Valley Forge fut le camp d'hiver de l'armée continentale du 19 décembre 1777 au 18 juin 1778, pendant l'un des hivers les plus difficiles de la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Bien que sous-approvisionnée, mal nourrie et en proie à la maladie, l'armée continentale subit un entraînement et une réorganisation majeurs à Valley Forge, ce qui fit d'elle une force de combat beaucoup plus disciplinée et bien plus efficace.
La campagne de Philadelphie
Le 19 décembre 1777, les soldats épuisés et affamés de l'armée continentale réussirent tant bien que mal à rejoindre Valley Forge, en Pennsylvanie, à environ 29 km au nord-ouest de Philadelphie, au confluent de la Valley Creek et de la Schuylkill. La campagne avait été longue et difficile. Quatre mois plus tôt, ils étaient descendus du New Jersey pour défendre la capitale des États-Unis, Philadelphie, contre l'armée britannique, avant d'être débordés et vaincus à la bataille de Brandywine (11 septembre). Après leur victoire, les Britanniques s'emparèrent de Philadelphie, que le deuxième Congrès continental venait à peine d'évacuer. L'armée continentale se regroupa et, le 4 octobre, riposta par une attaque surprise contre une garnison britannique lors de la bataille de Germantown. Bien que l'assaut ait bien démarré, un épais brouillard provoqua une rupture de la cohésion entre les unités militaires américaines et l'attaque perdit rapidement de son élan. Lorsque les Britanniques contre-attaquèrent, les soldats continentaux, insuffisamment entraînés, s'effondrèrent et s'enfuirent. Pendant les deux mois qui suivirent, les deux armées manœuvrèrent nerveusement l'une autour de l'autre. Bien que plusieurs escarmouches sanglantes aient eu lieu, aucun des deux camps n'était désireux de provoquer une nouvelle bataille de grande ampleur.
Peu à peu, les températures chutèrent et les vents amers de décembre signalèrent qu'il était temps de suspendre la campagne et d'entrer dans les quartiers d'hiver. L'armée britannique s'installa à Philadelphie, où les officiers s'installèrent dans les maisons abandonnées des chefs patriotes de la ville et passèrent l'hiver à participer à des dîners somptueux, à danser dans des bals élégants et à courtiser des femmes loyalistes. L'armée continentale, quant à elle, se dirigea vers Valley Forge. L'endroit avait été soigneusement choisi par le commandant en chef américain, le général George Washington, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, sa proximité avec Philadelphie permettait aux Américains de garder un œil sur l'armée britannique; les tentatives des Britanniques de mener des raids dans la campagne pennsylvanienne environnante ou de marcher vers la ville de York, siège temporaire du Congrès continental, pourraient être rapidement contrées. Deuxièmement, un campement à Valley Forge serait facile à défendre. Le camp lui-même devait être situé sur un grand plateau entouré d'une série de collines et de forêts denses, créant ainsi une sorte de forteresse naturelle. Enfin, l'emplacement était avantageux car il était proche d'une réserve d'eau douce provenant de la Valley Creek et de la rivière Schuylkill, et les très nombreux arbres à proximité pourraient facilement être coupés pour obtenir du combustible ou pour construire des abris.
En ce jour de décembre, plus de 11 000 soldats continentaux entrèrent dans Valley Forge, accompagnés de 500 femmes et enfants. Il s'agissait assurément d'un groupe de personnes mal en point. Les nombreuses marches et contre-marches qu'ils avaient dû effectuer au cours des derniers mois avaient usé leurs chaussures; on estime aujourd'hui qu'un soldat continental sur trois était dépourvu de chaussures. En outre, de nombreux soldats n'avaient pas de manteaux adéquats pour se protéger des éléments, en particulier de la pluie incessante qui était tombée tout au long de l'automne. De nombreux hommes ne possédaient qu'une seule chemise, tandis que d'autres n'en avaient même pas. Il n'est donc pas surprenant que beaucoup de ces soldats étaient déjà malades lors de leur entrée à Valley Forge; sur les 11 000 hommes qui arrivèrent, seuls 8 200 étaient aptes au service.
La situation fut aggravée par un dangereux manque de nourriture. Au début du campement de Valley Forge, l'économat de l'armée ne disposait que de 25 barils de farine, d'une petite réserve de porc salé, rien d'autre en terme de viande ou de poisson. Le manque de nourriture et de vêtements était assez typique du service d'approvisionnement de l'armée, qui avait souvent fonctionné en deçà des attentes depuis sa création en 1775, mais le chaos de la dernière campagne n'avait fait qu'empirer les choses. En évacuant précipitamment Philadelphie, le Congrès n'avait pas veillé à ce que la chaîne d'approvisionnement de l'armée reste ininterrompue, contribuant ainsi à l'insuffisance des réserves de nourriture et d'habillement de l'armée. Il était donc clair dès le départ que l'hiver à venir serait plus que difficile.
Installation du camp
La première priorité de l'armée à son arrivée à Valley Forge devait être la construction d'abris. Petite communauté industrielle centrée sur la fonte du fer, Valley Forge ne disposait pas d'assez de bâtiments pour accueillir l'ensemble de l'armée. Heureusement, les forêts environnantes offraient plus de bois qu'il n'en fallait pour construire des huttes. Les officiers choisirent les endroits précis sur lesquels chaque hutte serait construite, en arrangeant soigneusement les parcelles pour former une grille soignée avec des rues et des avenues parallèles. Chaque hutte mesurait 16 pieds sur 14 pieds (environ 4,8 x 4,2 m) et était construite en rondins, les côtés étant scellés avec de l'argile. Les toits étaient faits de divers matériaux, généralement de paille ou de broussailles, et la plupart des huttes avaient un sol en terre battue. La plupart de ces structures abritaient douze soldats, mais les officiers, eux, n'auraient à partager leur hutte qu'avec trois ou quatre autres hommes. Les spécialistes estiment qu'entre 1 300 et 1 600 cabanes en rondins furent construites à Valley Forge entre le 19 décembre 1777 et le 13 janvier 1778. Comme le fit si bien remarquer le marquis de Lafayette, Valley Forge se transforma en "une petite ville de cabanes en bois" (Unger, 58).
Le général Washington en personne resta dans une petite tente jusqu'à ce que toutes les huttes ne soient terminées, après quoi il s'installa dans la maison en pierre de deux étages qui avait été tracée pour son quartier général. Ses assistants s'installèrent avec lui, ainsi que son épouse, Martha Washington, qui avait quitté le confort de Mount Vernon pour se charger de l'accueil de la myriade de politiciens et d'officiers militaires qui visitaient le camp militaire. La présence de Martha permit de garder le moral au sein du quartier général, donnant l'impression aux visiteurs que tout était sous contrôle. En réalité, la situation restait très difficile. Les réserves de nourriture de l'armée, déjà limitées, n'avaient cessé de diminuer, ne laissant aux soldats que des "firecakes", un mélange insipide de farine et d'eau cuit sur un feu de camp. Washington avait envoyé des commissaires jusqu'au New Jersey et au Delaware pour acheter des provisions, mais la plupart des fermiers n'acceptaient pas la "monnaie continentale" presque sans valeur que les officiers américains essayaient d'utiliser. Ils préféraient de loin vendre leurs marchandises aux Britanniques, qui les payaient en monnaie forte. Les denrées alimentaires que les commissaires parvenaient à se procurer étaient souvent avariées avant d'arriver à Valley Forge, en raison des problèmes de transport ou du manque de fiabilité du service d'approvisionnement de l'armée.
La situation ne fit donc qu'empirer. En peu de temps, même les stocks de fircakes s'épuisèrent, ce qui amena Washington à se désespérer le 16 février en déclarant que l'armée connaîssait une "famine" (Middlekauff, 420). Des centaines de soldats étaient affaiblis par la malnutrition, ce qui les rendait plus vulnérables aux maladies. La typhoïde et la dysenterie ravagèrent le campement, se propageant par la nourriture ou l'eau contaminée, tandis que d'autres maladies comme la pneumonie, le typhus et la grippe étaient également courantes. La variole était également une menace constante, son apparition pouvait ravager une armée. Au cours des six mois que l'armée passa à Valley Forge, plus de 2 000 hommes et 2 500 chevaux finirent par mourir de malnutrition, de maladie, de foid ou d'une combinaison des trois. L'odeur de la mort planait sur le camp, tandis que les vivants continuaient de souffrir. "Les soldats vivaient dans la misère", se souviendrait plus tard le marquis de Lafayette. "Ils manquaient de vêtements, de chapeaux, de chemises, de chaussures; leurs jambes et leurs pieds étaient noirs à cause des engelures - nous devions souvent les amputer" (Unger, 58).
Bien que de nombreux officiers américains aient démissionné au cours de ces mois éprouvants, le taux de désertion parmi les soldats réguliers resta à peu près le même qu'avant Valley Forge. Mais si de nombreux soldats réussirent à supporter la maladie et la famine, ils eurent plus de mal à faire face à l'ennui oppressant du campement. Une fois que les soldats eurent fini de construire les huttes, ils n'eurent plus grand-chose à faire, si ce n'est chercher de la nourriture et attendre la fin de l'hiver. Par conséquent, les hommes s'agitèrent et certains d'entre eux commirent des méfaits. Certains hommes tentèrent de tromper leur ennui en organisant des compétitions de tir, gaspillant ainsi de précieuses munitions. D'autres adoptèrent des passe-temps plus vils encore, comme le cambriolage des maisons des fermiers des environs.
Le général Washington fut horrifié par les rapports faisant état de ces vols, qu'il qualifia de "bas, cruels et préjudiciables à la cause dans laquelle nous sommes engagés" (Middlekauff, 420). Il réagit en renforçant la discipline. Les hommes ne furent plus autorisés à porter des mousquets s'ils n'étaient pas en service. Les soldats ne furent pas non plus autorisés à quitter le camp sans laissez-passer; les hommes surpris hors du camp sans laissez-passer étaient susceptibles d'être emprisonnés dans leurs huttes. Les rassemblements furent plus fréquents et les officiers furent autorisés à procéder à des inspections surprises dans les huttes à la recherche de biens volés. Ces mesures disciplinaires permirent à l'armée de ne pas sombrer dans l'anarchie. Mais pour sauver l'armée de la famine, il fallait faire davantage.
Provisions et conspirations
Le 23 décembre 1777, Washington écrivit une lettre à Henry Laurens, président du Congrès continental, dans laquelle il exprimait sa crainte que "cette armée ne se dissolve" si aucune mesure n'était prise pour améliorer le service d'approvisionnement. Washington savait qu'il devait agir avec prudence lorsqu'il demandait de l'aide au Congrès. Son style de commandement retenu, ainsi que son récent échec dans la défense de Philadelphie, avaient conduit de nombreux membres du Congrès à perdre confiance en ses capacités de commandement; en effet, une conspiration informelle d'hommes politiques et d'officiers militaires, appelée rétroactivement la cabale de Conway, complotait pour destituer Washington du commandement de l'armée continentale. Washington était au courant de cette cabale et savait qu'il devait rétablir la confiance en ses capacités, mais avant tout, il devait assurer la survie de ses hommes.
Le Congrès répondit aux inquiétudes de Washington en lui recommandant de simplement réquisitionner les vivres dont il avait besoin auprès de la population locale de fermiers. Le général hésita à se plier à cette suggestion, estimant qu'elle risquait de retourner la population locale contre la cause patriote. Mais au fur et à mesure que l'hiver avançait et que les problèmes d'approvisionnement ne s'amélioraient pas, Washington se rendit compte qu'il n'avait pas d'autre choix. Il envoya des officiers réquisitionner le foin, le bétail et d'autres approvisionnements auprès des fermiers, mais leur ordonna d'en laisser suffisamment pour que les fermiers puissent passer l'hiver. Les fermiers furent même autorisés à choisir le bétail que les officiers prenaient et reçurent un reçu afin d'être remboursés par le Congrès.
Si cela suffit à empêcher l'armée de mourir de faim, ce n'était pas une solution permanente. Washington savait qu'il devait réformer l'inefficace département de l'approvisionnement, ce qui nécessitait le soutien du Congrès. Le 24 janvier, il invita une délégation de cinq membres du Congrès à visiter Valley Forge et à évaluer par eux-mêmes l'état de l'armée. Dirigée par Francis Dana, du Massachusetts, la délégation fut accueillie par Martha Washington et le général lui-même leur fit visiter le camp; la délégation put ainsi se rendre compte par elle-même de la souffrance et de la résistance des soldats. Dana fut convaincu de la gravité de la situation et, de retour à York, devint l'un des plus fervents partisans de Washington. Il supervisa la réforme du département de l'approvisionnement, veillant à ce que chacune des recommandations du général soit mise en œuvre. Washington retrouva les faveurs du Congrès et tout soutien à la cabale de Conway s'effondra.
Dans le cadre de la réforme de l'approvisionnement, Washington fut autorisé à choisir le nouveau Quartermaster General (Intendant général). En mars, il nomma Nathanael Greene, l'un de ses plus fidèles subordonnés, à ce poste. Au départ, Greene fut plutôt réticent, estimant qu'il était mieux adapté à un commandement sur le terrain qu'à un poste administratif. Mais Washington insista et Greene s'installa dans son nouveau rôle, découvrant qu'il était en fait l'homme de la situation. Il organisa des groupes de recherche de nourriture qui furent envoyés très loin à la recherche de nourriture. L'un de ces groupes, dirigé par le général Anthony Wayne, fut envoyé dans le New Jersey, tandis qu'un autre, dirigé par le colonel Henry "Lighthorse Harry" Lee, parcourut l'est du Maryland et le Delaware; chaque groupe trouva beaucoup de foin, de bétail et de chevaux, qui furent renvoyés à l'armée. L'arrivée du printemps améliora l'état des routes et les denrées périssables glanées purent être ramenées au campement sans s'abîmer. Greene continua à améliorer l'efficacité du service d'approvisionnement et obtint même suffisamment de vêtements pour les soldats. À la fin du mois de mars, la crise alimentaire était terminée et Greene continua à servir en tant qu'Intendant général de Washington pendant les deux années suivantes.
Entraînement des troupes
En mars 1778, les problèmes d'approvisionnement étaient réglés, la discipline avait été renforcée et la menace pesant sur la position de Washington était écartée. Washington avait même réussi à réduire la menace de la variole pour le campement en ordonnant à environ 4 000 de ses hommes de se faire inuculer contre la maladie (les inoculations étant le précurseur des vaccins). Maintenant que l'armée était en bonne santé et de bonne humeur, elle pouvait se concentrer sur l'entraînement. Il s'agissait depuis longtemps d'un point faible de l'armée continentale, qui n'avait pas de pratiques d'entraînement standardisées. Les commandants de régiment instruisaient et entraînaient leurs troupes comme bon leur semblait. Étant donné que la plupart des commandants de régiment n'avaient que peu ou pas d'entraînement militaire formel, ces exercices étaient souvent inefficaces. Heureusement pour les Continentaux, le chef d'exercice idéal venait d'arriver à Valley Forge.
Le baron Friedrich Wilhelm von Steuben avait toujours été soldat; enrôlé dans l'armée prussienne à l'âge de 17 ans, il avait participé à plusieurs batailles pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) et avait même servi d'assistant au roi Frédéric II de Prusse (Frédéric le Grand). Il était à la recherche d'un emploi auprès d'armées étrangères lorsqu'il rencontra, à Paris, Benjamin Franklin qui l'avait recommandé au Congrès continental; le Congrès, à son tour, l'envoya à Valley Forge, où il arriva le 23 février 1778. Steuben ne parlait pas anglais et ne pouvait communiquer avec les officiers continentaux que dans un français approximatif, mais il parvint tout de même à impressionner Washington par ses exploits militaires. Washington décida de tenter sa chance avec l'officier prussien et lui accorda une commission temporaire en tant qu'inspecteur général de l'armée continentale, le chargeant de former les soldats continentaux.
Steuben se vit confier une compagnie modèle de 100 hommes. L'idée était que Steuben instruise ces 100 hommes qui, à leur tour, instruiraient un autre groupe de soldats. Le baron apprit aux Américains à marcher en formation, à manier leurs armes et à utiliser efficacement la baïonnette. Il leur montra de meilleures techniques pour tirer en volée et comment changer de formation sous le feu de l'ennemi. L'entraînement fut très efficace; les Continentaux étaient avides d'apprendre et étaient, en outre, heureux d'avoir enfin quelque chose à faire. Les séances d'entraînement avec le baron pouvaient également être assez divertissantes; bien que Steuben ait mémorisé les ordres anglais nécessaires, son accent à couper au couteau causait souvent de la confusion parmi les troupes, ce qui poussait le baron, d'humeur coléreuse, à se lancer dans une tirade de jurons censés évacuer la frustration. À un moment donné, le traducteur de Steuben, le capitaine Benjamin Walker, se mit à traduire les jurons du baron en anglais, pour le plus grand plaisir des soldats.
Le départ du camp
En mai 1778, l'armée continentale était en pleine forme. La nouvelle de l'alliance française récemment officialisée avait provoqué des célébrations jubilatoires. De nombreux soldats avaient hâte de mettre à l'épreuve leur nouvel entraînement et suppliaient leurs officiers de les laisser attaquer les Britanniques. Ils auraient leur chance le 18 mai, lorsque Washington envoya Lafayette et 2 200 soldats occuper Barren Hill, un endroit situé à mi-chemin entre Valley Forge et Philadelphie, d'où ils pourraient mieux surveiller les mouvements britanniques. Les Britanniques remarquèrent les Américains et, le 20 mai, envoyèrent 5 000 hommes vers Barren Hill pour les éliminer. Cependant, Lafayette réussit à déplacer ses hommes hors de la colline avant qu'un engagement significatif ne puisse avoir lieu. La vitesse et la maniabilité avec lesquelles les hommes s'éloignèrent de la colline témoignent de leur entraînement.
Un mois plus tard, l'armée britannique commença à évacuer Philadelphie; l'alliance franco-américaine avait rendu sa position intenable et le ministère britannique avait décidé de concentrer ses forces à New York. Washington décida de les poursuivre, de lever le camp et de quitter Valley Forge le 18 juin 1778, presque exactement six mois après son arrivée. Le 28 juin, l'armée continentale engagea le combat contre les Britanniques à la bataille de Monmouth; bien que la bataille n'ait pas été tactiquement concluante, les Continentaux tinrent bon pendant plus de cinq heures de combats ininterrompus sous une chaleur torride, démontrant une fois de plus que leur entraînement à Valley Forge avait porté ses fruits.
Conclusion
Contrairement à la croyance populaire, l'hiver que l'armée continentale passa à Valley Forge fut relativement doux en termes de température; l'hiver le plus froid ne survint qu'en 1779-80 à Morristown, dans le New Jersey, lorsque l'armée connut une neige quasi constante et des températures glaciales. Cependant, Valley Forge fut sans doute l'hiver le plus important. L'armée survécut à des menaces existentielles telles que la faim et la maladie; le service d'approvisionnement fut réformé et placé sous la supervision compétente de Nathanael Greene; Washington repoussa la cabale de Conway et conserva le commandement de l'armée; et l'armée fit l'objet d'une réorganisation et d'un réentraînement indispensables, sous la direction du baron von Steuben. Sans l'expérience de Valley Forge, on peut se demander si l'armée aurait survécu pour remporter la victoire finale lors du siège de Yorktown, ce qui en fait l'un des moments clé de la Révolution américaine.