Bataille des Pyramides

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Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 24 mai 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais, portugais, Turc
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La bataille des Pyramides (21 juillet 1798), ou bataille d'Embabeh, fut une bataille importante qui se déroula pendant la campagne napoléonienne en Égypte et en Syrie. Sur un champ de bataille situé à 15 km de la Grande Pyramide de Gizeh, l'armée française de Napoléon Bonaparte remporta une victoire majeure sur une force mamelouke plus importante, ce qui permit aux Français d'occuper le Caire trois jours plus tard.

Battle of the Pyramids, 1798
Bataille des Pyramides, 1798
François-Louis-Joseph Watteau (Public Domain)

Origine de l'expédition égyptienne

Le 1er juillet 1798, une flotte de navires français transportant le général Napoléon Bonaparte et l'Armée d'Orient nouvellement baptisée arriva au large d'Alexandrie, en Égypte. Les Français avaient déjà traversé la Méditerranée pendant un mois, au cours duquel ils s'étaient emparés de l'île de Malte et avaient échappé de justesse à une escadre de navires de guerre britanniques qui les poursuivait. Malgré tout ce qu'ils avaient déjà vécu, leur odyssée ne faisait que commencer. En raison de la présence de récifs coralliens, le débarquement fut limité à une étroite bande côtière à Marabut, à quelque 13 km à l'ouest d'Alexandrie. Les Français débarquèrent à la rame dans des chaloupes, une opération qui dura une bonne partie de la nuit; certaines des chaloupes surchargées furent renversées par les vagues, et de nombreux soldats se noyèrent. Tôt le lendemain matin, Bonaparte conduisit ses soldats à Alexandrie, faiblement défendue par une garnison de seulement 500 miliciens égyptiens et 20 guerriers mamelouks. Poussés par la soif, les soldats français se précipitèrent sur les fortifications délabrées de la ville et prirent le contrôle d'Alexandrie à la mi-journée. La flotte entra alors dans le port pour commencer à décharger le reste de l'armée: l'expédition française en Égypte avait commencé.

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L'Égypte n'était que la première partie du grand projet de Bonaparte; après avoir conquis Le Caire, il espérait marcher sur les Indes britanniques.

Une telle expédition avait été suggérée par le général Bonaparte en personne. Bien que la campagne d'Italie de Napoléon lui ait apporté gloire et renommée, Bonaparte savait qu'il devait continuer à remporter des victoires pour conserver l'amour des masses. En outre, Bonaparte rêvait depuis longtemps de se tailler un empire oriental à la manière de son héros Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.). "L'Europe est une taupinière", aurait-il déclaré un jour. "Toutes les grandes réputations sont venues d'Asie" (Roberts, 159). En effet, l'Égypte n'était que la première partie du grand dessein de Bonaparte; après avoir conquis Le Caire, il espérait marcher sur l'Inde britannique, qu'il conquerrait avec l'aide de princes indiens anti-britanniques, en particulier Tipû Sâhib. Bien que le Directoire français, le gouvernement à cinq de la République française, ait demandé à Bonaparte de ne pas aller jusqu'en Inde, il l'autorisa à poursuivre son projet d'établir une colonie française en Égypte. Une telle colonie donnerait à la France une base pour étendre son influence en Méditerranée et en Afrique, et la rumeur de la richesse de l'Égypte était séduisante pour l'État français presque démuni. Le Directoire estimait également qu'il était prudent d'éloigner le plus possible de Paris l'ambitieux Bonaparte.

À cette époque, l'Égypte était sous la domination nominale de l'Empire ottoman, bien que le véritable pouvoir ait reposé entre les mains d'une caste de guerriers connue sous le nom de Mamelouks. Les Mamelouks étaient arrivés en Égypte en 1230, en tant qu'esclaves de combat achetés par le sultan ayyoubide pour renforcer son armée; le nom de Mamelouk vient d'ailleurs du mot arabe signifiant "homme acheté" ou "esclave". Ces esclaves se transformèrent rapidement en une force de combat redoutable. Lorsque les Français arrivèrent pour la première fois en Égypte en 1248, lors de la septième croisade (1248-1254), les Mamelouks les vainquirent et capturèrent même le roi Louis IX de France (r. de 1226 à 1270). Dix ans plus tard, les mamelouks étaient devenus la puissance dominante en Égypte, une position qu'ils conservèrent même après la prise de contrôle de l'Égypte par les Ottomans en 1517. Bien que le sultan de Constantinople ait envoyé des pachas pour gouverner l'Égypte, ces administrateurs n'étaient guère plus que des figures de proue, et les beys mamelouks continuaient à gouverner à leur guise. En 1798, les Mamelouks devinrent impopulaires auprès de leurs sujets égyptiens en raison de leur politique fiscale oppressive, et Bonaparte décida de se présenter comme le libérateur du peuple égyptien. Après la prise d'Alexandrie, il rédigea une déclaration dénonçant le pouvoir mamelouk :

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Depuis trop longtemps, ce ramassis d'esclaves achetés en Géorgie et dans le Caucase tyrannise le plus beau pays du monde. Aux yeux de Dieu, tous les hommes sont égaux, alors pourquoi les Mamelouks ont-ils droit à tout ce qui rend la vie confortable et agréable ? Qui possède tous les grands domaines ? Les Mamelouks... si l'Égypte leur appartient vraiment et légitimement, qu'ils produisent les actes par lesquels Dieu la leur a donnée. Autrefois, vous aviez de grandes villes, de grands canaux et un commerce prospère. Qu'est-ce qui a détruit tout cela si ce n'est la cupidité, l'iniquité et la tyrannie des Mamelouks ? (Strathern, 75)

En déclarant la guerre aux Mamelouks, et à eux seuls, Bonaparte espérait éviter la colère de l'Empire ottoman et gagner le soutien du peuple égyptien. Il ordonna à ses soldats de se présenter comme des amis de l'islam et de traiter avec respect les villages et les habitants qu'ils rencontraient. Les Mamelouks, quant à eux, ne furent pas intimidés par la présence de l'armée française, qui était alors l'une des forces de combat les plus efficaces au monde. En apprenant la prise d'Alexandrie par les Français, Mourad Bey, l'un des chefs mamelouks, promit qu'il "leur trancherait la tête comme des pastèques dans les champs" (Strathern, 66).

La marche dans le désert

À peine Alexandrie tombée, Bonaparte commença à préparer la prise du Caire qui nécessitait une marche de 240 kilomètres dans le désert. En attendant que les chevaux, les canons et les fournitures restants soient débarqués des navires, Bonaparte ordonna à la division du général Louis Desaix de s'emparer de Damanhur, une ville d'importance stratégique située sur la route du Caire, à environ 65 km d'Alexandrie. Desaix fut suivi par trois autres divisions qui partirent d'Alexandrie dès qu'elles eurent fini de débarquer. Pendant ce temps, une cinquième division sous les ordres du général Charles-François Dugua fut envoyée pour s'emparer de Rosette. Dugua était accompagné d'une escadrille de 12 canonnières et de 600 marins dirigée par le capitaine Jean-Baptiste Perrée, qui devait transporter l'essentiel du ravitaillement de l'armée. Après que chaque division eut atteint son objectif, l'armée entière reçut l'ordre de se retrouver à Rahmaniya pour la poussée finale vers le Caire.

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Bonaparte and His Officers in Egypt
Bonaparte et ses officiers en Égypte
Jean-Léon Gérôme (Public Domain)

Desaix se mit en route pour Damanhur le 3 juillet. Deux jours plus tard, il fut suivi par la division du général Bon, les deux dernières divisions sous les ordres des généraux Reynier et Vial quittant Alexandrie le 6. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la marche dans le désert fut abominable. La chaleur torride du désert descendait rarement en dessous de 35 degrés Celsius (95 Fahrenheit), une situation rendue encore plus atroce par les uniformes en laine des soldats, conçus pour des climats plus froids. La chaleur conduisit de nombreux soldats à boire rapidement toute l'eau contenue dans leur gourde, pour découvrir que les puits prévus le long de la route avaient été bouchés ou empoisonnés. Certains soldats furent atteints de trachome, une forme d'ophtalmie par laquelle le soleil brûle l'intérieur des paupières et provoque la cécité. Les Français subirent également les fameuses khamsin, les tempêtes de vent remplies de sable en Égypte, dont les effets furent décrits par un lieutenant français :

Par une belle matinée, l'atmosphère s'assombrit d'une brume rougeâtre, composée d'une infinité de petites particules de poussière brûlante. Bientôt, c'est à peine si l'on aperçoit le disque du soleil. Le vent insupportable asséchait nos langues, brûlait nos paupières et provoquait une soif insatiable. La transpiration cessa, la respiration devint difficile, les bras et les jambes devinrent plombés par la fatigue, et il était presque impossible de parler. (Strathern, 86)

Souffrant de la chaleur, déshydratés et, dans certains cas, aveuglés, un nombre croissant de soldats français commencèrent à prendre du retard et tombèrent alors entre les griffes des Mamelouks et des tribus bédouines qui suivaient l'armée d'invasion. Les messagers furent enlevés et les traînards massacrés; selon un officier fatigué de la division du général Reynier, la route de Damanhur était parsemée de cadavres mutilés de soldats français. Sous les attaques incessantes des éléments et des Mamelouks, il n'est pas étonnant que de nombreux soldats aient été démoralisés; plusieurs Français se suicidèrent, tandis que d'autres complotèrent une mutinerie.

Le 8 juillet, les quatre divisions mécontentes étaient à Damanhur où Bonaparte et son état-major les rejoignirent le lendemain. Bonaparte tint immédiatement un conseil de guerre où il fut confronté à ses généraux mécontents. Leur chef de file était le général Mireur qui , furieux, affronta Bonaparte et l'accusa d'avoir planifié l'expédition d'Égypte uniquement pour satisfaire ses propres ambitions vaniteuses. Même Jean Lannes et Joachim Murat, deux des généraux les plus fidèles à Bonaparte lors de la campagne d'Italie, exprimèrent leur frustration en jetant leurs chapeaux dans le sable et en les piétinant. En réponse, Bonaparte accusa ses officiers de sédition et menaça de fusiller le général Thomas-Alexandre Dumas, un autre meneur, si le calme n'était pas rétabli. À contrecœur, les officiers furent persuadés de mettre de côté leurs frustrations; le général Mireur, réalisant que sa crise avait probablement mis fin à sa carrière, sortit dans le désert et se tira une balle.

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Bataille de Chebreiss

Bonaparte réaffirma son autorité, mais de justesse; il savait qu'il doit donner une victoire à ses soldats, sous peine de perdre définitivement leur soutien. L'occasion n'était pas loin, car Bonaparte apprit que les Mamelouks rassemblaient une armée pour la défense du Caire. Mourad Bey menait 4 000 Mamelouks à cheval et 12 000 miliciens fellahs sur le Nil pour faire face Français, tandis que le co-dirigeant de Mourad, Ibrahim Bey, rassemblait une autre force au Caire même. Le 10 juillet, un jour après avoir quitté Damanhur, le général Desaix rencontra un détachement de cavalerie mamelouke, qui fut chassé après un bref engagement, signe que l'armée ennemie était proche. Le même jour, les hommes atteignirent Rahmaniya, où, pour la première fois, les eaux boueuses du Nil apparurent. Les soldats se précipitèrent dans l'eau et burent "comme du bétail", et plusieurs d'entre eux moururent d'avoir trop bu (Chandler, 223). Le 11 juillet, la division du général Dugua rejoignit les autres à Rahmaniya; Dugua réussit à prendre Rosette et sa marche fut beaucoup plus facile que celle de ses camarades.

Napoleon in Egypt
Napoléon en Égypte
Jean-Léon Gérôme (Public Domain)

Les cinq divisions étant désormais réunies et le moral étant bon, Bonaparte estima que le moment était venu de chercher à livrer une véritable bataille. Le 12 juillet, il ordonna à son armée de 25 000 hommes d'avancer sur la rive ouest du Nil en même temps que la flottille du capitaine Perrée qui remontait le courant en transportant les vivres de l'armée, les femmes des officiers et les 167 savants et érudits qui accompagnaient l'expédition. Encouragés par la proximité du Nil, les soldats étaient de bonne humeur lorsqu'ils rencontrèrent l'armée de Mourad Bey le 13 juillet au village de Chebreiss; les Français se mirent en position tandis que les fanfares militaires jouaient La Marseillaise, et bientôt chaque division reprit le refrain.

Bonaparte organisa l'infanterie de chaque division en formations carrées de six rangs de profondeur, avec des canons postés aux angles. Contrairement à la formation en ligne dans laquelle l'infanterie napoléonienne combattait habituellement, une unité en formation carrée n'avait pas de flancs vulnérables et pouvait mieux résister à une charge de cavalerie. En effet, même les charges de cavalerie les plus déterminées étaient susceptibles de se briser contre un carré d'infanterie, car la plupart des chevaux reculaient et jetaient leurs cavaliers plutôt que de foncer dans une forêt de baïonnettes. Cette tactique fut particulièrement utile contre les Mamelouks; bien qu'ils aient été de redoutables guerriers à cheval, les tactiques des Mamelouks étaient plutôt dépassées et ils n'avaient qu'une expérience limitée pour contrer les tactiques européennes modernes. Lorsque les Mamelouks chargèrent juste après le lever du soleil, ils furent frappés par une grêle de tirs de mousquets français et de mitraille provenant des canons. Les cavaliers qui parvinrent à atteindre les carrés encerclèrent les formations françaises à la recherche d'un point faible, mais en vain.

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Pendant ce temps, la flottille française fut attaquée par des canonnières mameloukes et de violents combats au corps à corps éclatèrent sur le Nil, la milice égyptienne montant à bord des bateaux français. La situation devint si désespérée que les savants, souvent âgés, durent participer aux combats, tandis que le capitaine Perrée lui-même fut blessé au bras gauche. Au moment décisif, l'un des canons français toucha la canonnière mamelouke où étaient stockées les munitions; l'explosion qui s'ensuivit fut si forte que "les hommes s'envolèrent dans les airs comme des oiseaux" (Strathern, 105). Le bruit de cette explosion convainquit Mourad Bey de cesser le combat et les Mamelouks battirent en retraite, laissant environ 1 000 hommes tués ou blessés sur le champ de bataille. Les Français ne firent état que de 21 pertes, bien que des estimations plus réalistes les rapprochent de 300. La plupart de ces pertes furent subies par les marins français dans le combat de la flottille. Pour ses efforts, le capitaine Perrée fut promu contre-amiral par Bonaparte immédiatement après la bataille.

Bataille des Pyramides

Bonaparte organisa chaque division en carré, avec des canons postés aux angles.

Après seulement quelques heures de repos suite à la bataille de Chebreiss, Bonaparte poussa son armée à poursuivre sa route; elle n'était pas encore à mi-chemin du Caire, que Bonaparte espérait atteindre le plus rapidement possible. Cependant, à mesure que l'armée s'enfonçait dans l'impitoyable désert égyptien, la discipline commençait à se dégrader à nouveau. Dès qu'ils aperçurent un village, les Français l'attaquèrent; leurs officiers fermèrent les yeux sur les pillages, les incendies et les meurtres. Si la frustration poussa certains soldats à ces actes violents, d'autres furent remplis d'un sentiment de désespoir accablant. Dans ses mémoires ultérieurs, Bonaparte lui-même commenta : "l'armée était envahie par une vague mélancolie collective que rien ne pouvait vaincre; c'était une attaque de spleen; plusieurs soldats se jetèrent dans le Nil pour avoir une mort rapide" (Strathern, 109).

Le 18 juillet, l'armée atteignit Wardan, à environ 105 km de Chebreiss. Bonaparte permit à ses hommes fatigués de se reposer pendant deux jours, mais donna l'ordre de reprendre la marche le 20 juillet. Mourad Bey revint avec une nouvelle armée et se serait retranché près du village d'Embabeh sur la rive ouest du Nil, tandis qu'Ibrahim Bey commandait une autre armée sur la rive est, devant les murs du Caire. Le 21 juillet, vers 14 heures, les cinq divisions françaises arrivèrent à Embabeh où Mourad les attendait. Face aux quelque 25 000 Français, Mourad commandait quelque 6 000 mamelouks à cheval et peut-être jusqu'à 54 000 conscrits arabes fellahs (c'est l'estimation la plus élevée, d'autres sources estimant le nombre de fellahs à seulement 15 000). Sans se décourager, Bonaparte adressa à ses hommes son ordre du jour d'avant bataille, dans lequel il fit référence à la Grande Pyramide de Gizeh, clairement visible depuis leur position:

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Soldats ! Vous êtes venus dans ce pays pour sauver les habitants de la barbarie, pour apporter la civilisation à l'Orient et soustraire cette belle partie du monde à la domination de l'Angleterre. Du haut de ces pyramides, quarante siècles vous regardent ! (Roberts, 172).

Battle of the Pyramids, 1798 CE
Bataille des Pyramides, 1798
Louis-François, Baron Lejeune (Public Domain)

Bonaparte organisa à nouveau chaque division en carré, avec des canons postés aux angles. Il ordonna ensuite à chaque division de se porter en avant. Desaix et Reynier avancèrent sur le flanc droit, vers le centre égyptien, tandis que le reste des carrés avançait sur la gauche, vers Embabeh même. Vers 15 h 30, une charge mamelouke inattendue prit presque au dépourvu les divisions Desaix et Reynier, dont les formations en carré s'étaient relâchées en traversant un bosquet de palmiers. Cependant, les divisions parvinrent à reformer le carré juste à temps, brisant la charge mamelouke comme une vague sur des rochers. Un officier français décrivit la rencontre:

Les sabres de la cavalerie ennemie rencontrèrent les baïonnettes de notre premier rang. C'était un chaos incroyable: les chevaux et les cavaliers nous tombaient dessus, certains d'entre nous reculaient. Plusieurs mamelouks avaient leurs vêtements en feu, enflammés par les mèches enflammées de nos mousquets. J'étais près du drapeau et je voyais juste à côté de moi des Mamelouks, blessés, en tas, en train de brûler, essayant avec leurs sabres de taillader les jambes de nos soldats au premier rang. Nous étions en rangs si serrés qu'ils ont dû croire que nous étions unis. (Strathern, 122)

Alors que les cavaliers mamelouks paniqués chevauchaient entre les divisions, essayant désespérément de trouver une ouverture, Bonaparte saisit l'occasion. Il ordonna aux divisions Bon et Vial d'attaquer les retranchements ennemis à Embabeh. Mourad Bey envoya l'aile droite de sa cavalerie pour répondre à cette attaque, mais celle-ci se désagrégea rapidement face aux carrés français. Les Français tirèrent des salves sur les miliciens arabes en fuite qui tentèrent désespérément de traverser le fleuve à la nage pour se mettre à l'abri de l'armée d'Ibrahim Bey, qui assistait impuissante au combat depuis la rive opposée. Au moins 1 000 de ces hommes furent noyés et 600 furent abattus par les mousquets français. À 16h30, la bataille était terminée. Mourad Bey emmena ses 3 000 survivants mamelouks et s'enfuit vers son palais de Gizeh. Ce fut une victoire éclatante pour les Français, qui ne déplorèrent que 29 tués et 260 blessés, contre près de 10 000 pertes égyptiennes.

Suites de la bataille

Trois jours après la bataille, l'armée de Bonaparte entra enfin au Caire. Leur arrivée se fit sans opposition car Mourad et Ibrahim fuirent en Haute-Égypte. Bonaparte envoya Desaix à leur recherche et il entreprit d'établir une administration française au Caire. La victoire française à la bataille des Pyramides marqua le point culminant de la campagne égyptienne de Napoléon. Quelques jours plus tard, la flotte française fut détruite à la bataille du Nil, coupant l'armée de Bonaparte de l'Europe. Un an plus tard, Bonaparte abandonna son armée à Alexandrie après avoir constaté l'échec de l'expédition et rentra en France, où il prit le pouvoir lors du coup d'État du 18 Brumaire. Son armée resterait en Égypte jusqu'à sa reddition aux forces anglo-ottomanes en 1801.

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Questions & Réponses

Où se déroula la bataille des Pyramides ?

La bataille des Pyramides se déroula près du village d'Embabeh, en Égypte, à environ 15 km de la Grande Pyramide de Gizeh.

Qui participa à la bataille des Pyramides ?

La bataille des Pyramides opposa une armée française dirigée par Napoléon Bonaparte à une armée de mamelouks et de miliciens égyptiens dirigée par Mourad Bey.

Pourquoi Napoléon a-t-il remporté la bataille des Pyramides ?

Napoléon a remporté la bataille des Pyramides parce que la discipline et les tactiques modernes de l'armée française étaient supérieures aux tactiques médiévales et désuètes des Mamelouks.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, mai 24). Bataille des Pyramides [Battle of the Pyramids]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2238/bataille-des-pyramides/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille des Pyramides." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le mai 24, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2238/bataille-des-pyramides/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille des Pyramides." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 24 mai 2023. Web. 21 nov. 2024.

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