L'utilitarisme est une philosophie fondée par Jeremy Bentham (1748-1832) et développée par d'autres penseurs, notamment John Stuart Mill (1806-1873). L'utilitarisme repose sur le principe du plus grand bonheur, selon lequel une loi ou une action est bonne si elle favorise le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes, le bonheur étant défini comme la présence de plaisir et l'absence de douleur.
Origines de l'utilitarisme
Depuis l'Antiquité, les philosophes se sont intéressés à la notion de bonheur et aux moyens de l'atteindre. Dans la France du XVIIIe siècle, en particulier, les philosophes laïques considéraient le bonheur comme un objectif important et réalisable dans ce monde. Au cours du siècle des Lumières en Europe, un nouvel intérêt se manifesta pour lier d'une manière ou d'une autre le bonheur à la politique gouvernementale et même à l'éthique. Le bonheur devint alors un objectif noble, se débarrassant de son bagage de simple hédonisme complaisant qui pesait sur le concept depuis l'Antiquité. La Déclaration d'indépendance des États-Unis de 1776 mit même cet objectif par écrit, en affirmant que "la recherche du bonheur" était un droit naturel.
Plusieurs penseurs à travers l'Europe avaient spécifiquement proposé la prise en compte du bonheur du plus grand nombre dans leurs travaux, dont l'Irlandais Francis Hutcheson (1694-1746), le Français Claude-Adrien Helvétius (1715-1771) et l'Italien Cesare Beccaria (1738-1794). C'est Hutcheson qui inventa pour la première fois l'expression "le plus grand bonheur du plus grand nombre" (Yolton, 236) dans son Recherches sur le bien et le mal moral, publié en 1726. Hutcheson affirmait que les citoyens avaient le droit de renverser tout gouvernement qui n'œuvrait pas en faveur de leur bonheur. Helvétius, dans De l'esprit (1758), souligne que le seul véritable motif de l'action humaine est le désir de plaisir et l'évitement de la douleur; il appartient aux gouvernements de manipuler ces désirs pour le bien commun puisqu'ils ne peuvent être ignorés ou supprimés. Dans son Discours, Helvétius va jusqu'à dire qu'une personne n'est vertueuse que parce que sa recherche du plaisir coïncide avec le bien commun.
Beccaria, dans son ouvrage Dei delitti e delle pene (Des crimes et des peines, 1764), s'attacha à accroître le bonheur général des citoyens en veillant à réduire la criminalité par des mesures dissuasives. Bien qu'il soit opposé aux peines inutilement sévères et à la peine de mort, Beccaria pense que les peines doivent être pondérées en fonction du préjudice qu'elles causent au bien commun.
Les travaux de John Locke (1632-1704) ont également joué un rôle important dans l'utilitarisme, car il a jeté les bases en présentant, dans son Essai sur l'entendement humain (1689), son idée selon laquelle le plaisir est égal au bien et la douleur est égale au mal lorsqu'il s'agit de questions d'éthique.
Bentham, fondateur de l'utilitarisme
Jeremy Bentham estimait que certains concepts clés, devenus populaires au cours du siècle des Lumières, étaient erronés. Il s'agit notamment de l'idée que les êtres humains ont des droits naturels et qu'ils ont conclu un contrat social sur la manière de se gouverner. Bentham qualifiait ces théories impliquant des droits inaliénables de "non-sens sur pilotis" (Blackburn, 417). Il pense au contraire que seules les lois créent des droits, une idée qu'il présente dans A Fragment on Government, publié en 1776.
Bentham souhaitait trouver un moyen objectif de déterminer si une loi était bonne ou non. Il publia Introduction aux principes de morale et de législation en 1789 et présenta son nouveau système. Il part du principe fondamental que le but des gouvernements, des lois, de la société et des individus est d'assurer le plus grand bonheur du plus grand nombre; c'est, dit-il, "le fondement de la morale et de la législation" (cité dans Law, 189). Bentham définit le bonheur comme la maximisation de la présence du plaisir et la minimisation de la présence de la douleur. Pour Bentham, "la nature a placé l'humanité sous la direction de deux maîtres souverains, la douleur et le plaisir. C'est à eux seuls qu'il revient d'indiquer ce que nous devons faire" (cité dans Law, 188). Le bonheur, cependant, est défini de manière plus large que le simple plaisir ou la douleur et inclut le bien-être spirituel. Le bonheur inclut également l'idée d'utilité.
La philosophie de Bentham est connue sous le nom d'utilitarisme, et la méthode par laquelle le plaisir et la douleur sont mesurés est connue sous le nom de "calcul félicifique". Le nom de "calcul" est évocateur. L'historien H. Chisick souligne qu'il s'agit là d'un autre exemple de l'aspiration, caractéristique du siècle des Lumières, à réduire la politique à une science (421). Bentham estimait que le calcul félicifique était un outil de mesure objectif puisqu'il mesure le bonheur en unités qui peuvent être classées selon plusieurs critères tels que l'intensité, la durée, la proximité et la certitude du plaisir ou de la douleur. La catégorie de la douleur est plus facile à définir et comprend la faim, la pauvreté, les abus, l'injustice, la torture, la persécution et la maladie. Les législateurs devraient débarrasser la société de ces choses ou, à tout le moins, les minimiser. L'utilitarisme avait donc, pour certains, trois avantages: il disposait de critères simples pour juger des conséquences, il s'appliquait à tous les individus de la même manière et il excluait la religion de la législation.
La limite implicite de l'intervention gouvernementale de l'utilitarisme séduit les libéraux. Pour Bentham, tant que les citoyens ne compromettent pas le bien-être d'autrui, ils doivent être autorisés à poursuivre leur propre bonheur comme ils l'entendent. Comme le note Chisick, "la limite des droits de l'individu [...] s'arrête, de manière typiquement libérale, au point où commence une gêne significative pour les autres" (422). Chaque individu est donc supposé posséder suffisamment de raison, de retenue et de considération pour les autres pour faire les bons choix selon le principe du plus grand bonheur. Il s'agit là d'une vision très positive de la nature humaine. En guise de protection, la menace d'une punition dissuadera les mauvais comportements.
Bentham considérait que le rôle limité d'un gouvernement était d'empêcher les atteintes au bonheur, et il s'intéressait donc principalement à l'État de droit. Bentham pensait que l'État devait guider les instincts naturels de bonheur des citoyens - à la fois par des lois et par l'éducation - de manière à atteindre le bonheur de tous (ou du plus grand nombre possible de personnes).
Utilitarisme de l'acte et de la règle
Les objectifs généraux de l'utilitarisme peuvent donc se résumer à "le plus grand bien du plus grand nombre" dans tous les sens du terme. C'est pourquoi Bentham étend le principe du bonheur au comportement moral, jugeant qu'une action est juste si elle rend plus de personnes heureuses qu'autrement. C'est ce que l'on appelle souvent l'utilitarisme de l'acte. "L'utilitarisme de l'acte se distingue non seulement par l'accent mis sur l'utilité, mais aussi par le fait que chaque action individuelle est l'objet principal de l'évaluation éthique" (Blackburn, 7).
Contrairement à l'utilitarisme de l'acte, l'utilitarisme de la règle (ou indirect) considère les actions qui favorisent le plus grand bonheur du plus grand nombre du point de vue d'institutions ou de systèmes de conduite ou d'individus hypothétiques au caractère optimal. Dans ce cas, tout ce que l'institution, la règle ou le caractère optimal nous dit de faire est la bonne chose à faire, quel que soit le degré de bonheur effectivement créé. Ainsi, l'utilitarisme de la règle nous permet de ne pas nous préoccuper des détails de chaque action, mais seulement de leur impact général sur le bonheur; l'important est de suivre les règles, même si parfois cette approche ne produit pas le plus grand bonheur.
John Stuart Mill
James Mill (1773-1836) faisait partie d'un groupe d'amis comprenant Bentham; ils s'appelaient eux-mêmes les "radicaux philosophiques". Mill chercha à appliquer l'utilitarisme à la politique pratique, à l'éducation et à la presse. Le fils de James Mill, John Stuart Mill, adopta le principe du plus grand bonheur de l'utilitarisme dans On Liberty et Utilitarianism, publiés respectivement en 1859 et 1863. Mill écrit que "les actions sont bonnes dans la mesure où elles tendent à promouvoir le bonheur, mauvaises dans la mesure où elles tendent à produire l'inverse du bonheur" (Blackburn, 490). L'utilitarisme de Mill combine des éléments de l'utilitarisme de l'acte et de l'utilitarisme de la règle, mais il privilégie le second et n'applique le premier que lorsque deux règles s'opposent et que nous ne savons pas laquelle adopter. Par exemple, dois-je voler de la nourriture si c'est le seul moyen de sauver une personne affamée? Mill soutiendrait que dans ce cas, je dois évaluer mon action individuelle spécifique en mesurant les conséquences de plaisir ou de douleur de cette action (par exemple, le manque à gagner du commerçant par rapport à la mort de la personne que je souhaite aider), comme l'aurait fait Bentham.
Contrairement à Bentham, Mill suggère que certains types de bonheur sont meilleurs que d'autres. La conséquence malheureuse de cette proposition est que le calcul félicifique n'est plus utile, ou du moins beaucoup moins utile. Mill suggère (peut-être avec un certain snobisme) que les plaisirs cérébraux tels que la lecture de la littérature, les émotions esthétiques et l'exercice de l'imagination ont plus de valeur que les plaisirs physiques tels que manger de bons gâteaux. Mill fait une déclaration désormais célèbre:
Il vaut mieux être un être humain insatisfait qu'un cochon satisfait; mieux vaut être un Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait. Et si l'imbécile, ou le porc, a une opinion différente, c'est parce qu'il ne connaît que son propre côté de la question.
(Law, 205)
Comme Bentham, Mill était profondément intéressé par les réformes sociales et politiques. En 1865, Mill fut "la première personne au Parlement à demander que les femmes obtiennent le droit de vote" (Law, 213). Mill appelait de ses vœux une société plus tolérante et plus diversifiée, qui permette à chacun de poursuivre le bonheur à sa manière. La seule limite à la liberté est que les actions d'un individu ne doivent pas limiter la liberté des autres. Mill écrit:
La seule partie de la conduite d'un individu, pour laquelle il est responsable devant la société, est celle qui concerne les autres. Dans la partie qui ne concerne que lui-même, son indépendance est, de droit, absolue. Sur lui-même, sur son corps et son esprit, l'individu est souverain.
(Popkin, 86)
Critiques de l'utilitarisme
Les principales critiques de l'utilitarisme sont les suivantes:
- La difficulté de définir le bonheur
- La difficulté de mesurer le bonheur
- La difficulté de prédire le bonheur à l'avance
- Le bonheur est une affaire privée et ne concerne pas les gouvernements.
- Le bonheur de la minorité est ignoré
- Certaines choses, comme le droit à la vie, sont plus importantes que le bonheur
- Les motivations des actions ne sont pas prises en compte, seules les conséquences le sont.
- Certaines personnes ne se soucient pas du bonheur des autres
- Le bonheur de certaines personnes peut être plus important que celui d'autres personnes.
- La religion n'est pas prise en compte dans l'éthique
La première critique majeure est qu'il est très difficile de définir le bonheur (et même le plaisir et la douleur). Non seulement le concept est assez vague, mais il y a le fait qu'une même chose peut apporter du bonheur à certaines personnes et pas du tout à d'autres, ou en tout cas moins de bonheur. Cela signifie que le calcul du bonheur n'est pas du tout objectif, mais qu'il doit être réduit à une question de préférence de la part de l'évaluateur. Certains penseurs, comme Pietro Verri (1728-1797), estiment que le bonheur n'existe pas, qu'il n'est que l'état dans lequel nous nous trouvons lorsque nous ne souffrons pas et qu'il ne peut donc jamais être mesuré.
Il y a le problème des conflits de bonheur entre les individus et la manière de déterminer concrètement qui est heureux et qui ne l'est pas. Il y a la question de savoir quand le bonheur arrivera, immédiatement ou à un moment donné dans le futur. Dans ce dernier cas, dans combien de temps? S'il faut attendre de voir tous les effets d'une action, il est très difficile de prendre une décision maintenant. Les principes moraux doivent nous dire à l'avance quelle action entreprendre. Un utilitariste pourrait soutenir, comme Bentham, que dans le cas de conséquences heureuses incertaines dans un avenir lointain, il convient d'utiliser la probabilité, mais cela semble introduire un niveau de subjectivité dans le calcul du bonheur, un aspect qu'il était censé éviter initialement. Même si l'on était capable de mesurer le bonheur avec précision, certains penseurs, notamment Friedrich Nietzsche (1844-1900), estiment que le bonheur de certaines personnes est plus important que celui d'autres personnes, ce qui ajoute encore une couche de complexité au calcul félicifique qui n'est pas si simple.
Certains critiques soulignent qu'il existe d'autres considérations sur la condition humaine que l'utilité et le bonheur/douleur/plaisir. David Hume (1711-1776) était un philosophe qui pensait cela (il pensait qu'il était, de toute façon, impossible de mesurer avec précision le bien et le mal). Dans certains cas, le sens de la justice ou le droit à la vie l'emportent sur les simples considérations numériques concernant le nombre de personnes heureuses ou malheureuses qu'une action va engendrer. Par exemple, serait-il juste de dire un mensonge important pour rendre quelqu'un heureux? Serait-il juste de laisser mourir un patient afin que ses organes puissent être utilisés pour sauver la vie de deux autres patients qui, sans cela, mourraient sans transplantation d'organes? Dans les deux cas, le principe utilitaire dirait oui, mais la plupart des gens diraient probablement non, même s'ils ne savent pas exactement pourquoi. Certains philosophes, notamment Bernard Williams (1929-2003), estiment que ce sentiment (par opposition à la certitude) qu'une action est tout simplement mauvaise mérite d'être pris en considération.
L'utilitarisme peut conduire à des actions individuelles en contradiction avec l'idée d'un bien commun. Le principe du plus grand bonheur permet aux individus de prendre certaines mesures qui ne nuisent pas au bien commun, à condition qu'ils soient les seuls à prendre de telles mesures. Par exemple, si je décide de couper directement le coin d'un parc et de ne pas utiliser le sentier, personne n'en subira les conséquences. En revanche, si tout le monde, ou un nombre important de personnes, coupe l'herbe, celle-ci mourra et le plaisir d'un parc verdoyant sera gâché pour tout le monde. Les adeptes de l'utilitarisme de la règle affirmeraient que ce dilemme serait résolu en suivant toujours la règle "les gens ne doivent pas marcher sur l'herbe". Les opposants pourraient invoquer la réalité de l'expérience: l'herbe usée que l'on voit fréquemment dans les parcs dont les allées sont excessivement sinueuses.
Des objectifs tels que la réduction des maladies et de la pauvreté sont des buts nobles, mais l'utilitarisme ne fournit pas de réponses claires sur la manière d'atteindre de tels objectifs. Même pour l'individu, le principe du plus grand bonheur ne fait que dire ce qu'il ne faut pas faire, mais établit rarement des règles ou des valeurs positives à suivre. Le système ne semble pas non plus permettre l'existence d'individus totalement égoïstes et sans scrupules qui ne se soucient pas du tout de la majorité qui les entoure.
Emmanuel Kant (1724-1804) pensait que le bonheur n'était pas l'affaire des gouvernements, mais seulement l'affaire privée de l'individu, et qu'il n'était donc pas une considération appropriée pour les politiciens et les législateurs. Kant (et d'autres) croyait fermement que nous devrions tenir compte de la motivation de la personne qui accomplit un acte pour déterminer si cet acte est moralement bon ou non. Le fait de se concentrer sur les conséquences ne tient pas compte du fait que les bonnes personnes peuvent, par inadvertance, faire de mauvaises choses et que les mauvaises personnes peuvent, par inadvertance, faire de bonnes choses. Un chirurgien qui tue accidentellement son patient au bloc opératoire n'est pas moralement mauvais, c'est juste un mauvais chirurgien. Inversement, un cybercriminel qui envoie accidentellement ses gains mal acquis sur le compte bancaire d'une organisation caritative au lieu du sien ne serait toujours pas considéré comme une personne moralement bonne.
D'autres critiques portent sur le fait qu'une loi nécessaire et bénéfique pour la société dans son ensemble peut entraîner le malheur d'au moins quelques individus. Même s'il réussit, l'utilitarisme peut conduire à ce que la majorité soit heureuse, mais qu'en est-il de la minorité? De plus, la minorité peut représenter un très grand nombre de personnes, voire, dans une société donnée, jusqu'à 49 % de la population au sens strict. Nous pourrions donc nous retrouver avec une tyrannie de la majorité. Mill avait envisagé cet effet et tenait donc à limiter le pouvoir du gouvernement et à protéger les droits des minorités contre des restrictions non législatives de leur comportement comme l'opinion publique (ce qu'il appelle la tyrannie sociale). Les individus doivent être autorisés à poursuivre leur propre bonheur à condition de ne pas nuire au bonheur des autres. Les critiques pourraient rétorquer: "Comment pouvons-nous savoir si les actions de la minorité peuvent ou non nuire à la majorité?"
Le philosophe John Rawls (1921-2002), qui s'intéressait principalement à la justice dans la société, a noté que ce qui pourrait être pour le bien de la société dans son ensemble, tel que défini par le principe du plus grand bonheur, pourrait s'avérer injuste pour certains individus. Par exemple, un utilitariste dirait qu'il est juste d'emprisonner un innocent si cette action dissuade d'autres criminels à l'avenir.
Enfin, les chrétiens n'approuvent pas l'utilitarisme parce qu'il écarte Dieu et les enseignements de la Bible de la prise de décision éthique. En outre, l'accent mis sur le bonheur dans cette vie est très éloigné de l'idée chrétienne selon laquelle le bonheur n'est véritablement accordé que dans l'autre vie. Cela explique pourquoi De l'esprit d' Helvétius fut condamné par le Parlement de Paris et l'archevêque de Paris et pourquoi Hutcheson fut poursuivi pour hérésie par l'Église.
Héritage
L'utilitarisme a influencé les lois pénales et les codes pénaux avec son idée d'évaluer le bonheur et de veiller à ce que "la punition soit corrective et dissuasive plutôt que vindicative" (Hampson, 156). Les utilitaristes ont réclamé avec force des réformes sociales, les droits des femmes et la fin de l'esclavage. Helvétius a déclaré que "pas un baril de sucre n'arrive en Europe sans être taché de sang humain" (Hampson, 110).
L'utilitarisme a continué à séduire certains philosophes ultérieurs. Henry Sidgwick (1838-1900) a adopté l'utilitarisme dans le cadre de sa philosophie générale. Le philosophe Peter Singer (1946-) a suggéré que nous n'avions que peu ou pas de raisons morales de ne pas appliquer le principe du plus grand bonheur aux animaux.
Le principe du bonheur du plus grand nombre, malgré ses défauts, continue d'influencer les politiques gouvernementales dans le monde entier, comme le note S. Blackburn: "En plus d'être une théorie éthique, l'utilitarisme est en fait la vision de la vie présupposée dans la plupart des plans politiques et économiques modernes, lorsqu'il est supposé que le bonheur est mesuré en termes économiques" (490).