La bataille de Rhode Island (29 août 1778), également connue sous le nom de siège de Newport ou de bataille de Quaker Hill, se déroula pendant la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Elle marque la première tentative de coopération entre les armées américaine et française, bien que les plans d'une attaque conjointe aient échoué après que la flotte française eut été endommagée par une tempête.
En août 1778, une flotte française commandée par le comte d'Estaing fit voile vers la baie de Narragansett, dans le Rhode Island. Son objectif était d'attaquer la ville de Newport, occupée par les Britanniques, par l'ouest, tandis qu'une armée américaine de 10 000 hommes, commandée par le général John Sullivan, attaquerait par l'est. Mais avant que ce plan ne puisse être mis en œuvre, les navires français furent détournés de Newport à la poursuite d'une flotte britannique; une tempête soudaine endommagea alors la flotte française, qui fut obligée de se rendre à Boston pour effectuer des réparations. Abandonné par ses alliés français, Sullivan s'apprêtait à lever le siège de Newport lorsqu'il fut attaqué par la garnison de la ville, composée de troupes britanniques sous les ordres de Sir Robert Pigot. Les Américains tinrent bon et repoussèrent l'attaque britannique; le 1st Rhode Island Regiment, une unité militaire américaine composée principalement de soldats noirs, repoussa trois assauts hessois distincts. Après la bataille, l'armée de Sullivan reprit son évacuation, laissant Newport aux mains des Britanniques. L'alliance franco-américaine, bien que mal engagée, perdurerait et aboutirait au succès du siège de Yorktown (28 septembre - 19 octobre 1781).
Arrivée des Français
En février 1778, le Royaume de France signa un traité d'alliance avec les États-Unis d'Amérique et, peu après, déclara la guerre à la Grande-Bretagne. La France, désireuse de contribuer à l'affaiblissement de l'empire colonial britannique, avait été convaincue de participer au conflit par l'impressionnante victoire américaine aux batailles de Saratoga l'année précédente. Le 13 avril 1778, une flotte française de 12 navires de ligne quitta le port de Toulon, sur la côte méditerranéenne. Elle était commandée par Charles Henri Hector, comte d'Estaing, qui avait été placé à la tête de la flotte bien qu'étant avant tout un soldat avec expérience limitée de la marine. D'Estaing s'embarqua pour les Amériques; bien qu'il ait reçu l'ordre de coopérer avec les Américains, son objectif premier était de s'emparer des lucratives possessions coloniales britanniques dans les Antilles.
Les Britanniques remarquèrent le départ de la flotte de d'Estaing de Toulon. Lorsque la flotte française franchit le détroit de Gibraltar le 16 mai, les Britanniques ne se firent aucune illusion: elle se dirigeait vers les Amériques. Alarmé, le ministère britannique envoya de nouveaux ordres à Sir Henry Clinton, commandant en chef de l'armée britannique en Amérique du Nord: Clinton devait envoyer un tiers de son armée, soit 8 000 hommes, pour défendre les intérêts britanniques dans les Antilles, tandis que le reste de ses forces se concentrerait sur la ville de New York, considérée comme l'une des cibles les plus probables des Français. Les Britanniques décidèrent également d'envoyer l'amiral John "Foul-Weather Jack" Byron avec 13 navires de ligne pour suivre la flotte française en Amérique du Nord. Cependant, quelques jours après le début du voyage, la flotte de Byron fut dispersée par un coup de vent soudain et n'atteindrait les eaux nord-américaines qu'au début du mois d'août.
Début juillet, Clinton réussit à replier le gros de son armée dans la ville de New York, tandis que la flotte britannique nord-américaine, sous les ordres de l'amiral Lord Richard Howe, jetait l'ancre à Sandy Hook, dans le New Jersey, au large de l'entrée sud du port de New York. Le 11 juillet, les navires de d'Estaing arrivèrent au large de Sandy Hook mais hésitèrent à attaquer la flotte britannique qui s'abritait dans la baie. D'Estaing avait plus d'hommes que Howe, mais il craignait que ses plus gros navires ne parviennent pas à franchir la barrière située à l'entrée du port et qu'ils ne restent bloqués. C'est pourquoi l'amiral français reporta l'attaque et se mit à la recherche d'un pilote américain local pour guider ses navires au-delà de la barrière. Tous les pilotes qu'il rencontra refusèrent de l'aider, quelle qu'ait été la somme d'argent que d'Estaing leur proposait. Le 19 juillet, les Britanniques parvinrent à établir une batterie d'artillerie sur Sandy Hook, qui pourrait infliger de lourds dommages aux navires français s'ils tentaient d'entrer dans le port. D'Estaing avait donc perdu sa chance d'acculer et de détruire la flotte de Howe.
Expédition franco-américaine
Alors que les Français restaient ancrés au large de Sandy Hook, ils furent accueillis par le colonel John Laurens, jeune aide de camp du général George Washington. Laurens monta à bord du navire amiral français, le Languedoc, accueillit d'Estaing au nom de l'armée continentale et lui proposa de planifier une attaque conjointe franco-américaine contre l'armée britannique à New York. D'Estaing reçut l'officier américain chaleureusement mais refusa de participer à un assaut contre New York car il estimait qu'il était trop dangereux de tenter une entrée dans le port et craignait, s'il s'attardait trop longtemps au large de Sandy Hook, de se retrouver piégé entre deux flottes britanniques lorsque Byron arriverait enfin. Légèrement déçu, Laurens proposa une autre cible: Newport, dans le Rhode Island. Située sur l'île d'Aquidneck, Newport était une ville portuaire animée qui avait été capturée par les Britanniques le 8 décembre 1776. Elle était désormais occupée par 6 000 soldats britanniques sous les ordres de Sir Robert Pigot, une force qui pourrait facilement être submergée par une armée franco-américaine combinée. D'Estaing accepta et, le 22 juillet, Laurens retourna à l'armée continentale pour informer Washington du changement de plan, tandis que la flotte française levait l'ancre et mettait le cap sur le Rhode Island.
Washington informa rapidement le major général John Sullivan de l'imminence de l'attaque. Sullivan, qui campait à Providence (Rhode Island) avec 1 600 soldats continentaux, fut chargé de la moitié américaine de l'expédition et reçut l'ordre de mobiliser autant d'hommes qu'il le pourrait. Sullivan fit immédiatement appel aux milices de Nouvelle-Angleterre et, dès la première semaine d'août, son armée regorgeait de milliers de miliciens désireux de chasser définitivement les Britanniques du sol de la Nouvelle-Angleterre. Les milices étaient dirigées par John Hancock, ancien président du deuxième Congrès continental, tandis qu'un autre héros révolutionnaire, le colonel Paul Revere, commandait un régiment d'artillerie. Aux côtés de ces milices, Sullivan fut rejoint par deux brigades de soldats continentaux, sous les ordres des généraux James Varnum et John Glover, envoyés par Washington pour participer à l'attaque. Les généraux Nathanael Greene et Gilbert du Motier, marquis de Lafayette, furentnt également envoyés par Washington pour servir d'yeux et d'oreilles au commandant en chef dans le Rhode Island. Bien que Sullivan ait été incontestablement loyal, son imprudence avait entraîné des erreurs coûteuses lors des batailles précédentes, ce qui conduisit Washington à envoyer Greene et Lafayette pour faire contrepoids à l'impulsivité de Sullivan. Au total, l'armée de Sullivan comptait environ 10 000 hommes, dont la grande majorité était constituée de miliciens.
Le 30 juillet, la flotte de d'Estaing entra dans la baie de Narragansett au Rhode Island; quatre jours plus tard, il débarqua quelques troupes françaises sur l'île de Coanicut, à l'ouest de Newport. Le général Sullivan fut alors invité sur le navire amiral français afin que les commandants alliés puissent planifier l'attaque, mais les relations ne tardèrent pas à se dégrader. Les officiers français, vêtus de leurs élégants uniformes blancs, se moquèrent de l'allure relativement dépenaillée des soldats américains dont les uniformes étaient dépareillés et sales. Les Français se moquèrent aussi ouvertement des capacités militaires des Américains, en particulier de leur dépendance à l'égard des milices, ce qui provoqua des frictions entre les groupes alliés. Un autre point de discorde survint lorsque Sullivan, fils d'immigrants irlandais aux manières provinciales, tenta de donner des ordres à d'Estaing, un aristocrate français bien élevé issu d'une ancienne famille. D'Estaing s'emporta contre le comportement de Sullivan, refusant avec colère de recevoir des ordres d'un Américain; les tensions ne furent apaisées que par les efforts de Lafayette, qui faisait office de traducteur.
Finalement, les dirigeants américains et français parvinrent à mettre de côté leurs différends suffisamment longtemps pour formuler un plan de bataille. Sullivan devait faire descendre son armée de Providence, traverser l'île d'Aquidneck, puis attaquer Newport par le côté est. D'Estaing débarquerait simultanément ses 4 000 marines françaises et prendrait la ville d'assaut par l'ouest. Le plan devait entrer en vigueur le 10 août, et les commandants alliés se séparèrent, aucun des deux camps n'ayant été très impressionné par l'autre.
Action navale
Avec l'arrivée de la flotte française dans la baie de Narragansett, les Britanniques se précipitèrent pour mettre en place une défense. Sir Robert Pigot, commandant de la garnison de Newport, envoya cinq frégates dans le passage entre l'île de Conanicut et le port de Newport, afin de servir de tampon entre la ville et les Français. Chacune des frégates s'échoua et fut brûlée par son équipage. Pigot ordonna alors de couler plusieurs transports dans le port de Newport, afin de constituer une barrière de fortune contre les navires ennemis. Il écrivit au quartier général britannique de New York pour demander des renforts, ce qui amena le général Clinton à envoyer 6 000 soldats supplémentaires pour aider à la défense de Newport. L'amiral Howe, quant à lui, avait deviné la destination de d'Estaing et avait déjà mis le cap sur Rhode Island pour le rattraper.
Le 9 août, Pigot retira ses hommes de leurs défenses extérieures sur l'île d'Aquidneck et les consolida à l'intérieur des limites de Newport. Sullivan déplaça immédiatement son armée sur l'île, un jour plus tôt que prévu; l'occasion d'occuper l'île et de contenir les Britanniques à Newport semblait trop belle pour être laissée de côté. D'Estaing, cependant, considéra ce mouvement prématuré comme un exemple du manque de fiabilité des Américains. L'après-midi, les guetteurs français aperçurent les voiles des navires britanniques à l'horizon; l'amiral Howe était arrivé avec 20 navires de guerre, renforcés par plusieurs navires de la flotte de Byron. En infériorité numérique et en armement, les Français avaient néanmoins l'avantage d'un vent favorable. Tout comme Sullivan, d'Estaing décida de profiter d'une opportunité soudaine. Promettant aux Américains de revenir pour participer à l'assaut de Newport, il s'éloigna pour s'occuper de la flotte britannique.
L'amiral Howe, ne souhaitant pas se battre contre le vent, commença à naviguer vers le sud. D'Estaing le poursuivit et s'éloigna peu à peu du Rhode Island. Cette poursuite dura deux jours entiers jusqu'à ce que, le 12 août, les flottes ne commencent enfin à se former pour la bataille. Le grondement des canons des navires fut bientôt suivi d'un grondement de tonnerre, car une puissante tempête s'abattit sur les deux flottes. La tempête dura 48 heures, dispersant les navires et infligeant de nombreux dégâts. À la fin de la tempête, la flotte britannique regagna le port de New York pour y effectuer des réparations, tandis que les navires français se rassemblèrent dans la baie de Narragansett pour évaluer les dégâts. Les Français avaient incontestablement subi le plus gros de la tempête. Plusieurs navires avaient été démâtés, dont le vaisseau amiral, le Languedoc, qui avait perdu ses trois mâts et dont le gouvernail s'était brisé.
D'Estaing savait que sa flotte n'était pas en état de combattre et, le 20 août, il annonça qu'il allait mettre le cap sur Boston, la ville la plus proche disposant d'un port suffisamment grand pour effectuer les réparations nécessaires. Sullivan supplia l'amiral français de rester 48 heures pour terminer l'assaut, mais d'Estaing refusa craignant toujours que le reste des navires de Byron n'apparaisse à l'horizon, l'amiral français s'éloigna à minuit le 21 août. Lorsqu'il apprit la nouvelle, Sullivan se lança dans une telle tirade anti-française que Lafayette manqua de le provoquer en duel. Après s'être calmé, Sullivan envoya Lafayette à Boston pour voir si d'Estaing ne pourrait pas être persuadé de revenir par son propre compatriote. En vain: Lafayette revint avec le refus obstiné de d'Estaing. L'armée de Sullivan était livrée à elle-même.
Attaque britannique
Initialement, Sullivan avait prévu de continuer à assiéger l'armée britannique à Newport. Mais peu après le départ des Français, Sullivan apprit l'existence de 6 000 soldats britanniques envoyés par Clinton pour aider la garnison de Newport; l'arrivée de ces troupes pourrait potentiellement piéger l'armée de Sullivan sur l'île d'Aquidneck. Cette révélation inquiéta les miliciens de Nouvelle-Angleterre qui commencèrent à déserter l'armée par centaines. Une semaine après le départ de d'Estaing, l'armée américaine de Newport n'était plus composée que d'à peine 5 000 hommes. Sullivan fut donc contraint de reconsidérer ses options. "Évacuer l'île, c'est la mort", écrit-il au général Greene pour expliquer son dilemme, "mais rester, c'est peut-être la ruine" (Boatner, 792). Le 28 août au matin, Sullivan prit sa décision et commença à préparer l'évacuation de l'île. Pour couvrir l'évacuation de l'armée principale, Sullivan organisa une ligne défensive: Le général Nathanael Greene garda le flanc droit américain positionné devant Turkey Hill tandis que la brigade du général John Glover fut positionnée sur un mur de pierre derrière Quaker Hill.
Pigot, quant à lui, avait appris les plans d'évacuation américains par des déserteurs et avait décidé de ne pas laisser la retraite américaine se dérouler sans encombre. Tôt le matin du 29 août, il envoya deux détachements à l'assaut des troupes de Sullivan: le premier détachement, sous les ordres du général Francis Smith, avança sur la route est pour attaquer le flanc gauche américain tandis que le second détachement, sous les ordres du général hessois Friedrich Wilhelm von Lossberg, remonta la route ouest pour s'attaquer à la droite américaine. Vers 7h30 du matin, la colonne de tuniques rouges de Smith essuya le feu des troupes continentales dirigées par le colonel Henry Brockholst Livingston positionnées à un moulin à vent près de Quaker Hill. Après plusieurs minutes d'escarmouches sanglantes, le général Smith, incapable de déloger les Américains de leur position, demanda des renforts. Après l'arrivée de deux autres régiments britanniques, Smith tenta une nouvelle attaque; cette fois, il parvint à repousser les hommes de Livingston au-delà de Quaker Hill. Les troupes britanniques victorieuses de Smith franchirent alors la colline, impatientes de poursuivre, mais elles découvrirent que toute la brigade de Glover les attendait derrière un mur de pierre. Smith ordonna un assaut qui fut rapidement repoussé; au lieu de réessayer, Smith choisit de rester sur Quaker Hill.
De même, sur le flanc droit, les Hessois du général Lossberg parvinrent à chasser les Américains de Turkey Hill, avant d'être confrontés à la brigade du général Greene. Lossberg continua de consolider sa position au sommet de Turkey Hill, attendant jusqu'à 10 heures du matin, heure à laquelle plusieurs navires britanniques ouvrirent le feu sur la position de Greene depuis la baie. Lossberg lança alors ses hommes sur les lignes américaines. Le 1er régiment du Rhode Island reçut le plus gros de l'attaque mais tint bon, repoussant trois assauts hessois distincts; le 1er régiment du Rhode Island se distinguait par le fait qu'il était la première unité militaire américaine à être composée essentiellement de soldats noirs, qui auraient fait preuve d'un "courage extrême" pendant la bataille (Boatner, 792). À 14 heures, Lossberg lança une nouvelle attaque, mais ses hommes furent à nouveau repoussés par les tirs de mousquet et d'artillerie américains. Sentant une faiblesse dans la ligne ennemie, Greene ordonna une contre-attaque qui repoussa les Allemands de Lossberg au sommet de Turkey Hill. À la tombée de la nuit, les Britanniques et les Allemands contrôlaient les deux collines mais n'avaient pas réussi à percer les lignes américaines. Les pertes américaines au cours de la journée s'élevaient à 30 tués, 137 blessés et 44 disparus sur les 1 500 engagés. Les Britanniques déploraient 38 tués, 210 blessés et 12 disparus, la majorité d'entre eux étant des troupes allemandes.
Suites
Les Britanniques n'attaquèrent pas à nouveau le lendemain; Pigot s'attendait à ce que les renforts de Clinton arrivent d'un moment à l'autre et ne voulait pas donner l'assaut avant leur arrivée. Il attendit cependant trop longtemps, car l'armée de Sullivan réussit à évacuer l'île d'Aquidneck dans la nuit du 30 au 31 août, laissant l'île sous le contrôle des Britanniques. Clinton arriva finalement avec les renforts le 1er septembre mais, voyant que la menace était écartée, décida de lancer un raid sur plusieurs villes côtières du Massachusetts avant de se replier sur New York. Les Britanniques conservèrent le contrôle de Newport pendant encore un an, avant de l'abandonner en octobre 1779 pour concentrer leurs troupes à New York et préparer le siège de Charleston.
Après la bataille, Sullivan continua de fustiger la conduite de d'Estaing, reprochant aux Français de ne pas avoir pris Newport. Lafayette continua de défendre ses compatriotes, écrivant à Washington que le comportement de Sullivan l'avait mis "plus sur un pied de guerre dans les lignes américaines que lorsque je me suis approché des lignes britanniques à Newport" (Boatner, 793). Pendant ce temps, les Français ne se firent pas d'amis à Boston, où les souvenirs de la guerre de la Conquête (1754-1763) étaient encore vivaces, provoquant la méfiance de nombreux habitants de la Nouvelle-Angleterre à l'égard des Français. D'ailleurs, le 5 septembre, une foule de Bostoniens saccagea une boulangerie établie par les marins français dans la ville. Lorsqu'un jeune officier français, le Chevalier de Saint Sauveur, tenta de mettre fin à l'émeute, il fut abattu par la foule en délire. Horrifiée par cette nouvelle, la Chambre des délégués du Massachusetts tenta d'apaiser la situation en érigeant un monument en l'honneur de Saint Sauveur. D'Estaing, cependant, en eut assez de l'hospitalité américaine et s'embarqua pour les Antilles. Il reviendrait en Amérique du Nord à temps pour participer au siège malheureux de Savannah en 1779.
La bataille de Rhode Island ne constitua donc pas un début prometteur pour l'alliance franco-américaine. Toutefois, elle mit en évidence la discipline et l'entraînement que les soldats continentaux avaient récemment appris au cours de leur hiver à Valley Forge. Les Américains avaient tenu bon pendant toute une journée face aux attaques britanniques et avaient évacué l'île en bon ordre. En outre, la bravoure des soldats noirs du 1st Rhode Island Regiment avait impressionné les commandants américains, ce qui incita le Congrès à autoriser l'enrôlement d'un plus grand nombre de soldats noirs dans l'armée continentale l'année suivante. En conclusion, bien que la bataille de Rhode Island n'ait pas apporté grand-chose d'un point de vue stratégique, elle reste importante pour avoir été la première tentative de coopération entre les armées américaine et française et pour avoir servi de tremplin à la transformation de l'armée continentale en une force de combat efficace.