Dans le Nouveau Testament, les femmes sont présentées pour la plupart selon les contours des concepts juifs et gréco-romains de la construction sociale des rôles de genre. La valeur des femmes pour la société réside dans leur rôle dans la procréation. Il y a cependant quelques exceptions dans les évangiles et surtout dans les lettres de Paul.
Les quatre évangiles (Marc, Matthieu, Luc et Jean) furent écrits 40 à 70 ans après la mort de Jésus. Nous ne connaissons donc l'opinion de Jésus sur les femmes que par leurs récits, filtrés par leurs propres idées culturelles et religieuses. À l'instar des récits de femmes dans l'Ancien Testament, les auteurs des évangiles ont utilisé les femmes pour critiquer une perte de foi ou un manque de perspicacité par rapport aux hommes.
Jésus et les femmes dans les évangiles
Au début du siècle dernier, avec la montée du féminisme et de la théologie féministe, il est devenu courant de qualifier Jésus de féministe. Le féminisme est une construction moderne, mais l'étiquette est appliquée à ce qui est considéré comme l'inclusion délibérée des femmes dans son ministère. Compte tenu de la position socioculturelle des femmes dans le monde antique, on affirme souvent que Jésus aurait libéré les femmes du judaïsme oppressif et de la culture gréco-romaine.
Il n'y a pas de prédication sur le statut des femmes dans aucun des évangiles, mais il y a plusieurs récits de rencontres de Jésus avec des femmes. Dans Matthieu en particulier, Jésus est toujours accusé de manger (de partager son canapé) avec "des collecteurs d'impôts et des pécheurs" (et c'est toujours formulé de cette manière, par exemple dans Matthieu 9:10). Cependant, les accusations proviennent toujours de la polémique des adversaires de Jésus. La tradition veut que les "pécheurs" soient des prostituées. Dans les évangiles, de nombreuses femmes sont présentées en juxtaposition avec les hommes; elles comprennent mieux que tous qui est Jésus. Le Jésus de Matthieu affirme que les prostituées entreront au paradis avant les pharisiens.
Luc raconte l'histoire d'une prostituée qui lave les pieds de Jésus alors qu'il dîne chez un pharisien. Elle l'a parfumé et lui a essuyé les pieds avec ses larmes (Luc 7:36-49). L'interprétation est qu'elle a accompli cet acte dans le cadre des rituels funéraires anticipés pour la mort prochaine de Jésus. Le passage comprend une parabole sur le pardon, même aux humbles.
Les disciples nommés dans les évangiles sont tous des hommes, symbolisant la restauration des douze tribus, mais plusieurs femmes sont mentionnées comme voyageant avec le groupe et soutenant le ministère de Jésus:
Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie (appelée Madeleine), dont sept démons étaient sortis; Jeanne, femme de Chuza, directeur de la maison d'Hérode; Suzanne; et beaucoup d'autres. Ces femmes les aidaient à subvenir à leurs besoins par leurs propres moyens. (Luc 8:1-3)
L'expression "par leurs propres moyens" indique que ces femmes appartenaient à des classes supérieures qui avaient accès aux fonds de leurs maris ou aux revenus de leurs domaines.
D'une manière générale, Jésus semble soutenir le mariage en se référant à la Genèse:
Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.". (Marc 10:6-9)
"Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère" (Marc 10:11-12). Les évangiles montrent également Jésus accueillant des enfants, ce qui peut être interprété comme une approbation du mariage.
Jaïrus (Jaïre) était un chef de synagogue et apparemment un fidèle. Des amis avaient envoyé chercher Jésus parce que sa fille était malade, mais elle est morte avant qu'il ne puisse arriver. Jésus informa les plaignants qu'elle était simplement endormie. Il s'est ensuite approché d'elle et a dit: "Talitha kum", ce qui signifie "petite fille, lève-toi" en araméen (Marc 5:41). Luc a inclus la résurrection du fils mort de la veuve de Naïm au milieu des funérailles. Nous ne savons rien de l'identité ethnique de cette femme, mais Luc a modelé une grande partie de son ministère sur les prophètes Élie et Élisée. Ces deux prophètes ont passé du temps avec des veuves cananéennes, redonnant vie à leurs fils.
Lorsque Jésus se rendit à Tyr (Phénicie), une femme de la région le supplia de guérir sa fille possédée par un démon.
"Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit: à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille." (Marc 7:27-29).
Cette histoire est importante dans la mesure où les païens (non-Juifs) commençaient à être plus nombreux que les adeptes juifs. Elle sert la rhétorique selon laquelle Jésus lui-même approuvait la mission auprès des païens.
L'histoire la plus populaire pour analyser la libération des femmes dans les évangiles est celle de la femme hémorragique. Une femme qui "saignait depuis douze ans" a touché le vêtement de Jésus et a été guérie (Marc 5:24-34). Les femmes étaient rituellement impures pendant les sept jours de leur cycle menstruel; l'accouchement impliquait une séparation de pureté pendant trente jours. Ces règles de pureté étaient liées à la présence d'une personne dans le Temple, qui était un espace sacré. L'impureté disparaissait avec la séparation de la vie mondaine et le passage du temps. Cette histoire a été utilisée de manière polémique pour affirmer que le judaïsme opprimait les femmes. Cependant, toutes les cultures anciennes avaient des restrictions en matière de pureté rituelle.
Marie dans les Évangiles
Plusieurs femmes sont nommées Marie dans les Évangiles. En effet, ce nom est le nom grec (Maria) de Miriam, la sœur de Moïse et un modèle populaire: Marie, mère de Jésus ; Marie Madeleine; Marie, mère de Jacques et de Joses, (Marie) Salomé (qui est aussi identifiée comme la mère des fils de Zébédée) ; Marie de Clopas; Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare. Sans entrer dans les détails, certaines de ces femmes sont identifiées en fonction du contexte et de leur place dans les récits.
Marie, la mère de Jésus
La première mention de Marie en tant que mère de Jésus se trouve dans l'évangile de Marc (vers 70 de notre ère), mais c'est chez Matthieu (vers 85 de notre ère) et Luc (95 de notre ère) que nous trouvons le rôle de Marie dans les récits de la nativité de Jésus. Tous deux utilisent le concept selon lequel l'esprit de Dieu est venu sur Marie, alors qu'elle était vierge, et tous deux affirment que cela correspond à ce que les prophètes avaient prédit. Luc a inclus une annonce de l'ange Gabriel à Marie. Les récits d'annonciation dans le livre de la Genèse ont été utilisés pour relater l'intervention divine dans les histoires de naissance des femmes.
La nativité de Luc commence avec la naissance de Jean le Baptiste. Utilisant la typologie des femmes stériles, Luc rapporte qu'Élisabeth et Zacharie étaient âgés et stériles. Un ange est apparu à Zacharie alors qu'il servait au Temple et lui a annoncé qu'Élisabeth mettrait au monde un fils, Jean. Luc relate ensuite la visite de sa cousine, Marie, lorsque le fœtus dans le ventre d'Élisabeth "tressaillit de joie" (Luc 1:44), à l'arrivée de la mère de son seigneur. Seul Luc cite ce lien de parenté. Dans l'évangile de Jean, la mère de Jésus joue un rôle déterminant dans le premier des récits de miracles de cet évangile. Lors des noces de Cana, elle ordonne à Jésus de transformer miraculeusement les cuves d'eau en vin.
Marie et Marthe
Luc et Jean racontent tous deux l'histoire de deux sœurs, Marie et Marthe. Dans Luc, elles semblent vivre indépendamment l'une de l'autre:
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée." (10:38-42)
Jean semble avoir connu cette histoire, mais il ajoute qu'elles étaient les sœurs de Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts:
Là, on lui fit un souper; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit: Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cent deniers, pour les donner aux pauvres? Il disait cela, non qu'il se mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours". (Jean 12:2-7).
Marie-Madeleine
Lorsque les disciples ont abandonné Jésus après son arrestation et se sont enfuis, les évangiles racontent que les femmes sont restées fidèles, regardant à distance. Les listes ne concordent pas mais contiennent toutes ces femmes:
- Marie-Madeleine
- Marie, mère de Jacques et de Joseph mère des fils de Zébédée,
- Marie, mère de Jacques le jeune et de Joses
- Salomé
Jean mentionne "Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala." (19:25). Les femmes se sont rendues au tombeau le dimanche matin pour achever les rituels funéraires (le sabbat s'était interposé). Là encore, les listes ne concordent pas: "Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé" (Marc 16:1) ; "Marie de Magdala et l'autre Marie" (Matthieu 28:1), "Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et d'autres femmes" (Luc 24:10). Jean ne mentionne que Marie de Magdala, qui eu une vision de Jésus après la résurrection (20:11-18).
Dans les diverses listes de femmes du cercle de Jésus, Marie de Magdala figure systématiquement dans les quatre évangiles. Malgré 1400 ans de tradition et les représentations constantes d'Hollywood, Marie-Madeleine n'a jamais été décrite comme une prostituée dans les évangiles. Elle n'a pas été directement nommée disciple, bien que le terme grec pour "suiveur" puisse impliquer une signification similaire. C'est le pape Grégoire Ier (540-604) qui a associé Marie-Madeleine à deux récits évangéliques: celui de la femme pécheresse qui a oint Jésus et celui de la femme prise en flagrant délit d'adultère. L'histoire d'une femme qui allait être lapidée pour adultère (et non pour prostitution, car la prostitution n'était pas un crime dans l'ancienne Méditerranée) n'apparaît que dans les manuscrits tardifs de Luc et de Jean. Jésus l'a sauvée de la foule. Dans les deux manuscrits, la femme n'est pas nommée et les Églises orthodoxes orientales n'acceptent pas cette identification de Marie-Madeleine.
Les femmes dans les communautés pauliniennes
Les détails du rôle et du statut des femmes dans les premières communautés se trouvent dans les lettres de l'apôtre Paul (années 50-60 de notre ère) et dans les lettres deutéro-pauliniennes. Paul a nommé plusieurs femmes, juives et païennes, et a souvent donné des détails sur leur contribution à la communauté. Paul affirme que certains apôtres ont voyagé avec leurs femmes. De nombreux noms sont grecs, mais nous ne pouvons en déterminer l'origine; de nombreux Juifs des villes de l'Empire romain portaient également des noms grecs.
Les femmes voyageaient avec leurs maris ou leurs frères et travaillaient souvent par deux: Prisca, Junias (Junie), Julia, la sœur de Nérée, Marie (Romains 16). Il qualifie Junias d'apôtre, mais nous ne savons pas si cette désignation la distinguait des autres. Junias a également été "emprisonnée pour son travail", mais nous n'en connaissons pas les détails.
Les chrétiens se réunissaient dans des maisons, et non dans des églises, et il semble que bon nombre des femmes citées dans les lettres de Paul avaient des maisons suffisamment grandes pour y tenir leurs réunions. Le fait d'être à la tête d'une famille était le moyen le plus probable pour les femmes de se voir offrir des opportunités de leadership. Paul fait l'éloge de Phoebé pour son hospitalité dans la communauté de Cenchrées (près de Corinthe). Paul lui a donné trois titres: diakonos (diacre), sœur et prostatis (femme mécène ou bienfaitrice). Il fait l'éloge de Chloé et de son peuple, ce qui indique que Chloé dirigeait une famille (1 Corinthiens 1:11).
Paul croyait que le Christ reviendrait bientôt et qu'alors le cosmos tout entier serait transformé. Cela signifiait que toutes les conventions sociales seraient bouleversées: "Il n'y a plus ni Juif ni païen, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous un dans le Christ Jésus" (Galates 3:28). Enseigner à ses communautés à vivre comme si le royaume de Dieu était déjà là est très probablement la raison de l'élévation des femmes dans les communautés de Paul.
Les femmes dans les Actes des Apôtres
Les Actes des Apôtres (écrits par Luc) racontent comment le christianisme fut introduit par des missionnaires dans les villes de l'Empire romain. Les femmes nommées reflètent la contribution des femmes au mouvement.
Luc rapporte qu'après l'ascension de Jésus, ses disciples se réunirent dans une chambre haute où "ils étaient tous constamment en prière, avec les femmes et Marie, mère de Jésus, et avec ses frères" (Ac 1, 14). Cette mention indique que Marie avait un certain statut dans la communauté après la mort de Jésus.
Une autre femme citée nommément est Tabitha Dorcas, qui avait apparemment son propre commerce, fabriquant des tuniques spécialement pour les pauvres:
Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas: elle faisait beaucoup de bonnes oeuvres et d'aumônes. Elle tomba malade en ce temps-là, et mourut. Après l'avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. (Actes 9:36-37).
Les croyants envoyèrent chercher Pierre, qui se trouvait à proximité, et celui-ci vint la ressusciter.
Un autre passage mentionne Lydie lorsque Paul était à Philippes:
Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies. L'une d'elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur, pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul. Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande: Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances. (Actes 16:13-15)
Après cela, Paul partit d'Athènes, et se rendit à Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux; et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils étaient faiseurs de tentes. (Actes 18:1-3)
L'histoire de Priscille et d'Aquilas est l'un des rares joyaux de l'érudition du Nouveau Testament, où l'on trouve des personnages ou des événements en dehors des évangiles. Paul les mentionne dans 1 Corinthiens. L'expulsion des Juifs de Rome figure dans les Vies des Césars de l'historien romain Suétone (69-122 de notre ère).
L'évolution du rôle des femmes: Les Pastorales
1 et 2 Timothée et Tite, dans le Nouveau Testament, sont collectivement connus sous le nom de "Pastorales". Ils contiennent des informations importantes pour les pasteurs ou les dirigeants des communautés chrétiennes. Ecrites au nom de Paul, ces lettres datent de 80 à la fin du 1er siècle de notre ère.
Dans le cadre de l'enseignement précoce qui allait bouleverser les conventions sociales, Paul a exhorté les veuves de Corinthe à ne pas se remarier, car le royaume arrivait bientôt. La société gréco-romaine avait traditionnellement poussé les veuves à se remarier. Offrant un moyen d'échapper à cette responsabilité sociale, les femmes ont sans doute afflué dans ces nouvelles communautés. Elles vivaient très probablement dans la maison de l'évêque, ce qui faisait apparemment scandale.
Timothée applique des règles pour les veuves. Les veuves qui ont des enfants doivent être soutenues par eux et leur famille. Aucune veuve de moins de 60 ans ne devait être accueillie. La lettre signale que les jeunes veuves ne s'intéressent qu'à leur tenue vestimentaire et restent assises à bavarder toute la journée. "Je conseille donc aux jeunes veuves de se marier, d'avoir des enfants, de tenir leur maison et de ne pas donner à l'ennemi l'occasion de médire. (1 Timothée 15:14) En même temps, le statut des femmes chrétiennes s'est dégradé :
Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite; et ce n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté. (1 Timothée 2:12-15)