Chronologie et Batailles de la Guerre du Roi Philip

Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 23 mars 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La guerre du roi Philip (1675-1678) fut l'engagement décisif entre la deuxième génération d'immigrants anglais arrivés en Nouvelle-Angleterre et les tribus autochtones de la région. Les Anglais gagnèrent la guerre et les autochtones perdirent non seulement leurs terres mais aussi, dans de nombreux cas, leur langue et leur culture, du moins pour un certain temps.

Les politiques des deux camps s'inspiraient de conflits antérieurs, notamment le massacre indien de 1622, au cours duquel 347 colons anglais furent tués par les tribus de la confédération Powhatan en Virginie, la troisième guerre anglo-powhatan (1644-1646), qui fit plus de 500 victimes parmi les colons de la même région, et la guerre des Pequots (1636-1638), au cours de laquelle la tribu des Pequots tenta d'enrôler les Narragansett dans le même type d'opération contre les Anglais.

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Le conflit fut déclenché par Metacom (également connu sous le nom de King Philip et Metacomet, 1638-1676), chef de la confédération Wampanoag, en réponse à la politique du gouverneur de Plymouth Josiah Winslow (c. 1628-1680), qui encourageait l'expansion coloniale en territoire autochtone et l'usurpation par les colons des droits des Autochtones en matière de justice. Le père de Metacom, Massasoit (c. 1581-1661), avait signé le 22 mars 1621 avec le premier gouverneur de la colonie de Plymouth, John Carver (1584-1621), le traité de paix entre les Pilgrim et les Wampanoag, qui promettait une aide et une protection mutuelles, ainsi que le droit pour chaque partie de punir les siens en cas de crime. Lorsque les colons pendirent trois Wampanoags de haut rang pour meurtre en juin 1675, Metacom, fatigué des mensonges anglais, des promesses non tenues et du vol de terres, lança sa première offensive.

Battle of Bloody Brook, 1675
Bataille de Bloody Brook, 1675
F.O.C. Darley (Public Domain)

La guerre dévasta la région, détruisant à parts égales les villages anglais et autochtones, coûtant des milliers de vies, perturbant le commerce et détruisant les récoltes. Lorsque les Anglais purent enfin déclarer leur victoire en 1678, la composition politique, sociale et démographique de la Nouvelle-Angleterre était complètement modifiée. Après la mort de Metacom en 1676, l'initiative des Autochtones s'essouffla et, après 1678, ceux qui s'étaient battus pour la cause de Metacom - et beaucoup d'autres - furent vendus comme esclaves, déportés, poussés dans des réserves ou absorbés par d'autres tribus. La guerre fut saluée comme une grande victoire du "peuple de Dieu" contre les "païens" mais, en réalité, elle était le résultat inévitable de la cupidité des Anglais et de la naïveté et du manque d'unité des Amérindiens.

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Les causes de la guerre

Les causes de la guerre remontaient à la fondation de la colonie de Plymouth en novembre 1620. Les passagers du Mayflower trouvèrent le village de Pawtuxet abandonné - car les habitants étaient tous morts de maladies transmises par les commerçants européens vers 1610 - et s'y installèrent sans jamais dédommager les tribus de la confédération Wampanoag qui utilisaient encore les terres. Ce même modèle fut observé lors de l'établissement de la colonie de la baie du Massachusetts en 1628, puis en 1630. Roger Williams (1603-1683), théologien anglais ayant vécu à Plymouth et à Massachusetts Bay, critiqua cette politique vers 1633, notant que le roi Jacques Ier d'Angleterre n'avait pas le droit de revendiquer des terres étrangères déjà habitées et que ses sujets avaient encore moins le droit de coloniser ces terres sans dédommager équitablement les propriétaires.

Williams fut exilé de la colonie de Massachusetts Bay en 1636 pour ses opinions religieuses qui différaient de celles des magistrats, mais ses arguments concernant les droits fonciers des Amérindiens ne contribuèrent certainement pas à le rendre sympathique aux yeux des autorités. Les colons continuèrent à prendre des terres aux autochtones, parfois par le biais de transactions qu'ils considéraient comme légitimes, parfois par le vol pur et simple. Les autochtones ne clôturaient pas leurs territoires parce qu'ils ne se considéraient pas propriétaires. De même, les transactions d'objets de valeur contre des terres étaient considérées par les autochtones comme des gratifications pour l'utilisation de la terre, et non comme une vente.

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La cause immédiate de la guerre fut la mort du chef Wampanoag Wamsutta et la pendaison de trois Wampanoags par les colons.

La cause immédiate de la guerre fut la mort du chef Wampanoag Wamsutta (c. 1634-1662), auquel succéda son frère cadet Metacom (le roi Philip), et la pendaison de trois Wampanoag, tous conseillers de haut niveau de Metacom, par les colons. Wamsutta était mort peu après son retour d'une réunion avec Josiah Winslow à Plymouth, et Metacom affirma qu'il avait été empoisonné. Cette affirmation était très probablement vraie, car Winslow n'avait aucune considération pour les autochtones et les considérait comme des obstacles au progrès qu'il fallait éliminer. Même si Metacom ne fit rien contre les colons à cette époque, la mort de Wamsutta semble marquer un refroidissement des relations entre les autochtones et les Anglais.

Entre la mort de Wamsutta en 1662 et le début des hostilités en 1675, les colons s'emparèrent de nouvelles terres en violation du traité de paix Pilgrim-Wampanoag de 1621. Les colons avaient été bien accueillis sur les terres qu'ils avaient déjà revendiquées sur la côte, mais ils s'installaient de plus en plus à l'intérieur des terres. Metacom tenta à plusieurs reprises de négocier avec Plymouth et Massachusetts Bay pour stopper l'expansion, mais les promesses anglaises ne furent jamais tenues car elles auraient entravé les transactions foncières lucratives réalisées par des hommes comme Winslow.

Metacom commença à discuter d'une attaque contre les colonies avec les chefs de ses tribus tributaires et d'autres, et la nouvelle en fut apportée aux colons par un certain John Sossamon, qui avait entendu les discussions. Sossamon était un ancien conseiller et interprète de Metacom qui était parti vivre avec les Anglais. C'est ce qu'on appelle un "Indien priant", qui s'était converti au christianisme, avait appris l'anglais et avait adopté la culture et la tenue vestimentaire anglaises. Sossamon servait souvent d'interprète dans les transactions et les négociations foncières et passait donc relativement librement entre les villages autochtones et anglais. À la suite du rapport de Sossamon, les colons demandèrent à Metacom de s'expliquer - ce qu'il fit, niant la véracité du récit de Sossamon - mais seulement après que Sossamon eut été retrouvé mort.

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New England, 1665 CE
Nouvelle-Angleterre, 1665
Norman B. Leventhal Map Center (CC BY)

Deux mois plus tard, alors que de nombreuses personnes avaient été interrogées et qu'aucune n'avait d'informations sur le meurtre, des témoins oculaires furent soudainement présentés par Winslow et trois Wampanoags furent accusés du meurtre de Sossamon. Le 8 juin 1675, ces hommes furent pendus par les Anglais, en violation directe du traité de 1621 qui stipulait clairement que chaque partie serait responsable de la punition de ses propres membres. Trois jours après la pendaison, les Wampanoags s'armaient à l'extérieur de la colonie de Swansea, et la première attaque fut lancée contre Swansea le 24 juin 1675, déclenchant ainsi la guerre.

Chronologie de la guerre

La chronologie de la guerre du roi Philip est bien documentée par les écrivains coloniaux, bien que certains récits semblent répéter les mêmes informations. La chronologie suivante est construite à partir d'un certain nombre d'ouvrages, mais s'appuie principalement sur l'ouvrage de l'universitaire Jill Lepore, The Name of War: King Philip's War and the Origins of American Identity (Le nom de la guerre : la guerre du roi Philip et les origines de l'identité américaine), xxv-xxviii :

1675 :

  • 29 janvier : John Sossamon est tué
  • 8 juin : les assassins présumés de Sossamon sont pendus à la colonie de Plymouth.
  • 11 juin : les Wampanoags sont armés à Swansea Colony
  • 14-25 juin : Les colonies du Rhode Island, de Plymouth et de la baie du Massachusetts tentent de négocier avec Metacom et d'autres chefs.
  • 24 juin : La Confédération des Wampanoags attaque Swansea
  • 26 juin : la milice de la baie du Massachusetts attaque Swansea : La milice de la baie du Massachusetts se joint à celle de la colonie de Plymouth pour défendre Swansea.
  • 26-29 juin : Les Wampanoags attaquent Rehoboth et Taunton ; les Mohegans se rendent à Boston et proposent de se battre pour les Anglais.
  • 8-9 juillet : les Wampanoags attaquent Middleborough et Dartmouth.
  • 14 juillet : la tribu Nipmuck attaque Mendon
  • 15 juillet : les Narragansetts signent un traité de paix avec les colonies du Connecticut.
  • 16-24 juillet : Des envoyés du Massachusetts tentent de négocier avec la tribu des Nipmucks.
  • 19 juillet : Metacom et son armée s'échappent vers le territoire des Nipmucks.
  • 2-4 août : siège de Brookfield - les Nipmucks attaquent les troupes du Massachusetts et assiègent Brookfield.
  • 13 août : le Conseil du Massachusetts ordonne que les Indiens chrétiens soient confinés dans des villes chrétiennes.
  • 22 août : des guerriers amérindiens tuent sept colons à Lancaster.
  • 30 août : le capitaine Samuel Moseley arrête 15 membres de la tribu Hassanemesit pour l'assaut de Lancaster et les emmène à Boston.
  • 1er et 2 septembre : Les Wampanoags et les Nipmucks attaquent Deerfield. Les forces du Massachusetts dirigées par Moseley attaquent le village de Pennacook.
  • 12 septembre : bataille de Bloody Brook - 57 hommes sur une compagnie de 79 sont tués; les colons abandonnent Deerfield, Squakeag et Brookfield.
  • 18 septembre : les Narragansetts signent un traité de paix avec les Anglais à Boston, tandis que les troupes du Massachusetts tombent dans une embuscade près de Northampton.
  • 5 octobre : les Pocumtucks attaquent et détruisent Springfield.
  • 13 octobre : le Conseil du Massachusetts ordonne que les Indiens chrétiens soient transférés à Deer Island.
  • 19 octobre : les Anglais repoussent une attaque des Indiens de Hatfield
  • 1er novembre : les Nipmucks font prisonniers les Indiens chrétiens en divers endroits.
  • 2-12 novembre : Les commissaires des colonies unies ordonnent à une armée d'attaquer les Narragansetts.
  • 7 décembre : Le Conseil du Massachusetts publie une lettre expliquant le cas des Narragansetts.
  • 19 décembre : Bataille de Great Swamp - Les forces coloniales attaquent la forteresse des Narragansetts lors de la bataille de Great Swamp; plus de 600 Narragansetts sont tués, ainsi que des femmes et des enfants d'autres tribus.

Battle of Bloody Brook
Bataille de Bloody Brook
Unknown (Public Domain)

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1676 :

  • c. 1-14 janvier : Metacom conduit son peuple à New York pour demander l'aide des Mohawks; ces derniers se rangent du côté des Anglais et l'attaquent, le repoussant en Nouvelle-Angleterre.
  • 27 janvier : Les Narragansetts attaquent Pawtuxet (région de la colonie de Plymouth).
  • 10 février : Raid de Lancaster - Les Nipmucks attaquent la colonie de Lancaster ; Mary Rowlandson est faite prisonnière.
  • 14 février : Metacom et sa tribu attaquent Northampton, MA ; le conseil débat de l'érection d'un mur autour de Boston.
  • 21 février : les Nipmucks attaquent Medfield
  • 23 février : Assauts des autochtones dans un rayon de 10 miles autour de Boston
  • 1er mars : les Nipmucks attaquent Groton
  • 26 mars : les villages de Longmeadow, Marlborough et Simsbury sont attaqués
  • 27 mars : les Nipmucks attaquent la colonie de Sudbury
  • 28 mars : des bandes attaquent Rehoboth
  • 20 mars : la colonie de Providence est détruite
  • 21 avril : Bataille de Sudbury - Des bandes autochtones attaquent la colonie de Sudbury, tuant la moitié de la milice.
  • 2-3 mai : Mary Rowlandson est libérée et retourne à Boston.
  • 18 mai : Bataille de Turner's Falls - Les forces anglaises attaquent les autochtones endormis près de Deerfield ; 200 Amérindiens sont tués pour se venger de la bataille de Bloody Brook.
  • 30 mai : les Amérindiens attaquent Hatfield
  • 31 mai : les Amérindiens chrétiens sont déplacés de Deer Island à Cambridge.
  • 12 juin : les Amérindiens attaquent la colonie de Hadley, mais sont repoussés.
  • 19 juin : le Massachusetts publie une déclaration d'amnistie pour les Amérindiens qui se rendent
  • 2 juillet : deuxième bataille de Nipsachuck - victoire coloniale ; le major John Talcott et ses troupes commencent à balayer le Connecticut et le Rhode Island, capturant un grand nombre d'Algonquins qui sont transportés hors des colonies comme esclaves pendant tout l'été.
  • 4 juillet : Le capitaine Benjamin Church et ses soldats commencent à ratisser Plymouth à la recherche de Wampanoags.
  • 11 juillet : les Amérindiens attaquent Taunton mais sont repoussés.
  • 27 juillet : Près de 200 Nipmucks se rendent à Boston.
  • 2 juillet : Benjamin Church capture la femme et le fils de Metacom.
  • 12 juillet : Bataille de Mount Hope - John Alderman, un soldat autochtone sous le commandement de Church, tue Metacom/King Philip.

Death of King Philip or Metacom
Mort du roi Philip (alias Metacom)
Frank O. Small (Public Domain)

1677-1678: Les tribus du Nord et du Sud poursuivent la guerre sans la direction de Metacom et se rendent finalement en 1678. La guerre est conclue par le traité de Casco de 1678.

Batailles et événements décisifs

Chaque engagement de la guerre du roi Philippe fut brutal, avec des combats au corps à corps ou des massacres de part et d'autre, mais un certain nombre d'entre eux sont considérés déterminants dans la mesure où ils eurent pour conséquence directe un autre épisode de carnage ou une étape importante dans la guerre.

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Bataille de Bloody Brook, 12 septembre 1675: Metacom observe une compagnie d'environ 79 hommes en train de récolter des produits dans les champs en vue de les transporter vers une colonie voisine. Il demande à ses hommes d'abattre des arbres pour bloquer la route que la compagnie doit emprunter, et le convoi de chariots est arrêté. Les Anglais laissent leurs armes dans les chariots pour déplacer les troncs d'arbres du chemin, et ceux qui ne s'occupent pas du déblayage de la route se mettent à chercher de la nourriture. Les Wampanoags tombent sur le groupe, tuant 57 personnes sur 79. Ce massacre a été cité comme justification de la campagne contre les Narragansetts connue sous le nom de Bataille de Great Swamp ainsi que du massacre ultérieur d'Amérindiens connu sous le nom de bataille de Turner's Falls, le 18 mai 1676.

Winslow affirmait que les Narragansetts aidaient l'ennemi; ceux-ci affirmaient qu'ils ne faisaient qu'offrir un abri aux non-combattants.

Bataille de Great Swamp, 19 décembre 1675: La tribu des Narragansett était restée neutre lorsque les hostilités avaient éclaté. Ils s'étaient alliés aux Anglais contre la tribu des Pequots pendant la guerre des Pequots et avaient été récompensés par des terres et des accords commerciaux. Ils s'étaient toutefois sentis liés par l'honneur en acceptant les femmes et les enfants, ainsi que les blessés, des Wampanoag et des autres tribus engagées dans le conflit. Winslow affirmait que les Narragansetts aidaient l'ennemi; ceux-ci affirmaient qu'ils ne faisaient qu'offrir un abri aux non-combattants. Le 19 décembre 1675, une force de milice combinée des colonies, dirigée par Winslow, attaqua la forteresse des Narragansett près de l'actuelle South Kingstown, dans le Rhode Island, tuant plus de 600 Narragansett ainsi que les femmes, les enfants et les blessés des autres tribus. La plupart des guerriers Narragansett étaient absents du fort à ce moment-là. Cet événement fit entrer les Narragansett dans la guerre aux côtés de Metacom et coûta cher aux colons par la suite en raison des raids des Narragansett.

Metacom et les Mohawks, début janvier 1676: Afin de renforcer ses forces, Metacom conduisit son armée à New York pour demander l'aide des Mohawks. Le chef pequot Sassacus (c. 1560-1637) avait tenté la même tactique pendant la guerre des Pequots, mais les Mohawks l'avaient tué et avaient renvoyé sa tête et ses mains aux Anglais en signe d'amitié. Metacom s'en sortit à peine mieux que Sassacus, puisqu'il survécut à la rencontre après que les Mohawks l'eurent attaqué, tuant un grand nombre de ses guerriers, et le repoussèrent en Nouvelle-Angleterre. Sans l'aide de la Confédération iroquoise, Metacom dut se battre seul avec des ressources qui s'amenuisaient.

Le raid de Lancaster, 10 février 1676: La colonie de Lancaster fut attaquée par des guerriers Narragansett, Nipmuc et Wampanoag, qui tuèrent de nombreuses personnes et en emmenèrent d'autres en captivité. Ce raid est l'un des plus célèbres de la guerre en raison de l'œuvre de l'une de ces captives, Mary Rowlandson (c. 1637-1711), qui fut libérée plus tard et écrivit le récit de captivité à succès The Sovereignty and Goodness of God : Being a Narrative of the Captivity and Restoration of Mrs. Mary Rowlandson, qui est considéré comme un classique de la littérature coloniale et un récit fiable de la vie dans un village autochtone.

Le combat de Sudbury, 21 avril 1676: Après qu'une coalition amérindienne eut détruit la colonie fortifiée de Marlborough, dans le Massachusetts, la colonie de la Baie envoya le capitaine Samuel Wadsworth et 50 miliciens dans la région pour protéger les survivants. Sudbury fut détruite et la milice de Wadsworth perdit la moitié de ses effectifs lors d'une attaque bien coordonnée de plus de 500 guerriers amérindiens. Ce fut la dernière victoire amérindienne de la guerre. Comme pour les engagements précédents, le combat de Sudbury encouragea d'autres engagements, les colons cherchant à se venger.

Bataille de Mount Hope, 12 août 1676: La milice du capitaine Benjamin Church (c. 1639-1718) et de Josiah Standish (c. 1633-1690), tous deux de la colonie de Plymouth, fut conduite au camp de Metacom sur le mont Hope par un "Indien priant" nommé John Alderman, qui avait été l'un des conseillers de Metacom avant de se convertir au christianisme. Alderman identifia Metacom et lui tira une balle dans le dos, le tuant. Church donna ensuite à Alderman la tête et les mains du chef, qu'Alderman montrerait ensuite à d'autres, moyennant un certain prix, jusqu'à ce qu'il ne finisse par vendre la tête à la colonie de Plymouth pour 30 shillings. La mort de Metacom mit effectivement fin à la guerre, bien que des tribus aient continué à se battre au nord et au sud de la région jusqu'en 1678.

La guerre connut de nombreux autres moments cruciaux, ainsi que des changements de politique, notamment en ce qui concernait les "Indiens priant". Les autochtones chrétiens avaient toujours bénéficié d'une plus grande confiance que les non-chrétiens, mais les colons devaient avoir à l'esprit le souvenir du massacre indien de 1622 à Jamestown. En mars 1622, la confédération Powhatan lança une attaque d'une journée sur les colonies, tuant 347 colons, et cette attaque avait été précédée par des autochtones feignant de vouloir se convertir afin d'affaiblir les défenses anglaises. En conséquence, pendant la guerre du roi Philip, aucun Amérindien n'était totalement digne de confiance et les Autochtones chrétiens étaient souvent mal traités. Ils furent d'abord confinés dans leurs villes et coupés de leurs fermes et de leurs réserves de nourriture, puis environ 1 000 d'entre eux furent transférés à Deer Island en octobre 1675, où beaucoup moururent de faim et de froid.

Conclusion

Comme dans le cas de la guerre des Pequots, la guerre du roi Philip fut perdue par les Autochtones, en grande partie à cause d'un manque d'unité et de la croyance persistante de certaines factions qu'elles seraient mieux traitées par les Anglais que les autres. Pendant la guerre des Pequots, les Pequots avaient tenté de rallier les Narragansetts à leur cause, mais les Pequots et les Narragansetts étaient traditionnellement des rivaux, et les Narragansetts suivirent les conseils de Roger Williams et se rangèrent du côté des Anglais, condamnant ainsi les Pequots. Dans cette guerre, les Mohegans se rangèrent également du côté des Anglais, et ce pour la même raison: parce qu'ils ne croyaient pas que ce qui était arrivé à d'autres aux mains des Anglais leur arriverait à eux.

Lieut. Gardiner Attacked by the Pequot
Lieutenant Gardiner attaqué par les Pequots
Charles Stanley Reinhart (Public Domain)

Les deux tribus s'étaient trompées et les Narragansetts, de toute façon, répétèrent l'erreur lors de la guerre du roi Philip, en restant neutres pendant les six premiers mois. Si les Mohawks avaient décidé d'aider Metacom plutôt que les Anglais, ils auraient pu faire une différence substantielle dans la guerre. Au lieu de cela, ils firent confiance aux Anglais qui, moins de 100 ans plus tard, les chassèrent de leurs terres new-yorkaises vers le Canada et les obligèrent à négocier pour en récupérer une partie.

Les conflits se poursuivraient après la guerre du roi Philip, les Anglais se déplaçant vers l'ouest et le nord, s'étendant à d'autres territoires, et les Amérindiens étant impliqués dans la guerre de la Conquête (1754-1763), opposant les tribus alliées aux Anglais à celles combattant pour les Français. Lorsque les Français perdirent la guerre, les Anglais prirent leurs terres au sud de la frontière canadienne et y installèrent d'autres colons. Les tribus amérindiennes qui s'étaient battues pour les Anglais et espéraient être récompensées finirent par être trahies, tout comme l'avaient été les Narragansetts, les Mohawks et bien d'autres. Le système des réserves, établi plus tôt, se développa plus rapidement après la guerre du roi Philip, et les terres autochtones se réduisirent en même temps que l'autonomie de leur peuple.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Auteur indépendant et ex-Professeur de Philosophie à temps partiel au Marist College de New York, Joshua J. Mark a vécu en Grèce et en Allemagne, et a voyagé à travers l'Égypte. Il a enseigné l'histoire, l'écriture, la littérature et la philosophie au niveau universitaire.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, mars 23). Chronologie et Batailles de la Guerre du Roi Philip [Timeline & Battles of King Philip's War]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1712/chronologie-et-batailles-de-la-guerre-du-roi-phili/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Chronologie et Batailles de la Guerre du Roi Philip." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mars 23, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1712/chronologie-et-batailles-de-la-guerre-du-roi-phili/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Chronologie et Batailles de la Guerre du Roi Philip." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 23 mars 2021. Web. 24 sept. 2024.

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