La bataille de KErbala (10 octobre 680) fut un engagement militaire de faible envergure, qui se déroula près de l'Euphrate, dans l'Irak d'aujourd'hui, et qui vit le massacre de troupes alides fortement surpassées en nombre sous le commandement de Al-Hussein ibn Ali (626-680, également connu sous le nom de Sayyid al-Chouhada) par l'armée de la dynastie omeyyade (661-750). Bien que la bataille ait été unilatérale et se soit terminée par une victoire décisive des Omeyyades, les soldats de la faction de Hussein tombés au combat, y compris Hussein lui-même, sont depuis lors vénérés en tant que martyrs de l'islam. Cette bataille devint également l'une des principales raisons de l'opposition aux Omeyyades qui furent renversés environ 70 ans plus tard lors d'une rébellion sanglante. Aujourd'hui encore, cette bataille reste l'un des éléments centraux de l'héritage islamique et est commémorée chaque année par les musulmans chiites à l'occasion de la fête de l'Achoura.
Contexte historique
On ne sait pas exactement à quel moment de l'histoire les deux principales branches de l'islam, le sunnisme et le chiisme, se séparèrent en tant que sectes distinctes. Toutefois, des tensions politiques commencèrent à diviser la communauté musulmane naissante immédiatement après la mort du prophète Mahomet (570-632). Le prophète de l'Islam n'ayant pas d'héritier mâle, la succession de sa fonction temporelle fit l'objet d'un litige et le calife Abou Bakr (r. de 632 à 634) prit le contrôle de la situation. Cependant, un groupe appelé Shi'at Ali (le parti d'Ali) favorisait un gendre et cousin du prophète, Ali ibn Abi Talib (601-661), l'époux de la fille du prophète, Fatima (605/615-632), pour le poste de calife. Ali finit par accéder à ce statut, mais seulement après le décès de trois de ses prédécesseurs - Abou Bakr, Omar et Othman (ou Osman) - ce dernier ayant assassiné de sang-froid par des rebelles.
L'assassinat du calife Othman (r. de 644 à 656) déstabilisa la situation politique de l'empire, laissant Ali gérer une énorme charge sur un terrain glissant. Le cousin d'Othman et gouverneur de Syrie, Mu'awiya (602-680), plus tard Mu'awiya Ier (r. de 661 à 680), refusa d'accepter autre chose que la justice pour ce cousin déchu, mais comme Ali n'accédait pas à cette demande, les fissures se creusèrent entre le souverain et son subordonné, ce qui déboucha sur une guerre civile intense connue sous le nom de Première Fitna (656-661). Cette guerre ne se termina qu'avec la mort d'Ali, assassiné par un groupe de renégats qui l'avait soutenu, les Kharidjites. C'est ainsi que s'acheva l'ère du califat Rashidun (nom donné aux quatre premiers califes par les sunnites).
Mort de Hasan ibn Ali et avènement de Yazid Ier
Après la mort d'Ali, la voie de Mu'awiya fut toute tracée et il prit rapidement le titre de calife, sans rencontrer d'opposition de la part d'aucun autre personnage important de l'époque. Le fils aîné d'Ali, Hasan (également orthographié Hassan, ce qui signifie beau), conserva temporairement le poste de son père, mais abdiqua en faveur de Mu'awiya en échange d'une forte pension. En outre, Mu'awiya négocia également convenu conditions avec Hasan, connues sous le nom de "traité de paix Hasan-Mu'awiya". L'une de ces conditions prévoyait que le siège reviendrait à Hasan si Muawiya décédait avant lui (ce qui était probable puisqu'il était beaucoup plus âgé), mais le destin en voulut autrement.
Selon certaines sources, Mu'awiya traita Hasan et son jeune frère Hussein ibn Ali (626-680) avec une grande révérence et les combla même de cadeaux et de faveurs. Mais en 670, Hasan fut empoisonné par l'une de ses femmes pour des raisons très controversées. Aucune preuve historique directe ne suggère que Mu'awiya ait été impliqué dans ce meurtre, mais étant donné qu'il en tirait le plus grand profit et qu'il n'aurait pas pu désigner son fils, Yazid (647-683), comme héritier autrement, il est tout à fait naturel que les historiens le regardent d'un œil dubitatif.
À la mort d'Hasan, Mu'awiya considéra son accord avec lui comme nul et non avenu et commença à chercher activement à soutenir son fils, le futur Yazid Ier (r. de 680 à 683), en tant qu'héritier présomptif, au grand mécontentement et à la frustration de personnalités musulmanes notables, dont Hussein ibn Ali et Abd Allah ibn az-Zubayr (624-692), le fils de Zubayr ibn al-Awam (594-656), un homme d'État musulman de premier plan et un vétéran de la guerre.
L'historien Firas Al-Khateeb note à ce propos:
Les historiens musulmans à travers les âges ont spéculé sur les raisons qui le poussèrent à agir de la sorte, surtout si l'on considère l'opposition qui se manifesta par la suite à l'égard de Yazid. Toutefois, en gardant à l'esprit le contexte historique de l'époque de Mu'awiya, il est plus facile de comprendre pourquoi le passage à un système héréditaire était logique. L'époque où Mu'awiya était calife montra l'importance qu'il accordait à l'unité et à l'harmonie politiques. Après les bouleversements politiques du califat de 'Ali, le principal défi de Mu'awiya était de maintenir le monde musulman uni sous un seul commandement. (44)
L'influence de Mu'awiya finit par prévaloir et la stabilité qu'il apporta à l'empire après les années de tumulte politique qui suivirent l'assassinat du calife Othman permit à Yazid de monter sur le trône après la mort de son père en 680, changeant ainsi la nature des futurs califats islamiques d'un système de gouvernance semi-républicain à un système monarchique.
La marche vers Kerbala
L'histoire n'a pas été tendre avec Yazid Ier, et les observateurs de l'époque ne furent pas non plus très favorables: "La tradition porte contre lui des accusations telles que le fait d'aimer les filles qui chantent et de jouer avec un singe domestique" (Hawting, 47). Son ineptie politique, associée à des histoires déplaisantes sur son sens moral, convainquit de nombreuses personnes de s'opposer à son accession. Abd Allah et Hussein quittèrent Médine pour La Mecque après les tentatives infructueuses de Yazid pour obtenir leur allégeance. Yazid chercha à forcer la soumission de ses adversaires et à prendre le contrôle absolu des rênes du pouvoir comme l'avait fait son père, mais il échoua dans les deux cas.
À La Mecque, Hussein apprit que les habitants de Koufa (en Irak), la capitale de son père, qui avait depuis sombré dans l'ombre de Damas, la nouvelle métropole califale, étaient prêts à le soutenir et l'acceptaient comme chef. Hussein décida de s'opposer au pouvoir de Yazid et misa sur les habitants de Koufa. Le plan consistait à prendre rendez-vous avec les chefs de la résistance locale, à rassembler les forces et à élever le niveau de la rébellion. Mais rien ne se passa de cette façon.
Bataille de Kerbala
Yazid avait eu vent par hasard du plan de Hussein et s'était empressé de le contrecarrer immédiatement. Il réunit tous les soldats disponibles, rassemblant une force de taille décente, peut-être en prévision d'une rébellion massive, bien que cette armée ne s'engageât que dans une escarmouche à petite échelle. Les estimations concernant les forces omeyyades à cette occasion varient entre un modeste 4 000 et un incroyable 30 000 hommes, les estimations modernes les situant à environ 5 000. Yazid était lui-même absent de cet engagement, comme de toutes les autres expéditions militaires de son règne, peut-être pour échapper à la responsabilité de ce qui allait se passer. À cette occasion, il confia le commandement à son cousin Ubayd Allah ibn Ziyad (mort en 686).
Un jour avant le pèlerinage annuel du hajj, le 9 septembre 680, Hussein quitta la Mecque avec les membres de sa famille et une cinquantaine de compagnons masculins, en direction du nord. Le groupe s'empara d'une caravane en partance pour le Yémen et poursuivit sa route, mais il apprit en cours de route le manque d'enthousiasme de Koufa. La ville avait été réduite au silence sous la colère d'Ubayd Allah; Yazid avait veillé à ce que Hussein ne reçoive aucune aide. Même s'ils connaissaient bien la situation, les proches disciples de Hussein refusèrent de l'abandonner et le groupe poursuivit sa route, avec l'intention de se présenter aux portes de Koufa, espérant que leur présence déclencherait un soulèvement de la ville.
En route vers Koufa, le groupe rencontra l'avant-garde des forces omeyyades, environ 1000 hommes, qui continuèrent à les suivre et, le 2 octobre, les forces d'Hussein entrèrent dans la plaine désertique de Kerbala, où le reste de la force omeyyade arriva le lendemain. Pour forcer Hussein et ses partisans à se soumettre, les Omeyyades bloquèrent l'accès à l'Euphrate avec 500 cavaliers. Un groupe réussit à aller chercher de l'eau, mais il ne s'agissait que de 20 outres. Certains prétendent qu'à ce moment-là, Hussein présenta trois propositions pour régler la situation :
- Soit on le laissait retourner à La Mecque
- soit on lui confiait un poste frontalier, loin de la région rebelle
- soit, enfin, il était autorisé à rencontrer Yazid en personne et à régler l'affaire avec lui.
D'autres ont contesté la validité de cette affirmation et ont plutôt affirmé qu'à ce stade, Hussein était prêt à se battre jusqu'à la mort. Les deux camps se préparèrent à la bataille le 9 octobre. Hussein proposa à ses hommes de s'éclipser du camp à la tombée de la nuit, mais ils ne voulurent pas l'abandonner. Les hommes d'Hussein attachèrent leurs tentes les unes aux autres et creusèrent un fossé défensif derrière cette ligne de tentes, rempli de bois à enflammer si l'adversaire attaquait par l'arrière. Les combattants se postèrent alors devant les tentes, le fossé et les tentes protégeant tous les côtés sauf l'avant.
Le camp de Hussein comprenait 40 soldats d'infanterie et 32 soldats de cavalerie, bien que selon certains récits, le nombre était d'environ 100 soldats à pied et 45 soldats à cheval. Dans tous les cas, les troupes omeyyades étaient largement supérieures en nombre à la force husseinite. Au corps à corps, cependant, les hommes d'Hussein semblent avoir battu leurs ennemis selon certains récits musulmans, mais comme l'événement a été cité si fréquemment et mélangé à la fiction au fil des ans, "il est pratiquement impossible de démêler l'histoire de la légende et de l'hagiographie auxquelles elle est associée" (Hawting, p. 50).
Cependant, la détermination de Hussein ne fait aucun doute, comme le note l'historien John Joseph Saunders :
Bien que les chances contre lui fussent écrasantes, Hussein décida de mourir en combattant; alors que ses femmes et ses enfants étaient terrifiés dans leurs tentes, il sortit son petit groupe et engagea le combat avec l'ennemi. (71)
Les combats commencèrent le 10 octobre, lorsque, à l'aube, les homme d'Hussein mirent le feu au fossé et occupèrent leurs positions, repoussant les assauts de l'ennemi. Bien qu'inébranlables, les forces de Hussein ne tardèrent pas à s'étioler. Les troupes de cavalerie du côté de Hussein continuèrent à se battre à pied après la perte de leurs chevaux, obligeant les bandes omeyyades à battre en retraite à plusieurs reprises. C'est après une de ces retraites que leurs ennemis mirent le feu au camp de Hussein, espérant qu'avec les tentes réduites en cendres, leurs flancs seraient exposés à une attaque, ce qui permettrait un encerclement. Peu après midi, les compagnons de Hussein furent encerclés et tués, et de nombreux non-combattants se précipitèrent à leur secours; il s'agissait de jeunes garçons, à peine à l'aube de l'âge adulte, mais ils ne furent pas épargnés, "son neveu Kasim, un garçon de dix ans, mourut dans ses bras; deux de ses fils et six de ses frères périrent également" (Saunders, 71).
Selon la légende, bien que Hussein ait été gravement blessé, ayant reçu une volée de flèches en pleine bouche et un coup violent à la tête, il combattit ses assaillants jusqu'à ce qu'il ne finisse par être décapité par l'un d'entre eux. La bataille terminée, environ 70 hommes du camp de Hussein gisaient sans vie sur le sol, et tous leurs corps furent décapités et leurs têtes envoyées à Damas. Les biens de Hussein furent volés, son camp pillé, les femmes et les enfants de sa famille emprisonnés (pour être présentés à Yazid). Le seul fils de Hussein survivant, Ali Zain al-Abidin (659-713), qui n'avait pas participé à la bataille en raison de sa maladie, fut épargné, mais la perte subie par la maison d'Ali fut irréparable.
Les pertes omeyyades furent également importantes avec 88 morts, tous enterrés avant que l'armée ne reparte, mais la même courtoisie ne fut pas accordée aux morts de la force adverse. Une fois l'armée et les captifs partis, les habitants des environs enterrèrent Hussein et ses partisans dans les règles de l'art, sans leurs têtes. Ce site est aujourd'hui consacré et considéré comme un lieu saint par les musulmans chiites, bien que les sunnites ne considèrent pas que Kerbala possède une quelconque valeur religieuse et ne mettent l'accent que sur la fermeté et la résistance de Hussein et de ses partisans.
Suites de la guerre
Selon certains récits, lorsque le général victorieux se vit remettre la tête du chef déchu, il la frappa avec un bâton, ce qui mécontenta un soldat de son rang. Une autre version de l'histoire affirme que c'est Yazid, à Damas, qui commit cet acte en public et fut réprimandé par un vieil homme, à peine capable de marcher, qui avait été un compagnon du Prophète. Dans les deux cas, Yazid ne maltraita pas les captifs, craignant peut-être d'être incriminé dans toute cette affaire s'il le faisait, mais cela s'avéra sans effet. Certains affirment que Yazid maudit même son cousin pour le meurtre de Hussein, déclarant qu'il l'aurait épargné s'il avait été présent. Les femmes de la maison de l'imam déchu se lamentèrent et furent même rejointes par les femmes de la famille de Yazid, ce qui incita le souverain à les renvoyer à Médine, avec une compensation pour les pertes financières qu'elles avaient subies. Cependant, les problèmes de Yazid étaient loin d'être terminés.
La mort de Hussein eut l'effet inverse de ce que Yazid aurait pu envisager. Bien que l'événement ait été initialement insignifiant, il atteignit des proportions inconcevables et confina pratiquement le pouvoir omeyyade aux murs de Damas après la mort de Yazid et la deuxième guerre civile de l'Empire islamique, également appelée la deuxième Fitna (680-692), éclata. Yazid tenta en vain de se distancier de la mort de Hussein, et l'opposition à son règne ne fit que croître en intensité.
Pour éviter une rébellion à grande échelle, Yazid ordonna à ses troupes de se diriger vers Médine, et les forces omeyyades battirent les autochtones à la bataille d'al-Harra (683), qui fut suivie du pillage de la ville. Les forces syriennes avancèrent alors vers La Mecque, où Ubayd Allah ibn Ziyad s'imposa comme le souverain de facto de la région. Le siège de La Mecque fut interrompu par la mort prématurée de Yazid, mais au milieu des combats, le couvercle de la Ka'aba prit feu (le site le plus sacré de l'islam, vraisemblablement construit par Abraham et Ismaël pour la première fois). Ubayd Allah ibn Ziyad se proclama calife (r. de 683 à 692) depuis La Mecque et étendit son contrôle sur le Hedjaz, l'Irak et l'Égypte. La mort de Yazid avait laissé ses successeurs à peine maîtres de Damas, et son fils, Mu'awiya II (r. de 683 à 684), mourut quelques mois seulement après avoir pris ses fonctions - on dit qu'il s'était alors distancié des actions de son père et qu'il avait exprimé son chagrin pour le sort qui avait frappé les Alides.
À Koufa, un rebelle nommé Al-Mukhtâr (c. 622-687) prit le contrôle en 685. Initialement subordonné à Ubayd Allah, Al-Mukhtâr reçut un soutien total lorsqu'une armée omeyyade attaqua Koufa, mais il révéla plus tard ses propres ambitions. Ubayd Allah, qui avait dirigé les troupes sur Kerbala et qui avait été vaincu lors de l'attaque de Koufa, fut alors passé au fil de l'épée. Mukhtâr traqua systématiquement les personnes impliquées dans la mort de Hussein, mais il finit par se faire du tort lorsqu'il se sépara de son souverain, qui riposta en attaquant sa capitale en 687.
Mukhtâr éliminé, les Omeyyades n'avaient plus qu'à s'occuper d'Ubayd Allah, qui mourut en défendant La Mecque contre une attaque omeyyade en 692, mettant ainsi fin à la deuxième Fitna. À partir de ce moment, les Omeyyades parvinrent à préserver leur souveraineté pendant un peu moins de six décennies. Les graines de la discorde ayant été semées sur le champ de Kerbala, elles ne tardèrent pas à germer sous la forme de la révolution abbasside (750), qui chassa les Omeyyades du pouvoir et fit subir à leurs survivants et à leurs morts le traitement le plus atroce jamais vu dans l'empire islamique.
Héritage
La mort d'Hussein suscita un ressentiment continu à l'égard des Omeyyades, même longtemps après la mort de Yazid. L'une des principales raisons du succès de la révolution abbasside est qu'elle réussit à exploiter les émotions négatives de la population chiite de l'empire. Même longtemps après, l'exemple d'Hussein a été cité à maintes reprises dans l'histoire de l'islam et a été considéré comme emblématique même par les historiens occidentaux.
La mort de Hussein est devenue un élément central de la croyance chiite et occupe également une place particulière dans la croyance sunnite; toutes deux le considèrent comme un martyr qui lutta contre l'oppression même lorsque la situation était désespérée. Son exemple est devenu si universel que Hussein est un prénom populaire pour les enfants, tant chez les musulmans sunnites que chiites. À l'inverse, le nom de Yazid est tabou à l'ère moderne, mais il ne l'est pas devenu immédiatement après l'événement.
À ce jour, l'anniversaire de la mort de Hussein, le 10 de Muharram dans le calendrier islamique, est commémoré lors de la fête annuelle de l'Achoura (Achoura signifie "le dixième jour") par la communauté chiite, qui s'étend sur les 9 et 10 du mois en question. Les chiites expriment le sentiment que cet événement inspire en se frappant rituellement la poitrine et en s'autoflagellant, et ils chantent les louanges de Hussein tout en fuyant et en maudissant publiquement ses offenseurs. Si les musulmans sunnites partagent ce sentiment, ils dénigrent cette atmosphère de deuil de la mort de Hussein et la considèrent comme contraire aux valeurs qu'il représentait: l'honneur, l'engagement, la bravoure et la foi. Ils s'insurgent également contre le fait que dans toutes les critiques des Omeyyades, aussi justifiées soient-elles, les habitants de Koufa (qui désertèrent Hussein) sont généralement épargnés.