Bataille de Cowpens

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Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 24 avril 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La bataille de Cowpens (17 janvier 1781) fut une bataille décisive sur le théâtre sud de la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Un détachement de soldats continentaux et de miliciens patriotes, sous les ordres du brigadier général Daniel Morgan, battit une force britannique dirigée par le lieutenant-colonel Banastre Tarleton. Cette bataille contribua à mettre fin à la domination britannique dans le Sud des États-Unis.

Battle of Cowpens
Bataille de Cowpens
William Ranney (Public Domain)

Contexte

Le 2 décembre 1780, le major général Nathanael Greene entra à cheval dans le camp militaire américain de Charlotte, en Caroline du Nord. Quaker de 38 ans originaire de Rhode Island, Greene avait été chargé par le général George Washington de prendre en charge les restes du département sud de l'armée continentale après sa désastreuse défaite à la bataille de Camden (16 août 1780). Ce que Greene trouva à Charlotte était moins une armée qu'un rassemblement de 1 400 hommes totalement découragés. Les troupes étaient sous-approvisionnées, mal nourries et manquaient de vêtements. Plusieurs hommes se blottissaient autour des feux de camp, pratiquement nus, avec seulement des chiffons ou des couvertures pour les protéger des intempéries. De nombreux soldats ne se déplaçaient que pour piller la campagne environnante et les officiers étaient devenus suffisamment blasés pour ne pas s'en préoccuper. Cet affreux spectacle de découragement avait dû rappeler à Greene l'état de l'armée principale à Valley Forge trois hivers plus tôt.

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Les Américains n'avaient connu que des défaites depuis que les Britanniques avaient envahi le Sud des États-Unis à la fin de l'année 1778.

Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi l'armée était dans un tel état de dépression. Les Américains n'avaient connu que des défaites depuis que les Britanniques avaient envahi le Sud des États-Unis à la fin de l'année 1778. Frustrés par leurs campagnes militaires insatisfaisantes dans le Nord, les Britanniques s'étaient tournés vers le Sud, censé regorger de loyalistes et source d'une grande partie des richesses commerciales des États-Unis. La prise du Sud, pensait-on, ne couperait pas seulement les États-Unis en deux, mais affaiblirait également leur capacité à continuer à se battre. Les Britanniques mirent en œuvre leur "stratégie du Sud" en décembre 1778 en s'emparant de Savannah, en Géorgie. L'année suivante, une tentative franco-américaine de reprendre la ville échoua et la Géorgie devint le premier État à retomber sous le contrôle des Britanniques. En mai 1780, les Britanniques remportèrent le siège de Charleston, s'emparant ainsi de la plus grande et de la plus importante ville du Sud. Sous le commandement de Lord Charles Cornwallis, les Britanniques entreprirent alors de pacifier le reste de la Caroline du Sud. Cette opération déclencha une guerre civile régionale sanglante, les milices patriotes et loyalistes de l'État se battant les unes les autres dans l'arrière-pays de la Caroline du Sud. L'armée continentale du Sud, dirigée par le général Horatio Gates, avait tenté de reprendre l'État, mais avait subi une défaite décisive à Camden.

Alors que Greene prenait le commandement de l'armée épuisée de Gates, il se rendit compte de la tâche monumentale qui reposait sur ses épaules. En cas d'échec, rien n'empêcherait Cornwallis de conquérir la Caroline du Nord et la Virginie, parachevant ainsi la "stratégie méridionale" britannique. Greene était un commandant prudent qui poursuivait une "stratégie fabienne". En d'autres termes, il s'efforçait d'éviter les batailles rangées qu'il n'était pas sûr de pouvoir gagner, préférant épuiser l'ennemi par l'attrition et la guérilla, et ne frappant que lorsqu'il repérait une vulnérabilité. Les milices patriotes qui opéraient déjà en Caroline du Sud pouvaient parfaitement remplir cette fonction; Greene espérait qu'elles pourraient distraire les Britanniques suffisamment longtemps pour qu'il puisse mettre son armée en ordre de marche et peut-être trouver de nouvelles recrues. Cependant, il aurait besoin de quelqu'un sur qui il pourrait compter pour descendre en Caroline du Sud et maintenir les milices approvisionnées et organisées. En fait, Greene avait déjà l'homme qu'il lui fallait.

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Le "Old Wagoneer"

Daniel Morgan était un pionnier rude et turbulent, qui était déjà devenu une sorte de légende américaine. Pendant la guerre de la Conquête, il avait servi de conducteur de chariot pour l'armée britannique, mais il s'attirait constamment des ennuis. Après une altercation au cours de laquelle il avait bousculé un officier britannique, Morgan avait été condamné à 500 coups de fouet dans le dos. Une telle punition était souvent fatale, mais Morgan la supporta sans perdre connaissance, comptant même avec le tambour qui infligeait les coups de fouet. Cette épreuve lui avait laissé une cicatrice permanente dans le dos et une haine à vie pour les officiers britanniques. Au début de la guerre d'Indépendance, il avait été choisi pour commander un corps de fusiliers et avait combattu avec distinction lors de l'invasion du Québec (1775) et des batailles de Saratoga (1777). Devenu général de brigade, il était aimé de ses hommes, qui l'appelaient affectueusement le "Old Wagoneer" (vieux conducteur de chariot).

Portrait of Daniel Morgan
Portrait de Daniel Morgan
Charles Willson Peale (Public Domain)

Le charisme sans prétention de Morgan et son engagement pour la cause patriote faisaient de lui le candidat idéal pour se rendre en Caroline du Sud et y semer le trouble. Greene avait pris la décision risquée de diviser en deux son armée déjà peu nombreuse. Cette décision s'expliquait en partie par le fait qu'il n'y avait pas assez de provisions autour de Charlotte pour approvisionner les 1 400 hommes, mais aussi parce que Greene avait besoin de gagner du temps pour renforcer la partie la plus faible de son armée. Le plan prévoyait que le général Morgan emmène les 600 hommes les plus expérimentés dans la région de Catawba, en Caroline du Sud, où il pourrait harceler les lignes de ravitaillement britanniques, fournir de l'aide aux milices patriotes opérant dans la région et perturber les opérations britanniques. Greene, quant à lui, resterait en Caroline du Nord pour entraîner la moitié la plus faible de son armée en vue de la campagne à venir.

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Morgan se mit consciencieusement en route selon les instructions reçues et arriva sur la rivière Pacolet en Caroline du Sud le jour de Noël. Il y fut rejoint par Andrew Pickens, l'un des chefs partisans qui menaient une guerre de guérilla dans l'arrière-pays de Caroline du Sud. Pickens apportait 60 miliciens courageux et l'assurance que d'autres étaient en route. Morgan et Pickens n'auraient cependant pas le temps de s'installer comme ils l'auraient souhaité. Le 2 janvier 1781, Cornwallis avait appris leur présence dans l'État et avait décidé de s'occuper d'eux avant qu'ils ne deviennent une menace plus importante. Conscient de la rude réputation de Daniel Morgan, Cornwallis dépêcha un homme qui l'égalait en énergie et le dépassait en infamie, Banastre Tarleton.

Le chat et la souris

Le lieutenant-colonel Banastre Tarleton n'avait que 26 ans mais s'était déjà imposé en tant qu'officier agressif, énergique et impitoyable. Six mois auparavant, lors de la bataille de Waxhaws, ses hommes avaient massacré des dizaines de soldats patriotes qui souhaitaient se rendre. Tarleton, qui était tombé de cheval juste avant le prétendu massacre, affirma qu'il avait perdu le contrôle de ses hommes et niait toute responsabilité. Quelle qu'ai été la vérité, Waxhaws restait une tache sur la réputation de Tarleton, ce qui lui valut d'être connu sous le nom de "Bloody Ban". Cornwallis était sans aucun doute ravi d'utiliser la sinistre réputation de Tarleton à son avantage, l'envoyant tel un chien enragé chaque fois qu'il voulait inspirer la peur aux Patriotes.

Banastre Tarleton
Banastre Tarleton
Sir Joshua Reynolds (Public Domain)

Tarleton se mit donc en route, chevauchant fermement vers les environs de la rivière Pacolet, dernière position connue de la petite force de Morgan. Sur ses talons se trouvaient les dragons de la Légion britannique, une unité d'élite de Loyalistes à la réputation aussi sanguinaire que celle de leur colonel. Morgan fut bientôt informé que Tarleton s'approchait rapidement de sa position et fit ce qu'il fallait pour un commandant militaire dans sa position: il s'enfuit. Morgan commença à remonter vers le nord, en direction de la frontière de la Caroline du Nord, mais il fut ralenti par ses chariots de ravitaillement. En revanche, Tarleton voyageait léger et gagnait du terrain chaque jour. Finalement, Morgan décida qu'il valait mieux faire demi-tour et se battre plutôt que de risquer d'être pris au dépourvu.

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Le 16 janvier 1781, il déplaça son armée vers la prairie ouverte de Hannah's Cowpens, un endroit populaire où les fermiers locaux emmenaient paître leur bétail. Le champ mesurait 500 yards (457 m) de long et de large, avec très peu d'arbres derrière lesquels se cacher - un avantage considérable pour Tarleton, dont la force se composait d'environ 500 cavaliers. Situés à découvert, les hommes de Morgan pouvaient facilement être débordés. De plus, la Broad River coulait derrière les Patriotes, leur coupant la route de la retraite. Malgré ces inconvénients, Morgan était convaincu qu'il s'agissait du champ de bataille idéal pour ses objectifs. "Sur ce terrain", dit-il à ses officiers nerveux, "je battrai Benny Tarleton ou j'y laisserai mes os" (Fleming, 188).

Les préparatifs de Morgan

Morgan savait que Cowpens n'était pas un champ de bataille idéal, un fait qu'il allait utiliser à son avantage. Tarleton était connu pour être un commandant agressif, presque au point d'être téméraire. Morgan était prêt à parier que la vue de l'armée patriote à découvert, vulnérable, serait trop forte pour que "Bloody Ban" puisse résister; Morgan paria que Tarleton chargerait directement sur l'armée patriote, tombant ainsi directement dans un piège. Ce piège, dont Morgan espérait qu'il aboutirait à un double enveloppement des troupes britanniques, nécessiterait trois lignes de défense distinctes: la première ligne serait composée de tirailleurs, la deuxième de miliciens et la troisième de Continentaux (ou soldats réguliers).

La stratégie innovante de double enveloppement de Morgan a été comparée à une version miniature de la manœuvre d'Hannibal à Cannes.

Pour la première ligne, Morgan sélectionna personnellement 150 de ses meilleurs fusiliers. Il leur fut demandé de viser les officiers pour priver de chefs les soldats britanniques qui avançaient, avant de se replier derrière la deuxième ligne. La deuxième ligne, composée de 300 miliciens sous les ordres d'Andrew Pickens, reçut l'ordre de tirer deux volées et de se replier en simulant une retraite; les Britanniques, supposant que les miliciens s'enfuyaient, continueraient à avancer. Une fois que la charge britannique aurait atteint la troisième ligne, composée de Continentaux du Maryland et du Delaware, la milice rejoindrait la bataille et attaquerait le flanc gauche des Britanniques. Au même moment, la cavalerie américaine, dirigée par le lieutenant-colonel William Washington (cousin au second degré du général), émergerait de derrière une colline voisine et attaquerait l'autre flanc. Les Britanniques se retrouveraient alors encerclés.

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Morgan prenait un gros risque; lors de la bataille de Camden, la milice s'était dispersée et avait fui presque aussitôt que les combats avaient commencé, laissant les Continentaux se faire encercler et détruire. Mais Morgan était persuadé qu'ils pourraient tirer au moins deux salves. De plus, avec la rivière Broad dans leur dos, il n'y avait nulle part où fuir cette fois-ci. À la tombée de la nuit, le général Morgan se rendit d'un feu de camp à l'autre, discutant et plaisantant avec ses hommes. Son attitude décontractée les mit à l'aise et leur fit oublier la bataille à venir.

La bataille

Quelques heures avant l'aube, l'un des éclaireurs de Morgan aperçut les uniformes verts des dragons de l'avant-garde de Tarleton qui remontaient la Green River Road en direction de Cowpens. L'éclaireur revint en courant pour informer le général qui, à son tour, réveilla ses hommes en criant: "Les gars, debout! Benny arrive!" (Fleming, 199). Les Patriotes étaient en position, conformément au plan de Morgan, lorsque les Britanniques arrivèrent sur le terrain quelques minutes avant le lever du soleil. Tarleton avait environ 1 100 hommes, soit un peu plus que les 1 065 hommes de Morgan. Lorsqu'il s'aperçut que l'armée de Morgan se trouvait dans un champ ouvert, Tarleton sentit la victoire. Sa ligne était à peine formée qu'il donna l'ordre d'avancer, comme Morgan l'avait prévu. Dès que les troupes britanniques arrivèrent à portée, les tirailleurs de Morgan ouvrirent le feu, abattant 15 dragons britanniques en quelques minutes. Les tirailleurs s'attaquèrent ensuite aux officiers, les repérant à leurs manteaux écarlates, avant de retourner en courant derrière la deuxième ligne. La première partie du plan de Morgan était un succès.

Pickens savait qu'il ne disposait que de deux coups et était déterminé à en tirer le meilleur parti. Il demanda à ses hommes de ne pas tirer avant que les Britanniques ne se trouvent à la "distance de touche" de 50 yards (45 m). Une fois qu'ils furent arrivés à cette distance, Pickens leur cria de tirer; le crépitement des mousquets retentit le long de sa ligne, tandis que plusieurs soldats britanniques et loyalistes s'écroulèrent sur le sol. La ligne britannique hésita, sans doute choquée d'avoir reçu une telle résistance de la part de simples miliciens. Mais cette hésitation n'était que momentanée, et peu de temps après, la ligne britannique continua sa marche bien disciplinée, les baïonnettes scintillant dans le soleil matinal. Pickens cria à ses hommes de recharger, ce que la plupart d'entre eux parvinrent à faire. Ils tirèrent une deuxième salve, encore plus dévastatrice, avant de se retourner et de s'enfuir en courant. Les dragons de Tarleton rattrapèrent la milice sur le côté droit et furent bientôt au beau milieu, leurs sabres tailladant et tranchant les hommes paniqués en contrebas. Le colonel Washington s'en aperçut et mena sa cavalerie en avant, chassant les dragons et donnant à la milice une chance de s'échapper.

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The Battle of Cowpens
La bataille de Cowpens
Don Troiani (Public Domain)

La milice courut derrière la troisième ligne, s'arrêtant pour se regrouper comme prévu. Les Britanniques, dépourvus d'officiers et désorientés par près d'une heure de combat, mordirent une fois de plus à l'hameçon. Ils foncèrent et se heurtèrent à la troisième et dernière ligne patriote, celle des Continentaux du Maryland et du Delaware, sous le commandement du général John Eager Howard. Une fois de plus, Howard attendit que les Britanniques s'approchent à moins de 50 mètres pour ordonner à ses troupes de tirer une volée, ce qui fit vaciller la ligne britannique. Tarleton, qui observait la scène de loin, pensa qu'il lui suffirait d'une dernière poussée pour briser la ligne américaine et engagea ses réserves - le 71e régiment d'infanterie des Highlanders. Les Highlanders avancèrent en trombe, l'air s'emplissant du son des cornemuses alors qu'ils s'approchaient du flanc droit des Américains. Se rendant compte qu'il était sur le point d'être débordé, Howard ordonna à la milice de Virginie sur sa droite de se retourner et de faire face aux Écossais qui arrivaient. Mais les miliciens ne comprirent pas ses ordres et commencèrent à se retirer.

Morgan remarqua la milice en fuite et se précipita en avant, leur criant de faire demi-tour. La milice s'arrêta consciencieusement, se retourna et lâcha une volée meurtrière sur les Highlanders qui arrivaient. Howard hurla alors à ses hommes de fixer leurs baïonnettes, et les Continentaux se ruèrent en avant, fonçant sur les troupes britanniques fatiguées. C'est à ce moment que la milice de Pickens se mêla à la bataille, frappant la partie gauche du flanc britannique. Au même moment, la cavalerie de Washington, qui venait de revenir après avoir chassé les dragons, s'abattit sur la droite et l'arrière de la ligne britannique. Les Britanniques et les Loyalistes furent encerclés. En quelques minutes, ils commencèrent à jeter leurs armes; les Highlanders d'élite résistèrent encore un peu mais réalisèrent rapidement que tout était fini et se rendirent. Les Américains se précipitèrent alors sur les deux canons de Tarleton (surnommés "sauterelles" en raison de la façon dont ils sautaient lorsqu'ils étaient mis à feu). Après de violents combats au corps à corps avec les artilleurs, les Américains s'emparèrent des sauterelles.

Même en voyant son armée s'effondrer sous ses yeux, Tarleton n'était pas prêt à abandonner. Il fit appel à ses dernières réserves, la cavalerie de sa propre Légion britannique, et les mena dans une charge énergique pour reprendre les canons. Le colonel Washington remarqua cette manœuvre et fit avancer sa cavalerie pour l'intercepter, ce qui donna lieu à un combat de cavalerie décisif au milieu des sauterelles. Washington indentifia Tarleton et le chargea, s'isolant ainsi de ses hommes. Tarleton et deux officiers pivotèrent pour répondre à l'attaque; au cours de la mêlée, le sabre de Washington se brisa au niveau de la poignée, et l'un des officiers britanniques se leva sur ses étriers pour porter un coup mortel. À ce moment-là, l'officier fut frappé par une balle tirée par le clairon afro-américain de Washington, âgé de 14 ans, qui sauva la vie du colonel. Tarleton tira deux coups de pistolet, dont l'un blessa le cheval de Washington, ce qui permit à Tarleton et à son petit groupe de survivants de s'échapper. Après avoir changé de cheval, Washington se lança à la poursuite de Tarleton sur une distance de 25 km avant d'abandonner.

Suites de la bataille

La bataille se termina à 8 heures du matin, après environ une heure de combat. Les Britanniques avaient perdu 100 hommes et plus de 800 avaient été capturés (dont 229 blessés), un taux de pertes qui anéantit la force de Tarleton. Les Patriotes déplorèrent 25 tués et 124 blessés. C'était une victoire éclatante pour les Patriotes, mais Morgan savait qu'il ne pouvait pas perdre de temps à célébrer, car l'armée principale de Cornwallis était proche et ne tarderait pas à se venger. Laissant les blessés à Andrew Pickens sous un drapeau blanc de trêve, Morgan rassembla le reste de son armée et marcha vers la sécurité relative de la rivière Catawba, qu'il atteignit le 23 janvier. En peu de temps, il se faufila à nouveau en Caroline du Nord et rejoignit le général Greene, dont l'armée était en bien meilleur état qu'elle ne l'avait été le mois précédent.

Tarleton, quant à lui, rentra en disgrâce au camp britannique. Il remit son rapport sur la bataille à Lord Cornwallis, qui décida de marcher sur la Caroline du Nord pour poursuivre Morgan et Greene. Il poursuivit Greene à travers l'État de Caroline du Nord avant que les deux armées ne s'affrontent finalement lors de la bataille de Guilford Court House (15 mars 1781). Tactiquement, cette bataille se solda par une victoire britannique, bien que Cornwallis ait perdu environ 25 % de son armée; cependant, Greene réussit à extirper sa propre armée d'une manière tout à fait fabienne. Cornwallis, frustré, décida d'abandonner les Carolines et de marcher sur la Virginie, où il fut finalement vaincu lors du siège de Yorktown (du 28 septembre au 19 octobre 1781).

Battle of Guilford Court House
Bataille de Guilford Court House
H. Charles McBarron (Public Domain)

La bataille de Cowpens peut donc être considérée à juste titre comme un tournant majeur de la guerre. Elle redora le blason de la milice patriote après Camden et constitue l'apogée de Morgan, dont la stratégie innovante de double enveloppement a été comparée à une version miniature de la manœuvre d'Hannibal à la bataille de Cannes. Plus important encore, la bataille fut le facteur majeur qui convainquit Cornwallis d'abandonner la Caroline du Sud à la poursuite de Greene, mettant ainsi fin à la domination britannique sur l'État et envoyant Cornwallis sur la trajectoire de Yorktown et de la défaite. La bataille sauva sans doute le Sud de la chute aux mains des Britanniques et permit la victoire finale des Américains dix mois plus tard.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que la bataille de Cowpens?

La bataille de Cowpens fut une bataille décisive de la Révolution américaine, qui se déroula en Caroline du Sud le 17 janvier 1781. Elle se solda par une victoire des Américains sur les Britanniques.

Comment les Américains ont-ils remporté la bataille de Cowpens?

Les Américains ont remporté la bataille de Cowpens en feignant de battre en retraite, attirant ainsi les Britanniques dans une double enveloppe où ils étaient encerclés.

Pourquoi la bataille de Cowpens fut-elle importante?

La bataille de Cowpens fut importante parce qu'elle poussa l'armée britannique à quitter la Caroline du Sud à la poursuite de l'armée continentale du général Greene. Les Britanniques perdirent ainsi le contrôle du Sud, ce qui conduisit à la reddition de l'armée britannique à Yorktown.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, avril 24). Bataille de Cowpens [Battle of Cowpens]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2440/bataille-de-cowpens/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille de Cowpens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le avril 24, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2440/bataille-de-cowpens/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille de Cowpens." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 24 avril 2024. Web. 25 déc. 2024.

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