Titus Andronicus

Définition

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 07 avril 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Titus Andronicus and Lucius (by J. Coghlan, Public Domain)
Titus Andronicus et Lucius
J. Coghlan (Public Domain)

Titus Andronicus est la première tragédie de William Shakespeare (c. 1564-1616), probablement écrite entre 1589 et 1593, et jouée pour la première fois en 1594. Célèbre pour sa violence gratuite et ses personnages bidimensionnels, Titus Andronicus est très différente des autres œuvres de Shakespeare. En effet, bien qu'elle ait d'abord été très populaire auprès du public élisabéthain, elle est aujourd'hui considérée comme sa pièce la moins estimée.

Contexte

Malgré sa popularité initiale auprès des spectateurs du théâtre élisabéthain, Titus Andronicus est tenue en piètre estime depuis les années 1700 et reste généralement considéré comme la pire des pièces de Shakespeare. Samuel Johnson, écrivant au XVIIIe siècle, soutient que son utilisation de la violence barbare "peut difficilement être considéré comme tolérable par un quelconque auditoire", tandis que T. S. Eliot, écrivant deux siècles plus tard, la rejette entièrement comme "l'une des pièces les plus stupides et les moins inspirées jamais écrites" (Bloom 78; McDonald, 1213). Au fil des siècles, les spécialistes de la littérature ont été déconcertés par l'idée que l'auteur de Titus Andronicus ait pu être le même génie que celui qui a écrit des œuvres telles que Macbeth et Othello, et plusieurs ont même suggéré que Shakespeare ne serait en fait pas l'auteur de cette pièce. Cependant, la plupart des spécialistes modernes s'accordent à dire que Shakespeare a bel et bien écrit cette pièce et qu'elle a constitué une étape importante dans le développement de sa carrière. Comme l'explique le spécialiste de la littérature Harold Bloom, "[Titus Andronicus] n'a d'importance que parce que Shakespeare, hélas, l'a indubitablement écrite et, ce faisant, a en grande partie expurgé Marlowe et Kyd de son imagination" (86).

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Shakespeare espérait probablement imiter le succès de Marlowe et Kyd en écrivant sa propre tragédie de vengeance.

En faisant référence à Christopher Marlowe et Thomas Kyd, Bloom fait allusion à la classification de Titus Andronicus en tant que "tragédie de vengeance", un genre très en vogue au début des années 1590. En effet, Marlowe était connu pour des pièces de vengeance telles que Le Juif de Malte (vers 1589), tandis que la principale contribution de Kyd au genre, La Tragédie espagnole (vers 1587), était probablement la pièce la plus populaire à honorer la scène anglaise jusqu'à l'avènement de Hamlet (vers 1600). Jeune dramaturge cherchant à se faire un nom à Londres, Shakespeare espérait probablement imiter le succès de Marlowe et de Kyd en écrivant sa propre tragédie de vengeance, et l'influence de ces auteurs est clairement perceptible dans Titus Andronicus. Le méchant personnage de Shakespeare, Aaron le Maure, par exemple, semble avoir été étroitement modelé sur Barabas, le méchant antihéros du Juif de Malte de Marlowe. Bloom démontre les similitudes entre les deux personnages en juxtaposant leurs monologues respectifs, dans lesquels chaque personnage se délecte à commettre des actes mauvais pour le plaisir de faire le mal. Mais alors que le Barabas de Marlowe trouve du plaisir à épingler des messages de raillerie sur les cadavres d'hommes qui se sont pendus, l'Aaron de Shakespeare va plus loin et grave ses messages directement dans la chair d'hommes morts. Ainsi, Bloom affirme que Shakespeare avait créé un "monstre marlovien plus scandaleux que n'importe quel Marlowe" et qu'il l'avait donc surpassé (82). Titus Andronicus est donc digne d'intérêt, non pas nécessairement pour ses propres mérites, mais parce qu'il a permis à Shakespeare de maîtriser la tragédie de vengeance, d'être reconnu en tant que dramaturge et de dépasser l'influence de Marlowe et de Kyd.

William Shakespeare
William Shakespeare
Unknown Artist (Public Domain)

En allant voir une tragédie de vengeance, les spectateurs élisabéthains s'attendaient à une certaine quantité de sang, tout comme un spectateur de cinéma moderne s'attendrait à aller voir le dernier film d'horreur. Titus Andronicus leur en aurait certainement donné pour leur argent: parmi les atrocités commises au cours de la pièce, on compte 14 meurtres, plusieurs mutilations corporelles, un viol collectif, un enterrement vivant et un cas de cannibalisme. Nous venons à peine de rencontrer Titus Andronicus qu'il ordonne sans ménagement de sacrifier rituellement le fils aîné de la reine Tamora, peu avant d'assassiner son propre fils dans un accès de rage. À partir de ce moment, la violence s'exerce contre Titus et sa famille - Titus perd non seulement deux autres fils et une main, mais sa fille Lavinia est brutalement violée et mutilée. Sa vengeance finale semble sonner creux: après avoir cuisiné Démétrius et Chiron (les violeurs de Lavinia) en pâtés et les avoir servis à leur mère, Titus assassine Lavinia dans le cadre d'un crime d'honneur. Comme le note Bloom, "on a l'impression que la tourmentée Lavinia aurait dû avoir le choix" de sa propre mort (80). Outre le fait que de nombreux personnages sont bidimensionnels, Bloom affirme qu'ils n'ont aucune qualité rédemptrice, à la seule exception d'Aaron le Maure, dont la méchanceté est tellement exagérée qu'elle en devient drôle. En effet, le dialogue d'Aaron contient une grande partie des jeux de mots du spectacle, et c'est à lui que revient l'honneur de prononcer cette version shakespearienne de la blague "ta mère":

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DÉMÉTRIUS.–Misérable, qu'as-tu fait?

AARON.–Ce que tu ne peux défaire.

CHIRON.–Tu as perdu notre mère.

AARON.–Misérable, j'ai trouvé ta mère.

(4.2.73-76).

Enfin, il convient de noter que Titus Andronicus est la seule des pièces romaines de Shakespeare à ne pas être basée sur une source historique ou semi-historique. Il semble avoir puisé dans les pièces de Sénèque - en particulier Thyeste (vers 62 de notre ère) - qui ont inspiré la tendance des tragédies de vengeance élisabéthaines. Le moment où Atrée fait cuire les fils de Thyeste et les sert à leur père sans méfiance a été particulièrement déterminant pour le point culminant de la pièce de Shakespeare. En outre, Shakespeare s'est inspiré des Métamorphoses d'Ovide, faisant constamment référence à l'histoire tragique de Philomèle, violée par Térée. L'érudit Russ McDonald souligne que Shakespeare a probablement aussi été influencé par le paysage politique violent qui l'entourait et qui était, dans les années 1590, "un royaume obscur d'intrigues religieuses, de discussions sur la trahison, de tentatives d'assassinat et de sales tours joués par la police secrète de la reine" (1217). L'une des méthodes de punition pour avoir calomnié la reine consistait à avoir sa main coupée, ce qui se produit à plusieurs reprises dans Titus Andronicus; cela amène McDonald à soupçonner que Shakespeare se serait inspiré de son Angleterre contemporaine pour ce drame romain.

Banquet of Thyestes
Banquet de Thyeste
 Orlando Parentini (Public Domain)

Acte I

La pièce s'ouvre peu après la mort de l'empereur romain, dont les deux fils, Saturninus et Bassianus, se présentent devant les foules pour revendiquer le trône impérial. Saturninus fonde sa revendication sur son droit de fils aîné, tandis que Bassianus fait un plaidoyer émotionnel et rappelle au peuple sa vertu. Au milieu de leur dispute, Marcus Andronicus, tribun du peuple, annonce que son frère Titus vient de rentrer de dix ans de guerre contre les Goths et qu'il a déjà été proclamé empereur par les foules. Titus Andronicus, général et héros de guerre vieillissant mais puissamment bâti, entre alors en triomphe. Il est suivi de ses quatre fils vivants - Lucius, Quintus, Martius et Mutius - ses 21 autres fils ayant tous été tués sur le champ de bataille. Titus emmène également des prisonniers: Tamora, reine des Goths, est sa prisonnière, ainsi que ses trois fils, Alarbus, Demetrius et Chiron, et son amant, Aaron le Maure.

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Titus proclame sa victoire sur les Goths et déclare qu'Alarbus sera emmené et sacrifié rituellement en représailles de la mort de ses propres fils. Tamora supplie pour la vie de son fils aîné, mais les Romains n'écoutent pas, et les fils de Titus traînent Alarbus pour "couper ses membres, les entasser sur un bûcher, et les brûler en sacrifice" (1.1.129). Après avoir assouvi son désir de vengeance, Titus s'intéresse à la question de la succession. Il refuse de devenir empereur lui-même, déclarant qu'il est trop vieux, et soutient plutôt la revendication de Saturninus, estimant que le fils aîné doit hériter. Saturninus est reconnaissant de ce soutien et propose de lui rendre la pareille en épousant Lavinia, la fille chérie de Titus, offre que le général accepte. Bassianus, cependant, a déjà été fiancé à Lavinia et est amoureux d'elle. Plutôt que de la voir mariée à un autre homme, il l'enlève, avec l'aide des fils de Titus. Titus se lance à sa poursuite, mais il est bloqué par son plus jeune fils, Mutius. Dans un accès de rage, Titus tue Mutius pour son insolence et refuse même de le déposer dans le tombeau familial jusqu'à ce que ses autres fils n'intercèdent en faveur de leur frère.

Lavinia, the Daughter of Titus Andronicus
Lavinia, la fille de Titus Andronicus
John William Wright (Public Domain)

Saturninus, quant à lui, est embarrassé par toute cette débâcle. Croyant que Lavinia l'a délibérément dédaigné, il refuse de l'épouser et prend Tamora comme impératrice, qu'il épouse immédiatement. À ce moment-là, Bassianus et Lavinia, qui se sont eux aussi mariés à la hâte, font leur retour aux côtés des fils survivants de Titus, et Tamora demande à son nouveau mari de leur pardonner. Le prenant à part, elle lui explique en privé que ce pardon n'est qu'une façade et qu'elle détruira bientôt les Andronici pour se venger de la mort de son fils. Saturninus accepte et "pardonne" publiquement à Titus et à ses enfants leurs transgressions. En retour, Titus invite le nouvel empereur et l'impératrice à une chasse le lendemain matin. Tous les personnages partent, à l'exception d'Aaron le Maure, qui reste seul sur scène.

Actes II et III

Aaron, qui a gardé le silence jusqu'à présent, exprime sa joie que Tamora soit devenue impératrice; en tant qu'amant, cela lui ouvrira certainement de nouvelles opportunités. Ses pensées sont interrompues par les deux fils survivants de Tamora, Démétrius et Chiron, qui entrent en discutant ensemble. Ils prétendent tous deux être amoureux de Lavinia et se disputent pour savoir lequel d'entre eux mérite son amour. Aaron sent que ce n'est pas vraiment son amour qu'ils recherchent et suggère qu'au cours de la chasse du lendemain, les deux frères travaillent ensemble pour attraper Lavinia et la violer. Les garçons acceptent le plan et, lorsque le groupe de chasseurs se réunit le lendemain matin, Démétrius rappelle à son frère que "nous ne chassons pas, nous, avec des chevaux ni des chiens; mais nous espérons forcer une jolie biche." (2.2.26-27). Conformément au plan d'Aaron, Démétrius et Chiron poignardent Bassianus à mort et jettent son corps dans un fossé avant d'entraîner Lavinia dans la forêt pour la violer. Lorsqu'ils ont terminé, ils lui coupent les mains et lui arrachent la langue afin qu'elle ne puisse pas identifier ses agresseurs.

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Tamora, Lavinia, Demetrius, and Chiron
Tamora, Lavinia, Démétrius et Chiron
Samuel Woodforde (Public Domain)

Pendant ce temps, deux des fils restants de Titus - Quintus et Martius - tombent sur le cadavre de Bassianus. Ils sont découverts ici par le groupe de l'empereur et sont arrêtés pour le meurtre, car Aaron a falsifié une lettre les impliquant dans la mort de Bassianus. Peu après, Lavinia, qui n'a ni langue ni main, est trouvée par son oncle Marcus en train d'errer dans les champs. Après avoir compris ce qui s'est passé, Marcus prononce un long monologue dans lequel il se lamente sur le sort de Lavinia, un monologue qui est devenu célèbre pour sa combinaison de langage poétique et d'images horribles:

Hélas! un ruisseau cramoisi de sang fumant comme une source bouillante et agitée par le vent sort et tombe entre tes deux lèvres de rose, va et revient avec le souffle de ta respiration. Sûrement quelque nouveau Térée a profané ta fleur, et, pour t'empêcher de découvrir son forfait, t'a coupé la langue... Ah! si le monstre avait vu ces mains de lis trembler, comme les feuilles du tremble, sur un luth, et faire frémir ses cordes de soie du plaisir d'en être caressées, il n'eût pu les toucher, au prix même de sa vie.

(2.4.22-37).

Marcus décide d'emmener Lavinia à son père, même si la vue de celle-ci le détruira sûrement. En effet, Titus a supplié pour la vie de Quintus et Martius, qui ont été condamnés à mort. Les juges ont refusé d'écouter ses supplications, laissant Titus qui "raconte mes douleurs aux pierres; si elles ne peuvent répondre à mes plaintes, du moins sont-elles en quelque sorte meilleures que les tribuns" (3.1.37-39). À ce moment-là, Marcus entre avec Lavinia, et les membres de la famille pleurent tous ensemble sur le sort horrible qui lui a été réservé. Cette scène émouvante est interrompue par Aaron, qui apporte un message de l'empereur: Quintus et Martius seront graciés si Titus se repent de leurs péchés en se coupant une main. Titus accepte et demande à Aaron de lui couper la main. Mais après la sortie du Maure, un messager entre, portant les têtes coupées de Quintus et Martius - l'offre d'Aaron n'était pas réelle, mais simplement une autre ruse. Titus, qui n'a plus de larmes à verser, ne peut que rire. Il ordonne à son fils aîné - et désormais unique - Lucius de fuir Rome et de lever une armée de Goths pour lutter contre Tamora et Saturninus.

Aaron Cuts Off Titus' Hand
Aaron coupe la main de Titus
Hubert-François Gravelot (Public Domain)

Actes IV et V

Titus rentre chez lui avec Marcus, Lavinia et son petit-fils, le jeune Lucius. Le jeune garçon s'enfuit de Lavinia, croyant qu'elle est devenue folle - en réalité, elle essaie de s'emparer du livre qu'il porte, une copie des Métamorphoses d'Ovide. Lavinia tourne les pages jusqu'à l'histoire de Philomèle et Térée, révélant ainsi à son père qu'elle a été violée. Puis, tenant un bâton avec sa bouche et ses moignons, elle écrit les noms de ses agresseurs dans le sable :"Stuprum ("viol" en latin). Chiron. Démétrius" (4.1.78). Titus jure de se venger de Tamora et de ses enfants. Tamora, entre-temps, a donné naissance à un bébé - comme la couleur de peau du bébé sera la preuve évidente qu'elle a trompé Saturninus avec Aaron, elle veut faire tuer l'enfant. Refusant de se laisser faire, Aaron tue la nourrice et s'enfuit avec l'enfant, décidant de retourner chez les Goths et d'y élever le nourisson. Cette compassion soudaine pour son fils nouveau-né révèle une autre facette d'Aaron, qui n'avait jusqu'alors commis que des actes malveillants.

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Aaron the Moor, Demetrius and a Nurse and Child
Aaron le Maure, Démétrius et la nourrice avec l'enfant
Royal Shakespeare Company Collection (CC BY-NC-ND)

Titus et ses proches sortent et tirent des flèches autour desquelles sont attachées des pétitions énumérant les crimes de Saturninus. Saturninus est furieux d'apprendre cela et encore plus furieux d'apprendre que Lucius lève une armée de Goths - il sait que Lucius est plus populaire que lui et qu'il pourrait facilement le supplanter en tant qu'empereur. Tamora dit à son mari de ne pas s'inquiéter, promettant d'arranger les choses avec Titus "car je puis flatter sa vieillesse et l'endormir par des promesses dorées" (4.4.97-98). Croyant que Titus est fou, Tamora se rend auprès de lui déguisée en déesse Vengeance; Chiron et Démétrius l'accompagnent, déguisés en ses serviteurs Rapt et Meurtre. Tamora, sous les traits de la vengeance, promet de détruire les ennemis de Titus s'il invite Lucius à un banquet dans sa maison - elle espère ainsi semer la confusion parmi les Goths pendant l'absence de Lucius, les laissant sans chef. Titus accepte, mais seulement si la vengeance lui laisse ses assistants, le Rapt et le Meurtre. Après la sortie de Tamora, Titus et ses proches s'emparent de Chiron et de Démétrius et les ligotent. Lavinia tient un bassin entre ses moignons pour recueillir le sang tandis que Titus leur tranche la gorge, promettant:

...je mettrai vos os en poussière, j'en formerai une pâte avec votre sang, et de la pâte je ferai un pâté où je ferai entrer vos têtes odieuses; et je dirai à cette prostituée, votre exécrable mère, de dévorer, comme la terre, sa propre progéniture. Voilà le repas auquel je l'ai conviée, et voilà le mets dont elle se gorgera. (5.2.198-200).

Aaron, quant à lui, a été capturé par un soldat goth et est livré à Lucius dans son camp, avec son enfant. Lucius veut d'abord pendre l'enfant et forcer Aaron à le regarder mourir, mais le Maure proteste: si Lucius épargne l'enfant, il admettra tout ce qu'il a fait. Lorsque Lucius accepte, Aaron lui révèle non seulement la véritable nature du viol de Lavinia et du meurtre de Bassianus, mais aussi tous les autres maux qu'il a commis. Lorsque Lucius, choqué, lui demande s'il regrette ses actes odieux, Aaron répond qu'il regrette seulement de ne pas en avoir commis d'autres:

...et même en ce moment je maudis le jour (cependant je crois qu'il en est peu sur lesquels puisse tomber ma malédiction) où je n'aie fait quelque grand mal, comme de massacrer un homme ou de machiner sa mort, de violer une vierge ou d'imaginer le moyen d'y arriver, d'accuser quelque innocent ou de me parjurer moi-même, de semer une haine mortelle entre deux amis, de faire rompre le cou aux bestiaux des pauvres gens, d'incendier les granges et les meules de foin dans la nuit, et de dire aux propriétaires d'éteindre l'incendie avec leurs larmes: souvent j'ai exhumé les morts de leurs tombeaux, et j'ai placé leurs cadavres à la porte de leurs meilleurs amis lorsque leur douleur était presque oubliée, et sur leur peau, comme sur l'écorce d'un arbre, j'ai gravé avec mon couteau en lettres romaines: Que votre douleur ne meure pas quoique je sois mort. En un mot, j'ai fait mille choses horribles avec l'indifférence qu'un autre met à tuer une mouche; et rien ne me fait vraiment de la peine que la pensée de ne plus pouvoir en commettre dix mille autres.

(5.1.125-145).

Après qu'Aaron a fini de parler, Lucius affirme que la pendaison est un châtiment trop doux pour lui et ordonne qu'on le bâillonne. Il est ensuite informé du banquet et retourne dans la maison de son père, où Titus, déguisé en chef, se prépare à accueillir l'empereur et l'impératrice. Une fois la tarte servie, Titus demande à Saturninus s'il est juste qu'un père tue sa fille après l'avoir violée pour préserver son honneur. Une fois que l'empereur a convenu que c'était effectivement une bonne chose, Titus tue brusquement Lavinia en prononçant les mots suivants: "Meurs, meurs, Lavinia, et ta honte avec toi; et avec ta honte le chagrin de ton père!" (5.3.46-47). Titus révèle alors qu'il sait que Lavinia a été violée par Chiron et Démétrius; lorsque Saturninus demande qu'on lui amène les garçons, Titus répond qu'ils sont là, cuits dans les tartes qu'ils ont mangées. Puis, dans une succession rapide, Titus tue Tamora et est à son tour tué par Saturninus; Lucius intervient alors et tue l'empereur. La pièce se termine lorsque Lucius, proclamé nouvel empereur de Rome, décide d'enterrer Aaron jusqu'à la poitrine et de le laisser mourir de faim, et qu'il jette le cadavre de Tamora aux animaux.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que Titus Andronicus?

Titus Andronicus est l'une des premières tragédies de William Shakespeare, probablement écrite entre 1589 et 1593 et jouée pour la première fois en 1594.

Pourquoi la tragédie Titus Andronicus est-elle importante?

Selon des spécialistes comme Harold Bloom, la pièce Titus Andronicus a permis à William Shakespeare de dépasser l'influence de contemporains comme Christopher Marlowe et Thomas Kyd et de trouver son propre style.

Où se déroule Titus Andronicus?

La pièce Titus Andronicus se déroule dans la Rome antique, mais les personnages sont tous fictifs et c'est la seule des pièces romaines de Shakespeare qui ne soit pas basée sur des événements historiques ou semi-historiques.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2025, avril 07). Titus Andronicus [Titus Andronicus]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24286/titus-andronicus/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Titus Andronicus." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 07, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-24286/titus-andronicus/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Titus Andronicus." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 07 avril 2025, https://www.worldhistory.org/Titus_Andronicus/. Web. 21 avril 2025.

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