De toutes les carrières qui ont atteint des sommets fulgurants pendant la décennie chaotique de la Révolution française (1789-1799), aucune ne fut plus spectaculaire ni plus marquante que celle de Napoléon Bonaparte (1769-1821). Issu d'un milieu modeste de la petite noblesse corse, Napoléon trouva dans la Révolution le chemin de la gloire, du succès militaire et, au final, de son rôle d'empereur des Français.
Un rapide coup d'œil à sa carrière suffit à montrer à quel point son destin fut lié à la Révolution. Ses performances prometteuses au siège de Toulon en 1793 l'amèneront à commander brillamment l'armée d'Italie, ce qui lui donnera suffisamment de popularité et d'influence pour prendre le contrôle du gouvernement lors du coup d'État du 18 Brumaire, l'événement que de nombreux spécialistes considèrent comme la fin de la Révolution. Pour comprendre cette version de Napoléon, il est nécessaire de regarder la personne qu'il était au début de la Révolution ; loin d'être l'image d'un commandant militaire fringant ou d'un patriote français, le Napoléon de 1789 était un homme mince et maladroit qui ne se considérait même pas encore français.
En effet, en 1789, Napoléon, âgé de 20 ans, traversait une sorte de crise d'identité, cherchant à concilier ses ambitions de gloire littéraire avec son éducation de soldat, sa dévotion aux idéaux révolutionnaires français avec son nationalisme corse. Le début de la Révolution fut sans aucun doute une période de développement personnel pour le jeune lieutenant d'artillerie, dont l'issue n'affecterait pas seulement son propre avenir mais aussi celui de toute l'Europe.
Le Corse
En 1768, l'année précédant la naissance de Napoléon, le Royaume de France racheta la Corse à la République de Gênes qui l'avait gouvernée de loin pendant les siècles précédents. Bien que, théoriquement, ils aient été sous contrôle génois, les Corses avaient l'habitude de se gouverner eux-mêmes. Ils avaient récemment revendiqué leur indépendance, déclarant la République corse en 1755, mais ces aspirations à l'autonomie allaient prendre fin avec l'arrivée des Français. Selon les propres mots de Napoléon, il est né "au moment où la patrie se mourait. Trente mille Français se déversèrent sur nos côtes, noyant le siège de la liberté dans des torrents de sang" (Bell, 18).
Il y eut de la résistance, bien sûr. Dirigés par Pasquale Paoli (1725-1807), les Corses réussirent dans un premier temps à repousser le corps expéditionnaire français qui débarqua sur leurs côtes en 1768. Cependant, ce succès ne durerait pas, car les Français avaient l'avantage en termes d'effectifs et d'approvisionnement ; la victoire française à la bataille de Ponte Novu en 1769 détruisit la volonté des Corses de se battre. Bien que la guérilla sporadique se soit poursuivie, Paoli s'enfuit en Grande-Bretagne et la Corse fut annexée par la France.
Bien que cette défaite ait été déplorée par de nombreux Corses, certains surent tirer parti de ce changement de régime. Le père de Napoléon, Carlo Buonaparte, était l'un d'entre eux. Ancien allié de Paoli, Carlo choisit d'abandonner la cause patriotique pour assurer un avenir à sa famille. Son pari s'avéra payant, car le dévouement de Carlo au nouveau gouvernement lui permit d'obtenir le statut de petite noblesse pour sa famille aux yeux de la loi française, ce qui lui permit d'envoyer ses fils aînés recevoir une éducation dans les académies royales françaises. En raison du changement de loyauté de son père, Napoléon, âgé de dix ans, fut éduqué à l'académie militaire de Brienne, dans le nord de la France, où il apprit le français et excella en mathématiques. Paoli, cependant, n'oublierait jamais ni ne pardonnerait la trahison de Carlo.
Bien qu'il ait tiré profit des avantages de l'occupation française, Napoléon, adolescent, restait un nationaliste corse convaincu. Il idolâtrait le combattant de la liberté qu'était Paoli et s'accrochait au rêve d'une Corse indépendante. Ce comportement, ainsi que son accent étrange et son nom difficile à prononcer (enregistré dans le registre de l'école sous le nom de Neapoleonne Buonaparte), éloignèrent rapidement Napoléon de ses camarades de classe français. Il passa une grande partie de son temps seul et développa rapidement une nature "pensive et sombre", selon son directeur (Roberts, 11). En l'absence de compagnons, Napoléon trouva de la compagnie dans ses livres. Il adorait la poésie et l'histoire, mais il s'intéressait également aux philosophes des Lumières, si populaires à l'époque. Il se prit d'affection pour Jean-Jacques Rousseau, peut-être en raison du soutien de ce dernier à la cause des Corses. Napoléon adopta de nombreuses idées de Rousseau, qui deviendraient bientôt les mêmes que celles qui alimenteraient la Révolution.
En 1786, l'année suivant l'obtention de son diplôme de lieutenant d'artillerie à la prestigieuse École militaire, Napoléon, âgé de 16 ans, se lança dans une sorte de carrière littéraire. Jeune homme exceptionnellement ambitieux, il ne semblait pas probable qu'en tant qu'homme de petite noblesse né en Corse, il puisse s'illustrer dans l'armée française. Pour compenser, Napoléon chercha plutôt la gloire littéraire. Au cours des dix années suivantes, il écrivit plus de 60 essais, romans et lettres. Son premier essai connu, écrit le 26 avril 1786, soutenait que la Corse avait le droit indéniable de résister aux Français, tandis que l'essai suivant, intitulé " Du suicide", était un mélange intéressant de fierté nationaliste et d'angoisse adolescente :
Mes compatriotes sont accablés de chaînes, tandis qu'ils baisent avec crainte la main qui les opprime... Vous autres Français, non contents de nous avoir dépouillés de tout ce qui nous est cher, vous avez aussi corrompu notre caractère. Un bon patriote doit mourir quand sa patrie a cessé d'exister. (Roberts, 22)
Bien que cela ait frisé la trahison, en particulier pour un officier de l'armée française, Napoléon continua d'épouser son nationalisme dans ses écrits au cours des années suivantes. Il passa des mois à écrire une histoire complète de la Corse, dans laquelle il compara ses compatriotes aux vertueux Romains de l'Antiquité, tout en rédigeant une nouvelle intitulée La Nouvelle Corse, qui, selon les mots du biographe Andrew Roberts, n'est guère plus qu'une "fantaisie de vengeance francophobe" (Roberts, 31). Il n'eut guère de chance du côté publication et, pendant un certain temps, il semble que le jeune lieutenant d'artillerie ait été condamné à l'obscurité littéraire et militaire.
Puis, en 1789, le cours de l'histoire bascula. Les États généraux de 1789 se déclarèrent Assemblée nationale et arrachèrent l'autorité au roi. En juillet, les roturiers prirent les choses en main avec la prise de la Bastille. La Révolution française avait commencé.
Le révolutionnaire
Malgré ses obligations en tant qu'officier français, Napoléon accueillit favorablement la Révolution qu'il considérait une manifestation des idéaux des Lumières auxquels il avait fini par croire, un triomphe de la logique et de la raison. Il fit néanmoins son devoir de soldat et aida à disperser une émeute à Auxonne, huit jours après la chute de la Bastille, où il arrêta 33 personnes. En août, il reçut l'autorisation de rentrer en Corse en congé de maladie. De retour dans la capitale corse d'Ajaccio, Napoléon retrouva ses frères, Joseph et Lucien, ce dernier étant déjà, à l'âge de 14 ans, un fervent partisan de la politique révolutionnaire radicale. Les Bonaparte devinrent de sincères partisans de la révolution à Ajaccio, arborant la cocarde tricolore sur leur chapeau et signant leurs lettres avec le mot obligatoire "citoyen".
Au début de l'année 1790, les Bonaparte se rapprochèrent encore plus de la cause révolutionnaire lorsque l'Assemblée nationale proclama que la Corse était officiellement un département français. Soumis aux lois françaises, les Corses bénéficiaient désormais des avantages de la citoyenneté et, pour couronner le tout, l'Assemblée déclara que la Corse serait désormais gouvernée uniquement par des Corses. En même temps, elle invita Paoli à revenir de son exil de 22 ans. Napoléon était aux anges, comme en témoigne l'immense bannière accrochée à la Casa Bonaparte, où l'on pouvait lire"Vive la Nation ! Vive Paoli !" (Roberts, 33).
Cependant, tous les Corses n'étaient pas ravis de ces développements, et surtout pas Pasquale Paoli, le héros de Napoléon. Le vieux combattant de la liberté ne vit dans le décret de l'Assemblée qu'une tentative de Paris d'imposer davantage sa volonté à l'île. Il ne vit dans les frères Bonaparte que les enfants d'un collaborateur français. Carlo Buonaparte était peut-être mort, mais à la façon dont ses enfants célébraient le gouvernement de Paris, Paoli ne les estimait guère plus. Il refusa de soutenir la campagne de Joseph Bonaparte pour le poste de député à l'Assemblée de Corse, et il fut encore plus offensé par un pamphlet écrit par Napoléon qui tournait en dérision un grand nombre des exilés corses de retour au pays pour leur préférence pour une constitution dans le style de la Grande-Bretagne plutôt que pour la constitution en cours d'élaboration par l'Assemblée. À cause de ce pamphlet, Paoli refusa de manière passive-agressive la demande de Napoléon d'écrire la dédicace de son histoire de la Corse et refusa même de lire le manuscrit, prétextant que "l'histoire ne devait pas être écrite dans la jeunesse" (Roberts, 34). Les rêves de succès littéraire de Napoléon furent à nouveau frustrés, cette fois par le héros de son enfance.
Après avoir brièvement repris du service en France, Napoléon revint en Corse au début de l'année 1792 pour se présenter aux élections en tant que lieutenant-colonel de la Garde nationale corse. Ce fut une élection sale et dramatique, remplie de pots-de-vin et même d'enlèvements temporaires d'agents électoraux. Paoli soutint l'adversaire de Napoléon, mais ce dernier eut le soutien d'Antoine-Christoph Saliceti qui représentait la Convention nationale en Corse (la Convention ayant succédé à l'Assemblée nationale comme organe de gouvernement de la France). Avec le soutien de Paris, Napoléon remporta l'élection et le poste de lieutenant-colonel.
Peu de temps après que Napoléon ait obtenu son poste, Saliceti donna l'ordre de dépouiller tous les monastères et couvents d'Ajaccio, les recettes devant être envoyées pour financer le trésor du gouvernement central à Paris. Cette décision fut accueillie avec indignation par les citoyens catholiques d'Ajaccio qui se révoltèrent le dimanche de Pâques 1792. C'est à Napoléon qu'il revint de réprimer la révolte. La lutte sanglante durera quatre jours au cours desquels un des lieutenants de Napoléon sera même abattu à ses côtés. Au cours de cette confusion, Napoléon aurait tenté sans succès de s'emparer de la citadelle fortifiée de la ville dont la garnison était constituée de troupes régulières françaises. Paoli, voyant une occasion de se débarrasser de l'encombrant colonel, écrit au ministère de la guerre à Paris, accusant Napoléon de trahison. Heureusement pour Napoléon, l'affaire resta sans suite, car le ministère de la guerre avait d'autres chats à fouetter : le 20 avril 1792, la France avait déclaré la guerre à l'Autriche et à la Prusse et avait envahi les Pays-Bas autrichiens.
Le Jacobin
Napoléon ne pouvant rester à Ajaccio après la débâcle du dimanche de Pâques, il rentra à Paris, espérant reprendre sa commission dans l'armée. Il se trouva dans la ville lors de la manifestation du 20 juin 1792, lorsqu'une foule parisienne prit d'assaut le palais des Tuileries, accosta le roi Louis XVI de France et la reine Marie-Antoinette, et obligea le roi à porter le bonnet rouge de la liberté au balcon du palais. Bien qu'il n'ait eu aucun respect pour la monarchie, Napoléon détestait les foules et se demanda pourquoi le roi et ses gardes avaient laissé la foule les humilier sans se battre. Selon son ami Bourrienne, Napoléon aurait fait la remarque suivante : "Quelle folie ! Comment ont-ils pu permettre à cette populace d'entrer ? Pourquoi n'en balaient-ils pas quatre ou cinq cents à coups de canon ? Le reste s'en irait très vite" (Roberts, 39).
Il était encore à Paris en septembre lorsque plus de 1 200 personnes furent assassinées dans les prisons de la ville lors des massacres de septembre. Ces massacres, une réaction à la menace de la Prusse et de l'Autriche de détruire Paris, furent défendus par Napoléon, qui déclara : "Je pense que les massacres... ont produit un effet puissant sur les hommes de l'armée d'invasion. En un instant, ils ont vu toute une population se soulever contre eux" (Roberts, 40). Ces propos le rapprochaient du jacobinisme, idéologie déjà pleinement assumée par son frère Lucien, qui se faisait appeler "Brutus" dans la section corse du Club des Jacobins.
En 1793, il écrivit un pamphlet intitulé Le Souper de Beaucaire, récit d'un dîner fictif dans le village de Beaucaire. Prenant la forme d'une discussion entre lui-même et un groupe de marchands mécontents, le pamphlet soutenait que la France était en danger existentiel et que le gouvernement jacobin devait être soutenu, de peur que des aristocrates vengeurs n'engloutissent la nation. Le pamphlet, qui faisait de Napoléon un véritable sympathisant de la cause jacobine, attira l'attention d'Augustin Robespierre, frère cadet du plus célèbre des chefs jacobins, qui en organisa la publication. Il s'agissait d'un tournant dans la carrière de Napoléon, tournant qui lui donna de précieuses connexions.
Il retourna en Corse à la fin de 1792, juste après la déclaration de la Première République française, pour défendre la cause des Jacobins. À son retour, l'île était encore plus anti-française que lorsqu'il l'avait quittée, car beaucoup de gens avaient été aliénés par les politiques de déchristianisation de la Révolution et par les massacres de septembre. Napoléon, quant à lui, était entièrement du côté de la Révolution. Comme l'explique le biographe Roberts :
Il est passé du statut de nationaliste corse à celui de révolutionnaire français, non pas parce qu'il s'était enfin remis des brimades subies à l'école, ni à cause de quoi que ce soit en rapport avec son père... mais simplement parce que la politique de la France et de la Corse avait profondément changé et que sa place au sein de celles-ci avait également changé. (41)
À peu près à la même époque, il abandonna l'écriture d'histoire et de fiction, déclarant qu'il n'avait plus "la petite ambition de devenir un auteur" (Bell, 19). La Révolution lui avait donné un nouveau but. En février 1793, un mois après l'exécution du roi Louis XVI, Napoléon reçut son premier véritable commandement militaire. Sa tâche consistait à libérer trois petites îles sardes du royaume de Piémont-Sardaigne qui avait récemment rejoint la liste en pleine expansion des ennemis de la France. Il avait été choisi par Paoli, qui espérait peut-être secrètement qu'il échouerait - loin des 10 000 hommes demandés par la Convention de Paris pour l'expédition, Paoli n'en avait fourni que 1 800 à Napoléon. C'était loin d'être suffisant pour mener à bien la tâche, et Napoléon fut contraint de rentrer en Corse dans la défaite.
À présent, la rupture entre les partisans de Paoli et la Convention était inévitable ; en effet, la loyauté de Paoli se rapprochait de la Grande-Bretagne, ses anciens hôtes pendant son exil. Pourtant, même à ce moment-là, Napoléon tentait de concilier sa loyauté envers sa patrie avec sa nouvelle identité de révolutionnaire français. Mais lorsque Saliceti ordonna l'arrestation de Paoli pour trahison, ses partisans se révoltèrent contre le régime jacobin. Napoléon réalisa qu'une décision devait être prise. Il choisit la République.
Le soldat
Le 3 mai 1793, Napoléon fut arrêté par des partisans paolistes alors qu'il se rendait à Bastia pour rejoindre son frère Joseph. Il fut libéré peu après par des villageois favorables à la France, mais le domaine familial, la Casa Bonaparte, fut mis à sac par les paolistes quelques semaines plus tard. Après avoir pris la ville d'Ajaccio, le gouvernement de Paoli mit officiellement la famille Bonaparte hors la loi. Napoléon, dépité, finit par dénoncer le héros de son enfance, écrivant que Paoli avait "la haine et la vengeance dans le coeur" (Roberts, 44). Ayant peu d'options, toute la famille Bonaparte quitta la Corse le 11 juillet 1793 à bord du navire Proselyte; ils débarquèrent dans le port français de Toulon deux jours plus tard. À la fin du mois, Paoli reconnut le roi George III de Grande-Bretagne en tant que souverain de la Corse. À l'exception d'une brève escale sur l'île en 1799, lors de son voyage de retour de campagne en Égypte, Napoléon ne reverrait plus jamais la Corse.
Les relations jacobines de Napoléon ne tardèrent pas à porter leurs fruits. Le 24 août, une armée coalisée composée de Britanniques, d'Espagnols et de Napolitains occupa Toulon à l'invitation des rebelles fédérés qui s'y étaient révoltés. En raison de son amitié avec de grandes figures jacobines telles que Saliceti et Augustin Robespierre, et parce que l'armée avait été décimée à force d'émigrations et d'exécutions massives, Napoléon se vit immédiatement attribuer le rang de major dans l'armée qui fut envoyée pour reprendre la ville. En octobre, il était à la tête de toute l'artillerie impliquée dans le siège. Ses actions brillantes et audacieuses pendant le siège de Toulon constituent le premier chapitre de la légende napoléonienne ; il joua un rôle énorme dans la chute de la ville en décembre. Pour ses actions, il reçut le grade de général de brigade le 22 décembre, à l'âge de 24 ans seulement.
Utilisant sa nouvelle influence, Napoléon soumit un plan d'invasion de l'Italie au Comité de sécurité publique au début de 1794. Ce plan fut soutenu par Augustin Robespierre qui supervisa le théâtre de guerre italien et qui contribua à la nomination de Napoléon au poste de commandant d'artillerie de l'armée d'Italie. En juillet, Napoléon se lança dans des missions secrètes à Gênes pour le compte de Robespierre, dans l'espoir de s'intégrer plus étroitement à la direction des Jacobins. C'était le pire moment qu'il ait pu choisir pour le faire. Ce mois-là, la réaction thermidorienne entraîna la chute et l'exécution des principaux dirigeants jacobins, dont les frères Robespierre. En raison de sa relation avec Augustin, Napoléon fut arrêté le 9 août à Nice.
Si Napoléon s'était trouvé à Paris lorsque les Jacobins perdirent le pouvoir, il aurait très bien pu être guillotiné en même temps que son ancien protecteur. Au lieu de cela, il fut libéré pour manque de preuves le 20 août. Alors que d'autres anciens jacobins auraient sans doute choisi de sombrer dans l'obscurité après avoir failli y passer, Napoléon resta un homme à l'ambition insatiable. Ses exploits attirèrent bientôt l'attention de l'un des nouveaux chefs thermidoriens, Paul Barras, qui chargea Napoléon de réprimer un soulèvement à Paris. Napoléon s'acquitta de cette tâche, la révolte du 13 vendémiaire, avec une efficacité calculée, la fameuse "bouffée de mitraille", il améliorant davantage sa position. En mars 1796, en partie grâce aux efforts de son nouveau mécène Barras, Napoléon se vit confier le commandement de l'armée d'Italie. La première campagne d'Italie de Napoléon serait le moment décisif de la guerre de la Première Coalition, et mettrait également Napoléon sur la voie du trône.