Les chevaliers de l'Europe du Moyen Âge étaient censés être les plus beaux combattants de leur âge, plus important encore, ils étaient censés être purs en pensée et en action, comme en témoigne le code chevaleresque qu'ils suivaient (en règle générale). Voici les histoires de 12 de ces chevaliers. Les figures légendaires sont peut-être basées sur des chevaliers historiques et les chevaliers historiques sont tous devenus légendaires; telle est la ligne de vérité indistincte entre le fait et la fiction et le besoin des hommes de créer des personnages plus grands que nature d'une époque révolue pendant laquelle la bravoure et la chevalerie atteignirent leur apogée.
Chevaliers légendaires
Saint Georges
Le Saint Georges orthodoxe oriental est devenu le saint patron de tous les chevaliers et donc, même si à proprement parler il n'était pas un chevalier du Moyen Âge, il doit absolument figurer à la première place de cette liste. Cette figure légendaire, basée sur un soldat de l'armée romaine qui fut martyrisé en 303 EC à Lydda (Lod moderne, Israël) pour ses croyances chrétiennes, était devenu l'exemple à suivre pour tous les chevaliers galants de la période médiévale. Au VIIIe siècle, la légende de Saint Georges avait atteint l'Europe, et au XIIe siècle EC son histoire était bien établie; il mena son cheval blanc, Bayard, dans la bataille contre un dragon qui tourmentait le peuple libyen, l'exécution de la créature devenant une métaphore durable du bien contre le mal, Chrétiens contre non-croyants. Ce faisant, Georges sauva une princesse offerte en sacrifice au dragon, et son sauvetage devint un symbole de protection de l'Innocence.
Selon certaines légendes, Georges avait une puissante épée appelée Ascalon, fabriquée par les Cyclopes de Grèce antique, et une armure brillante en acier libyen. À la fin du XIIe siècle, Richard Ier (voir ci-dessous) décida d'utiliser la croix rouge sur fond blanc de la bannière de Saint Georges sur la livrée des soldats anglais. L'histoire de Saint Georges fut popularisée par La légende dorée du chroniqueur italien Jacques de Voragine vers 1260 EC. Le saint devint ainsi, et demeure, une figure populaire dans toute l'Europe: le premier ordre de chevalier laïque lui fut dédié en 1326 EC en Hongrie, il est le saint patron de nombreux pays dont l'Angleterre, la Grèce et la Russie, et le patron de plusieurs grandes villes, dont Moscou et Beyrouth.
Galaad
Les légendes du roi Arthur imortalisées dans plusieurs œuvres littéraires du 12e-15e siècles de notre ère ont fourni d'exaltantes histoires d'exemple à suivre pour tous les chevaliers; et plusieurs chevaliers de la Table ronde auraient pu faire partie de cette liste. Lancelot était un grand chevalier, mais si la galanterie est une partie essentielle de la chevalerie, alors son infidélité envers Guenièvre et la trahison du roi Arthur l'en excluent. Son fils Galaad, cependant, est souvent cité comme le chevalier le plus parfait de tous. Avec une lignée censée remonter au célèbre roi David de la Bible, sa mère était Élaine (ou Ellan de Corbenic), fille de Pellès (ou Pelleas), le roi pêcheur infirme, gardien du Saint Graal (coupe du Christ lors de la Cène).
Galaad arriva un jour à Camelot et convainquit le roi Arthur qu'il était l'élu qui trouverait le Graal d'abord en s'asseyant en toute tranquillité sur le siège périlleux, la chaise magique inoccupée de la Table Ronde qui était mortelle pour tous sauf celui qui trouverait le Graal, et ensuite en retirant l'épée légendaire du rocher. Fait chevalier, les armes de Galaad étaient la lance qui avait transpercé Jésus-Christ à la Crucifixion et l'épée du roi David. Son bouclier blanc était marqué d'une croix tracée avec le sang de Joseph d'Arimathie (celui qui avait apporté le Graal en Europe). Galaad était, en plus d'être un jouteur brillant qui battait tous les participants (sauf son père), humble, innocent et pur. En effet, Galaad était le seul chevalier jugé digne de partir en quête du Graal et de le trouver, quête qui est peut-être une allégorie du chemin chrétien vers le salut. Galaad finit par trouver le Graal, ou du moins le vit, au château du roi pêcheur après quoi le chevalier monta au Ciel selon certaines versions, ou se lança dans une odyssée dans les Terres Saintes dans d'autres, où il trouva à nouveau le Graal et cette fois l'emmena avec lui dans l'autre vie.
Siegfried
Siegfried est un chevalier et prince allemand légendaire qui apparaît en tant que héros du poème épique allemand Nibelungenlied vers 1200 EC. Plus mythe que réalité, le personnage est basé sur le folklore germanique et nordique plus ancien, mais il est peut-être tiré à l'origine d'un chevalier franc du VIIe siècle de notre ère ou même d'un chef germanique qui se battit vaillamment contre les Romains au 1er siècle de notre ère. Tout comme Saint George, Siegfried apparaît comme une version aseptisée et chevaleresque des personnages légendaires antérieurs et, comme George, il réussit venir à bout d'un dragon gênant. Le héros se baigna dans le sang de la créature morte et devint ainsi immunisé contre les armes sauf sur une petite partie de son dos où une feuille s'était collée.
Le plus grand défi du chevalier allemand fut cependant de remporter la main de Kriemhild, une princesse bourguignonne (Nibelungen). Après un rêve qui indiquait que tout futur mari rencontrerait une mort violente, la princesse décida de ne plus penser au mariage. Elle resta peu impressionnée par le bilan de Siegfried en matière de richesses capturées, de massacres de dragons et de victoires sur les Danois et les Saxons lors de combats au sein de l'armée bourguignonne. Pendant ce temps, le roi bourguignon, Gunther, était lui-même tombé amoureux d'une belle reine appelée Brunhilde qui n'épouserait qu'un prétendant qui pouvait la vaincre au combat, et donc il conclut un accord avec Siegfried. Ce dernier, après avoir été magiquement rendu invisible, se battrait contre la reine et le roi prendrait à la fois le mérite et la reine. En retour, Siegfried pourrait épouser Kriemhild. Il en fut ainsi jusqu'à ce qu'une dispute entre les deux dames ne conduise Kriemhild à révéler le tour joué à Brunhilde. Le roi fut indigné, et un de ses serviteurs, Hagen, en découvrant le point faible du héros, tua Siegfried lors d'une partie de chasse. Hagen eut ce qu'il méritait quand Kriemhild le tua avec l'épée de Siegfried.
Chevaliers historiques
Robert Guiscard - «Le rusé»
Robert Guiscard (c. 1015-1085 EC) était un chevalier normand qui combattit avec succès contre les Empires byzantins et arabes à partir de 1057 EC pour créer son propre duché dans le sud de l'Italie et en Sicile. Les revendications territoriales de Robert furent entérinées par la papauté en 1059 EC, qui reconnut son titre de duc des Pouilles, de Calabre et de Sicile. Il étendit son contrôle sur l'Italie lorsqu'il captura Bari en 1071 après un siège de trois ans, Palerme en 1072 et Salerne en 1076. Toujours insatisfait, Robert saisit Corfou en 1081 EC et peu de temps après, il vainquit une armée dirigée par l'empereur byzantin Alexis I Comnène (r. 1081-1118 EC) à Dyracchium, en Dalmatie. Robert remporta une autre victoire contre les imposantes forces vénitiennes alliées des Byzantins en 1084 EC. Toujours plus ambitieux, le duc normand mourut en route pour attaquer la plus grande prise d'entre toutes, Constantinople, en 1085, non au combat mais de typhoïde. Son surnom de «rusé» découle de la relation de son nom de famille avec le vieux mot français viscart qui signifie « rusé comme un renard ». L'écrivain italien Dante Alighieri présente Robert comme l'un des grands chevaliers dans la Divine Comédie (vers 1310 EC).
Rodrigo Díaz de Vivar - « Le Cid »
Rodrigo Díaz de Vivar (1043-1099 EC), plus connu sous le nom du Cid, dérivant du mot arabe assid , signifiant «seigneur», était un célèbre chevalier espagnol et général, si célèbre que même son épée avait un nom: Tizona (ou Tizón). Il se fit tout d'abord remarquer en tant que commandant des armées du roi Ferdinand Ier de Castille-et-Léon (décédé en 1065 EC), un poste qu'il occupa à seulement 22 ans. Après une dispute avec un commandant rival en 1081 EC, El Cid fut exilé et servit ensuite le roi maure al-Moutamin (1081-85 EC) à Saragosse. Une décennie de victoires contre les Maures adverses et les rois espagnols s'ensuivit et il acquit un autre surnom, El Campeador (« Le Champion »).
Décidant qu'il serait plus rentable de se battre pour lui-même, Le Cid prit Valence en 1090. En théorie, il représentait encore le roi espagnol Alphonse VI (r. 1077-1109 EC) mais Le Cid était maintenant un souverain à part entière. Le grand général mourut en 1099 EC, mais son corps défila devant son armée pour repousser une attaque arabe, tout comme Saint Pierre l'avait chargé d'organiser, en songe sur son lit de mort. L'astuce fonctionna et Valence résista à l'assaut, quoique temporairement, car plus tard dans la même année, elle tomba aux des Almoravides musulmans. Le corps du grand commandant fut enterré au monastère de San Pedro en Castille. Le Cid ne manquait pas seulement à ses guerriers, mais aussi à son cheval Bavieca qui, selon la légende, ne laissa jamais personne d'autre le monter après la mort de son maître. Après sa mort, la légende du Cid ne fit que prendre de l'ampleur, particulièrement alimentée par le poème épique Cantar del Mio Cid (Chant du Cid) en 1142 EC.
William Marshal - « Le plus grand chevalier qui ait jamais vécu »
Sir William Marshal (ou Guillaume le Maréchal c. 1146-1219 EC) était un chevalier anglais très célèbre. À l'âge de six ans, William fut livré comme otage par son père lorsque le roi Étienne (r. 1135-1154 EC) assiégea le château de la famille. Heureusement, cela tourna bien pour William car il devint pupille du roi et s'engagea sur la voie pour devenir chevalier. Outre le fait d'impressionner par son habileté martiale, il obtint le surnom affectueux de gaste-viande (glouton). Fait chevalier en 1166 EC, William gagna une fortune grâce à ses victoires lors des tournois, jouissant de 16 années sans défaite et de plus de 500 captures.
L'année 1168 EC fut témoin de la première étape de la fulgurante carrière politique de William lorsque Aliénor d'Aquitaine employa ses services de tuteur en armes pour son fils Henry le Jeune roi. Guillaume servit Henri II d'Angleterre (r. 1154-1189 EC) dans les campagnes contre Philippe II de France en 1188-9 CE (r. 1180-1223 EC), Philippe qui s'était allié aux deux fils rebelles du roi anglais, Jean et le futur Richard Ier (voir ci-dessous). Pendant une bataille ou à l'issue du conflit, William se trouva face à face avec Richard et, quand le prince fut à sa merci, il épargna sa vie, tuant que son cheval à la place. En 1189 EC William acquit par mariage le titre de comte de Pembroke avec en prime des châteaux au Pays de Galles. Pendant que Richard Ier faisait campagne, William servit au conseil de régence et fut nommé maréchal d'Angleterre. Il devint l'un des créateurs et signataires de la Grande Charte en 1215 EC, et le Protecteur du Royaume et régent de l'enfant roi Henri III (1216-1272 EC). À 70 ans, William se battait encore et remporta la bataille de Lincoln en 1217 EC contre les barons anglais rebelles et le futur roi français Louis VIII (r. 1223-1226 EC). Après sa mort en 1219, William fut investi comme chevalier Templier et enterré à Temple Church, à Londres. L'archevêque de Canterbury de l'époque décrivit à juste titre William comme « le plus grand chevalier qui ait jamais vécu ».
Richard Ier - Le Coeur de Lion
Richard Ier d'Angleterre « le coeur de Lion » (1157-1199 EC fut roi d'Angleterre de 1189 à 1199 EC. Le premier succès de Richard survint dans les 1180, quand il réprima la rébellion d'un baron en Aquitaine, puis captura le château apparemment imprenable de Taillebourg dans l'ouest de la France. Recueillant le soutien de deux rois français et poussé par sa mère Aliénor d'Aquitaine, Richard se révolta à deux reprises contre son père le roi Henri II d'Angleterre (r. 1154-1189 EC): les complexes mariages royaux de l'époque ne causaient que des querelles. Les questions furent réglées lorsque Richard fut officiellement nommé successeur de son père, ce qu'il devint en 1189 EC.
L'un des leaders de la Troisième Croisade (1189-1192 EC), Richard fut à la hauteur de son valeureux surnom en capturant Messine (1190 EC) et Chypre (1191 EC). Acre dans le royaume de Jérusalem était assiégée depuis cinq mois, mais elle fut finalement capturé en 1191 EC par Richard cinq semaines seulement après son arrivée. Atteint de scorbut à l'époque, le « cœur de lion » se faisait quand même porter sur une civière par ses hommes, position à partir de laquelle il pouvait tirer son arbalète. En septembre de la même année, le roi remporta une nouvelle victoire contre l'armée arabe de Saladin (r. 1174-1193 EC) à Arsouf. Finalement, la Croisade s'arrêta et Jérusalem resta entre les mains arabes, mais au moins Richard négocia le sauf-conduit des pèlerins chrétiens vers les Terres Saintes.
Le roi était la quintessence du monarque combattant, mais ne réussit à passer que cinq mois de son règne en Angleterre, un facteur important dans cette statistique étant sa capture par l'Empereur des Romains Henri VI (r. 1190-1197 EC) en 1192. Libéré sur rançon deux ans plus tard et mettant à sec les coffres de l'État, Richard se battut contre Philippe II de France alors que les deux pays luttaient pour avoir le contrôle du nord et du centre de la France. Le roi anglais fut tué par flèche alors qu'il assiégeait le château de Châlus. Les trois lions des armoiries de Richard font partie des armes de la famille royale britannique depuis lors.
William Wallace
William Wallace (c. 1270-1305 EC) était un chevalier écossais et héros national qui luttait pour l'indépendance de son pays vis-à-vis de l'Angleterre. Sa première attaque marquante fut sur Lanark en Écosse en 1297 EC, lorsque le shérif anglais fut tué - vengeance de ses mauvais traitements envers Marion, femme de William, selon la légende. D'autres raids suivirent dans les garnisons anglaises avant que William et ses hommes ne se retirent en sécurité dans les Highlands.
Le plus grand triomphe de William fut sa mise en déroute d'une armée anglaise beaucoup plus importante à la bataille de Stirling en 1297 EC. En utilisant les limites d'un pont étroit qui bloquait l'ennemi, plus de 100 chevaliers anglais furent tués. William fut alors fait chevalier (probablement) par Robert Bruce, le futur roi écossais (r. 1306-1329 EC), et il devint « Gardien » du gouvernement écossais. William mena des raids dans le nord de l'Angleterre, mais perdit lourdement face à une armée anglaise de cavalerie et d'archers à la bataille de Falkirk en 1298 EC. William réussit à échapper à la capture du roi anglais Edward Ier (1272-1307 EC) jusqu'en 1305 EC. Puis sa chance s'évanouit et, pris à Glasgow, il fut traîné jusqu'à Londres où il reçut la peine de mort la plus horrible qu'un tribunal anglais pouvait donner: il fut pendu, éviscéré et écartelé.
James Douglas - «Douglas le noir»
James Douglas (c. 1286-1330 EC) était un chevalier écossais dont le teint sombre donna naissance au surnom que lui donnaient les Anglais «Douglas le noir», tandis que les Écossais, naturellement, appréciaient davantage leur héros et le surnommèrent « James le Bon». En 1307, James captura le château de Douglas, qui avait autrefois été celui de sa propre famille, mais qui fut perdu grâce au roi anglais Edward I qui l'avait donné à un de ses fidèles nobles. Attaquant le dimanche des Rameaux alors que les défenseurs étaient tous à l'église, l'Écossais décapita les survivants et brûla leurs corps sur un énorme bûcher. Le raid devint connu sous le nom de «garde-manger de Douglas». Ayant une apparente préférence pour les jours clés du calendrier, Douglas captura le château de Roxburgh le jour de mardi-gras en 1314 EC surprenant à nouveau la garnison car cette fois ils festoyaient le soir avant de commencer le Carême.
James, à peine fait chevalier, commanda, avec Robert Bruce, la célèbre victoire sur les forces anglaises à la bataille de Bannockburn en 1314 EC. Dans les années qui suivirent, James fit des raids répétés dans le nord de l'Angleterre, sa plus célèbre victime étant Robert Neville de Middleham en 1318 EC, qui était dédaigneusement connu sous le nom de « Paon du Nord » par les Écossais. En 1327 EC James faillit capturer le roi anglais Édouard III (r. 1327-77 EC) lors d'un de ses raids typiques. Lui qui aurait gagné 70 combats, il fut tué en combattant les Sarrasins en Andalousie en 1330 EC alors qu'il était en route vers les Terres Saintes pour y enterrer le cœur de Robert Bruce comme il l'avait promis (le cœur finit à Melrose Abbey en Écosse).
Bertrand du Guesclin - «L'aigle de Bretagne»
Bertrand du Guesclin (c. 1320-1380 EC) était un chevalier français et héros national connu sous le nom d' «Aigle de Bretagne». D'origines modestes, Bertrand fut fait chevalier après avoir réussi à arrêter un raids anglais en Bretagne en 1354 EC. Après d'autres actes héroïques sur le champ de bataille tels que la vigoureuse défense de Rennes en 1357 EC et la victoire sur le roi Charles II de Navarre (r. 1349-1387 EC) à la bataille de Cocherel en 1364 EC, ce dernier abandonna sa revendication sur le duché de Bourgogne, il fut nommé gendarme de France, poste qu'il occupa pour une décennie à partir de 1370. Bertrand commandait ainsi l'armée de son pays pendant la guerre de Cent Ans avec l'Angleterre (1337-1453). Les succès de Bertrand incluent la reprise de la Bretagne et d'une grande partie du sud-ouest de la France où il était connu pour son utilisation efficace des tactiques de guérilla. Le Breton était également doué dans les tournois, y participant tout jeune, comme chevalier encore inconnu, et remportant 12 joutes à la suite, selon la légende.
Il y eut cependant deux sérieux revers dans la carrière de Bertrand: le fait d'avoir été capturé deux fois par les Anglais. La première fois, ce fut John Chandos qui le captura après la bataille d'Auray en 1364. Libéré contre rançon comme de coutume à l'époque, Bertrand fut de nouveau capturé en 1367 et rançonné pour une somme encore plus grande. Bertrand mourut de dysenterie juste après son siège réussi à Châteauneuf-de-Randon en 1380 EC. Le grand chevalier reçut l'honneur d'un tombeau à la Basilique de Saint-Denis aux côtés de nombreux rois français. Peu après sa mort, sa vie mouvementée fut commémorée dans le Chanson de Bertrand du Guesclin du célèbre trouvère français Cuvelier.
Édouard de Woodstock - Le Prince-Noir
Édouard de Woodstock (1330-1376 EC) était le fils aîné du roi d'Angleterre Édouard III, le prince de Galles à partir de 1343 EC et le fléau de la noblesse française. Connu sous le nom d' «Édouard le Prince noir» (du XVIe siècle EC) pour son armure et son bouclier noirs inhabituels (il eut sa première armure à l'âge de tout juste sept ans), Édouard atteignit très tôt la célébrité digne d'un chevalier lorsqu'il combattit avec aplomb à la bataille de Crécy en 1346. Toujours adolescent, Édouard aida son père à remporter une célèbre victoire contre une armée française supérieure en nombre. D'autres succès suivirent contre le même ennemi alors la guerre de Cent Ans battait son plein (1337-1453 EC), notamment à la bataille de Poitiers en 1356, lorsque le roi Jean II de France (r. 1350-1364 EC) fut lui-même capturé. Édouard remporta d'autres louanges pour le bon traitement chevaleresque du monarque captif, et il mérita la réputation d'homme généreux, l'une des qualités clés d'un noble chevalier, en distribuant de l'or et des titres à ses commandants et en faisant de beaux dons à des églises comme la cathédrale de Canterbury. Les raids incendiaires et les pillages (chevauchées) du prince dans le nord de la France, ne le rendirent pas populaire dans cette région, mais la tactique était assez courante dans les conflits de l'époque.
Vers 1348 EC Edouard et son père furent les membres fondateurs de l'Ordre de la Jarretière, le club exclusif des chevaliers qui existe encore aujourd'hui. Les victoires continuaient à venir, et en 1367, Édouard réussit même à capturer et rançonner pour une très belle somme l'un de ses rivaux au titre de plus grand chevalier jamais connu, Bertrand du Guesclin, après la bataille de Najera en Espagne. Quand il mourut de dysenterie en 1376 EC, la nation le pleura et l' Histoire perdit celui qui aurait put être l'un de ces plus grands rois. Un autre héritage durable du Prince Noir est son utilisation de trois plumes d'autruche comme emblème, ce qui est encore aujourd'hui, le symbole du prince de Galles.
Henri Percy - « Hotspur »
Henri Percy (1364-1403) était le membre le plus célèbre de la noble famille Percy du nord de l'Angleterre. Henri était un autre chevalier qui connut du succès tant lors des tournois que sur le champ de bataille. En 1377 EC, il fut fait chevalier à tout juste 13 ans par le roi anglais Édouard III et très vite aida son père à reprendre le château de Berwick des mains des Écossais l'année suivante. Il passa l'année 1380 EC en campagne en Irlande, et en 1383 EC, il partit en croisade contre les Lituaniens païens en Prusse. Deux ans plus tard, il était de retour patrouillant les frontières écossaises après avoir été nommé contrôleur de la Marche Est par Richard II d'Angleterre (r. 1377-1399 EC).
Henri était à la bataille d'Otterburn en Écosse en 1388 EC, un épisode enregistré pour la postérité dans un poème du poète Robert Burns du XVIIIe siècle. Les Anglais furent vaincus, et Henri fut capturé et rançonné, la rançon fut payée par le roi et le Parlement. Henri ne fut pas vraiment reconnaissant cependant, et avec son père, il complota contre Henri IV d'Angleterre (r. 1399-1413 EC), et ce après avoir aidé le roi anglais à gagner son trône, à reprendre le château de Conway des mains des fastidieux gallois en 1401 EC et à vaincre les Écossais encore plus agaçants à la bataille de Homildon Hill en 1402. Les Percy étaient vexés du manque de gratitude du roi Henri, mais le «hot spur» - appelé ainsi par les Écossais pour la vitesse avec laquelle il déplaçait ses armées et attaquait - mourut au combat à Shrewsbury alors qu'il combattait les forces du roi en 1403 EC. Selon la légende, Henri fut tué par une flèche qui le toucha en pleine bouche quand il ouvrit sa visière l'espace d'un instant. Le roi ne pardonna pas sa déloyauté, et le cadavre d'Henri fut écartelé et sa tête posée sur un pic aux portes de York pour avertir que même les grands chevaliers doivent toujours servir leur souverain.