Bataille de Waterloo

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Article

Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 13 octobre 2023
Disponible dans ces autres langues: anglais, Turc
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La bataille de Waterloo (18 juin 1815) fut le dernier engagement majeur des guerres napoléoniennes (1803-1815), mené par une armée française sous les ordres de l'empereur Napoléon Ier (r. de 1804 à 1814; 1815) contre deux armées de la Septième Coalition. Waterloo mit fin à la carrière de Napoléon et au Premier Empire français et est souvent considérée comme l'une des batailles les plus importantes de l'histoire.

Battle of Waterloo
Bataille de Waterloo
William Sadler (Public Domain)

Le 1er mars 1815, Napoléon rentra d'exil et reprit le contrôle de son empire, ce qui marqua le début de la période des Cent-Jours. Les grandes puissances européennes réagirent immédiatement en le déclarant hors-la-loi et en lui déclarant la guerre. La bataille décisive de Waterloo se déroula entre les villes de Mont-Saint-Jean et de Waterloo, dans l'actuelle Belgique, qui faisait alors partie du Royaume des Pays-Bas. L'objectif de Napoléon était d'écraser l'armée alliée d'Arthur Wellesley, duc de Wellington, avant qu'elle ne soit renforcée par une armée prussienne proche, commandée par le maréchal Gebhard Leberecht von Blücher. Napoléon faillit atteindre son objectif lorsque ses hommes s'emparèrent de la ferme de La Haye Sainte et s'apprêtèrent à percer le centre allié. Cependant, l'arrivée opportune de plusieurs corps prussiens et une charge ratée de la Garde impériale française anéantirent tous les espoirs de victoire de Napoléon. Quatre jours après sa défaite à Waterloo, Napoléon abdiqua pour la deuxième fois et fut exilé sur l'île de Sainte-Hélène, dans l'Atlantique Sud, où il mourrait six ans plus tard.

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La bataille de Waterloo est souvent considérée comme l'une des batailles les plus décisives de l'histoire; elle mit fin à la période napoléonienne et inaugura une nouvelle ère politique connue sous le nom de "Concert européen". En outre, Waterloo marqua la fin de près de 23 ans de guerre constante qui avait dévasté l'Europe continentale depuis la bataille de Valmy en septembre 1792. Après Waterloo, l'Europe connut des décennies de paix relative, puisque les grandes puissances ne se livrèrent à aucune autre guerre majeure avant la guerre de Crimée (1853-1856). Pourtant, l'importance de la bataille de Waterloo est parfois exagérée; les historiens affirment que les perspectives de Napoléon étaient très défavorables et que s'il n'avait pas été vaincu à Waterloo, il aurait probablement trouvé la mort sur un autre champ de bataille peu de temps après.

Contexte

La Coalition prévoyait de mobiliser cinq armées contre Napoléon.

Le 20 mars 1815, Napoléon Bonaparte entra dans Paris et fut pratiquement porté jusqu'au palais des Tuileries par des foules de citoyens français en liesse. Moins d'un an auparavant, il avait été contraint d'abdiquer le trône impérial français après sa défaite lors de la guerre de la Sixième Coalition (1813-1814) et avait été exilé sur l'île d'Elbe, en Méditerranée. Cependant, la Restauration des Bourbons qui s'ensuivit suscita rapidement le mécontentement; plusieurs décisions impopulaires prises par le gouvernement du nouveau roi de France Louis XVIII amenèrent de nombreuses personnes à craindre pour leurs libertés et à se remémorer avec nostalgie le régime de Napoléon. Dans l'espoir d'exploiter cette agitation, Napoléon débarqua dans le sud de la France le 1er mars; sa progression vers Paris fut rapide car il fut rejoint par des milliers de soldats français ayant fait défection. Louis XVIII avait à peine eu le temps de fuir la capitale que Napoléon y pénétrait pour entamer son second règne connu sous le nom des Cent-Jours.

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Après avoir passé deux décennies à combattre la France révolutionnaire et napoléonienne, les grandes puissances européennes n'allaient pas laisser Napoléon perturber à nouveau le fragile équilibre des pouvoirs en Europe. Le 25 mars, elles déclarèrent officiellement Napoléon hors-la-loi et formèrent la Septième Coalition qui comprenait le Royaume-Uni, la Prusse, la Russie et l'Autriche, ainsi que le tout nouveau Royaume-Uni des Pays-Bas et plusieurs États allemands. La coalition prévoyait de mobiliser cinq armées contre Napoléon. Deux de ces armées seraient envoyées en Belgique pour menacer le nord-est de la France. Il s'agissait d'une armée anglo-hollandaise-allemande de 105 000 hommes, commandée par le général britannique Arthur Wellesley, duc de Wellington, et d'une force prussienne de 120 000 hommes, commandée par le maréchal Gebhard Leberecht von Blücher. Une armée autrichienne de 200 000 hommes serait positionnée sur le Rhin supérieur, soutenue par 150 000 Russes sur le Rhin moyen et 75 000 Austro-Italiens plus au sud. Une fois ces armées en place, elles se dirigeraient simultanément vers Paris et Lyon, réduisant ainsi les forces de Napoléon.

Arthur Wellesley, 1st Duke of Wellington
Arthur Wellesley, 1er duc de Wellington
Thomas Lawrence (Public Domain)

Cependant, il faudrait attendre un certain temps avant que les armées de la Coalition puissent converger. Fin mai, seules les armées de Wellington et de Blücher étaient en position; il fut estimé que les Autrichiens n'atteindraient pas le Rhin avant fin juillet, et que les Russes arriveraient encore plus tard. Napoléon avait donc une excellente occasion de lancer sa propre offensive avant que les autres armées de la coalition ne puissent se matérialiser. En outre, la population belge était largement favorable à Napoléon; une victoire pourrait déclencher une révolution pro-française en Belgique. Le 6 juin 1815, l'empereur commença à concentrer discrètement sa nouvelle armée du Nord en vue d'une attaque surprise; en un peu plus d'une semaine, il parvint à déplacer plus de 89 000 fantassins, 22 000 cavaliers, 11 000 artilleurs et 366 ingénieurs vers la frontière belge depuis des endroits aussi éloignés que Paris, Lille et Metz (Chandler, 1020). Le 15 juin, l'Armée du Nord franchit la frontière à Charleroi, marquant ainsi le début de la fatidique campagne de Waterloo.

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Quatre Bras et Ligny

Les coalisés ne furent pas complètement pris par surprise; plusieurs éclaireurs prussiens avaient remarqué la nuit précédente une grande concentration de feux de camp de l'autre côté de la frontière française. Soupçonneux, Blücher avait concentré son armée à Ligny pour attendre une éventuelle attaque française. Wellington, quant à lui, fut plus surpris. Le duc s'attendait à ce que Napoléon avance le long de la route de Mons à Bruxelles et avait positionné ses troupes en conséquence. Mais en avançant par Charleroi, Napoléon se plaça en fait entre les armées de Wellington et de Blücher afin de les séparer. Wellington n'apprit les véritables intentions de Napoléon qu'au petit matin du 16 juin, alors qu'il se trouvait à Bruxelles pour assister au bal de la duchesse de Richmond. Lorsqu'il apprit que les Français avaient occupé Charleroi, Wellington se serait exclamé : "Napoléon m'a trompé, bon sang!". (Mikaberidze, 608).

Pour maintenir la séparation entre les deux armées de la Coalition, Napoléon dut s'emparer du carrefour vital de Quatre Bras. Il divisa son armée en trois parties: l'aile gauche dirigée par le maréchal Michel Ney s'empara de Quatre Bras tandis que l'aile droite dirigée par le maréchal Emmanuel de Grouchy et la réserve dirigée par Napoléon lui-même attaquèrent l'armée prussienne à Ligny. Le 16 juin, le maréchal Ney arriva à Quatre Bras et trouva une faible force de défense de 8 000 soldats hollandais commandés par le prince d'Orange; à 14 heures, après un bombardement de 14 coups de canon, Ney ordonna l'assaut. Cependant, les Néerlandais jouissaient de solides positions défensives et parvinrent à tenir les Français à distance suffisamment longtemps pour permettre à Wellington d'envoyer des renforts. En fin d'après-midi, Wellington disposait de 36 000 soldats à Quatre Bras et prit personnellement le commandement; une contre-attaque coalisée à 18 heures repoussa Ney et reprit la majeure partie du terrain perdu. La bataille de Quatre Bras se termina par un match nul, les deux camps ayant perdu environ 4 000 hommes.

The 28th Regiment at Quatre Bras
Le 28e régiment à Quatre Bras
Elizabeth Thompson (Public Domain)

La bataille de Ligny, qui se déroula en parallèle, fut cependant plus intense. Saisissant l'occasion d'éliminer l'armée prussienne, Napoléon lança vague après vague d'assauts sanglants. Malgré leur infériorité numérique, les Français exercèrent une pression suffisante sur la ligne prussienne pour la briser en fin d'après-midi; cependant, une série de mauvaises communications empêcha les Français de harceler efficacement la retraite des Prussiens et d'écraser leur armée. Bien que Blücher lui-même ait été blessé et que les Prussiens aient perdu plus de 17 000 hommes (contre 11 000 pour les Français), ils purent battre en retraite en bon ordre jusqu'à Wavre. Napoléon termina le 16 juin en bonne position: il avait sévèrement malmené l'armée prussienne tandis que Ney avait acculé la force de Wellington à Quatre Bras. Il ne lui restait plus qu'à terminer le lendemain ce qu'il avait commencé.

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Intermède: 17 juin

Napoléon passa la matinée du 17 juin dans un état de léthargie inhabituel. Il dormit tard et gaspilla les heures cruciales de la matinée à inspecter les troupes et à visiter le champ de bataille de Ligny. Ce n'est qu'à 11h30 que Napoléon agit enfin: le maréchal Grouchy et 33 000 hommes furent envoyés à la poursuite des Prussiens, tandis que l'empereur lui-même rejoignit Ney à Quatre Bras pour porter le coup de grâce à l'armée de Wellington. La léthargie de Napoléon fait depuis longtemps l'objet de spéculations; de nombreux historiens ont postulé qu'il était affaibli par une maladie, les hémorroïdes ou une infection de la vessie ayant été proposées comme possibles causes. D'autres pensent qu'il n'était tout simplement plus dans la fleur de l'âge. En 1815, Napoléon avait près de 46 ans, il était en surpoids et avait peut-être perdu l'énergie sur laquelle il avait bâti sa carrière.

Napoleon after his Abdication at Fontainebleau
Napoléon après son abdication à Fontainebleau
Paul Delaroche (Public Domain)

Toujours est-il qu'il ne rejoignit Ney à Quatre Bras qu'aux alentours de 13 heures. Entre-temps, Wellington avait appris la défaite de Blücher à Ligny et s'était replié sur la crête de Mont-Saint-Jean, à quelques kilomètres de son quartier général à Waterloo. Après avoir reçu la confirmation de Blücher qu'au moins un corps prussien serait en mesure de l'aider en cas de bataille, Wellington décida de conserver cette position. La poursuite de Napoléon fut ralentie par un orage soudain; le sol détrempé empêcha les Français de traverser la campagne et ils furent contraints d'emprunter les routes, ce qui prit beaucoup plus de temps. Lorsque les Français arrivèrent face à l'armée de Wellington, la nuit était tombée et la bataille décisive devrait attendre le matin.

Les préparatifs

À l'aube du 18 juin 1815, la pluie avait cessé; seule une vallée au sol détrempé séparait les armées française et alliée. Comparé à d'autres champs de bataille napoléoniens, le champ de Waterloo était assez petit; la zone de combat ne s'étendait que sur 4,5 kilomètres, de la ferme de Hougoumont à l'ouest jusqu'au village de Papelotte à l'est. L'armée française, positionnée sur une crête autour du hameau de La Belle Alliance, comptait 71 947 hommes. C'était probablement la meilleure armée que Napoléon ait commandée depuis la destruction de la Grande Armée en 1812. Alors que les armées françaises de 1813-14 étaient composées de conscrits non entraînés, l'Armée du Nord était composée en grande partie de volontaires, de vétérans farouchement fidèles à leur empereur. Cependant, malgré toute son expérience collective, l'armée du Nord avait un moral fragile. Les soldats qui étaient restés fidèles à Napoléon tout au long de son exil se méfiaient de ceux qui avaient prêté serment d'allégeance aux Bourbons et qui étaient revenus depuis. Selon un historien, "Napoléon n'avait jamais manié un instrument de guerre à la fois aussi redoutable et aussi fragile" (Chandler, 1023).

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Napoléon ignora les avertissements de ses officiers qui lui demandaient de ne pas sous-estimer Wellington.

L'armée de Wellington était toujours installée sur la crête de Mont-Saint-Jean. La position anglo-coalisée ressemblait à un biseau; la majorité des troupes de Wellington étaient déployées sur son flanc droit tandis que sa gauche, à l'est de la route de Bruxelles, était faiblement tenue. En effet, Wellington comptait sur l'arrivée des Prussiens pour renforcer ce flanc. Pour ralentir l'avance française, Wellington plaça des troupes périphériques sur les positions avancées de Papelotte, Frischermont et La Haye Sainte. Son armée était véritablement multinationale. Elle se composait de 24 000 soldats britanniques et de 6 000 soldats de la légion allemande du roi (King's German Legion), ainsi que de 17 000 soldats belges et néerlandais et de 20 000 soldats allemands du Hanovre, du Brunswick et du Nassau, soit un total de 67 000 hommes. La plupart des soldats britanniques étaient des vétérans de la guerre péninsulaire (1807-1814) et avaient déjà servi sous les ordres de Wellington. La victoire de Wellington dépendait de la capacité des Prussiens à échapper à Grouchy à Wavre et à marcher à temps vers Waterloo.

La bataille est lancée

Tôt le matin, Napoléon organisa un petit-déjeuner de travail avec ses officiers supérieurs dans son quartier général du Caillou. Le frère de Napoléon, le prince Jérôme Bonaparte, y fit état d'une conversation entendue entre deux officiers britanniques qui laissait fortement entendre que Blücher avait l'intention de venir en aide à Wellington. Napoléon rejeta ce rapport en bloc, le qualifiant de simple ragot. De manière tout aussi fatale, l'empereur ignora les avertissements de ses officiers qui lui demandaient de ne pas sous-estimer Wellington, que Napoléon n'avait jamais affronté personnellement au combat. L'empereur réagit en qualifiant le duc de "mauvais général", les soldats anglais de "mauvaises troupes" et en déclarant que "cette affaire n'est pas plus compliquée que de prendre son petit déjeuner" (Mikaberidze, 610).

La bataille commença un peu après 11 heures, avec le bombardement de la ligne alliée par l'artillerie du IIe corps du général français Reille. Ce bombardement devait s'accompagner d'une attaque sur la position coalisée de la ferme de Hougoumont, menée par la division du prince Jérôme. Cet assaut ne devait être qu'une diversion, mais les troupes du Hanovre et du Nassau qui défendaient Hougoumont se révélèrent plus tenaces que prévu. À 12h30, cette "diversion" se transforma en une lutte sanglante qui durerait le reste de la journée et qui clouerait le corps de Reille au sol. Bien que Wellington ait envoyé des renforts, la lutte n'avait pas beaucoup affecté sa propre disposition générale.

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Pendant ce temps, Napoléon lança un bombardement de 84 canons sur la ligne coalisée. La canonnade n'infligea cependant que des dommages minimes; la plupart des troupes de Wellington étaient positionnées en toute sécurité derrière la crête, tandis que le sol mou et détrempé par la pluie empêcha les boulets de ricocher. À 13h30, Napoléon envoya le Ier corps d'armée sous les ordres du comte d'Erlon pour gravir la crête et briser la ligne alliée. Les troupes de d'Erlon avancèrent en plusieurs lignes de 250 hommes de large, une formation maladroite qui s'avéra à la fois peu maniable et vulnérable; alors que les Français se déplaçaient dans des champs de seigle à hauteur de poitrine, ils devinrent des cibles faciles pour l'artillerie de Wellington. Malgré de lourdes pertes, les divisions meurtries de d'Erlon se rapprochèrent des positions coalisées. Une division française engagea un bataillon de la King's German Legion à La Haye Sainte, près du centre de la ligne alliée, tandis que d'autres divisions françaises s'emparèrent de Frischermont et de Papelotte. En peu de temps, les hommes de d'Erlon avaient presque atteint le sommet de la crête.

Charge of the Scots Greys
Charge des Royal Scots Greys
Elizabeth Thompson (Public Domain)

C'est alors que les 4 000 soldats britanniques de Sir Thomas Picton se précipitèrent pour stopper l'assaut de d'Erlon; bien que Picton lui-même ait été tué, les Britanniques parvinrent à immobiliser les hommes de d'Erlon. À ce moment crucial, le comte d'Uxbridge - commandant en second de Wellington - ordonna l'envoi de deux brigades de cavalerie lourde qui s'étaient cachées derrière la crête. Parmi elles se trouvaient les Royal Scots Greys, qui entrèrent en action aux cris de "Scotland forever !" (Écosse pour toujours). (Chandler, 1078). Cela surprit les troupes françaises, qui se dépêchèrent de former un carré; malgré une résistance acharnée, le corps entier de d'Erlon s'enfuit bientôt en redescendant la crête.

Les Prussiens arrivent

Vers 13h30, trois corps prussiens s'approchaient du flanc droit de Napoléon. Blücher avait réussi à faire faux bond à Grouchy en laissant un corps derrière lui pour le coincer lors de la bataille concurrente de Wavre, libérant ainsi plus de 48 000 Prussiens pour marcher à l'aide de Wellington. Napoléon décida de continuer à se concentrer sur l'armée coalisée des Anglais et espérait que Wellington serait écrasé avant que les Prussiens ne s'approchent suffisamment pour intervenir. Après l'échec de la charge de d'Erlon, Napoléon fut cependant contraint de détourner des unités supplémentaires vers son flanc droit pour faire face aux Prussiens; à 16 heures, 7 000 Français retenaient 30 000 Prussiens entre Frischermont et Plancenoit.

British Squares Halt the French Cavalry Charge at Waterloo
Les carrés britanniques bloquent la charge de la cavalerie française à Waterloo
Henri Félix Emmanuel Philippoteaux (Public Domain)

La situation devenant désastreuse, Napoléon savait qu'il devait briser Wellington avant que d'autres Prussiens n'arrivent. À 15h30, il ordonna à Ney de capturer à tout prix La Haye Sainte, près du centre des Coalisés; mais Ney, qui pensait avoir repéré une faiblesse dans la ligne centre-droite de Wellington, décida qu'il serait préférable de lancer une charge massive de cavalerie. Cependant, alors que la cavalerie française se dirigeait vers la ligne coalisée, elle fut ralentie par le sol détrempé, ce qui donna aux Coalisés le temps de former des carrés; Wellington plaça des canons de campagne entre chaque carré. La charge de Ney se brisa sur le mur de baïonnettes britanniques, tandis que les cavaliers français étaient réduits en miettes par les canons de campagne. Plusieurs autres charges de cavalerie française furent tentées, mais en vain. Finalement, la cavalerie d'Uxbridge s'élança pour chasser les cavaliers français restants.

Charge de la garde

À 18 heures, Napoléon réitéra ses ordres à Ney de capturer La Haye Sainte; cette fois, Ney mena une attaque coordonnée qui réussit à s'emparer de la ferme. Le maréchal ne tarda pas à installer une batterie à seulement 275 mètres du centre de Wellington, d'où il déclencha un feu meurtrier sur la ligne coalisée. C'était le moment décisif; le centre de Wellington était sur le point de se briser tandis que les Prussiens étaient encore retenus par les Français à Placenoit. Napoléon savait que c'était le moment de percer le centre coalisé, mais les seules unités françaises fraîches étaient quatorze bataillons de la redoutable Garde impériale. À 19 heures, Napoléon leur donna l'ordre d'avancer.

Storming of La Haye Sainte
Prise de La Haye Sainte
Richard Knötel (Public Domain)

La Garde impériale, forte de près de 4 000 hommes, s'avança en fanfare. Au milieu du chaos du champ de bataille, la charge se divisa finalement en deux colonnes distinctes, probablement par erreur, ce qui permit à Wellington de se concentrer sur chacune d'entre elles à tour de rôle. Les canons coalisés et les tirs de mousquet déchiquetèrent la Garde impériale au fur et à mesure qu'elle avançait sur la crête; lorsque la charge perdit de son élan, Wellington ordonna une charge générale à baïonnettes fixes. En peu de temps, un cri retentit, cri qui n'avait pas été entendu sur un champ de bataille napoléonien depuis 15 ans: "La Garde recule !". Le moral des Français se désintégra au fur et à mesure que les soldats s'enfuirent, les cris de "trahison" et de "chacun pour soi" emplissant l'air (Chandler, 1089). Au même moment, les Prussiens parvinrent enfin à percer les défenses françaises à Placenoit.

La bataille était terminée; l'empire de Napoléon était condamné. La bataille avait été sanglante et avait fait entre 25 et 33 000 victimes du côté français et 24 000 du côté des Coalisés. Quatre jours après la bataille, Napoléon abdiqua une dernière fois et fut envoyé en exil permanent à Sainte-Hélène, où il mourrait en 1821. Waterloo marqua la fin des guerres napoléoniennes et inaugura un nouvel équilibre des forces, le Concert européen, qui durerait plusieurs décennies.

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Questions & Réponses

Pourquoi la bataille de Waterloo fut-elle importante ?

La bataille de Waterloo fut importante parce qu'elle marqua la défaite finale de Napoléon et conduisit à son exil à Sainte-Hélène. Elle marqua la fin des guerres napoléoniennes et le début de décennies de paix relative en Europe.

Qui participa à la bataille de Waterloo ?

La bataille de Waterloo fut livrée par l'armée française de l'empereur Napoléon Ier contre deux armées de la septième coalition : une armée anglo-hollandaise-allemande commandée par le duc de Wellington et une armée prussienne commandée par le maréchal Gebhard Leberecht von Blücher.

Quand la bataille de Waterloo eut-elle lieu ?

La bataille de Waterloo se déroula le 18 juin 1815, lors de la phase finale des guerres napoléoniennes (1803-1815).

Où se déroula la bataille de Waterloo ?

La bataille de Waterloo se déroula au hameau de Mont-Saint-Jean, près de la ville de Waterloo (Belgique moderne) qui faisait alors partie du Royaume des Pays-Bas.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2023, octobre 13). Bataille de Waterloo [Battle of Waterloo]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2303/bataille-de-waterloo/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille de Waterloo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le octobre 13, 2023. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2303/bataille-de-waterloo/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille de Waterloo." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 13 oct. 2023. Web. 21 déc. 2024.

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