Le bombardement de Dresde fut une opération combinée controversée et très destructrice menée par des bombardiers Lancaster de la Royal Air Force et des bombardiers B-17 Flying Fortress de l'United States Air Force les 13, 14 et 15 février et le 2 mars 1945. Ce raid s'inscrivait dans le cadre de l'opération Thunderclap (Coup de tonerre) qui visait à frapper Berlin et d'autres villes d'Allemagne de l'Est, afin de provoquer un chaos logistique permettant de soutenir l'avancée des Russes sur le front de l'Est.
Dresde était une plaque tournante des transports et possédait plusieurs usines importantes pour l'armée allemande. Cependant, l'attaque contre les civils, la tempête de feu qui s'ensuivit et le nombre élevé de morts conduisirent certains à s'interroger sur la nécessité de frapper la ville. Les Alliés occidentaux avaient promis à l'URSS de mener des raids de bombardement dans l'est de l'Allemagne pour soutenir le front de l'Est, mais Dresde a semblé à certains être un blitz de trop dans une guerre que l'Allemagne était déjà en passe de perdre. Environ 30 000 civils furent tués lors du raid (bien que les estimations varient considérablement), et Dresde fut pratiquement rasée. Depuis, ce raid a soulevé des questions sur la validité des bombardements de zone (ou bombardement stratégique) pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) et sur leurs répercussions morales.
Raids des mille bombardiers
Arthur Harris (1892-1984), commandant en chef du Bomber Command de la RAF de février 1942 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait des idées très précises sur la manière la plus efficace et la plus rapide de gagner le conflit. Harris, ainsi que d'autres membres du haut commandement tels que le chef d'état-major de l'armée de l'air, Sir Charles Portal (1893-1971), et le Premier ministre britannique, Winston Churchill (1874-1965), étaient fermement convaincus que des bombardements de zone étendus et soutenus (appelés carpet bombing en anglais) - c'est-à-dire le bombardement simultané d'une vaste zone - menés contre les principales villes industrielles allemandes pourraient bien entraîner une capitulation rapide.
D'autres raisons justifiaient les raids sur les villes, notamment le fait que, dans les premières années de la guerre, une invasion terrestre en Europe étant impossible, les attaques aériennes étaient le seul moyen de frapper directement l'Allemagne et ses alliés. Une autre raison était d'écraser le moral des civils allemands et de remonter le moral des civils britanniques après la dévastation causée par la Luftwaffe (l'armée de l'air allemande) qui avait bombardé les villes britanniques et avait mené le Blitz de Londres. Enfin, les cibles stratégiques telles que les usines et les bases de sous-marins s'avéraient trop difficiles à atteindre avec précision avec la technologie disponible, étant donné que ces attaques devaient être menées en plein jour, ce qui faisait des bombardiers des proies faciles pour les avions de chasse ennemis tels que le Messerschmitt Bf 109. Des enquêtes avaient montré qu'un avion sur trois seulement larguait ses bombes à moins de 8 km de la cible visée. Les bombardements de zone semblaient constituer une bien meilleure utilisation des ressources. L'inconvénient, bien sûr, était que de nombreux civils seraient tués lors de ces raids. Bien que de nombreux commandants militaires et hommes politiques aient eu de sérieuses réticences à attaquer des villes, les deux camps menèrent néanmoins de telles attaques.
Des raids de bombardement massifs furent donc menés, très souvent avec un millier de bombardiers lourds, contre certaines villes allemandes et la région industrielle de la Ruhr. La première attaque de ce type fut le raid des mille bombardiers sur Cologne en 1942. D'autres villes furent touchées de la même manière, notamment Brême, Essen et Berlin - la capitale subit une campagne soutenue de novembre 1943 à mars 1944, connue sous le nom de Bataille de Berlin (Air). L'attaque la plus dévastatrice de toutes fut l'opération Gomorrhe contre Hambourg, au cours de l'été 1943, lorsque la RAF et l'United States Air Force (USAAF) combinèrent leurs forces de bombardement. Ce raid, qui se déroula sur plusieurs jours, provoqua une tempête de feu qui entraîna la mort de 46 000 civils.
Les Britanniques considérèrent les grands raids un succès. Les usines et les infrastructures avaient été endommagées (bien que la production ait généralement repris quelques mois après un raid), et des ressources vitales avaient été détournées pour la défense de l'Allemagne. L'idée de rassembler une telle force de bombardiers pour submerger les défenses aériennes ennemies avait en effet fonctionné et réduit les pertes de bombardiers à un niveau acceptable. Le moral des civils allemands ne s'était pas effondré malgré l'assaut, mais même s'il l'avait fait, il est difficile d'imaginer ce que des gens ordinaires auraient pu faire contre le régime totalitaire dans lequel ils vivaient. La logistique des "raids des 1 000 bombardiers" ne permettait pas de les mener en succession rapide sur différentes villes, une tactique qui aurait pu avoir de meilleurs résultats pour réduire à néant le moral des civils.
Thunderclap: Pourquoi Dresde fut ciblée
Toutefois, Arthur Harris ne se laissa pas décourager et planifia d'autres grands raids. Le Air chief marshal reçut à nouveau le soutien du plus haut niveau pour ce qui devint l'opération Thunderclap, une attaque contre Berlin (une fois de plus), diverses cibles en Allemagne de l'Est telles que Magdebourg et Chemnitz, et la grande ville de Dresde, la capitale de la Saxe. Les Alliés occidentaux étaient motivés pour continuer à mener des bombardements intensifs, car l'URSS insistait pour qu'une aide leur soit apportée dans ce sens, alors que l'Armée rouge progressait vers l'ouest. Les Alliés occidentaux étaient particulièrement désireux de tenir leur promesse d'assistance aérienne pour aider à briser la résistance allemande à l'est avant que tous les dirigeants alliés ne se réunissent à Yalta en février 1945. D'ores et déjà, le flot de réfugiés civils qui déferlait vers l'ouest perturbait les réseaux de transport allemands. On espérait que Thunderclap perturberait encore davantage, en particulier, le ravitaillement des troupes allemandes sur le front de l'Est, qui évoluait rapidement. Le fait que les deux forces aériennes aient été déployées au-dessus de Dresde montre qu'il s'agissait d'une mission conjointe approuvée au plus haut niveau, et qu'elle n'était pas, comme on le croit généralement, de la seule responsabilité de "Bomber" Harris.
Le choix de Dresde était lui-même controversé, car la ville ne possédait pas autant d'industries lourdes que d'autres cibles potentielles. C'est pourquoi Dresde n'avait été attaquée que deux fois auparavant, en octobre 1944 et en janvier 1945, à chaque fois par des bombardiers de l'USAAF qui visaient principalement une raffinerie de pétrole (mais qui avaient également touché le centre-ville par inadvertance). Cependant, contrairement aux idées reçues, Dresde était une ville industrielle. Les Alliés n'avaient pas pour objectif premier de bombarder des civils. Les cibles industrielles importantes que les Alliés espéraient anéantir par leur stratégie de bombardement à Dresde comprenaient les raffineries de pétrole situées à l'extérieur de la ville, l'usine de verre Siemens, l'usine d'optique Zeiss-Ikon, diverses usines cruciales pour les défenses antiaériennes, des usines fabriquant des pièces de cockpit pour les avions de chasse Messerschmitt et une usine de moteurs d'avion Junkers. On estime que 10 000 personnes vivant à Dresde travaillaient dans ces usines. Après le raid, les autorités allemandes insistèrent sur le fait que les usines de Dresde fabriquaient principalement du dentifrice et du talc, mais ce n'était que de la propagande. Il est significatif que ces mêmes autorités allemandes n'aient jamais classé Dresde parmi les "villes ouvertes", c'est-à-dire celles qui n'avaient pas d'objectifs militaires.
Outre ses industries importantes pour l'effort de guerre allemand, Dresde était une plaque tournante des transports, et les dommages causés aux infrastructures de transport, en particulier aux gares de triage, auraient eu de graves conséquences sur l'approvisionnement en hommes et en matériel du front oriental, qui se trouvait alors à moins de 100 miles à l'est (160 km). Cela perturberait également le passage des réfugiés se déplaçant de l'est vers l'ouest. Le fait que des groupes de bombardiers spécifiques aient été chargés de cibler le réseau de transport de Dresde est attesté par les pilotes de la RAF et de l'USAAF eux-mêmes, qui prirent connaissance de leurs cibles lors des briefings précédant et suivant les missions.
Il faut également tenir compte du fait que Dresde n'était pas très bien défendue en termes de canons antiaériens, la plupart d'entre eux ayant été déplacés sur le front de l'Est, et qu'elle était plus facile à trouver pour les bombardiers que beaucoup d'autres cibles en raison de sa situation sur un grand fleuve. Malheureusement pour la postérité, Dresde possédait une architecture de qualité et était réputée dans le monde entier pour sa fabrication de porcelaine, notamment dans les poteries voisines de Meissen. La belle vieille ville ne serait plus jamais la même.
Bombardiers et stratégie d'attaque
Le meilleur bombardier lourd de la RAF était le quadrimoteur Lancaster, capable de transporter une charge de bombes pouvant atteindre 6 350 kg. 796 Lancasters de la RAF et 9 chasseurs-bombardiers de Havilland Mosquito (marqueurs de cible) constituaient la force de raid contre Dresde. La partie USAAF de l'opération utilisait plusieurs centaines de bombardiers Boeing B-17 Flying Fortress, chacun pouvant transporter une charge de bombes d'environ 2 722 kg.
La stratégie d'attaque de la RAF consistait à utiliser la formation "bomber stream", qui avait été utilisée pour la première fois contre Cologne en 1942. Conçu pour submerger les défenses ennemies, le bomber stream (flux de bombardiers) était une formation serrée de l'ensemble de la force de bombardement, qui pouvait néanmoins s'étendre sur une longueur de 112 km et une profondeur d'environ 1 200 mètres. La hauteur décalée des bombardiers réduisait les risques de collision en vol. Harris ajouta une nouvelle tactique, qui serait appliquée lors du raid de Dresde. Il s'agissait de diviser la force de bombardement en deux groupes distincts, le second succédant au premier après un intervalle d'environ trois heures. L'idée était qu'à l'approche ou au dessus de la cible, les chasseurs ennemis engageraient la première vague mais devraient ensuite se ravitailler et se réarmer, ce qui pourrait laisser la deuxième vague de bombardiers sans surveillance.
Bombardement de Dresde
Il avait été décidé de frapper Dresde au début du mois de février, mais les mauvaises conditions météorologiques avaient retardé l'opération. Le plan initial prévoyait que l'USAAF effectue un raid de jour sur la ville, suivi d'un bombardement de nuit de la RAF. Le mauvais temps nécessita l'annulation de la partie USAAF de l'opération. Dans la nuit du 13 février, alors que les conditions météorologiques étaient loin d'être idéales, les bombardiers de la RAF décollèrent de Grande-Bretagne.
Par une nuit sans lune, les bombardiers furent guidés vers la zone cible grâce à la situation de la ville le long de l'Elbe. En atteignant la cible, les vagues successives de bombardiers larguèrent leurs charges à quelques minutes d'intervalle. L'ensemble des deux grands groupes passa au-dessus de Dresde en moins de cinq heures. Comme de coutume à l'époque, les bombardiers larguèrent un mélange de bombes explosives (1 478 tonnes au total) et de bombes incendiaires (1 182 tonnes). Les premières détruisirent les toits et les structures internes des bâtiments, puis les secondes furent larguées pour créer des incendies dans les ruines. Cette combinaison mortelle, comme à Hambourg deux ans plus tôt, créa une terrible tempête de feu. Les services de lutte contre les incendies ne purent rien faire face à l'ampleur des dégâts ni à la rage des flammes, qui engendrèrent des vents très forts et une chaleur extrême.
Ursula Gray, une habitante de Dresde, témoigne de sa vision du terrain lors du bombardement:
La seule idée était de sortir dans un espace ouvert et notre maison était située près d'une belle zone appelée le Grand Jardin, qui avait de beaux vieux chênes, vieux de trois cents ans, et de beaux petits pavillons. À ce moment là, les bâtiments s'effondraient déjà et il fallait se frayer un chemin parmi les pierres et les décombres et les personnes tuées, mais on s'en fichait, on marchait sur tout ce qu'on pouvait, juste pour sortir et s'éloigner de tout cela. Beaucoup d'autres personnes s'étaient déjà rassemblées. Ils avaient eu la même idée, s'éloigner des maisons en flammes, de cet océan de feu et de bombardements, et s'étaient blottis sous les arbres. Pendant que nous étions assis là, ils ont envoyé des bombes qui ont en quelque sorte illuminé la ville en rouge et en vert et pendant un moment, c'était une image très étrange. Je ne l'oublierai jamais: on aurait dit les fenêtres d'une cathédrale. Une fois le raid terminé, la ville n'était plus qu'un océan de feu, des milliers et des milliers de personnes tuées, tuées juste à côté de nous, autour de nous, et des cris et des odeurs. L'image la plus horrible était la nudité des personnes tuées par le bombardement: la tornade ou la pression de l'air des bombes avait apparemment déchiré leurs vêtements en lambeaux. (Holmes, 311-2)
Pour ajouter au malheur des civils de Dresde, l'USAAF effectua ensuite le raid initialement prévu la veille. Le 14 février, 311 bombardiers B-17 Flying Fortress larguèrent leurs charges sur Dresde. Les bombardiers visaient les gares de triage. Une fois que les bombardiers eurent fait demi-tour, les chasseurs de l'USAAF qui les escortaient "poursuivirent le mitraillage des rues [...], ce qui était devenu une tactique habituelle des chasseurs américains une fois leur mission d'escorte achevée" (Neillands, 366). D'autres bombardiers de l'USAAF revinrent le 15 février et le 2 mars.
Alors que les sans-abri fuyaient la ville, Gray décrit à nouveau la scène:
Le troisième raid a été mené par les Américains, qui se sont concentrés sur le mitraillage des gens. Il n'y avait pas de défense, nous n'avions aucune défense, et ils se sont concentrés sur ces gens qui essayaient de sauver leur vie, de sortir dans les banlieues et d'aller à la campagne. Tous les gens qui étaient rassemblés dans les prairies le long de la rivière, ils sont descendus et ont mitraillé les gens et les ont tués les uns après les autres.
(Holmes, 439)
Ben Halfgott, un prisonnier juif du camp de concentration nazi voisin, donne un autre point de vue sur les bombardements:
Nous avons vu le bombardement de Dresde depuis le camp satellite de Schlieben, où nous travaillions avec des femmes allemandes à la fabrication de Panzerfausts, des roquettes antichars. Les feux dans le ciel, une énorme lueur rouge - c'était le paradis pour nous. Nous sortions pour regarder et c'était glorieux, car nous savions que la fin de la guerre était proche et que notre salut était à portée de main. J'avais quinze ans lorsque les Russes sont arrivés et je pesais 50 kilos. On pouvait voir tous mes os.
(Neillands, 359)
Héritage
La RAF et l'USAAF qualifièrent le raid de succès. Les faibles défenses aériennes de Dresde firent que seuls six Lancasters furent perdus au-dessus de la ville. Trois autres bombardiers s'écrasèrent lors de leur retour en Grande-Bretagne. Les objectifs de Thunderclap furent rendus publics à la suite d'une fuite lors d'une conférence de presse, puis d'un article écrit par un journaliste de l'Associated Press selon lequel les Alliés avaient recours à des "bombardements de terreur" (une expression utilisée depuis longtemps par la machine de propagande nazie). Les hommes politiques firent volte-face, y compris Churchill, qui écrivit aux chefs d'état-major britanniques en mars 1945: "La destruction de Dresde reste une question sérieuse concernant la conduite des bombardements alliés. Je suis d'avis que les objectifs militaires doivent dorénavant être étudiés plus strictement en fonction de nos propres intérêts plutôt que de ceux de l'ennemi" (Neillands, 372).
On estime à environ 30 000 le nombre de civils tués lors des quatre raids de Dresde, bien que les historiens ne soient pas d'accord et que certaines estimations soient considérablement plus élevées. Ces chiffres sont difficiles à évaluer avec précision en raison du grand nombre de réfugiés présents dans la ville à cette époque. Pour un nombre croissant de personnes à l'Ouest, Dresde fut le bombardement de trop. La directive Pointblank (juin 1942) du haut commandement allié avait convenu que le bombardement de cibles de valeur militaire et stratégique était prioritaire par rapport aux cibles civiles en vue des prochaines opérations terrestres en Europe (bien que la directive soit ambiguë puisqu'elle incluait la baisse du moral des civils comme un objectif légitime). La proximité de la fin de la guerre avait peut-être davantage affecté l'opinion publique que les raids précédents. À la fin de la guerre, Harris devint en quelque sorte le bouc émissaire de la campagne de bombardements de zone, malgré le fait évident que d'autres avaient soutenu à plusieurs reprises l'exécution de cette stratégie. Il est vrai que certains commandants de haut niveau avaient préféré attaquer des cibles spécifiquement liées à l'approvisionnement en pétrole de l'Allemagne, et que d'autres souhaitaient s'en prendre uniquement aux réseaux de transport, mais la majorité d'entre eux avaient approuvé la campagne de bombardement de zone. Harris restait convaincu que le bombardement des villes était le meilleur moyen de réduire les pertes inévitables des opérations terrestres, déclarant qu'il ne considérait pas que "l'ensemble des villes allemandes restantes valait les os d'un grenadier britannique" (Dear, 242).
La question de savoir si le bombardement des villes pendant la guerre peut être considéré comme un crime de guerre fait toujours l'objet d'un débat. Le fait que les deux camps aient bombardé des civils n'est certainement pas un argument contre une telle classification. Il existe une distinction importante: les villes allemandes visées étaient des villes industrielles (et non, par exemple, des stations balnéaires ou des villes thermales), et la RAF tout comme l'USAAF ont répété dans des annonces publiques que leurs raids visaient des cibles industrielles, même si les bombes tombaient, en réalité, sur des civils. Il peut également être inapproprié de juger l'histoire à travers le prisme du présent et avec un regard rétrospectif. Comme le note l'historien de l'aviation R. Neillands:
L'ordre d'attaquer Dresde n'était pas illégal. Il y avait des raisons convaincantes de bombarder Dresde et, bien que le recul indique que l'opération n'était probablement pas nécessaire, ce n'était pas l'opinion de l'époque. (393)
Malgré les questions morales posées à la suite du raid sur Dresde, cette ville ne fut pas la dernière à être lourdement bombardée pendant la guerre. En 1945, de nombreuses villes japonaises subirent des bombardements tout aussi massifs et encore plus destructeurs, les États-Unis cherchant à éviter une invasion terrestre dangereuse et longue, une campagne de terreur calculée qui culmina avec la dévastation totale d'Hiroshima et de Nagasaki au moyen de bombes atomiques.