Nathaniel Hawthorne

Définition

Donald L. Wasson
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 15 novembre 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Portrait of Nathaniel Hawthorne (by Charles Osgood, Public Domain)
Portrait de Nathaniel Hawthorne
Charles Osgood (Public Domain)

Nathaniel Hawthorne (1804-1864) était un auteur américain de romans et de nouvelles, qui produisit certaines des œuvres les plus mémorables de la littérature américaine: les romans La lettre écarlate et La maison aux sept pignons, ainsi que les nouvelles Le Jeune Maître Brown et Mon parent, le major Molineux, parmi tant d'autres.

Jeunesse

Nathaniel Hawthorne vit le jour le 4 juillet 1804 à Salem, dans le Massachusetts, deuxième d'une famille de trois enfants; il avait deux sœurs, Elizabeth et Louisa. Il passa son enfance à lire, le plus souvent seul. Lorsque Hawthorne avait quatre ans, en 1808, son père mourut de la fièvre jaune, ce qui poussa sa mère à s'isoler. La vieille bibliothèque poussiéreuse de sa maison, avec ses piles d'histoires et de romans, fut le salut de Hawthorne. Cette maison de sa jeunesse servirait plus tard de cadre à La maison aux sept pignons. À l'âge de neuf ans, il se blessa au pied. Confiné à la maison et cloué au lit, il passa les deux années suivantes à se rétablir et à lire. Robert Mead, dans son ouvrage Literature of the American Nation, écrit que Hawthorne, seul, s'asseyait dans la vieille bibliothèque pour lire, absorbant l'histoire de sa famille et "les sombres calamités des fondateurs du XVIIe siècle, avec leurs guerres indiennes et la terreur de la sorcellerie" (126).

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Le fait de s'isoler était une nécessité émotionnelle pour Hawthorne.

Grâce à des relations familiales, il entra en 1821 au Bowdoin College, dont il sortit diplômé en 1825. À Bowdoin, il fit la connaissance du poète Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882) et du futur président Franklin Pierce (1804-1869). Après avoir obtenu son diplôme, Hawthorne retourna à Salem dans le but de devenir écrivain, ne quittant sa maison que pour ses longues promenades quotidiennes. Il "disparaissait comme une pierre tombée dans un puits" (Cowley, 1). Cependant, les années qui suivirent son départ de Bowdoin peuvent être considérées comme un "apprentissage littéraire", une période de lecture et d'écriture (Timko, 61). En 1828, il publia à ses frais son premier roman , Fanshawe à ses propres frais. Plus tard, il commença à soumettre de petits textes à la Salem Gazette.

Carrière

En 1836, il était à Boston pour éditer le mensuel American Magazine of Useful Entertaining Knowledge, qui cessa de paraître en 1837. Avec l'aide de Franklin Pierce, une ancienne connaissance de l'université, Hawthrone obtint en 1839 un poste de peseur et de jaugeur à la douane de Boston. Entre 1841 et 1842, il passa plusieurs mois à Brook Farm, une communauté utopique transcendantaliste, où il rencontra la journaliste et défenseur des droits des femmes Margaret Fuller (1810-1850). L'influence de cette dernière est perceptible dans les personnages féminins de Hawthorne, qui font preuve d'une grande passion. Le meilleur exemple en est Hester Prynne dans La Lettre écarlate, un roman qui traite de la "décadence morale du puritanisme de la Nouvelle-Angleterre du XVIIe siècle" (Morris, 725). Brook Farm servit également de cadre à The Blithedale Romance (1852), un roman sur la vie et la mort d'une communauté utopique.

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Le 9 juillet 1842, il épousa Sophia Amelia Peabody de Salem et s'installa à Concord à Old Manse. Ils auraient trois enfants: Una, Julia et Rose. Même après son mariage, Sophia respecta le désir de solitude de Nathaniel et l'encouragea à écrire. Le fait de s'isoler était pour lui une nécessité émotionnelle, qui "approfondissait et individualisait son talent" (Cowley, 4). Au cours de leur vie commune, ils déménagèrent plusieurs fois, vivant brièvement à Lenox dans les Berkshires où ils se lièrent d'amitié avec le romancier Herman Melville (1819-1891).

Portrait of Sophia Peabody
Portrait de Sophia Peabody
Chester Harding (Public Domain)

En 1846, Hawthorne reçut une seconde nomination en tant qu'arpenteur à la Custom House de Boston, avant d'être démis de ses fonctions le 8 juin 1849 lors de l'élection du Whig Zachary Taylor à la présidence. Cette nuit-là, encouragé par Sophia, Hawthorne commença à écrire La Lettre écarlate. En 1850, l'ouvrage fut publié. Un an plus tard, il publia son deuxième roman, La Maison aux sept pignons. En 1852, il retourna à Concord et acheta "The Wayside". La même année, il écrivit The Life of Franklin Pierce, une biographie de campagne du candidat à la présidence. Après l'élection de Pierce en 1852, Hawthorne et sa famille s'installèrent à Liverpool, où il devint consul américain, avant de démissionner en 1857 pour des raisons politiques. Pendant son séjour à Londres, il écrivit peu, se contentant de tenir ses carnets.

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En 1858, il voyagea avec sa famille à travers la France et l'Italie. À Florence, il commença à écrire Le Faune de marbre, publié en 1860. À Rome, Una tombe malade, victime d'une fièvre persistante. Sa propre santé déclinant, il retourna à Londres, puis revint à Concord et à "The Wayside" en 1860. Alors qu'il se rendait chez Pierce dans le New Hampshire, Hawthorne mourut dans son sommeil le 19 mai 1864 à Plymouth, dans le New Hampshire. Après sa mort, Sophia édita ses carnets et les publia à titre posthume.

Influences

Dans les années 1840, la Nouvelle-Angleterre était le théâtre d'un nouveau mouvement, le transcendantalisme, et Concord, dans le Massachusetts, était le lieu de résidence d'un certain nombre des plus grands auteurs de Nouvelle-Angleterre, tels que Ralph Waldo Emerson (1803-1882), Henry David Thoreau (1817-1862) et Louisa May Alcott (1832-1888). Bien qu'elles ne soient pas considérées comme une philosophie, les idées transcendantalistes d'autonomie, d'autodétermination et de divinité de la nature humaine sont évidentes dans les œuvres d'Emerson et de Thoreau, que Hawthorne apprit à connaître et à admirer.

Les romans et les nouvelles de Hawthorne sont empreints du passé puritain de la Nouvelle-Angleterre.

L'une des grandes influences de la vie de Hawthorne fut son amitié avec Ralph Waldo Emerson. Malgré leur amitié, Hawthorne n'était pas un transcendantaliste, mais après ses années de solitude à Salem, Hawthorne se sentit renaître dans un Concord "transcendantal" et "s'imprégna d'un esprit de renouveau" (Hawthorne, xiii). Samuel Morison a écrit que le transcendantalisme donna à Hawthorne "sa perception de la beauté et de la tragédie de la vie" (522). Même s'il adhéra à certaines de ses croyances, ses écrits ne sont pas aussi intenses que ceux d'Emerson. Au contraire, les romans et les nouvelles de Hawthorne sont imprégnés du passé puritain de la Nouvelle-Angleterre. Écrivant au XIXe siècle, Hawthorne se pencha 200 ans en arrière, essayant de comprendre ses ancêtres puritains et le "sombre héritage qu'ils avaient transmis aux générations suivantes" (Scarlet, viii). Il dresse un "sombre portrait de l'esprit puritain de la Nouvelle-Angleterre, à la recherche du jeu du mal et des ramifications du péché, de la culpabilité et du remords" (Morris, 611).

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Lors de ses longues promenades avec Emerson, Hawthorne écoutait l'optimisme d'Emerson à l'égard de l'humanité et de la vertu de l'autonomie, mais cela allait à l'encontre de l'égocentrisme du puritanisme. Les romans et les nouvelles de Hawthorne présentent souvent un individu fier qui s'est "coupé de la société et a souffert des tortures de l'isolement" (Cowley, 12). Hawthorne avait appris de ses années de réclusion que vivre seul et pour soi était un péché contre nature. Il était individualiste, mais pas comme Emerson. Hawthorne ne parlait pas d'autosuffisance, mais croyait que chaque individu était dépendant de la société. Pendant leur séjour à Concord, Hawthorne et sa famille vécurent dans une maison construite par le grand-père d'Emerson - Emerson y vécut même à l'occasion.

Statue of Nathaniel Hawthorne
Statue de Nathaniel Hawthorne
Daderot (Public Domain)

Bien qu'il ne se soit jamais associé à une religion organisée, Hawthorne était un homme de foi. De ses luttes intérieures et d'un sentiment de culpabilité, il développa une théologie personnelle, profondément chrétienne et orthodoxe. Comme ses ancêtres puritains, il croyait en la prédestination, tout en voyant de l'ordre dans les confessions et l'absolution du catholicisme. Il croyait au péché originel et à la providence, ainsi qu'à une vie future où les coupables seraient punis par la connaissance qu'ils avaient de leurs péchés. Dans les intrigues de ses récits, il mettait davantage l'accent sur le péché et le châtiment que sur la réforme par la grâce divine. Il n'acceptait pas que tous les pécheurs soient irrémédiablement damnés, comme le prétendaient les principes du puritanisme. Il croyait cependant en un péché impardonnable: l'orgueil intellectuel.

Œuvres

Les nouvelles les plus célèbres de Hawthorne comprennent:

  • L'enterrement de Roger Malvin (1832)
  • Mon parent, le major Molineaux (1832)
  • Le Jeune Maître Brown (1835)
  • Le champion gris (1835)
  • Wakefield (1835)
  • Le voile noir du pasteur (1836)
  • L'expérience du docteur Heidegger (1837)
  • La marque de naissance (1843)

De nombreuses autres nouvelles, y compris des histoires pour enfants, ont été publiées dans des recueils tels que:

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  • Contes racontés deux fois (1837)
  • La chaise de grand-père (1840)
  • Les Mousses d'un vieux presbytère (1846)
  • Livre des merveilles pour les filles et les garçons (1851)
  • L'image de la neige et autres contes (1852)
  • Le Second Livre des merveilles (1853)

Hawthorne a également écrit plusieurs romans :

  • Fanshawe: A Tale (1828)
  • La lettre écarlate (1850)
  • La maison aux sept pignons (1851)
  • La romance de Blithedale (1852)
  • Le faune de marbre (1860)

La lettre écarlate

La Lettre écarlate, le roman le plus célèbre de Hawthorne, raconte l'histoire d'amour entre Hester Prynne et le révérend Dimmesdale, qui aboutit à une mère célibataire déshonorée et à un pieux imposteur.

The Scarlet Letter
La lettre écarlate
Hugues Merle (Public Domain)

La préface de La lettre écarlate, qui explique l'histoire, est considérée comme autobiographique à certains égards. Le narrateur de l'histoire est un géomètre en désaccord avec le système politique, comme l'était Hawthorne. À l'Essex Historical Society, le narrateur (Hawthorne) tombe sur une étoffe écarlate délavée et usée. Il l'examine ainsi que le petit rouleau de papier qui se trouve à côté. Le vieux papier fournit une explication pour le tissu et sa lettre majuscule "A". "Mes yeux se fixèrent sur la vieille lettre écarlate et ne voulurent pas s'en détourner" (Hawthorne, 31). Après un examen plus approfondi, il détermine que le tissu est un vêtement. En lisant, il apprend l'existence de Hester Prynne, "un personnage plutôt remarquable aux yeux de nos ancêtres". Hawthorne conserve l'étoffe. "Il a été le sujet de ma méditation pendant de nombreuses heures" (Hawthorne, 33). Il y voit le sujet d'un conte.

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Bien que Hester et son enfant, Pearl, soient isolées par la société puritaine, Hester n'est pas humiliée par la punition qui lui est infligée: porter un "A" écarlate sur la poitrine. Malgré l'ostracisme, elle refuse de révéler l'identité du père de l'enfant, et la lettre devient un "symbole de défi social" (Hawthorne, xviii). Elle est une héroïne, "une femme forte en paix avec elle-même"(ibid). Elle confronte finalement le révérend et lui dit qu'il ne doit répondre qu'à lui-même et accepter sa culpabilité. Il finit par se confesser devant tout le monde, admettant qu'il est un hypocrite rongé par la honte. Atteint d'une longue maladie, il meurt dans les bras d'Hester. Bien qu'elle ait été interdite dans certains États, La lettre écarlate est considérée comme l'une des plus grandes œuvres de Hawthorne. Elle est toujours lue près de 175 ans après sa publication, et les gens discutent encore du courage et de la fierté de Hester et de la lâcheté du révérend.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Donald L. Wasson
Donald a enseigné l’histoire antique et médiévale ainsi que l’histoire des États-Unis à Lincoln College (Illinois). Éternel étudiant en Histoire depuis qu’il a découvert Alexandre le Grand, il met toute son énergie à transmettre son savoir à ses étudiants.

Citer cette ressource

Style APA

Wasson, D. L. (2024, novembre 15). Nathaniel Hawthorne [Nathaniel Hawthorne]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23732/nathaniel-hawthorne/

Style Chicago

Wasson, Donald L.. "Nathaniel Hawthorne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 15, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23732/nathaniel-hawthorne/.

Style MLA

Wasson, Donald L.. "Nathaniel Hawthorne." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 15 nov. 2024. Web. 18 janv. 2025.

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