Élam

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Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 27 août 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais, grec, persan
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Ziggurat Consecrated to God Inshushinak at Choqa Zanbil (by Katarina Maruskinova, CC BY-NC-SA)
Ziggourat consacrée au dieu Inshushinak à Choqa Zanbil
Katarina Maruskinova (CC BY-NC-SA)

L'Élam était une région du Proche-Orient correspondant aux provinces actuelles d'Ilam et du Khouzistan, dans le sud de l'Iran (bien qu'elle comprenne également une partie du sud de l'Irak actuel), dont la civilisation s'étendit sur des milliers d'années, de 3200 à 539 avant notre ère.

Le nom vient de l'akkadien et du sumérien, qui signifient "hautes terres" ou "haut pays", tandis que les Élamites désignaient leur territoire sous le nom de Haltami (ou Haltamti), qui semble avoir la même signification. La Bible (Genèse 10:22) affirme que la région fut nommée en l'honneur d'Élam, fils de Sem, fils de Noé, mais cette affirmation n'a aucun fondement en dehors du récit biblique.

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Leur langue ne correspond à aucune autre et n'a pas encore été déchiffrée, de sorte que leur histoire ancienne provient de sources mésopotamiennes. Cela ne s'applique toutefois qu'à l'écriture linéaire élamite, car leur langue a été préservée dans l'écriture cunéiforme après leur contact avec les Sumériens.

L'origine des Élamites est considérée comme aussi mystérieuse que leur langue, mais il s'agit très probablement d'un peuple indigène du plateau iranien dont la culture commença à se développer au cours de la période mésopotamienne Obeïd (vers 5000-4100 avant notre ère). Leur civilisation a été divisée par les spécialistes en différentes périodes :

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  • période proto-élamite (c. 3200 - c. 2700 av. J.-C.)
  • période paléo-élamite (c. 2700 - c. 1600 av. J.-C.)
  • période medio-élamite (c. 1500 - c. 1100 av. J.-C.)
  • période néo-élamite (c. 1100 - c. 539 av. J.-C.)

La fin de la civilisation élamite correspondrait aux premières années de l'Empire perse achéménide (c. 550-330 av. J.-C.) après la conquête de la région par le premier roi achéménide Cyrus II (le Grand, r. c. 550-530 av. J.-C.), mais la culture élamite continua d'exercer une influence importante sur les Achéménides, comme en témoigne la langue écrite élamite (en écriture cunéiforme) utilisée comme l'une des trois langues de l'inscription de Behistun de Darius Ier (le Grand, r. 522-486 av. J.-C.). Le panthéon élamite semble avoir également influencé la religion perse ancienne avant l'établissement du zoroastrisme dans la région.

La plupart des documents anciens concernant l'Élam proviennent de textes akkadiens, sumériens et assyriens et de mentions périodiques dans la Bible. Selon l'inscription du roi néo-assyrien Assurbanipal (r. de 668 à 627 av. J.-C.), il conquit et détruisit les villes de l'Élam vers 647-646 av. J.-C., mais les preuves archéologiques ont prouvé que cette affirmation était exagérée, car les villes et la culture élamites perdurèrent par la suite.

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LES éLAMITES N'ONT JAMAIS ÉTÉ UN GROUPE ETHNIQUE COHÉSIF MAIS PLUTÔT UNE FÉDÉRATION DE PEUPLES DISPARATES VIVANT DANS UNE RÉGION SPÉCIFIQUE SOUS LA DIRECTION DE DIFFÉRENTES CITÉS.

Les Élamites n'ont jamais constitué un groupe ethnique cohérent, mais plutôt une fédération de peuples disparates vivant dans une région spécifique sous la direction de différentes villes telles que Awan, Anshan, Shimashki et Suse. Des artefacts, provenant principalement de Suse, témoignent de l'existence de relations commerciales étendues jusqu'en Inde, et les Élamites étaient le vecteur du commerce entre la Mésopotamie et tous les points de l'Est. L'Élam atteignit son apogée durant la période élamite moyenne, lorsqu'il étendit son pouvoir politique pour établir l'Empire élamite.

Parmi les rois les plus célèbres de l'Élam, citons Untash-Napirisha (r. d'environ. 1275 à 1240 av. J.-C.), qui construisit la ziggourat et le temple de Dur Untash (Chogha Zanbil) ainsi que plus de 50 autres structures, et Shutruk-Nahhunte (r. de 1184 à 1155 av. J.-C.), qui fonda l'éphémère Empire élamite. L'Élam déclina après s'être joint à la coalition des Mèdes, des Babyloniens et d'autres qui renversèrent l'empire néo-assyrien et qui éleva la Médie à la suprématie dans la région. La domination des Mèdes fut ensuite remplacée par les Perses sous Cyrus II et, par la suite, l'Élam continua à faire partie d'empires successifs jusqu'à la chute de l'empire sassanide en 651 de notre ère face aux Arabes musulmans.

La période proto-élamite

On sait peu de choses de la période dite proto-élamite, car son histoire est racontée dans une écriture linéaire non encore déchiffrée. L'écriture proto-élamite fut développée vers 3200 av. J.-C. et resta en usage continu jusqu'à environ 2700 av. J.-C., lorsque le contact avec Sumer introduisit l'écriture cunéiforme. Les détails de cette époque sont donc vagues. L'expert F. Vallat commente:

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L'histoire élamite reste largement fragmentaire. Les sources indigènes étant rares, les tentatives de reconstitution doivent s'appuyer essentiellement sur la documentation mésopotamienne. La plus grande partie des textes élamites connus a été retrouvée à Suse, une ville qui, depuis sa fondation vers 4000 av. J.-C., fut soumise à l'alternance de pouvoir mésopotamien et élamite. (Encyclopedia Iranica, 2)

D'après les artefacts trouvés à Suse (principalement) et ailleurs, les Élamites étaient déjà des artisans compétents à cette époque, créant des céramiques exceptionnelles et d'autres œuvres qui n'ont aucun rapport avec les États voisins. L'Élam entre dans l'histoire par le biais de textes historiques sumériens datant d'environ 2700 av. J.-C., qui relatent la toute première guerre documentée de l'histoire. Le roi sumérien Enemebaragesi de Kish vainquit les Élamites lors d'une bataille et ramena un riche butin de guerre à Sumer. Le récit de la victoire d'Enmebaragesi est donné dans la liste des rois sumériens et cette brève mention est le début de l'histoire connue des Élamites.

Proto-Elamite Tablets
Tablettes proto-élamites
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Période élamite ancienne

La culture élamite était déjà bien établie au début de la période élamite ancienne, mais elle fut pleinement développée par les maisons dynastiques qui régnèrent depuis Awan, Anshan et Suse, respectivement, à différents moments de cette ère. Bien qu'Awan et Anshan aient été autrefois considérées comme deux villes différentes, les spécialistes actuels pensent qu'Awan était simplement l'ancien nom de la ville royale qui devint ensuite Anshan. Comme pour presque tous les aspects de l'histoire élamite, les dates suivantes pour les dynasties sont approximatives:

Dynastie Awan (c. 2350-c. 2150 av. J.-C.) - la première maison dynastique historiquement attestée qui développa des contrats commerciaux préexistants avec les cités-états mésopotamiennes et d'autres plus à l'est. Sargon d'Akkad (r. de 2334 à 2279 av. J.-C.) conquit Awan pendant le règne du 8e roi, Luh-Ishan (r. c. 2300 av. J.-C.), et prit la ville de Suse. Les Akkadiens détinrent les deux villes royales et influencèrent la langue et la culture, favorisant l'utilisation de l'écriture cunéiforme dans la région, qui avait commencé avec les Sumériens. Le petit-fils de Sargon, Naram-Sin (r. de 2261 à 2224 av. J.-C.), conclut un traité de paix avec l'Élam après avoir réprimé les rébellions dans la région. Grâce à sa stèle de la Victoire, les chercheurs ont appris les noms de nombreux dieux et dirigeants élamites, ainsi que d'autres aspects de l'histoire élamite. Lorsque l'Empire akkadien tomba aux mains des Gutis (alias Gutéens), la dynastie Awan reprit le contrôle d'Awan et de Suse, mais s'effondra lorsque les Gutis envahirent leur région.

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Victory Stele of Naram-Sin
Stèle de la victoire de Naram-Sin
Jan van der Crabben (CC BY-NC-SA)

Dynastie Shimashki (c. 2200-1900 av. J.-C.) - surtout connue pour son conflit avec la ville sumérienne d'Ur pendant la période Ur III (2047-1750 av. J.-C.). Le roi d'Ur, Ur-Nammu (r. de 2047 à 2030 av. J.-C.) chassa les Gutis de Sumer, et ils furent ensuite conquis et chassés d'Élam par son fils Shulgi d'Ur (r. 2029-1982 av. J.-C.). Shulgi s'empara alors de Suse et établit une solide présence sumérienne dans la région, présence qui dura jusqu'au règne d'Ibbi-Sin (r. d'environ 2027-2004 av. J.-C.), lorsqu'une coalition d'Élamites et d'Amorites saccagea Ur et fit Ibbi-Sin prisonnier. Les Élamites mirent ainsi fin au contrôle sumérien dans la région, ce qui entraîna le déclin des Sumériens et leur disparition des archives historiques.

LES MONARQUES DE SUKKALMAH ÉTAIENT DES FAISEURS DE ROI ET ÉTAIENT RÉGULIÈREMENT SOLLICITÉS PAR LES MONARQUES MÉSOPOTAMIENS POUR LES AIDER DANS LEURS GUERRES.

Dynastie des Sukkalmah (c. 1970 - c. 1770 av. J.-C., également connue sous le nom de dynastie des Épartides) - cette dynastie, peut-être fondée par Eparti Ier (dates inconnues), établit le contrôle des Élamites sur Anshan et Suse et étendit le territoire à Sumer. Ils étaient si puissants et capables de mobiliser des armées si vastes et des ressources si considérables que les rois des cités-États de Mésopotamie, qui s'adressaient régulièrement à leurs confrères en les appelant "frère", saluaient les rois élamites de la dynastie Sukkalmah en les appelant "père" et se signaient "fils". Les monarques de Sukkalmah étaient des faiseurs de roi et étaient régulièrement sollicités par les monarques mésopotamiens pour les aider dans leurs guerres. Même Hammurabi de Babylone (r. 1792-1750 av. J.-C.) demanda leur aide dans sa conquête de la Mésopotamie, puis, une fois au pouvoir, se retourna contre l'Élam et l'attaqua, ajoutant la région à son empire.

Même si les détails de la culture élamite sont vagues durant cette période, il est clair que le commerce était solidement établi et lucratif. Les fouilles menées à Suse ont mis au jour des objets provenant d'Inde et de divers points de la Mésopotamie et du Levant. La religion se développa également à cette époque, avec des sites sacrés établis sur des montagnes, des collines et des bosquets sacrés. Certaines des divinités les plus importantes du panthéon étaient:

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  • Napirisha - Seigneur de la Terre et du peuple
  • Insushinak - Seigneur de Suse, juge des morts, protecteur des faibles.
  • Humban - Seigneur d'Anshan, gardien du roi (et de la famille royale), dieu du ciel.
  • Kiririsha - Épouse et compagne d'Insushinak et de Humban, mère des dieux, déesse mère.
  • Pinikir - Reine des cieux, déesse du ciel.
  • Nahhunte - Seigneur de la justice, dieu du commerce équitable et des contrats.
  • Simut - Dieu d'Élam et de tous les Élamites
  • Narundi - Déesse de la victoire
  • Ismekarab - Déesse du monde souterrain, entendeur/protecteur des serments.
  • Lamagal - (également appelé Lakamar) Déesse des morts et juge des âmes.

Ce ne sont là que dix des plus de 200 divinités qui étaient vénérées dans tout l'Élam. Les complexes de temples n'organisaient pas de services religieux mais étaient dédiés à l'entretien de la statue de la divinité. Un certain nombre de dieux mésopotamiens furent également incorporés au panthéon élamite, notamment Ea (Enki), Ninhursag, Nisaba, Shamash et les dieux correspondant au chaotique et belliqueux Nergal. La mort et la vie après la mort étaient une préoccupation majeure, comme en témoignent les prières et les inscriptions demandant un passage sûr vers l'au-delà, mais on ne sait pas exactement en quoi consistait la vie après la mort des Élamites. Cependant, compte tenu de la forte influence de la Mésopotamie sur cette culture, il est fort probable que leur vision de l'au-delà reflète celle de Sumer: un monde souterrain sombre et lugubre présidé par une divinité féminine où les âmes buvaient dans des flaques d'eau et mangeaient de la poussière.

Map of Sumer
Carte de Sumer
P L Kessler (Copyright)

La structure politique, attestée dans la période medio-élamite, commença à cette époque où les rois étaient légitimés par les dieux et leur élevaient des monuments et des complexes de temples en échange d'une force militaire, d'un règne prospère et de la santé continue de la famille royale. On a longtemps pensé que le neveu du roi était son successeur en raison des inscriptions concernant "le fils de la sœur du roi", mais on comprend aujourd'hui que cela faisait référence à la pratique du roi de féconder sa sœur afin de maintenir la lignée pure. Les fils succédaient donc aux pères et, dans le cas où il n'y avait pas de fils, un frère du roi montait sur le trône.

Période médio-élamite

La période médio-élamite est également définie par trois dynasties majeures et par un processus que les spécialistes appellent "l'élamisation" de la région (en particulier la zone septentrionale de la Susiane), c'est-à-dire l'élévation et la diffusion de la langue, de la culture et de la religion élamites du sud au nord. Le fait que les souverains de cette époque aient ressenti le besoin de s'engager dans cette politique met en évidence la nature disparate des groupes ethniques connus collectivement sous le nom d'"Élamites". On pense que cette "élamisation" consista à imposer la culture des dynasties dirigeantes aux populations, en particulier celles du nord de la Susiane. Comme pour l'ancienne période élamite, les dates des dynasties suivantes sont approximatives :

Dynastie des Kidinuides (c. 1500 - c. 1400 av. J.-C.) - fondée par le roi Kidinû, cette dynastie prit l'habitude d'abandonner le titre de royauté antérieur et d'adopter "roi d'Anshan et de Suse" dans sa correspondance et ses décrets, s'établissant ainsi comme souverains du nord et du sud de la région à partir des villes qui semblaient auparavant avoir alterné comme sièges du pouvoir. Les Kidinuides entamèrent le processus d'élamisation qui sera poursuivi par les autres.

Dynastie Igihalkid (c. 1400 - c. 1200 av. J.-C.) - surtout connue pour le grand roi Untash-Napirisha qui construisit le complexe de temples de Dur-Untash (Chogha Zanbil) et encouragea la tolérance religieuse et la diversité des cultes. Dur-Untash, élevé près de Suse, semble avoir été d'abord envisagé comme un temple au dieu patron de cette ville, Insushinak, mais la ziggourat primitive en son honneur fut démolie et une vision beaucoup plus grande prit sa place. Dur-Untash devint un centre religieux pour tous les dieux vénérés dans tout l'Élam, avec une grande ziggourat au centre entourée d'un complexe de hautes murailles renfermant des sites sacrés pour les dieux vénérés à Awan/Anshan, Suse, les cités-États mésopotamiennes et d'autres. Le complexe fut abandonné pour des raisons inconnues après la mort d'Untash-Napirisha.

Chogha Zanbil Ziggurat [East Side], Iran
Ziggourat de Chogha Zanbil (façade est), Iran
Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

Dynastie des Shutrukides (c. 1200 - c. 1100 av. J.-C.) - Reconnue comme la plus grande des dynasties medio-élamites, les Shutrukides établirent l'empire élamite qui s'étendait de l'Élam au sud de la Mésopotamie. Cet objectif fut atteint par leur plus grand roi, Shutruk-Nahhunte, qui s'engagea d'abord dans des projets de construction pour améliorer l'image d'Élam en tant que royaume fort et puissant, puis, avec ses fils, se lança dans une campagne de conquête. Il saccagea la ville sumérienne de Sippar et emporta la statue du dieu Marduk, patron de Babylone, qui était en "visite" à Sippar, et la ramèna à Suse. Il vainquit les Kassites qui contrôlaient Babylone et plaça son fils aîné sur le trône de Babylone. C'est au cours de cette même campagne que la stèle de la victoire de Naram-Sin fut apportée à Suse, ainsi que la stèle d'Hammurabi sur laquelle est inscrit son célèbre code de lois. Les Shutrukides poursuivirent leur expansion jusqu'à ce qu'ils ne soient arrêtés par les Assyriens au nord. Leur empire ne survit pas longtemps après le règne du plus jeune fils de Shutruk-Nahhunte, en raison des luttes intestines entre les frères pour le contrôle, des assassinats et du manque de gouvernance qui en résulta et qui conduisit au déclin.

Période néo-élamite (c. 1100 - c. 539 av. J.-C.)

On sait peu de choses de la première partie de cette époque, si ce n'est la poursuite des prises de pouvoir par divers membres de la famille royale. Les impressionnants artisans élamites continuaient à produire leurs œuvres qui, depuis l'époque de l'Ancienne Période, étaient influencées par les techniques sumériennes mais faisaient souvent preuve d'une bien plus grande habileté. Les archives écrites de l'Élam réapparaissent avec l'expansion de ce qu'on appelle l'empire néo-assyrien sous le règne d'Adad Nerari II (r. de 912 à 891 av. J.-C.), bien que l'Élam lui-même ait été relativement peu impliqué jusqu'aux campagnes du futur roi assyrien Tiglath Phalazar III (r. de 745 à 727 av. J.-C.), qui créa la première armée professionnelle permanente, approvisionnée et équipée grâce au commerce facilité par l'Élam.

L'Élam entra en conflit direct avec les Assyriens sous le règne de Sargon II (722-705 av. JC) lorsqu'il soutint le chef chaldéen Merodach-baladan (r. d'environ 722-710-703-702 av. J.-C.) dans sa tentative de libérer Babylone du contrôle assyrien. Ce conflit se poursuivrait sous le fils de Sargon II, Sennacherib (r. de 705 à 681 av. J.-C.), son fils et successeur Esarhaddon (r. de 681 à 669 av. J.-C.), et le dernier grand roi de l'empire néo-assyrien, Assurbanipal (r. de 668 à 627 av. J.-C.). Assurbanipal mit fin aux guerres en envahissant la région, en saccageant Suse et en détruisant les tombes des rois. Comme indiqué plus haut, les inscriptions d'Assurbanipal prétendent qu'il détruisit complètement l'Élam, mais ce ne fut pas le cas. Néanmoins, les preuves archéologiques confirment en grande partie ses dires, car aucune tombe royale n'a été trouvée et il n'y a pas de documents élamites pour cette période, ce qui, avec d'autres preuves, suggère la destruction généralisée dont se vante Assurbanipal.

Destruction of Susa
Destruction de Suse
Zereshk (GNU FDL)

Après la mort d'Assurbanipal, l'empire néo-assyrien commença à décliner et l'Élam se joignit à la coalition des Mèdes, des Babyloniens et d'autres pour mettre à sac les villes assyriennes en 612 avant notre ère. Les Mèdes, ainsi que d'autres peuples, dont les Perses, étaient présents sur le plateau iranien depuis le 3e millénaire avant notre ère et, au 1er millénaire av. J.-C., les Mèdes s'étaient unis sous la direction d'un chef connu sous le nom de Daiukku (alias Deioces, r. de 727 à 675 av. J.-C.). Le petit-fils de Daiukku, Cyaxare (r. de 625 à 585 av.JC), étendit le territoire mède et établit sa capitale à Anshan, plaçant l'Élam sous le contrôle des Mèdes. La partie méridionale de la région continua d'être désignée sous le nom d'Élam, tandis que le nord prit le nom de Susiane. Le roi perse Teispès (r. c. 640 av. J.-C.) établit son royaume à l'est de l'Élam à Persis (aujourd'hui Fars), mais les Perses restèrent un État vassal relativement petit, même sous leur roi Cambyse Ier (r. de 580 à 559 av. J.-C.), jusqu'à ce que le roi mède Astyage (r. de 585 à 550 av. J.-C.) ne soit renversé par le fils de Cambyse Ier, Cyrus le Grand, qui fonda l'Empire achéménide.

Conclusion

L'Élam fut absorbé par le nouvel empire en tant que l'une de ses provinces, mais il était hautement considéré par les Perses. Le troisième roi achéménide, Darius Ier, reconstruisit entièrement Suse et en fit l'une de ses capitales et districts administratifs. Selon l'expert F. Vallat:

Suse éclipsa les autres capitales, comme Anshan et Pasargades, à l'époque de Cyrus, et même Persépolis, fondée par Darius lui-même, et Ecbatane. Il est frappant, par exemple, que les fonctionnaires voyageant vers des destinations aussi lointaines que l'Égypte, l'Inde ou l'Arachosie partaient de Suse et revenaient à Suse, comme le confirment de nombreuses tablettes d'archives trouvées à Persépolis. De plus, ces documents étaient rédigés en élamite, comme si Darius avait souhaité faire appel à une classe de scribes appartenant à une administration déjà existante. (20)

Les dieux et les pratiques religieuses élamites furent conservés par les Perses, et leur langue, donnée en cunéiforme, continua à être utilisée. Leur artisanat fut également développé par les Perses et la culture élamite servit à préserver, puis à transmettre aux Achéménides l'artisanat et la culture mésopotamiens antérieurs.

La culture élamite fut maintenue intacte, à petite échelle, par l'État-nation de l'Élymaïde, sur le golfe Persique, qui exista entre 187 av. JC et 224 de notre ère, jusqu'à son absorption par l'Empire sassanide (224-661 de notre ère). Après la chute des Sassanides aux mains des Arabes musulmans en 651, la culture élamite fut adoptée par les conquérants, en tant que partie intégrante de la culture perse, et continua à exercer une influence considérable dans tout le Proche-Orient. L'Élam influença considérablement les débuts de la culture perse et, par conséquent, l'une des civilisations les plus impressionnantes et l'un des plus grands empires du monde antique, dont les grandes réalisations trouvent encore un écho de nos jours.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2020, août 27). Élam [Elam]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-275/elam/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Élam." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le août 27, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-275/elam/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Élam." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 27 août 2020. Web. 21 déc. 2024.

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