La trêve de Noël de 1914 eut lieu sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale (1914-18). La veille de Noël, les soldats des tranchées acceptèrent spontanément un cessez-le-feu. Après quelques chants de Noël, la trêve officieuse se transforma en une rencontre entre soldats dans le no man's land, des échanges de cadeaux et même une partie de football.
Les tranchées en décembre
La Première Guerre mondiale débuta en juillet 1914 et se transforma rapidement en une guerre d'usure, les troupes de première ligne des armées française, allemande, belge et britannique étant soumises aux tribulations et aux horreurs de la guerre des tranchées. Les tranchées étaient des endroits abominables: constamment inondées, la boue épaisse était omniprésente, les hommes étaient constamment soumis aux tirs d'obus, aux mitrailleuses et à la puanteur de la guerre. Un bref répit fut accordé à l'occasion de Noël, la période traditionnelle de bienveillance envers les autres. Le pape Benoît XV (en fonction de 1914 à 1922) avait appelé à une trêve le 17 décembre. Le gouvernement allemand accepta la proposition de cessez-le-feu, mais pas les autres nations en guerre.
Il semblait donc que la seule consolation et la seule source de joie pour les soldats de tous bords soient les colis de Noël envoyés par leurs proches. Rien que pour les soldats britanniques, plus de 500 000 colis furent envoyés au front dans les semaines précédant Noël. Les colis envoyés par les familles comprenaient de la nourriture, des sucreries, des cigarettes, du tabac à pipe, des vêtements plus chauds comme des chaussettes et des gants, de petits cadeaux et, pour les parents les plus imaginatifs, quelques sobres décorations de Noël. Les soldats britanniques ou issus de l'Empire britannique, en plus des colis en provenance d'œuvres caritatives ou de leur famille, reçurent également une boîte-cadeau spéciale de la princesse Mary (1897-1965), fille du roi George V (r. de 1910 à 1936). La boîte en laiton gaufré, une pour chaque soldat, contenait une carte de Noël, des photographies du roi et de la famille royale, du tabac à pipe, un paquet de cigarettes et un briquet à amadou. Pour ceux qui ne fumaient pas, il existait une version avec des bonbons et un étui à crayons. La photographie du roi portait au verso le message suivant: "Avec nos meilleurs vœux pour Noël 1914. Que Dieu vous protège et vous ramène sain et sauf à la maison", tandis que la carte de Noël disait: "Avec nos meilleurs vœux pour un joyeux Noël et une nouvelle année victorieuse" (Brown, 124). De même, Wilhelm II, empereur allemand (r. de 1888 à 1918), offrit un étui à cigares et des cigares à tous les soldats allemands au front. Wilhelm, prince héritier allemand (1882-1951), offrit à chacun une pipe souvenir à son effigie.
Les tranchées étaient décorées à l'aide de bougies, de cartes de Noël, de houx et de gui récupérés dans les forêts avoisinantes, voire d'un petit sapin de Noël ou un substitut approprié. Les soldats allemands, notamment, reçurent des milliers d'arbres de Noël envoyés par leurs proches, et nombre d'entre eux étaient placés sur les parapets des tranchées. Le 23 décembre, en phase avec le sentiment des soldats, dame nature contribua à la fête en mettant fin à l'épouvantable période de pluie qui avait frappé les troupes depuis le début du mois de novembre. Au lieu de cela, la neige commença à tomber sur de nombreuses sections de la ligne de front. Le gel de cette nuit-là finit par durcir la boue. Le lendemain matin, comme le note le tirailleur Bernard Brookes dans son journal, l'effet était "une carte de Noël pour la veille de Noël" (Brown, 60).
Veille de Noël et chants de Noël
En cette veille de Noël, le silence régnait le long des tranchées de la ligne de front, seuls quelques tirs isolés venaient rompre le charme. Un officier d'artillerie nota: "Vers 18 heures, c'était le calme plat; il n'y avait pas un bruit. Même notre propre tireur d'élite s'était retiré du service" (Brown, 62). La même situation fut rapportée du côté allemand dans le journal du lieutenant Johannes Niemann: "Tout était calme. Pas de tirs. Peu de neige" (Brown, 64).
Alors que le crépuscule s'installait dans les tranchées et que les soldats commençaient à allumer les bougies sur leurs arbres et dans les lanternes en papier, les hommes commencèrent à chanter des chants de Noël des deux côtés. Bientôt, les soldats purent entendre les chants traverser le no man's land. C'est ainsi que débuta une série amicale d'échanges musicaux, un camp chantant et l'autre applaudissant, puis vice-versa. Dans une lettre adressée à son pays, le soldat Oswald Tilley écrit:
Ils ont terminé leur chant et nous avons pensé que nous devions riposter d'une manière ou d'une autre, alors nous avons chanté "Le premier Noël", et quand nous avons fini, ils ont tous commencé à applaudir; puis ils ont entamé un de leurs chants préférés, "O Tannenbaum". Et ainsi de suite. Les Allemands chantaient d'abord un de leurs chants de Noël, puis nous chantions un des nôtres, jusqu'à ce que, lorsque nous avons entamé "O Come All Ye Faithful", les Allemands se sont immédiatement joints à nous pour chanter le même hymne sur les paroles en latin "Adeste Fideles". Je me suis dit que c'était vraiment une chose extraordinaire: deux nations chantant le même cantique en pleine guerre... Cette expérience fut la démonstration la plus concrète que j'ai vue de la paix sur terre et de la bienveillance envers les hommes... Ce n'est pas normal de s'entretuer au moment de Noël.
(Lawson-Jones, 92).
Dans une autre partie des tranchées, des soldats britanniques, français et allemands chantèrent tous ensemble "Douce nuit", chacun dans sa propre langue. Tout comme la Grande-Bretagne, les pays francophones et germanophones ont une longue tradition des chants de Noël. Le XIXe siècle avait été témoin d'un regain d'intérêt pour les anciens chants de Noël médiévaux, comme Adeste Fideles, et de la rédaction de nouveaux chants. Silent Night, Holy Night (Douce nuit! Sainte nuit!) avait été composé en Autriche en 1818. Il fut écrit par Joseph Mohr (paroles), le prêtre de la paroisse, et Franz Gruber (mélodie), le maître d'école de Hallein, pour être interprété lors des offices de Noël car, du moins selon la légende, l'orgue de l'église était tombé en panne après qu'une souris se soit introduite dans les rouages et ait causé des dégâts. Douce nuit était un choix de chant singulièrement approprié pour marquer le silence des grands canons lors de ce cessez-le-feu des plus brefs. Pour de nombreux soldats britanniques, c'était la première fois qu'ils entendaient ce chant qui devint par la suite si populaire en Grande-Bretagne.
Des messages bienveillants furent criés à travers le no man's land, comme l'a rapporté le lieutenant Edward Hulse:
...des tranchées opposées nous parvenaient des bruits de chants et de réjouissances, et de temps en temps, on entendait le ton guttural d'un Allemand qui criait à tue-tête: "Joyeux Noël à vous, les Anglais !".
(Lawson-Jones, 91)
Rencontre avec l'ennemi
Chanter, c'est très bien, mais beaucoup d'hommes souhaitaient une plus grande démonstration des sentiments traditionnels liés à cette fête. Contre les ordres et avec beaucoup d'hésitation au départ, les hommes des deux camps sortirent de leurs tranchées et commencèrent à serrer la main et à discuter avec ceux qu'ils essayaient de tuer quelques heures auparavant. Ces conversations impromptues comprenaient des promesses de trêve pour le lendemain, le jour de Noël.
Le caporal John Ferguson se souvient:
Nous nous sommes serré la main, nous nous sommes souhaité un joyeux Noël et nous avons rapidement discuté comme si nous nous connaissions depuis des années. Nous étions devant leurs barbelés et entourés d'Allemands - Fritz et moi au centre, en train de parler, et Fritz traduisant parfois à ses amis ce que je disais... Quel spectacle - des petits groupes d'Allemands et de Britanniques s'étendant presque sur toute la longueur de notre front! Dans l'obscurité, nous pouvions entendre des rires et voir des allumettes allumées, un Allemand allumant la cigarette d'un Écossais et vice-versa, échangeant des cigarettes et des souvenirs. Lorsqu'ils ne pouvaient pas parler la langue, ils se faisaient comprendre par des signes, et tout le monde semblait s'entendre à merveille.
(Lawson-Jones, 93-4)
À l'approche de minuit, certains soldats britanniques tirèrent des fusées en signe de célébration, comme le rapporte un soldat allemand dans une lettre adressée à son pays:
Soudain, un homme de ma compagnie a rapporté: Les Anglais tirent des feux d'artifice. Et effectivement, de l'autre côté de notre route, les tranchées ennemies étaient illuminées par des feux, des fusées, etc. Nous avons alors confectionné quelques banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Joyeux Noël". Avec quelques bougies derrière et quelques autres sur le dessus.
(Brown, 66)
Au fur et à mesure que la nuit avançait, les soldats retournèrent dans leurs lits ou, comme dans de nombreuses sections tenues par les Français et les Belges, assistèrent à des messes de minuit improvisées. Robert de Wilde, capitaine dans l'artillerie belge, décrit ici une humble célébration:
Il faisait un froid de canard. Les étoiles brillaient de tous leurs feux et l'horizon était éclairé par de multiples fusées bleues lancées depuis les tranchées allemandes.
Le sol d'une grange, avec ses immenses portes à double battant pour fond, de la paille de tous les côtés, des courants d'air partout, c'était la chapelle. Une table en bois et deux bougies enfoncées dans des bouteilles, c'est l'autel.
Les soldats chantaient. C'était irréel, sublime. Ils chantaient : « Minuit, Chrétiens », « Adeste fideles », « Les anges de nos compagnes », toutes les chansons que nous chantions quand nous étions petits. Les Noëls d'autrefois reprenaient vie, tout ce que nous avions connu dans notre enfance, la famille, la campagne, le coin du feu, les yeux éblouis par le sapin aux bougies étincelantes...
(Brown, 81)
Dans le secteur français, le capitaine Rimbault raconte une histoire similaire:
A minuit, nous avons célébré une messe à cinquante mètres des Boches, dans les tranchées... Nous avions dressé une sorte d'autel de fortune; du village voisin, abandonné et en ruine, nous avions récupéré quelques chandeliers, un missel, un pyx, une nappe d'autel. Des débris de la forêt fournirent le reste. Les hommes ont chanté leurs chants, les chants de leurs villages, de leur enfance...
Pendant toute la cérémonie, les Boches - catholiques bavarois - n'ont pas tiré un seul coup de feu. Pendant un instant, le Dieu bienveillant était à nouveau maître de ce coin de terre.
(Brown, 82)
Jour de Noël: échange de cadeaux
Les hommes se réveillèrent le matin de Noël, accueillis par le brouillard et une forte gelée. Les célébrations se déroulèrent dans des églises bombardées, des salles des fêtes ou en plein air. Lorsque le brouillard se leva, les rassemblements spontanés d'amis et d'ennemis observés la veille se poursuivirent. Les plus méfiants commencèrent par afficher des pancartes telles que "Vous ne vous battez pas, nous ne nous battrons pas" avant de s'aventurer hors des tranchées. Les commandants prudents donnèrent l'ordre de ne pas tirer, sauf en cas d'absolue nécessité. Dans la plupart des cas, cependant, le cessez-le-feu se produisit tout naturellement, très souvent avec les deux camps qui déclarèrent que c'était l'autre camp qui était venu le premier dans leur tranchée pour demander l'arrêt des tirs ce jour-là. De nombreux commandants profitèrent également de l'occasion pour envoyer des détachements enterrer les morts dans le no man's land, en envoyant souvent une délégation de paix à l'ennemi pour confirmer leur intention.
Les rassemblements pacifiques d'ennemis de longue date n'étaient pas des incidents isolés, mais se produisirent le long des deux tiers des lignes de tranchées, sur plus de 725 km de front. Certains secteurs continuèrent à se battre, et parfois une offre de paix fut rejetée par l'autre camp, mais, comme le notent les historiens M. Brown et S. Seaton, "la trêve eut bel et bien lieu, et à une échelle bien plus grande que ce que l'on suppose généralement" (ix).
En l'absence de balles, même les oiseaux revinrent dans la zone. Le brouillard du matin se leva. Une fois de plus, le temps joua son rôle, offrant "une journée telle que celle que les artistes dépeignent invariablement sur les cartes de Noël", écrit Bruce Bairnsfather (Brown, 99). Malgré la barrière de la langue, les hommes discutèrent, souvent par l'intermédiaire d'un interprète très sollicité, comme ceux qui avaient travaillé en Grande-Bretagne avant la guerre. Ils se montrèrent des photos de leurs familles respectives et s'échangèrent de petits cadeaux ou des rations. Des cigares, du vin, du cognac, du chocolat et d'autres produits de luxe furent échangés. Des objets plus banals étaient échangés par curiosité, comme des saucisses allemandes contre du corned-beef anglais ou du schnaps contre du rhum. La chasse aux souvenirs était particulièrement populaire, les soldats échangeant des insignes et des boutons de leurs uniformes ou de ceux de leurs camarades tombés au combat. Un casque à pointe allemand, le Pickelhaube, était le plus prisé de tous les souvenirs du côté britannique.
Divertissements
La paix perdurant tout au long de la journée de Noël, la confiance se renforça et les contacts devinrent plus chaleureux, en particulier entre les Britanniques et les Allemands. Les soldats français et belges, bien qu'ils aient parfois fraternisé avec les soldats allemands, avaient du mal à pardonner l'invasion de leur pays, et leurs trêves furent généralement plus courtes et plus formelles.
Certains groupes plantèrent des arbres de Noël dans le no man's land ou se organisèrent même un festin commun, en faisant rôtir un cochon, par exemple. À Frelinghien, les soldats allemands transportèrent des tonneaux de bière jusqu'aux tranchées britanniques et les échangèrent contre des plum-puddings (gâteau de Noël traditionnel). Il y eut ensuite une sorte d'entracte, chacun retournant dans sa tranchée pour son repas de Noël, composé de nourriture soigneusement économisée et de produits de luxe envoyés de la maison. Une oie volée dans une ferme voisine, un paquet de raisins secs ou une bouteille de bon vin étaient des friandises bienvenues après des mois de viande et de légumes en boîte.
Dans l'après-midi du jour de Noël, certains groupes de soldats organisèrent des matchs de football, bien qu'ils n'aient pas été aussi nombreux que la légende le prétend et qu'ils n'aient probablement pas eu lieu dans le no man's land, étant donné que cette zone était toujours fortement encombrée de cratères et jonchée de fils de fer barbelés.
Les soldats des deux camps s'habillèrent de façon excentrique. Bernard Brookes a rapporté :
Beaucoup de Germs portaient des costumes pris dans les maisons voisines, et un petit plaisantin revêtit un chemisier, une jupe, un chapeau haut de forme et un parapluie, et cette figure grotesque provoqua beaucoup de gaieté.
(Brown, 134)
Les soldats qui disposaient d'un petit appareil-photo, ce qui n'était pas rare, prirent des photos. Les journaux britanniques offrirent de belles récompenses à quiconque leur enverrait des photographies du front, une pratique qui n'avait pas encore été interdite par le haut commandement. Même les soldats allemands furent tentés d'envoyer des photos à la presse britannique.
Parallèlement à cette fraternisation, il arriva de part et d'autre que certains soldats - ceux qui n'avaient pas oublié qu'il y avait une guerre et qu'elle reprendrait bientôt - enquêtèrent plus précisément sur les positions de l'ennemi en termes d'emplacements de canons et de faiblesses militaires. Ces missions de reconnaissance semblent avoir été rares, et nombre d'entre elles furent découragées par les commandants, les jugeant trop dangereuses et non conformes à l'esprit du jour.
À la tombée de la nuit, en ce jour de Noël des plus étranges, les hommes retournèrent dans leurs tranchées. Un soldat allemand résuma le sentiment général en disant à un ami étranger qui s'en allait et qui allait bientôt redevenir son ennemi: "Aujourd'hui, nous avons la paix. Demain, tu te bats pour ton pays; je me bats pour le mien - bonne chance" (Brown, 147).
Suites
La trêve de Noël fut rapportée sans censure par la presse britannique dans des journaux comme le Daily Mirror et des magazines comme The Illustrated London News. Très souvent, l'histoire fit la une, les rédacteurs incluant des photographies des tranchées. Pour de nombreux Britanniques, surtout après la propagande incessante qui diabolisait l'ennemi depuis le début de la guerre, tout cela semblait complètement disproportionné, mais les volumineux documents historiques, lettres et photographies, prouvent l'ampleur surprenante de cette trêve de Noël des plus inhabituelles. Comme l'écrit un soldat allemand: "La façon dont nous avons passé Noël dans les tranchées ressemble presque à un conte de fées" (Brown, 97). La presse allemande, en revanche, eut tendance à ignorer complètement la trêve ou à s'en tenir aux mentions les plus brèves.
La trêve ne concerna pas seulement les simples soldats, mais aussi de nombreux sous-officiers et officiers, jusqu'à des grades aussi élevés que ceux de majors et de colonels. Certains généraux étaient également au courant de la trêve et ne firent rien pour y remédier. Néanmoins, la réaction du haut commandement de tous les camps ne fut guère positive, surtout lorsque certains soldats commencèrent à dire qu'ils ne se battraient pas contre l'ennemi même après la fin de Noël. Des accusations de trahison et des appels à la cour martiale furent alors lancés, mais les conséquences ne furent pas aussi dramatiques. Dans la plupart des régions où la trêve se prolongea, les soldats en profitèrent pour réparer et améliorer leurs défenses, ce qui n'aurait pas été possible sous le feu de l'ennemi.
Le 29 décembre, le haut commandement allemand émit un ordre interdisant toute fraternisation avec l'ennemi. Ce n'est qu'au mois de février suivant que les maréchaux et généraux britanniques reprirent la main sur l'ensemble de leurs troupes et que la guerre reprit son terrible cours. La trêve de Noël 1914 s'avéra exceptionnelle, car il n'y eut aucune trêve de cette ampleur ni de fraternisation le Noël suivant. Toutes les armées impliquées avaient strictement interdit ce type de comportement en 1915 et, en tout état de cause, après une nouvelle année de combats brutaux, l'envie de se lier d'amitié avec l'ennemi, ne serait-ce que temporairement, s'était considérablement amoindrie. La guerre se poursuivit et ne prit fin qu'avec l'armistice de novembre 1918. À cette date, 7 millions de personnes avaient été tuées et 21 millions gravement blessées. La trêve de Noël n'avait été qu'une brève interruption féerique de la guerre la plus destructrice que l'humanité ait connue jusqu'alors.