La prostitution dans le monde antique se réfère généralement à une classification de femmes et d' hommes qui offraient leurs services sexuels en dehors des paramètres des codes de droit de la société ancienne. Le mot «prostitué» vient du latin prostituere («exposer publiquement»). Il s'agissait d'une référence à la façon dont les prostituées romaines faisaient leur publicité pour ne pas être confondues avec de décentes matrones (voir ci-dessous). Selon le contexte et la traduction d'un texte ancien, les mots «catin» ou «putain» sont parfois utilisés.
Prostitution sacrée
Le thème religieux dominant de toutes les sociétés anciennes était celui de la fertilité, des cultures, des troupeaux et des peuples. Les dieux puissants qui gouvernaient l'univers étaient en couples homme/femme, et pouvaient être invoqués au profit de la fertilité des humains. Cela était particulièrement pertinent pour la création et le culte des différentes déesses mères de la région: Inanna (Sumer), Ishtar (Mésopotamie), Hathor et Isis (Égypte), Cybèle (Anatolie), Astarte (Canaan), Déméter (Grèce), Aphrodite (Grèce) et Vénus (Rome). Toutes ces déesses régnaient sur la sexualité humaine, les usages érotiques du corps, les naissances et les enfants.
Les chercheurs débattent sur la façon dont ce culte de fertilité fut institué, dans un concept connu sous le nom de prostitution sacrée ou prostitution au temple. Il y a des références à cela dans les cultures anciennes de Sumer et de Mésopotamie, et ces idées se répandirent dans tout le bassin méditerranéen. Le terme «prostitution au temple» est moderne (après le siècle de Lumières) et est mal nommé. Les chercheurs assimilèrent les services des serviteurs du temple (hommes et femmes) dans ces cultes de fertilité à de la prostitution, ce qui en fait n'était pas la même chose.
Dans l'ancien Sumer, le roi (parfois un être semi-divin) pratiquait un rituel religieux annuel connu sous le nom de hiéros gamos, ou mariage sacré. Ce mariage assurait la fertilité de la communauté. Les hymnes de l'époque font référence au roi qui «faisait plusieurs courses» le même jour, ce qui reflétait sa virilité. Ce qui reste discutable, c'est de savoir si ces rituels religieux étaient littéraux ou symboliques.
L'évolution du rituel religieux résulta en drames anciens et en danse. Athènes développa et produisit des pièces de théâtre en conjonction avec les festivals de Déméter et Dionysius. Le refrain dansait et reproduisait le mythe de ces divinités. La représentation du rôle de fécondité joué par les acteurs pourrait avoir été antérieur au drame grec et était logique en ce qui concernait les rituels religieux. Les rituels pouvaient démontrer physiquement le résultat attendu du rituel. Dans ce cas, la fertilité.
La représentation moderne de ces serviteurs du temple fut influencée par Hérodote (c. 484 - c. 425 av. JC), le «père de l'écriture historique». Lors de ses voyages en Babylonie, il écrivit :
Les Babyloniens ont une loi bien honteuse. Toute femme née dans le pays est obligée, une fois en sa vie, de se rendre au temple de Vénus, pour s'y livrer à un étranger ... Quelque modique que soit la somme, il n'éprouvera point de refus, la loi le défend; car cet argent devient sacré... Enfin, quand elle s'est acquittée de ce qu'elle devait à la déesse, en s'abandonnant à un étranger, elle retourne chez elle. (Histoires, 1.199, remacle, Trad. du grec par Larcher)
Les temples d'Aphrodite en Crète et Corinthe étaient également connus pour cette pratique, bien que la plupart des critiques des «rituels orientaux» se retrouvent dans la littérature romaine. Strabon (2 av. JC, VIII.6.20), mentionne «des milliers» de ces femmes à Corinthe, bien que le complexe du temple n'aurait pas pu en accueillir autant.
Égypte ancienne
Nous connaissons très peu de choses sur la prostitution dans l'Égypte ancienne. Ce que nous avons, ce sont des représentations d'artistes féminines lors de banquets (danseuses et chanteuses), mais aucune indication de leur statut. En ce qui concerne les attraits du maquillage, nous avons de nombreux exemples: variations de perruques, maquillage du visage et des yeux, robes en lin transparent qui soulignent les délices du corps et des tatouages. Comparées à leurs voisines, les femmes de l'Égypte ancienne avaient beaucoup plus de droits légaux et pouvaient travailler dans divers métiers. Il n'y avait pas de cérémonie de mariage en Égypte; les couples emménageaient tout simplement ensemble. Cependant, la monogamie était escomptée et encouragée.
Judaïsme ancien
La prostitution dans l'ancien Israël n'était pas considérée un péché. La législation de la loi de Moïse qui visait le mariage et le divorce utilisait la notion de femme comme propriété. Les femmes étaient la propriété de leur père, puis étaient cédées dans un contrat de mariage à un mari. L'adultère était lié à ces unions; l'adultère signifiait la violation des biens d'un autre homme. Dans un monde sans tests ADN, il était crucial que les lignées restent claires et nettes.
Les prostituées n'étaient pas sous contrat de mariage légal, de sorte que le sexe avec une prostituée n'était pas contraire aux codes sociaux. Cela ne signifie pas que les prostituées étaient une marchandise privilégiée. Elles se trouvaient au bas de l'échelle sociale. Les anciens ne savaient pas que le sperme se régénèrait; un homme ne devait pas gaspiller son sperme en dehors du contrat de mariage.
Étonnamment, les Écritures juives racontent des histoires de prostituées dans un type littéraire appelé «la catin vertueuse». Ce sont des histoires de femmes généralement cananéennes (non juives), qui croient néanmoins au Dieu d'Israël. Lorsque Josué envoya des espions à Jéricho, la madame du bordel, Rahab, les cacha parce qu'elle savait que Dieu donnerait la victoire aux Israélites. La belle-fille cananéenne de Juda, Tamar, se déguisa en prostituée au bord de la route, pour séduire Juda afin que sa lignée ne s'éteigne pas.
Le mot hébreu pour «prostituée» était zonah, mais nous trouvons également le mot kedeshah, qui signifie «à part» ou «consacrée». Il apparaît généralement dans les descriptions des femmes non juives qui servaient de domestiques dans les temples de fertilité. Il y a des références à des prostitués hommes, également appelées kadesh. Selon le contexte, ils sont appelés «sodomites».
Il n'y aura aucune prostituée (kadesha) parmi les filles d'Israël, et il n'y aura aucun prostitué (kadesh) parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras point dans la maison de l'Eternel, ton Dieu, le salaire d'une prostituée (zonah) ni le prix d'un chien (kelev), pour l'accomplissement d'un voeu quelconque; car l'un et l'autre sont en abomination à l'Eternel, ton Dieu.…
(Deutéronome 23 : 17-18)
En ce qui concerne le lien avec les divinités de fertilité, les prophètes d'Israël utilisèrent le mariage et les métaphores sexuelles pour condamner le grand péché de l'idolâtrie dans le pays. Dieu était présenté comme l'époux et Israël l'épouse, qui commit ensuite l'adultère en se tournant vers d'autres dieux. Dans le livre du prophète Osée (VIIIe siècle av. JC), il reçut l'ordre d'épouser Gomer, une prostituée symbolique des péchés d'Israël. Le Livre d'Ézéchiel met l'accent sur les métaphores:
malheur, malheur à toi, déclare le Seigneur, l’Éternel ... À l’entrée de chaque chemin, tu as construit tes estrades, tu as déshonoré ta beauté, tu as écarté les jambes pour tous les passants, tu as multiplié tes prostitutions...
Tu t’es prostituée aux Assyriens parce que tu n’étais pas rassasiée; tu t’es prostituée à eux, mais tu n’étais toujours pas rassasiée.
Tu as multiplié tes prostitutions avec le pays de Canaan et jusqu’en Babylonie, mais même ainsi tu n’as toujours pas été rassasiée...
«C’est pourquoi, prostituée, écoute la parole de l’Éternel !» (16 : 23-35).
Rome antique
La prostitution dans l'ancienne Athènes était légale; on pouvait trouver des pornai, dont beaucoup étaient esclaves, dans des maisons closes, des tavernes et aux coins de rue, ou encore engager une courtisane de grande classe, une hétaïre. Rome suivit de nombreux concepts de la Grèce en ce qui concernait la prostitution. Tout comme les hétaïres lors d'un symposion grec, les prostituées de haut niveau jouaient également le rôle d'animatrices lors de dîners à Rome. Volumna Cytheris (1er siècle av. JC) était une actrice et fut la compagne de Marc Antoine et de Brutus. Praecia (70 av. JC) fut la compagne de plusieurs politiciens influents, dont Pompée. Elle était bien connue pour son influence dans la politique romaine.
Cependant, bon nombre des femmes qui travaillaient comme prostituées ordinaires étaient des esclaves ou des ex-esclaves, ce qui signifie qu'elles étaient classées comme infâmes, celles qui n'avaient ni statut social ni les droits et les privilèges des citoyens. Les esclaves étaient avant tout une propriété. Le sexe avec des esclaves n'était pas un adultère, et on acceptait sans problème une activité sexuelle avec les esclaves hommes et femmes. En tant que propriété, il existait des règles concernant le transfert de biens. Rome avait une loi, la ne serva prostituatur, qui disait qu'il était interdit au nouveau propriétaire d'embaucher l'esclave comme prostituée. Comme pour la comédie grecque, la comédie romaine (Plautius) et les traités satiriques utilisaient la prostituée comme personnage récurrent (Horace, Ovide, Satyricon de Petronius, Juvenal).
Les prostituées travaillaient seules dans la rue, ou elles pouvaient louer une chambre, généralement au-dessus d'une taverne. Les femmes qui travaillaient comme serveuses dans des tavernes étaient toujours associées à la prostitution. Les prostituées devaient être enregistrées auprès des édiles (aediles). Un édile était un magistrat élu chaque année pour superviser les activités commerciales, le maintien et la santé publique des bordels enregistrés et des bains romains. Les bains publics étaient des zones où les prostituées exerçaient également leur métier. À partir des années 30 après JC, les prostituées durent payer une taxe impériale. Certains ouvrages suggèrent que les prostituées romaines portaient une toge aux couleurs vives (le blanc étant destiné aux hommes citoyens) mais sans tunique en dessous. Il parait qu'il s'agissait là d'un édit du gouvernement romain ou simplement cela était une manière de les distinguer des autres femmes. La nudité est souvent mentionnée, mais les marchés aux esclaves exposaient également des gens nus.
Les prostituées romaines participaient toujours aux nombreux festivals religieux de l'Empire romain. Lorsque les gens se rendaient en ville depuis la campagne, c'était l'occasion de réaliser des profits supplémentaires. Les ludi (jeux) de Rome étaient offerts en combinaison avec des festivals religieux qui comprenaient également des pièces de théâtre dans toute la ville et des courses de chars toujours populaires. Les prostituées attendaient la foule qui quittait l'amphithéâtre chaque soir. Elles s'exécutaient sous les arches, et du latin fornix («arches») nous avons le mot «fornication». Les prostituées étaient souvent incorporées dans les fêtes religieuses, principalement parmi les déesses associées à la fertilité et à l'amour sexuel. Nombre de ces fêtes étaient des festivals à Vénus ou à Flora et étaient marqués par une suspension temporaire des conventions sociales où les femmes festoyaient, buvaient du vin et le statut de classe était mis de côté.
Le terme désignant un bordel, lupanar, dérive du latin lupa («louve»). Le lupanar le plus célèbre se trouve aujourd'hui dans les ruines de la ville de Pompéi. Le bordel possédait des cellules individuelles pour le travail des prostituées donnant sur la rue, avec des images montrant diverses positions sexuelles. L'hypothèse était que c'était ainsi que le bordel faisait la publicité de ses différents services. Cependant, les bains publics de Pompéi ont des photos similaires dans leur vestiaire, au-dessus de chaque cabine. C'était peut-être une façon amusante de se souvenir de l'endroit où l'on avait rangé ses vêtements avant d'avoir eu accès au bain.
La prostitution au début du christianisme
Les termes courants pour les prostituées n'apparaissent pas dans les lettres de Paul ou dans les évangiles. Paul inclut des listes de vices juives courantes contre la culture dominante, incluant souvent «l'immoralité sexuelle» (grec: pornea, ou «unions sexuelles illicites»). En tant que base du mot pornographie, il s'est ensuite associé à la prostitution. La seule fois où Paul se pencha sur la prostitution est dans 1 Corinthiens 6:12-20 :
Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée? Loin de là! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l'impudicité. Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l'impudicité pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu
Dans 1 Corinthiens 11, en abordant les problèmes de comportement, Paul exhorta les femmes qui prophétisaient ou parlaient en langues de «couvrir leurs cheveux» ce faisant. Ce mandat est lié à la façon dont les anciennes prostituées annonçaient souvent leurs services. Les décentes matrones à l'extérieur de la maison avaient les cheveux épinglés et recouverts d'un voile. Les prostituées avaient la tête découverte, les cheveux lâchés dans le dos.
Les chercheurs ont depuis longtemps remarqué les nombreuses femmes que Jésus a rencontrées pendant son ministère. L'un des problèmes d'interprétation est que certaines femmes sont simplement décrites comme des pécheresses sans autres détails dans les évangiles:
Un jour, Jésus était à table chez Matthieu. Or, beaucoup de collecteurs d’impôts et de pécheurs notoires étaient venus et avaient pris place à table avec lui et ses disciples. En voyant cela, les pharisiens interpellèrent ses disciples : Comment votre maître peut-il manger de la sorte avec des collecteurs d’impôts et des pécheurs notoires ? Mais Jésus, qui les avait entendus, leur dit : Les bien-portants n’ont pas besoin de médecin ; ce sont les malades qui en ont besoin. (Matthieu 9 : 10-12).
Les repas étaient servis pendant que les gens étaient couchés sur des canapés Certains interprètes de ce passage affirment que Jésus défiait ouvertement les conventions sociales en partageant littéralement son canapé avec les pécheurs. Dans ce cas, les «pécheurs» sont compris comme des prostituées. Cette interprétation est inhérente à un passage ultérieur de Matthieu: «Vraiment, je vous l’assure : les collecteurs d’impôts et les prostituées vous [les pharisiens] précéderont dans le royaume de Dieu.» (Matthieu 21:31).
Luc raconta l'histoire d'une «femme pécheresse» qui a oint Jésus :
Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum. Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse. Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. ... Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux... C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés ... Jésus dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix. (7:36-50)
Dans la tradition occidentale, Marie-Madeleine est la prostituée (réformée) la plus célèbre. Et pourtant, elle n'est jamais identifiée comme telle dans les évangiles. Elle n'est pas nommée disciple, mais le term grec pour «suiveur» implique la même compréhension. Seul Luc fournit des détails: «Les douze étaient avec de lui et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et de maladies: Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et plusieurs autres, qui l'assistaient de leurs biens.» (Luc 8:2-3). En d'autres termes, il s'agissait de femmes aisées qui contribuaient aux besoins quotidiens des disciples. Marie-Madeleine est mentionnée dans les quatre évangiles comme étant parmi les premiers témoins de la résurrection.
Toutes les versions hollywoodiennes de la vie de Jésus incluent une histoire que l'on retrouve dans des manuscrits beaucoup plus tard de Luc et de Jean, celle de Jésus qui empêche qu'une femme soit lapidée pour son péché. Toutes les représentations placent Marie-Madeleine dans cette scène. Cependant, la prostitution n'était pas un péché. C'est le pape Grégoire Ier (540-604), qui associa Marie-Madeleine à la femme pécheresse qui a oint Jésus et à l'histoire de la femme prise en adultère. Cependant, les Églises orthodoxes orientales ne font pas cette association.
Au IIe siècle de notre ère, les dirigeants chrétiens étaient issus de milieux Gentils, instruits en philosophie grecque. Le concept d'ascétisme («discipline») enseigné dans les écoles philosophiques encouragéeait la modération dans l'utilisation et les abus du corps. Cela comprenait l'alimentation, la consommation d'alcool et en particulier les activités sexuelles. C'est dans les écrits de ces Pères de l'Église que l'innovation chrétienne de la sexualité humaine est un péché. C'était un péché nécessaire, pour remplir le commandement d'«être fructueux et de se multiplier», dans ce cas, pour faire grandir l'Église. Cependant, toutes les formes de sexualité humaine qui ne conduisait pas à la procréation étaient interdites. Les rapports sexuels, pour toute autre raison, étaient le péché de la convoitise. Cela comprenait l'homosexualité de l'un ou l'autre sexe. Sans s'attaquer à la prostitution, ils utilisèrent les livres des Prophètes pour leurs métaphores d'«immoralité sexuelle» liée à l'idolâtrie dans la culture dominante.
L'Antiquité tardive et le Moyen Âge
Après la conversion de Constantin au christianisme en 312, son biographe Eusèbe affirme qu'il avait fait fermer les maisons closes et les temples à Vénus et à d'autres déesses de la fertilité. Il fait remarquer que la force n'était pas utilisée, mais que l'empereur romain écrivait aux villes avec les temples et encourageait la cessation de leurs rituels. Cependant, il convient de noter que dans les descriptions ultérieures de Constantinople (alors capitale de l'Empire byzantin), il existe de nombreuses références à la pléthore de bordels dans la ville.
Il y a des histoires selon lesquelles, pendant le règne de Théodose I (379-395 après JC), des prostituées furent brûlées vives (Évagre, Histoire ecclésiastique 3,39-41). En 529, l'empereur byzantin Justinien I (r. 527-565) pénalisa tout commerce de prostitution enfantine. Des ouvrages intéressants de cette période racontent l'implication des moines dans la prostitution. Les histoires typiques parlent d'un moine qui visite les bains ou un bordel, puis est atteint d'une maladie sexuelle (Palladius, Histoire de Lausiac, 26).
Saint Augustin d'Hippone (350-430), explique pourquoi Dieu autorisa le mal à exister:
Retirez les prostituées des affaires humaines, et vous allez tout déstabiliser à cause des convoitises; placez-les dans la position de matrones, et vous déshonorerez ces dernières par disgrâce et ignominie. (Lettre à Trygetius, 386)
En d'autres termes, sans prostitution, les hommes traiteraient leurs épouses comme des prostituées, viciant le commandement de procréer. Le moine augustin médiéval Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) paraphrasa Augustin, affirmant que supprimer la prostitution reviendrait à retirer les égouts d'un palais; les deux se combleraient bientôt de corruption. L'Église médiévale légalisa les bordels et la prostitution, et les prostituées participaient alors de nouveau à des festivals religieux (mais catholiques cette fois).