John André

5 jours restants

Investissez dans l'enseignement de l'Histoire

En soutenant notre organisation reconnue d'utilité publique, World History Foundation, vous investissez dans l'avenir de l'enseignement de l'Histoire. Votre don nous aide à transmettre à la nouvelle génération les connaissances et les compétences dont elle a besoin pour comprendre le monde qui l'entoure. Aidez-nous à démarrer la nouvelle année prêts à publier des contenus historiques fiables et gratuits pour tous.
$3754 / $10000

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 17 juin 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
Écouter cet article
X
Imprimer l'article
John André (by John André, Public Domain)
John André
John André (Public Domain)

Le major John André (1750-1780) était un officier militaire britannique qui servit pendant la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Il est surtout connu pour avoir négocié avec le renégat américain Benedict Arnold, qui proposait de lui céder la place forte de West Point. Le complot fut révélé lorsque André fut capturé derrière les lignes américaines, ce qui conduisit à son exécution en tant qu'espion.

Jeunesse

John André vit le jour le 2 mai 1750 à Londres, en Angleterre, dans une famille de riches immigrants protestants. Son père, Antoine André, était un marchand prospère originaire de Genève, en Suisse, tandis que sa mère, Marie-Louise Girardot, était française. Il était l'aîné d'une fratrie de cinq enfants; il avait trois sœurs, Mary Hannah (née en 1752), Anne Marguerite (née en 1753) et Louisa Catherine (née en 1754), et un frère, William Louis (né en 1760). John fut d'abord scolarisé à la Westminster School, mais il fut ensuite envoyé étudier les mathématiques et le dessin militaire à l'Académie de Genève. Il excella dans les études et faisait preuve de compétences linguistiques; à la fin de son adolescence, il parlait couramment l'anglais, le français, l'allemand et l'italien. Pourtant, sa véritable passion résidait dans les arts. André passait la plus grande partie de son temps libre à dessiner ou à peindre, à écrire des poèmes et de courtes pièces de théâtre, et à jouer de la flûte.

Supprimer la pub
Publicité

André retourna à Londres en 1767 et souhaitait ardemment s'engager dans l'armée britannique, ce qu'il considérait comme une chance de voir le monde et de s'affranchir de la vie bourgeoise à laquelle il se sentait condamné. Son père, cependant, avait d'autres projets et le fit travailler dans sa salle des comptables, espérant que John hériterait un jour de l'entreprise familiale. André travailla consciencieusement pour son père pendant deux ans, jusqu'en avril 1769, date à laquelle Antoine André mourut à l'âge de 52 ans. Plus tard dans l'année, André accompagna sa mère et ses sœurs en vacances à Buxton Spa dans le Derbyshire, espérant que ce voyage les soulagerait de leur chagrin.

C'est au cours de ce voyage qu'André fit la connaissance d'Anna Seward, une poétesse de renom qui tenait un salon littéraire dans les appartements de son père au Bishop's Palace à Lichfield. Seward invita André à Lichfield, où elle lui présenta son amie d'enfance et muse poétique, la belle mais réservée Honora Sneyd, âgée de 17 ans. Seward adorait Sneyd et la décrivit comme "fraîche et belle comme la jeune étoile du jour, lorsqu'elle baigne ses beaux rayons dans les rosées du printemps" (Seward, cxvii). André s'éprit très vite de la jeune fille et trouva de nombreuses excuses pour être en sa compagnie. Bien que certains spécialistes affirment que Seward avait elle-même des sentiments romantiques pour Sneyd, elle semble avoir aidé André à courtiser Sneyd, lisant des poèmes d'amour à haute voix pendant qu'André et Honora se tenaient rêveusement la main.

Supprimer la pub
Publicité
André acheta une commission dans l'armée britannique et fut envoyé de l'autre côté de l'Atlantique pour rejoindre son régiment au Québec.

Peu de temps après, André demanda Sneyd en mariage, mais le père de celle-ci désapprouva de cette union, considérant André comme trop pauvre; il dit qu'il n'accepterait leurs fiançailles que si André renonçait à ses ambitions militaires et consacrait son temps à gagner le plus d'argent possible. Entrevoyant une lueur d'espoir, André se précipita à Londres et se replongea avec application dans le travail à la salle des comptables. Pendant ce temps, André, en mal d'amour, écrivit des lettres à Honora, décrivant à quel point il détestait la vie de marchand mais la tolérait à cause de son amour pour elle:

Quand une conscience impertinente me chuchote à l'oreille que je ne suis pas de l'étoffe d'un marchand, je sors de mon sein l'image de mon Honora, et la vue de ce cher talisman inspire tellement mon industrie qu'aucun labeur ne me paraît oppressant. (Sargent, 15)

Quelques mois plus tard, le père de Sneyd perdit patience et se laissa convaincre qu'André ne gagnerait jamais assez d'argent. Il rompit brusquement leurs fiançailles. La distance avait peut-être refroidi les sentiments de Sneyd à l'égard d'André, car elle ne protesta guère et fut bientôt courtisée par d'autres hommes. Le cœur brisé, André décida que plus rien ne le retenait à Londres. Après avoir travaillé un peu plus longtemps pour subvenir aux besoins de sa famille, il acheta une commission dans l'armée britannique le 4 mars 1771. Il fut sélectionné pour un entraînement spécial en Allemagne, où il passa deux ans avant d'être affecté aux Royal Fusiliers (7th Regiment of Foot) en tant que sous-lieutenant. En 1774, André fut envoyé de l'autre côté de l'Atlantique pour rejoindre son régiment à Québec, un déploiement dont il ne reviendrait jamais.

Supprimer la pub
Publicité

Honora Sneyd
Honora Sneyd
Benson John Lossing (Public Domain)

Arrivée en Amérique

Le 2 septembre 1774, le lieutenant André descendit du navire de la Royal Navy et arriva sur les rives de l'Amérique. Son navire accosta à Philadelphie, en Pennsylvanie, une ville qui accueilliait alors le premier Congrès continental et qui, par conséquent, grouillait de rebelles. André, dans son uniforme écarlate resplendissant, ne put éviter les regards froids et les insultes sévères des Patriotes de la ville, dont beaucoup considéraient l'armée britannique comme l'outil de leur oppression. André quitta Philadelphie dans les plus brefs délais; remontant le fleuve Hudson, il débarqua à Albany, d'où il voyagea seul et à pied à travers la nature semi-sauvage du nord de l'État de New York, chassant du petit gibier et dormant à la belle étoile. Arrivé à Fort Ticonderoga, il monta à bord d'une goélette et parcourut le reste du chemin jusqu'à Québec. Ce fut là son premier contact avec l'Amérique et l'aventure à laquelle il aspirait depuis longtemps.

André était toujours en poste au Canada en avril 1775, lorsque les batailles de Lexington et de Concord, dans le Massachusetts, déclenchèrent la guerre d'Indépendance américaine. Son régiment et lui furent envoyés pour renforcer la garnison du fort Saint-Jean sur la rivière Richelieu, peu avant que le fort ne soit assiégé par une armée américaine sous les ordres du général Richard Montgomery. Le fort résista pendant près de deux mois, mais il finit par capituler en novembre, lorsque André et le reste de la garnison furent faits prisonniers de guerre. Guère impressionné par ses geôliers, André écrivit à sa mère que les soldats patriotes étaient "des crétins graisseux, qui s'en tiennent à la laine peignée" (Randall, 378). Il fut envoyé à Lancaster, en Pennsylvanie, pour y purger sa captivité; selon les termes de sa libération conditionnelle, il obtint la liberté de la ville et fut autorisé à séjourner dans une auberge à ses propres frais.

American War of Independence, 1775 - 1783
Guerre d'Indépendance des États-Unis, 1775-1783
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

André passa environ un an à Lancaster, partageant son temps entre la chasse au faisan et au coq de bruyère, et la conversation en allemand avec la population immigrée locale. Il se lia d'amitié avec la famille de Caleb Cope, chez qui il vivait; André passa de nombreuses heures à donner des cours d'art au fils de Cope, âgé de 13 ans, et jouait avec les autres enfants de Cope, qui se souviendraient plus tard qu'il "s'amusait avec nous comme s'il était l'un des nôtres" (Randall, 379). À la fin de l'année 1776, André fut libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers et rejoignit l'armée britannique à New York.

Supprimer la pub
Publicité

Combat en Pennsylvanie

André se présenta au commandant en chef de l'armée britannique, Sir William Howe, qui fut impressionné par les talents du jeune officier. La maîtrise de l'allemand par André était essentielle pour communiquer avec les soldats auxiliaires allemands, ou Hessois, qui servaient dans l'armée britannique, tandis que son talent pour dessiner des cartes était également précieux. En janvier 1777, Howe promut André au rang de capitaine et le recommanda comme aide de camp au major général Charles Grey. André rejoignit l'armée britannique juste à temps pour la campagne de Howe contre la capitale des États-Unis, Philadelphie, qui commença à la fin du mois d'août 1777, lorsque l'armée britannique débarqua à Head of Elk, dans le Maryland. André assista à la bataille de Brandywine (11 septembre), au cours de laquelle l'armée continentale fut débordée et vaincue; le général George Washington réussit à battre en retraite avec son armée intacte, privant Howe de la victoire décisive dont il avait tant besoin.

Battle of Brandywine
Bataille de Brandywine
Howard Pyle (Public Domain)

Pendant les jours qui suivirent, les deux armées tentèrent de se déjouer l'une l'autre, Washington envoyant le major général Anthony Wayne et 1 500 soldats américains derrière les lignes britanniques pour harceler leurs flancs. André écrit avec irritation que Wayne "surveille nos mouvements" et "infeste nos arrières pendant la marche" (Randall, 380). Howe comprit qu'il fallait s'occuper de Wayne et ordonna au général Grey de neutraliser cette menace. Le 20 septembre, à une heure du matin, les troupes de Grey se faufilèrent dans le camp américain endormi près de la ville de Paoli. Avec André à ses côtés, Grey ordonna à ses hommes d'enlever les silex de leurs mousquets et de n'attaquer qu'avec la baïonnette, afin de conserver l'élément de surprise. L'attaque britannique balaya le camp américain, comme le rappellerait si bien André:

Nous avons débusqué leurs piquets et leurs gardes avancées, nous les avons surpris et tués, et, arrivant sur le camp, nous nous sommes précipités sur eux alors qu'ils se rassemblaient, et nous les avons poursuivis en leur infligeant un massacre prodigieux.

(Daughan, 169-170)

La bataille de Paoli (ou plutôt "massacre" selon les Américains) se solda par la mort de 200 soldats américains; André et ses collègues officiers célèbrèrent leur victoire en buvant le gin qu'ils avaient trouvé dans le camp jonché de cadavres. L'audace de l'attaque de Grey choqua Washington, qui n'opposa aucune résistance lorsque l'armée britannique marcha sur une Philadelphie privée de défense le 26 septembre 1777. Washington prit la résolution d'attaquer une garnison britannique lors de la bataille de Germantown, mais il fut vaincu; peu après, les deux armées prirent leurs quartiers d'hiver, les Américains à Valley Forge et les Britanniques à Philadelphie.

Supprimer la pub
Publicité

La Mischianza

Pendant les neuf mois que l'armée britannique passa à Philadelphie, les officiers se mêlèrent à l'élite loyaliste de la ville, assistant à de somptueux bals et dîners. André, le brun aux yeux sombres, au charisme facile et au romantisme ombrageux, était populaire auprès des dames; il passa l'hiver à courtiser Peggy Chew, la jolie fille du loyaliste de Pennsylvanie Benjamin Chew. André fit de longues promenades avec Peggy dans les jardins de son père, lui récita des poèmes et joue de la flûte pour elle. Il se lia également d'amitié avec une autre jeune fille loyaliste, Peggy Shippen, âgée de 17 ans, qui avait fait forte impression sur les officiers britanniques; l'ami d'André, le capitaine Hammond, dirait plus tard à propos de Shippen que "nous étions tous amoureux d'elle" (Randall, 392). À Noël, André passa presque toutes ses soirées à la résidence des Shippen, emmenant Peggy faire des promenades en traîneau ou au théâtre.

Pendant l'occupation de Philadelphie, André logea dans le manoir de Benjamin Franklin et emporta plusieurs objets de valeur de la maison de Franklin.

André profita de ce temps mort pour montrer son amour des arts; avec son ami Oliver De Lancey, il transforma un entrepôt de South Street en théâtre. Bien qu'André ait été considéré comme un "piètre acteur" par les critiques locaux, il monta néanmoins 13 pièces différentes au cours de l'hiver, donnant des rôles à des officiers britanniques et parfois même à des prostituées. Il aurait une autre occasion de montrer ses capacités artistiques au printemps, lorsqu'on annoncerait la démission de Howe et son retour en Angleterre. André travailla avec De Lancey pour organiser une fête d'adieu pour le général, qui se transforma en une fête ostentatoire de 13 heures appelée Mischianza ("pot-pourri" en italien). Organisée le 18 mai 1778, la Mischianza fut la plus grande fête de la Révolution américaine. Elle comprenait une régate de barges décorées le long du fleuve Delaware, un banquet, un feu d'artifice et un tournoi simulé entre 14 officiers habillés en chevaliers médiévaux, avec des boucliers dessinés par André.

Pendant leur occupation de Philadelphie, la plupart des officiers britanniques s'installèrent dans les maisons d'éminents patriotes américains qui avaient fui la ville. André logea dans le manoir en briques de trois étages de Benjamin Franklin sur Market Street. Il se régala avec les livres de la vaste bibliothèque de Franklin et fouilla dans son atelier, qui contenait de nombreux objets issus des expériences scientifiques de Franklin, comme le célèbre cerf-volant. Le 18 juin 1778, au moment où les Britanniques quittaient la ville, André fut aperçu en train de retirer plusieurs objets de valeur de la maison de Franklin, ce qu'il déclara avoir fait sur ordre du général Grey. Parmi ces objets se trouvait un portrait à l'huile de Franklin réalisé par Benjamin Wilson; le portrait fut restitué aux États-Unis en 1906 pour commémorer le 200e anniversaire de Franklin et est aujourd'hui accroché à la Maison Blanche.

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Complot avec Arnold

Après le départ des Britanniques de Philadelphie, André accompagna Grey lors de ses raids sur plusieurs villes du Massachusetts en septembre 1778. Après le retour de Grey en Angleterre, André fut promu major et choisi comme aide de camp de Sir Henry Clinton, le nouveau commandant en chef britannique. Clinton était un homme solitaire, distant et paranoïaque qui se méfiait de la plupart des autres officiers britanniques, en particulier des anciens collaborateurs du général Howe. André réussit néanmoins à charmer le général et à se lier d'amitié avec lui, ce qui lui valut d'être rapidement promu adjudant général en 1779. Clinton lui confia également la responsabilité des opérations de renseignement britanniques, et c'est à ce titre qu'il entama des communications secrètes avec le général américain Benedict Arnold.

Benedict Arnold, 1776
Benedict Arnold, 1776
Thomas Hart (Public Domain)

Arnold était perçu comme un héros de guerre par le public américain, ayant été blessé à plusieurs reprises au service de son pays. Mais après que le Congrès eut négligé de lui accorder les promotions qu'il estimait mériter, Arnold s'était désillusionné de la cause américaine; aigri, proche de la ruine financière, et poussé par sa nouvelle épouse, Peggy Shippen, Arnold offrit ses services aux Britanniques en échange d'argent. Pendant 16 mois, Arnold et André communiquèrent par lettres codées, souvent en utilisant Peggy comme intermédiaire, et Arnold fournit des renseignements cruciaux sur les mouvements des troupes américaines. En août 1780, Arnold se vit confier le commandement de West Point, une place forte cruciale qui contrôlait l'accès au fleuve Hudson. Il proposa de la céder à l'armée britannique en échange de 20 000 livres sterling. André accepta et s'arrangea pour rencontrer Arnold en personne afin de discuter des détails de leur complot.

Le 21 septembre 1780, André remonta le fleuve Hudson à bord d'un sloop-of-war de la Royal Navy, le HMS Vulture, qui le déposa discrètement sur la rive ouest du fleuve, près de Stony Point, dans l'État de New York. Il rencontra Arnold au domicile de Joshua Hett Smith (plus tard appelé "Treason House") et ils conversèrent toute la nuit. À l'aube, deux soldats américains aperçurent le Vulture dans l'Hudson et lui tirèrent dessus à coups de canon, le forçant à descendre le fleuve pour éviter d'ëtre touché. Lorsqu'André retourna sur la rive pour se faire récupérer, il fut choqué de constater que le sloop avait disparu; il était maintenant bloqué derrière les lignes américaines.

Capture of Major André
Capture du major André
John Paulding, David Williams, and Issac Vanwart (Public Domain)

Capture et exécution

André retourna à la maison pour discuter de ses options avec Arnold et l'hôte de la réunion, Joshua Hett Smith. Les deux hommes persuadèrent André d'emprunter la voie terrestre pour retourner à Manhattan, alors occupée par les Britanniques; à la suggestion de Smith, André enleva son uniforme d'officier et s'habilla en civil pour éviter d'être repéré. Dans sa botte, il cacha six documents rédigés par Arnold qui expliquaient comment les Britanniques pourraient s'emparer de West Point. Arnold fournit également à André un faux passeport à utiliser en cas de contrôle. Dans la soirée du 22 septembre, André partit à cheval, escorté par Smith. Les deux hommes se dirigèrent vers le nord et traversèrent l'Hudson à King's Ferry avant de revenir vers le sud, en direction des lignes britanniques. Ils atteignirent Croton River, le point le plus au sud du territoire contrôlé par les Américains; c'est là que Smith fit demi-tour, laissant André continuer seul. André ignora l'avertissement de Smith de rester à l'intérieur des terres, estimant qu'il serait plus facile de se repérer en suivant l'Hudson.

Il se trouvait à un demi-mile au nord de Tarrytown lorsque, le 23 septembre à 9 heures du matin, il fut abordé par trois miliciens. Le chef, un certain John Paulding, portait un manteau hessois, ce qui fit croire à André qu'il s'agissait de loyalistes. En réalité, Paulding était un patriote qui avait utilisé ce manteau pour s'échapper d'une prison britannique quelques jours plus tôt. André interpela les hommes, leur révéla qu'il était un officier britannique et leur demanda de l'escorter jusqu'à l'avant-poste britannique le plus proche. Les hommes lui répondirent qu'ils étaient américains. Ils pointèrent leurs armes sur André, lui ordonnèrent de descendre de cheval et le fouillèrent, trouvant les papiers dans sa botte. André proposa de leur donner son cheval et sa montre s'ils le laissaient partir, mais les hommes refusèrent. Ils l'emmenèrent au quartier général de l'armée continentale à Tappan, dans l'État de New York, où il fut gardé prisonnier. Les documents saisis révélèrent la trahison d'Arnold, mais le général traître réussit à s'échapper à bord d'un navire britannique avant d'être arrêté.

Comme il avait été pris en vêtements civils et avec un faux passeport, André fut traité en tant qu'espion et non en tant que prisonnier de guerre. André protesta qu'il avait agi en tant qu'émissaire et non en tant qu'espion; il n'avait jamais eu l'intention d'être laissé derrière les lignes américaines, ayant été bloqué là par accident, et n'avait revêtu son déguisement qu'en dernier recours, le faisant avec "grande humiliation" (Randall, 566). Les Américains, cependant, voulaient du sang; quelqu'un devait payer pour la trahison d'Arnold. Le 29 septembre 1780, un conseil composé d'officiers supérieurs du continent le déclara coupable de s'être trouvé derrière les lignes américaines "sous un faux nom et déguisé" et le condamna à mort (Independence Hall). Lorsqu'il apprit la capture d'André, Clinton tenta désespérément de lui sauver la vie, mais Washington refusa de libérer André à moins que Clinton n'accepte de renoncer à Arnold, ce qu'il ne pouvait pas faire.

Execution of Major John André
Exécution du major John André
John Goldar (Public Domain)

Son destin scellé, André écrivit une lettre à Washington pour demander à être exécuté par un peloton d'exécution. Washington refusa; ayant toujours exécuté les espions par pendaison, il craignait qu'une autre méthode ne vienne saper l'affirmation selon laquelle André était en fait un espion. Washington rechigna cependant à donner cet ordre et, selon un témoin oculaire, sa main tremblait lorsqu'il signa l'arrêt de mort. Le 2 octobre 1780, André fut pendu à Tappan, à l'âge de 30 ans. Il affronta stoïquement la mort, plaçant la corde autour de son propre cou et la serrant, un spectacle qui fit pleurer de nombreuses personnes dans la foule, dont le marquis de Lafayette. Après son exécution, André fut considéré comme un héros de guerre en Grande-Bretagne, et sa mort déclencha une nouvelle vague de sentiments anti-américains. Son frère William fut décoré d'une baronnie en son honneur. En 1821, la dépouille du major André fut expédiée en Angleterre et inhumée dans l'abbaye de Westminster.

Supprimer la pub
Publicité

Questions & Réponses

Qui était le major john André?

Le major John André était un officier britannique de la Révolution américaine qui négocia la prise de West Point avec le renégat américain Benedict Arnold. La capture d'André révéla le complot et conduisit à sa propre exécution le 2 octobre 1780.

Peggy Shippen a-t-elle aimé John André?

Peggy Shippen et John André étaient certainement des amis proches; quant à savoir s'ils eurent oui ou non une liaison amoureuse à un moment donné, c'est une question de spéculation.

Pourquoi John André a-t-il été pendu?

Le major John André a été capturé derrière les lignes ennemies en civil, muni de documents classifiés et d'un faux passeport. Il a donc été accusé d'espionnage, ce qui, selon les règles de la guerre, le rendait passible d'exécution.

John André a-t-il volé le portrait de Ben Franklin?

Le major John André vivait dans la maison de Benjamin Franklin pendant l'occupation britannique de Philadelphie et, selon un témoin oculaire, aurait volé le célèbre portrait de Franklin réalisé par Benjamin Wilson. Le portrait fut restitué aux États-Unis en 1906 et se trouve actuellement à la Maison Blanche.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, juin 17). John André [John André]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23144/john-andre/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "John André." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 17, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23144/john-andre/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "John André." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 17 juin 2024. Web. 26 déc. 2024.

Adhésion