Squanto (c. 1585-1622) est l'Autochtone le plus connu du récit des pèlerins, célèbre pour avoir aidé la colonie de Plymouth à survivre en 1621. Il fait partie de ce que l'érudit Charles C. Mann appelle le "triumvirat malaisé" des Amérindiens qui furent les premiers à établir une relation avec les colons anglais, les deux autres étant Samoset (c. 1590-1653) et Massasoit (c. 1581-1661), respectivement l'envoyé qui établit le premier contact avec les colons et le chef de la confédération des Wampanoag (Mann, p. 35). C'est toutefois Squanto qui retient le plus l'attention, en tant qu'"Indien amical" directement responsable de la survie des pèlerins.
Il est indéniable que, sans l'aide de Squanto, la colonie de Plymouth aurait très probablement échoué dès sa première année, mais les sources primaires ne confirment pas la vision populaire de l'homme comme l'ami des colons qui agit par souci sincère d'aider la colonie à survivre. Il semble plutôt que Massasoit ait ordonné à Squanto d'aider les colons après avoir signé un traité de paix avec eux, et que Squanto ait ensuite profité de sa position pour saper l'autorité de Massasoit et organiser un coup d'État.
Les deux chroniqueurs de la colonie de Plymouth, William Bradford (1590-1657) et Edward Winslow (1595-1661), affirment tous deux que Squanto était l'ami de Bradford, ce qui semble exact, mais cela ne signifie pas que cette relation s'étendait à l'ensemble de la colonie, ni que Squanto avait un intérêt réel dans sa survie. Les sources primaires affirment que Squanto, de retour sur sa terre natale après avoir été enlevé par les Anglais en 1614 pour être vendu comme esclave et après avoir découvert que son village entier avait été décimé par la peste, essayait de trouver les moyens d'établir une nouvelle vie pour lui-même, une vie dans laquelle il n'était soumis à personne, et qu'il trouva un moyen de servir de guide et d'interprète aux colons de Plymouth.
Son histoire n'est toutefois connue que par les mots d'autres personnes, et toute affirmation concernant ses motivations ou son objectif final est donc spéculative. Bien que Squanto soit mentionné, souvent en long et en large, dans les lettres, journaux et autres œuvres des écrivains de l'époque, seules celles de Bradford et de Winslow seront abordées dans cet article en raison de l'espace limité et de considérations liées à la forme du récit.
Squanto avant les pèlerins
Le véritable nom de Squanto était Tisquantum (peut-être un titre, pas un nom personnel), tandis que "Squanto" était le surnom que lui avait donné Bradford (Winslow se réfère régulièrement à lui sous le nom de Tisquantum). Son histoire est racontée dans les trois ouvrages qui donnent un compte rendu de première main de l'établissement de la colonie de Plymouth et de ses débuts:
- Mourt's Relation (Bradford et Winslow, publié en 1622)
- Good News from New England (bonnes nouvelles de Nouvelle-Angleterre ) (Winslow, publié en 1624)
- Of Plymouth Plantation (Bradford, publié en 1856)
Selon Mourt's Relation et Of Plymouth Plantation, Squanto était un membre de la tribu des Patuxet de l'actuel Massachusetts qui tenait une colonie saisonnière le long de la côte. En 1614, le capitaine John Smith (1580-1631) arriva pour cartographier la région et établir des relations amicales avec les autochtones dans l'espoir de futurs partenariats commerciaux. Les autochtones de la région étaient déjà méfiants à l'égard des Européens depuis qu'un certain capitaine Harlow avait enlevé plusieurs d'entre eux, dont le chef de la tribu Nauset, Epenow, en 1610, mais, selon Smith, ils l'avaient bien accueilli et il était reparti avec une confiance raisonnable en de futurs échanges commerciaux.
Lorsqu'il repartit pour l'Angleterre, il laissa un associé, le capitaine Thomas Hunt, pour conclure l'affaire, mais Hunt avait d'autres idées et enleva 24 autochtones pour les vendre comme esclaves en Espagne, dont Squanto. Lorsque le navire de Hunt atteignit Malaga, il fut réprimandé pour l'enlèvement, et il semble que les prisonniers aient été recueillis par des frères qui les emmenèrent au monastère pour les instruire dans la foi chrétienne. Aucun détail n'est donné sur le séjour de Squanto en Espagne ni sur la manière dont il s'était échappé, mais il réussit à gagner l'Angleterre où il travailla à Londres pour le constructeur naval et marchand John Slane.
Avant 1619, il était employé par (ou avec) le capitaine Thomas Dermer en tant qu'interprète pour une expédition à Terre-Neuve. À Terre-Neuve, Squanto dit à Dermer qu'il trouverait de nombreux partenaires commerciaux parmi sa tribu plus au sud et convainquit Dermer de descendre la côte. En arrivant à l'ancienne maison de Squanto, ils découvrirent que tout le village avait été emporté par la maladie et, peu après, ils furent capturés par Massasoit. Dermer ne fut épargné que par l'intervention de Squanto, mais cela ne fit que retarder l'inévitable, car les autochtones n'étaient plus intéressés à offrir leur hospitalité pour être ensuite trahis, et Dermer fut ensuite mortellement blessé; il finirait par mourir de ses blessures lorsqu'il arriva à Jamestown. Squanto fut gardé comme invité (prisonnier) de Massasoit.
Lorsque le Mayflower arriva en novembre 1620, les colons ne furent pas mieux accueillis que Dermer l'avait été, et le premier réflexe de Massasoit fut d'invoquer les esprits pour les tuer ou les chasser. Après s'être rendu compte que cela ne fonctionnait pas comme il l'avait espéré, il adopta un autre plan consistant à utiliser les nouveaux arrivants pour regagner le statut qu'il avait perdu. La confédération Wampanoag de Massasoit était la plus puissante de la région, imposant un tribut aux autres tribus, jusqu'à ce que les maladies européennes ne tuent un grand nombre d'entre elles. En 1620, leur nombre avait tellement diminué que désormais c'était eux qui payaient un tribut aux Narragansett. Une alliance avec les immigrants pourrait cependant changer la dynamique et Massasoit décida donc de prendre contact et de voir si l'on pouvait faire davantage confiance aux nouveaux arrivants qu'à ceux qui les avaient précédés.
Squanto rencontre les pèlerins
Massasoit disposait de deux atouts dans son village qu'il pouvait envoyer en tant qu'émissaire: Samoset, un chef abénaquis retenu prisonnier, et Squanto, lui aussi apparemment captif, qui parlaient tous deux l'anglais. Massasoit et son bras droit, Hobbamock (mort vers 1643), n'ayant pas confiance en Squanto, c'est Samoset qui fut choisi. Selon le colon de la colonie de Merrymount, Thomas Morton (c. 1579-1647), Massasoit offrit à Samoset sa liberté en échange de son rôle d'envoyé, et Samoset accepta; il arriva à la colonie le 16 mars 1621 en saluant les colons en anglais.
Il établit une bonne relation avec les colons au cours de la semaine suivante et dit qu'il reviendrait avec un autre qui parlait mieux l'anglais que lui. Le récit de la première rencontre des colons avec Squanto figure dans Mourt's Relation:
Le jeudi 22 mars était une très belle journée chaude. Vers midi, nous nous sommes réunis à nouveau pour nos affaires publiques, mais nous étions à peine restés une heure ensemble, que Samoset est revenu, et Squanto, le seul natif de Patuxet, où nous habitons maintenant, qui était l'un des vingt captifs qui avaient été emmenés par Hunt, et qui avait été en Angleterre, et qui habitait à Cornhill avec Maître John Slanie, un marchand, et qui pouvait parler un peu l'anglais. (55)
Bradford développerait plus tard ce récit dans Of Plymouth Plantation:
Il s'appelait Samoset; il leur parla aussi d'un autre Indien, qui s'appelait Squanto, originaire de cette région, qui avait été en Angleterre et qui parlait mieux l'anglais que lui. [Samoset partit et revint plus tard avec Squanto qui servit d'interprète entre les colons et Massasoit pour négocier le traité de paix entre eux]. Après cela, [Massasoit] retourna à son endroit, appelé Sowams, à quelque quarante miles de là, mais Squanto resta avec eux, et fut leur interprète, et devint un instrument spécial envoyé par Dieu pour leur bien, au-delà de leurs espérances. Il leur montra comment planter leur maïs, où prendre du poisson et d'autres denrées, et les guida vers des lieux inconnus, sans jamais les quitter jusqu'à sa mort. Il était originaire de cette région et avait été l'un des rares survivants de la peste. Il avait été emmené avec d'autres par un certain Hunt, capitaine d'un navire, qui avait l'intention de les vendre comme esclaves en Espagne; mais il s'enfuit en Angleterre et fut reçu par un marchand à Londres, et employé à Terre-Neuve et dans d'autres régions, et enfin amené dans ces régions par un capitaine Dermer, un gentleman employé par Sir Ferdinand Gorges et d'autres, pour des découvertes et d'autres projets dans ces régions. (Livre II.ch.1)
Squanto et Samoset organisèrent la rencontre entre Massasoit et le premier gouverneur de la colonie, John Carver (1584-1621), qui signa le traité de paix entre les deux parties.
Le traité de paix
Squanto et Samoset participèrent également aux négociations et à la signature du traité de paix entre les Pèlerins et les Wampanoag, qui stipulait ce qui suit:
- Que ni lui ni aucun des siens ne devait blesser ou faire du mal à l'un de nos peuples.
- Si l'un des siens blesse l'un des nôtres, il doit envoyer l'auteur de l'infraction afin que nous puissions le punir.
- Si l'un de nos outils était enlevé pendant que nos gens travaillaient, il devait le faire remettre en état, et si les nôtres faisaient du mal à l'un des siens, nous leur ferions subir le même sort.
- Si quelqu'un lui faisait injustement la guerre, nous l'aiderions; si quelqu'un nous faisait la guerre, il nous aiderait.
- Il devait envoyer à ses confédérés voisins pour les en informer, afin qu'ils ne nous fassent pas de tort et qu'ils soient également inclus dans les conditions de la paix.
- Que lorsque leurs hommes viendraient à nous, ils laisseraient leurs arcs et leurs flèches derrière eux, comme nous devrions le faire pour nos armes lorsque nous viendrions à eux.
- Enfin, qu'en agissant ainsi, le roi Jacques l'estimerait comme son ami et son allié.
(Mourt's Relation, 55-59)
Par la suite, Squanto resta à la colonie pour aider les colons tandis que Samoset disparait du récit. Squanto apprit aux colons à cultiver, à pêcher, à chasser et leur servit d'interprète pour établir des échanges commerciaux avec les membres de la confédération Wampanoag et avec d'autres tribus. Il accompagnait régulièrement des missions de reconnaissance et de commerce avec des colons tels que Stephen Hopkins (1581-1644) et le commandant militaire, le capitaine Myles Standish (c. 1584-1656), entre autres. À un moment donné, Massasoit envoya Hobbamock et sa famille à la colonie, probablement pour garder un œil sur Squanto, et Hobbamock partagea les responsabilités de Squanto.
La tentative de coup d'État de Squanto
À l'automne 1621, Mourt's Relation et Of Plymouth Plantation relatent la célébration d'une fête des récoltes, connue sous le nom de "Premier Thanksgiving". Le seul Amérindien mentionné nommément dans Mourt's Relation est Massasoit, qui serait arrivé avec 90 guerriers (et qui n'aurait jamais été invité), mais Squanto et Hobbamock auraient également participé au festin de trois jours. Après la fête, Squanto continua d'être cité comme interprète dans les missions commerciales et les négociations, mais, dès 1622, il apparaît clairement qu'il ne travaille pas pour les intérêts de quelqu'un d'autre que les siens.
Il choisit un moment où les deux guerriers les plus efficaces de la colonie, Myles Standish et Hobbamock, étaient absents pour une mission commerciale (à laquelle il participa également, avec d'autres colons), puis un de ses proches arriva à Plymouth, en sang, prétendant avoir échappé de justesse à Massasoit, et affirmant que le chef wampanoag prévoyait d'attaquer à tout moment. Comme il serait révélé plus tard, il espérait que Bradford, qui avait alors succédé à Carver en tant que gouverneur, réagirait rapidement à la nouvelle et lancerait une attaque contre Massasoit. Par la suite, il semble que le plan ait été que Squanto prenne la place de Massasoit en tant que chef, en raison de l'estime que lui portaient les colons.
Au lieu d'attaquer, Bradford ordonna de tirer le canon, espérant que Standish et son groupe étaient encore à portée d'oreille et reviendraient; c'était le cas, et l'histoire leur fut alors transmise. Hobbamock, qui avait déjà fait part aux colons de ses soupçons concernant Squanto, leur dit que le rapport était un mensonge car il aurait été au courant de toute action planifiée par Massasoit. La femme de Hobbamock fut envoyée au village de Massasoit pour voir s'il y avait des preuves de l'existence d'un groupe de guerriers et rapporta qu'il n'y en avait pas, révélant ainsi le plan de Squanto. Bradford écrit:
Mais par ce qui s'était passé, ils commencèrent à voir que Squanto cherchait ses propres fins et jouait son propre jeu, en effrayant les Indiens et en obtenant d'eux des cadeaux pour lui-même, en leur faisant croire qu'il pouvait déclencher la guerre contre eux s'il le voulait, et faire la paix pour qui il le voulait. Il leur a même fait croire que les Anglais gardaient la peste enfouie dans le sol et qu'ils pouvaient l'envoyer parmi eux quand ils le voulaient, ce qui a terrifié les Indiens et les a rendus plus dépendants de lui que de Massasoit. Cela le rendit envieux et lui coûta probablement la vie, car, après avoir découvert cela, Massasoit le rechercha à la fois en privé et ouvertement. C'est ce qui poussa Squanto à s'attacher aux Anglais, qu'il n'osa plus quitter jusqu'à sa mort. (Livre II. ch. 3)
Winslow relate également l'incident et fournit de plus amples détails:
Je n'omettrai pas ici une pratique notable (bien que malfaisante) de ce Tisquantum qui, afin d'inspirer à ses compatriotes une plus grande crainte de nous, et donc de lui-même, leur a dit que nous avions la peste enfouie dans notre entrepôt, que nous pouvions à notre guise l'envoyer à l'endroit ou au peuple que nous voulions, et les détruire avec, bien que nous n'ayons pas bougé de chez nous. À la suite de ces disputes sus-mentionées, il fut envoyé par le gouverneur à cet endroit, où se trouvaient Hobbamock et quelques autres d'entre nous, le sol ayant été défoncé au milieu de la maison (où certains barils de poudre étaient enterrés, bien qu'il ne le sût pas), Hobbamock lui demanda ce que cela signifiait. Il s'empressa de lui répondre que c'était l'endroit où la peste était enterrée, ce dont il lui avait déjà parlé, ainsi qu'à d'autres. Après cela, Hobbamock demanda à l'un des nôtres si une telle chose existait et si nous en avions la maîtrise. Celui-ci répondit que non, mais que le Dieu des Anglais l'avait en réserve et qu'il pouvait l'envoyer à son gré pour détruire ses ennemis et les nôtres.(Good News, 66)
Massasoit, lorsqu'il apprit la trahison de Squanto, exigea qu'il soit livré pour être exécuté, mais Bradford refusa. Squanto n'était pas seulement son ami, mais il était indispensable à l'avenir de la colonie. Selon le traité, Bradford n'avait aucune raison légale d'agir ainsi. Il affirme qu'il allait honorer les demandes de Massasoit, mais un navire apparut à l'horizon, qu'il craignait d'être français (l'ennemi des colons), et il reporté la remise de Squanto que jusqu'à ce qu'il ne soit sûr que le navire était amical; après avoir appris qu'il s'agissait d'un navire anglais, cependant, il n'est pas fait mention de l'exécution de Squanto.
Mort de Squanto
Le refus de Bradford mit à mal les relations des colons avec les Wampanoag, mais le problème se résolut de lui-même lorsque Squanto mourut, prétendument d'une fièvre, quelque temps plus tard. Bradford raconte les circonstances dans Of Plymouth Plantation:
Le gouverneur accepta [une mission commerciale autour du cap]. Le capitaine Standish fut désigné pour les accompagner, avec Squanto comme guide et interprète, vers la fin du mois de septembre; mais les vents les poussèrent vers l'intérieur et, en repartant, le capitaine Standish tomba malade de la fièvre, de sorte que le gouverneur partit lui-même. Mais ils ne purent contourner les hauts-fonds du cap Cod, à cause des battures et des brisants, et Squanto ne put mieux les diriger. Le capitaine du bateau n'osant pas s'aventurer plus loin, ils s'engagèrent dans la baie de Manamoick, où ils obtinrent ce qu'ils purent. Là, Squanto tomba malade de la fièvre indienne, saignant du nez - ce que les Indiens considèrent comme un symptôme de mort - et mourut en quelques jours. Il pria le gouverneur de prier pour lui, afin qu'il puisse aller au ciel auprès du Dieu des Anglais, et légua plusieurs de ses affaires à certains de ses amis anglais, en souvenir. Sa mort fut une grande perte. (Livre II. ch. 3)
Bien que Bradford indique que la cause du décès est la "fièvre indienne", il est possible que Massasoit ait ordonné l'exécution de Squanto par le poison, et que ses agents l'aient vu faire. Bradford s'oppose à cette hypothèse en affirmant que Standish était tombé malade de la fièvre peu avant la mort de Squanto et qu'il se peut donc que Squanto soit mort de causes naturelles, comme le prétend Bradford. Ce scénario semble toutefois un peu trop commode, et l'hypothèse d'un assassinat a été avancée par un certain nombre de spécialistes de l'époque moderne.
Au milieu du XIXe siècle, le récit des pèlerins était devenu un mythe fondateur des États-Unis, et les personnages de Samoset, Squanto et Massasoit étaient définis comme de "bons Indiens" qui avaient aidé les colons, par opposition aux "mauvais Indiens" qui avaient résisté au vol systématique de leurs terres et à la destruction de leur culture. Les documents de base étaient alors accessibles au public (Mourt's Relation republié en 1841 et Of Plymouth Plantation publié en 1856), et l'histoire de Squanto était racontée sans la tentative de coup d'État, en commençant par l'aide qu'il avait apportée à la colonie et en se terminant généralement par le récit du premier Thanksgiving.
Squanto, ou Tisquantum, est cependant plus que le personnage unidimensionnel représenté chaque année dans les spectacles de Thanksgiving, et il a peut-être cherché à honorer la tribu qu'il avait perdue en se faisant chef d'une autre tribu. Même s'il avait agi contre eux, Bradford qualifie sa mort de "grande perte" - ce qui est vrai - mais, aussi importantes que soient les sources primaires, sans lesquelles on ne saurait rien de Squanto, la perte pour l'histoire est que ses motivations ne sont données que de seconde main et ne seront jamais pleinement comprises en dehors du contexte des récits anglais qui racontent son histoire.