
James Ewell Brown Stuart (1833-1864), plus connu sous son acronyme Jeb Stuart, était un général de cavalerie confédéré pendant la guerre de Sécession (1861-1865). Connu pour son style vestimentaire tapageur et ses raids audacieux derrière les lignes de l'Union, Stuart fut considéré comme les "yeux et les oreilles" de l'armée confédérée du général Robert E. Lee, recueillant souvent de précieux renseignements. Sa carrière militaire s'acheva brutalement lorsqu'il fut mortellement blessé à la bataille de Yellow Tavern (11 mai 1864) et mourut un jour plus tard.
Jeunesse
Stuart vit le jour dans une famille ayant une longue tradition de service militaire. Son arrière-grand-père, Alexander Stuart, avait servi comme officier dans l'armée continentale pendant la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783) et avait combattu les Britanniques à la bataille de Guilford Court House. Son père, Archibald Stuart, avait continué à combattre les Britanniques, cette fois pendant la guerre de 1812 (1812-1815). Après avoir quitté l'armée, Archibald Stuart avait épousé Elizabeth Letcher Pannill et avait siégé une fois au Congrès avant de s'installer dans la plantation familiale de Laurel Hill, dans le comté de Patrick, en Virginie. C'est sur cette plantation que naquit "Jeb" Stuart le 6 février 1833, huitième d'une famille de onze enfants, et le plus jeune fils qui survivrait à l'enfance. Les Stuart étaient une famille de statut social élevé, mais pas particulièrement riche; néanmoins, ils utilisaient et exploitaient leurs esclaves pour maintenir leur plantation et leur position dans la société de Virginie.
Jeb Stuart passa la majeure partie de son enfance à la maison, éduqué par sa mère. En 1848, à l'âge de 15 ans, il s'inscrivit à l'Emory and Henry College et y étudia pendant trois ans. Stuart avait toujours rêvé de suivre les traces martiales de ses ancêtres, une ambition qui se réalisa en 1850, lorsqu'il fut admis à l'Académie militaire des États-Unis à West Point, dans l'État de New York. Il prit plaisir à la vie à l'académie; c'était un élève populaire que ses camarades cadets surnommaient affectueusement "Beauty", une plaisanterie ironique car il n'était pas perçu comme beau (Stuart se laissa pousser une longue barbe après la remise des diplômes pour cacher son "menton court et effacé", et ses amis furent forcés d'admettre que cela améliorait significativement son apparence). Il obtint son diplôme en 1854, se classant 13e d'une classe de 48 étudiants; dans la catégorie spécifique des "tactiques de cavalerie", il se classa dixième de sa classe.
Engagé en tant que sous-lieutenant dans l'armée américaine, Stuart fut affecté au régiment des fusils montés au Texas et passa les premiers mois de sa carrière militaire à combattre les Apaches. En 1855, il fut promu premier lieutenant et fut transféré au 1er régiment de cavalerie, stationné à Fort Leavenworth dans le Territoire du Kansas. C'est là qu'il rencontra Flora Cooke, la fille d'un colonel de cavalerie. Stuart fut immédiatement séduit; deux semaines seulement après l'avoir rencontrée, il écrivait à un cousin: "J'ai chevauché avec [une dame] presque tous les soirs possibles. Je ne m'attendais pas à tant de raffinement sur la frontière... Je suis sûr d'être marié avant d'avoir 23 ans" (cité dans Davis, 36). En effet, après une fréquentation éclair de seulement deux mois, Jeb et Flora se marièrent en novembre 1855, bien que la mort du père de Stuart les aient obligés à annuler la cérémonie de mariage élaborée qu'ils avaient prévue. Le couple aurait trois enfants: Flora Stuart (1857-1862), James Ewell Brown Stuart Jr (1860-1930) et Virginia Pelham Stuart (1863-1898). Ils avaient également deux esclaves, l'un hérité du père de Stuart, l'autre acheté.
Bleeding Kansas et Harper's Ferry
Alors que Stuart s'installait dans sa nouvelle vie d'homme marié, le chaos et les effusions de sang éclatèrent dans son pays d'adoption, le Kansas. Cette période de violence intense, connue sous le nom de Bleeding Kansas (Kansas sanglant, 1854-1859), fut déclenchée par la question de savoir si le Kansas serait admis dans l'Union en tant qu'État esclavagiste ou État libre. Les fraudes électorales, les passages à tabac et même les meurtres devinrent monnaie courante alors que la faction pro-esclavagiste (Border Ruffians) menait une guerre ouverte contre la faction anti-esclavagiste (Free Soilers); l'abolitionniste John Brown (1800-1859) se rendit tristement célèbre pendant cette période en massacrant des colons pro-esclavagistes. Les soldats américains comme Stuart s'efforcèrent de maintenir la paix alors que les deux factions se livraient constamment à des actes de violence en guise de représailles. Parallèlement, un conflit avait éclaté avec les Autochtones de la région. En effet, Stuart fut blessé à la poitrine lors d'une escarmouche avec les Cheyennes le 29 juillet 1857. La blessure n'était pas grave; comme il l'écrivit à Flora, "je me réjouis de vous informer que la blessure n'est pas considérée comme dangereuse, même si je risque d'être cloué au lit pendant des semaines" (cité dans Davis, 40).
En 1858, alors que la violence sur le territoire commençait enfin à s'apaiser, Stuart s'installa à Fort Riley avec Flora et leur fille qui venait de naître. Il y inventa une nouvelle pièce d'équipement pour la cavalerie, le crochet porte sabre, qui permettait aux cavaliers d'attacher plus facilement leur sabre à leur ceinture. En 1859, Stuart se rendit à Washington, D.C., dans l'espoir de vendre son invention au ministère de la Guerre. Il était encore dans la capitale lorsqu'il apprit le raid de John Brown sur Harpers Ferry (16-18 octobre 1859).
Brown, qui espérait provoquer une révolte des esclaves dans les États du Sud, s'était emparé de l'arsenal américain de Harpers Ferry ainsi que de plusieurs otages; lui et ses partisans étaient désormais encerclés par plusieurs citoyens armés et des miliciens locaux. Stuart se précipita à Harpers Ferry et se porta volontaire pour être l'aide de camp du colonel Robert E. Lee (1807-1870), qui avait pris le commandement des marines et des milices américaines qui encerclaient les pillards de Brown. Lee envoya Stuart remettre à Brown ses conditions de reddition; sous un drapeau blanc de trêve, Stuart s'entretint longtemps avec l'abolitionniste, qu'il reconnut comme "le vieil Osawatomie Brown, qui nous avait causé tant d'ennuis au Kansas" (cité dans Davis, 10). Lorsqu'il devint évident que Brown ne se rendrait pas, Stuart s'écarta et agita son chapeau, signal préétabli pour que les marines prennent d'assaut l'arsenal. Le combat se termina en trois minutes - Brown fut blessé, arrêté et pendu deux mois plus tard.
Association avec le Sud
À la fin de l'année 1860, les tensions autour de la question de l'esclavage, qui avaient conduit aux effusions de sang du Kansas et de Harpers Ferry, atteignirent leur point d'ébullition. La victoire du candidat républicain Abraham Lincoln (1809-1865) à l'élection présidentielle américaine de 1860 déclencha une vague de sécession des États du Sud esclavagistes. La Virginie fit sécession le 17 avril 1861 et Stuart, comme beaucoup de ses compatriotes sudistes, préféra la loyauté envers son État d'origine à la loyauté envers l'Union et démissionna de l'armée américaine le 3 mai. Quelques jours plus tard, il fut nommé lieutenant-colonel dans la nouvelle armée confédérée et reçut l'ordre de se présenter au général Thomas J. "Stonewall" Jackson (1824-1863) à Harpers Ferry. Jackson décela rapidement le potentiel du jeune officier et confia à Stuart le commandement du 1er régiment de cavalerie de Virginie, l'aidant ainsi à obtenir sa promotion au grade de colonel.
Stuart fit rapidement forte impression sur les hommes placés sous son commandement; l'un d'eux le décrit comme étant "d'une taille légèrement supérieure à la moyenne, large d'épaules et d'une carrure puissante, haut en couleur et les yeux bleu-gris capables de faire feu" (cité dans Davis, 54). Il était également connu pour s'habiller de manière ostentatoire, arborant souvent une cape grise bordée de rouge, une ceinture jaune et un chapeau noir incliné sur le côté avec un grand panache d'autruche. Cette ostentation n'avait d'égale que son audace au combat. Le 21 juillet 1861, lors de la première bataille de Bull Run (ou bataille de First Manassas), Stuart prit un régiment de zouaves de New York pour un régiment d'Alabama vêtu de la même façon. Croyant qu'il s'agissait de troupes amies sur le point de battre en retraite, Stuart galopa vers elles en criant: "Ne courez pas les gars, nous sommes là !". Lorsqu'il se rendit compte de son erreur, il était trop tard pour faire demi-tour - au lieu de cela, Stuart enfonça ses éperons dans le flanc de son cheval et mena ses troupes de cavalerie dans une charge folle, leurs sabres levés luisant sous le soleil d'été. Les zouaves paniquèrent et s'enfuirent, et très vite, l'ensemble de l'armée de l'Union rentra en courant à Washington. Pendant les jours qui suivirent, les journaux sensationnalistes du Nord publièrent des histoires sur la cavalerie confédérée du "cheval noir", attisant la peur autour de Stuart et de ses cavaliers. Le 24 septembre 1861, Stuart fut promu général de brigade pour son action à Bull Run.
L'année suivante, l'armée nordiste du Potomac lança la campagne de la péninsule (mars-juillet 1862), la première invasion à grande échelle de la Virginie par l'Union. Dirigées par le major général George B. McClellan (1826-1885), les troupes nordistes cherchaient à contourner l'armée sudiste et à s'emparer de la capitale confédérée, Richmond. Le 12 juin 1862, Stuart quitta Richmond avec 1 200 cavaliers et, au cours des trois jours suivants, contourna l'Armée du Potomac, recueillant des renseignements, du butin et 165 prisonniers. La "chevauchée de Stuart autour de McClellan" fournit au général Robert E. Lee les renseignements dont il avait besoin pour lancer une contre-offensive, ce qui aboutit à la victoire confédérée lors des batailles des sept jours (du 25 juin au 1er juillet 1862) et au repoussement de l'invasion de McClellan. L'incident fit de Stuart un héros pour le Sud et cimenta son image populaire de fringant cavalier sudiste - à son retour à Richmond, des pétales de rose furent jetés sur son passage par des foules en adoration. Il fut promu général de division et se vit confier le commandement du corps de cavalerie de l'armée de Lee, l'Armée de Virginie du Nord.
Le cavalier sudiste
Le 21 août 1862, Stuart faillit être capturé lors d'un raid de l'Union, au cours duquel il perdit son chapeau à plumes et sa cape. La nuit suivante, Stuart mena un raid de représailles contre le quartier général de l'Union à Catlett's Station. Sous le couvert de ce que Stuart appellerait "la nuit la plus noire que j'aie jamais connue", les raiders confédérés surprirent le camp ennemi, faisant 200 prisonniers, emportant un coffre de paie rempli de 350 000 dollars et un carnet de dépêches contenant des messages essentiels de l'Union. Stuart satisfit également son honneur en capturant la tente personnelle et l'uniforme complet du commandant de l'Union, le major général John Pope (1822-1892). Quelques jours plus tard, lors de la seconde bataille de Bull Run (ou bataille de Second Manassas ; 30-31 août 1862), la cavalerie de Stuart participa à un assaut massif de l'infanterie confédérée menée par le major général James Longstreet (1821-1904), et poursuivit les troupes fédérales en retraite.
Pendant l'invasion du Maryland par Lee, la division de Stuart effectua des reconnaissances et protégea l'armée sudiste contre les sondes de la cavalerie de l'Union, ce qui permit à Lee de concentrer son armée dans une position défensive derrière Antietam Creek. Après la bataille d'Antietam (17 septembre 1862), la plus sanglante de l'histoire américaine, Stuart couvrit l'armée de Lee qui se repliait en Virginie. Du 10 au 12 octobre, il contourna une seconde fois l'ensemble de l'armée de l'Union, parcourant 203 km en moins de 60 heures et capturant de nombreux chevaux ainsi que des provisions. Bien que la seconde "chevauchée autour de McClellan" de Stuart n'ait guère eu d'importance militaire, elle suffit à humilier McClellan et à remonter le moral de l'armée de Lee, encore meurtrie par l'échec de son invasion du Nord. Sous l'impulsion du président Lincoln, l'armée nordiste pénétra en Virginie et Stuart s'accrocha à plusieurs reprises avec la cavalerie de l'Union au début du mois de novembre. Le 6 novembre, il reçut un télégramme l'informant que sa fille Flora était morte de la fièvre typhoïde.
Ébranlé par la mort de son enfant, Stuart continua néanmoins d'accomplir des tâches vitales pour l'armée de Lee. Lors de la bataille de Fredericksburg (11-15 décembre 1862), sa cavalerie protégea le flanc de Stonewall Jackson. Puis, peu après Noël, il mena 1 800 cavaliers dans un nouveau raid contre les lignes de l'Union, capturant 250 prisonniers ainsi que des chevaux, des mules et des fournitures. Ses hommes se branchèrent sur les lignes télégraphiques, ce qui lui permit d'intercepter d'importants messages entre les commandants nordistes; Stuart en profita pour envoyer un télégramme personnel moqueur au Quartermaster-General (intendant général) de l'Union, lui demandant de "fournir de meilleurs mulets; ceux que vous avez fournis récemment sont vraiment médiocres" (cité dans Davis, 263). Lors de la bataille de Chancellorsville (30 avril - 6 mai 1863), les éclaireurs de Stuart découvrirent le flanc exposé de l'armée de l'Union, ce qui permit au corps de Jackson de mener une manœuvre de flanc dévastatrice qui réussit à écraser l'aile droite de l'armée nordiste. Lorsque Jackson fut mortellement blessé le 2 mai, Stuart se vit confier le commandement temporaire de son corps.
Brandy Station et Gettysburg
Le 5 juin 1863, alors qu'il bivouaquait à Brandy Station, en Virginie, Stuart passa en revue l'ensemble de ses troupes, dont 9 000 cavaliers et quatre batteries d'artillerie à cheval. Trois jours plus tard, il procéda à une seconde revue à grande échelle, ce qui amena certains de ses hommes à se plaindre qu'il perdait du temps et qu'il ne faisait rien d'autre qu'alimenter son ego. La revue fut remarquée par les éclaireurs de l'Union, qui craignaient qu'une telle concentration de cavaliers ne signifie que Stuart préparait un raid contre leurs lignes de ravitaillement. Ils décidèrent de frapper les premiers; le 9 juin 1863, le major général Alfred Pleasonton mena 8 000 cavaliers et 3 000 fantassins à l'assaut de la position de Stuart, prenant les Confédérés par surprise. La bataille de Brandy's Station qui s'ensuivit fut la plus grande bataille de cavalerie de la guerre. Bien que Pleasonton ait fini par se retirer après dix heures de combat, Stuart fut ébranlé par l'affrontement, et la bataille détruisit l'image d'invincibilité de la cavalerie sudiste.
Pour racheter sa fierté blessée, Stuart demanda à Lee la permission d'organiser un raid en direction de Washington, D.C. Bien que Lee l'ait approuvé à contrecœur, il était en train de planifier sa deuxième invasion du Nord et avait besoin des troupes de Stuart pour être ses "yeux et oreilles"; il ordonna donc à Stuart de rester en contact avec l'armée et de lui fournir des rapports de renseignements cohérents. Le 28 juin 1863, Stuart captura 125 chariots de ravitaillement de l'Union lors d'un raid près de Rockville, dans le Maryland. Plutôt que de les brûler, il choisit de les ramener à l'armée de Lee en tant que prise, ce qui réduisit considérablement sa mobilité. En conséquence, il ne fut pas en mesure de fournir à Lee de précieux renseignements dans les heures qui précédaient la bataille de Gettysburg (1-3 juillet 1863). Lorsqu'il rejoignit l'armée dans la soirée du 2 juillet, la bataille était déjà engagée et ses cavaliers ne furent pas d'un grand secours. Le 3 juillet, Stuart reçut l'ordre d'effectuer une manœuvre de flanc, mais il fut intercepté et repoussé par la cavalerie de l'Union commandée par le brigadier général George Armstrong Custer (1839-1876). La performance de Stuart à Gettysburg fait depuis toujours l'objet de critiques, certains lui attribuant même la responsabilité de la défaite confédérée.
Tout au long de l'hiver 1863-64, Stuart poursuivit ses missions de reconnaissance, bien que la cavalerie confédérée n'ait plus joui de la nette supériorité qu'elle avait autrefois. Cela était dû en partie à la perte de cavaliers vétérans, mais aussi au fait que l'Union occupait une grande partie de la région de Virginie occidentale, du Missouri et du Kentucky, où l'on pratiquait l'élevage de chevaux. L'accession du talentueux Philip H. Sheridan (1831-1888) au commandement de la cavalerie de l'Union entrava également la capacité de Stuart à se faufiler derrière les lignes ennemies. Lors de la bataille de la Wilderness (5-7 mai 1864), Stuart provoqua un combat avec la brigade de Custer, mieux armée, qui se solda par de lourdes pertes et lui valut une réprimande de Lee, qui lui demanda "d'épargner la cavalerie et de ne pas l'épuiser". Alors que l'armée de Virginie du Nord se retirait vers Spotsylvania Court House, la cavalerie de Stuart joua le rôle d'arrière-garde et mena plusieurs actions de retardement contre la cavalerie de l'Union.
Mort et héritage
Désormais, Sheridan était impatient de "se lancer en force contre le commandement de Stuart et de le fouetter". Il reçut l'autorisation du général en chef de l'Union, Ulysses S. Grant (1822-1885), de mener un raid contre les lignes de ravitaillement et de chemin de fer confédérées, dans l'espoir d'attirer Stuart dans un affrontement final. Le plan fonctionna: Stuart partit avec 3 000 hommes pour intercepter les 10 000 cavaliers de Sheridan. Ils s'affrontèrent lors de la bataille de Yellow Tavern (11 mai 1864), près d'une auberge abandonnée à 10 km au nord de Richmond, en Virginie. Après trois heures de combat, Stuart menait une contre-charge lorsqu'une balle de l'Union toucha son abdomen et ressortit à un centimètre à droite de sa colonne vertébrale. Stuart fut transporté à Richmond chez son beau-frère, le docteur Charles Bower, où il passa les heures suivantes dans une grande agonie. Il mourut à 19 h 38 le 12 mai 1864, à l'âge de 31 ans; ses derniers mots furent: "Je suis résigné ; que la volonté de Dieu soit faite."
Dans la mort, Stuart devint un martyr pour la Confédération, qui ne lui survivrait pas longtemps, puisque la guerre s'acheva pratiquement un an après sa mort. Au cours des décennies qui suivirent, il acquit un statut quasi légendaire de "chevalier errant" du Sud américain et de l'un des plus grands chefs de cavalerie de l'histoire des États-Unis. Les partisans du mouvement pseudo-historique de la "Cause perdue" se tournent encore vers lui pour tenter de blanchir les motivations des États confédérés d'Amérique et prétendre que la guerre n'avait rien à voir avec l'esclavage. Pourtant, il est important de se rappeler que, malgré son héroïsme et sa valeur sur le champ de bataille, Stuart était un esclavagiste qui s'est sciemment battu pour la préservation d'une société fondée sur le maintien et l'expansion de l'esclavage.