Bataille de Tricaméron

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Article

Nathan Stafford
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 15 novembre 2018
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La bataille de Tricaméron (533 ap. J.-C.) fut la deuxième et dernière grande bataille de la guerre vandale (de 533 à 534). Elle opposa les forces de l'Empire byzantin, dirigées par le général Bélisaire (500-565), au roi des Vandales, Gélimer (480-550). Ce conflit se déroula directement à l'ouest, à environ 50 km, de la capitale vandale de Carthage, occupée par les Byzantins. La bataille de Tricaméron se déroula plusieurs mois après la bataille d'Ad Decimum (533), au cours de laquelle Bélisaire avait vaincu Gélimer et mis en déroute une grande partie de l'armée vandale. La bataille de Tricaméron déstabilisa encore davantage le règne de Gélimer au sein du royaume vandale et, dans l'année qui suivit, conduisit à la soumission des Vandales par les Byzantins. Cette soumission permit aux Byzantins de réincorporer complètement l'Afrique du Nord en tant que province de l'Empire byzantin et donna à Bélisaire une base de départ pour préparer sa reconquête de la Sicile et de l'Italie.

Map of the Vandalic War
Carte de la guerre vandale
Cplakidas (CC BY-SA)

Prologue

Après avoir été récemment vaincu à Ad Decimum, Gélimer se trouvait dans une position très difficile. Il savait qu'il n'avait pas les effectifs nécessaires pour affronter Bélisaire sur le terrain. Le roi vandale commença à accroître ses forces en envoyant des messagers à son frère Tzazon (m. 533), qui avait récemment réussi à maîtriser une révolte financée par Byzance en Sardaigne. Gélimer demanda à Trazon de revenir avec son armée pour l'aider à faire face à l'invasion byzantine. Pendant ce temps, il chercha à reconstituer ses forces en soudoyant de nombreux paysans de la région pour qu'ils se battent en tant que mercenaires. Peu à peu, de nombreux habitants rejoignit l'armée de Gélimer et Tzazon revint avec sa propre force, de sorte que Gélimer était désormais suffisamment confiant pour se battre à nouveau contre Bélisaire. Gélimer avança sur Bélisaire qui occupait toujours la ville bien fortifiée de Carthage, et tenta de forcer une bataille rangée. Bélisaire, ne voulant pas être assiégé et voulant profiter de l'élan donné par sa précédente victoire, envoya d'abord sa cavalerie pour se battre contre les Vandales. L'infanterie byzantine suivit l'avancée de la cavalerie qui se dirigeait vers le lieu de la bataille. Cette bataille se déroula à l'ouest de Carthage, autour d'un petit cours d'eau à Tricaméron.

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Gélimer força l'engagement avant l'arrivée de Bélisaire en déployant son armée en formation de combat.

La bataille

La force avancée de cavalerie byzantine, sous le commandement de Jean l'Arménien, subordonné de confiance de Bélisaire, arriva sur le site bien avant tout autre commandant byzantin. Jean et sa cavalerie se mirent à dresser le camp en prévision de l'arrivée de Bélisaire et du reste des forces byzantines. Gélimer et son armée avaient passé la nuit précédente à fortifier leur propre camp. Le lendemain matin, Gélimer força un engagement avant l'arrivée de Bélisaire en déployant son armée en formation de combat. Il choisit stratégiquement le moment du déploiement, juste avant midi. Il est bien connu que les Byzantins déjeunent généralement à midi et Gélimer voulut peut-être les forcer à se battre l'estomac vide. Des tactiques similaires avaient été employées par les Perses lors de leurs nombreux affrontements contre les Byzantins.

Coin of King Gelimer
Pièce du Roi Gélimer
Classical Numismatic Group, Inc. (CC BY-SA)

Les Byzantins, toujours sous le commandement de Jean, se déployèrent rapidement pour répondre à la menace posée par Gélimer. Avant que tout véritable combat ne commence, Bélisaire et sa cavalerie domestique, les bucellarii, arrivèrent sur le champ de bataille pour rejoindre Jean. Bélisaire décida de permettre à Jean de conserver le commandement général des forces byzantines pour cet engagement. En effet, Jean était le premier commandant sur place et avait donc une bien meilleure compréhension de la situation.

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Après que les Byzantins et les Vandales eurent formé leurs armées l'une en face de l'autre, ils attendirent tous de voir laquelle ouvrirait le bal. Contrairement à Ad Decimum, le plan de bataille vandale était conçu pour forcer les Byzantins à ouvrir l'attaque. Voyant cela, les Byzantins élaborèrent un plan pour inciter les Vandales à charger à travers le petit cours d'eau afin de briser leur cohésion et d'être ainsi plus faciles à détruire. Jean, probablement sous la direction de Bélisaire, ordonna à des soldats de tirailleurs d'avancer afin d'inciter les Vandales à charger. Les tirailleurs traversèrent le cours d'eau et tirèrent des flèches sur le centre vandale qui était sous le commandement de Tzazon. Tzazon et ses soldats chargèrent les tirailleurs pour les forcer à retraverser le cours d'eau, mais ils maintinrent leur discipline et ne mordirent pas à l'hameçon tendu par les Byzantins. Voyant que la première attaque des tirailleurs avait presque accompli le plan byzantin, Jean mena une seconde charge menaçant le centre vandale. Comme lors de la première charge, Jean et ses soldats furent contraints de se retirer en raison d'une charge contrôlée par le centre vandale.

À ce moment-là, Jean et/ou Bélisaire remarquèrent que lors de chaque charge du centre vandale, les flancs de l'armée vandale restaient immobiles, ils ne soutenaient pas du tout le centre pendant leur contre-charge contre les Byzantins. Voyant cela, Jean mena une grande charge qui incluait les bucellarii et une grande partie de la cavalerie byzantine la plus expérimentée vers le centre de la ligne vandale. Jean et ses hommes parvinrent à tuer Tzazon et à mettre en déroute le centre des Vandales sous le poids de leur charge de cavalerie.

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Belisarius
Bélisaire
Eloquence (CC BY-SA)

Le fait de voir le centre en déroute et Tzazon tué détruisit le moral de Gélimer d'une manière très similaire à ce qui s'était passé à Ad Decimum. Sous cette pression, Gélimer ordonna une retraite complète vers le camp fortifié vandale. Les Byzantins poursuivirent les Vandales jusqu'à leur camp, mais ne purent lancer une véritable attaque sur le camp à proprement parler. À l'issue de cet engagement, Procope affirme que les Byzantins ne laissèrent pas plus de 50 hommes morts, alors que 800 Vandales avaient été tués.

Plus tard dans la journée, après le premier engagement au bord du ruisseau, l'infanterie byzantine arriva sur le terrain. Bélisaire et Jean avaient désormais les moyens d'attaquer le camp vandale. Gélimer, quant à lui, n'avait pas l'intention de se battre et s'était enfui à l'insu de son armée avec seulement quelques serviteurs. Lorsque cette information fuita, le reste de l'armée vandale s'enfuit plutôt que d'affronter l'attaque byzantine. L'armée byzantine avança et se trouva dans un camp désormais vide. La bataille de Tricaméron prit fin sur la victoire de Bélisaire et de l'armée byzantine sur les Vandales et Gélimer.

Suites de la bataille

Gelimer ayant été vaincu pour la deuxième fois par les Byzantins, le roi vandale savait qu'il se trouvait dans une situation très précaire. Il se retira dans le désert en direction de la ville d'Hippone (alias Hippo Regius, Annaba moderne). Mais il fut bientôt découvert par une force byzantine commandée par un homme nommé Pharas,qui assiégea la ville. Après plusieurs semaines de siège, Gélimer finit par se rendre officiellement à la condition que lui et ses hommes soient épargnés. Le corps de Gélimer capturé serait exposé lors d'un triomphe romain, l'un des derniers jamais accordés, pour le peuple de Constantinople. Les Byzantins avaient débarqué en septembre 533 et, avec la reddition officielle de Gélimer en mars 534, la guerre vandale était terminée. Bélisaire consolida ses forces et poursuivit ses campagnes de reconquête en Sicile et en Italie, où il remporta de grands succès.

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Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Nathan Stafford
Nathan has a deep love for history in all its forms. Having discovered the Byzantine Empire as a child he has spent most of his life studying and researching the late Roman and Byzantine Empire(s).

Citer cette ressource

Style APA

Stafford, N. (2018, novembre 15). Bataille de Tricaméron [Battle of Tricamarum]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1282/bataille-de-tricameron/

Style Chicago

Stafford, Nathan. "Bataille de Tricaméron." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 15, 2018. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1282/bataille-de-tricameron/.

Style MLA

Stafford, Nathan. "Bataille de Tricaméron." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 15 nov. 2018. Web. 20 déc. 2024.

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