Armes d'un Chevalier Médiéval Anglais

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Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 juin 2018
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
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Les armes d'un chevalier médiéval anglais au combat comprenaient l'épée longue, la lance en bois avec une pointe en fer, la masse à tête métallique, la hache d'armes et la dague. Entraîné dès l'enfance et s'étant exercé lors de tournois, le chevalier habile pouvait infliger des blessures mortelles même à un adversaire en armure. L'épée, symbole du code chevaleresque et de la noblesse, était avant tout l'arme la plus importante du chevalier. Dotée d'une lourde lame d'un mètre de long, la "grande épée" devait être tenue à deux mains et sa conception était remarquablement stable du XIe au XVe siècle de notre ère. Un chevalier à cheval brandissant une lance était déjà un spectacle effrayant, mais un chevalier à pied brandissant une épée capable de trancher des membres d'un seul coup était en soi une arme psychologique impressionnante.

English Medieval Knight
Chevalier médiéval anglais
The British Museum (Copyright)

Entraînement

Il existe plusieurs types de chevaliers qui combattaient dans une armée en temps de guerre ou qui montaient la garde dans un château. Le groupe le plus important était composé des chevaliers de maison, ceux qui servaient en permanence un seigneur spécifique et chevauchaient avec lui à la guerre. Il y avait ensuite ceux qui étaient obligés de servir un seigneur en tant que chevalier dans le cadre du service féodal. Un autre type de chevalier était le chevalier mercenaire qui combattait simplement pour quiconque était prêt à le payer. Enfin, il y avait les chevaliers qui appartenaient à un ordre spécifique, comme les Templiers ou les Hospitaliers. Naturellement, la qualité et le nombre d'armes que possédait un chevalier dépendaient de sa richesse personnelle ou de celle de son seigneur, mais cette différence se manifestait surtout au niveau des éléments décoratifs et matériels. Certaines armes étaient communes à la plupart des chevaliers sur le champ de bataille médiéval.

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Les jeunes hommes de la noblesse étaient formés au maniement des armes dès l'âge de 10 ans environ et devenaient écuyers à partir de 14 ans.

La maîtrise des armes devait varier considérablement entre les chevaliers professionnels et ceux qui effectuaient un service à durée déterminée. Les jeunes nobles de sexe masculin étaient formés au maniement des armes dès l'âge de 10 ans environ et devenaient écuyers (apprentis chevaliers) à partir de 14 ans. Ils s'entraînaient avec des dispositifs tels que la quintaine, un bras rotatif muni d'un bouclier à une extrémité et d'un poids à l'autre. Le chevalier devait frapper le bouclier et continuer à chevaucher pour éviter d'être frappé dans le dos par le poids lorsqu'il se balançait. Un autre dispositif était un anneau suspendu que le chevalier devait attraper et retirer avec la pointe de sa lance. Une autre technique d'entraînement consistait à monter à cheval au galop et à couper un poteau de bois avec son épée. Le chevalier s'entraînait à manier l'arc et peut-être même l'arbalète, mais comme il faisait partie d'une unité de cavalerie, il n'utilisait généralement pas ces armes sur le champ de bataille. Une fois bien formé, un écuyer pouvait être nommé chevalier par son seigneur, généralement entre 18 et 21 ans. L'entraînement martial se poursuivait ensuite; après tout, un chevalier en bonne santé et capable de se déplacer dans une armure lourde, de s'accommoder de la vision limitée offerte par son casque et de manier efficacement une épée ou une lance avait de bien meilleures chances de pouvoir repartir du carnage qu'était le champ de bataille médiéval. S'il mettait pied à terre ou était privé de son épée, le chevalier devait savoir manier une hache, une masse ou, arme de dernier recours, une dague.

Elements of a Medieval Great Sword
Éléments d'une grande épée médiévale
Nathan Robinson (CC BY-SA)

Les épées

L'épée était un symbole particulièrement puissant pour le chevalier médiéval. Elle était l'arme utilisée pour lui donner son statut de chevalier lors de sa cérémonie d'initiation, elle avait généralement été bénie par un prêtre, et la forme de la lame et de la poignée était souvent utilisée en tant que crucifix pour la prière. Malgré ce symbolisme romantique, les épées de fer et d'acier étaient des armes mortelles; longues, lourdes et tranchantes, elles pouvaient facilement sectionner un membre d'un seul coup. Jusqu'à la fin du 10e siècle, les lames d'épée avaient tendance à être plus légères et un peu plus courtes qu'à partir du 11e siècle. La conception resta remarquablement stable, avec seulement un léger raccourcissement de la lame au 13e siècle, et une augmentation de la longueur au siècle suivant, mais même alors, les individus maniaient l'arme de leur choix. L'épée longue médiévale utilisée par les chevaliers peut être classée en six catégories générales, chacune avec ses propres variations de dimensions, mais toutes destinées à être enfoncées et à couper:

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  • Double tranchant et pointe effilée. Un canal au centre des deux côtés rendait la lame plus légère. La lame pouvait mesurer jusqu'à 1 mètre de long. Ces épées longues étaient connues sous le nom de "grandes épées" ou "épées de guerre" et étaient conçues pour être balancées en utilisant les deux mains sur la poignée.
  • Double tranchant avec un effilement plus prononcé. La lame était dotée d'un canal qui ne s'étendait que sur les trois quarts de sa longueur. C'était l'épée longue la plus répandue jusqu'à la fin du XIIIe siècle.
  • Une lame plus longue et plus large qui s'élargissait légèrement vers la poignée. Un canal courait sur environ la moitié de la lame. La lame mesurait environ 1 mètre (40 pouces), la poignée 15-23 cm (6-9 pouces). Utilisées à partir de 1240 environ, elles reçurent plus tard le nom original d'épées à main et demi ou "bâtardes".
  • Une épée courte à large lame, principalement utilisée pour trancher, mais avec une pointe effilée. Le canal s'étendait jusqu'à la moitié de la lame.
  • Une lame avec une section transversale en losange et un effilement et une pointe prononcés. Utilisée à partir de 1280 environ, elle n'avait qu'une courte poignée de 16 cm et était conçue pour percer les armures. Ces épées de poussée n'avaient souvent pas de tranchant près de la garde afin que le chevalier puisse la saisir en toute sécurité pour augmenter la puissance de la poussée.
  • Une lame avec un double canal près de la garde et ensuite un canal simple ou avec une nervure surélevée. Ces deux types de lame étaient utilisés au XVe siècle. Ces types étaient fabriqués sur le continent européen, où des centres tels que Milan et Cologne acquirent une réputation de qualité. Une autre innovation continentale qui se répandit en Angleterre était un anneau dans la poignée pour l'index qui permettait une meilleure prise.

Les pommeaux des épées étaient aussi variés que le dessin des lames, mais la forme de disque plat prédominait. Ils pouvaient être simples, avoir un centre prononcé ou même des pétales. Jusqu'au 13e siècle, les autres formes possibles étaient le diamant, la sphère et le "chapeau à coq" commun aux épées vikings. Au XIVe siècle, une variété de "bouchon de parfum" devint courante, sous la forme d'un ajout décoratif bulbeux.

Medieval Great Sword
Grande épée médiévale
The Metropolitan Museum of Art (Copyright)

Les gardes transversales destinées à protéger la main étaient généralement simples, parfois légèrement incurvées par rapport à la poignée, qui était généralement recouverte de deux pièces de bois, d'os ou de corne enroulées autour de la soie métallique et reliées par des cordons de cuir ou de soie. Au XIVe siècle, un trou était percé à travers le matériau qui recouvrait de la poignée et était encastré au bout de la soie.

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Les chevaliers les plus riches et les plus flamboyants pouvaient ajouter un peu d'éclat en utilisant du fil d'or ou d'argent sur la poignée. Lorsqu'elle n'était pas utilisée, l'épée était conservée dans un fourreau en cuir et en bois, qui pouvait être muni de ferrures au sommet et à la base. Certaines épées étaient munies d'un petit rabat de cuir attaché à la poignée afin que l'eau de pluie ne pénètre pas dans le fourreau et ne fasse pas rouiller la lame. Compte tenu de la longueur des épées, un agencement complexe de sangles et de ceintures était nécessaire pour éviter qu'elles ne fassent trébucher le chevalier, tout en permettant de les sortier sans difficulté. Au XVe siècle, la ceinture d'épée entièrement diagonale était devenue courante. Les ceintures étaient une autre occasion pour un chevalier d'ajouter des éléments brillants à sa tenue, en particulier par le biais d'œillets et de barrettes en métal.

La plupart des chevaliers portaient également une dague qui ressemblait généralement à une version miniature de l'épée longue.

Le fauchon était une alternative à la longue lame droite, avec une lame courte mais large et incurvée, ou parfois avec un bord incurvé et l'autre droit, qui présentait un tranchant sur le côté extérieur. Apparues au XIIIe siècle, ces armes à l'allure menaçante étaient spécialement lestées d'une lame plus épaisse vers la pointe, ce qui les rendait excellentes pour découper les extrémités d'un adversaire. La plupart des chevaliers portaient également une dague qui ressemblait généralement à une version miniature de l'épée longue, mais dont un seul tranchant était aiguisé. Au XVe siècle, les deux types les plus courants étaient le poignard rondel, avec deux cercles à chaque extrémité de la poignée, et le poignard ballock, avec deux renflements entre la poignée et la lame; les deux types avaient de longues lames effilées.

Lances

L'une des principales caractéristiques du chevalier médiéval était de monter à cheval, et la lance était l'une des armes les plus efficaces pour terrasser un adversaire avant qu'il ne s'approche trop près. Les chevaliers s'entraînaient longuement à la joute et le tournoi médiéval, même s'il devint par la suite un spectacle de chevalerie et d'apparat, était l'endroit idéal pour apprendre les techniques nécessaires pour rester en vie plus longtemps sur le champ de bataille. L'habileté à guider son cheval tout en portant d'une main une lance et de l'autre un bouclier, à maintenir l'équilibre sur la selle, à atteindre une cible en mouvement et à rester sur le cheval en cas de coup au corps étaient autant d'éléments nécessaires à la survie.

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Jousting Re-enactment
Reconstitution historique de joute
National Jousting Association (CC BY-SA)

Les lances, d'une longueur de 2,4 à 3 mètres environ, étaient généralement fabriquées en frêne ou en cyprès et munies d'une pointe en acier clouée sur la hampe. Ce n'est qu'à partir du XIVe siècle qu'un plastron, d'abord circulaire puis conique, fut ajouté pour protéger la main qui portait la lance. Au XVe siècle, la lance fut amincie à l'endroit où la main la saisissait. Une lanière de cuir pouvait être portée autour du bras pour éviter que la lance ne glisse vers l'arrière lorsqu'elle frappait un adversaire. À la fin du XIVe siècle, les chevaliers portaient un repose-lance dans leur cuirasse pour donner à l'arme une plus grande stabilité.

Les masses

Les masses devinrent populaires à mesure que les armures s'amélioraient et devenaient plus résistantes aux coups d'épée. Le manche était en bois et, dans les premières versions, la tête était en alliage de cuivre avec des saillies faites à l'aide d'un moule, soit des saillies arrondies, soit des rebords. La version munie d'une boule à pointes était connue sous le nom d'"étoile du matin". Au XIVe siècle, la tête était généralement en acier ou en fer. Pour éviter de perdre la masse après un coup particulièrement violent, une courroie était portée autour du poignet et attachée à la base de la hampe. Au XIIIe siècle apparut le fléau, une hampe à laquelle était attachée une boule de métal à pointes par l'intermédiaire d'une chaîne. Très prisé des cinéastes et des collectionneurs d'armes, le fléau n'était pas une arme couramment utilisée sur le champ de bataille.

Bayeux Tapestry: Detail from Battle of Hastings
Tapisserie de Bayeux : détail de la bataille d'Hastings
Unknown Artist (Public Domain)

Les haches

Certains chevaliers utilisaient une hache, dont la lame était soit évasée et le manche très long (comme la hache de bûcheron classique), soit plus fine, plus pointue et le manche court (comme la hache de pompier moderne). L'un ou l'autre type de hache était parfois équipé d'une pointe à l'extrémité du manche et, dans les versions ultérieures du XIVe siècle, d'une pointe supérieure. Au cours du même siècle, d'autres évolutions virent le jour, comme l'utilisation de marteaux et de hache d'armes, qui était une combinaison de marteau et de hache avec une pointe; certaines de ces haches avaient une lame très pointue et étaient donc connues sous le nom de "ravensbill" (bec de corbeau). Une hache montée sur un très long manche et munie d'une pointe supérieure était appelée hallebarde. Une autre variante de la hache était le glaive (sorte d'arme d'hast), dont la lame longue et légèrement convexe était fixée verticalement à un long manche en bois, mais elle était plus couramment utilisée par les fantassins.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2018, juin 06). Armes d'un Chevalier Médiéval Anglais [The Weapons of an English Medieval Knight]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1238/armes-dun-chevalier-medieval-anglais/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Armes d'un Chevalier Médiéval Anglais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le juin 06, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1238/armes-dun-chevalier-medieval-anglais/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Armes d'un Chevalier Médiéval Anglais." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 juin 2018. Web. 21 nov. 2024.

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