Réforme Marianique

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Philip Mathew
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 14 septembre 2020
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais
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Les réformes marianiques (ou réformes de Marius) sont un ensemble de réformes introduites dans l'armée romaine à la fin du IIe siècle avant notre ère par le général et homme politique romain Caius Marius (157-86 av. J.-C.). Grâce à ces réformes, l'armée romaine passa d'une milice semi-professionnelle à une force de combat professionnelle. Le système de manipule de l'ancienne légion polybienne fut aboli et remplacé par la cohorte. Les conditions basées sur la propriété pour le service militaire furent également supprimées. Selon l'historien Adrian Goldsworthy dans son livre In the Name of Rome, à la fin du 1er siècle avant notre ère, la politique, la société et l'armée romaines avaient profondément changé. "La carrière de Marius, et le désordre de son époque, était un symptôme de ces changements" (128).

Vatican Bust of Gaius Marius
Buste de Caius Marius, Vatican
Marie-Lan Nguyen (CC BY)

Les réformes de Marius peuvent être résumées dans les points suivants :

  • Inclusion des gens du peuple connus sous le nom de capite censi
  • Remplacement du manipule par la cohorte
  • Inclusion des mulets de Marius
  • L'étendard de l'aigle devient le symbole de la légion

Armée consulaire polybienne

Pour comprendre l'armée marianique, il faut tenir compte de la structure militaire de l'époque prémarianique. Les troupes étaient sélectionnées par un processus appelé dilectus ou "une cérémonie élaborée de tirage au sort et de sélection pour attribuer des officiers et des soldats aux quatre légions consulaires qui étaient levées chaque année à partir des tribus" de la population romaine (Matthew, 1). Les premières légions romaines étaient composées d'environ 4 000 fantassins et 300 cavaliers. Elles étaient divisées en manipules, organisées en damier, avec dix manipules sur chaque ligne horizontale. Le terme légion signifiait "levée" et désignait l'ensemble du peuple romain sous les armes, mais au 4e siècle avant notre ère, elle devint la partie la plus importante de l'armée. À cette époque, la légion était composée de soldats qui possédaient suffisamment de biens pour s'offrir leur propre équipement. Les hommes les plus riches formaient la cavalerie, connue sous le nom d'equites, tandis que les plus pauvres constituaient l'infanterie légère ou les velites.

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La légion ne se distinguait de la phalange grecque des hoplites que par la méthode utilisée pour remporter la victoire lors d'un engagement direct contre l'ennemi.

Selon Polybe, la légion était divisée en trois rangs en fonction de l'expérience. Dans l'infanterie, la première rangée de soldats était composée de jeunes hommes d'une vingtaine d'années et de citoyens pauvres, qui possédaient suffisamment de biens pour être admis au service militaire. On les appelait les hastati. La deuxième rangée était composée d'hommes âgés de 20 à 30 ans, appelés principes. La dernière rangée était composée des vétérans les plus âgés, armés de longues lances. Ces hommes étaient appelés les triarii. Chaque ligne avait été divisée en dix manipules et chaque manipule en deux centuries commandées par un centurion.

Polybe précise que leur méthode de combat était différente de celle des Macédoniens. Chaque légionnaire occupait un espace de trois pieds (90 cm environ) de ceux qui se trouvaient devant, derrière et dans la même rangée que lui. Cela leur permettait de se battre individuellement. Le soldat romain défendait son corps à l'aide d'un long bouclier et utilisait son épée pour frapper et couper. Cela signifie que chaque soldat devait affronter deux hommes à l'avant de la phalange et se battre contre dix pointes de lance. Dans cette formation, les troupes de l'arrière ne pouvaient pas soutenir l'avant comme dans la phalange. Lors de la bataille, les assaillants commençaient par lancer des javelots dans l'espoir de briser la formation ennemie. Une fois l'ennemi envoyé en avant, les assaillants se retiraient et les hastati étaient envoyés en avant pour combattre. Les principes étaient envoyés en avant si les hastati commençaient à céder. "Les triarii s'agenouillaient, la jambe gauche en avant (Polybe, 511). Les boucliers des triarii couvraient leur bras gauche et leurs lances étaient pointées obliquement vers l'avant, à la manière d'une palissade selon Tite-Live. Les triarii n'étaient envoyés en avant que lorsque tout le reste avait échoué, ils servaient donc de dernier recours.

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Adrian Goldsworthy a déclaré que la légion ne différait d'une phalange hoplite grecque ou d'une phalange macédonienne combinée à sa cavalerie de choc que par sa méthode de victoire lors d'un engagement direct contre un ennemi. Elles souhaitaient un affrontement rapide et décisif, et elles s'en sortaient très bien. Lorsque Hannibal, le célèbre général carthaginois de la deuxième guerre punique, engagea le combat contre les Romains, les légions furent durement touchées, mais c'est le même type d'armée romaine qui le vainquit, grâce à un meilleur moral et un meilleur commandement.

Altar of Domitius Ahenobarbus - Detail
Autel de Domitius Ahenobarbus - Détail
Jastrow (Public Domain)

Marius

Plutarque affirme que les parents de Marius étaient des agriculteurs qui avaient grandi dans le village de Ceraetae, à l'extérieur d'Arpinium. Il convient de noter que seuls les membres de la classe équestre pouvaient prétendre à une magistrature importante à Rome et que l'appartenance à cet ordre nécessitait des biens très importants. Les membres des familles sénatoriales commençaient en tant qu'équestres jusqu'à ce que le succès politique n'encourage les "censeurs à les inscrire au Sénat, mais ils ne formaient qu'une petite minorité de l'ordre, la plupart d'entre eux ayant choisi de ne pas entrer en politique" (In the name of Rome, 129). La famille de Marius faisait partie de l'aristocratie d'Apinum et jouissait d'une influence considérable dans la ville. Sa carrière militaire débuta en 134 avant notre ère, lorsqu'il servit sous les ordres de Scipion Émilien en Espagne. Il "occupa un tribunat dans les années 120 avant J.-C. et servit en Asie Mineure" (Matthieu, 5). Marius fut élu préteur en 115 avant J.-C. et reçut l'année suivante un poste de legatus Augusti pro praetore.

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En 111 avant notre ère, Rome était en guerre contre Jugurtha, le roi de Numidie (une région qui comprend une partie de l'Algérie et de la Tunisie actuelles). Au cours des deux années suivantes, le conflit fit rage et ne connut pas de fin. Quintus Caecilius Metellus fut placé au commandement en 109 av. J.-C. avec Marius qui devint son commandant de cavalerie. L'année suivante, Metellus se vit confier un commandement élargi, mais après avoir combattu à Muthul, Zama et Vaga, il ne parvint pas à capturer Jugurtha et à mettre fin à la guerre. Avec le soutien de la comitia ou assemblée populaire, Marius remplaça Metellus en tant que commandant, en charge de la campagne de Numidie. C'est à cette époque que Marius entreprit une série de réformes qui changeraient à jamais l'armée romaine.

L'armée post-marianique

À l'époque de Marius, le lien entre le service militaire et la propriété fut rompu. Les capite censi, ou "dénombrement par tête", étaient constitués de ceux qui possédaient peu de biens et ne remplissaient pas les conditions requises pour le service militaire. Ils pouvaient désormais s'enrôler dans l'armée romaine. Comme le dit Plutarque à propos de Marius:

Il fut élu triomphalement et commença immédiatement à lever des troupes. Contrairement à la loi et à la coutume, il enrôla dans son armée des hommes pauvres ne possédant aucun titre de propriété, une catégorie de personnes qui n'était pas acceptée par les commandants dans le passé, qui ne donnaient les armes, comme d'autres honneurs, qu'à ceux qui appartenaient aux catégories de revenus appropriées - l'idée étant que la possession de biens garantissait la loyauté d'un homme à l'égard de l'État. (20-21)

Lorsque Marius emmena un groupe de ces volontaires en Numidie, cela lui permit, d'un point de vue militaire, de prendre les fortifications et les villes de la région tout en poursuivant le roi Jugurtha. Cette armée de volontaires, par opposition aux soldats enrôlés, donna lieu à une force de combat plus efficace et les richesses de la Numidie se transformèrent en butin.

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Gaius Marius
Caius Marius
Franz Venhaus (CC BY-ND)

Sous Marius, la mobilité de chaque soldat s'améliora. Chaque légionnaire portait désormais ses propres bagages. Le fait que chaque soldat porte ses propres provisions accrut la mobilité et réduisit la taille des trains de bagages romains. Les Romains pouvaient désormais se déplacer plus rapidement et être plus réactifs.

Frontin écrit dans ses Stratagèmes:

Marius, pour réduire autant que possible les bagages qui embarrassent toujours une armée, fit faire à chaque soldat un ballot, tant de son petit équipage que de ses provisions. On le portait sur l'épaule avec une fourche, ce qui en rendait la charge plus facile, et était cause qu'on pouvait se reposer plus aisément. C'est de là qu'est né le proverbe : les mulets de Marius.

Plutarque ajoute :

il les accoutuma à faire toutes sortes de courses, et des traites fort longues ; il les obligea de porter leur bagage, et de préparer eux-mêmes leur nourriture : aussi, longtemps après, les soldats qui aimaient le travail, et exécutaient paisiblement et en silence tout ce qu'on leur ordonnait, étaient-ils appelés les mulets de Marius. (25)

L'État offre désormais aux soldats un équipement, une armure et des vêtements. Les recrues pouvaient s'engager pour une période de 16 ans. Tous les légionnaires possédaient le pilum, une lance introduite par Marius. Plutarque affirme qu'avant la guerre contre les Cimbres :

Ce fut, dit-on, pour cette bataille que Marius mit au javelot un changement utile. Jusqu'alors le fer et la hampe étaient cloués ensemble par deux chevilles de fer ; Marius n'en laissa qu'une, et, à la place de l'autre, il en mit une de bois, beaucoup plus aisée à rompre : changement bien imaginé, afin que la pique, en s'attachant au bouclier de l'ennemi, n'y restât pas droite, mais que la cheville de bois en se rompant fit plier la hampe à l'endroit du fer, et que, tenant encore au bouclier, elle traînât à terre et embarrassât l'ennemi. (37, Remacle)

Ils étaient également armés d'un gladius, une épée courte et tranchante, au lieu d'être dotés d'armes spécifiques par expérience. Cela les rendait égaux au combat. Ils étaient organisés en centuries, chacune composée de plus de 80 hommes. Chaque légion avait pour étendard un aigle unique. Comme le rapporte Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle:

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Marius. dans son second consulat assigna exclusivement l'aigle aux légions romaines Jusqu'alors l'aigle n'avait été que la première: et quatre autres animaux, le loup, le minotaure, le cheval et le sanglier, précédaient chacun un rang. Peu d'années avant Marius. on ne portait que l'aigle sur le champ de bataille; les autres étaient laissés dans le camp: Marius les supprima complètement. Depuis on a remarqué que presque jamais légion n'a eu son camp d'hiver dans un endroit où il ne se trouvât pas une couple d'aigle. (143)

Les réformes de Caius Marius abolirent le système des manipules et le remplacèrent par une unité unique et cohérente, la cohorte. Une cohorte était composée de trois manipules, un de chaque ligne des anciennes légions manipulaires. Dans le cadre de cette réforme majeure de l'armée romaine, dix hommes formaient un contubernium. Dix contubernia constituaient une centurie et six centuries constituaient une cohorte. La cohorte présentait plusieurs avantages. Elle montrait une unité travaillant ensemble et les hommes n'étaient plus divisés par leur expérience.

Roman Legionaries
Légionnaires romains
Osama Shukir Muhammed Amin (Copyright)

Plusieurs cohortes constituaient un détachement suffisant si une force était "requise pour une opération dont l'ampleur ne justifiait pas l'emploi d'une légion entière"(The Complete Roman Army, 46-47). Cette opération était plus facile pour un commandant, car il commandait dix cohortes au lieu de trente manipules. Il pouvait envoyer des messages par l'intermédiaire des dix commandants de cohortes au lieu de trente subordonnés. En général, la légion de dix cohortes était utilisée pour les guerres à grande échelle; les Romains pouvaient également déployer des forces plus petites qu'une légion pour faire face à des batailles moins importantes.

En outre, les cohortes pouvaient être déplacées en tant qu'unités individuelles et n'étaient pas autorisées à se déplacer avec le reste de la ligne. Elles étaient donc plus flexibles sur le plan stratégique et tactique que les légions manipulaires. Ces soldats étaient également plus habiles à mener des sièges que les légions plus anciennes. À l'époque de Jules César (100-44 av. J.-C.), ces soldats pouvaient construire des ponts pour traverser le Rhin, réparer et construire des navires, bâtir des tours de siège et des rampes, ainsi que des fortifications pour faire un blocus, ce qu'il fit à la bataille d'Alésia en 52 avant notre ère. La réforme marianique constitua une transition importante d'une milice à une armée professionnelle.

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Les mulets de Marius

Les légions partageaient toutes une épreuve commune en portant le même équipement.

La principale transformation logistique de l'armée romaine résidait dans la taille du train de bagages qui accompagnait la légion en campagne et dans la quantité d'équipement que transportait un légionnaire. Les troupes portaient "toute une série d'équipements, y compris des rations, du matériel de tranchée et des ustensiles de cuisine sur une perche fourchue portée sur l'épaule, ainsi que leurs armes et armures" (Matthieu, 39). Les légions partageaient toutes une épreuve commune en portant le même équipement. Comme l'indique Christopher Matthew dans sa thèse sur les réformes marianiques, "l'autoportage de l'équipement augmenta le niveau de base de la condition physique des légionnaires et créa une légion plus rapide et plus mobile en supprimant sa dépendance à l'égard des trains de bagages encombrants" (Matthew, 90). Cette pratique se poursuivit au début de l'Empire romain.

Conséquences militaires

Lorsque Marius intégra les masses les plus nombreuses et les plus pauvres dans l'armée romaine, il ne souhaitait probablement pas bouleverser la méthode de recrutement traditionnelle; il le fit par nécessité, pour disposer d'une main-d'œuvre supplémentaire. Cette réforme permit à Rome d'utiliser des réserves de main-d'œuvre plus importantes qu'à l'époque où le droit de propriété était encore en vigueur. Si le recrutement dans les classes inférieures était initialement une mesure d'urgence dans la République romaine, il présentait bien d'autres avantages. Lorsque cette mesure s'avéra efficace, il fut difficile de revenir à l'exigence de propriété.

On a beaucoup discuté de ce que cela signifiait pour les soldats eux-mêmes. L'une des questions soulevées par cette réforme était de savoir si elle rendait le soldat plus loyal envers son commandant ou non. Un soldat recruté n'avait guère le choix s'il était appelé à se battre pour son pays, mais son plus grand désir était le pillage, le butin et la survie. Les soldats qui se battaient à l'étranger le faisaient dans l'espoir d'en retirer une récompense palpable. Marius transforma également l'armée romaine, qui passa d'une milice de citoyens à une armée permanente plus compétente. Le commandant passait plus de temps avec ses soldats, ce qui permettait de tisser des liens plus étroits.

Il est clair que pour de nombreux pauvres sans terre, une carrière dans l'armée était une proposition attrayante, mais seulement dans la mesure où elle offrait une certaine récompense, c'est-à-dire des terres. À bien des égards, c'était là la base du soldat citoyen amateur. (Sampson, 184-185)

Conséquences politiques et héritage

Après la guerre de Jugurtha, Marius avait organisé des colonies en Afrique du Nord et il en fit de même après les guerres du Nord contre les envahisseurs germaniques. D'un point de vue stratégique, la politique romaine visant à assurer le contrôle de l'Italie fut exportée outre-mer. Cependant, les colonies précédentes étaient organisées par le Sénat romain en collaboration avec les assemblées et les tribuns. Sous le sixième consulat de Marius, les colonies africaines se firent sans incident. La fondation des colonies pour les vétérans était considérée comme judicieuse pour des raisons sociales et stratégiques et ne le mit pas en conflit avec le Sénat. L'une des principales raisons sociales était que cela permettait d'apaiser les tensions entre les citoyens romains sans terre.

Marius avait créé une armée professionnelle pour l'État romain. Malgré la rareté des sources, la réforme marianique montre que la main-d'œuvre romaine avait considérablement augmenté avec l'abolition des conditions de propriété pour le service militaire. Marius fit en sorte que les hommes travaillent ensemble en tant qu'unité, quel qu'ait été leur niveau d'expérience. Ils reçurent un équipement neuf et de meilleure qualité, ce qui accrut leur mobilité et allégea le fardeau des trains de bagages. Les armées de Rome n'étaient plus une armée de milice, mais une véritable force de combat professionnelle.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Philip Mathew
Ancient Historian and Professor

Citer cette ressource

Style APA

Mathew, P. (2020, septembre 14). Réforme Marianique [Marian Reforms]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1598/reforme-marianique/

Style Chicago

Mathew, Philip. "Réforme Marianique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le septembre 14, 2020. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1598/reforme-marianique/.

Style MLA

Mathew, Philip. "Réforme Marianique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 14 sept. 2020. Web. 20 nov. 2024.

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