Débarquement de Normandie

11 jours restants

Investissez dans l'enseignement de l'Histoire

En soutenant notre organisation reconnue d'utilité publique, World History Foundation, vous investissez dans l'avenir de l'enseignement de l'Histoire. Votre don nous aide à transmettre à la nouvelle génération les connaissances et les compétences dont elle a besoin pour comprendre le monde qui l'entoure. Aidez-nous à démarrer la nouvelle année prêts à publier des contenus historiques fiables et gratuits pour tous.
$2972 / $10000

Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 22 mai 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais, italien, portugais, espagnol
Écouter cet article
X
Imprimer l'article
Attacking Omaha Beach (by Robert F. Sargent, Public Domain)
À l'attaque d'Omaha Beach
Robert F. Sargent (Public Domain)

Le jour J est le nom donné au premier jour du débarquement de Normandie (alias opération Overlord), l'attaque des Alliés contre l'Europe occidentale occupée par les Allemands, qui commença sur les plages de Normandie, en France, le 6 juin 1944. Des troupes principalement américaines, britanniques et canadiennes, avec un soutien naval et aérien, attaquèrent cinq plages, débarquant quelque 135 000 hommes au cours d'une journée largement considérée comme ayant changé l'histoire.

Où attaquer?

L'opération Overlord, qui visait à attaquer l'Europe occupée en commençant par un débarquement amphibie dans le nord-ouest de la France, en Belgique ou aux Pays-Bas, était en préparation depuis janvier 1943, lorsque les dirigeants alliés se mirent d'accord sur un regroupement des troupes britanniques et américaines en Grande-Bretagne. Les Alliés ne savaient pas exactement où débarquer, mais les conditions étaient simples: une traversée maritime aussi courte que possible et à portée de la couverture aérienne alliée. Une troisième condition était de disposer d'un port important à proximité, qui pourrait être capturé et utilisé pour débarquer des troupes et du matériel supplémentaires. La Normandie, avec ses plages plates et son port de Cherbourg, semblait la mieux adaptée.

Supprimer la pub
Publicité

Le mur de l'Atlantique

Le chef de l'Allemagne nazie, Adolf Hitler (1889-1945), appelait sa ligne de défense occidentale le Mur de l'Atlantique. Elle présentait des lacunes, mais constituait une impressionnante série de fortifications le long de la côte, de l'Espagne aux Pays-Bas. La construction de batteries de canons, de réseaux de bunkers et de postes d'observation commença dès 1942.

Une flotte alliée de 7000 navires partit de plusieurs ports anglais de la côte sud.

Le haut commandement allemand savait qu'une attaque était prévue, mais ne savait pas où. Les Alliés déployèrent beaucoup d'efforts de diversion pour faire croire à l'ennemi que l'invasion se déroulerait ailleurs qu'en Normandie. Le favori qui se révéla tout à fait erroné fut la supercherie selon laquelle Calais serait la zone de débarquement.. De nombreux commandants allemands pensaient que le Pas de Calais était le choix le plus évident puisqu'il était le plus proche de la Grande-Bretagne. En conséquence, cette zone était la mieux défendue. Les Alliés profitèrent d'une autre conviction de l'ennemi, cette fois que le général américain George Patton (1885-1945), connu pour ses tactiques agressives, commanderait l'assaut du jour J. Les Alliés utilisèrent Patton et un groupe d'armées entièrement fictif comme leurre. Même lorsque le jour J commença, les commandants allemands n'étaient pas certains que la Normandie ne faisait pas l'objet d'une attaque de diversion alors que la véritable invasion se déroulait ailleurs. Pour garder le plan et la constitution des troupes secrets, personne ne fut autorisé à quitter la Grande-Bretagne sans autorisation, y compris les diplomates.

Supprimer la pub
Publicité

German Atlantic Wall Defences
Défenses allemandes du mur de l'Atlantique
Bundesarchiv, Bild 101I-263-1591-07A / Valtingojer (CC BY-SA)

Le maréchal Gerd von Rundstedt (1875-1953), commandant en chef de l'armée allemande à l'Ouest, estimait qu'il serait impossible d'arrêter une invasion sur la côte et qu'il serait donc préférable de conserver le gros des forces défensives en tant que réserve mobile pour contre-attaquer les têtes de pont ennemies. Le maréchal Erwin Rommel (1891-1944), commandant du groupe d'armées B, n'était pas de cet avis et considérait qu'il était essentiel d'arrêter toute invasion sur les plages à proprement dit. En outre, Rommel estimait que la supériorité aérienne des Alliés entraverait considérablement les mouvements des réserves. Hitler partageant l'avis de Rommel, les défenseurs furent dispersés là où les fortifications étaient les plus faibles. Rommel améliora les défenses statiques et ajouta des structures antichars en acier sur toutes les grandes plages. Finalement, Rundstedt reçut une réserve mobile, mais le compromis affaiblit les deux plans de défense. Les forces armées allemandes ne furent pas aidées non plus par leur structure de commandement confuse, qui signifiait que Rundstedt ne pouvait faire appel à aucun blindé (alors que Rommel, qui rendait compte directement à Hitler, le pouvait), et qu'aucun des deux commandants n'avait de contrôle sur les forces navales et aériennes disponibles ou sur les batteries côtières contrôlées séparément. Néanmoins, les défenses furent renforcées autour des défenses plus faibles de la Normandie et atteignirent le nombre impressionnant de 31 divisions d'infanterie, plus 10 divisions blindées et 7 divisions d'infanterie de réserve. L'armée allemande disposait de 13 autres divisions dans d'autres régions de France. Une division allemande standard comptait 15 000 hommes.

Les forces aériennes alliées effectuèrent 15 000 sorties pendant le jour J.

Une grande partie des divisions allemandes n'était pas composée de troupes d'élite mais de soldats inexpérimentés, qui passaient plus de temps à construire des défenses qu'à suivre une formation militaire essentielle. Les matériaux manquaient cruellement pour réaliser le mur de l'Atlantique dont rêvait Hitler, une sorte de gruyère, avec quelques zones solides, mais de nombreuses failles. L'armée allemande ne disposait pas de suffisamment de mines, d'explosifs, de béton ou d'ouvriers pour mieux protéger le littoral. Au moins un tiers des positions d'artillerie n'étaient toujours pas protégées par des créneaux. De nombreuses installations n'étaient pas à l'abri des bombes. Le soutien naval et aérien constituait une autre faiblesse importante. La marine ne disposait que de 4 destroyers et de 39 E-boats (alias Schnellboot), tandis que la Luftwaffe (l'armée de l'air allemande) était tout aussi dérisoire, avec seulement 319 avions dans le ciel au moment de l'invasion (1 000 au cours de la deuxième semaine).

Supprimer la pub
Publicité

Neptune en Normandie

Le commandant suprême de la force d'invasion alliée était le général Dwight D. Eisenhower (1890-1969), qui était responsable des opérations alliées en Méditerranée. Le commandant en chef des forces terrestres de Normandie, 39 divisions au total, était l'expérimenté général Bernard Montgomery (1887-1976). L'élément aérien était commandé par le maréchal de l'air Trafford Leigh Mallory (1892-1944) et l'élément naval par l'amiral Bertram Ramsay (1883-1945).

Allied D-Day Landings of WWII, June 1944
Débarquement allié du 6 juin 1944
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

La préparation d'Overlord se déroula tout au long des mois d'avril et de mai 1944, lorsque la Royal Air Force (RAF) et l'United States Air Force (USAAF) bombardèrent sans relâche les systèmes de communication et de transport en France, ainsi que les défenses côtières, les aérodromes, les cibles industrielles et les installations militaires. Au total, plus de 200 000 missions furent menées pour affaiblir autant que possible les défenses nazies, prêtes à accueillir les troupes d'infanterie qui allaient participer au plus grand mouvement de troupes de l'histoire. La Résistance française joua également son rôle dans la préparation du terrain en faisant exploser les lignes de chemin de fer et les systèmes de communication qui empêcheraient les défenseurs de répondre efficacement à l'invasion.

La flotte alliée, composée de 7 000 navires de toutes sortes, partit des ports de la côte sud de l'Angleterre, tels que Falmouth, Plymouth, Poole, Portsmouth, Newhaven et Harwich. Dans le cadre d'une opération portant le nom de code Neptune, les navires se rassemblèrent au large de Portsmouth dans une zone appelée "Piccadilly Circus", du nom d'un carrefour routier très fréquenté de Londres, puis firent route vers la Normandie et les zones d'assaut. Dans le même temps, des planeurs et des avions se dirigèrent vers la presqu'île de Cherbourg, à l'ouest, et vers Ouistreham, à l'est du débarquement prévu. Les parachutistes des 82e et 101e divisions aéroportées américaines attaquèrent à l'ouest pour tenter de couper Cherbourg. A l'extrémité est de l'opération, les parachutistes de la 6e division aéroportée britannique avaient pour objectif de sécuriser le pont de Ranville (Pegasus Bridge) qui enjambe le canal de Caen. Les unités de parachutistes et de planeurs avaient également pour mission de détruire les ponts pour gêner l'ennemi, d'en tenir d'autres nécessaires à la progression de l'invasion, de détruire les emplacements de canons, de sécuriser les sorties de plage et de protéger les flancs de l'invasion.

Supprimer la pub
Publicité

Les plages

L'attaque amphibie était initialement prévue pour le 5 juin à l'aube, la lumière du jour étant indispensable pour obtenir le soutien aérien et naval nécessaire. Le mauvais temps entraîna un report de 24 heures. Peu après minuit, les premières vagues de 23 000 parachutistes britanniques et américains débarquèrent en France. Les parachutistes américains qui avaient été largués près de Sainte-Mère-Église firent de cette ville la première ville française à être libérée. À partir de 3 heures du matin, les bombardements aériens et navals de la côte normande commencèrent, et ne cessèrent que 15 minutes avant que les premières troupes d'infanterie ne débarquent sur les plages à 6 h 30.

British Troops, D-Day
Troupes britanniques, 6 juin 1944
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Les plages sélectionnées pour le débarquement étaient divisées en zones, chacune recevant un nom de code. Les troupes américaines en attaquèrent deux, l'armée britannique deux autres et les forces canadiennes la cinquième. Ces plages et les troupes qui y furent affectées sont les suivantes (d'ouest en est):

  • Utah Beach - 4e division d'infanterie américaine, 7e corps d'armée américain (1re armée américaine commandée par le lieutenant-général Omar N. Bradley)
  • Omaha Beach - 1ère division d'infanterie américaine, 5ème corps d'armée américain (1ère armée américaine)
  • Gold Beach - 50e division d'infanterie britannique, 30e corps britannique (2e armée britannique commandée par le lieutenant-général Miles C. Dempsey)
  • Juno Beach - 3e division d'infanterie canadienne (2e armée britannique)
  • Sword Beach - 3e division d'infanterie britannique, 1er corps britannique (2e armée britannique)

En outre, les 2e Rangers américains devaient attaquer la Pointe du Hoc bien défendue entre Utah et Omaha (bien qu'il se soit avéré qu'aucun canon n'y avait été installé), tandis que les unités Commando de la Royal Marine attaquèrent des cibles sur Gold, Juno et Sword.

Supprimer la pub
Publicité

La RAF et l'USAAF continuèrent de protéger la flotte d'invasion et veillèrent à ce que toute contre-attaque ennemie au sol soit confrontée à une attaque aérienne. Les Alliés pouvant faire voler 12 000 avions à ce stade, la riposte aérienne de la Luftwaffe fut pitoyablement insuffisante. Rien que le jour du débarquement, les forces aériennes alliées effectuèrent 15 000 sorties, contre 100 pour la Luftwaffe. Aucun avion allié ne fut perdu sous le feu de l'ennemi le 6 juin.

Utah Beach

Les LSI (Landing Ships Infantry) à fond plat déversèrent les troupes sur la plage, les hommes devant survivre aux mines et aux tirs ennemis. Des bombes fumigènes furent tirées pour masquer la plage et les hommes pataugèrent sur les 300 derniers mètres pour atteindre le rivage. Les LSI avaient débarqué un kilomètre plus au sud que prévu, mais cela permit d'éviter la plupart des défenses. À midi, la plage avait été nettoyée et seuls six hommes avaient été tués; on déplora environ morts durant la journée. 23 250 soldats furent débarqués à cet endroit pendant le jour J. Utah Beach avait été relativement facile, mais à côté, à Omaha Beach, un drame tout à fait différent se déroulait.

Pursuit Tank, Normandy Landings
Tank de pousuite, débarquement de Normandie
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Omaha Beach

Établir une tête de pont à Omaha était la tâche difficile confiée à la 1ère division d'infanterie américaine, surnommée la Big Red One en raison de son écusson rouge sur l'épaule. La défense était solide à cet endroit et bénéficiait de deux avantages: une falaise élevée et une division supplémentaire au complet stationnée à cet endroit pour un exercice d'entraînement. Dès le départ, les troupes américaines furent confrontées à une mer agitée qui rendit le débarquement encore plus difficile. Dans les 200 navires d'assaut, les hommes, quand ils n'avaient pas le mal de mer, étaient obligés d'utiliser leur casque pour écoper frénétiquement. 27 des 96 chars d'assaut furent immédiatement perdus lorsqu'ils furent largués trop loin du rivage. Presque toutes les pièces d'artillerie de la première vague furent perdues de la même manière. 13 des 16 bulldozers - destinés à détruire les obstacles ennemis - furent également perdus. Les défenseurs purent utiliser leurs casemates et leurs emplacements de canons pour organiser un feu croisé dévastateur contre les attaquants. Les choses s'améliorèrent pour les troupes américaines lorsque les défenses côtières furent soumises à des bombardements navals et aériens. Les hommes et le matériel continuèrent d'arriver, mais ils furent soumis au feu nourri des batteries de canons, des mitrailleuses et des mortiers des défenseurs. Plusieurs bateaux de débarquement furent projetés hors de l'eau, dont un contenant les officiers de la compagnie. Les hommes sur la plage furent bloqués et ne purent ni avancer ni reculer, protégés uniquement par la fumée qui leur servait de couverture et par les obstacles ou les débris de la plage derrière lesquels ils pouvaient s'abriter. Le commandant de l'assaut avait fait une erreur en décidant de ne pas prendre plus de chars contrairement aux forces britanniques et canadiennes qui se trouvaient ailleurs. Au bout de trois heures, il n'y avait toujours pas de route pour quitter la plage. Le débarquement de matériel et d'hommes supplémentaires fut interrompu.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Les ingénieurs rassemblèrent le matériel qu'ils purent trouver et commencèrent à creuser des chemins sur les restes d'hommes et de machines qui constituaient désormais la plage d'Omaha Beach. Les défenseurs allemands n'avaient pas de réserves (et aucune force ne pouvait les rejoindre car ils étaient occupés avec les parachutistes qui semaient la pagaille derrière les lignes principales). Grâce à leur nombre et à leur détermination, les troupes américaines finirent par prendre le contrôle de la plage à la tombée de la nuit. Le 6 juin, près de 34 000 soldats débarquèrent à Omaha, faisant 2 200 victimes.

Gold Beach

Sur les plages attribuées aux forces britanniques et canadiennes, les chars Sherman, avec des équipages bien entraînés, attaquèrent les casemates, tandis que les chars Sherman Crab flail déminaient la plage pour créer des couloirs sûrs. Ils devaient encore faire face à l'artillerie à Gold, car les bombardements navals et aériens n'avaient pas éliminé toutes ces positions. Les mines sur la plage détruisirent également de nombreux chars avant que leur nombre ne leur permette de se frayer un chemin. Les épaves de chars et de véhicules blindés devinrent alors de précieux points d'appui pour les unités d'infanterie qui déferlèrent sur la plage. À l'ouest, les canons de Le Hamel firent des ravages jusqu'à ce qu'ils ne soient finalement mis hors d'état de nuire en milieu d'après-midi. Le jour J, 24 970 soldats débarquèrent à Gold, faisant 400 victimes.

Armoured Column, Normandy Landings
Colonne blindée, débarquement en Normandie
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Juno Beach

Les troupes canadiennes qui attaquaient Juno Beach durent également faire face à une mer agitée et aux tirs meurtriers des défenseurs allemands. La marée et le rivage rocheux exigeaient un bon timing et exposaient les bateaux au feu de l'ennemi. Lors d'une vague, 20 des 24 embarcations furent projetées hors de l'eau. Les bulldozers réussirent cependant à débarquer et à dégager la plage des obstacles. Les chars d'assaut et les sapeurs équipés d'explosifs détruisirent peu à peu les canons défensifs. À midi, les troupes progressèrent vers l'intérieur des terres. Le jour J, 21 400 soldats débarquèrent à Juno Beach, faisant 1 200 victimes.

Sword Beach

Ici, à l'extrémité orientale de l'invasion, la flotte se trouvait à portée des puissants canons du Havre. Les navires de guerre alliés disposaient de leurs propres gros canons, qui furent utilisés pour bombarder les défenses et les canons du Havre. Sous le couvert de la fumée, les chars d'assaut se dirigèrent d'abord vers les points de sortie prédéterminés et attaquèrent les emplacements des canons. L'infanterie suivit sous le feu habituel des mitrailleuses et des mortiers. À 11 heures, les troupes alliées s'avancèrent au-delà de la tête de pont. Le jour J, 28 845 soldats débarquèrent à Sword, faisant 630 victimes.

Déploiement en Normandie

À la fin du jour J, 135 000 hommes avaient été débarqués et il y avait eu relativement peu de pertes - environ 5 000 hommes. Il y avait eu de graves ratés, notamment la terrible dispersion des parachutistes (seuls 4 % de la 101e division aérienne américaine avaient été largués sur la zone cible prévue), mais cela eut plutôt pour effet d'accroître la confusion parmi les commandants allemands sur le terrain, car il semblait que les Alliés attaquaient partout. Les défenseurs, surmontant le handicap initial que constituait la présence de nombreux commandants de zone à une conférence stratégique à Rennes, finirent par s'organiser en vue d'une contre-attaque, déployant leurs réserves et faisant venir des troupes d'autres régions de France. C'est alors que la résistance française et les bombardements aériens devinrent cruciaux, entravant sérieusement les efforts de l'armée allemande pour renforcer les zones côtières de Normandie. Les commandants allemands sur le terrain voulaient se retirer, se regrouper et attaquer en force, mais, le 11 juin, Hitler ordonna qu'il n'y ait pas de retraite.

Mulberry Harbour, D-Day
Pont Mulberry, 6 juin 1944
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Toutes les plages d'invasion initiales furent reliées entre elles tandis que les Alliés avançaient vers l'intérieur des terres. Pour aider les milliers de soldats qui suivaient l'attaque initiale, deux ports flottants artificiels furent construits. Sous le nom de code Mulberries, ils étaient situés au large d'Omaha Beach et de Gold Beach et furent construits à partir de 200 unités préfabriquées. Une tempête frappa le 20 juin, détruisant le port Mulberry au large d'Omaha Beach, mais celui de Gold Beach était toujours en état de marche, permettant le débarquement de quelque 11 000 tonnes de matériel par 24 heures. L'autre problème pour les Alliés était de fournir aux milliers de véhicules le carburant dont ils avaient besoin. La solution à court terme, connue sous le nom de code Tombola, consistait à faire pomper le carburant des navires-citernes vers des réservoirs de stockage à terre, à l'aide de pipelines balisés. La solution à plus long terme portait le nom de code Pluto (Pipeline Under the Ocean), un pipeline sous la Manche jusqu'à Cherbourg par lequel le carburant pouvait être pompé. Cherbourg fut prise le 27 juin et servit à acheminer davantage de troupes et de matériel, bien que les défenseurs aient coulé des navires pour bloquer le port et qu'il ait fallu six semaines pour le dégager complètement.

L'opération Neptune se termina officiellement le 30 juin. Environ 850 000 hommes, 148 800 véhicules et 570 000 tonnes de matériel et d'équipement avaient été débarqués depuis le jour J. La phase suivante d'Overlord consistait à repousser les occupants hors de Normandie. Les défenseurs eurent non seulement des problèmes logistiques, mais aussi des problèmes de commandement. Hitler remplaça Rundstedt par le maréchal Günther von Kluge (1882-1944) et mit formellement en garde Rommel contre tout défaitisme..

Conséquences: La campagne de Normandie

Début juillet, les Alliés, qui n'avaient parcouru pas plus qu'une trentaine de kilomètres (20 miles) au sud de la côte, étaient en retard sur leur programme. Le mauvais temps limitait le rôle des avions dans l'avancée. Les forces allemandes firent aussi bon office de la campagne pour ralentir l'avancée des Alliés - d'innombrables petits champs entourés d'arbres et de haies qui limitaient la visibilité et rendaient les chars vulnérables aux embuscades. Caen était solidement défendue et les bombardiers alliés durent anéantir la ville le 7 juillet. Les troupes allemandes se retirèrent mais réussirent à tenir encore la moitié de la ville. Les Alliés perdirent environ 500 chars en essayant de prendre Caen, ils étaient indispensables pour toute poussée plus au sud. L'avancée vers Avranches fut tout aussi tortueuse et 40 000 hommes périrent en deux semaines de combats acharnés. À la fin du mois de juillet, les Alliés prirent Caen, Avranches et le pont de Pontaubault, d'importance cruciale. À partir du 1er août, Patton et la Troisième armée américaine s'attaquèrent au côté ouest de l'offensive, et les ports bretons de Saint-Malo, Brest et Lorient furent pris.

Normandy American Cemetery and Memorial
Cimetière et mémorial américains de Normandie
Peter K Burian (CC BY-SA)

Les forces allemandes contre-attaquèrent pour tenter de reprendre Avranches, mais la puissance aérienne alliée fut décisive. Tout au long du mois d'août 1944, les Alliés se dirigèrent vers le sud den direction de la Loire, de Saint-Nazaire à Orléans. Le 15 août, un important débarquement eut lieu sur la côte sud-ouest de la France (débarquement de la Côte d'Azur) et Marseille fut prise le 28 août. Dans le nord de la France, les Alliés s'emparèrent de suffisamment de territoires, de ports et d'aérodromes pour permettre une augmentation massive de l'aide matérielle. Le 25 août, Paris fut libéré. À la mi-septembre, les troupes alliées du nord et du sud de la France furent reliées entre elles et le front de la campagne s'étendit vers l'est, jusqu'aux frontières de l'Allemagne. Il y aurait des revers, comme l'opération Market Garden en septembre, et une brève riposte lors de la bataille des Ardennes en décembre 1944, mais la direction de la guerre et la victoire finale des Alliés n'était plus qu'une question de temps.

Supprimer la pub
Publicité

Questions & Réponses

Que signifie le J de Jour J?

Le J de Jour signifie "jour".

Que s'est-il passé le jour J?

Le jour J, le 6 juin 1944, fut une opération amphibie alliée visant à débarquer 135 000 soldats sur les plages de Normandie, ce qui marqua le début de la campagne visant à vaincre l'Allemagne et à gagner la Seconde Guerre mondiale.

Pourquoi le jour J fut-il si important?

Le jour J, le 6 juin 1944, fut important car il marqua le début de la retraite de l'Allemagne en Europe occidentale. Si l'armée allemande avait résisté au débarquement en Normandie, la guerre se serait poursuivie pendant au moins un an, voire beaucoup plus.

Bibliographie

World History Encyclopedia est un associé d'Amazon et perçoit une commission sur les achats de livres sélectionnés.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2024, mai 22). Débarquement de Normandie [D-Day]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23093/debarquement-de-normandie/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Débarquement de Normandie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 22, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23093/debarquement-de-normandie/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Débarquement de Normandie." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 22 mai 2024. Web. 20 déc. 2024.

Adhésion