Satan, ou le Diable, est l'un des personnages les plus connus des traditions occidentales du judaïsme, du christianisme et de l'islam. Étonnamment, cette entité n'apparut que tardivement dans le monde antique. Satan, en tant qu'être totalement mauvais, n'apparaît nulle part dans la Bible juive. Il évolua à l'apogée de l'empire perse achéménide (à partir de 550 av. JC) et fut adopté par les Juifs qui vivaient alors sous la domination perse. Son nom officiel, Satan, vient de l'hébreu "ha-Satan". Ha signifie "le" et Satan signifie "opposant" ou "adversaire". Ce nom décrit sa fonction ultime d'opposant à la création de Dieu. Le mot grec diabolos (diable), signifie "accusateur", "calomniateur", ce qui décrit également son rôle. Le concept de Satan est apparu au fil du temps et par étapes.
Le problème de l'existence du mal
Le mal a toujours existé. Les humains ont toujours été confrontés à des catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations), à des guerres avec pillage et viol, à des maladies, des fléaux et à la mortalité infantile, au mal créé par l'homme comme les meurtres et les vols, et bien sûr, à la mort. Lorsque les anciens construisirent leurs systèmes religieux, l'existence du mal dut être expliquée et rationalisée. Les mythes de la création désignaient souvent un dieu suprême ou un roi des dieux, qui contrôlait tout, y compris les autres dieux et la nature. À ce titre, ils étaient responsables à la fois du bien et du mal. Le terme pour décrire cette capacité est omnipotence (tout-puissant). Dans le Deutéronome 28, Dieu déclare qu'il contrôle à la fois la prospérité et la souffrance. De nombreux mythes de la création abordent la question de savoir comment et pourquoi le mal apparut.
La Genèse peut être comprise comme une polémique contre leurs voisins, les anciens Mésopotamiens. Dans le mythe mésopotamien de la création, l'Enuma Elish, les dieux eux-mêmes sont responsables du mal. Ils sont capricieux et chaotiques et ont créé les humains simplement en tant qu'esclaves pour qu'ils leur offrent des sacrifices. Le Dieu d'Israël est présenté comme le contraire; il n'est jamais capricieux, il existe un plan divin et tout ce qu'il a créé est considéré comme bon. La fonction narrative de la "chute" dans le jardin d'Éden, l'histoire d'Adam et Ève, était de démontrer que le mal avait commencé par la faute des humains, et non de Dieu. Leur désobéissance entraîna les difficultés de l'homme à produire de la nourriture et les douleurs de la femme lors de l'accouchement. Mais la punition la plus sévère fut la perte de leur immortalité. Le péché d'Adam et Ève engendra le plus grand mal, la mort. En tant que leurs descendants, nous sommes tous condamnés à ce sort.
Étant humains, les gens projetaient leurs propres expériences sur les dieux. Les rois avaient des cours de nobles et de conseillers. Tout comme sur terre, il en était ainsi dans les cieux. Comme dans toute cour, il y avait des fonctionnaires supérieurs et inférieurs. Les plus élevés étaient les anges dans le judaïsme. Les divinités inférieures, les daemons (démons en grec), étaient à l'origine neutres mais, avec le temps, ils furent accusés d'être responsables du mal.
Dans la Genèse, Dieu s'adresse à sa cour, "les fils de Dieu", les anges, alors qu'il procède à la création de la terre. À la fin de la création, nous avons un passage étrange dans la Genèse 6 : nous lisons que les "fils de Dieu" eurent des relations sexuelles avec des femmes humaines, ce qui donna naissance aux "Nephilims", les anciens géants. Le but de ce récit est d'expliquer pourquoi Dieu envoya le déluge (le mal sur la terre). De nombreux panthéons avaient des dieux qui s'accouplaient avec des femmes, notamment Zeus dans la mythologie grecque. La tradition israélite, cependant, rejetait ce comportement car ce mélange pouvait conduire au grand péché d'idolâtrie.
Ha-Satan et le livre de Job
Le livre de Job (c. 600 av. JC) est le plus ancien texte à aborder le problème de la théodicée, qui est un terme moderne qui répond au problème "Si Dieu est bon, pourquoi permet-il au mal et à la souffrance d'exister ?". Le livre s'ouvre sur les anges qui font apparemment leur rapport à Dieu. Parmi eux se trouve l'ange ha-Satan, dont la fonction était de parcourir le monde en plaçant des "obstacles" (c'est la signification de son nom) devant les humains, leur demandant de faire un choix (le bien ou le mal). Dans ce rôle, on peut dire qu'il agit comme le procureur de Dieu. Faisant rapport à Dieu, il mentionne le serviteur de Dieu, Job, qui avait prospéré. Mais, bien sûr, il dit que c'est parce que Dieu lui avait accordé de nombreuses faveurs.
Le pari est lancé. Dieu dit à ha-Satan de détruire toute la prospérité de Job, tout sauf sa vie. Dieu est sûr que Job ne se détournera pas de lui. Les enfants de Job sont tués, ses cultures et ses troupeaux détruits, et il souffre d'horribles maladies. Les amis de Job viennent tous le réconforter et le convaincre qu'il a dû pécher car Dieu est un dieu de justice. Job insiste sur le fait qu'il n'a jamais péché et que Dieu l'a injustement puni. Frustré, Job demande à Dieu de s'expliquer, et une voix venant du tourbillon l'avertit : "Où étais-tu quand je fondais la terre?" (Job 38:4) En d'autres termes : Comment oses-tu (un simple mortel) m'interroger?". Job est humilié et concède les prérogatives et la puissance de Dieu.
Ha-Satan apparaît rarement dans les Écritures juives. Dans les rares références à Ha-Satan, il s'oppose aux humains, pas à Dieu. Dans le jardin d'Éden, le serpent remplit cette fonction en offrant un choix à Adam et Ève. Dans la plupart des livres des Prophètes, le mal est imputé au péché d'idolâtrie du peuple. Dieu est toujours maître de la situation et punit Israël.
La domination perse et le zoroastrisme
Lorsque Jérusalem fut conquise et détruite par l'Empire néo-babylonien (587 av. JC), certains Juifs furent emmenés en captivité à Babylone. Cyrus le Grand conquit ensuite les Babyloniens en 550 av. JC et établit l'Empire perse. Le culte d'État de la Perse était le zoroastrisme, fondé par le prophète Zoroastre. Le mal était considéré comme l'opposé du bien. Un être pur et bon, Ahura Mazda ("Seigneur sage"), était la source de tout, et à l'opposé se trouvait le druj, le chaos. Le druj était personnifié en Angra Mainyu ("faux", "tromperie"), également connu sous le nom d'Ahriman. Les cieux, la terre et tous les humains se situent entre ces deux pôles.
Cyrus permit aux Juifs de retourner à Jérusalem (539 av. JC), mais certains restèrent. Ils emportèrent avec eux de nombreux éléments de l'ancienne religion perse et fusionnèrent la personnification du chaos avec les vues antérieures de ha-Satan. Il n'était plus que Satan ou, en grec, diabolos, le Diable, et les Juifs commencèrent à attribuer tout le mal à Satan et non plus à Dieu.
Les manuscrits de la mer Morte
Dans les écrits de la secte juive des Esséniens qui s'installa à Qumran (c. 150 av. JC), nous avons notre première littérature qui créa une méthode connue sous le nom de personnification du mal. La littérature de la secte assimilait Satan non seulement au mal, mais plus particulièrement à toute personne ou tout groupe qui n'était pas en accord avec leurs propres vues, y compris les autres Juifs. Selon leurs textes, Dieu avait créé deux esprits chez les humains: la voie de la lumière et la voie des ténèbres. Les démons étaient maintenant sous le contrôle de Satan; il les envoyait posséder ceux qui étaient dans les ténèbres pour commettre le mal. Les Esséniens donnèrent des noms symboliques à Satan et à ses agents: Bélial (qui signifie "sans valeur" en hébreu), qui mènera les "fils des ténèbres" contre ceux de la lumière lors de la bataille finale (Le Rouleau de la Guerre). Comme pour les anges et les archanges du ciel, nous avons maintenant une hiérarchie et différentes fonctions dans la cour de Satan. Belzébuth était l'un des sept princes de l'enfer et provenait d'un ancien dieu cananéen qui était connu pour se débarrasser des mouches (porteuses de maladies). Ainsi, Belzébuth devint le seigneur des mouches.
Divers textes apocalyptiques se trouvaient parmi les parchemins de Qumran. Les livres d'Hénoch donnent plus de détails sur les "fils de Dieu". Ils furent condamnés pour avoir enseigné aux humains la métallurgie et la magie et furent punis en étant expulsés du ciel et enchaînés dans les abîmes (le concept juif du Sheol, le pays des morts) pour l'éternité.
Dans un autre texte, le livre des Jubilés, d'autres histoires de diables ont été ajoutées. Le nom de Satan est ici Mastema (qui signifie "haine" ou "hostilité"). Nous apprenons que Mastema voulait être plus haut que Dieu et se rebella. Lui et ses collègues anges furent jetés dans les abîmes. Satan devint alors l'ange déchu. Dieu voulait détruire tous les démons après le déluge, mais Mastema demanda à Dieu de lui laisser un dixième d'entre eux pour continuer à tourmenter les hommes, car "la méchanceté des fils des hommes est grande" (10:8). Avec la permission de Dieu, Mastema devint le tentateur qui fut réintégré dans les histoires précédentes. Dans le livre des Jubilés, c'est Mastema qui fut autorisé à mettre Abraham à l'épreuve en liant Isaac. En d'autres termes, l'omnipotence de Dieu reste intacte; Satan ne pouvait pas faire son travail sans la permission de Dieu.
Le Nouveau Testament
Dans les lettres de Paul et les évangiles, nous avons l'opinion que Satan est maintenant le maître de ce monde. Ceci est exprimé dans une lettre écrite par un des disciples de Paul:
Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
(Éphésiens 6:11-12).
Paul fit souvent référence aux démons comme étant les agents de Satan qui interféraient avec sa mission. Écrivant depuis sa prison, Paul expliquait qu'il ne pouvait pas rendre visite à sa communauté "parce que Satan nous en a empêchés" (1 Thessaloniciens 2:17-18). Les luttes intérieures de Paul s'exprimaient dans ce qui peut être compris comme une forme de possession: " Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil ... il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter..." (2 Corinthiens 12:7-9). Paul y voyait la capacité de Dieu à contrôler Satan pour le mettre à l'épreuve. Sa phrase familière, selon laquelle les croyants vivent maintenant en Christ, faisait référence à la protection du Christ contre l'influence des démons de Satan dans l'univers.
Le diable occupe également une place importante dans le premier évangile, Marc (c. 70 de notre ère). Marc utilise un stéréotype courant pour décrire le ministère de Jésus, celui d'un exorciste charismatique qui à la fois prêchait et faisait des miracles dans tout l'Empire romain. Le terme "charismatique" (grec, "dons") désigne l'affirmation selon laquelle ses capacités étaient un "don des dieux". Un exorciste était une personne qui chassait les démons. Au premier siècle, les handicaps et les maladies physiques et mentales étaient compris comme une possession par des démons. Marc mit l'accent sur le fait que le ministère était une bataille entre Jésus et la domination actuelle du diable sur la terre.
Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. (Marc 1:12-13).
Il est intéressant de noter que Marc n'eut nul besoin d'expliquer le caractère de Satan; il supposait que ses lecteurs le savaient. Matthieu et Luc développèrent tous deux cette scène (Matthieu 4:1-11 ; Luc 4:1-13). Satan, dans son rôle de tentateur, présenta à Jésus trois tentations, mais Jésus connaît toujours la réponse correcte tirée des Écritures. Il est significatif que Jésus ne conteste pas la prétention de Satan à contrôler les royaumes de ce monde.
Alors que les disciples de Marc sont souvent confus quant à l'identité de Jésus, tous les démons le connaissent et reconnaissent sa supériorité. Dans Marc 5, 1-13, le nom collectif des démons chassés par Jésus est "Légion", ce qui pourrait être une vision peu subtile de l'armée romaine. Marc et les autres présentent les adversaires de Jésus comme étant sous l'influence de Satan. Chez Luc et Jean, Satan est "entré en Judas" pour trahir Jésus (Luc 22:3). Le point culminant du blâme pour la mort de Jésus atteint son apogée en Jean 8:40. Dans l'évangile de Jean, les Juifs ne pourront jamais obtenir le salut car ils sont les enfants de leur "vrai père, le Diable".
Le livre de l'Apocalypse (c. 90-100 de notre ère) de Jean de Patmos est une vision apocalyptique du moment où Dieu interviendra dans les affaires humaines dans les derniers jours et punira Rome pour sa persécution contre les chrétiens. Il affirma notamment que Satan était enchaîné dans les fosses de l'enfer et qu'il s'appuyait sur ses agents pour accomplir son travail. L'agent principal est appelé "la bête" et le "séducteur" ; le terme "anti-Christ" ne figure pas dans l'Apocalypse, mais dans les trois lettres johanniques. Le séducteur apparaîtra comme quelqu'un de bien et rassemblera des partisans dans le monde entier. Vous reconnaîtrez ses adeptes au signe du "666" qu'ils portent.
Dans l'une des visions de Jean, il fait référence à Ésaïe 14, une polémique contre le roi de Babylone. Isaïe fustigea le roi qui se faisait appelé "étoile du jour" pour son orgueil démesuré de se croire divin: "Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l'aurore! ". Lorsque Jérôme traduisit les Écritures hébraïques en latin au IVe siècle de notre ère, il savait que les Romains nommaient leur étoile du matin - la planète Vénus - Lucifer et il traduisit le passage comme tel. Lucifer devint le nom le plus populaire au Moyen Âge.
Pendant la majeure partie du livre de l'Apocalypse, Satan reste enchaîné dans la fosse. À la fin du règne de 1000 ans du Christ sur terre, Satan est libéré pour la bataille finale. L'ironie se trouve dans l'image du Christ "comme un agneau" qui vainc néanmoins ce monstre. Il est jeté dans " l'étang de feu", la mer Morte (Ap 20, 9-10).
La "Descente aux Enfers"
Dans les Actes des Apôtres, Luc affirme que le Hadès (Sheol) ne pouvait pas contenir le Christ crucifié (2:27). Dans 1 Pierre 3, Jésus "est allé prêcher aux esprits en prison,qui autrefois avaient été incrédules" et 4:6 "l'Évangile a été aussi annoncé aux morts" Au IIe siècle de notre ère, des détails furent ajoutés au récit de la mort de Jésus pour élucider deux points:
- Que faisait Jésus dans l'intervalle entre le Vendredi saint et le dimanche de Pâques ?
- Comment une personne juste du passé pouvait-elle être sauvée si elle n'avait pas eu l'occasion de connaître Jésus ?
Alors que son corps était dans la tombe, l'âme de Jésus voyagea en enfer où il combattit Satan pour les âmes des justes. Lorsque la pierre qui fermait la tombe fut roulée, ces âmes justes vinrent avec lui (Adam, Noé, Moïse, Platon et Aristote). L'idée que le Christ "est descendu aux enfers [et] qu'il est ressuscité le troisième jour" fut intégrée dans le Credo de Nicée du IVe siècle de notre ère. Au début du Moyen-Âge, l'histoire fut connue sous le nom de la " Descente aux enfers ".
Caractéristiques de Satan et personnification du mal
Les dirigeants chrétiens du IIe siècle de notre ère adoptèrent la méthode de la personnification du mal contre les juifs, les femmes, les hérétiques et tout ce qui était païen. Les cultes autochtones croyaient que les dieux résidaient dans leurs temples, mais ceux-ci étaient des agents de Satan. Les premiers portraits iconiques de Satan proviennent de la divinité gréco-romaine de la fertilité, Pan, qui était mi-homme, mi-chèvre. C'est ainsi que Satan obtint ses sabots et ses cornes. Pan était célèbre pour sa représentation avec un énorme phallus en érection. Cet appendice devint courant dans la description de Satan. D'abord dessiné en noir, le rouge est devenu la couleur standard dans son association avec le feu de l'enfer.
C'est également au IIe siècle de notre ère que les chrétiens et les juifs - les premiers rabbins - appliquèrent de nouvelles interprétations à l'histoire de la chute. C'est à ce moment-là que le serpent fut pleinement identifié comme le Diable déguisé et qu'Ève prit plus d'importance en tant que principale pécheresse du jardin d'Éden. En raison de la vision misogyne de toutes les femmes, Ève fut considérée comme ayant été séduite par le serpent (à cause de son énorme phallus), puis elle séduisit Adam. Dans le traité rabbinique Genèse Rabba, la honte sexuelle d'Ève est la raison pour laquelle les femmes restent voilées, et les menstruations étaient la punition pour avoir versé le sang d'Adam. Tertullien, un père de l'Église du IIe siècle de notre ère, affirmait qu'à travers Ève, toutes les femmes étaient la "porte du diable" et qu'à cause d'Ève "même le fils de Dieu devait mourir" (De la toilette des femmes, I).
Les traditions religieuses d'Europe (les Celtes, le druidisme et les Teutons) ajoutèrent d'autres caractéristiques. Les Celtes avaient un dieu cornu de l'ouest, Cernunnos, semblable à Pan. La fille de Loki avait un double rôle, celui de la fertilité et celui de la domination des morts, et son nom fut incorporé au lieu "Hel" ou "Hell" (Enfer en anglais).
Avec des caractéristiques animales, Lucifer et ses démons avaient la capacité de changer de forme, et une surveillance constante était donc nécessaire. On pouvait tromper Lucifer et le repousser avec des signes de croix, de l'eau bénite, le chapelet et les hosties. Basé sur les relations féodales, le concept de pacte apparut: on pouvait vendre son âme à Lucifer en échange de la prospérité (la célèbre histoire de Faust). Seule l'intervention de Marie, la mère du Christ, pouvait rompre le pacte. C'est alors que furent mis au point des rituels d'exorcisme qui sont encore enseignés à certains prêtres catholiques.
L'Enfer de Dante Alighieri (1265-1321) dépeint Satan comme un monstre à trois visages dans la section la plus basse de l'enfer (la glace, la plus éloignée de la lumière), avec des ailes de chauve-souris géantes. Pour Dante, le plus grand péché est la trahison, et Satan dévore Brutus, Cassius et, bien sûr, Judas.