Rhodes

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Définition

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 19 mars 2013
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol, Turc
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Ancient Rhodes by Frantisek Kupka (by Tony Hisgett, CC BY-NC-SA)
Rhodes antique, par Frantisek Kupka
Tony Hisgett (CC BY-NC-SA)

Rhodes, avec une superficie de 1 400 km², est la plus grande île du groupe grec du Dodécanèse, située dans le sud-est de la mer Égée. L'île joua un rôle important dans les affaires de la Grèce et de la Méditerranée à l'âge du bronze, à l'époque archaïque et à l'époque classique, et fut particulièrement prospère à l'époque hellénistique. L'île était également célèbre dans l'Antiquité en tant que centre culturel et pour la statue du colosse de Rhodes, l'une des sept merveilles du monde antique.

Rhodes dans la mythologie

Dans la mythologie grecque, le nom de l'île provient de la nymphe Rhodé (alias Rhodos) qui donna naissance à sept fils au dieu du soleil Hélios, le patron de l'île. Trois petits-fils de cette progéniture étaient les héros des trois principales villes de l'île: Camiros, Ialysos et Lindos, qui portent leur nom. En l'honneur d'Hélios, des jeux panhelléniques, les Halieia, étaient organisés sur l'île tous les cinq ans, et chaque année un char et quatre chevaux (quadriga) étaient jetés à la mer en offrande au dieu (qui était censé chevaucher un tel char dans le ciel chaque jour).

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D'autres associations mythologiques avec les îles incluent la croyance que les Telchines avaient un atelier sur l'île. Il s'agirait d'une ancienne race semi-divine particulièrement douée pour le travail du métal. Hercule était également vénéré sur l'île en tant que fondateur de la première colonie. D'autres cultes importants étaient dédiés à Apollon, Zeus, Athéna et Dionysos, et pendant la période hellénistique, l'île adopta plusieurs cultes égyptiens comme ceux de Sarapis et d'Isis.

Rhodes devint un important centre de l'âge du bronze à partir du XVIe siècle avant notre ère, période pendant laquelle l'île était en contact étroit avec la civilisation minoenne.

Aperçu historique

L'île fut habitée pour la première fois au Néolithique, et les premiers vestiges concrets des premières civilisations se trouvent sur le site préhistorique de Trianda (Ialysos), sur la côte nord-ouest. Le site devint un important centre de l'âge du bronze à partir du 16e siècle avant J.-C., une période où l'île était en contact étroit avec la civilisation minoenne basée en Crète. Les preuves des liens commerciaux et culturels avec les Minoens comprennent des découvertes de poids de mesure crétois, d'écriture linéaire A, de poteries, de fresques et d'architecture.

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Bien que Trianda ait été détruite par des tremblements de terre et ensevelie sous les cendres de l'explosion volcanique de Théra à la fin de l'âge du bronze, le site fut réutilisé par la civilisation mycénienne (basée sur la Grèce continentale). Les Mycéniens établirent également d'autres colonies sur l'île à partir du 14e siècle avant notre ère. La présence de la culture mycénienne est attestée par des poteries et des tombes taillées dans la roche, souvent disposées en rangées et surmontées de grandes pierres de repère. Les dédicaces trouvées dans ces tombes, qui comprennent des objets en or, en argent et en verre, suggèrent un haut degré de prospérité à cette époque. La présence de scarabées égyptiens et de sceaux chypriotes témoigne du vaste réseau commercial que l'île avait établi et qu'elle allait cultiver au cours du millénaire suivant.

Après d'importantes inondations et la fin de la période mycénienne au milieu du 11e siècle avant J.-C., la colonisation grecque se poursuivit avec l'établissement des cités-états dirigées par des tyrans, à savoir Lindos (sud-est), Ialysos (nord) et Camiros (nord-est). Ces poleis ont elles-mêmes créé des colonies, par exemple Gela en Sicile et Phaselis en Lycie.

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L'île passa sous domination perse en 490 avant J.-C., mais à la fin du Ve siècle avant J.-C., Rhodes devint membre de la Ligue de Délos dirigée (et plus tard dominée) par Athènes. Cependant, l'île se révolta contre Athènes vers 412 av.t J.-C. et se rangea du côté de Sparte dans la guerre du Péloponnèse, une action qui fut suivie vers 408 avant J.-C. par la formation d'un État fédéral par les cités-États, probablement pour des raisons commerciales. Rhodes, à l'extrémité nord de l'île, fut choisie comme capitale du nouvel État.

Colossus of Rhodes
Colosse de Rhodes
Sidney Barclay (Public Domain)

La loyauté envers Sparte prit fin en 395 avant J.-C. lorsque la démocratie fut établie sur l'île. Brièvement membre de la deuxième confédération athénienne vers 378 avant J.-C., l'île se soumit au satrape carien Mausole, qui y stationna une garnison en 357 avant J.-C. La puissance étrangère suivante à s'imposer fut Alexandre le Grand qui établit une garnison macédonienne sur l'île; cependant, sous ses successeurs, Rhodes connut une nouvelle période de prospérité grâce à ses cinq ports et à sa position à proximité des villes nouvellement établies de la Méditerranée orientale. Démétrios Ier de Macédoine tenta de s'emparer de l'île vers 305 avant J.-C., mais finit par échouer après un siège d'un an. Les Rhodiens, pleins d'esprit d'entreprise, vendirent le matériel de siège de Démétrios et utilisèrent le produit de la vente pour construire une énorme statue de bronze de 33 mètres de haut à l'effigie de leur dieu protecteur, Hélios, le colosse de Rhodes, l'une des sept merveilles du monde antique. La statue, sculptée par Charès, originaire de Lindos, se dressait à l'entrée du port mais fut malheureusement renversée par un tremblement de terre en 228 ou 226 avant notre ère.

L'île resta indépendante et cultiva des liens commerciaux, notamment avec la dynastie ptolémaïque d'Égypte. En outre, la flotte navale de Rhodes assuma le rôle important de surveiller la mer Égée contre la piraterie, un problème d'autant plus préoccupant que des îles comme Kárpathos et Nísyros et la Pérée (une zone du continent oriental) étaient désormais sous le contrôle de Rhodes.

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Rhodes devint un allié de Rome dans les guerres contre Philippe V et Antiochos III et reçut en remerciement des territoires en Carie et en Lycie. Cependant, tous les Rhodiens ne soutenaient pas les relations amicales avec Rome et l'alliance n'était pas toujours pacifique. Les choses se gâtèrent lorsque la position commerciale dominante de Rhodes fut compromise par la décision romaine de faire de Délos, dans les Cyclades, un port franc en 167 avant Jésus-Christ. Assiégée par Mithridate VI en 88 av. J.-C. et mise à sac par Cassius Longinus en 43 av. J.-C., Rhodes cessa d'être une force politique majeure. Cependant, l'île jouissait toujours d'une certaine prospérité économique et elle continua d'avoir la réputation d'être un centre culturel important, notamment dans le domaine de la sculpture et de la philosophie (en particulier les stoïciens). Cicéron aussi étudia à Rhodes, poursuivant ainsi la tradition littéraire de l'île initiée par l'un de ses fils les plus célèbres, l'écrivain et poète Apollonios de Rhodes.

Rhodes Silver Didrachm
Didrachme en argent de Rhodes
Mark Cartwright (CC BY-NC-SA)

Les sites archéologiques

La ville de Rhodes, bien qu'elle ait été largement construite à des époques ultérieures, présente encore les vestiges de temples, de murs d'enceinte, d'un stade, d'un odéon et de constructions portuaires. Camiros n'a jamais eu d'acropole fortifiée ; néanmoins, des fouilles ont révélé un temple d'Athéna, des stoas, une agora et de nombreux vestiges d'habitations privées. Ialyssos présente des tombes mycéniennes, des temples à Athéna Polias et Zeus Polieus, et une maison-fontaine.

Le site archéologique le plus important de l'île est sans doute celui de Lindos, la capitale avant qu'elle ne soit transférée à Rhodes vers 408 avant notre ère. Un temple à Athéna Lindia fut construit sur l'acropole de la ville, selon la tradition, par Danaos en 1510 avant notre ère. Il fut remplacé par un nouveau temple dorique au 6e siècle avant J.-C., sous le règne du tyran Cléoboulos. Après que ce temple ait été détruit par un incendie, un autre temple fut reconstruit en 342 avant Jésus-Christ. Un grand propylon ou porte et un escalier monumental furent ajoutés au site sacré vers 300 avant notre ère. Au IIe siècle avant J.-C., une stoa hellénistique fut construite. Les vestiges du théâtre, qui comptait à l'origine 26 rangées de sièges et pouvait accueillir environ 18 000 spectateurs, un temple à Dionysos et des tombes taillées dans la roche sont également intéressants. Tous ces monuments témoignent de la richesse et du prestige dont jouissait autrefois l'île grâce à son rôle de plaque tournante du commerce en Méditerranée orientale.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2013, mars 19). Rhodes [Rhodes]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-534/rhodes/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Rhodes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 19, 2013. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-534/rhodes/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Rhodes." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 19 mars 2013. Web. 22 déc. 2024.

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