangères, fournit secrètement aux Américains de l'argent, des armes et des officiers pour l'entraînement de leurs troupes. Après la victoire des Américains sur l'armée britannique lors des batailles de Saratoga (automne 1777), la France entama des négociations avec le Congrès en vue d'une éventuelle alliance. Le Congrès ratifia l'alliance française le 4 mai 1778 et la France entra en guerre.

L'une des principales préoccupations était que les articles laisseraient les petits États impuissants face à la tyrannie des grands États.

À peu près à la même époque, le Congrès adopta les articles de la Confédération le 15 novembre 1777, après plus d'un an de débats, et les soumit à la ratification des États. Destinés à servir de constitution au nouveau pays, les articles établissent un gouvernement central faible afin de préserver la souveraineté des États. Le Congrès, qui attendait que les États approuvent les Articles, s'en servait comme base pour toute la politique étrangère et la législation qu'il menait. Cependant, les États eux-mêmes ne ratifièrent pas rapidement les articles; l'une des principales préoccupations était que les articles laisseraient les petits États impuissants face à la tyrannie des grands États. En février 1779, douze des treize États avaient ratifié les articles, le Maryland étant le seul à résister.

Entre-temps, le Congrès fut confronté à une nouvelle série de problèmes. Sa monnaie, le "Continental", s'était rapidement dépréciée; en janvier 1779, elle était tombée à 90 % de sa valeur nominale, ce qui entraîna une inflation généralisée. En conséquence, les soldats continentaux se sentirent frustrés par leur solde, qui était souvent en retard au départ, et les citoyens préféraient vendre leurs biens aux Britanniques pour de la vraie monnaie forte plutôt qu'aux Américains pour des "Continentals" sans valeur. D'ailleurs, l'expression not worth a Continental (ne vaut pas un Continental) devint courante (Boatner, 275). En 1781, la monnaie continentale fut abandonnée. Le Congrès dut également faire face à une série de défaites dans le Sud, comme le siège de Charleston (du 29 mars au 12 mai 1780) et la bataille de Camden (16 août 1780). Une fois que l'homme de prédilection du Congrès pour le commandement du Sud, Horatio Gates, eut été battu, le Congrès autorisa Washington à choisir un remplaçant; le choix de Washington, le général Nathanael Greene, s'avéra plus fructueux.

Démantèlement

En février 1781, le Maryland finit par ratifier les articles de la Confédération qui entrèrent en vigueur le 1er mars. Le deuxième Congrès continental fut donc dissous et remplacé par le Congrès de la Confédération qui gouvernait les États-Unis en vertu des articles. Plus tard dans l'année, Washington obligea l'armée britannique de Lord Charles Cornwallis à se rendre lors du siège de Yorktown (du 28 septembre au 19 octobre 1781), ce qui mit fin à la phase active de la guerre d'Indépendance. Le 3 septembre 1783, la guerre prit officiellement fin avec la signature du traité de Paris, ratifié par le Congrès en janvier 1784.

Siege of Yorktown (1781)
Siège de Yorktown (1781)
Auguste Couder (Public Domain)

Le Congrès de la Confédération continua de fonctionner en tant qu'organe législatif des États-Unis. Il s'agissait essentiellement d'une continuation du deuxième Congrès continental; c'était une assemblée monocamérale qui agissait à la fois avec des pouvoirs législatifs et exécutifs. En 1787, cependant, les problèmes liés aux articles de la Confédération conduisirent à la Convention constitutionnelle des États-Unis à Philadelphie, où il fut décidé de remplacer les articles par la Constitution des États-Unis. La Constitution entra en vigueur le 4 mars 1789 après avoir été ratifiée par les États, et le Congrès de la Confédération fut dissous. Il fut remplacé par le Congrès des États-Unis, un organe bicaméral composé d'une Chambre des représentants et d'un Sénat, dont les fonctions sont uniquement législatives. Cette version du Congrès est toujours en vigueur aujourd'hui, en tant que branche législative du gouvernement fédéral des États-Unis. Mais il est clair que le Congrès moderne doit son existence au deuxième Congrès continental qui, malgré ses nombreux défauts, gouverna les États-Unis pendant l'une de leurs périodes les plus incertaines.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que le second congrès continental?

Le second Congrès continental était l'organe directeur des treize colonies et, plus tard, des États-Unis pendant la Révolution américaine. Il fut créé le 10 mai 1775 et dissolut le 1er mars 1781.

Quelles furent les réalisations du second Congrès continental?

Le second Congrès continental adopta la Déclaration d'indépendance et créa les États-Unis, mit en place l'armée et la marine continentales, conclut une alliance avec la France et adopta les éphémères articles de la Confédération.

Comment le second Congrès continental tenta-t-il d'éviter la guerre avec la Grande-Bretagne?

Le second Congrès continental tenta d'éviter la guerre avec la Grande-Bretagne en envoyant, en juin 1775, la pétition du Rameau d'olivier, qui demandait au roi George III de se réconcilier avec lui.

Quelle est la différence entre le premier et le second congrès continental?

Le premier Congrès continental était une réunion de délégués de 12 des 13 colonies, destinée à coordonner une réponse aux lois intolérables; il n'avait pas de pouvoirs législatifs. Le second Congrès continental était une assemblée des 13 colonies qui faisait office de gouvernement provisoire des États-Unis, avec des fonctions à la fois législatives et exécutives.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, mars 01). Second Congrès Continental [Second Continental Congress]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22548/second-congres-continental/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Second Congrès Continental." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 01, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22548/second-congres-continental/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Second Congrès Continental." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 01 mars 2024. Web. 20 nov. 2024.

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