Henry Laurens

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 mars 2024
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Portrait of Henry Laurens (by Lemuel Francis Abbott, Public Domain)
Portrait d'Henry Laurens
Lemuel Francis Abbott (Public Domain)

Henry Laurens (1724-1792) était un homme d'État américain originaire de Caroline du Sud qui joua un rôle important dans la politique de la Révolution américaine (1765-1789). Il fut président du deuxième Congrès continental de 1777 à 1778 et présida à l'adoption des articles de la Confédération. Il fut également commissaire à la paix pour le traité de Paris de 1783.

Jeunesse

Henry Laurens vit le jour à Charleston, en Caroline du Sud, le 6 mars 1724. Sa famille, d'origine huguenote française, s'était installée à Charleston en 1715 et était devenue très riche depuis lors; le père d'Henry, John, dirigeait le plus grand commerce de selles des Treize Colonies. Troisième enfant et fils aîné de John et Hester Laurens, Henry fut envoyé à Londres en 1744 pour apprendre un métier et devint l'apprenti d'un marchand anglais prospère. Il resta en Angleterre pendant trois ans, jusqu'à ce que la mort de son père en 1747 ne précipite son retour en Caroline du Sud. Âgé de 23 ans seulement, Henry Laurens hérita de la succession de son père et d'une grande fortune, ce qui lui donna le capital nécessaire pour lancer sa propre affaire.

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À cette époque, Charleston était l'une des quatre seules villes de l'Amérique du Nord britannique à pouvoir être légitimement qualifiée de "ville", les autres étant Boston, New York et Philadelphie. Son port était l'un des plus actifs des colonies et le commerce du riz y était en plein essor. Les marchands exportaient le riz de Caroline du Sud vers le Cap Finisterre, en Espagne, en échange de diverses autres marchandises. Laurens était impatient de prendre le train en marche et, en 1748, il s'associa à un autre marchand de Charleston, George Austin, pour créer une société d'import-export, appelée Austin & Laurens. L'entreprise commença par exporter du riz en échange de rhum et d'articles de luxe britanniques, et l'affaire s'avéra rapidement très rentable.

Son entreprise étant florissante, Laurens se mit à la recherche d'une femme pour fonder une famille. Il courtisa Eleanor Ball, la fille d'un riche planteur de riz de Caroline du Sud, qu'il épousa le 25 juillet 1750. Le couple aurait finalement douze enfants, mais seuls quatre d'entre eux atteindraient l'âge adulte: John Laurens (né en 1754), Martha "Patsy" Laurens (née en 1759), Henry "Harry" Laurens, Jr (né en 1763) et Mary Eleanor "Polly" Laurens (née en 1770).

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Le commerce des esclaves

Laurens non seulement participa au commerce des esclaves, il en possédait également.

Au moment du mariage de Laurens en 1750, son entreprise était reconnue internationalement pour sa diligence et son intégrité dans ses transactions commerciales. Cette réputation permit à Laurens d'attirer de nouveaux clients et son entreprise fut bientôt en relation avec des marchands de Londres, de Rotterdam, de Lisbonne, de Madrid et des Antilles. L'entreprise s'agrandit et commença à traiter des marchandises plus lucratives, notamment la cargaison humaine de la traite des esclaves d'Afrique de l'Ouest. Laurens avait établi des contacts avec Grant, Oswald & Company, une entreprise qui contrôlait un comptoir d'esclaves en Sierra Leone, et commença à échanger du riz contre des Africains réduits en esclavage. L'entreprise de Laurens était également chargée de la réception, de la commercialisation et de la vente aux enchères des esclaves à Charleston. Laurens devint ainsi immensément riche, car le commerce des esclaves donnait lieu à une commission de 10 %, contre 5 % pour la plupart des autres marchandises. La société Austin & Laurens finit par s'occuper de la vente de plus de 8 000 personnes, faisant d'Henry Laurens l'un des hommes les plus riches de toute l'Amérique du Nord au moment de la révolution.

Laurens non seulement participait au commerce des esclaves, il en possédait également. Au milieu des années 1760, il possédait environ 300 personnes, condamnées à travailler dans sa résidence principale de Mepkin Plantation (située à environ 40 miles/64 km en amont de Charleston) ou dans ses propriétés plus petites. Laurens était, comme le souligne l'auteur Gabriel Neville, "un mari et un père aimant et un chrétien joyeusement engagé", qui était, dans ses relations d'affaires, "ponctuel, diligent et juste" (Neville, 2019). Mais, au moins dans un premier temps, ces qualités ne semblèrent pas donner à Laurens quelque scrupule moral que ce soit, à vivre de la vente et de l'esclavage perpétuel d'êtres humains. En 1755, il écrivit une lettre à un autre homme d'affaires dans laquelle il explique sans détour ce que les planteurs de Caroline du Sud recherchent dans un esclave:

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Des personnes en très bonne santé, deux tiers au moins d'hommes âgés de 18 à 25 ans, les autres jeunes femmes de 14 à 18 ans, le coût ne devant pas dépasser vingt-cinq livres sterling par tête... La Gold Coast et les Gambies sont les meilleures, à côté d'elles, la Winward Coast est préférée à l'Angola. Nous ne souhaitons pas qu'ils soient envoyés pendant la saison des ouragans, mais plutôt qu'ils viennent pendant les mois d'octobre ou de novembre. Observez que notre peuple préfère les esclaves de grande taille pour nos affaires et les plus forts (NPS.gov).

Mais au fil du temps, le point de vue de Laurens sur l'esclavage changea. Peut-être sa conscience morale le rongea-t-elle lentement car, en 1769, il quitta brusquement le commerce des esclaves. S'il déclara d'abord que sa retraite était due à des considérations pratiques, il fit ensuite savoir que ses dilemmes moraux étaient devenus trop importants pour être ignorés; c'est un passage de la Bible, affirma-t-il, qui l'avait fait changer d'avis. Mais que Laurens ait ou non quitté le commerce des esclaves pour des raisons éthiques, il ne réussit pas à émanciper ses propres esclaves. Peut-être était-il terrifié à l'idée qu'au moins l'un de ses 300 esclaves ne cherche à se venger de ses années de servitude forcée, ou peut-être ses prétendus dilemmes moraux n'étaient-ils pas suffisants pour le convaincre d'abaisser son statut et sa situation financière en les libérant. Comme le note Neville, ce dilemme concernait de nombreux autres propriétaires d'esclaves contemporains, tels que Thomas Jefferson et George Washington, qui en vinrent à détester l'institution de l'esclavage pour des raisons éthiques, mais qui étaient trop effrayés pour laisser partir leurs propres esclaves de leur vivant.

Slave Trader Advertisement Taken Out By Henry Laurens and His Partners in a Charleston Newspaper
Publicité d'un marchand d'esclaves publiée par Henry Laurens et ses partenaires dans un journal de Charleston
Library of Congress (Public Domain)

Politique coloniale

En 1757, Laurens rejoignit la milice de Caroline du Sud en tant que lieutenant-colonel. À l'époque, les treize colonies étaient engagées dans la Guerre fde la Conquête (1754-1763) qui, à son tour, les mit en conflit avec la nation cherokee. Entre 1757 et 1761, Laurens participa à plusieurs campagnes militaires contre les Cherokees, et son entreprise contribua à l'effort de guerre à hauteur de 7 000 livres sterling. En 1757, Laurens fut également élu à l'assemblée coloniale de Caroline du Sud, où il siégea sans discontinuer pendant les 18 années suivantes.

Le cabinet Austin & Laurens se sépara en 1762 lorsque George Austin s'installa en Angleterre, mais Laurens continua à participer au commerce en tant que praticien indépendant jusqu'à sa retraite en 1769. En 1762, Laurens acheta la plantation de Mepkin, une ferme de 1 214 hectares sur laquelle il cultiva du maïs, de l'indigo et du blé, cultivés par ses esclaves et ses serviteurs sous contrat. Au milieu des années 1760, alors qu'il commençait à s'éloigner du commerce, Laurens acheta d'autres plantations en Caroline du Sud et en Géorgie afin d'accroître sa production de riz et d'indigo; à la fin de la décennie, il possédait plus de 8 094 hectares de terres.

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Bien que Laurens ait été personnellement opposé au Stamp Act, il préconisait une solution pacifique, soutenant un boycott des importations britanniques jusqu'à l'abrogation de la taxe.

En 1765, dans l'espoir de rembourser les dettes contractées pendant la guerre de la Conquête, le Parlement britannique imposa aux colonies le Stamp Act, qui obligeait les colons à payer une taxe sur tous les documents papier, des contrats légaux aux calendriers en passant par les cartes à jouer. Cette mesure suscita l'indignation générale des colons, dont beaucoup estimaient que le Parlement violait leurs droits constitutionnels en les taxant sans leur consentement. Bien que Laurens ait été personnellement opposé au Stamp Act, il préconisait une solution pacifique, en soutenant un boycott des importations britanniques jusqu'à ce que la taxe ne soit abrogée. D'autres colons n'étaient pas disposés à attendre; sous l'impulsion d'un groupe clandestin d'agitateurs politiques connu sous le nom de Fils de la Liberté, des foules de Sud-Caroliniens enragés descendirent dans les rues de Charleston, pendirent des effigies de collecteurs de timbres et prirent d'assaut les maisons à la recherche des timbres si détestés. Le 25 octobre 1765, à minuit, une foule d'émeutiers ivres fit irruption dans la maison de Laurens, croyant qu'il cachait les timbres pour le compte du gouverneur royal. L'affrontement dura plus d'une heure avant que les émeutiers ne rentrent chez eux. Bien que l'effraction ait traumatisé la femme de Laurens, les émeutiers n'avaient rien cassé ni volé une fois à l'intérieur de la maison.

Bien que Laurens ait continué de s'élever contre les Townshend Acts (1767-68), il continua de croire qu'une réconciliation avec la Grande-Bretagne était encore possible. Mais toute pensée politique fut mise de côté lorsque, au printemps 1770, Eleanor Ball Laurens mourut en donnant naissance à leur plus jeune fille, Polly. Laurens, accablé de chagrin, avait besoin d'être seul et envoya ses fils en Angleterre pour qu'ils terminent leur éducation, tandis que ses filles allèrent vivre avec son frère James à Charleston.

Activité révolutionnaire

En 1774, Laurens avait repris ses activités dans la politique américaine. Le massacre de Boston (1770) et l'adoption des lois intolérables (Intolerable Acts, 1774) l'avaient éloigné de la Grande-Bretagne et l'avaient amené à s'aligner davantage sur les Patriotes. Au début de l'année 1775, la Caroline du Sud suivit l'exemple du Massachusetts et créa un gouvernement révolutionnaire connu sous le nom de Congrès provincial; Laurens fut élu à cet organe et, pendant un certain temps, en fut le président. Après le déclenchement de la guerre d'Indépendance américaine en avril 1775, qui éroda davantage encore les espoirs de réconciliation avec la Couronne britannique, Laurens travailla avec neuf autres délégués à l'élaboration d'une constitution temporaire pour la Caroline du Sud. Le 26 mars 1776, la Caroline du Sud devint la deuxième colonie à adopter une constitution.

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American War of Independence, 1775 - 1783
Guerre d'Indépendance des États-Unis, 1775-1783
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Le 28 juin 1776, la guerre arriva à la porte de Laurens, lorsqu'un corps expéditionnaire britannique dirigé par le général Henry Clinton tenta de prendre le contrôle de Charleston. Les Britanniques furent défaits par une force patriote commandée par le colonel William Moultrie lors de la bataille de Sullivan's Island, ce qui obligea Clinton à retourner dans le port de New York. Une semaine plus tard, les États-Unis d'Amérique déclarèrent leur indépendance. Charleston célébra l'événement en lisant la Déclaration d'indépendance sous l'arbre de la liberté (Liberty Tree) de la ville; mais, comme le nota Neville dans son article, l'orateur était à l'abris du soleil sous une ombrelle tenue par un esclave. Des images similaires firent peser la question de l'esclavage sur l'esprit de Laurens alors que le reste de Charleston célébrait l'indépendance. Peu de temps après, il écrivit à son fils John:

Tu sais, mon cher fils, que j'abhorre l'esclavage. Je suis né dans un pays où l'esclavage avait été instauré par les rois et les parlements britanniques, ainsi que par les lois du pays, bien avant mon existence. J'ai constaté que la religion chrétienne et l'esclavage se développaient sous la même autorité et la même culture. Je ne suis pas l'homme qui les a réduits en esclavage; ils sont redevables aux Anglais de cette faveur; néanmoins, je conçois des moyens pour libérer un grand nombre d'entre eux et pour supprimer les conséquences de l'esclavage. De grandes puissances s'opposent à moi - les lois et les coutumes de mon pays, les miennes et l'avarice de mes compatriotes. (NPS.gov)

La conviction de Laurens que les Britanniques étaient la principale cause de l'esclavage, bien qu'hypocrite, l'aida peut-être à accepter l'élection au deuxième Congrès continental en janvier 1777. Il n'eut cependant pas beaucoup de temps pour apprendre les ficelles du métier: lorsque le premier président du Congrès, John Hancock, démissionna en novembre, Laurens fut choisi pour le remplacer. En sa qualité de président du Congrès, Laurens supervisa l'adoption des Articles de la Confédération, la constitution initiale des États-Unis qui établissait un gouvernement central faible pour sauvegarder la souveraineté des États; les États ne finiraient toutefois pas de ratifier les Articles avant 1781. Laurens usa également de son influence en tant que président pour obtenir un poste pour son fils John, âgé de 23 ans, au sein de l'état-major du général George Washington. Le colonel John Laurens devint l'aide de camp de Washington et se lia d'amitié avec Alexander Hamilton.

John Laurens
John Laurens
Charles Willson Peale (Public Domain)

John Laurens était un abolitionniste convaincu qui, contrairement à son père, ne cachait pas ses convictions. Alors que l'armée continentale se trouvait à Valley Forge pendant l'hiver 1777-78, John écrivit à son père au sujet de la possibilité d'enrôler des hommes réduits en esclavage dans l'armée continentale en échange de leur émancipation. Henry avait initialement désapprouvé le plan de John - il craignait toujours une révolte des esclaves et était réticent à l'idée d'armer volontairement des esclaves - mais une fois que le Sud américain fut menacé par les Britanniques en 1779, Henry Laurens changea d'avis. En mars 1779, il contribua à l'adoption d'une résolution autorisant le recrutement de soldats noirs (ne faisant qu'officialiser une pratique qui, en réalité, existait déjà depuis des années). Henry Laurens n'était pas prêt à aller plus loin, puisqu'il refusa toutes les demandes de son fils de libérer les esclaves de la famille.

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En tant que président du Congrès, Laurens ne put éviter d'être aspiré par le factionnalisme qui sévit au sein de l'assemblée. Son association étroite avec la faction radicale Adams-Lee et son rôle dans la dénonciation de la cabale de Conway, qui avait conspiré pour remplacer Washington à la tête de l'armée continentale, lui valurent de puissants ennemis. L'un de ces ennemis était Silas Deane, du Connecticut, l'un des commissaires que le Congrès avait envoyés en Europe pour obtenir une aide étrangère. Accusé de corruption, Deane fut rappelé, ce qui le poussa, lui et ses alliés, à s'en prendre aux membres de la faction Adams-Lee, dont Laurens faisait partie. Laurens, qui luttait déjà contre la goutte, se rendit compte qu'il n'avait pas l'énergie nécessaire pour une telle guerre partisane et démissionna de la présidence en décembre 1778. Il accepta néanmoins de rester au Congrès jusqu'à ce que les articles de la Confédération ne soient ratifiés par les États.

Emprisonnement à la Tour de Londres

En octobre 1779, Laurens fut choisi pour se rendre à La Haye et négocier un traité de commerce avec la République néerlandaise, avec pour instruction spécifique de négocier un prêt de dix millions de dollars. Bien que son départ ait été retardé par la guerre, il quitta finalement Philadelphie le 13 août 1780 à bord du Mercure. Le navire se trouvait au large de Terre-Neuve lorsque, le 3 septembre, il fut capturé par un navire de guerre britannique. Laurens s'empressa de jeter ses papiers officiels à la mer, mais ils furent récupérés par les Britanniques; la Grande-Bretagne utiliserait ces documents capturés comme prétexte pour déclarer la guerre à la Hollande.

Laurens est le seul Américain à avoir été emprisonné à la Tour de Londres.

Laurens fut emmené à Londres comme prisonnier, où il fut interrogé par les autorités policières et même par le Conseil privé du roi. Le 6 octobre 1780, il fut emprisonné à la Tour de Londres "sur des soupçons de haute trahison" (Boatner, 600). Il y resta enfermé pendant 15 mois, dans des conditions qui impactèrent négativement sa santé déjà déclinante; il refusa néanmoins deux offres de libération en échange de services rendus aux Britanniques. En avril 1781, John Laurens arriva à Paris pour servir d'émissaire au roi de France Louis XVI et demanda immédiatement au gouvernement français de l'aider à obtenir la libération de son père; le gouvernement britannique fut également pressé par des personnalités comme Benjamin Franklin et le politicien britannique Edmund Burke de libérer Laurens. Après plusieurs mois de négociations, il fut décidé que Henry Laurens pourrait être libéré en échange d'un prisonnier britannique de haut rang. Le 31 décembre 1781, Laurens fut échangé contre Lord Charles Cornwallis, qui avait été capturé après sa défaite lors du siège de Yorktown. Laurens est le seul Américain à avoir été emprisonné à la Tour de Londres.

Suite de carrière et mort

En novembre 1782, Henry Laurens fut choisi par le Congrès pour se rendre à Paris en tant que commissaire à la paix, aux côtés de Ben Franklin, John Adams et John Jay. Il participa aux négociations mais, n'étant pas ministre officiel, il ne signa pas le traité de Paris de 1783, qui mit fin à la guerre d'indépendance des États-Unis. Alors qu'il se trouvait en Europe, Laurens reçut une nouvelle dévastatrice. Son fils aîné, le colonel John Laurens, avait été tué lors d'une escarmouche avec les Britanniques le 27 août 1782, l'un des derniers Américains à mourir pendant la guerre d'Indépendance. Désemparé, Laurens resta en Europe, faisant office de ministre officieux des États-Unis auprès des Britanniques, avec lesquels il échangeait sur des questions commerciales.

Treaty of Paris, Unfinished Portrait
Traité de Paris, portrait inachevé
Benjamin West (Public Domain)

Laurens retourna à New York en août 1784, où il rendit compte de sa mission au Congrès. Il déclina les offres de retour au Congrès; il avait perdu environ 40 000 livres sterling en dommages matériels pendant la guerre, et sa santé déclinait depuis son emprisonnement, ce qui ne lui donnait aucune envie de reprendre la vie publique. Il retourna à la plantation de Mepkin, où il prit une semi-retraite. Il continua de s'exprimer en privé contre l'esclavage, écrivant à Alexander Hamilton en 1785 qu'il tentait de convaincre ses concitoyens d'abandonner le commerce des esclaves, bien que ses "tentatives aient été jusqu'à présent infructueuses" (Neville, 2019). Sa mauvaise santé et sa préoccupation pour la réparation de ses propriétés endommagées l'empêchèrent de poursuivre l'affaire dans la sphère politique.

En 1787, Laurens déclina les offres qui lui furent faites d'assister à la Convention constitutionnelle américaine en tant que délégué, mais il siégea à l'assemblée qui ratifia la Constitution américaine pour la Caroline du Sud en 1788. En 1789, il était électeur présidentiel pour la Caroline du Sud et vota pour George Washington en tant que premier président des États-Unis. Ce serait son dernier acte de service public. Le 8 décembre 1792, Henry Laurens mourut à Mepkin Plantation, à l'âge de 68 ans. Dans son testament, il précisa qu'il préférait l'incinération à l'enterrement, car il avait toujours eu peur d'être enterré vivant; Laurens fut donc le premier Américain de premier plan à être incinéré.

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Questions & Réponses

Combien de temps Henry Laurens fut-il emprisonné?

Henry Laurens fut emprisonné à la Tour de Londres pendant 15 mois entre l'automne 1780 et le printemps 1782. Il est le seul Américain à avoir été emprisonné à la Tour de Londres.

Pourquoi Henry Laurens est-il un personnage important?

Henry Laurens était une personnalité politique américaine importante pendant la Révolution américaine. Il fut président du Congrès continental en 1777-78 et présida à l'adoption des Articles de la Confédération.

D'où venait Henry Laurens?

Henry Laurens était originaire de Charleston, en Caroline du Sud.

Qui était le fils d'Henry Laurens?

Le fils le plus célèbre d'Henry Laurens était John Laurens, aide de camp de George Washington pendant la guerre d'Indépendance américaine, qui fut tué lors d'une escarmouche en août 1782.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, mars 07). Henry Laurens [Henry Laurens]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22730/henry-laurens/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Henry Laurens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 07, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-22730/henry-laurens/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Henry Laurens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 mars 2024. Web. 21 nov. 2024.

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