Massacre de Mountain Meadows

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 21 janvier 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Mountain Meadows Massacre (by T. B. H. Stenhouse, Public Domain)
Massacre de Mountain Meadows
T. B. H. Stenhouse (Public Domain)

Le massacre de Mountain Meadows (11 septembre 1857) fut un affrontement entre les Mormons (Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours) et le train de chariots du groupe Baker-Fancher, qui traversait l'Utah pour se rendre en Californie, entraînant la mort de 120 émigrants du train de chariots. L'événement est présenté dans la mini-série télévisée American Primeval (2025).

Ce massacre est le plus connu et le plus tristement célèbre de la guerre de l'Utah (1857-1858), un conflit armé entre la communauté mormone du territoire de l'Utah et le gouvernement américain. Les Mormons avaient émigré dans la région après avoir été persécutés à plusieurs reprises aux États-Unis, notamment après l'exécution de leur fondateur, Joseph Smith (1805-1844), à Carthage, dans l'Illinois, en 1844. En 1846, Brigham Young (1801-1877), le successeur de Joseph Smith, conduisit son peuple dans le territoire de l'Utah, qui faisait alors partie du Mexique, afin d'y établir une communauté religieuse en dehors de la juridiction du gouvernement américain. Lorsqu'ils atteignirent leur destination (aujourd'hui Salt Lake City, Utah), la région faisait désormais partie des États-Unis.

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En 1857, le président James Buchanan (1857-1861) envoya l'armée américaine dans le territoire de l'Utah pour y faire régner l'ordre, ce qui fut perçu par les mormons comme une tentative de poursuivre les persécutions dont ils avaient été victimes aux États-Unis. Brigham Young, qui avait été nommé gouverneur du territoire par le président Millard Fillmore (1850-1853) en 1851, réagit en déclarant la loi martiale et en interdisant à tout voyageur américain de traverser le territoire sans une autorisation de son bureau.

Le train de chariots se défendit pendant cinq jours jusqu'à ce qu'il ne soit leurré par la promesse d'un passage en toute sécurité et qu'il ne soit massacré.

Le groupe Baker-Fancher, qui ne savait rien de la proclamation de Young ni des tensions croissantes, était en route pour la Californie lorsqu'il fut attaqué par des mormons déguisés en Autochtones Paiute et par de véritables alliés Paiute, le 7 septembre 1857. Le train de chariots se défendit pendant cinq jours jusqu'à ce qu'il ne soit leurré par la promesse d'un passage en toute sécurité et qu'il ne soit massacré par des membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, entraînant la mort de 120 hommes, femmes et enfants de plus de six ans.

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Le massacre de Mountain Meadows a fait l'objet de plusieurs ouvrages de fiction et de non-fiction, le plus récent étant l'événement central de la mini-série American Primeval (2025) qui, bien qu'elle prenne certaines libertés avec des événements historiques connus, est largement exacte dans sa description de l'époque, des tensions dans la région et de celles associées au massacre de 1857.

Migration des mormons vers l'ouest

L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours fut fondée par Joseph Smith dans le canton de Fayette, dans l'État de New York, le 6 avril 1830. En 1831, il déplaça l'Église dans l'Ohio où il eut des problèmes avec les autorités locales qui l'accusèrent de fraude bancaire. Il se rendit ensuite dans le Missouri, où les non-mormons rejetèrent ses enseignements, ce qui conduisit à la guerre des mormons de 1838. En 1839, Smith déplaça sa congrégation à Nauvoo, dans l'Illinois, mais en 1842, l'Église fut à nouveau menacée par des non-mormons qui s'opposaient à la doctrine et aux pratiques mormones, notamment le baptême des morts et la polygamie.

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En 1844, alors que Smith était en état d'arrestation pour incitation à l'émeute, une foule prit d'assaut la prison de Carthage (Illinois) et le tua. Son successeur, Brigham Young, décida qu'il n'y avait pas de place pour l'Église dans les limites des États-Unis et déplaça son peuple vers l'ouest en 1846, dans le Territoire de l'Utah, qui faisait alors partie du Mexique.

Brigham Young
Brigham Young
Unknown Photographer (Public Domain)

Guerre de l'Utah et groupe Baker-Fancher

Lorsque Young et son peuple arrivèrent à ce qui deviendrait Salt Lake City en 1847, le Mexique avait cédé la région aux États-Unis au cours de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), bien que la propriété ne soit devenue officielle qu'en 1848. Le territoire de l'Utah fut officiellement reconnu par le Congrès américain en 1850, et Young en fut nommé gouverneur.

Il avait demandé au Congrès de reconnaître sa communauté comme un État indépendant (l'État de Deseret), mais sa demande fut rejetée. En 1856-1857, Young lança la Réforme mormone qui encourageait les membres à rejeter les coutumes des non-mormons, en leur rappelant les persécutions passées, et à ne compter que les uns sur les autres. Il en résulta un refus généralisé de reconnaître les représentants des États-Unis dans la région, ce qui aboutit à la guerre de l'Utah. Young déclara la loi martiale, déploya sa milice et décréta que les non-mormons devraient avoir un permis officiel, autorisé par son bureau de l'Église, pour pouvoir traverser la région.

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Les tensions s'aggravèrent en mai 1857 lorsqu'un dirigeant mormon, Parley P. Pratt, fut assassiné dans l'Arkansas par le mari d'une femme que Pratt avait prise comme l'une de ses nombreuses épouses. Ce meurtre n'avait rien à voir avec les convictions religieuses de Pratt - il s'agissait simplement de l'acte d'un mari jaloux - mais fut interprété par les mormons de l'Utah comme une nouvelle persécution de la part de non-mormons.

Les historiens estiment le nombre de membres du groupe Baker-Fancher à 120-140 hommes, femmes et enfants à leur arrivée dans la région.

Le groupe Baker-Fancher, dirigé par John Baker et Alexander Fancher, quitta l'Arkansas en avril 1857 pour s'installer en Californie. On estime qu'il y avait plus de 200 personnes dans le train de chariots au moment du départ, plus de 1000 têtes de bétail et un nombre important de chevaux. Certains membres du convoi se séparèrent avant d'atteindre le Territoire de l'Utah, et les historiens estiment leur nombre à 120-140 hommes, femmes et enfants à leur arrivée dans la région. Aucune de ces personnes n'aurait été au courant des tensions entre les mormons et le gouvernement des États-Unis et n'aurait eu connaissance du décret de loi martiale de Young ni de son exigence d'un permis pour pouvoir traverser le territoire mormon.

Ils atteignirent Salt Lake City au début du mois d'août 1857, où ils avaient prévu de se réapprovisionner en vue de leur voyage vers la Californie, mais les Mormons refusèrent de commercer avec eux, ayant reçu pour instruction du chef mormon George A. Smith (1817-1875) d'accumuler des réserves pour parer à la menace d'un conflit armé avec les troupes américaines. L'hystérie de la guerre et la méfiance générale à l'égard des non-mormons contribuèrent également à la décision de refuser de commercer avec le groupe Baker-Fancher, qui se rendit alors à Mountain Meadows pour y faire paître son bétail et s'y reposer.

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Des rumeurs circulaient selon lesquelles certains membres du groupe Baker-Fancher avaient fait des remarques désobligeantes sur l'Église et s'étaient montrés menaçants. Ils étaient également considérés comme violant la loi martiale décrétée par Young, car ils n'avaient pas le droit de circuler dans le territoire de l'Utah. Les hauts responsables de la milice mormone (la Légion de Nauvoo) se réunirent à Cedar City pour décider de la réponse à apporter au train de chariots. Un messager fut envoyé à cheval à Brigham Young (l'Utah n'avait pas de système télégraphique à l'époque) pour lui demander son avis, mais les chefs de la Légion de Nauvoo semblent avoir décidé d'agir de leur propre chef ou, selon certains spécialistes, avaient déjà reçu une directive claire de la part de Young.

Massacre de Mountain Meadows

Les principaux chefs de la milice, Isaac C. Haight (1813-1886) et William H. Dame (1819-1884), convinrent avec le conseil d'envoyer un messager à Young avant d'agir, mais Haight fit alors savoir à l'un de ses officiers de milice, John D. Lee (1812-1877), qu'il devait se rendre à Cedar City. Lee obéit aux ordres, se présenta à Haight et, selon les aveux de Lee en 1877:

Haight m'a tout raconté sur le train d'émigrants... qu'il s'agissait d'un groupe d'hommes brutaux et violents. Qu'ils avaient, en traversant l'Utah, été très injurieux envers tous les mormons qu'ils avaient rencontrés. Qu'ils avaient insulté, outragé et violenté de nombreuses femmes mormones. Que les abus commis par les émigrants pendant leur voyage de Provo à Cedar City avaient été constants et scandaleux... qu'ils avaient empoisonné l'eau, de sorte que tous les gens et les animaux qui avaient bu de l'eau étaient tombés malades.

(225)

Lee dit aussi qu'il avait demandé à Haight en vertu de quelle autorité il agissait en disant ces choses à Lee et en ordonnant une attaque contre le train de chariots. Selon Lee, Haight aurait répondu: "C'est la volonté de tous ceux qui détiennent l'autorité", laissant entendre à Lee que Brigham Young lui-même approuvait l'action (Lee, 226). Lee mit alors le plan à exécution.

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Isaac C. Haight
Isaac C. Haight
Unknown Photographer (CC BY-NC-SA)

Les tentatives pour amener les Paiutes à s'opposer aux émigrants ayant été abandonnées, les membres de la milice mormone se déguisèrent en Paiutes et enrôlèrent de véritables citoyens de cette nation en leur promettant une partie du butin du riche groupe Baker-Fancher.

Le 7 septembre, ils attaquèrent le train de chariots qui était au repos à Mountain Meadows. Le groupe Baker-Fancher mit ses chariots en cercle, creusa rapidement des tranchées défensives et riposta. Sept de leurs membres furent tués le 7 septembre et seize autres furent blessés. Le groupe Baker-Fancher résista à l'attaque pendant cinq jours avant de commencer à manquer de munitions, de nourriture et d'eau.

Au fur et à mesure que le siège se prolongeait, les dirigeants de la Légion de Nauvoo se rendirent compte qu'il serait impossible de permettre à l'un des membres du groupe Baker-Fancher de survivre, car ils avaient, à ce moment-là, reconnu des Blancs parmi les attaquants, et un rapport faisant état de mormons armés attaquant un train de chariots amènerait certainement davantage de troupes américaines dans la région. Le 11 septembre, John D. Lee s'approcha du train de chariots sous un drapeau de trêve avec quelques autres personnes et offrit aux gens un passage sûr vers Cedar City, à condition qu'ils remettent leurs armes et leur bétail aux Paiute, qui, disait-il, avaient été leurs agresseurs. N'ayant pas d'autre choix, les Baker-Fancher acceptèrent, déposèrent leurs armes et abandonnèrent la sécurité de leurs chariots.

Mountain Meadows Massacre Site in 2010
Site du massacre de Mountain Meadows en 2010
Mangoman88 (CC BY-SA)

Le groupe fut divisé entre les hommes adultes, escortés par un garde armé, et les femmes et les enfants. À un signal donné (parfois cité comme Do Your Duty! ou Faites votre devoir!), la milice mormone abattit tous les hommes. Les femmes et les enfants furent ensuite tués à l'aide de fusils, de couteaux et de tomahawks. Le chercheur Will Bagley décrit le massacre:

Le major John Higbee [de la milice de Nauvoo] conduisit les hommes vers "un espace ouvert et lisse à l'ouest de la route et une zone de broussailles de chênes à l'est". Higbee tira un coup de feu et donna l'ordre crucial: "Halte! Faites votre devoir!". Les femmes et les enfants "furent rattrapés par les Indiens, parmi lesquels se trouvaient des mormons déguisés". Les Saints peints et les Paiute poussaient des "cris hideux, semblables à ceux de démons" lorsqu'ils "se précipitaient pour tuer leurs victimes sans défense"... Nancy Huff, âgée de quatre ans, se souvient: "J'ai vu ma mère recevoir une balle dans le front et tomber raide morte. Les femmes et les enfants criaient et s'accrochaient les uns aux autres. Certaines jeunes femmes ont supplié les assassins de ne pas les tuer après qu'ils se furent précipités sur nous, mais ils n'ont eu aucune pitié pour elles, leur assénant des coups de matraque et leur arrachant la cervelle.

(146-147)

17 enfants de moins de six ans furent épargnés, car ils étaient considérés comme trop jeunes pour raconter ce qu'ils avaient vu. Les corps furent enterrés à la hâte dans des fosses peu profondes, et le bétail et les biens du groupe Baker-Fancher furent emportés par les assaillants, puis vendus à d'autres mormons. Les 17 enfants furent confiés à des familles mormones qui, selon certains rapports, semblent les avoir maltraités.

Conséquences et enquête

Tous les participants au massacre prêtèrent serment de garder le secret, mais, comme le note l'universitaire Sally Denton, la mort de 120 émigrants et le pillage de leur convoi ne pouvaient se passer d'une explication:

Après coup, les dirigeants mormons étaient très incertains de la manière dont le crime serait perçu, tant par le monde païen que par les mormons eux-mêmes, malgré les efforts déployés précédemment pour diaboliser le groupe Fancher-Baker. La hiérarchie de l'Église devait désormais redoubler d'efforts pour fustiger les Indiens Paiute, en établissant un motif clair pour lequel on pouvait dire qu'ils avaient perpétré le crime. À cette fin, le mythe des "sources empoisonnées" fut alors inventé. (156)

Les mormons avaient déjà répandu des rumeurs selon lesquelles le groupe Baker-Fancher avait été hostile et provocateur à Salt Lake City (ce qui n'était absolument pas prouvé), et maintenant l'histoire que Haight aurait racontée à Lee à propos de l'eau empoisonnée qui rendait les mormons malades fut transformée en une nouvelle version d'un ruisseau empoisonné qui avait causé la mort de certains Indiens Pahvant, qui avaient ensuite vengé ces morts en attaquant. Le chef Kanosh (1821-1884) de la bande Pahvant de la nation Ute, qui entretenait des liens étroits avec la communauté mormone, rejeta catégoriquement cette histoire. Denton écrit:

L'histoire finit par être discréditée par les enquêteurs militaires et gouvernementaux, et rejetée par divers journalistes et historiens, mais les Mormons maintinrent cette fiction en vie avec ténacité. En effet, sans cette histoire de poison, la crédibilité de l'hostilité des Indiens à l'égard des émigrants disparaissait complètement, et avec elle le motif de l'atrocité. Les chefs indiens eux-mêmes nièrent toute implication avec autant de véhémence, affirmant que tous ceux qui avaient participé étaient des tueurs à gages et des mercenaires renégats à qui les Mormons avaient promis de les payer en vêtements, en armes et en bétail.

(156)

Brigham Young, qui aurait répondu au message de Cedar City en demandant de laisser le groupe Baker-Fancher tranquille (un message qui, s'il avait réellement été envoyé, était arrivé trop tard), lança une enquête sur l'incident; il en confia la responsabilité au chef mormon George A. Smith - celui-là même qui avait encouragé ses compatriotes mormons à ne pas commercer avec le groupe Baker-Fancher. En juin 1858, Smith conclut que le massacre de Mountain Meadows avait été l'œuvre d'Indiens Paiute qui avaient réagi à l'empoisonnement de leur eau par les émigrants.

Chief Kanosh
Chef Kanosh
Charles Roscoe Savage (Public Domain)

La guerre de l'Utah retarda toute enquête officielle des autorités américaines jusqu'en mai 1859, date de l'arrivée du major James Henry Carleton (1814-1873). Carleton conclut que les Mormons étaient responsables du massacre. Avec Jacob Forney, surintendant des affaires indiennes pour l'Utah, il fit en sorte que les 17 enfants gardés par les Mormons retrouvent leurs familles respectives restées dans l'Arkansas. Bagley écrit:

Les rapports sur l'état des enfants sauvés contrastent fortement. James Lynch affirme que les enfants "étaient dans un état des plus misérables et déplorables [...] avec peu ou pas de vêtements, couverts de crasse et de saleté, ils offraient un spectacle déchirant et misérable à l'extrême". James Carleton s'insurgea contre les "démons" qui "osèrent même se présenter et réclamer un paiement pour avoir maintenu ces petits à peine en vie" [mais] James Forney déclara: "Je suis persuadé que les enfants ont été bien traités lorsqu'ils étaient entre les mains de ces gens." (237)

Les rapports des enfants eux-mêmes variaient également, mais la seule constante était qu'ils pouvaient tous identifier les bijoux de leur mère portés par des femmes mormones, notamment les épouses de John D. Lee, et les chevaux de leur père dans les écuries mormones.

Des mandats d'arrêt furent lancés contre Isaac C. Haight, John Higbee et John D. Lee, mais tous fuirent le territoire, Lee se rendit en Arizona où il établit Lee's Ferry. La guerre de Sécession (1861-1865) empêcha de prendre d'autres mesures contre les auteurs du massacre, mais en 1871, Philip Klingensmith, l'un des participants au massacre, qui avait depuis quitté l'église, fournit aux autorités un témoignage oculaire de l'événement et accepta de témoigner devant le tribunal. Malgré cela, Haight, Higbee et les autres ne purent être retrouvés, et c'est ainsi que John D. Lee, facilement localisé à Lee's Ferry, fut le seul à être jugé, reconnu coupable et exécuté par un peloton d'exécution en 1877 sur le site du massacre de Mountain Meadows. Aucune des autres personnes impliquées ne fut jamais traduite en justice.

Memorial at Mountain Meadows Massacre Site
Mémorial sur le site du massacre de Mountain Meadows
Lankyrider (CC BY-SA)

Conclusion

Lors de son procès, John D. Lee déclara qu'il n'était qu'un bouc émissaire pour les autorités qui avaient ordonné l'attaque du train de chariots. L'Église rejeta cependant ses affirmations, soutenant que, quoi que Lee ait fait, il avait agi de son propre chef et avait obtenu l'aide des Paiute dans le massacre du groupe Baker-Fancher. L'universitaire Juanita Brooks écrit:

Il semble que les dirigeants de l'Église mormone, une fois qu'ils eurent pris position et mis en avant une histoire, estimèrent qu'ils devaient la maintenir, quelles qu'aient pu être les preuves du contraire. Dans leur souci de laisser pourrir l'affaire, ils n'avaient pas vu qu'elle ne pourrait jamais être définitivement réglée tant qu'elle ne serait pas acceptée comme n'importe quel autre incident historique, dans le seul but d'établir des faits.

(217)

Le 11 septembre 2007, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a finalement abandonné l'histoire officielle qu'elle racontait depuis 150 ans et a officiellement assumé la responsabilité du massacre de Mountain Meadows, en présentant des excuses aux descendants des jeunes survivants du groupe Baker-Fancher et aux Paiute qu'elle avait constamment tenté de rendre responsables du massacre.

En 2011, les descendants des survivants et les membres de l'Église se sont à nouveau réunis à l'occasion de la désignation de Mountain Meadows comme site historique national. Le site comprend plusieurs monuments en l'honneur de ceux qui y furent tués, dont le premier érigé par le major Carleton en 1859 sur la fosse commune de 34 des victimes du massacre de Mountain Meadows.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que le massacre de Mountain Meadows?

Le massacre de Mountain Meadows fut le massacre de 120 émigrants du train de chariots Baker-Fancher, le 11 septembre 1857, dans le territoire de l'Utah, par des miliciens mormons déguisés en Amérindiens Paiute. Il s'agit de l'événement le plus tristement célèbre des guerres de l'Utah de 1857-1858.

Quelle fut la cause du massacre de Mountain Meadows?

Le massacre de Mountain Meadows fut provoqué par de nombreux facteurs, notamment la persécution perçue des mormons par les non-mormons, les tensions accrues entre les mormons et le gouvernement américain (les guerres de l'Utah), et la crainte des mormons de voir des étrangers s'installer sur leur territoire.

Combien de personnes furent tuées lors du massacre de Mountain Meadows?

Environ 120 personnes du train de chariots Baker-Fancher furent tuées lors du massacre de Mountain Meadows. 17 enfants de moins de six ans furent épargnés car on pensait qu'ils ne se souviendraient pas des événements du 11 septembre 1857 et qu'ils ne pourraient donc en parler à personne.

Le massacre de Mountain Meadows est-il fidèlement dépeint dans American Primeval?

American Primeval prend une licence poétique en décrivant le massacre de Mountain Meadows, télescopant le siège de cinq jours en quelques minutes, mais la description des personnes impliquées et des tensions de la région, y compris l'incendie de Fort Bridger et la tentative des Mormons d'imputer le massacre aux Autochtones, est exacte.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2025, janvier 21). Massacre de Mountain Meadows [Mountain Meadows Massacre]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23923/massacre-de-mountain-meadows/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Massacre de Mountain Meadows." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 21, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-23923/massacre-de-mountain-meadows/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Massacre de Mountain Meadows." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 21 janv. 2025. Web. 25 janv. 2025.

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