Gizeh

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Définition

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 02 septembre 2009
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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Sphinx and Khephren Pyramid (by carinemahy, Copyright)
Le Sphinx et la pyramide de Khéphren
carinemahy (Copyright)

Gizeh est un plateau situé au sud-ouest du Caire moderne qui servait de nécropole à la royauté de l'Ancien Empire d'Égypte. Célèbre pour les pyramides de Khéops (achevée vers 2560 av. J.-C.), Khafrê (alias Khéphren, c. 2530 av. J.-C.) et Menkaourê (alias Mykérinos, c. 2510 av. J.-C.) et le Grand Sphinx (construit 2500 av. J.-C.), des fouilles récentes sur le plateau ont révélé de nombreux complexes funéraires privés et des quartiers ouvriers.

La nécropole originale de Gizeh fut aménagée avec une précision et une habileté étonnantes mais, une fois associée aux grands rois d'Égypte et à leurs pyramides, elle attira l'attention de fonctionnaires moins importants et de rang inférieur. Ces fonctionnaires disposaient d'assez d'argent et de prestige pour acheter leur place dans les sépultures de Gizeh, mais ne tenaient pas compte de la symétrie des plans originaux et faisaient creuser leurs tombes là où ils trouvaient de la place. Cela donna lieu à un certain nombre de complexes funéraires à travers Gizeh qui n'auraient pas été autorisés par les rois qui firent construire les célèbres pyramides qui, tout au long de l'histoire, ont attiré des visiteurs du monde entier.

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Les pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos

Bien que le plateau de Gizeh soit le plus étroitement associé aux pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos, le site fut utilisé dès la première dynastie d'Égypte, comme en témoigne la tombe du roi Djet, trouvée vers le bord du plateau. On a également trouvé des preuves qu'au moins un roi de la deuxième dynastie d'Égypte (Ninetjer,) était enterré à Gizeh. En outre, des inscriptions racontent comment le roi Khéops dut débarrasser de nombreuses tombes et complexes funéraires antérieurs pour construire la Grande Pyramide de Gizeh. On ignore ce qu'il est advenu des cadavres ou du mobilier funéraire de ces tombes.

La grande pyramide de Khéops est la dernière des sept merveilles du monde et s'élève à 147 mètres de haut. La pyramide de Khéphren mesure 144 mètres de haut, et celle de Mykérinos s'élève à 65 mètres. Le Grand Sphinx de Gizeh se trouve sur le côté est du plateau, à l'écart des pyramides, mais on pense qu'il constituait autrefois une partie importante du complexe pyramidal qui couvrait la région. Les égyptologues pensent que la tête du sphinx est celle du roi Khéphren, bien que d'autres affirment qu'elle représente Khéops. Plus loin, la grande barge solaire de Khéops, qui est le plus ancien navire intact existant, a été découverte enterrée dans une fosse près de la Grande Pyramide en 1954. Datant d'environ 2500 avant notre ère, le navire mesure 43 mètres de long et 5,9 mètres de large. Près du complexe des pyramides se trouvent un certain nombre de structures plus petites connues sous le nom de pyramides de la Reine. On ne sait pas qui était enterré sous ces pyramides, mais les preuves suggèrent qu'il s'agissait des tombes de Hétep-Hérès I (la mère de Khéops), de Mérititès (la femme de Khéops) et d'une reine ultérieure nommée Hénoutsen.

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Les pyramides étaient autrefois recouvertes de calcaire poli qui brillait sous la lumière du soleil.

Les pyramides étaient autrefois recouvertes d'une pierre calcaire polie qui, selon les auteurs anciens, brillait sous la lumière du soleil. La pierre calcaire fut enlevée au fil des ans pour être utilisée dans d'autres projets de construction, notamment les mosquées du Caire. Des trois grandes pyramides, cependant, seule celle de Mykérinos est visible aujourd'hui sans son enveloppe calcaire d'origine ; la pyramide de Khéphren conserve ses pierres d'enveloppe à son sommet tandis que celle de Khéops en a un peu à sa base. Les côtés des trois pyramides de Gizeh furent orientés selon les astres pour être précisément orientés nord-sud et est-ouest à une petite fraction de degré près.

Autres tombes

La disposition originale de la nécropole de Gizeh semble avoir été très précise et bien ordonnée mais, après la fin de l'Ancien Empire, d'autres tombes furent creusées sans tenir compte du schéma original. Elles furent parfois creusées au-dessus de tombes existantes, faisant de la Gizeh actuelle une mine de matériel archéologique. Des fouilles récentes ont permis de découvrir des tombes de hauts fonctionnaires, de magistrats et de superviseurs de projets de construction, ainsi que des monuments honorant les ouvriers égyptiens qui avaient travaillé sur les pyramides et d'autres qui avaient été employés et avaient vécu dans les environs immédiats.

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The Giza Pyramid Complex of Ancient Egypt, c. 2600-2500 BCE
Le complexe pyramidal de Gizeh de l'Égypte ancienne, vers 2600-2500 avant notre ère
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

En grande partie à cause des gravures et des eaux-fortes du 19e siècle et du début du 20e siècle (et des cartes postales et des calendriers de l'époque moderne), de nombreuses personnes pensent que le plateau de Gizeh et les pyramides se trouvent dans un endroit éloigné, dans le désert balayé par le vent, alors qu'en réalité, il se trouve à la limite de l'expansion urbaine du Caire d'aujourd'hui. En son temps, il aurait également été un centre d'activité quotidienne avec de nombreux bâtiments, colonnades, terrasses et boutiques. L'image du plateau de Gizeh de nos jours est donc très différente de celle qu'il avait à l'époque de la quatrième dynastie égyptienne, lorsque les pyramides furent construites. Il y avait un village d'ouvriers, qui a été découvert et fouillé, à environ 400 mètres au sud du Grand Sphinx. Les ouvriers qui travaillaient sur la pyramide de Mykérinos y vivaient et ceux qui construisirent la pyramide de Khéops fondèrent un petit village (le village de Khéops) à l'autre bout du complexe.

Les bâtisseurs des pyramides

Aucune preuve de l'existence d'esclaves hébreux n'a été découverte à Gizeh ni ailleurs dans toute l'Égypte, contrairement à l'opinion populaire et aux versions cinématographiques de l'histoire égyptienne basées sur le livre biblique de l'Exode. En fait, il est bien documenté que les Égyptiens étaient contraints d'effectuer des travaux d'intérêt général pour le pharaon en construisant des monuments, des parcs publics et des tombes. L'évolution des chaouabtis, les figurines à l'effigie d'un individu qui étaient enterrées avec les morts (voir Les Chaouabtis: La Main-d'Œuvre de l'Au-Delà) est née de cette politique qui obligeait les Égyptiens à consacrer une partie de leur année à des projets de construction publique.

La seule façon d'échapper à ce service était de se faire remplacer par un autre. On pensait, puisque l'au-delà était une image miroir de l'Égypte, que le grand dieu Osiris exigerait le même service des âmes dans l'au-delà. La chaouabti, bénie par les incantations et les rites funéraires, prenait vie dans l'autre monde et travaillait pour Osiris à la place de l'âme du défunt. Dans toute l'Égypte, les tombes et les sépultures sont facilement identifiables comme appartenant à des citoyens riches ou pauvres en fonction du nombre de poupées chaouabti qu'on y trouve ; plus il y a de poupées, plus la personne était riche et plus sa vie après la mort était censée être tranquille. La tradition des esclaves hébreux travaillant en servitude en Égypte n'est étayée par aucun document ancien autre que le Livre de l'Exode, alors que la pratique des ouvriers égyptiens qualifiés construisant les pyramides de Gizeh et les autres monuments du pays est bien documentée par les archives anciennes et les preuves archéologiques.

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Great Pyramid of Giza, Reconstructed
Grande Pyramide de Gizeh, reconstruite
NeoMam Studios (CC BY-SA)

Ces ouvriers étaient bien nourris et soignés. On estime que les ouvriers consommaient quotidiennement jusqu'à 4 000 livres de viande de bovins, de moutons et de chèvres et qu'ils avaient accès aux meilleurs soins médicaux. Ces affirmations sont corroborées par le nombre d'ossements d'animaux trouvés sur le site (plus de 25 000 os de moutons et 8 000 de bovins, entre autres) et par les tombes des travailleurs dont les squelettes présentent des os réparés de manière experte. Ces ouvriers semblent également avoir bénéficié de soins dentaires et l'on pense, sur la base des squelettes trouvés ailleurs, que les ouvriers des pyramides jouissaient d'une meilleure qualité de vie que dans les villages dont ils étaient originaires.

Abandon et découverte

Au cours de la première période intermédiaire (c. 2181-2040 av. J.-C.), Gizeh fut abandonnée et tomba en décadence pendant le Moyen Empire (c. 2040-1782 av. J.-C.). Les tombes, y compris les pyramides, furent cambriolées et pillées et les rois de l'Empire du Milieu démolirent les temples, brisèrent les allées et enlevèrent les statues pour les utiliser dans leurs propres projets de construction. Les pharaons du Nouvel Empire (1570-1069 avant notre ère) inversèrent cette politique et se consacrèrent aux efforts de préservation.

Ramsès II (1279-1213 avant notre ère) s'intéressait particulièrement à Gizeh et y fit construire un petit temple devant le Sphinx. C'est cependant le quatrième fils de Ramsès, Khâemouaset , qui œuvra le plus à la préservation du site. Khâemouaset ne régna jamais sur l'Égypte mais était un prince héritier dont les efforts pour restaurer les monuments du passé sont bien documentés. En fait, il est considéré aujourd'hui comme le "premier égyptologue" du monde pour son travail de restauration, de préservation et d'enregistrement des monuments anciens. Khâemouaset redonna vie au plateau de Gizeh qui continua à être utilisé comme nécropole par les dynasties suivantes, avec une fréquence de plus en plus faible, jusqu'à la prise de contrôle de l'Égypte par l'Empire romain en 30 avant Jésus-Christ.

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Le plateau de Gizeh fut plus ou moins négligé - sauf par les touristes, ceux qui démantelaient les structures pour leur propre usage et les pilleurs de tombes - jusqu'à la campagne d'Égypte de Napoléon en 1798-1801. Napoléon avait emmené avec lui une équipe de scientifiques, d'artistes et d'ingénieurs qu'il chargea d'enquêter et d'enregistrer les faits concernant les monuments de Gizeh et d'autres monuments dans toute l'Égypte. Les travaux de Napoléon attirèrent d'autres personnes en Égypte et des archéologues, des aventuriers, des entrepreneurs et des érudits commencèrent à se rendre en Égypte pour étudier ces monuments par eux-mêmes.

Parmi les plus célèbres d'entre eux, citons Sir William Matthew Flinders Petrie (1853-1942), dont les travaux sont toujours considérés comme la plus importante contribution à l'égyptologie et qui attira l'attention du monde sur la Grande Pyramide. C'est grâce au travail d'hommes comme Flinders Petrie que les travaux de préservation, de restauration et d'archéologie se sont poursuivis presque sans interruption du 19e siècle à nos jours. Le plateau de Gizeh est l'une des attractions touristiques les plus populaires au monde et continue d'attirer quotidiennement des visiteurs du monde entier.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2009, septembre 02). Gizeh [Giza]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-92/gizeh/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Gizeh." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 02, 2009. https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-92/gizeh/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Gizeh." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 02 sept. 2009. Web. 21 déc. 2024.

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