Vie Quotidienne pendant la Guerre du Désert

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Article

Mark Cartwright
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 05 août 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La Guerre du Désert en Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-45) posa aux soldats des deux camps un ensemble de défis particuliers. Des températures brûlantes le jour, glaciales la nuit, du sable et des mouches partout, le rationnement de l'eau, un régime pauvre et monotone d'aliments en conserve et le risque sérieux d'être tué ou blessé par un projectile tiré par un ennemi que l'on ne pouvait même pas voir n'étaient que quelques-uns des défis qu'il fallut relever.

Le théâtre de guerre désertique était également unique en raison de l'absence quasi-totale d'implication civile; qui d'autre aurait choisi d'être ici? Les conditions difficiles permirent le développement d'une certaine camaraderie, chacun devant relever le double défi de survivre à la guerre et à tout ce que le désert pouvait lui réserver. Dans cet article, nous examinons de plus près la vie quotidienne pendant la campagne d'Afrique du Nord à travers les mots de ceux qui l'ont vécue.

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Afrika Korps Soldier
Soldat de l'Afrikakorps
German Federal Archives (CC BY-SA)

Climat désertique

Les températures dans le désert pouvaient atteindre 50 degrés Celsius (122 Fahrenheit) - on pouvait littéralement faire frire un œuf sur toute partie métallique d'un véhicule exposée au soleil - mais les nuits pouvaient être glaciales, et des hommes moururent de froid. Les soldats étaient avertis de ne pas s'exposer au soleil. En effet, dans l'armée britannique, ne pas porter de chemise et attraper un coup de soleil était un délit punissable. Avec peu d'éléments naturels derrière lesquels se cacher, les troupes devaient devenir expertes en camouflage et en dissimulation, en particulier pour éviter les avions ou les patrouilles mobiles de l'ennemi. En dehors des villes côtières, il n'y avait personne, à l'exception de rares groupes de bédouins.

Les tempêtes de sable pouvaient durer de deux heures à deux jours.

Il n'était pas facile de savoir où l'on se trouvait et où l'on allait dans ce désert souvent dépourvu de relief - il s'agissait le plus souvent de vastes plaines parsemées de petits rochers et d'une fine couche de sable plutôt que des dunes de sable géantes du Sahara, plus au sud. C'était exactement le genre de terrain qui faisait des ravages sur les pneus d'un véhicule. Le sable était omniprésent et, lorsque le vent soufflait, il était impossible d'y échapper. Les véhicules et les avions devaient être équipés de filtres spéciaux pour empêcher le sable de pénétrer dans les moteurs et de les endommager. Les tempêtes de sable étaient bien sûr les pires, et elles pouvaient durer de deux heures à deux jours. Le sable projeté par les vents violents pouvait user la peau et littéralement sabler la peinture des véhicules. Les hommes échappaient tant bien que mal à la furie de la tempête, comme le décrit le soldat Tom Barker :

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Un gars qui nettoyait son arme s'est empressé de tout remettre en place et d'autres qui étaient en train de discuter ont soudain saisi des pelles de tranchées et ont pelleté le sable comme des marmottes cherchant désespérément à échapper à un prédateur. Une fois qu'ils eurent creusé une cavité pouvant accueillir leur corps, ils ont fouillé dans leur sac et en ont sorti leurs cardigans pour servir de filtre à air, puis, tirant un tapis de sol sur eux, ils se sont recroquevillés en attendant la tempête de sable.

(Layman, 20)

British Soldier Shaving in the Desert
Soldat britannique se rasant dans le désert
J.T.Silverside - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Les soldats, ou du moins un des soldats, devaient être capables de s'orienter à l'aide d'une boussole, du soleil et des étoiles. Les cartes s'améliorèrent au fil de la guerre et des barils numérotés étaient utilisés pour aider à identifier les étendues de pistes désertiques qui sillonnaient l'Afrique du Nord et qui étaient autrement impossibles à identifier. L'ampleur de la zone de bataille et l'absence de points de repère reconnaissables déconcertèrent de nombreux combattants, et même des personnalités comme le général Erwin Rommel (1891-1944), qui écrivit un jour à sa femme restée en Allemagne:

Je ne sais pas du tout si la date est correcte. Cela fait des jours que nous attaquons dans le désert sans fin et nous avons perdu toute notion d'espace et de temps.

(Allen Butler, 215)

Si les combats pouvaient être intenses, ils étaient souvent de courte durée. À d'autres moments, en particulier pour les troupes en position défensive, surmonter l'ennui devenait le plus grand défi. Le lieutenant italien Emilio Pullini se souvient:

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Il y avait des choses que nous n'aimions pas beaucoup, surtout les mouches et le soleil très chaud au dessus de nous toute la journée. C'était très inconfortable de passer toute la journée allongés dans des trous de renard, du lever au coucher du soleil, couverts de mouches et de faire très peu de choses parce que nous n'avions aucune chance de faire quoi que ce soit d'autre.

(Holmes, 271)

British Soldiers in North Africa, 1940
Soldats britanniques en Afrique du Nord, 1940
Imperial War Museums (Public Domain)

L'écrivain britannique Laurence Durrell (1912-1990) se souvient du sentiment que les combats se déroulaient toujours ailleurs dans la vaste étendue du désert:

C'est une chose très amusante, un champ de bataille, c'est extraordinaire à quel point l'ensemble semble inanimé. Il y avait un peu d'action dans le coin droit, mais pour le reste, il y avait des gens allongés en train de fumer. C'est l'une des choses les plus singulières que les films et les livres ne mettent pas en évidence... là où rien ne semble se passer, l'action est toujours quelque part dans un autre coin et c'est une chose décisive. Et ensuite, on vous demande si vous étiez là.

(Holmes, 275)

Habillement

Les vêtements habituels de l'armée avaient été adaptés à cet environnement particulier. Par exemple, les officiers de la 7e division blindée britannique, les "Rats du Désert", "avaient mis au point une tenue informelle dans le désert - foulard en soie, pantalon en velours léger, bottes en daim pour le désert et, par temps froid, un manteau en peau de chèvre provenant d'Afghanistan ou de Perse - avec des cagoules tricotées à la main, de rigueur pour tous les grades dans les petits matins froids" (Lyman, 20). Les écharpes constituaient un complément utile, à la fois pour se réchauffer et pour empêcher le sable de pénétrer dans le visage. Des casques en acier étaient utilisés par les deux camps dans les batailles, souvent peints de couleur sable avec du sable et des gravillons mélangés pour faciliter le camouflage. Les lunettes en cellophane des unités de chars devinrent une acquisition très prisée. La réutilisation du matériel capturé par l'ennemi était une caractéristique commune de la Guerre du Désert, y compris les vêtements, comme le décrit ici John Devine, un major du corps médical australien:

C'était incroyable de voir à quel point la récupération était fréquente. Nous avions des caisses d'excellent lait italien, sterilizato, des caisses de confiture de cerises magnifique et des caisses de bœuf de boucherie pas très bon. Nous utilisions des stérilisateurs italiens pour notre matériel médical, des pansements italiens et de nombreux instruments italiens. Nos hommes portaient des chemises militaires italiennes kaki et, dans de nombreux cas, des pantalons et des bottes italiens, et nous étions tous abrités par des tapis de sol italiens.

(Lyman, 79)

Soldiers Keeping Warm in the Desert Night
Soldats se réchauffant dans la nuit du désert
J.William - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Les uniformes tropicaux initiaux en coton, avec leurs pantalons rigides de type jodhpur et les casques à moelle utilisés par le Deutsche Afrikakorps (DAK) se révélèrent inadaptés au désert. Les troupes allemandes conservaient souvent les bottes de cuir lacées et les casquettes souples à long bec (qui protègeaient bien les yeux) qui leur avaient été fournies, mais desserraient leurs pantalons ou portaient des shorts assortis à leurs chemises à manches courtes (bien qu'en théorie, les shorts n'aient pas été autorisés sur le champ de bataille). Pour les nuits fraîches, ils portaient, comme les Britanniques, des pulls en laine. De nombreuses troupes de l'Afrikakorps, jusqu'à ce qu'elles ne reçoivent leurs propres versions, portaient même des vestes sahariennes italiennes et des pardessus britanniques lorsqu'elles pouvaient s'en procurer. Dans l'ensemble, tous les camps avaient un code vestimentaire beaucoup moins strict que la normale, car les hommes essayaient de faire face aux conditions difficiles du mieux qu'ils pouvaient.

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Un nouveau sport consistait à mesurer le nombre de mouches que l'on pouvait attraper. Des tableaux de classement indiquaient les meilleurs tueurs de mouches.

Hygiène

L'eau étant très souvent rationnée, il n'y en avait pas beaucoup pour se laver. Toute l'eau devait être transportée, car les puits locaux étaient rares, pas très frais et certainement pas suffisants pour approvisionner de grands groupes de soldats. Les hommes apprirent à se raser et à se laver en utilisant le moins d'eau possible. L'eau sale était ensuite utilisée pour remplir les radiateurs des véhicules. La mauvaise qualité de l'eau disponible, la mauvaise alimentation et la chaleur se conjuguaient pour faire de la diarrhée un problème récurrent et de la dysenterie un tueur plus efficace que l'ennemi. Les hommes recevaient des comprimés de sel pour remplacer le sel perdu dans la transpiration. Des comprimés de vitamine C étaient également distribués, mais il était impossible de trouver un remède contre les plaies du désert.

Les mouches étaient omniprésentes, aussi à l'affût de la moindre humidité que les hommes. Les hommes mangeaient sous des moustiquaires pour empêcher les mouches d'atteindre les yeux, la bouche et les narines. Un nouveau sport consistait à voir combien de mouches on pouvait attraper, avec des tableaux de classement indiquant les tueurs de mouches les plus performants. Ce divertissement rivalisait avec d'autres moyens de détente comme les cartes, les jeux de société et l'écoute de la radio. Les positions défensives étaient également infestées de rats. Les scorpions et les tiques de chameau furent de mauvaises surprises pour beaucoup. Mais le parasite le plus gênant était les puces, qu'il s'avéra impossible d'éradiquer. John Devine se souvient:

Nous avons tout essayé: aérer notre literie, l'asperger de kérosène, tout couvrir d'insecticide, y compris nous-mêmes, allumer des feux sur le sol, mais rien ne semblait faire le moindre effet.

(Lyman, 196)

Giving a Haircut in the Desert
Atelier coiffure dans le désert
James Jarche - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Les toilettes étant inexistantes, le choix était illimité, comme l'explique un sergent britannique:

Vous preniez une pelle et vous vous éloigniez jusqu'à ce que vous trouviez un endroit dégagé. Vous faisiez ce que vous aviez à faire et vous le recouvriez à nouveau. Les hommes savaient qu'ils devaient couvrir leurs excréments à cause des mouches. On vivait avec les mouches autour de la bouche et dans le nez.

(Mitchelhill-Green, 231-2)

Nourriture

La préparation de la nourriture dans le désert nécessitait souvent une certaine ingéniosité, comme l'explique le soldat Harry Buckledee:

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Nous étions bien équipés en ustensiles de cuisine: chaque véhicule avait une poêle à frire, une bouilloire et une dixie [grande marmite]... Notre aliment principal était le corned-beef et les biscuits, avec des pommes de terre, des oignons et un cube Oxo pour l'arôme. Nous survivions principalement grâce au bully stew (ragoût de bœuf), avec du bacon en conserve, des saucisses, des saucisses de soja, des fruits en conserve et toujours suffisamment de thé, de sucre et de bon vieux lait évaporé pour faire une infusion chaque fois que nous en avions envie ou que nous pouvions en faire une. Parfois, on faisait bouillir du riz avec du sucre ou de la confiture et du lait. La farine était disponible dans le wagon de rationnement en cas de besoin. Lorsque nous avions le temps, ce qui n'était pas souvent le cas, nous faisions des pâtisseries avec la farine et la margarine, en utilisant une planche de carte pour les étaler et une bouteille de bière en guise de rouleau à pâtisserie. Les petites pâtisseries étaient fourrées de confiture d'abricot et frites dans de la margarine. Nous ne sommes donc pas morts de faim, même s'il y a eu de nombreux jours où nous n'avons pas eu le temps de manger.

(Lyman, 24)

Les rations allemandes étaient tout aussi pauvres que celles des Alliés, comme le note le lieutenant Joachim Schorm:

Cela fait maintenant deux mois que nous avons quitté l'Allemagne et que nous n'avons pas de beurre, etc. Notre principale nourriture est le pain, avec quelque chose à tartiner dessus. Par cette chaleur, chaque bouchée a besoin d'une gorgée d'eau ou de café pour l'aider à descendre... Où trouverait-on en Allemagne quelqu'un qui boirait de l'eau de cette couleur et de ce goût? Elle ressemble à du cacao et a un goût de soufre.

(Lyman, 218)

Meal Break, Crusader Tank Crew
Pause déjeuner, équipage d'un char Crusader
Sgt. Martin - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Même Rommel déplore la médiocrité de la nourriture disponible, comme il le fait remarquer dans une lettre à sa femme:

Incapable d'écrire hier, mon estomac a encore fait des siennes. Avant-hier soir, nous avons mangé une volaille qui devait provenir du poulailler de Ramsès II. Malgré les six heures de cuisson, elle était comme du cuir et mon estomac n'a pas pu la supporter.

(Butler, 290).

Les Italiens semblent avoir gagné la bataille des rations. Cyril Joly décrit les magasins d'un camp italien capturé:

...de riches vins rouges et blancs, des caisses de brandy et de liqueurs, des fruits en bouteille, des jambons et des anchois congelés, des boîtes de bœuf, des sacs de macaronis, de pommes de terre, d'oignons et de carottes, du minestrone...

(Lyman, 55)

Les soldats italiens ordinaires n'étaient pas aussi bien lotis que leurs officiers. La viande en conserve qu'ils recevaient était appelée "dead man" (homme mort) par les troupes allemandes en raison de sa mauvaise qualité.

Les Britanniques devinrent célèbres pour leur capacité à préparer du thé n'importe où. Joly décrit comment un bidon d'essence était devenu un complément inestimable aux réserves:

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On coupait en deux l'un des minces bidons d'essence en tôle de quatre gallons utilisés à l'époque, on le perçait de trous et le renplissait rempli de sable et de gravier. On l'arrosait ensuite d'une bonne dose d'essence et on y mettait le feu. Le thé était infusé dans l'autre moitié de la boîte. Lorsque l'eau était bouillante, on ajoutait le thé, le sucre et le lait et on remuait vigoureusement le tout.

(Lyman, 22)

French Foreign Legionnaires Eating British Rations
Légionnaires étrangers français mangeant des rations britanniques
Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

L'alcool était précieux et généralement réservé aux occasions spéciales ou aux victoires, comme le décrit ici un lieutenant de panzer allemand après une dure journée de combat:

Nous nous sommes rassemblés autour du char de commandement et avons bu du scotch à la lueur d'innombrables feux [...] la lumière rouge scintillait sur les visages, qui étaient sales et pleins d'huile. Seuls nos yeux continuaient à briller... Nous avions décidé d'une bataille; la victoire était désormais entre nos mains.

(Mitchelhill-Green, 291)

Modalités de couchage

Les hommes dormaient, ou essayaient de le faire, là où ils le pouvaient, par exemple sous leur véhicule blindé. Ceux qui se trouvaient dans des défenses statiques, comme lors du siège de Tobrouk, s'accommodaient souvent de grottes, comme le décrit Leonard Tutt:

Mon trou dans le sol mesurait environ sept pieds de long, quatre pieds de large et cinq pieds de profondeur. Dans mon lit, la nuit, j'avais l'impression d'être dans un cercueil douillet. Le mot "lit" semble un peu prétentieux, mais il était devenu de rigueur pour les autres grades d'avoir un lit fait d'une armature de poteaux sur laquelle étaient posés deux tapis de sol reposant sur quatre bidons d'essence... Tout le long des murs à côté de mon lit, j'avais creusé des trous pour y placer mes effets personnels: boîtes de conserve, tasse, livre et lampe de lecture - une boîte à tabac remplie de paraffine et un morceau de corde effilochée en guise de mèche.

(Lyman, 194-5)

À l'autre bout de l'échelle, les officiers italiens, une fois de plus, semblent avoir eu les meilleures conditions. Le journaliste australien Alan Moorehead décrit un poste italien capturé à Sidi Omar:

Des lits d'officiers recouverts de draps propres, des commodes remplies de linge et une abondance de vêtements fins de toutes sortes [...] et des tables de toilette [...] jonchées de parfums et de brosses montées sur argent.

(Lyman, 63)

South African Patrol, Western Desert Campaign
Patrouille sud-africaine, Guerre du Désert
W.G.Vanderson - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Tirs ennemis

Après avoir survécu aux rudes conditions du désert, les hommes devaient évidemment faire face à une myriade de façons de mourir sous le feu de l'ennemi, les attaques aériennes et les innombrables mines posées de tous côtés. Cyril Joly décrit un épisode de tirs d'artillerie:

Depuis la sécurité de la tourelle bien fermée de mon char, j'observais à travers les périscopes, avec crainte et horreur, la scène de destruction et de souffrance qui nous entourait. Certains obus tombaient loin de leur cible, ne laissant derrière eux qu'un nuage de poussière et de fumée noire qui dérivait lentement sur le champ de bataille, porté par le peu de brise qu'il y avait dans le calme soudain. D'autres tombaient près des chars, et nous pouvions entendre le bruit sourd et métallique des éclats d'obus frappant les plaques de blindage. D'autres sont tombés parmi les petits groupes d'infanterie, laissant derrière eux les corps tordus, mutilés et déformés des morts et des blessés.

(Lyman, 44)

La réutilisation du matériel capturé était une caractéristique commune de cette guerre du désert, mais elle comportait des risques. Souvent, des pièges explosifs étaient laissés dans les véhicules et les camps, et même des objets aussi banals que des bouteilles thermos, des rasoirs et des stylos à plume pouvaient être mortels lorsqu'ils étaient bourrés d'explosifs.

Ceux qui eurent la chance de survivre à tous ces dangers pour poursuivre le combat furent souvent traumatisés par les scènes terribles vécues entre amis ou ennemis, comme le décrit ici Peter Cochrane:

Je n'ai jamais pu m'habituer au terrible manque de dignité de presque tous les corps; il semblait d'une manière confuse que si quelqu'un devait être tué, il avait le droit de mourir décemment et de ne pas être laissé étendu dans une position qui, trop souvent, ne pouvait être décrite que comme ridicule. Le pathétique était plus facile à supporter - le jeune homme, par exemple, penché sur le canon d'un fusil, les lettres et les photos de sa petite amie débordant d'une poche déboutonnée. Qu'ils soient ridicules ou pathétiques, hideusement mutilés ou proprement tués, ils étaient nos camarades, bien que portant un uniforme inconnu, et ils devaient être enterrés. Mais j'ai refusé d'extraire les restes carbonisés d'hommes de chars d'assaut brûlés. C'était un spectacle qui donnait lieu à des cauchemars.

(Lyman, 50)

British Armoured Car, Western Desert
Véhicule blindé britannique, désert occidental
Lt. McLaren - Imperial War Museums (CC BY-NC-SA)

Toutes les épreuves et tribulations susmentionnées que la guerre du désert présentait chaque jour, y compris la monotonie pure et simple, sont résumées de manière mémorable par Robert Crisp, un commandant de char d'assaut:

Nous ne dormions pas, nous ne mangions pas, nous ne nous lavions pas, nous ne changions pas de vêtements, nous n'avions pas d'autres conversations que celles qui portaient sur les procédures et les ordres transmis par radio. En manque permanent de tout ce qui était civilisé, nous nous emparions avec avidité de tout ce que nous pouvions trouver, n'en tirant ni plaisir ni nourriture.

La formule quotidienne était presque toujours la même: lever à n'importe quel moment entre minuit et 4 heures; déplacement vers les positions de combat avant l'aube; un biscuit et une cuillerée de marmelade avant la diffusion d'ordres et d'informations; la longue journée de mouvement, de veille et de rencontre, la mort et la peur de la mort, jusqu'à ce que l'obscurité ne limite la vision et l'objectif des deux côtés; le rapprochement des formations éloignées; l'endurance finale de la marche noire, en rangs serrés, vers la zone de rassemblement; les groupes d'entretien, de réapprovisionnement et d'ordre qui duraient jusqu'à minuit; le début d'une nouvelle période de 24 heures.

(Strawson, 100)

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Questions & Réponses

Que mangeaient et buvaient les soldats dans le désert pendant la Seconde Guerre mondiale?

Pendant la Guerre du Désert de la Seconde Guerre mondiale, les soldats mangeaient généralement des rations en conserve, comme de la viande et des fruits. L'eau était généralement rationnée, mais elle pouvait être utilisée pour préparer du thé et du café pendant la marche.

Quels vêtements spéciaux les soldats portaient-ils dans le désert pendant la Seconde Guerre mondiale?

Dans le désert de la Seconde Guerre mondiale, les soldats portaient un uniforme beaucoup plus décontracté qu'ailleurs en raison de la chaleur. Les chemises à manches courtes et les shorts étaient courants, de même que les foulards et les lunettes pour empêcher le sable de pénétrer dans le visage, les casquettes à visière souple pour protéger les yeux de l'éblouissement du soleil, et les grands manteaux pour les nuits très froides.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Mark Cartwright
Mark est un auteur, chercheur, historien et éditeur à plein temps. Il s'intéresse particulièrement à l'art, à l'architecture et à la découverte des idées que toutes les civilisations peuvent nous offrir. Il est titulaire d'un Master en Philosophie politique et est le Directeur de Publication de WHE.

Citer cette ressource

Style APA

Cartwright, M. (2024, août 05). Vie Quotidienne pendant la Guerre du Désert [Daily Life in the WWII Desert Campaigns]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2513/vie-quotidienne-pendant-la-guerre-du-desert/

Style Chicago

Cartwright, Mark. "Vie Quotidienne pendant la Guerre du Désert." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le août 05, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2513/vie-quotidienne-pendant-la-guerre-du-desert/.

Style MLA

Cartwright, Mark. "Vie Quotidienne pendant la Guerre du Désert." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 août 2024. Web. 13 sept. 2024.

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