Révolte de La Nouvelle-Orléans

Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 20 mars 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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1811 German Coast Uprising (by Unknown Artist, Public Domain)
Révolte de la Nouvelle Orléans de 1811
Unknown Artist (Public Domain)

La révolte de la Nouvelle-Orléans de 1811 (8-11 janvier 1811) fut la plus grande révolte d'esclaves de l'histoire des États-Unis. Elle impliqua entre 300 et 500 esclaves et Noirs libres dans les paroisses louisianaises de Saint-Jean-Baptiste, Saint-Charles et Jefferson, dans le territoire d'Orléans. La révolte fut brutalement réprimée par la milice, et les rapports officiels et militaires américains en minimisèrent l'ampleur.

Le territoire d'Orléans n'ayant été acquis que récemment par le gouvernement américain, en 1803, par le biais de l'achat de la Louisiane, il était encore considéré comme une région "frontalière" sujette à l'anarchie, et la révolte ne bénéficia donc pas de la même couverture médiatique que la rébellion de Gabriel (1800, Virginie), la conspiration de Denmark Vesey (1822, Caroline du Sud) ou la rébellion de Nat Turner (1831, Virginie), qui eurent lieu plus tard.

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Le soulèvement tire son nom anglais (German Coast Uprising) de la région située le long de la rive ouest du Mississippi (au nord de la Nouvelle-Orléans), connue par les habitants de l'époque sous le nom de "côte allemande", en raison de sa colonisation par des Allemands dans les années 1720. Il fut mené par Charles Deslondes (c. 1789-1811), qui était intendant dans la Woodland Plantation du colonel Manuel Andry.

Deslondes commença la révolte le 8 janvier à Woodland (c'est pourquoi le soulèvement est parfois appelé la rébellion d'Andry) et marcha ensuite vers la Nouvelle-Orléans (où il prévoyait de joindre sa bande à d'autres pour prendre la ville), détruisant des propriétés et rassemblant des armes et du matériel au fur et à mesure qu'il avançait. Le colonel Andry, qui avait survécu à l'attaque de sa maison, donna l'alerte et la révolte fut matée le 11 janvier.

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Bien qu'il s'agisse du plus grand soulèvement de l'histoire des États-Unis, la révolte de la Nouvelle-Orléans n'est pas aussi connue que les insurrections de Gabriel Prosser, Denmark Vesey et Nat Turner, en raison de sa répression brutale et de l'absence de couverture par les médias américains. La question de savoir si elle inspira les révoltes ultérieures de Vesey et Turner est débattue, de même que son effet sur le mouvement abolitionniste des États du nord des États-Unis.

Contexte

Les deux premiers Africains réduits en esclavage avaient été amenés dans la région en 1708, alors qu'elle était sous le contrôle de la France. L'importation d'esclaves d'Afrique de l'Ouest ayant augmenté, en 1721, la moitié de la population de la Nouvelle-Orléans était constituée d'esclaves noirs. Après l'acquisition de la région par les États-Unis en 1803, les abolitionnistes réclamèrent des restrictions à la traite des esclaves en Louisiane, mais le boom du sucre le long du fleuve Mississippi dans le territoire (qui donna naissance aux grandes plantations de canne à sucre) nécessitait une main-d'œuvre importante, assurée par le travail des esclaves.

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Au fur et à mesure que la population noire augmentait, la crainte d'un soulèvement des esclaves de la part de la population blanche augmentait également.

Pendant et après la révolution haïtienne (1791-1804), les plantations de canne à sucre se multiplièrent, nécessitant davantage d'esclaves, et, dans le même temps, des Noirs libres fuyant la violence en Haïti arrivèrent à la Nouvelle-Orléans. Au fur et à mesure que la population noire augmentait, la crainte d'un soulèvement des esclaves de la part de la population blanche augmentait également, mais comme les propriétaires d'esclaves contrôlaient étroitement la communauté asservie - par des lois et des politiques de la personne dans les plantations - ils semblent avoir eu l'impression de maîtriser la situation et que tout allait bien.

Charles Deslondes était l'un des nombreux esclaves, qui étaient plus de 25 000 en 1811, à penser différemment. Charles était né de la propriété d'un certain Jacques Deslondes vers 1789 et fut loué au colonel Andry quelque temps après 1793 (date de la mort de Jacques) par Mme Deslondes, la veuve de Jacques. En 1811, il était intendant sur la plantation d'Andry.

Andry Woodland Plantation
La Woodland Plantation de Manuel Andry
Infrogmation of New Orleans (CC BY-SA)

On ne sait pas si Charles savait lire et écrire (ou s'il était un Noir libre), mais il connaissait la philosophie sous-jacente de la Révolution française (1789-1799) grâce aux prêches des abolitionnistes français itinérants, il était au courant de la Révolution haïtienne grâce aux rapports de l'afflux de Noirs libres et d'autres réfugiés, et il était également influencé par les idées de liberté et d'égalité qui avaient alimenté la Révolution américaine (1765-1789). Le 6 janvier 1811, il tint conseil avec au moins deux autres esclaves - Quamana Brown et Harry Kenner - pour lancer sa propre révolution.

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La révolte

Le 6 janvier, lorsqu'ils se réunirent, les plans avaient déjà été élaborés et mis en œuvre. Des témoignages ultérieurs montrent clairement que les esclaves de toute la zone étaient au courant de la révolte à venir et que beaucoup d'entre eux - mais pas tous - étaient prêts à s'y joindre. Le 8 janvier, Deslondes mena une attaque contre Andry dans son manoir, tuant le surveillant noir libre, Thomassin, et blessant grièvement le colonel Andry. Les premiers rapports affirment également que les rebelles auraient tué le fils d'Andry, bien que cela ait été contesté.

L'armée rebelle s'équipa d'uniformes provenant de la garde-robe d'Andry et certains s'armèrent de mousquets provenant de la maison, mais, au fur et à mesure qu'ils avançaient, la plupart portaient des outils agricoles tels que des haches, des houes, des couteaux à canne (utilisés pour couper la canne à sucre), des piques et des fouets. Ils quittèrent la plantation d'Andry pour rejoindre celle de ses voisins, les Deslondes, et plus d'esclaves encore vinrent gonfler leurs rangs.

Old Cane Knife
Vieux couteau à canne
Infrogmation of New Orleans (CC BY-SA)

Lorsqu'ils atteignirent la plantation de James Brown (maître de Quamana), ils furent rejoints par l'esclave Kook, dont le nom serait plus tard parmi les plus cités, après celui de Charles Deslondes, en tant que chef de la révolte. Kook tua le planteur blanc François Trépagnier et mit le feu aux maisons pendant qu'ils marchaient vers le sud.

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Entre-temps, Andry avait survécu à l'attaque et avait donné l'alerte, mobilisant la milice locale et envoyant un message au gouverneur William C. C. Claiborne (c. 1773-1817). Le 9 janvier, Claiborne déploya la milice de La Nouvelle-Orléans ainsi que des détachements de l'armée régulière et de la marine pour faire face aux esclaves avant qu'ils n'atteignent la ville.

On estime que l'armée rebelle comptait alors entre 200 et 500 hommes et femmes, organisés en unités dotées chacune d'un commandant à cheval. Dans l'après-midi du 9, ils atteignirent la plantation Fortier où ils campèrent. Les forces de la Nouvelle-Orléans arrivèrent près de la plantation Fortier cette nuit-là et prévoyaient d'attaquer, mais Deslondes fut prévenu et se replia vers le nord.

Le 10, près de la plantation de Bernoudy, ils furent accueillis par des miliciens lourdement armés sous les ordres du colonel Andry et d'un certain Charles Perret, et furent dispersés. Environ 45 des rebelles de Deslondes furent tués lors de l'attaque initiale et, faute de puissance de feu, les autres s'enfuirent dans les champs et les marécages environnants. Tout au long de la journée du 10, la milice traqua les rebelles et, le 11, captura Charles Deslondes, mettant ainsi fin à la révolte.

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Suites et retombées

Deslondes ne fut pas jugé. on lui coupa les mains et il reçut plusieurs balles dans les deux jambes avant d'être brûlé vif.

Deslondes ne fut pas jugé. On lui coupa les mains et il reçut plusieurs balles dans les deux jambes avant d'être brûlé vif. Tout esclave surpris en train de s'enfuir fut tué, décapité et la tête placée sur une pique ensuite dressée le long de la route entre la Nouvelle-Orléans et la plantation d'Andry, sur une distance de 96 km (60 miles), en guise d'avertissement pour les autres.

Il y a une certaine confusion dans les archives quant aux victimes, car les premiers rapports affirment que le fils d'Andry aurait été tué, mais son fils Gilbert était en fait mort peu de temps avant le début de la révolte. Il aurait pu avoir un autre fils, bien sûr, qui aurait été confondu avec Gilbert. Le décompte officiel des morts blancs fut de deux, tandis que les morts noirs auraient été au nombre de 95, ce qui est considéré comme faible. Il est probable que beaucoup plus de rebelles de la bande de Deslondes aient été tués après leur dispersion le 10 et au cours de la chasse qui dura jusqu'au 11.

Comme indiqué, les premiers rapports qualifièrent l'armée d'esclaves de "bandits" et de "brigands" et, bien que l'expression "insurrection des esclaves" ait été utilisée dans certains d'entre eux, la suppression de la nature réelle de la révolte commença dès qu'elle fut réprimée. Les documents officiels du tribunal font référence au "soulèvement des esclaves" et la correspondance entre Claiborne et le président Thomas Jefferson fait de même, mais il semble qu'aucune publication blanche n'ait voulu parler de la bonne organisation de la révolte, depuis l'attaque initiale d'Andry jusqu'à la marche disciplinée vers le sud au rythme des tambours.

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Memorial to the 1811 German Coast Uprising
Mémorial de la Révolte de la Nouvelle Orléans
Cupreous (CC BY-NC-SA)

Il semble également évident que personne ne souhaitait attirer l'attention sur la brutalité utilisée pour réprimer la révolte, qui fut donc redéfinie comme le soulèvement d'un groupe de bandits uniquement intéressés par le pillage et la destruction, au lieu d'une armée d'esclaves cherchant à s'affranchir. Le spécialiste Daniel Rasmussen écrit:

En raison de cette brutalité et d'une croyance commune en l'importance d'une forme spécifique de développement politique et économique, ces fonctionnaires et propriétaires d'esclaves ont cherché à faire disparaître cet important soulèvement des livres d'histoire - à rejeter les actions audacieuses de l'armée d'esclaves comme étant hors de propos et insignifiantes. Ils y sont parvenus. Ce faisant, ils ont jeté les bases de l'un des plus remarquables moments d'amnésie historique de notre mémoire nationale. Alors que Nat Turner et John Brown sont devenus des noms familiers, Kook et Quamana, Harry Kenner et Charles Deslondes ont à peine mérité une note de bas de page dans l'histoire américaine.

(2)

Les sources primaires suivantes confirment l'affirmation de Rasmussen: le compte rendu du journal et le résumé du procès de 1811 minimisent l'événement réel, favorisant l'interprétation d'"attaque de brigands" et d'événement de peu d'importance ce qui était en fait une insurrection d'esclaves majeure.

Texte

Les textes ci-dessous sont une traduction de sources primaires extraites de The Complete Records of the Charles Deslondes Revolt, compilé par Joseph E. Holloway sur le site The Slave Rebellion.

Jeudi 17 janvier 1811: The Louisiana Gazette and New Orleans Advertiser :

Il est très difficile d'obtenir quoi que ce soit qui ressemble à une déclaration correcte des dommages causés par les bandits sur la côte. Ils ont commencé leurs déprédations dans la nuit du 8 au 9 chez M. Andry, tuant le jeune M. Andry et blessant le vieux monsieur. Après s'être emparés d'armes publiques, de magasins d'alcool et s'être enivrés à moitié, ils ont descendu la côte de plantation en plantation, pillant et détruisant les biens sur leur passage; les habitants ont généralement réussi à s'échapper et les bandits ont continué leur marche jusqu'à 4 heures de l'après-midi du mercredi, lorsqu'ils sont arrivés à la plantation de M. Cadit Fortier. Là, ils ont fait une halte (après avoir fait plus de trois lieues) et ont commencé à tuer des volailles, à faire la cuisine, à manger, à boire et à causer des troubles.

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Lorsque l'alarme a atteint la ville, une grande confusion s'est manifestée - des corps de milice non réguliers, sans ordre ni discipline; cependant, de nombreuses personnes se sont montrées très disposées à se rendre utile. Les citoyens les plus actifs se sont armés et, environ une heure après la troisième alarme (bien que le temps ait été extrêmement mauvais), ont commencé leur marche. Leur force ne dépassait pas trente hommes, montés sur des chevaux acceptables, mais ils ont été sans cesse renforcés à mesure qu'ils progressaient le long de la côte. Pendant deux ou trois lieues, la route était encombrée de voitures et de chariots remplis de gens qui échappaient aux ravages des bandits nègres, à moitié nus, enfoncés dans la boue jusqu'aux genoux, avec de gros paquets sur la tête, et qui se dirigeaient vers la ville.

Les récits que nous avons reçus étaient variés. La peur et la panique se sont emparées de ceux qui s'échappaient. Il n'était pas possible d'estimer la force des brigands. Certains disaient qu'ils étaient au nombre de 500 et que la moitié d'entre eux étaient armés de mousquets et de fusils et les autres de [?]bres et de couteaux de canne.

Lorsque nous sommes arrivés à une lieue de chez M. Fortier, où les bandits festoyaient, nous étions près de cent, mais mal armés et mal équipés. Le major Darrington, de l'infanterie américaine, a été nommé notre commandant, mais ce n'était qu'un nom, car il était résolument d'avis que nous ne devions pas attaquer l'ennemi avec la petite force dont nous disposions avant le lever du jour.

Le major a donné l'ordre de se préparer à l'action (il était environ huit heures du soir) et au moment où tout était prêt pour l'attaque, le général Hampton est arrivé et a décidé de ne pas les attaquer jusqu'à ce que l'infanterie puisse être amenée.

Ceci ne fut pas possible malgré tous les efforts déployés jusqu'à 4 heures du matin. Les nuages s'étaient dispersés, le clair de lune était clair et il faisait excessivement froid; les armes des troupes américaines scintillaient dans les rayons de lune et ont dû causer notre découverte par les brigands; car peu après que l'infanterie se fut retirée pour les prendre à revers, ils ont sonné une cloche d'alarme et, avec un degré de silence extraordinaire pour une telle populace, ont commencé leur retraite en remontant la rivière.

Lorsque nous avons pris possession du terrain où les brigands avaient commis leurs ravages toute la nuit, nos troupes et nos chevaux étaient tellement épuisés que nous n'avons pas pu poursuivre les fugitifs; cependant, grâce à l'activité de la milice et à la promptitude du major Milton, la force régulière sous son commandement ce jour-là et le lendemain, tous les bandits ont été mis en déroute, tués, blessés et dispersés, et tout est redevenu calme.

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Dans cette triste affaire, seuls deux citoyens sont tombés aux mains des brigands et trois maisons d'habitation ont été brûlées; pas une seule sucrerie ou usine sucrière n'a été attaquée. Les pauvres bougres qui ont participé à ces déprédations ont payé pour leur crime - plus d'une centaine, pense-t-on généralement, ont été tués et pendus, et d'autres seront exécutés. Cette seule perte coûte cher aux planteurs et la plupart des [ ?] esclaves étaient concernés ou se sont joints aux pauvres mécréants trompés qui ont commencé les ravages.

Cette terrible leçon devrait frapper profondément le cœur des détenteurs d'esclaves et de ceux dont le devoir est de maintenir notre pays en état de défense; le temps n'est peut-être pas éloigné où nous serons appelés à lutter contre un ennemi plus redoutable que les bandits récemment réprimés. La doctrine de l'obéissance passive et de la non-résistance doit être et sera abandonnée. Si le sommeil de la paix avec le déshonneur peut être agréable à l'esprit sordide, il ne peut plus l'être. Que nos gouvernants sortent de leur léthargie et disent par des actes, et non par des faits, qu'ils sont dignes de leur fonction. Qu'ils remettent l'épée nationale à ceux qui savent l'apprécier.

Résumé des comptes-rendus des procès des personnes accusées d'avoir participé au soulèvement des esclaves du 9 janvier 1811:

Le soulèvement des esclaves qui s'est produit sur la côte allemande en janvier... À la lumière d'informations récemment découvertes dans les actes originaux de la paroisse de Saint-Charles. Parmi les documents relatifs au soulèvement, on trouve le résumé du juge sur les comptes-rendus du procès. La version de ce document par l'éditeur suit:

Aujourd'hui, 13 janvier de l'an de grâce 1811 et 35e année de l'indépendance américaine, à la requête de M. Alexandre Labranche, juge de paix, moi, Pierre Bauchet St. Martin, juge de la paroisse de Saint-Charles, pays des Allemands, reconnaissant le danger actuel qui menace la paroisse ainsi que le territoire, me suis transporté à la plantation de M. Jean-Noël Destrehan, y arrivant à quatre heures de l'après-midi, où j'ai trouvé le propriétaire, ainsi que M. Alexandre Labranche, juge de paix de la paroisse de Saint-Charles. Alexandre Labranche, juge de paix, et le Major Mason [sic] Milton, commandant un détachement de troupes de ligne, qui m'ont informé qu'il y avait sur la place de M. Destrehan un certain nombre d'esclaves rebelles, prisonniers attendant d'être jugés selon la loi et avec le plus court délai possible qu'il faut pour réprimer une révolte qui pourrait prendre un caractère féroce si les chefs et les principaux complices n'étaient pas promptement détruits.

Afin de satisfaire au vœu commun des citoyens du Pays, et de contribuer autant que nous le pourrons au bien public, j'ai constitué, moi juge, un tribunal composé de cinq propriétaires et de moi-même, conformément à la première section de l'acte portant détermination des peines à infliger pour les CRIMES ET MÉFAITS commis par les esclaves. Ledit tribunal doit procéder immédiatement à l'examen, à l'interrogatoire et à la condamnation des rebelles détenus sur la plantation de M. Destrehan.

Les membres composant le Tribunal sont Messieurs Jean-Noël Desehan [p. 18], Alexandre Labrache, Cabaret [Pierre-Mari Cabaret de Trepy], Adelard Fortier et Edemond Fortier qui ont tous prêté le serment prescrit à l'article quatre de la même loi.

Le Tribunal a appelé devant lui aujourd'hui, 13, les Nègres: Cupidon, appartenant aux frères Labranche; Dagobert, appartenant à M. Delhomme; et Harry, mulâtre, appartenant à MM. Kenner et Henderson, qui ont été successivement interrogés.

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Le Tribunal s'est assemblé le 14 et a appelé devant lui les nègres: Jean et Thomas, appartenant à M. Arnauld; Hepolite, appartenant à M. Erienne Tepagnier; Koock, appartenant à M. James Brown; Eugène et Charles, appartenant aux frères Labrache; Quamana et Robaine, appartenant à M. James Brown; Etienne, appartenant à M. Strax (sic) ; et Harry, appartenant à M. Kenner et Henderson, qui ont été successivement interrogés. Strax (sic); et Amar, appartenant à M. Delhomme; tous ont avoué et déclaré avoir pris une grande part à l'insurrection qui a éclaté le 9 de ce mois Ces rebelles ont témoigné les uns contre les autres, assassinat, incendie, pillage, etc, etc., etc.

Sur quoi le Tribunal, agissant conformément à l'autorité qui lui est conférée par la loi, et agissant sur le désir de satisfaire les désirs de l'individu susnommé. Ce jugement est maintenu aujourd'hui, 15 janvier, et sera exécuté le plus tôt possible par un détachement de milice qui conduira les condamnés à la plantation et le tribunal décrète que la sentence de mort sera exécutée sans aucun supplice préalable. Il décrète en outre que les têtes des exécutés seront coupées et placées au sommet d'un poteau sur le lieu où tout le monde pourra voir le châtiment infligé pour de tels crimes, ainsi que comme un terrible exemple pour tous ceux qui voudraient troubler la tranquillité publique à l'avenir.

Dans la séance du 14 janvier, le Tribunal a fait comparaître les nègres nommés Mingo, Simon, Perry et Iphraïm, appartenant à James Brown; Jacques, appartenant à M. Delhomme; Bausson, appartenant à MM. Kenner et Henderson; Gros Lindor et Petit Lindor, appartenant à Mme Destrehan. Ces neuf esclaves, dûment interrogés, ont été renvoyés car les charges retenues contre eux paraissent vagues et peu certaines.

Le Tribunal a aussi appelé devant lui, dans la même séance, les nègres Robert, Etienne et Sarra, appartenant au sieur Delhomme, qui ont été longuement interrogés, déclarés innocents et remis en liberté.

Fait au Pays des Allemands, paroisse de Saint-Charles, plantation du sieur Destrehan, le 15 janvier 1811, à 10 heures du matin.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que la révolte de la Nouvelle-Orléans?

La révolte de la Nouvelle-Orléans de 1811 fut la plus grande révolte d'esclaves de l'histoire des États-Unis. Elle se produisit du 8 au 11 janvier 1811 sur la "côte allemande" du fleuve Mississippi, dans la région de l'actuelle Louisiane, aux États-Unis.

Combien d'esclaves ont participé à la révolte de la Nouvelle-Orléans en 1811?

Entre 200 et 500 esclaves et Noirs libres ont participé à la révolte de la Nouvelle-Orléans en 1811.

Qui était le chef de la révolte de la Nouvelle-Orléans en 1811 ?

Le chef de la révolte de la Nouvelle-Orléans de 1811 était Charles Deslondes, qui avait été surveillant d'esclaves dans une plantation de sucre.

Comment le soulèvement de la révolte de la Nouvelle-Orléans de 1811 a-t-elle été réprimée?

La révolte de la Nouvelle-Orléans de 1811 fut brutalement réprimée par la dispersion des esclaves rebelles, la décapitation de ceux qui étaient pris sur le terrain, l'affichage de leurs têtes coupées le long d'un itinéraire de 96 km (60 miles) et la pendaison des autres.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2025, mars 20). Révolte de La Nouvelle-Orléans [1811 German Coast Uprising]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24233/revolte-de-la-nouvelle-orleans/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Révolte de La Nouvelle-Orléans." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 20, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24233/revolte-de-la-nouvelle-orleans/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Révolte de La Nouvelle-Orléans." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 20 mars 2025. Web. 28 mars 2025.

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