Le Système de Caste en Inde Antique

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Nikul Joshi
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 20 novembre 2017
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, espagnol
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Dans l'Inde antique, à l'époque védique (c.1500-1000 av. JC), la stratification sociale ne reposait pas sur des indicateurs socio-économiques; les citoyens étaient plutôt classés en fonction de leur Varna ou castes. Le terme Varna définit les racines héréditaires d'un nouveau-né, il indique la couleur, le type, l'ordre ou la classe des personnes. Quatre catégories principales sont définies: les brahmanes (prêtres, gourous, etc.), les kshatriyas (guerriers, rois, administrateurs, etc.), les vaishyas (agriculteurs, commerçants, etc., également appelés vysyas) et les shudras (ouvriers). Chaque Varna propose des principes de vie spécifiques à suivre; les nouveau-nés doivent suivre les coutumes, les règles, la conduite et les croyances fondamentales de leurs Varnas respectifs.

Bhagavata Purana
Bhagavata Purana
The Trustees of the British Museum (Copyright)

La première mention de Varna se trouve dans la poésie Purusha Suktam du Rig Veda en ancien sanskrit. Purusha est l'être primordial, constitué par la combinaison des quatre Varnas. Les brahmanes constituent sa bouche, les Kshatriyas ses bras, les Vaishyas ses cuisses et les Shudras ses pieds. De même, une société est constituée de ces quatre Varnas, qui, par leur obéissance aux règles des Varnas, sont en mesure de maintenir la prospérité et l'ordre. Un nouveau-né dans un Varna spécifique n'est pas obligatoirement tenu d'obéir à ses principes de vie; les intérêts individuels et les inclinations personnelles sont pris en compte avec la même solennité, afin de supprimer le conflit entre le choix personnel et les règles coutumières. Compte tenu de cette liberté, un choix dévié est toujours évalué pour son impact en cascade sur les autres. Les droits de chaque citoyen d'un Varna sont toujours mis en équation avec ses responsabilités individuelles. Le Manu Smriti (un ancien texte juridique de l'époque védique) et, plus tard, divers Dharma Shastras présentent un système de Varna élaboré avec des idées et des raisonnements. Les Varnas, en principe, ne sont pas des lignées, considérées comme pures et indiscutables, mais des catégories, inférant ainsi la primauté de la conduite dans la détermination d'un Varna plutôt que la naissance.

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Objectif du système des Varnas

Le système des castes dans l'Inde antique fut mis en œuvre et reconnu pendant, et depuis, la période védique qui prospéra vers 1500-1000 avant notre ère. La ségrégation des personnes en fonction de leur Varna avait pour but de décongestionner les responsabilités d'une personne, de préserver la pureté d'une caste et d'établir un ordre éternel. Cela permettait de résoudre à l'avance et d'éviter toutes les formes de litiges liés aux affaires et éviter d'empiéter sur les tâches respectives. Dans ce système, des tâches spécifiques sont désignées à chaque citoyen Varna. Un brahmane qui se comporte comme un Kshatriya ou un Vaishya s'avilit, devenant indigne de rechercher la libération ou moksha. En effet, un brahmane (qui l'est devenu par ses actes, en plus de l'être par sa naissance) est considéré comme la bouche de la société, et est la forme de vie la plus pure selon les Vedas, car il personnifie le renoncement, l'austérité, la piété, ne recherchant que la sagesse et un intellect cultivé. Un Kshatriya est également tenu de rester fidèle à son devoir de Varna; s'il échoue, il peut être exclu. Il en va de même pour les Vaishyas et les Shudras. Les Shudras, loin d'être exclus ou sans intérêt, constituent la base d'une économie, un système de soutien solide pour un système économique prospère, à condition qu'ils restent confinés à leurs devoirs de vie et ne cèdent pas à la cupidité, à une conduite immorale et à une complaisance excessive.

LA RAISON SOUS-JACENTE DE L'ADHÉSION AUX DEVOIRS Du VARNA EST LA CROYANCE EN LA POSSIBILITÉ D'ATTEINDRE LE MOKSHA EN ÉTANT DÉVOUÉ.

L'idée principale est qu'un tel ordre dans une société conduirait au contentement, à la paix perpétuelle, à l'adhésion volontaire à la loi, à la dissuasion volontaire de toute mauvaise conduite, à l'exercice responsable de la liberté et au maintien du trait sociétal fondamental de la "prospérité partagée" au-dessus de tous les autres. L'éducation pratique et morale de tous les Varnas et d'un tel ordre semblaient justifiés dans l'ancienne société indienne en raison de la cohabitation de différents Varnas et de la possibilité de désunion entre eux. Les brahmanes étaient donc chargés d'éduquer les élèves de tous les Varnas à comprendre et à pratiquer l'ordre et l'harmonie mutuelle, quelles que soient les circonstances. La justice, la morale et le comportement vertueux étaient les principaux enseignements dispensés dans les ashrams des brahmanes (retraites spirituelles, lieux de recherche de la connaissance). Doter les élèves d'une conscience pure pour mener une vie noble était considéré comme essentiel, tout comme l'était l'enseignement pratique dispensé à tous les Varnas, qui donnait aux élèves les objectifs de leur vie et la connaissance de la bonne conduite, qui se manifesterait plus tard dans une société ordonnée.

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La raison sous-jacente de l'adhésion aux devoirs du Varna est la croyance dans l'atteinte du moksha en étant dévoué. La croyance dans le concept du karma renforce la croyance dans les principes de vie du Varna. Selon les Védas, le devoir idéal de l'homme est de chercher à s'affranchir des naissances et des morts successives et de se débarrasser de la transmigration de l'âme, ce qui est possible lorsqu'on suit les devoirs et les principes de son Varna respectif. Selon les Védas, l'empiètement constant sur les responsabilités de vie des autres engendre une société instable. Les brahmanes, les kshatriyas, les vaishyas et les shudras forment la quadruple nature de la société, chacun se voyant attribuer des devoirs de vie appropriés et une disposition idéale. Les hommes des trois premières castes hiérarchiques sont appelés les double-nés; d'abord, nés de leurs parents, et ensuite, de leur gourou d'après le fil sacré d'initiation qu'ils portent sur leurs épaules. Le système des Varnas est apparemment embryonnaire dans les Védas, puis élaboré et modifié dans les Upanishads et les Dharma Shastras.

Brahmanes

Les brahmanes étaient vénérés comme une incarnation de la connaissance elle-même, dotés des préceptes et des sermons à transmettre à tous les Varnas de la société. Ils n'étaient pas seulement vénérés en raison de leur naissance brahmanique, mais aussi parce qu'ils renonçaient à la vie mondaine et cultivaient des qualités divines. Ils étaient censés être toujours absorbés par la contemplation du Brahman, d'où leur nom de brahmanes. Les prêtres, gourous, rishis, enseignants et érudits constituaient la communauté des brahmanes. Ils vivaient toujours en respectant le vœu de brahmacharya (célibat) qui leur était imposé. Même les brahmanes mariés étaient appelés brahmachari (célibataires) car ils n'avaient de rapports sexuels que pour se reproduire et restaient mentalement détachés de cet acte. Cependant, toute personne issue des autres Varnas pouvait également devenir un brahmane après avoir acquis de nombreuses connaissances et cultivé son intellect.

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Les brahmanes étaient les premiers à être choisis comme tuteurs des nouveau-nés car ils représentent le lien entre la connaissance sublime des dieux et les quatre Varnas. De cette façon, puisque la sagesse ancestrale est maintenue par la pratique du gourou-disciple, tous les citoyens nés dans chaque Varna resteraient enracinés dans les exigences de leur vie. Normalement, les brahmanes étaient la personnification du contentement et les dissipateurs de l'ignorance, menant tous les chercheurs au zénith de la connaissance suprême, cependant, dans des circonstances exceptionelles, ils vivaient comme des guerriers, des commerçants ou des agriculteurs dans les cas les plus graves Ceux qui recevaient le titre de Brahma Rishi ou de Maha Rishi étaient chargés de conseiller les rois et l'administration de leurs royaumes. Tous les hommes brahmanes étaient autorisés à épouser des femmes des trois premiers Varnas, tandis qu'épouser une femme Shudra privait marginalement le brahmane de son statut de prêtre. Néanmoins, une femme Shudra n'était pas rejetée si le brahmane y consentait.

The Vedas (Rig-veda)
Les Védas (Rig-veda)
BernardM (CC BY-SA)

Les femmes brahmanes, contrairement à la croyance populaire de leur subordination à leurs maris, étaient en fait plus vénérées pour leur chasteté et traitées avec un respect inégalé. Selon le Manu Smriti, une femme brahmane ne doit épouser qu'un brahmane et aucun autre, mais elle reste libre de choisir l'homme. Dans de rares circonstances, elle est autorisée à épouser un Kshatriya ou un Vaishya, mais le mariage avec un Shudra est limité. Les restrictions concernant les mariages inter-castes visent à éviter l'impureté ultérieure de la progéniture issue de ces mariages. Un homme d'une certaine caste épousant une femme d'une caste supérieure est considéré comme un mariage imparfait, aboutissant à une descendance ignoble.

Kshatriyas

Les Kshatriyas constituaient le clan des guerriers, les rois, les dirigeants de territoires, les administrateurs, etc. Il était primordial pour un Kshatriya de connaître les armes, la guerre, la pénitence, l'austérité, l'administration, la conduite morale, la justice et le pouvoir. Tous les Kshatriyas étaient envoyés dans l'ashram d'un brahmane dès leur plus jeune âge, jusqu'à ce qu'ils acquièrent toutes les connaissances requises. Outre la rigueur, comme les brahmanes, ils acquéraient des connaissances supplémentaires en matière d'administration. Leur devoir fondamental était de protéger leur territoire, de se défendre contre les attaques, de rendre la justice, de gouverner vertueusement et d'étendre la paix et le bonheur à tous leurs sujets, et ils prenaient conseil auprès de leurs gourous brahmanes en matière de souveraineté territoriale et de dilemmes éthiques. Ils étaient autorisés à épouser une femme de tous les Varnas par consentement mutuel. Bien qu'une Kshatriya ou une Brahmane soit le premier choix, rien n'interdisait aux femmes Shudra d'épouser un Kshatriya.

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Les femmes kshatriya, comme leurs homologues masculins, étaient dotées de disciplines masculines, parfaitement au fait de la guerre, habilitées à remplir des fonctions en l'absence du roi et versées dans les affaires du royaume. Contrairement à la croyance populaire, une femme kshatriya était également capable de défendre un royaume en temps de détresse et de transmettre des compétences guerrières à ses descendants. La lignée d'un roi kshatriya était maintenue pure pour assurer la continuité sur le trône et revendiquer la souveraineté sur les territoires.

Vaishyas

Vaishya est le troisième Varna représenté par les agriculteurs, les commerçants, les prêteurs d'argent et les personnes impliquées dans le commerce. Les Vaishyas sont également ceux qui sont nés deux fois et se rendent à l'ashram des brahmanes pour apprendre les règles d'une vie vertueuse et s'abstenir de toute faute intentionnelle ou accidentelle. L'élevage du bétail était l'une des occupations les plus appréciées des Vaishyas, car la possession et la qualité des vaches, des éléphants et des chevaux d'un royaume, ainsi que leur entretien, influaient sur la qualité de vie et la prospérité des citoyens. Les Vaishyas travaillaient en étroite collaboration avec les administrateurs du royaume pour discuter, mettre en œuvre et améliorer constamment le niveau de vie en offrant des perspectives économiques rentables. Comme leur conduite de vie les expose à des objets de gratification immédiate, leur tendance à ignorer la loi et à mépriser les faibles est perçue comme probable. C'est pourquoi le roi kshatriya s'occuperait surtout de résoudre les litiges issus de conflits entre Vaishyas.

Two Traders in Discussion, Ajanta
Deux commerçants en pleine négociation, Ajantâ
Prashanth Gopalan (CC BY-NC-SA)

Les femmes Vaishya, elles aussi, soutenaient leurs maris dans les affaires, l'élevage du bétail et l'agriculture, et partageaient le fardeau du travail. Elles étaient également libres de choisir le conjoint de leur choix parmi les quatre Varnas, bien que le choix d'un Shudra ait fait l'objet d'une forte résistance. Les femmes Vaishya bénéficiaient de la protection de la loi, et le remariage était sans aucun doute normal, tout comme dans les trois autres Varnas. Une femme Vaishya avait les mêmes droits sur les propriétés ancestrales en cas de décès prématuré de son mari, et elle était également responsable de l'éducation de ses enfants avec le soutien de son mari.

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Shudras

Le dernier Varna représente l'épine dorsale d'une économie prospère, dans laquelle ils sont vénérés pour leur conduite consciencieuse envers les devoirs de la vie qui leur sont imposés. Les avis des spécialistes sur les Shudras sont les plus variés, car il semble que leur conduite soit soumise à davantage de restrictions. Cependant, l'Atharva Veda permet aux Shudras d'entendre et d'apprendre les Vedas par cœur, et le Mahabharata soutient également l'inclusion des Shudras dans les ashrams et leur apprentissage des Vedas. La possibilité pour les Shudras de devenir des prêtres officiels lors des sacrifices organisés par les rois était toutefois largement limitée. Les Shudras ne sont pas des enfants nés deux fois et ne sont donc pas tenus de porter le fil sacré comme les autres Varnas. Un homme Shudra ne pouvait épouser qu'une femme Shudra, mais une femme Shudra pouvait épouser un homme de n'importe lequel des quatre Varnas.

Les Shudras servaient les Brahmanes dans leurs ashrams, les Kshatriyas dans leurs palais et camps princiers, et les Vaishyas dans leurs activités commerciales. Bien qu'ils soient les pieds de l'être primordial, les citoyens érudits des Varnas supérieurs les considèraient toujours comme un segment crucial de la société, car une société ordonnée serait facilement compromise si les pieds étaient faibles. Les Shudras, quant à eux, obéissaient aux ordres de leurs maîtres, car le seul fait de savoir qu'ils pouvaient atteindre le moksha en accomplissant les tâches prescrites les encourageait à rester loyaux. Les femmes Shudra, elles aussi, travaillaient comme assistantes et compagnes proches de la reine et l'accompagnaient après le mariage dans d'autres royaumes. De nombreux Shudras étaient également autorisés à être agriculteurs, commerçants et à exercer les professions des Vaishyas. Ces détours des devoirs de la vie se faisaient toutefois dans des circonstances particulières, lorsqu'ils percevaient une détérioration de la situation économique. L'altruisme des Shudras les rend dignes d'une considération et d'un respect sans précédent.

Le retrait progressif des anciens devoirs de Varna

Bien que l'ordre de vie ait été organisé pour toutes sortes de personnes, à la fin de la période védique, beaucoup commencèrent à détourner et à désobéir à leurs devoirs primaires. Les brahmanes commencèrent à ressentir la nature autoritaire de leur profession et de leur statut, et l'arrogance s'en mêla. De nombreux gourous, invoquant leur position de donneurs de conseils aux rois kshatriya, devinrent impies et fourbes en pratiquant les qualités shudra. Bien que les brahmanes aient été tenus de ne vivre que d'aumônes et de ne pas chercher à obtenir plus que leur subsistance minimale, capitalisant sur leur statut supérieur et leur rayonnement hiérarchique incontesté, ils commencèrent à exiger davantage pour la conduite des sacrifices.

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Les kshatriyas se mesuraient souvent à d'autres rois pour montrer leurs prouesses et leurs possessions. De nombreux rois trouvèrent acceptable de rejeter les conseils de leur gourou brahmane et devinrent donc autorégulateurs, prenant des décisions injustes, entraînant la perte de la royauté, du territoire et de la confiance des Vaishyas et des Shudras. Les Vaishyas commencèrent à se considérer comme puissants du fait qu'ils possédaient des terres et qu'ils soumettaient les Shudras. Les luttes intestines, la tromperie et la tricherie influencèrent la conduite des Vaishyas. Les Shudras étaient constamment opprimés par les Kshatriyas et les Vaishyas qui n'en faisaient qu'à leur guise, ce qui les poussait à renier leurs devoirs et à opter plutôt pour le vol, le mensonge, l'avarice et la diffusion de fausses informations.

L'INDE ABRITE AUJOURD'HUI UN RÉPERTOIRE DES QUATRE VARNAS PRIMAIRES ET DES CENTAINES DE SOUS-VARNAS, CE QUI FAIT QUE LES QUATRE VARNAS D'ORIGINE NE SONT PLUS QUE DES "TERMES GÉNÉRAUX" ET SONT PERPÉTUELLEMENT AMBIGUS.

Ainsi, tous les Varnas perdirent de leur virtuosité, et les actes injustes des uns continuèrent à inspirer et à justifier les actes similaires des autres. Le mélange des castes fut également considéré comme un élément du déclin de l'intérêt pour le système des Varnas. La plupart de ces changements eurent lieu entre 1000 et 500 av. JC, lorsque des complexités sociales et économiques constantes apparurent comme de nouveaux défis pour la répartition des tâches basée sur les Varnas. La population augmenta, de même que la désunion des citoyens dans leur croyance collective en la sainteté du système originel de Varna. Les conversions religieuses jouèrent un rôle important dans l'intégration de grandes sociétés dans les principes de l'humanisme et dans une grande société unique.

La période comprise entre 300 et 700 de notre ère marqua l'intersection de multiples religions. Comme une grande population de Varna devenait difficile à gérer, l'émergence du jaïnisme proposa l'idéologie d'un seul Varna humain et rien d'autre. Beaucoup suivaient les règles originales des Varnas, mais beaucoup d'autres, désapprouvant les croyances opposées, formèrent des sous-Varnas modifiés au sein des quatre Varnas primaires. Ce processus, qui se déroula entre 700 et 1500 de notre ère, se poursuit encore aujourd'hui, car l'Inde abrite aujourd'hui un répertoire des quatre Varnas primaires et des centaines de sous-Varnas, ce qui fait que les quatre Varnas d'origine ne sont plus que des "termes généraux" et sont perpétuellement ambigus.

L'essor ultérieur de l'islam, du christianisme et d'autres religions laissa également son empreinte sur le système originel des Varnas en Inde. Les générations converties réformèrent leur notion de l'hindouisme de manière à ce qu'elle soit compatible avec les conditions de l'époque. La montée du bouddhisme laissa également une empreinte significative sur la continuité légitime du système Varna dans des conditions de vie renouvelées. Ainsi, l'adhésion sincère aux devoirs de Varna depuis l'apogée de la période védique diminua pour devenir une adhésion subjective de fortune, due en partie à l'inconfort de la pratique des devoirs de Varna et en partie aux influences extérieures.

Alors que les impacts susmentionnés furent graduels, un retrait rapide des règles de Varna fut rendu possible par l'influence à grande échelle des notions occidentales de liberté et d'égalité. Ces changements peuvent être observés depuis 1500 jusqu'à aujourd'hui. Pour les nations occidentales, enracinées dans leur propre contexte culturel, il était peu logique d'approuver ce système Varna à leurs yeux archaïque. En interceptant l'invasion moghole et la souveraineté quasi-totale de multiples dynasties hindoues, l'invasion britannique apporta avec elle une nouvelle vision du monde basée sur l'égalité et la liberté, incompatible avec le système Varna. La colonisation massive et l'impact de l'"impérialisme culturel" entraînèrent des modifications importantes des devoirs des Varnas. Le commerce et la libéralisation, les échanges culturels entamèrent le peu de croyance qui restait dans le maintien du système des Varnas.

Malgré ce déclin perpétuel, les descendants des quatre Varnas dans l'Inde contemporaine tentent de réinventer leurs racines à la recherche de la sagesse ancestrale. Bien que les quatre Varnas aient empiété sur les devoirs de la vie de chacun, un sentiment d'ordre et de paix est recherché et rappelé dans les discours, les rassemblements communautaires et l'engagement entre les différentes générations. Le système des Varnas, en termes contemporains, est suivi soit avec un engagement sérieux, sans réserve ni doute, soit avec ambiguïté et résistance, en raison d'une influence extérieure sans précédent et de questions d'incompatibilité subjective. Alors que de nombreux citoyens pratiquent une version diluée du système Varna, étendant ses limites et sa rigidité à un contexte plus large de la religion hindoue, les croyants les plus fervents s'efforcent toujours de promouvoir l'importance de la réappropriation du système.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

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Style APA

Joshi, N. (2017, novembre 20). Le Système de Caste en Inde Antique [Caste System in Ancient India]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1152/le-systeme-de-caste-en-inde-antique/

Style Chicago

Joshi, Nikul. "Le Système de Caste en Inde Antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 20, 2017. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1152/le-systeme-de-caste-en-inde-antique/.

Style MLA

Joshi, Nikul. "Le Système de Caste en Inde Antique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 20 nov. 2017. Web. 21 déc. 2024.

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