Le Temple de Hatchepsout

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 18 juillet 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
Écouter cet article
X
Imprimer l'article

Parmi les devoirs de tout monarque égyptien figurait la construction de bâtiments monumentaux pour honorer les dieux et préserver la mémoire de leurs règnes pour l'éternité. Ces projets de construction n'étaient pas seulement un geste grandiose de la part du roi pour apaiser son ego, mais étaient essentiels à la fondation et au développement d'un État unifié. Les projets de construction assuraient du travail aux paysans pendant la période d'inondation du Nil, encourageaient l'unité par un effort collectif, la fierté de la contribution de chacun au projet, et fournissaient des opportunités pour l'expression de ma'at (harmonie/équilibre), la valeur centrale de la culture, par un effort communautaire - et national.

Contrairement à ce que l'on pense souvent, les grands monuments d'Égypte ne furent pas construits par des esclaves hébreux ni par une quelconque forme de travail forcé. Des ouvriers égyptiens qualifiés et non qualifiés construisirent les palais, les temples, les pyramides, les monuments et élevèrent les obélisques en tant que travailleurs rémunérés. De l'Ancien Empire d'Égypte (vers 2613-2181 av.J.-C.) au Nouvel Empire (c. 1570 - c. 1069 av. J.-C.) et, dans une moindre mesure, de la troisième période intermédiaire (c. 1069-525) à la dynastie ptolémaïque (323-30 av. J.-C.), les grands souverains égyptiens créèrent des villes, des temples et des monuments parmi les plus impressionnants au monde, et ce grâce à l'effort collectif des Égyptiens. L'égyptologue Steven Snape, commentant ces projets, écrit :

Supprimer la pub
Publicité

Le déplacement de grandes quantités de pierres de construction - sans parler des monolithes massifs - de leurs carrières vers des chantiers éloignés permit l'émergence de l'Égypte en tant qu'État qui trouva son expression dans la construction monumentale. (97)

Il existe de nombreux exemples de ces grands monuments et temples à travers l'Égypte, du complexe pyramidal de Gizeh au nord au temple de Karnak au sud. Parmi ceux-ci, le temple mortuaire de la reine Hatchepsout (1479-1458 av. J.-C.) à Deir el-Bahari se distingue comme l'un des plus impressionnants.

Temple of Hatshepsut, Aerial View
Temple d'Hatchepsout, vue aérienne
N/A (CC BY)

Le bâtiment fut conçu sur le modèle du temple mortuaire de Montouhotep II (c. 2061-2010 av. J.-C.), le grand prince thébain qui fonda la XIe dynastie et initia le Moyen Empire (2040-1782 av. J.-C.). Montouhotep II était considéré comme un "second Ménès" par ses contemporains, en référence au roi légendaire de la première dynastie d'Égypte, et il continua à être vénéré tout au long de l'histoire de l'Égypte. Le temple de Montouhotep II fut construit sous son règne de l'autre côté de la rivière de Thèbes, à Deir el-Bahari, la première structure à y être élevée. Il s'agissait d'un concept totalement novateur, puisqu'il servait à la fois de tombeau et de temple.

Supprimer la pub
Publicité

Le roi ne serait pas enterré dans le complexe, mais dans une tombe taillée dans la roche des falaises situées derrière. L'ensemble de la structure fut conçu pour se fondre organiquement dans le paysage environnant et les falaises imposantes. Il s'agissait du complexe funéraire le plus remarquable de Haute-Égypte et le plus élaboré depuis l'Ancien Empire.

Hatchepsout, qui admirait le temple de Montouhotep II, fit construire le sien à l'identique, mais à une échelle beaucoup plus grande et, au cas où la comparaison aurait échappé à quelqu'un, elle ordonna sa construction juste à côté de l'ancien temple. Hatchepsout avait toujours été très attentive aux moyens d'élever son image publique et d'immortaliser son nom; le temple mortuaire atteignit ces deux objectifs.

Supprimer la pub
Publicité

Il s'agit d'un hommage au "second Ménès", mais surtout d'un lien entre Hatchepsout et la grandeur du passé, tout en surpassant à tous égards les œuvres monumentales précédentes. En tant que femme occupant une position de pouvoir traditionnellement masculine, Hatchepsout avait compris qu'elle devait établir son autorité et la légitimité de son règne de manière beaucoup plus évidente que ses prédécesseurs, comme en témoignent l'ampleur et l'élégance de son temple.

Le règne d'Hatchepsout

Hatchepsout était la fille de Thoutmôsis I (1520-1492 av. J.-C.) par sa grande épouse Ahmès. Thoutmôsis I engendra également Thoutmôsis II (1492-1479 av. J.-C.) par sa seconde épouse Moutnofret. Conformément à la tradition royale égyptienne, Thoutmôsis II épousa Hatchepsout avant l'âge de 20 ans. À la même époque, Hatchepsout fut élevée au rang d'épouse de Dieu d'Amon, le plus grand honneur qu'une femme pouvait obtenir en Égypte après la position de reine et une position qui allait devenir de plus en plus importante et politique.

Hatchepsout et Thoutmôsis II eurent une fille, Néférourê, tandis que Thoutmôsis II eut un fils avec sa deuxième épouse Isis. Ce fils, Thoutmôsis III (1458-1425 av. J.-C.), fut nommé successeur de son père. Thoutmôsis II mourut alors que Thoutmôsis III n'était encore qu'un enfant et Hatchepsout devint donc régente, contrôlant les affaires de l'État jusqu'à ce qu'il n'atteigne sa majorité. Cependant, la septième année de sa régence, elle rompit avec la tradition et se fit couronner pharaon d'Égypte.

Supprimer la pub
Publicité

Portrait of Queen Hatshepsut
Portrait de la reine Hatchepsout
Rob Koopman (CC BY-SA)

Son règne fut l'un des plus prospères et des plus pacifiques de l'histoire de l'Égypte. Il est prouvé qu'elle commanda très tôt des expéditions militaires et qu'elle maintint très certainement l'armée à un niveau d'efficacité maximal mais, pour l'essentiel, son règne est caractérisé par un commerce prospère, une économie en plein essor et ses nombreux projets de travaux publics qui employaient des ouvriers de tout le pays.

Son expédition à Pount semble avoir été légendaire et constitue certainement la réalisation dont elle était la plus fière, mais il semble également que toutes ses initiatives commerciales aient été couronnées de succès et qu'elle ait pu employer une nation entière pour construire ses monuments. Ces œuvres étaient si belles et si finement ouvragées qu'elles furent revendiquées par des rois ultérieurs comme étant les leurs.

La conception et l'aménagement du temple

Peu de temps après son arrivée au pouvoir, en 1479 av. J.-C., elle fit construire son temple funéraire, conçu pour raconter l'histoire de sa vie et de son règne et pour surpasser tous les autres par son élégance et sa grandeur. Le temple fut conçu par l'intendant et confident d'Hatchepsout, Sénènmout, qui était également le précepteur de Néférurê et, peut-être, l'amant d'Hatchepsout. Sénènmout modela soigneusement le temple sur celui de Montouhotep II, mais reprit tous les aspects de l'édifice précédent et le rendit plus grand, plus long et plus élaboré. Le temple de Montouhotep II comportait une grande rampe en pierre menant de la première cour au deuxième niveau ; le deuxième niveau d'Hatchepsout était accessible par une rampe beaucoup plus longue et encore plus élaborée à laquelle on accédait en traversant des jardins luxuriants et un pylône d'entrée élaboré flanqué d'imposants obélisques.

Supprimer la pub
Publicité

En traversant la première cour (niveau du sol), on pouvait passer directement par les arcades situées de part et d'autre (qui menaient à de petites rampes menant au deuxième niveau) ou emprunter la rampe centrale, dont l'entrée était flanquée de statues de lions. Au deuxième niveau, il y avait deux bassins et des sphinx bordant le chemin vers une autre rampe qui conduisait le visiteur au troisième niveau.

Senemut, kneeling fugure
Sénènmout, figure agenouillée
A.K. (Copyright)

Les premier, deuxième et troisième niveaux du temple comportaient tous des colonnades et des reliefs, des peintures et des statues élaborés. La deuxième cour abritait la tombe de Sénènmout, à droite de la rampe menant au troisième niveau ; une tombe opulente placée sous la deuxième cour, sans caractéristiques extérieures, afin de préserver la symétrie. Les trois niveaux illustrent la valeur traditionnelle égyptienne de la symétrie et, comme il n'y avait aucune structure à gauche de la rampe, il ne pouvait y avoir de tombe apparente à sa droite.

Sur le côté droit de la rampe menant au troisième niveau se trouvait la colonnade de la Naissance, et sur la gauche la colonnade du Pount. La Colonnade de la Naissance racontait l'histoire de la création divine d'Hatchepsout avec Amon en tant que vrai père. Hatchepsout fit inscrire sur les murs la nuit de sa conception, racontant comment le dieu était venu s'accoupler avec sa mère :

Vous aimez l'Histoire?

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire gratuite!

Lui [Amon], dans l'incarnation de la Majesté de son mari, le roi de Haute et Basse-Égypte [Thoutmôsis I], la trouva endormie dans la beauté de son palais. Elle se réveilla au parfum divin et se tourna vers sa Majesté. Celui-ci se rendit immédiatement auprès d'elle, il fut excité par elle, et il lui imposa son désir. Il lui permit de le voir sous sa forme de dieu et elle se réjouit à la vue de sa beauté après qu'il se soit présenté devant elle. Son amour passa dans son corps. Le palais fut inondé d'un parfum divin. (van de Mieroop, 173)

En tant que fille du dieu le plus puissant et le plus populaire de l'Égypte de l'époque, Hatchepsout revendiquait pour elle-même le privilège spécial de diriger le pays comme le ferait un homme. Elle établit sa relation spéciale avec Amon très tôt, peut-être avant de monter sur le trône, afin de neutraliser les critiques de son règne en raison de son sexe.

Birth Colonnade, Hatshepsut's Temple
Colonnade de la naissance, Temple d'Hatchepsout
Jorge Láscar (CC BY)

La colonnade de Pount relate sa glorieuse expédition vers le mystérieux "pays des dieux", que les Égyptiens n'avaient pas visité depuis des siècles. Sa capacité à lancer une telle expédition témoigne de la richesse du pays sous son règne et de son ambition de faire revivre les traditions et la gloire du passé. Les Égyptiens connaissaient le Pount depuis le début de la période dynastique (c. 3150 - c. 2613 av. J.-C.), mais soit la route avait été oubliée, soit les prédécesseurs plus récents d'Hatchepsout n'avaient pas jugé utile de lancer une expédition. Hatchepsout décrit comment son peuple se mit en route, l'accueil chaleureux qu'il reçut à Pount, et dresse une liste détaillée des nombreux produits de luxe rapportés en Égypte :

Les navires était très chargé de merveilles du pays de Pount ; tous les bois odorants du pays de Dieu, des tas de résine de myrrhe, des arbres à myrrhe frais, de l'ébène et de l'ivoire pur, de l'or vert ..., du bois de cannelle, du bois de Khesyt, de l'encens ... des cosmétiques pour les yeux, des singes, des chiens et des peaux de la panthère du sud. On n'a jamais apporté une chose pareille à aucun roi qui ait existé.

(Lewis, 116)

Aux deux extrémités de la colonnade du deuxième niveau se trouvaient deux temples : Le temple d'Anubis au nord et le temple d'Hathor au sud. En tant que femme en position de pouvoir, Hatchepsout entretenait une relation particulière avec la déesse Hathor et l'invoquait souvent. Un temple à Anubis, le gardien et le guide des morts, était une caractéristique commune de tout complexe mortuaire ; on ne voulait pas faire injure au dieu qui était chargé de conduire l'âme de la tombe vers l'au-delà.

La rampe d'accès au troisième niveau, parfaitement centrée entre les colonnades de la Naissance et du Pount, conduisait le visiteur à une autre colonnade, bordée de statues, et aux trois structures les plus importantes : la chapelle du culte royal, la chapelle du culte solaire et le sanctuaire d'Amon. L'ensemble du temple fut construit dans les falaises de Deir el-Bahari et le sanctuaire d'Amon - la zone la plus sacrée du site - fut taillé dans la falaise elle-même. La chapelle du culte royal et la chapelle du culte solaire représentent toutes deux des scènes où la famille royale fait des offrandes aux dieux. Amon-, le dieu composite créateur/soleil, figure en bonne place dans la chapelle du culte solaire. Hatchepsout et sa famille immédiate s'agenouillent devant lui en signe d'honneur.

Profanation et effacement de l'histoire

Tout au long du règne d'Hatchepsout, Thoutmôsis III ne chôma pas à la cour mais mena les armées égyptiennes dans des campagnes de conquête fructueuses. Hatchepsout lui avait confié le commandement suprême de l'armée, et il ne la déçut pas. Thoutmôsis III est considéré comme l'un des plus grands chefs militaires de l'histoire de l'Égypte ancienne et celui qui connut le plus de succès à l'époque du Nouvel Empire.

Thoutmôsis III fit détruire toutes les preuves de son règne dans tous les monuments publics, mais il laissa relativement intact le récit de sa naissance divine et de son expédition à Pount dans son temple mortuaire.

Vers 1457 av. J.-C., Thoutmôsis III mena ses armées à la victoire à la bataille de Megiddo, une campagne probablement anticipée et préparée par Hatchepsout, et son nom disparut ensuite des archives historiques. Thoutmôsis III fit détruire toutes les preuves de son règne en effaçant son nom et en faisant disparaître son image de tous les monuments publics. Il antidata ensuite son règne à la mort de son père et les réalisations d'Hatchepsout en tant que pharaon lui furent attribuées. Sénènmout et Néférurê étaient morts à cette époque, et il semble que tous ceux qui étaient personnellement fidèles à Hatchepsout n'avaient ni le pouvoir ni l'envie de contester la politique de Thoutmôsis III concernant la mémoire de sa belle-mère.

Effacer son nom sur terre revenait à condamner cette personne à la non-existence. Dans la croyance égyptienne ancienne, il fallait se souvenir de quelqu'un pour pouvoir poursuivre son voyage éternel dans l'au-delà. Bien que Thoutmôsis III semble avoir ordonné cette mesure extrême, il n'y a aucune preuve d'une quelconque inimitié entre lui et sa belle-mère et, fait significatif, il laissa relativement intacte l'histoire de sa naissance divine et de son expédition à Pount à l'intérieur de son temple mortuaire; seule la mention publique d'elle fut effacée. Cela indique qu'il n'était pas personnellement mal intentionné à l'égard d'Hatchepsout, mais qu'il tentait d'éliminer toute preuve manifeste de la présence d'une femme pharaon forte.

Le monarque d'Égypte était traditionnellement un homme, conformément au légendaire premier roi d'Égypte, le dieu Osiris. Bien que personne ne sache avec certitude pourquoi Thoutmôsis III choisit d'effacer sa belle-mère de l'histoire, c'est probablement parce qu'elle rompait avec la tradition des souverains masculins et qu'il ne voulait pas que les femmes de l'avenir imitent Hatchepsout de cette façon. Le devoir le plus vital du pharaon était de maintenir la maât et honorer les traditions du passé en faisait partie dans la mesure où cela maintenait l'équilibre et la stabilité sociale. Même si le règne d'Hatchepsout avait été couronné de succès, il n'y avait aucun moyen de garantir qu'une autre femme, inspirée par son exemple, serait capable de gouverner aussi efficacement. Le fait de laisser perdurer le précédent d'une femme capable de devenir pharaon aurait donc pu menacer la conception de maât de Thoutmôsis III.

Egyptian Soldiers
Soldats égyptiens
Σταύρος (CC BY)

Bien que les reliefs intérieurs, les peintures et les inscriptions de son temple soient restés en grande partie intacts, certains furent défigurés par Thoutmôsis III et d'autres par le pharaon Akhenaton (1353-1336 av. J.-C.). À l'époque d'Akhenaton, Hatchepsout avait été oubliée. Thoutmôsis III avait remplacé ses images par les siennes, enterré ses statues et construit son propre temple mortuaire à Deir el-Bahari, entre celui d'Hatchepsout et celui de Montouhotep II. Son temple est beaucoup plus petit que celui d'Hatchepsout, mais ce n'est pas un problème puisqu'il s'appropria le temple d'Hatchepsout.

Akhenaton n'avait donc rien à reprocher à Hatchepsout en tant que femme pharaon, son problème était son dieu. Akhenaton est surtout connu comme le "roi hérétique" qui abolit les croyances et pratiques religieuses traditionnelles de l'Égypte pour les remplacer par son propre monothéisme centré sur le dieu solaire Aton. Bien qu'il soit régulièrement salué comme un visionnaire par les monothéistes, son action était très probablement motivée par la politique bien plus que par la théologie. Le culte d'Amon était devenu si puissant à l'époque d'Akhenaton qu'il rivalisait avec le trône - un problème auquel furent confrontés un certain nombre de rois tout au long de l'histoire de l'Égypte - et l'abolition de ce culte et de tous les autres était le moyen le plus rapide et le plus efficace de rétablir l'équilibre et la richesse de la monarchie. Bien que le temple d'Hatchepsout (compris par Akhenaton comme étant celui de Thoutmôsis III) ait été autorisé à rester debout, les images d'Amon furent supprimées des murs extérieurs et intérieurs.

La redécouverte d'Hatchepsout

Le nom d'Hatchepsout resta inconnu pendant toute l'histoire de l'Égypte et jusqu'au milieu du XIXe siècle. Lorsque Thoutmôsis III fit détruire ses monuments publics, il se débarrassa des débris près de son temple à Deir el-Bahari. Des fouilles menées au XIXe siècle permirent de mettre au jour ces monuments et statues brisés mais, à cette époque, personne ne savait lire les hiéroglyphes - beaucoup croyaient encore qu'il s'agissait de simples décorations - et son nom fut donc perdu pour l'histoire.

Le polymathe et érudit anglais Thomas Young (1773-1829) était toutefois convaincu que ces symboles anciens représentaient des mots et que les hiéroglyphes étaient étroitement liés aux écritures démotiques et, plus tard, coptes. Son travail fut développé par son collègue, parfois rival, le philologue et érudit français Jean-François Champollion (1790-1832). En 1824, Champollion publia sa traduction de la pierre de Rosette, prouvant que les symboles étaient une langue écrite, ce qui ouvrit l'Égypte ancienne au monde moderne.

Champollion, en visitant le temple d'Hatchepsout, fut mystifié par les références évidentes à une femme pharaon du Nouvel Empire d'Égypte, inconnue dans l'histoire. Ses observations furent les premières de l'ère moderne à susciter un intérêt pour la reine qui, aujourd'hui, est considérée comme l'un des plus grands monarques du monde antique.

Tomb of Hatshepsut
Tombeau d'Hatchepsout
Michael Lusk (CC BY-NC-SA)

Jusqu'à récemment, on ignorait comment et quand Hatchepsout était morte. Elle ne fut pas enterrée dans son temple mortuaire mais dans une tombe située dans la Vallée des Rois (KV60). L'égyptologue Zahi Hawass a localisé sa momie dans les collections du musée du Caire en 2006 et a prouvé son identité en faisant correspondre une dent détachée d'une de ses boîtes à la momie. Un examen de cette momie montre qu'elle mourut à la cinquantaine d'un abcès consécutif à l'extraction de cette dent.

Bien que les souverains égyptiens ultérieurs n'aient pas connu son nom, son temple mortuaire et d'autres monuments ont préservé son héritage. Son temple de Deir el-Bahari était considéré comme si magnifique que les rois ultérieurs firent construire le leur dans les environs et, comme nous l'avons vu, ils furent si impressionnés par ce temple et ses autres œuvres qu'ils les revendiquèrent comme les leurs. En fait, à l'exception de Ramsès II (1279-1213 avant notre ère), aucun autre monarque égyptien n'érigea autant de monuments impressionnants qu'Hatchepsout. Bien qu'inconnues pendant la majeure partie de l'histoire, ses réalisations ont acquis une reconnaissance mondiale au cours des 100 dernières années. Aujourd'hui, elle occupe une place prépondérante dans l'histoire de l'Égypte - et du monde - et représente le modèle de femme que Thoutmôsis III s'était efforcé d'effacer du temps et de la mémoire.

Supprimer la pub
Publicité

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2017, juillet 18). Le Temple de Hatchepsout [The Temple of Hatshepsut]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1100/le-temple-de-hatchepsout/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Le Temple de Hatchepsout." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juillet 18, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1100/le-temple-de-hatchepsout/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Le Temple de Hatchepsout." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 18 juil. 2017. Web. 20 nov. 2024.

Adhésion