Aaron Burr

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 10 octobre 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Aaron Burr (by John Vanderlyn, Public Domain)
Aaron Burr
John Vanderlyn (Public Domain)

Aaron Burr (1756-1836) était un homme politique et un avocat américain, qui fut le troisième vice-président des États-Unis (1801-1805). Sa réputation en tant que père fondateur des États-Unis fut entachée par le meurtre de son rival politique Alexander Hamilton lors d'un duel et par son procès pour trahison en 1807, ce qui lui vaut d'être souvent dépeint comme un méchant dans l'histoire des États-Unis.

Jeunesse et révolution

Aaron Burr Jr. vit le jour le 6 février 1756 à Newark, dans le New Jersey. Il était le deuxième enfant d'Aaron Burr, père, éminent pasteur presbytérien et deuxième président du College of New Jersey (l'actuelle université de Princeton), et d'Esther Edwards Burr, fille du célèbre théologien Jonathan Edwards. Burr ne connaîtrait jamais ses parents; en 1757, son père mourut d'une fièvre soudaine et sa mère tomba malade et mourut un an plus tard, laissant Burr orphelin à l'âge de deux ans. Lui et sa sœur aînée, Sarah Burr, furent envoyés chez leur riche oncle maternel, Timothy Edwards, à Elizabeth, dans le New Jersey. Avocat prospère, Edwards engagea des tuteurs privés pour éduquer le jeune Burr et le préparer à une éventuelle inscription à Princeton. Cependant, Edwards se montrait physiquement violent envers les enfants qu'il avait accueilli, ce qui poussa Burr à s'enfuir plusieurs fois de chez lui.

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Burr servit sous les ordres du colonel Arnold lors de l'invasion malheureuse du Québec.

Admis à Princeton en 1769 à l'âge de 13 ans, Burr décida de suivre les traces de son grand-père et d'étudier la théologie. Il obtint une licence en arts à l'âge de 16 ans, mais, après deux années supplémentaires d'études religieuses, il décida d'abandonner la théologie au profit d'une carrière juridique. En 1775, Burr, âgé de 19 ans, étudiait le droit dans le Connecticut lorsqu'il entendit parler des batailles de Lexington et Concord (19 avril) et du déclenchement de la guerre d'Indépendance des États-Unis. Il s'enrôla immédiatement dans l'armée continentale et, à l'automne, il servait sous les ordres du colonel Benedict Arnold lors de l'invasion américaine du Québec, qui se solda par un échec cuisant. Pour atteindre la colonie britannique de Québec (Canada), les hommes d'Arnold durent parcourir 480 km à travers les étendues sauvages du Maine, une odyssée que Burr endura avec "beaucoup d'esprit et de résolution". Une fois arrivé au Canada, Arnold s'associa au général Richard Montgomery pour prendre d'assaut la ville de Québec. Au cours de la bataille de Québec (31 décembre 1775), Burr se trouvait à proximité lorsque le général Montgomery fut tué par un tir de mitraille. Burr risqua sa vie en essayant de récupérer le corps du général, mais il dut l'abandonner lorsqu'il ne parvint pas à le traîner dans la neige qui s'accumulait rapidement.

Death of General Montgomery in the Attack on Quebec
Mort du général Montgomery lors de l'attaque de Québec
John Trumbull (Public Domain)

Promu major pour sa bravoure lors de la campagne de Québec, Burr fut envoyé à l'état-major du général George Washington au printemps 1776. Les deux hommes se brouillèrent rapidement: Burr, qui souhaitait participer à l'élaboration de la stratégie militaire, fut insulté de constater qu'il serait relégué à des tâches subalternes, tandis que Washington n'appréciait pas la personnalité hautaine du jeune officier. En juin, Burr fut transféré à l'état-major du général Israel Putnam, dont il devint l'aide de camp. Après la désastreuse bataille de Long Island (27 août 1776), Burr joua un rôle crucial dans l'évacuation de l'armée continentale, d'abord de Long Island, puis de la ville de New York, son leadership étant reconnu pour avoir sauvé l'artillerie américaine. En juillet 1777, il fut promu lieutenant-colonel et se vit confier le commandement d'un régiment de 300 hommes. Il resta dans l'armée pendant l'hiver rigoureux de Valley Forge et assista à la bataille de Monmouth (28 juin 1778), où son régiment fut dévasté par l'artillerie britannique. Au cours de la bataille, Burr subit une insolation débilitante qui l'empêcha de s'acquitter de ses devoirs de soldat. Cette insolation, ainsi que d'autres problèmes de santé, le conduisirent à démissionner de l'armée continentale en mars 1779.

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L'étoile montante

Après avoir quitté l'armée, Burr se rendit à Albany, dans l'État de New York, pour terminer ses études de droit et fut admis au barreau de cette ville en avril 1782. Il pratiqua le droit à Albany jusqu'en novembre 1783, date à laquelle il transféra son cabinet en plein essor à New York, après que les dernières troupes britanniques eurent évacué la ville à la fin de la guerre. Là, il s'efforça de surpasser plusieurs autres jeunes avocats prometteurs, dont Alexander Hamilton - alors que Burr lui-même considérait Hamilton comme le meilleur orateur, Burr était souvent perçu comme le meilleur avocat polyvalent. "En tant que juriste et érudit, Burr n'était pas inférieur à Hamilton", fit remarquer un contemporain. "J'avais l'habitude de dire d'eux [...] que Burr en disait autant en une demi-heure que Hamilton en deux heures. Burr était laconique et convaincant, tandis qu'Hamilton était fluide et enthousiaste" (cité dans Chernow, 193). Alors quìil se frayait un chemin prometteur dans le domaine juridique, Burr trouva le temps de se marier; en juillet 1782, il épousa Theodosia Prevost, une veuve de dix ans son aînée. Ensemble, ils auraient une fille, également nommée Theodosia.

Aaron Burr and His Wife Theodosia Bartow Burr
Aaron Burr et son épouse Theodosia Bartow Burr
Henry Benbridge (Public Domain)

À 27 ans, Burr semblait prêt à se faire un nom sur la scène politique américaine. Il était beau et plein d'esprit, des traits qui aidèrent l'impétueux Burr dans ses nombreuses séductions. Comme Hamilton, il appréciait les belles choses de la vie et n'acceptait rien de moins que les meilleurs vins, les carrosses les plus élégants et les vêtements les plus à la mode. Mais contrairement à nombre de ses contemporains, Burr n'était pas un idéaliste. Alors que des hommes comme Hamilton et Thomas Jefferson considéraient la politique comme un moyen de mettre en œuvre les politiques qu'ils souhaitaient, Burr était plus intéressé par le jeu politique à proprement parler. Toujours opportuniste, il voyait avant tout dans la politique un outil pour gagner de l'argent et de l'influence pour lui et ses amis, décrivant un jour la politique comme rien de plus que "du plaisir, de l'honneur et du profit" (cité dans Wood, 280). En d'autres termes, Burr ne dévoilait pas ses véritables opinions et donnait l'impression d'être un caméléon politique, prêt à changer de camp en fonction de ce qui l'avantageait le plus. Cette approche de la politique valut à Burr le mépris d'hommes idéalistes comme Hamilton, qui déclara un jour à son sujet: "dans la vie civile, il n'a jamais projeté ou aidé à produire une seule mesure d'utilité publique importante" (cité dans Chernow, 193).

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Burr se lança dans la politique pour la première fois en 1784, lorsqu'il fut élu à l'Assemblée de l'État de New York. Pendant son bref mandat, il proposa un projet de loi visant à libérer tous les esclaves nés après une certaine date, bien qu'il aita lui-même possédé cinq esclaves domestiques et qu'il n'ait aucunement eu l'intention de les libérer. Le projet de loi ne fut pas adopté. En 1789, Burr fut nommé procureur général de l'État de New York, une fonction qui lui valut l'attention des influentes dynasties politiques Livingston et Clinton. Avec leur soutien, Burr fut élu au Sénat américain en 1791, battant le sénateur sortant Philip Schuyler, beau-père de Hamilton.

Dès 1795, Burr sondait la possibilité d'une candidature à la présidence, rendant visite à des républicains-démocrates influents dans tout le pays.

Il siégea au Sénat pendant les six années suivantes, au cours desquelles il s'aligna sur le parti républicain-démocrate (également connu sous le nom de "Démocrates Jeffersoniens"). Un fossé s'était creusé dans la politique américaine entre le parti fédéraliste nationaliste - qui soutenait un gouvernement national fort, l'industrialisation et des politiques pro-britanniques - et les républicains-démocrates, qui croyaient en une plus grande autonomie des États, en une économie agraire et qui soutenaient la Révolution française. En soutenant les républicains-démocrates, Burr s'alliait à des hommes comme Thomas Jefferson et James Madison et s'opposait à Hamilton, le principal fédéraliste.

Dès 1795, Burr sondait la possibilité d'une candidature à la présidence et rendait visite à des républicains-démocrates influents dans tout le pays. Il passa même une journée à Monticello, la maison de Jefferson, sans que l'on sache de quoi ils avaient discuté. En septembre 1796, le président Washington annonça officiellement qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, donnant ainsi le coup d'envoi de l'élection présidentielle américaine de 1796. Bien qu'il ait été considéré comme impoli pour un candidat de faire campagne pour lui-même, Burr fit exactement cela, voyageant à travers les États du Nord pour recueillir des soutiens. Cela ne fut pas suffisant: il arriva en quatrième position, avec 30 voix de grands électeurs. John Adams, le candidat fédéraliste, remporta la présidence et Jefferson devint vice-président.

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Burr était déjà consterné par sa défaite, mais l'insulte s'ajouta à l'injure lorsqu'il apprit qu'il avait perdu son siège au Sénat au profit de Philip Schuyler. Frustré, Burr retourna à la politique d'État et se fit réélire à l'Assemblée de l'État de New York en 1798. En septembre 1799, il fonda une banque, la Manhattan Company, détruisant ainsi le monopole bancaire des fédéralistes à New York. Burr réussit à éviter toute opposition fédéraliste en prétendant que le but de la Manhattan Company était de fournir de l'eau à la ville de New York; ce n'est qu'à la dernière minute qu'il modifia la charte de la compagnie, révélant qu'il s'agissait en fait d'une banque. Hamilton et les fédéralistes furent indignés et accusèrent Burr d'avoir agi de façon déshonorante en les trompant de la sorte.

Vice-président

Dans les mois précédant l'élection présidentielle américaine de 1800, Burr décida à nouveau de se présenter, cette fois en faisant campagne pour être le vice-président de Jefferson. Grâce à ses relations politiques, il réussit à faire basculer l'État de New York en faveur des républicains-démocrates, contribuant ainsi à la victoire nationale de son parti. Mais lorsque les votes furent comptés, un problème se posa: Jefferson et Burr étaient à égalité avec 73 voix de grands électeurs chacun. À l'époque, les candidats à la présidence et à la vice-présidence ne se présentaient pas sur une base unie. Le candidat qui obtenait le plus grand nombre de voix devenait président, tandis que celui qui arrivait en deuxième position devenait vice-président. De nombreux républicains-démocrates s'attendaient à ce que Burr concède l'élection à Jefferson, le candidat prévu par le parti. Comme il resta silencieux, la décision fut laissée à la Chambre des représentants, contrôlée par les fédéralistes.

Hamilton et Jefferson étaient connus pour être des rivaux acharnés, ce qui laissait espérer à Burr qu'Hamilton userait de son influence au sein du parti fédéraliste pour vaincre Jefferson. Il se trompait. Hamilton n'était peut-être pas d'accord avec Jefferson, mais il le considérait au moins comme un homme de principes. En revanche, Hamilton pensait que Burr était un homme égoïste qui ne tenait à rien. Il déclara à ses correspondants que Burr était "assez audacieux pour tenter n'importe quoi - assez méchant pour ne rien craindre" (cité dans Wood, 284). En résumé, si Hamilton méprisait Jefferson, il le préférait néanmoins à Burr et exhorta ses partisans à soutenir Jefferson en tant que président pour le "bien public" de la nation. Ainsi, grâce à l'intervention de Hamilton, la Chambre des représentants confia la présidence à Jefferson, Burr devenant vice-président.

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Aaron Burr, 1803
Aaron Burr, 1803
John Vanderlyn (Public Domain)

En raison du comportement de Burr dans cette situation de blocage, Jefferson ne faisait pas confiance à son nouveau vice-président. Il ne demanda pas l'avis de Burr lorsqu'il nomma les membres du cabinet et l'invita du bout des lèvres à assister aux réunions du cabinet. Burr ne tarda pas à se rendre compte qu'il était écarté du cercle rapproché de Jefferson. Il commença à soutenir les politiques fédéralistes par dépit et, en 1802, assista à une célébration fédéraliste de l'anniversaire de Washington, ce qui scandalisa les dirigeants républicains-démocrates. Le point de rupture survint en novembre 1804, lorsque Burr présida le procès en destitution du juge Samuel Chase devant le Sénat américain.

Dans l'espoir de débarrasser le système judiciaire de l'influence des fédéralistes, Jefferson avait demandé la mise en accusation de Chase, juge associé à la Cour suprême des États-Unis et ardent fédéraliste. Chase était accusé d'avoir mené des procès inéquitables en vertu des Alien and Sedition Acts (lois sur les étrangers et la sédition, 1798), et sa mise en accusation fut dûment confirmée par la Chambre des représentants, avant d'être transmise au Sénat. Bien que Burr ait subi d'énormes pressions pour le faire condamner, il était déterminé à rester impartial; il fut félicité pour cette conduite, un journal écrivant qu'il avait "mené [les audiences] avec la dignité et l'impartialité d'un ange, mais avec la rigueur d'un démon" (battlefields.org). Finalement, Chase fut acquitté, mais l'impartialité de Burr lui coûta son poste, car Jefferson, furieux, fit savoir qu'il choisirait un nouveau colistier lors de la prochaine élection.

Duel avec Hamilton et procès pour trahison

Avant même le procès en destitution, Burr se doutait qu'il serait remplacé à la vice-présidence de Jefferson lors de l'élection de 1804. Il savait qu'il devrait chercher un autre emploi et, après avoir examiné ses options, il décida de se présenter au poste de gouverneur de l'État de New York. Bien qu'il ait encore bénéficié d'un grand soutien à New York, notamment de la part des familles Livingston et Clinton, Burr se rendit compte que ses ambitions allaient être contrariées par un vieux rival. Une fois de plus, Alexander Hamilton s'opposa vigoureusement à la candidature de Burr, faisant remarquer en privé à ses amis que le vice-président était "un homme dangereux et à qui il ne fallait pas faire confiance" (cité dans Chernow, 680). Burr fut battu lors des élections au poste de gouverneur, ce qui le laissa d'humeur colérique et vindicative. Lorsque, le 18 juin 1804, il apprit les remarques de Hamilton, il le rendit responsable de sa défaite et exigea "un désaveu général de toute intention de la part du général Hamilton dans ses diverses conversations de transmettre des impressions désobligeantes portant atteinte à l'honneur de M. Burr" (cité dans Wood, 384). Devant le refus de Hamilton de désavouer quoi que ce soit, Burr le provoqua en duel.

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Hamilton-Burr Duel
Duel Hamilton-Burr
Unknown Artist (Public Domain)

Les deux parties se firent face à Weehawken, dans le New Jersey, à 7 heures du matin le 11 juillet 1804. Les détails de ce qui se passa ensuite sont encore obscurs - Il n'y a pas de consensus sur la question de savoir si Hamilton aurait intentionnellement manqué son tir ou si le fait qu'il ait été touché par une balle l'ait poussé à manquer sa cible. Quoi qu'il en soit, Hamilton rata son tir, tandis que le tir de Burr l'atteignit juste au-dessus de la hanche droite; la blessure était mortelle et Hamilton mourut le lendemain. Le pays pleura Hamilton et la presse vilipenda Burr; un journal du Maryland l'accusa de meurtre prémédité, tandis qu'un journal new-yorkais le qualifia d'"ignoble assassin" (cité dans Chernow, 716). Il fut accusé de meurtre à New York et dans le New Jersey, où les duels étaient illégaux, mais ces accusations furent finalement abandonnées. Le duel mit effectivement fin à la carrière de Burr et le transforma en paria politique; il avait déjà brûlé ses ponts avec les Républicains-Démocrates, et maintenant il avait tué le chef des Fédéralistes, mettant ainsi fin à toute sympathie potentielle de leur part.

À l'expiration de son mandat de vice-président, en mars 1805, Burr se rendit donc dans l'Ouest, sur les terres vierges disponibles après l'achat de la Louisiane. Il loua 40 000 acres de terres et commença à rassembler des soutiens pour y établir une colonie. Son principal interlocuteur était le général James Wilkinson, gouverneur du territoire de la Louisiane, avec lequel il s'entretint des Espagnols au Mexique; à l'époque, l'Espagne et les États-Unis étaient engagés dans un conflit frontalier. Au cours de l'été 1806, Burr conduisit 80 hommes sur le Mississippi dans des bateaux à fond plat en direction de la Nouvelle-Orléans. Le président Jefferson, quant à lui, reçut des rapports à ce sujet et devint rapidement suspicieux. Le bruit courait que Burr envisageait de mener une invasion du Mexique ou du Texas, d'inciter à une révolution au Mexique contre l'autorité espagnole ou, pire encore, de former une nouvelle nation dans l'Ouest et de faire sécession de l'Union. Le général Wilkinson, inquiet d'être pris dans un scandale, décida de sauver sa peau en trahissant Burr, avertissant Jefferson d'une "conspiration profonde, sombre et généralisée" (cité dans Wood, 384). Wilkinson remit à Jefferson une correspondance chiffrée censée avoir été rédigée par Burr et décrivant ses plans.

United States Expansion after the Treaty of Paris in 1783
Expansion des États-Unis après le traité de Paris en 1783
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Jefferson lança un mandat d'arrêt contre Burr. L'ancien vice-président se rendit aux autorités en janvier 1807 mais, après avoir été libéré sur parole, il s'enfuit dans la nature. Il fut repris en février et escorté jusqu'à Richmond, en Virginie, où il fut accusé de trahison et jugé devant la cinquième cour de circuit des États-Unis, présidée par le juge en chef John Marshall. Jefferson fit de son mieux pour obtenir une condamnation, en produisant toutes les lettres et les preuves dont il disposait. Cependant, le dossier contre Burr fut considérablement affaibli lorsqu'il fut révélé que la lettre chiffrée avait été trafiquée par Wilkinson, qui espérait minimiser sa propre faute en utilisant Burr comme bouc émissaire. En fin de compte, Burr fut acquitté; selon la définition de "trahison" adoptée par Marshall pour le procès, il fallait avoir commis un acte de guerre pour être condamné, ce qui ne put être prouvé. Immédiatement après le procès, des effigies de Burr et de Marshall furent pendues par des foules en colère. Burr s'exila de lui-même et fuit en Angleterre en 1808.

Dernières années et mort

Pendant son exil, Burr continua à chercher des moyens de relancer sa carrière. Il passa les années suivantes à demander aux gouvernements européens de soutenir son projet d'invasion du Mexique, mais se heurta à chaque fois à des fins de non-recevoir. Il finit par être expulsé d'Angleterre et se vit refuser une audience avec l'empereur français Napoléon Ier. En 1812, Burr retourna aux États-Unis, sans le sou et très endetté. Il s'installa à New York où il exerça tranquillement le droit, utilisant le nom de jeune fille de sa mère, "Edwards", pour échapper à ses créanciers. L'assassinat d'Hamilton planait toujours sur lui comme une ombre, le rendant infâme aux yeux de ses contemporains. Pendant la majeure partie de sa vie, Burr refusa de montrer le moindre remords pour le duel, à l'exception d'un moment où il aurait fait la remarque suivante: "Si j'avais plus lu Sterne et moins Voltaire, j'aurais su que le monde était assez vaste pour Hamilton et moi" (cité dans Chernow, 722).

Burr Shoots Hamilton
Burr tire sur Hamilton
Henry Davenport Northrop (Public Domain)

La femme de Burr, Theodosia, était morte en 1794. Sa fille, Theodosia Burr Alston, fut perdue en mer au début du mois de janvier 1813, lorsque le navire à bord duquel elle se trouvait, le Patriot, disparut mystérieusement. Malgré ces tragédies, Burr n'était pas totalement dépourvu de famille dans sa vieillesse. Il avait plusieurs enfants illégitimes, avait adopté deux fils et avait élevé les enfants du premier mariage de sa femme comme s'ils étaient les siens. En 1833, Burr épousa la mondaine Eliza Jumel, mais leur mariage fut de courte durée; Jumel demanda le divorce après que Burr eut gaspillé sa fortune dans des entreprises de spéculation foncière qui échouèrent. En 1834, Burr subit une grave attaque cérébrale et mourut à Staten Island deux ans plus tard, le 14 septembre 1836.

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Questions & Réponses

Qui était Aaron Burr?

Aaron Burr fut le troisième vice-président des États-Unis, de 1801 à 1805. Il est surtout connu pour avoir tué en duel son rival politique Alexander Hamilton et pour son procès pour trahison en 1807.

Pourquoi Aaron Burr fut-il jugé pour trahison?

Aaron Burr fut jugé pour trahison en raison de ses activités suspectes dans l'Ouest, qui conduisirent le président Jefferson à penser qu'il préparait une invasion illégale du Mexique ou qu'il prévoyait de faire sécession de l'Union pour fonder son propre pays. Burr finit par être acquitté lors du procès.

Où Aaron Burr s'est-il battu en duel avec Alexander Hamilton?

Aaron Burr et Alexander Hamilton se battirent en duel à Weehawken, dans le New Jersey.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, octobre 10). Aaron Burr [Aaron Burr]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23629/aaron-burr/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Aaron Burr." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 10, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23629/aaron-burr/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Aaron Burr." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 10 oct. 2024. Web. 20 nov. 2024.

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