Le 20 avril 1792, le roi Louis XVI (r. de 1774 à 1792) se présenta devant l'Assemblée législative et, d'une voix hésitante, lut une déclaration de guerre contre l'Autriche, à la grande joie des députés réunis. Cette déclaration scella son propre destin, celui des Girondins qui l'avaient fortement demandée, et catapulta l'Europe dans 23 ans de guerre sanglante.
Les guerres révolutionnaires françaises (1792-1802) et les guerres napoléoniennes successives (1803-1815) se sont conclues par la restauration des Bourbons et l'annulation d'une grande partie des progrès réalisés pendant la Révolution française (1789-99). Certains historiens ont considéré que le déclenchement des guerres révolutionnaires n'était rien d'autre qu'un coup de force des Girondins et un stratagème secret de Louis XVI pour reprendre le pouvoir. Cependant, de nombreux membres de l'Assemblée législative et, en fait, de nombreux Français pensaient qu'une guerre était nécessaire pour démasquer les ennemis de la Révolution, détruire la menace des émigrés et apporter la liberté à tous les peuples opprimés d'Europe. Ignorant l'avertissement de Robespierre selon lequel personne n'aime les missionnaires armés, les Français adoptèrent le concept de "croisade universelle", considérant la guerre l'étape logique suivante de leur Révolution.
De nouvelles bases
Le 30 septembre 1791, l'Assemblée nationale constituante se réunit pour la dernière fois. Après deux longues années, elle avait rempli sa mission et avait donné à la France une nouvelle constitution censée réconcilier le roi avec les réformes révolutionnaires, transformant officiellement le pays en une monarchie constitutionnelle. Pour beaucoup, cela aurait dû être le dernier jour de la Révolution, la restauration de la stabilité dans un pays de citoyens nouvellement libérés, mais la Révolution était plus divisée que jamais. Marqués par la tentative d'évasion avortée de Louis XVI en juin, connue sous le nom de la fuite de Varennes, beaucoup se demandaient si l'on pouvait faire confiance à Louis, certains extrémistes demandant son abdication et la création d'une république. Les citoyens avaient également été fortement contrariés par la Déclaration de Pillnitz, une déclaration commune des monarques d'Autriche et de Prusse qui semblait menacer la France d'une invasion et annuler les acquis de la Révolution.
Ces divisions trouvèrent leur expression dans deux factions opposées. Le Club des Feuillants était la faction conservatrice de l'Assemblée, prônant une monarchie constitutionnelle stable et la fin de la Révolution. Nés en réponse aux appels à la république, les Feuillants avaient remporté une grande victoire en faisant adopter la Constitution par l'Assemblée et en rétablissant une partie de l'autorité du roi. En face d'eux se trouvait le Club des Jacobins, un groupe de plus en plus radical qui estimait que le roi avait trahi la France et devait être puni. Bien qu'ils n'aient pas encore été une faction "républicaine", certains Jacobins s'associèrent à des partis extrémistes tels que les Cordeliers. Jadis la force politique dominante de la Révolution, les Jacobins avaient perdu du terrain au profit des Feuillants qui exercèrent la plus grande influence au sein de l'Assemblée constituante dans ses derniers mois.
Lorsque l'instance qui succéda à l'Assemblée constituante, l'Assemblée législative, se réunit à Paris le 1er octobre, elle présenta une ardoise politiquement propre. En raison d'une ordonnance de renoncement proposée par Maximilien Robespierre (1758-1794), aucun des membres de la Constituante n'était éligible à l'Assemblée législative ; par conséquent, les 745 députés de l'Assemblée législative formaient un tout autre éventail de la population. Alors que la Constituante avait été composée d'hommes aux origines et aux pedigrees variés, l'Assemblée législative était presque entièrement bourgeoise, à quelques exceptions notables près, comme le marquis de Condorcet par exemple. En général, les nouveaux membres de l'Assemblée étaient aussi incroyablement jeunes, une bonne partie d'entre eux ayant moins de 30 ans. De plus, ils étaient pour la plupart inexpérimentés sur le plan politique.
Immédiatement, ces nouveaux députés furent courtisés par les puissants clubs politiques. En novembre, la moitié des députés avaient choisi leur camp : 334 avaient rejoint les Feuillants, tandis que 136 seulement avaient signé avec les Jacobins. Lorsque l'Assemblée se réunit, les Feuillants s'assirent ensemble sur le côté droit de la salle, tandis que les Jacobins se rassemblèrent sur le côté gauche. Cette répartition des sièges a donné naissance aux termes politiques de "droite" et de "gauche", encore utilisés aujourd'hui. Les quelque 300 députés indécis se placèrent au centre, ce qui leur valut le surnom de "la Plaine" ou, plus dérisoire, "le Marais". Au début, la Plaine avait tendance à soutenir les arrangements constitutionnels existants et votait en phase avec les Feuillants. Cependant, au fil du temps et de la montée des tensions, les membres de la Plaine s'aperçurent que leur attention était détournée par des voix extraordinairement persuasives de la gauche politique, littéralement parlant.
L'ascension des Girondins
Ces orateurs talentueux furent bientôt connus sous le nom de Brissotins, du nom de leur chef Jacques-Pierre Brissot (1754-1793), bien qu'ils aient été plus tard plus communément appelés Girondins, car beaucoup d'entre eux étaient originaires du département de la Gironde. Les Girondins n'étaient pas un parti politique au sens moderne du terme, mais plutôt un groupe d'amis très soudés qui dînaient souvent ensemble et parlaient des mêmes sujets à l'Assemblée.
Ils firent usage de leur nombre en se complétant brillamment les uns les autres, de sorte que leurs discours passionnés ressemblaient à "un quatuor à cordes", selon les termes de l'historien Simon Schama (584). Contrairement à Robespierre, l'austère loup solitaire des Jacobins, les Girondins reconnaissaient le pouvoir de leur cohésion et savaient l'utiliser pour se mettre en scène. Schama et l'historien T. C. W. Blanning mentionnent tous deux combien leurs discours étaient électrisants, même lorsqu'ils sont lus sur les pages jaunies et poussiéreuses des Archives Parlementaires (Schama, 584 ; Blanning, 60).
Outre Brissot, un journaliste de Chartres, les Girondins étaient composés de Pierre Vergniaud, un avocat bordelais de 34 ans, de Jean-François Ducos, un commerçant de 26 ans, et de Marguerite-Elie Guadet, un avocat de 33 ans qui allait devenir l'un des plus redoutables adversaires de Robespierre, entre autres. Les Girondins avaient des tendances républicaines ; Brissot avait été l'un des auteurs de la pétition pour le remplacement du roi qui avait été à l'origine du massacre du Champ de Mars. Ils souhaitaient réduire l'influence des Feuillants et limiter le pouvoir de Louis XVI. Pour y parvenir, la Révolution devait non seulement se poursuivre mais aussi prendre de l'ampleur.
Dans son premier grand discours, le 20 octobre, Brissot fustigea les émigrés, à savoir les ecclésiastiques, les aristocrates et les officiers militaires qui avaient fui la France en masse pendant la Révolution et s'étaient installés de manière menaçante juste au-delà de la frontière, dans des villes comme Trèves, Mayence et Coblence. Il accusa ces émigrés d'être responsables de la récente dépréciation de l'assignat (ignorant le véritable coupable, l'inflation), alléguant que leur présence avait fait perdre la confiance des spéculateurs dans la monnaie. De plus, la Déclaration de Pillnitz prouvait l'hostilité des émigrés qui semblaient travailler de concert avec les machiavéliques Autrichiens. Avec une grande efficacité, Brissot et ses alliés convainquirent l'Assemblée d'agir contre les émigrés.
Le 31 octobre, elle décréta que tous les émigrés qui ne seraient pas rentrés en France au 1er janvier 1792 seraient déclarés coupables de conspiration et seraient condamnés à mort. Le 29 novembre, l'Assemblée annonça la confiscation de tous les biens des émigrés, y compris ceux des membres de leur famille restés en France. Le même jour, les Girondins adoptèrent également une loi attaquant les prêtres réfractaires : Il s'agissait d'ecclésiastiques catholiques qui n'avaient pas prêté serment de fidélité à l'État comme l'exigeait la Constitution civile du clergé de 1790. Désormais, les prêtres réfractaires seraient également considérés comme coupables de conspiration.
Le roi Louis XVI opposa son veto royal à ces mesures draconiennes, mais l'influence croissante des Girondins ne pouvait être niée. L'hostilité envers les émigrés se traduisit par des appels à la guerre contre le prince-évêque de Trèves qui les accueillait. Les conseillers Feuillant de Louis XVI le supplièrent de suivre une politique anti-guerre, mais à la surprise générale, le roi se rangea du côté des Girondins, que l'on appellait désormais le parti de la guerre. Le 7 décembre, il nomma le comte de Narbonne-Lara ministre de la guerre qui commença immédiatement à planifier la guerre contre l'électorat de Trèves.
La clameur de la guerre
Louis XVI avait des raisons très différentes de celles des Girondins pour vouloir la guerre. Depuis le début de la Révolution, il était pratiquement prisonnier de son propre peuple et voyait ses pouvoirs lui être progressivement retirés. Dans son esprit, il n'avait rien à perdre et tout à gagner dans un conflit. Si la guerre se passait bien, il pourrait utiliser son statut de commandant en chef des forces armées, qui lui était garanti par la Constitution, pour revendiquer la victoire et utiliser cette popularité pour retrouver une certaine autorité. Si elle se passait mal, les armées étrangères démantèleraient probablement le gouvernement révolutionnaire et lui rendraient ses pleins pouvoirs. Sa femme, Marie-Antoinette (1755-1793), souhaitait la seconde option et commença à envoyer secrètement des secrets militaires français à ses contacts en Autriche. "Je crois bien que nous sommes sur le point de déclarer la guerre aux Électeurs [de Mayence et de Trèves]", écrit-elle à son ami et ancien amant, le comte Axel von Fersen. "Les imbéciles ! Ils ne peuvent pas voir que cela nous servira. " (Schama, 587)
Un autre partisan improbable de la guerre n'était autre que Gilbert du Motier, marquis de Lafayette (1757-1834), qui s'était retiré dans ses domaines en Auvergne après sa chute en disgrâce l'été précédent. Lafayette voyait dans une guerre limitée contre Trèves l'occasion parfaite de regagner sa popularité perdue et commença à faire pression sur le Comte de Narbonne pour qu'il prenne le commandement de l'armée. Toujours une voix influente des Feuillants, le soutien de Lafayette convainquit de nombreux députés de droite que la guerre pourrait être la meilleure option, et encore plus de députés se rallièrent à l'appel aux armes des Brissotins.
Le 14 décembre, le roi se présenta devant l'Assemblée, annonçant qu'il avait lancé un ultimatum au prince-évêque de Trèves : mettre fin à toute activité des émigrés sur ses terres, ou se préparer à la guerre. A l'exception de quelques Feuillants, l'Assemblée applaudit le roi pendant de longues minutes. Pendant ce temps, Narbonne commença à mobiliser trois armées, totalisant 150 000 hommes. Alors que la France se préparait à la guerre, la nouvelle parvint à Paris que les électeurs de Trèves et de Mayence avaient appliqué l'ultimatum du roi et avaient exilé tous les émigrés de leurs territoires. Bien que le casus belli ait été supprimé, la France n'en était pas moins désireuse d'entrer en guerre, et se tourna maintenant vers l'ennemi qui, selon beaucoup, avait toujours été le véritable ennemi : l'Autriche.
Les croisés universels
La rivalité de la France avec la monarchie des Habsbourg était profondément enracinée et remontait au moins à la période de la guerre de Trente Ans. Plusieurs conflits survenus au début du XVIIIe siècle avaient intensifié cette haine qui n'avait d'égal que la grande tradition française d'anglophobie. Il fut donc assez choquant qu'en 1756, le roi Louis XV (r. de 1715 à 1774) conclue une alliance officielle avec l'Autriche, alliance qui serait scellée 14 ans plus tard lorsque l'archiduchesse autrichienne Marie-Antoinette épouserait Louis XVI, alors dauphin.
Pour de nombreux citoyens français, l'alliance de 1756 n'était rien moins que catastrophique et constituait la principale cause du déclin de la France sur la scène mondiale. Pour beaucoup, l'alliance avait forcé la France à rester docilement assise pendant que les Autrichiens poursuivaient leurs propres intérêts qui étaient souvent en conflit avec ceux de la France. En 1791, l'alliance était toujours techniquement en vigueur, bien que les politiciens girondins se soient élevés contre elle ; Pierre Vergniaud affirmait que la destruction de l'alliance de 1756 était aussi vitale pour le rétablissement de la liberté française que l'avait été la prise de la Bastille.
Il ne fut pas difficile de présenter les Autrichiens comme des croquemitaines, car de nombreux citoyens français craignaient une invasion autrichienne depuis les premiers jours de la Révolution. L'empereur des Habsbourg Léopold II (r. de 1790 à 1792) était le frère de Marie-Antoinette et s'était ouvertement déclaré opposé à la Révolution avec la Déclaration de Pillnitz. De plus, il était considéré comme hôte d'accueil des émigrés. Pour autant que les Français le sachent, il pouvait frapper à tout moment. Il était essentiel, selon les Girondins, que la France frappe la première. Il ne s'agissait pas seulement de défendre la France mais aussi d'étendre la Révolution, de porter ses principes à tous les peuples d'Europe à la pointe des baïonnettes. Brissot parla d'une "croisade universelle", jouant sur les passions de ses compatriotes pour la liberté suscitées par la Révolution française et par la Révolution américaine avant elle.
Pour les Girondins, les armées d'Europe étaient composées d'esclaves, d'hommes opprimés par des despotes et contraints de faire la guerre aux rois. Ils jetteraient leurs armes tout naturellement à la vue des armées citoyennes françaises venues les libérer. Pourquoi le progrès révolutionnaire se limiterait-il à la France alors que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen avait proclamé des droits naturels pour tous les hommes ? "Si la Révolution a déjà indiqué 1789 en tant que première année de la liberté française, dit Elie Guadet, la date du 1er janvier 1792 marquera cette année en tant que première de la liberté universelle" (Schama, 594). Le discours de Guadet fut suivi par celui de Vergniaud, qui exhorta les citoyens français:
Suivez le cours de votre grande destinée qui vous appelle au châtiment des tyrans... La gloire vous attend. Jusqu'ici les rois ont aspiré au titre de citoyens romains ; il dépend maintenant de vous de leur faire envier celui de citoyens de France ! (Schama, 595).
S'il est vrai que les Girondins souhaitaient obtenir le pouvoir pour eux-mêmes, ils croyaient probablement leur propre propagande passionnée et pensaient que l'Europe aspirait à être libre tout autant qu'eux. Cette rhétorique patriotique exaltante ne plaîsait pas à tout le monde. Au milieu de la clameur pour la guerre et la gloire, Robespierre faisait cavalier seul, avertissant que la guerre n'apporterait que du mal et de la destruction à la France. De manière plutôt prophétique, il prévint qu'une guerre rendrait le pouvoir à la cour royale ou entraînerait une dictature militaire. Robespierre savait que tous les discours selon lesquels les soldats asservis accueilleraient la Révolution à bras ouverts n'étaient que des vœux pieux, et il déclara : "Personne n'aime les missionnaires armés" (Schama, 595). L'opposition de Robespierre fut le premier signe du clivage sanglant qui allait se développer entre les Jacobins robespierristes et les Girondins brissotistes.
Le chemin de la guerre
En janvier 1792, la France déclara qu'en complotant avec les monarques d'Europe pour renverser la Révolution, l'empereur d'Autriche Léopold II avait invalidé l'alliance de 1756. Louis XVI déclara que son beau-frère devait renoncer à tous les traités hostiles à la France et déclarer publiquement ses intentions pacifiques avant le 1er mars. À défaut de cela, la guerre s'ensuivrait. Les Autrichiens ne furent en rien découragés par cette menace, car ils avaient récemment conclu une alliance défensive avec la Prusse. Le prince Kaunitz, chancelier autrichien âgé de 81 ans, répondit en avertissant que si une armée française pénétrait en Allemagne pour quelque raison que ce soit, elle serait rapidement châtiée par "les autres souverains qui se sont unis dans un concert pour le maintien de l'ordre public et pour la sécurité et l'honneur des monarques" (Blanning, 61).
Ayant faussement cru que la Déclaration de Pillnitz avait été un élément dissuasif efficace, Kaunitz pensait qu'une nouvelle menace suffirait à faire reculer les Français. Sa réponse fit involontairement le jeu des Girondins ; s'il n'était pas apparu auparavant qu'il s'agissait d'une lutte entre des peuples libérés et opprimés, la lettre de Kaunitz était la preuve dont les Girondins avaient besoin. L'appel à la guerre s'intensifia, les députés de l'Assemblée prêtèrent le serment de vivre libre ou de mourir, véritable reconstitution du serment du jeu de paume de 1789.
Le 1er mars, date limite de l'ultimatum français, Léopold II mourut de façon soudaine et son fils de 24 ans, François II, lui succéda. Personne ne pouvait deviner les intentions de ce nouvel empereur, mais la ferveur de l'Assemblée ne cessa de croître. Le 10 mars, Louis XVI renvoya tout son ministère et le remplaça par des alliés de Brissot, à la grande surprise des Feuillants.
Son nouveau ministre des affaires étrangères était Charles François Dumouriez (1739-1823), soldat de carrière et austrophobe convaincu. Dumouriez se présenta aux Jacobins coiffé du bonnet rouge de la liberté et défendant la cause de la guerre, un spectacle populaire malgré la condamnation de Robespierre. En avril, Dumouriez tenta sans succès d'obtenir le soutien de la Prusse en faisant appel à la mémoire du roi Frédéric II le Grand (r. de 1740 à 1786), qui était largement considéré comme un souverain éclairé.
Pendant ce temps, François II montra quel genre de souverain il serait lorsqu'il ordonna la mobilisation des troupes autrichiennes à la frontière française à la mi-avril. Le moment était venu d'agir. Le 20 avril 1792, Dumouriez fit un rapport officiel sur la situation. Avec les Girondins, il affirma que la Maison de Habsbourg avait rendu la France esclave de ses ambitions depuis 1756 et demanda une déclaration de guerre immédiate. Après les applaudissements enthousiastes, un vote eut lieu ; tous les députés, sauf sept, votèrent en faveur de la guerre. Plus tard dans la journée, Louis XVI lut la déclaration de guerre contre le roi de Hongrie et de Bohème, François II, qui n'avait pas encore été officiellement élu empereur du Saint-Empire. Pour le meilleur ou pour le pire, les guerres révolutionnaires françaises avaient commencé.
La guerre aurait des conséquences importantes pour la Révolution. Les premières défaites conduisirent à l'hystérie collective et à des incidents sanglants comme l'assaut du palais des Tuileries qui marqua la fin de la monarchie française. La victoire de Valmy, le 20 septembre, serait le catalyseur de l'établissement de la République et de l'exécution du roi.
Bien qu'ayant atteint le sommet de leur influence en 1792, Brissot et ses amis girondins seraient parmi les premières victimes du règne de la Terreur, exécutés en octobre 1793. Quant à la guerre, il s'avéra que Robespierre avait raison ; personne n'aimait les missionnaires armés. Le conflit survivrait à la Révolution et à bon nombre de révolutionnaires, pour devenir un conflit mondial qui ébranlerait l'Europe jusqu'à la fin, 23 ans plus tard, à la bataille de Waterloo.