Guerre anglo-américaine de 1812

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 14 février 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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The British-American War of 1812 (by Simeon Netchev, CC BY-NC-ND)
La guerre anglo-américaine de 1812
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

La Guerre anglo-américaine de 1812 (1812-1815), appelée par certains contemporains la deuxième révolution américaine, opposa les États-Unis et le Royaume-Uni. Souvent considérée comme un événement mineur des guerres napoléoniennes, la guerre eut des conséquences à long terme, comme la réduction du pouvoir politique des Autochtones et le renforcement des identités nationales des États-Unis et du Canada.

Causes

Brièvement résumées, les principales causes de la guerre de 1812 sont les suivantes:

  • Les tensions non résolues entre les États-Unis et le Royaume-Uni, héritées de la Révolution américaine.
  • La saisie de navires marchands américains et l'enrôlement forcé de marins américains par la Royal Navy.
  • La montée d'une confédération intertribale autochtone dirigée par le chef shawnee Tecumseh, soutenu par des agents britanniques.
  • L'influence des War Hawks, une clique de congressistes démocrates-républicains désireux de chasser la Grande-Bretagne de l'Amérique du Nord et d'annexer le Canada britannique.

Parmi ces causes, la plus importante était la question des enrôlements. Depuis 1793, la Grande-Bretagne était en guerre contre la France et arrêtait et saisissait souvent les navires américains soupçonnés de commercer dans les ports français. Si les Français étaient également coupables d'attaquer les navires américains, les Britanniques étaient considérés comme plus scandaleux en raison de la pratique de l'enrôlement forcé qui s'y ajoutait. Les États-Unis considéraient cela comme une atteinte à leur souveraineté, surtout après la mort de marins américains dans l'affaire du Chesapeake-Leopard en 1807. Un groupe de membres du Congrès appelés War Hawks (faucons de guerre), comprenant notamment Henry Clay et John C. Calhoun, commença à appeler à une "deuxième guerre d'indépendance" et à exiger que la Grande-Bretagne soit chassée du continent nord-américain. Si peu de personnes réclamaient ouvertement l'annexion du Canada britannique, c'est en tout cas ce que souhaitaient de nombreux War Hawks.

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En 1812, les États-Unis et le Royaume-Uni étaient à deux doigts d'une guerre que peu de gens souhaitaient.

Les Américains accusaient également les Britanniques de soutenir une confédération de nations autochtones qui se soulevait dans le nord-ouest. Cette confédération était en grande partie l'œuvre de deux frères shawnees, Tecumseh et Tenskwatawa, qui pensaient que la coopération intertribale était le seul moyen de résister à l'empiètement des États-Unis sur leurs terres. Les agents britanniques présents dans la région soutenaient Tecumseh; ils considéraient qu'un État autochtone indépendant constituerait un excellent tampon entre les États-Unis et le Canada. Dans l'espoir d'écraser cette menace grandissante, le gouverneur du territoire de l'Indiana, William Henry Harrison, entreprit de détruire le quartier général de la confédération, situé dans le village de Prophetstown. Alors qu'il campait à l'extérieur de la ville, Harrison fut attaqué par les guerriers de Tecumseh lors de la bataille de Tippecanoe (7 novembre 1811). Harrison remporta la bataille et détruisit Prophetstown, entraînant ainsi le renforcement de l'alliance de la Confédération de Tecumseh avec les Britanniques.

En 1812, il était clair que les États-Unis et le Royaume-Uni étaient à deux doigts d'une guerre que peu de gens souhaitaient. En juin, la Grande-Bretagne décida de faire marche arrière en révoquant les décrets qui autorisaient l'enrôlement des marins américains. Mais il était trop tard: n'étant pas au courant de cette avancée, le président américain James Madison demanda au Congrès de déclarer la guerre à la Grande-Bretagne le 18 juin 1812, ce qui lui fut accordé. Il s'agissait d'une décision risquée, car l'armée américaine était petite et peu entraînée, et sa marine était loin d'égaler la puissante Royal Navy. Mais la plupart des Américains restaient confiants et prédisaient une conquête rapide et facile du Canada. Selon l'ancien président Thomas Jefferson, l'invasion du Canada ne serait rien de plus difficile qu'une "simple affaire de marche" (Wood, 677).

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Manœuvres préliminaires: Juin-Novembre 1812

Bien que les Américains aient été les premiers à déclarer la guerre, ce sont les Britanniques qui menèrent la première action décisive. Le 17 juillet 1812, une petite force britannique surprit le fort américain de Michilimackinac, une île située à la jonction stratégique des lacs Michigan et Huron. La garnison américaine, qui ignorait que la guerre avait été déclarée, fut totalement prise au dépourvu et se rendit sans combattre. En s'emparant de l'île, les Britanniques prirent le contrôle du lucratif commerce des fourrures de la région et réussirent à convaincre de nombreuses nations autochtones neutres du nord-ouest de se ranger de leur côté.

Au même moment, le brigadier général américain William Hull, gouverneur du territoire du Michigan, dirigeait une armée qui traversa la rivière Détroit et pénétra au Canada. Son objectif était de capturer le fort Amherstburg, principal avant-poste britannique dans la région, avant d'envahir le reste du Haut-Canada. Hull réussit à traverser la rivière et à établir son quartier général dans la ville canadienne de Sandwich le 12 juillet, mais il flancha rapidement. Se sentant sous-approvisionné, Hull ne voulait pas attaquer le fort britannique sans artillerie supplémentaire et, après avoir appris la chute de Michilimackinac, il était terrifié à l'idée qu'une "grande ruche d'Indiens" ne vienne "déferler dans toutes les directions" (Berton, p. 140). Finalement, Hull décida d'abandonner son invasion et se retira de l'autre côté de la rivière, vers la sécurité qu'offrait Détroit.

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Tecumseh and Brock at Fort Detroit
Tecumseh et Brock à Fort Detroit
A.M. Wickson (Public Domain)

Alors que Hull battait en retraite, le major général britannique Isaac Brock arrivait pour prendre le commandement de la défense du Haut-Canada. Soldat de carrière apprécié de ses hommes, Brock était déterminé à remporter la gloire militaire. Le 13 août, il arriva à Amherstburg, où il fut présenté au grand Tecumseh. Les deux hommes s'apprécièrent immédiatement et mirent rapidement au point un plan pour s'emparer de Détroit. Le 15 août, Brock et Tecumseh entamèrent le siège de Détroit, utilisant diverses méthodes de ruse pour convaincre Hull qu'ils disposaient d'un plus grand nombre de guerriers autochtones qu'ils n'en avaient réellement. Craignant que les Autochtones ne massacrent ses troupes s'il résistait, Hull accepta de se rendre au bout d'une journée, abandonnant à la fois Détroit et toute son armée. D'un seul coup, les Britanniques devenaient maîtres de l'ensemble du territoire du Michigan, tandis que les Autochtones affluaient pour rejoindre la confédération de Tecumseh. Pour sa part, Hull serait finalement traduit en cour martiale et condamné à mort, mais le président Madison commuerait cette peine.

Brock ne put se réjouir très longtemps, car une deuxième armée américaine se rassembla dans l'État de New York et se prépara à traverser la rivière Niagara. Profitant d'un bref armistice, Brock put préparer ses hommes à l'attaque américaine, qui finit par se produire au petit matin du 12 octobre, lors de la bataille de Queenston Heights. Menés par le riche politicien new-yorkais Stephen Van Rensselaer, les Américains traversèrent le fleuve par vagues de bateaux et débarquèrent sous un feu nourri. Ils parvinrent néanmoins à s'emparer des hauteurs de Queenston; le général Brock fut tué alors qu'il menait une contre-charge pour reprendre les hauteurs. Malgré ce coup dévastateur porté à l'effort de guerre britannique, les Britanniques parvinrent à repousser les Américains de l'autre côté de la rivière, remportant ainsi une nouvelle victoire. Alors que la campagne touchait à sa fin, il devint évident que l'invasion du Canada serait bien plus difficile qu'une simple "affaire de marche".

Guerre des frontières: janvier-novembre 1813

Alors que l'année 1812 touchait à sa fin, il devenait impératif pour l'administration Madison de reprendre le Michigan et la région des fourrures aux Britanniques. Cette tâche fut confiée à nul autre que le vieux Tippecanoe en personne, William Henry Harrison, qui marcha vers le nord avec une armée composée principalement de volontaires du Kentucky. La colonne avancée de son armée atteignit Frenchtown, une petite communauté située le long de la rivière Raisin dans le Michigan, où elle fut surprise et vaincue par une force britannique et autochtone le 22 janvier 1813. Les troupes américaines survivantes furent ramenées à Amherstburg en tant que prisonniers, tandis que celles qui étaient trop blessées pour marcher furent laissées sur place. Dans les heures qui suivirent, nombre de ces hommes furent massacrés par les guerriers autochtones, en représailles à la destruction que les Kentuckiens avaient infligée à leurs communautés. Le massacre qui suivit la bataille de la rivière Raisin ne fit qu'endurcir de nombreux Américains contre les Britanniques, leur reprochant d'avoir utilisé des guerriers autochtones dans les batailles.

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Harrison déplaça le reste de son armée dans le nouveau fort Meigs, construit le long de la rivière Maumee, où il passa l'hiver. Au printemps, il résista au siège de Fort Meigs (du 28 avril au 9 mai), face à une force britannique et autochtone dirigée par Tecumseh et Sir Henry Procter. Le front du Michigan resta dans l'impasse tout au long de l'été, jusqu'à ce que le commandant en chef américain Oliver Hazard Perry ne remporte la difficile bataille du lac Érié (10 septembre), assurant ainsi aux États-Unis le contrôle du lac. Alimenté par la flotte de Perry sur le lac Érié, Harrison fut alors en mesure d'avancer plus profondément dans le Michigan, forçant Procter et Tecumseh à battre en retraite. Après avoir repris Détroit, Harrison poursuivit les Britanniques jusqu'au Canada, ce qui aboutit à la dramatique bataille de la Thames (5 octobre). Tecumseh fut tué au cours de la bataille, et de nombreuses nations autochtones se retirèrent de la guerre après sa mort.

The Battle of Lake Erie
La bataille du lac Érié
Julian Oliver Davidson (Public Domain)

Pendant ce temps, les Américains renouvellaient leurs attaques sur la rivière Niagara. Le 27 avril, les soldats américains sous les ordres du brigadier général Zebulon Pike attaquèrent York (aujourd'hui Toronto), la capitale provinciale du Haut-Canada. Bien que Pike ait été tué, la bataille de York se solda par une victoire américaine, les troupes américaines ayant ensuite pillé la ville. Dans la confusion, plusieurs bâtiments publics prirent feu, ce qui conduisit les autorités canadiennes à accuser les Américains d'avoir intentionnellement brûlé York. Un mois plus tard, les Américains remportèrent la bataille de Fort George (27 mai), avec l'intention d'utiliser le fort comme base pour une invasion de la péninsule du Niagara. Malgré leur supériorité numérique, les Américains subirent plusieurs défaites frustrantes lors des batailles de Stoney Creek (6 juin) et de Beaver Dams (24 juin). Souffrant de maladies, les Américains furent finalement contraints d'abandonner le fort George en décembre, renonçant ainsi à prendre pied dans le Niagara. À peu près au même moment, les Britanniques poussèrent leur avantage en menant des raids sur les villes new-yorkaises de Lewiston et de Buffalo, et en capturant le fort américain de Niagara.

Invasions : De novembre 1813 à novembre 1814

Alors que la guerre le long de la frontière entre l'État de New York et le Canada s'envenimait, les États-Unis continuaient de chercher des moyens d'étendre la guerre au territoire canadien. À l'automne 1813, le major général américain James Wilkinson mena une armée de 8 000 hommes dans la vallée du Saint-Laurent, dans le but d'assiéger Montréal. L'invasion de Wilkinson connut cependant un début difficile. La dysenterie sévit dans l'armée, emportant les hommes à un rythme alarmant, tandis que les envahisseurs américains étaient poursuivis par une flottille de canonnières britanniques qui les talonnait. Les Américains furent finalement mis en échec lors de la bataille de Crysler's Farm (11 novembre 1813), une défaite qui convainquit Wilkinson, lui-même atteint de dysenterie, d'abandonner la campagne avant l'arrivée de l'hiver.

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Bien que Lundy's Lane se soit soldée par une impasse, elle fut l'une des actions les plus sanglantes de la guerre.

L'été suivant, les Américains reprirent leurs attaques le long de la frontière du Niagara. Le major général américain Jacob Brown surprit et captura l'avant-poste britannique de Fort Erie avant de rencontrer les soldats britanniques à la bataille de Chippawa (5 juillet 1814). La bataille fut remportée par le brigadier général Winfield Scott, dont la brigade de soldats bien disciplinés et vêtus de gris tint tête aux troupes britanniques professionnelles. Au cours des semaines suivantes, la campagne du Niagara fut plongée dans le sang et les flammes, tandis que les unités de milice américaines et canadiennes s'affrontaient, les Américains incendiant plusieurs villes canadiennes en représailles aux raids menés sur Lewiston et Buffalo. Tout cela culmina le 25 juillet, lorsque les armées américaine et britannique s'affrontèrent à nouveau lors de la bataille de Lundy's Lane. Bien que la bataille elle-même se soit soldée par une impasse, elle fut l'une des plus sanglantes de la guerre, faisant environ 850 victimes de chaque côté. L'armée américaine, épuisée, fut contrainte de se replier sur Fort Erie, où elle se prépara à un siège. Bien que les Américains aient finalement remporté le siège de Fort Erie (du 4 août au 21 septembre 1814), ils s'aperçurent qu'ils ne pouvaient pas tenir le fort. En novembre, ils le firent sauter et se retirèrent de l'autre côté de la rivière, sur le territoire américain.

Pendant les deux premières années de la guerre, les Britanniques furent contraints de rester sur la défensive; la plupart de leurs ressources militaires étaient utilisées pour combattre Napoléon en Europe, et ils n'avaient pas les effectifs nécessaires pour faire beaucoup plus que défendre le Canada. Tout changea avec la défaite et l'abdication de Napoléon en avril 1814, qui permit à la Grande-Bretagne d'envoyer en Amérique du Nord des milliers de soldats aguerris. Dans l'espoir de détourner l'attention des Américains du Canada - et de se venger des villes canadiennes brûlées par les troupes américaines - les Britanniques débarquèrent une force de 4 500 hommes sur les rives de la baie de Chesapeake le 19 août. Dirigées par le major général Robert Ross, ces troupes balayèrent la milice américaine lors de la bataille de Bladensburg (24 août) avant de s'emparer de la capitale américaine, Washington. Les Britanniques brûlèrent plusieurs bâtiments publics, dont la Maison du Président (White House) et le Capitole.

Burning of Washington, D.C.
Incendie de Washington, D.C.
Paul M. Rapin de Thoyras (Public Domain)

Après l'incendie de Washington, les Britanniques se rendirent à Baltimore, dans le Maryland, où ils se heurtèrent à l'obstination des Américains à défendre le fort McHenry. Après une brève bataille au cours de laquelle Ross fut tué par un tireur d'élite, les Britanniques abandonnèrent Baltimore et prirent la mer, leur principal objectif ayant été atteint. Les Britanniques lancèrent également une invasion simultanée de l'État de New York, mais furent repoussés lors de la bataille du lac Champlain (11 septembre 1814).

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Guerre en mer

Bien que les batailles les plus décisives de la guerre se soient déroulées sur terre, plusieurs actions notables eurent lieu en mer. La marine américaine en était encore à ses balbutiements et, au début de la guerre, elle ne comptait que huit frégates, 14 sloops et aucun navire de ligne. La Royal Navy, quant à elle, était au sommet de sa puissance après la bataille de Trafalgar (21 octobre 1805) et comptait plus de 600 navires. Néanmoins, plusieurs actions menées par un seul navire eurent lieu en haute mer; elles encouragèrent les États-Unis et mirent la Grande-Bretagne dans l'embarras. L'une des plus notables fut la victoire de l'USS Constitution sur le HMS Guerriere le 19 août 1812; au cours du combat, une bordée britannique rebondit sur la coque du Constitution, ce qui lui valut son surnom d'"Old Ironsides" (littéralement: le vieux côté de fer). Deux mois plus tard, le héros naval américain Stephen Decatur, capitaine de l'USS United States, vainquit et captura le HMS Macedonian après un long duel, marquant la première fois qu'un navire de guerre britannique capturé était amené dans un port américain. Ces victoires navales ponctuelles, bien que de peu d'importance stratégique, remontèrent le moral des États-Unis à un moment où leur armée se ridiculisait au Canada.

Battle of Lake Erie, 1813
Bataille du lac Érié, 1813
US Navy (Public Domain)

Plus significatives étaient les flottes sur les Grands Lacs. Au début de l'année 1813, les deux camps avaient compris que les lacs étaient la clé du contrôle du Canada, ce qui les amena à se lancer dans des compétitions de construction navale sur le lac Ontario. Pendant la majeure partie de la guerre, les flottes britannique et américaine sur le lac Ontario se contentèrent de naviguer l'une autour de l'autre, aucune des deux parties ne souhaitant déclencher une bataille décisive qui risquerait de lui faire perdre le contrôle du lac. Les flottes patrouillant sur le lac Érié se montrèrent beaucoup plus audacieuses. Lors de la bataille du lac Érié, Oliver Hazard Perry battit la flotte britannique, prenant ainsi le contrôle du lac pour les Américains. Ce serait la plus grande bataille navale de la guerre jusqu'à la bataille du lac Champlain, un an plus tard, où une autre flotte américaine stopperait l'invasion britannique de New York. Après la guerre, la plupart des navires de guerre américains et britanniques construits sur les Grands Lacs seraient démantelés.

Opposition fédéraliste

La guerre de 1812 fut une affaire profondément partisane. Alors que le parti démocrate-républicain (les républicains de Jefferson) soutenait la guerre en tant que moyen de débarrasser leur continent de l'influence britannique, le parti fédéraliste la considérait une erreur. Les fédéralistes étaient généralement pro-britanniques, considérant l'Empire britannique comme un allié naturel et un partenaire commercial des États-Unis. En outre, le pouvoir fédéraliste était le plus fort en Nouvelle-Angleterre, une région qui dépendait du commerce, lequel était entravé par la guerre. Les fédéralistes s'opposèrent à la guerre pendant toute la durée du conflit, mais leur résistance s'accentua après les humiliantes défaites de 1813-1814. Du 15 décembre 1814 au 5 janvier 1815, plusieurs délégués fédéralistes se réunirent à la Convention de Hartford pour exprimer leurs griefs à l'égard de la guerre et discuter des moyens de limiter le pouvoir des Jeffersoniens. Le moment était mal choisi, puisque la guerre prit fin un peu plus d'un mois après la convention. Les Républicains accusèrent les Fédéralistes d'avoir planifié la sécession de l'Union et les dépeignirent comme des traîtres. Les Fédéralistes ne réussirent jamais à se remettre politiquement de leur opposition à la guerre de 1812 et disparurent rapidement des pages de l'histoire.

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Fin de la guerre

En juin 1814, après des mois de négociations, les pourparlers de paix s'ouvrirent enfin dans la ville de Gand, aux Pays-Bas (Belgique actuelle). Les commissaires américains étaient tous des diplomates de haut niveau, dont John Quincy Adams, Henry Clay et Albert Gallatin, tandis que les Britanniques envoyèrent des fonctionnaires de moindre importance, leurs meilleurs diplomates étant partis au Congrès de Vienne. Après des mois d'échanges, un accord assez généreux pour les Américains fut conclu: les frontières d'avant-guerre furent rétablies (statu quo antebellum) et les Britanniques abandonnèrent discrètement leur soutien à l'idée d'un État amérindien. Le traité de Gand fut signé le 24 décembre 1814.

Avant que la nouvelle de la paix n'atteigne l'Amérique du Nord, les États-Unis remportèrent une victoire éclatante à la bataille de la Nouvelle-Orléans (8 janvier 1815), où une armée hétéroclite dirigée par le général Andrew Jackson vainquit une force plus importante de soldats britanniques. Bien que la bataille n'ait eu aucun effet sur la paix, elle donna aux Américains le sentiment qu'ils avaient effectivement gagné la guerre, ou au moins satisfait à l'honneur national en obtenant le dernier mot. Le Congrès ratifia le traité de Gand le 17 février 1815, mettant officiellement fin à la guerre. La guerre eut pour effet de renforcer les identités nationales des États-Unis et du Canada, chacun étant devenu plus uni dans sa lutte contre l'autre. Dans le même temps, elle éroda le pouvoir politique des Autochtones du Nord-Ouest, mettant fin à toute possibilité de former une confédération pour résister à l'agression de l'expansion américaine.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que la guerre anglo-américaine de 1812?

La guerre anglo-américaine de 1812 fut un conflit entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui dura de juin 1812 à février 1815.

Pourquoi la guerre de 1812 fut-elle déclenchée?

La guerre de 1812 fut déclenchée par des problèmes non résolus, hérités de la révolution américaine, ainsi que par la tendance de la marine britannique à forcer les marins américains à servir sur les navires britanniques. Les Américains voulaient également mettre un terme à la montée en puissance de Tecumseh et de sa confédération autochtone, soutenue par la Grande-Bretagne.

Où se déroula la guerre de 1812?

La guerre de 1812 se déroula principalement au Canada et autour des Grands Lacs, bien que des batailles importantes aient également eu lieu autour de la baie de Chesapeake (Burning of Washington) et de la Louisiane (Battle of New Orleans).

Quand la guerre de 1812 prit-elle fin?

La guerre de 1812 se termina par le traité de Gand, signé le 24 décembre 1814 et ratifié par le Congrès le 17 février 1815.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2025, février 14). Guerre anglo-américaine de 1812 [War of 1812]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23125/guerre-anglo-americaine-de-1812/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Guerre anglo-américaine de 1812." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le février 14, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23125/guerre-anglo-americaine-de-1812/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Guerre anglo-américaine de 1812." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 14 févr. 2025. Web. 04 mars 2025.

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