Vie Quotidienne dans les Colonies d'Amérique

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Article

Joshua J. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 08 avril 2021
Disponible dans ces autres langues: anglais, espagnol
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La vie dans les colonies d'Amérique était difficile et souvent courte, mais les colons tiraient le meilleur parti de leur situation dans l'espoir d'une vie meilleure pour eux-mêmes et leurs familles. Les premiers colons anglais, habitués à acheter ce dont ils avaient besoin, devaient désormais importer des articles de la mère patrie, les fabriquer ou s'en passer.

Même les arrivants ultérieurs, à moins qu'ils n'appartiennent à la classe supérieure, trouvèrent le Nouveau Monde difficile, car la plupart des gens devaient travailler dur pour survivre. En même temps qu'ils créaient des villes et des villages dans des endroits reculés, ils devaient faire face aux attaques périodiques des tribus amérindiennes qui avaient été déplacées et devaient également se méfier des voleurs ou même des membres de leur propre famille (domestiques ou esclaves) qui pouvaient leur faire du mal.

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À cela s'ajoutaient les très nombreuses menaces surnaturelles pour la vie et la santé concoctées par le diable et sa légion de mauvais esprits qui pouvaient surgir à tout moment, ainsi que les dangers naturels tels que les diverses maladies, les plantes vénéneuses, les attaques d'animaux sauvages, et les nombreux dangers liés à la simple vie domestique ; le simple fait de préparer le repas quotidien pouvait provoquer des brûlures causées par la marmite en fonte; les maisons en bois et en chaume éclairées à la bougie étaient susceptibles de prendre feu, et les échelles de fortune pouvaient se briser.

George Washington as a Farmer
George Washington sur ses terres
Junius Brutus Stearns (Public Domain)

Malgré tout, ces défis ne dissuadèrent en rien les milliers d'Anglais (sans compter les condamnés, les orphelins et les autres personnes envoyées contre leur gré) de quitter leurs maisons et de se rendre au Nouveau Monde dans l'espoir d'une vie meilleure. La stricte hiérarchie sociale de l'Angleterre, qui maintenait presque toujours une personne dans la classe sociale dans laquelle elle était née, était considérablement assouplie dans les colonies, et un ancien serviteur, homme ou femme, se voyait offrir la possibilité d'une vie bien meilleure, voire celle d'un propriétaire terrien s'il réussissait à survivre. Entre 1630 et 1640, plus de 20 000 colons arrivèrent, et d'autres encore suivirent dans leur quête du rêve américain avant même que le concept ne soit pleinement articulé.

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Jamestown fut colonisée en premier en 1607, puis la colonie de Plymouth en 1620, la baie du Massachusetts en 1630, et ainsi de suite. En 1763, les Anglais avaient colonisé toute la côte est de la partie inférieure de l'Amérique du Nord, de l'actuel Maine à la Floride, et ces colonies étaient divisées en trois régions :

  • Colonies de la Nouvelle-Angleterre
  • Colonies du centre
  • Colonies du Sud

La Virginie et le Maryland, deux colonies du Sud, étaient également connues sous le nom de colonies de Chesapeake. Bien que la vie quotidienne dans ces régions ait varié en raison du climat, du sol et des types de dangers qu'elles présentaient, certaines croyances fondamentales et la vie quotidienne étaient relativement uniformes dans toutes les régions, notamment la religion et la croyance en l'influence bien réelle (en bien ou en mal ) des forces surnaturelles sur la vie d'une personne.

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Religion et superstition

Les colons, qu'il s'agisse des soi-disant pèlerins de Plymouth ou des anglicans de Jamestown, étaient des chrétiens profondément religieux qui considéraient la Bible comme la parole de Dieu et comprenaient qu'ils étaient censés vivre leur vie selon ses règles. La croyance en la réalité d'une divinité surnaturelle, des anges et des mauvais esprits encouragea le développement de superstitions extra-bibliques conformes à la vision chrétienne.

La conformité aux normes sociales était attendue dans chaque colonie et tout aspect de la vie d'une personne qui semblait sortir de l'ordinaire justifiait la suspicion.

Les autochtones furent presque instantanément identifiés à des forces obscures. Même Edward Winslow (1595-1655) de la colonie de Plymouth, qui encourageait les relations amicales avec les autochtones, affirmait qu'ils adoraient le diable. On pensait que les indigènes étaient capables de jeter des sorts, de flétrir les récoltes, de blesser ou de guérir à volonté en puisant dans le pouvoir démoniaque du diable en personne. Cependant, les autres colons pouvaient également exploiter ce pouvoir, et il fallait donc les surveiller de près. Une femme qui pouvait parcourir les routes poussiéreuses d'une ville de la Nouvelle-Angleterre et arriver à destination en ayant l'air plus ou moins propre et soignée comme lorsqu'elle avait quitté sa maison était soupçonnée d'être une sorcière, tout comme un homme qui semblait exceptionnellement fort, productif ou profitable pouvait l'être.

La conformité aux normes sociales était attendue dans toutes les colonies - même la colonie libérale de Providence qui accueillait des personnes de toutes religions et nationalités ou les provinces de New York et de Pennsylvanie qui faisaient de même - et tout aspect de la vie d'une personne qui semblait sortir de l'ordinaire justifiait la suspicion. L'exemple le plus célèbre est bien sûr le procès des sorcières de Salem en 1692-1693 dans le Massachusetts - qui donna lieu à plus de 200 accusations et 20 exécutions par pendaison - mais la sorcellerie était considérée comme une menace palpable dans toutes les colonies, et des procès de sorcières eurent lieu avant et longtemps après le tristement célèbre événement de Salem. Bien que les groupes marginalisés, principalement les femmes, aient été les cibles les plus fréquentes des accusations, toute personne, quelle qu'ait été sa classe sociale, pouvait être soupçonnée ou accusée de fréquenter le diable.

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Les classes sociales

Bien que la hiérarchie sociale ait été plus souple dans les colonies, elle existait toujours et descendait comme suit :

  • Propriétaires terriens de classe supérieure
  • Marchands et ecclésiastiques
  • Agriculteurs, artisans et ouvriers
  • Serviteurs sous contrat
  • Autochtones
  • Esclaves

Les personnes de différentes classes étaient identifiées par les vêtements et les accessoires qu'elles pouvaient s'offrir, et des lois furent adoptées dans un certain nombre de colonies pour interdire aux personnes des classes inférieures de s'habiller comme leurs supérieurs sociaux, sous peine d'amende ou même d'emprisonnement. La classe supérieure était constituée de la noblesse terrienne qui possédait de grandes plantations dans les colonies du Sud ou de vastes propriétés foncières ou agricoles dans les colonies du centre et de la Nouvelle-Angleterre. Seuls les hommes blancs de la classe supérieure, propriétaires terriens, âgés de plus de 21 ans, avaient le droit de voter, de servir dans le gouvernement et de faire des lois, bien que de nombreux marchands ou clercs aisés y aient également été autorisés.

Patrick Henry Before the Virginia House of Burgesses
Patrick Henry devant la Chambre des Bourgeois de Virginie
Peter F. Rothermel (Public Domain)

Les marchands et les clercs venaient ensuite, certains d'entre eux étant également propriétaires terriens. Les clercs n'étaient pas seulement des scribes et des avocats mais aussi des ministres, dont certains étaient plutôt riches tandis que d'autres luttaient pour survivre. Les enseignants étaient également considérés comme des clercs mais, en dehors de la Nouvelle-Angleterre, ils n'étaient pas très respectés. Les puritains de la Nouvelle-Angleterre accordaient une grande importance à l'alphabétisation (ils fondèrent l'université de Harvard et d'autres institutions) parce qu'ils croyaient que tout le monde devait être capable de lire la Bible, mais peu d'autres colonies suivirent cet exemple.

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Les fermiers, les artisans et les ouvriers étaient ceux qui possédaient de petites fermes, des entreprises (brasserie, fabrication de tonneaux, fabrication de bougies, couture, charpentiers de marine, etc. ) ou étaient des travailleurs qualifiés ou non qualifiés. Au-dessous d'eux se trouvaient les serviteurs sous contrats, des personnes qui avaient signé un contrat pour travailler pendant quatre à sept ans pour quelqu'un en échange du voyage vers les colonies, de nourriture et du logement. À la fin de leur service, ils recevaient une parcelle de terre, des outils et une arme à feu. Un serviteur sous contrat, du moins dans les premières années des colonies, pouvait passer de la classe inférieure à l'élite.

L'esclavage racial n'apparut qu'après 1640 et ne fut institutionnalisé que dans les années 1660.

Les autochtones étaient considérés comme des étrangers, et cela était plus ou moins vrai même pour les "Indiens priants" - des autochtones qui s'étaient convertis au christianisme, qui s'étaient installés dans des villes proches des colonies anglaises, qui portaient des vêtements anglais et avaient appris la langue anglaise. Après le massacre indien de 1622 en Virginie, au cours duquel les tribus de la confédération Powhatan tuèrent 347 colons en Virginie lors d'une attaque surprise, les autochtones furent considérés avec suspicion. Les colons, en fait, justifièrent les atrocités commises ultérieurement contre les autochtones en citant le massacre de 1622 et les guerres anglo-powhatanes qui lui firent suite.

Après les autochtones, il y avait les esclaves africains (bien que de nombreux autochtones aient également été réduits en esclavage). Les premiers Africains arrivèrent en Virginie à Jamestown en 1619 mais, au début, ils furent traités plutôt comme des serviteurs sous contrat. L'esclavage racial ne s'imposa qu'après 1640 et ne fut institutionnalisé que dans les années 1660. Les esclaves africains étaient considérés comme des biens, ne bénéficiant que des droits que leurs propriétaires jugeaient raisonnables, et ne pouvaient être libérés que dans certaines circonstances, notamment pour avoir sauvé la vie de leur maître ou d'un membre de la famille, pour avoir signalé d'autres esclaves qui planifiaient une insurrection ou une évasion, ou à la mort du maître, mais la liberté était laissée à la discrétion du maître, et il était difficile, surtout dans les colonies du Sud, pour un esclave libéré de s'élever dans la hiérarchie sociale.

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Maisons et éducation

Les maisons coloniales reflétaient également le statut social de chacun. Les premières maisons de Jamestown et de Plymouth étaient des bâtiments à ossature de bois, isolés avec du bois et du torchis (bâtons, paille et boue) et dotés de toits de chaume. Une charpente en bois, souvent constituée de gaulis attachés, était élevée avec des bâtons horizontaux attachés entre les gaulis, puis des bâtons verticaux tissés entre eux. Les espaces entre les gaulis étaient ensuite remplis d'un mélange de boue, de paille et de terre (torchis) pour former les murs et isoler la maison.

La plupart des maisons étaient constituées d'une seule pièce (parfois avec un grenier) avec une cheminée à une extrémité, des sols en terre battue et des fenêtres ouvertes car le verre était très cher. Pour se protéger de la pluie et des insectes, on utilisait des stores en papier ou en tissu et on suspendait diverses herbes, comme l'achillée par exemple, pour repousser les insectes. Les adultes dormaient sur des lits en lattes de bois et en chaume et les enfants sur des nattes posées à même le sol. Ce style de maison resta la norme pour la classe inférieure dans les zones rurales tout au long de la période coloniale.

Stephen Hopkins' House, Plimoth Plantation
Maison de Stephen Hopkins, Plimoth Plantation
Eric McCarthy (CC BY-SA)

Les villes, comme Boston, interdirent rapidement le toit de chaume pour éviter la propagation des incendies. Les maisons de la ville étaient des maisons à ossature de bois avec des poutres à tenons et mortaises, des planchers de bois et souvent deux étages avec la chambre à coucher à l'étage supérieur et l'étage inférieur pour la cuisine, les domestiques et un salon à l'avant pour recevoir les invités. Ces maisons avaient souvent des fenêtres à vitres plombées et plusieurs cheminées. Avec le temps, certaines des maisons les plus chères étaient construites en pierre ou en briques cuites au four.

Les maisons de plantation étaient souvent (mais pas toujours) des manoirs avec plusieurs pièces et cheminées, des salons spacieux et des quartiers pour les domestiques au troisième étage et/ou au sous-sol. Elles étaient dotées de fenêtres en verre, d'ornements, d'un vaste aménagement paysager et étaient construites avec les matériaux demandés par le propriétaire.

L'éducation suivait le même modèle : les fils des riches étaient envoyés à l'école en Angleterre ou recevaient des cours particuliers, tandis que ceux des classes inférieures étaient analphabètes, recevaient l'enseignement de leurs parents ou fréquentaient une école à classe unique présidée par un enseignant financé par la collectivité. Les colonies du centre et du sud n'avaient pas d'écoles publiques ; seules les colonies de la Nouvelle-Angleterre imposaient l'enseignement public. On attendait des parents qu'ils fournissent tout ce qu'ils pouvaient - livres, argent, pupitres ou bois de chauffage pour le poêle central de l'école - et l'enseignant était souvent logé chez les parents à tour de rôle.

Bien que les colons de la Nouvelle-Angleterre aient mis l'accent sur l'importance de l'éducation pour tous, ils estimaient que les hommes avaient besoin d'une éducation plus poussée que les femmes, car on s'attendait à ce qu'ils se lancent dans une activité commerciale, alors que les filles devaient se marier, élever des enfants et s'occuper du foyer. Les filles apprenaient les bases de l'écriture et des mathématiques et, pour la classe supérieure, à jouer d'un instrument de musique, à chanter et à danser. Les garçons apprenaient l'histoire, la géographie, l'écriture, les mathématiques, et étaient également formés au métier de leur père. La religion chrétienne était la norme pour tout cursus éducatif, hommes ou femmes, mais la façon dont elle était interprétée et enseignée dépendait de la colonie.

Famille, vêtements, nourriture et loisirs

La famille était l'unité fondamentale de la communauté, et le mariage était encouragé. La plupart des hommes se mariaient au début ou au milieu de la vingtaine, tandis que les filles pouvaient être mariées dès l'âge de 15 ans. Les hommes étaient plus nombreux que les femmes dans les colonies, ce qui donna lieu au programme d'immigration maritale de Jamestown entre 1620 et 1624 qui faisait en sorte que des jeunes femmes étaient evoyées d'Angleterre à Jamestown afin de les marier. Les femmes étaient assurées d'un "mariage prospère" dans la mesure où elles avaient le choix entre de nombreux hommes célibataires et où le coût prohibitif de 150 livres de tabac (environ 5 000 $ dans la monnaie d'aujourd'hui) pour rembourser la compagnie qui envoyait les femmes signifiait que seuls les colons masculins les plus aisés pouvaient se permettre d'y prendre part.

Les familles de colons étaient généralement nombreuses et il n'était pas rare qu'une femme donne naissance à 10 à 15 enfants au cours de sa vie. Dans les communautés rurales, les enfants devenaient la force de travail et donc plus on en avait, plus la ferme ou l'entreprise était rentable. Les membres de la famille élargie vivaient souvent les uns près des autres ou sous le même toit et, comme les femmes mouraient souvent en couches et que le veuf se remariait rapidement, il y avait aussi des enfants issus de familles recomposées à la maison en plus des tantes, des oncles et des grands-parents.

Stony Ground
Stony Ground par Edwin Austin Abbey
Brooklyn Museum (CC BY)

Tous ces bras contribuaient aux tâches ménagères ainsi qu'aux affaires menées par le chef de famille. Les femmes et les enfants tissaient, cousaient et réparaient les vêtements qui pouvaient être en laine ou en coton aux couleurs vives, des vêtements sombres pour le sabbat, ou des chemises et des manteaux en peau d'animal. Les chaussures, surtout celles des hommes, étaient souvent des mocassins modelés sur ceux des autochtones. Les vêtements des femmes étaient plus élaborés que ceux des hommes et pouvaient comporter plusieurs couches de sous-vêtements.

Les enfants étaient censés travailler, et non jouer, et ceux de la plupart des classes sociales contribuaient déjà d'une manière ou d'une autre - ne serait-ce qu'en aidant à ramasser le bois de chauffage - avant l'âge de cinq ans. Néanmoins, les enfants avaient des jouets et jouaient à des jeux. Les filles jouaient avec des poupées, parfois faites de chaume et de tissus usagés, et les garçons avec des soldats miniatures, des animaux et des armes. Parmi les jeux pratiqués, citons le jeu du loup, colin-maillard et un jeu de balle appelé stoolball (semblable au cricket anglais), tandis qu'en hiver, la luge était populaire.

Les hommes adultes appréciaient les jeux tels que les quilles, le billard, les jeux de société, les cartes et la chasse sportive. Les femmes participaient à des "bees" (abeilles) et à des "frolics", (batifolages) qui étaient tous deux des rassemblements autour une activité centrale comme la couture d'une robe de mariée ou d'un couvre-lit, la conservation de fruits et de légumes, le jardinage ou une activité civique comme l'amélioration d'un parc local. Les "bees" de cuisine étaient des rassemblements de femmes pour préparer un grand repas, souvent à l'occasion d'une construction de grange par les hommes de la communauté.

Le régime alimentaire colonial, surtout en Nouvelle-Angleterre, était basé sur le maïs qui pouvait être transformé en pain de maïs, en pudding de maïs, en soupe de maïs et en muffins. Le cerf sauvage, le lapin, l'écureuil, les oiseaux et d'autres gibiers complétaient l'alimentation ainsi que les fruits frais - les pommes en Nouvelle-Angleterre et dans les colonies du centre et les pêches dans le sud. La patate douce était considérée comme un ajout particulièrement apprécié à un repas, bien qu'on pensait qu'elle créait une accoutumance, et qu'une personne qui en mangeait quotidiennement ne vivait pas plus de sept ans après sa première dégustation. On pensait que les légumes, en général, favorisaient les maladies s'ils n'étaient pas bien cuits, mais les agriculteurs continuaient à les planter, à les manger et à montrer le meilleur de leur récolte lors des festivals communautaires.

Still Life by John F. Francis
Nature morte de John F. Francis
Museum of Fine Arts, Boston (Public Domain)

Les festivals étaient des occasions de détente et de célébration et prenaient généralement la forme d'une foire locale. Les femmes participaient à des concours pour la meilleure tarte, les meilleures conserves ou le plus beau couvre-lit, tandis que les hommes s'adonnaient à des concours de tir à l'arc et de tir de précision, à des combats de lutte et de boxe, et concouraient pour le meilleur bétail ou la plus grosse citrouille ou courge. Les enfants de tous âges appréciaient les promenades à cheval à la foire, les prix pour grimper sur un poteau graissé ou attraper un cochon, les concours d'appel de porcs, les concours de mangeurs de tartes et l'abondance de nourriture après une bonne récolte, ce qui explique pourquoi la plupart des foires se tenaient à la fin de l'été ou au début de l'automne, après la récolte.

Crime et châtiment

Pour ceux qui faisaient des excès à la foire, ou ailleurs d'ailleurs, et qui enfreignaient les normes sociales acceptées, une punition rapide suivait et prenait le plus souvent la forme d'une humiliation publique. L'ivresse publique et le non-respect du sabbat (travail le dimanche ou absence à l'église), par exemple, étaient punis par un certain temps de mise au pilori - des supports en bois placés sur la place de la ville qui fixaient les mains et le cou (et parfois les pieds) - pendant lequel les autres pouvaient jeter sur la personne des fruits et légumes pourris ou de petites pierres, tout en se moquant d'elle.

La falsification, le vol, le cambriolage, l'adultère et les agressions pouvaient être punis par le fouet public, le pilori, une combinaison des deux, le marquage au fer rouge, la défiguration, la fracture d'une main, d'un bras ou d'une jambe, la prison ou le bannissement. L'emprisonnement était déconseillé parce qu'il coûtait de l'argent à la communauté pour nourrir le condamné et que, pendant son emprisonnement, il ne pouvait pas subvenir aux besoins de sa famille.

Witch Trial of George Jacobs
Procès de Salem de George Jacobs
Thomkins H. Matteson (Public Domain)

Le viol, le meurtre et la sorcellerie étaient passibles de la peine de mort, mais le viol était malheureusement difficile à prouver, et les hommes - surtout ceux de la classe supérieure - payaient généralement une petite amende ou étaient disculpés. La première exécution enregistrée pour meurtre est celle de John Billington (c. 1580-1630) de la colonie de Plymouth, l'un des passagers du Mayflower, qui fut pendu. Les personnes reconnues coupables de sorcellerie étaient presque toujours pendues, mais les colons inventèrent de nombreuses méthodes de mort imaginatives et douloureuses, notamment la noyade, le feu et la pression à mort à l'aide de poids.

Conclusion

Entre 1614 environ, lorsque la culture du tabac à Jamestown devint la première culture commerciale furctueuse des colonies, et 1763 environ, lorsque les colons anglais vainquirent les Français lors de la guerre franco-indienne, une toute nouvelle culture se développa, une culture fondée sur le concept de l'effort individuel, de la force de caractère et de l'adhésion à la vision chrétienne menant au succès. La promesse de l'Amérique coloniale était que chacun pouvait devenir ce qu'il souhaitait s'il travaillait suffisamment dur pour cela.

Le christianisme protestant, qui mettait l'accent sur l'importance du travail pour glorifier Dieu, était une source de motivation et de soutien pour les colons dès le début, mais il prit encore plus d'importance dans les années 1730, lors du premier Grand Réveil, lorsque le concept de "piété universelle" fut popularisé. Tout le monde, disait-on, pouvait être touché par le Saint-Esprit, personne n'était hors de portée de Dieu et chaque individu était précieux aux yeux de Dieu. Cette vision théologique s'accordait bien avec la nouvelle culture de l'individualisme et, à terme, elle encouragea le mouvement radical à se détacher de la domination anglaise et à former la nouvelle nation des États-Unis d'Amérique.

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Joshua J. Mark
Joshua J. Mark est cofondateur et Directeur de Contenu de la World History Encyclopedia. Il était auparavant professeur au Marist College (NY) où il a enseigné l'histoire, la philosophie, la littérature et l'écriture. Il a beaucoup voyagé et a vécu en Grèce et en Allemagne.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, J. J. (2021, avril 08). Vie Quotidienne dans les Colonies d'Amérique [Daily Life in Colonial America]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1722/vie-quotidienne-dans-les-colonies-damerique/

Style Chicago

Mark, Joshua J.. "Vie Quotidienne dans les Colonies d'Amérique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 08, 2021. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-1722/vie-quotidienne-dans-les-colonies-damerique/.

Style MLA

Mark, Joshua J.. "Vie Quotidienne dans les Colonies d'Amérique." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 08 avril 2021. Web. 21 déc. 2024.

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