Siège de Yorktown

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Harrison W. Mark
par , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié sur 05 septembre 2024
Disponible dans d'autres langues: Anglais, Espagnol
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Le siège de Yorktown (du 28 septembre au 19 octobre 1781) fut la dernière grande opération militaire de la guerre d'Indépendance américaine (1775-1783). Elle aboutit à la reddition du général britannique Lord Charles Cornwallis, dont l'armée avait été prise au piège à Yorktown, en Virginie, par l'armée franco-américaine de George Washington sur terre, et par la flotte française du comte de Grasse sur mer.

Storming of Redoubt 10 During the Siege of Yorktown
Prise de la Redoute 10 pendant le siège de Yorktown
Eugène Lami (Public Domain)

La guerre arrive en Virginie

Au printemps 1781, alors que la guerre d'indépendance américaine entrait dans sa sixième année, les Britanniques arrivèrent en Virginie. 1 500 soldats britanniques sous le commandement du renégat américain Benedict Arnold débarquèrent à Portsmouth en janvier, puis s'emparèrent de la ville de Richmond et l'incendièrent. Arnold fut rejoint deux mois plus tard par 2 300 hommes supplémentaires sous les ordres du major général William Phillips. Ensemble, Phillips et Arnold défirent une force de la milice de Virginie à Blandford fin avril, avant de brûler les entrepôts de tabac de Petersburg. Ils restèrent à Petersburg en attendant l'arrivée de Lord Charles Cornwallis, qui arrivait de Caroline du Nord avec 1 500 hommes, les survivants de la coûteuse victoire britannique à la bataille de Guilford Court House. Cornwallis atteignit Petersburg le 20 mai, quelques jours après que le général Phillips eut succombé à une fièvre. Arnold retourna à New York en juin, laissant Cornwallis seul à la tête de l'armée britannique combinée, qui comptait plus de 7 200 hommes.

Si la Virginie tombait, Cornwallis avait calculé que le reste du Sud tomberait avec elle.

Cornwallis n'était pas censé se trouver en Virginie. En effet, Sir Henry Clinton, commandant en chef des forces britanniques et officier supérieur de Cornwallis, lui avait ordonné de se contenter de supprimer la résistance des Patriotes dans les Carolines. Une tâche qui, au départ, semblait assez facile se transforma rapidement en vrai bourbier, les milices patriotes et loyalistes se massacrant mutuellement dans l'arrière-pays de la Caroline du Sud. Tous les progrès réalisés par Cornwallis pour pacifier le pays s'effondrèrent rapidement après deux défaites à la bataille de Kings Mountain et à la bataille de Cowpens. Même sa victoire à Guilford Court House lui laissa un goût amer, car il avait perdu plus de 25 % de son armée et avait laissé l'insaisissable général américain Nathanael Greene lui filer entre les doigts. Il était clair que sa stratégie devait changer s'il voulait gagner le Sud, quels que soient les ordres du général Clinton. Sa solution avait été d'envahir la Virginie. Le sort de Greene et des milices caroliniennes dépendaient totalement du ravitaillement et des renforts; si la Virginie tombait, Cornwallis avait calculé que le reste du Sud tomberait avec elle.

Maintenant que les armées d'Arnold et de Phillips s'ajoutaient à la sienne, Cornwallis mit son plan à exécution. Il frappa d'abord vers Richmond, mit en fuite une petite armée américaine sous les ordres de Gilbert du Motiers, marquis de Lafayette, avant de lancer des raids dans le cœur de la Virginie pour s'emparer des dépôts de ravitaillement et perturber les lignes de communication. Le lieutenant-colonel Banastre Tarleton et sa redoutable Légion britannique furent envoyés à Charlottesville, où le gouverneur Thomas Jefferson et l'Assemblée générale de Virginie s'étaient installés après l'incendie de Richmond ; avertis de l'arrivée de Tarleton, Jefferson et tous les législateurs, sauf sept, parvinrent à s'enfuir dans les montagnes quelques minutes avant que "Bloody Ban" n'arrive pour les appréhender. Enfin, le 25 juin, l'armée principale de Cornwallis arriva triomphalement à Williamsburg. Cela aurait pu être le début d'une glorieuse conquête - si Cornwallis n'avait pas reçu de nouveaux ordres du général Clinton le lendemain.

American War of Independence, 1775 - 1783
Guerre d'Indépendance des États-Unis, 1775-1783
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Ces ordres demandaient à Cornwallis de suspendre ses opérations militaires en Virginie. Clinton avait appris qu'une flotte française assez importante remontait des Antilles et il craignait que la ville de New York (où Clinton se trouvait avec 10 000 hommes) ne soit sa cible. Cornwallis devait donc se mettre sur la défensive, marcher jusqu'au port le plus proche - Clinton recommanda Portsmouth ou Yorktown -, le fortifier et y attendre de nouveaux ordres. Cornwallis fut profondément frustré par ces instructions, car il pensait que c'était en Virginie que la guerre serait gagnée. Néanmoins, il fit ce qu'on lui demanda. Il sortit de Williamsburg, ne s'arrêtant que pour tendre une embuscade à l'armée de Lafayette qui le poursuivait; la bataille de Green Spring (6 juillet) qui s'ensuivit ensanglanta la force de Lafayette mais ne la détruisit pas. Cornwallis poursuivit sa route, choisissant finalement Yorktown comme destination. Le 6 août, il y débarqua ses troupes et commença à fortifier Yorktown et Gloucester Point, de l'autre côté de la rivière York.

Washington marche vers le sud

Alors que les Britanniques ravageaient la Virginie, le général George Washington se trouvait dans la vallée de l'Hudson, dans l'État de New York, avec le gros de l'armée continentale. En janvier, il avait envoyé Lafayette en Virginie pour s'occuper du traître Benedict Arnold - et le pendre s'il l'attrapait - mais la présence continue de l'armée de Clinton dans la ville de New York empêchait Washington de se rendre lui-même dans le sud, de peur de laisser le fleuve Hudson, d'une importance vitale, sans défense. Mais il savait qu'il devait agir rapidement. Le Congrès manquait cruellement d'argent et n'avait pas été en mesure d'approvisionner l'armée continentale ni de payer ses soldats; en conséquence, deux régiments s'étaient mutinés au début de l'année. Les deux mutineries avaient été réprimées, mais Washington savait que si la guerre n'était pas terminée rapidement, le mécontentement continuerait de s'envenimer. Des nouvelles encore plus mauvaises étaient parvenues de France, l'allié le plus important des États-Unis. La guerre mettait à rude épreuve le trésor français et certains indices laissaient penser que la France pourrait bientôt tenter de négocier une paix précipitée, qui s'avérerait certainement peu favorable aux intérêts des États-Unis.

En mai 1781, compte tenu de ces facteurs et d'autres encore, Washington se rendit à Wethersfield, dans le Connecticut, pour s'entretenir avec Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, dont l'armée française avait récemment débarqué dans le Rhode Island. Washington suggéra un assaut combiné franco-américain sur la ville de New York, idée à laquelle Rochambeau donna son accord. Les forces alliées commençaient à peine à sonder les défenses britanniques lorsque, le 14 août, Washington reçut une nouvelle qui changeait tout: 29 navires de guerre français sous les ordres de François Joseph, comte de Grasse, étaient arrivés des Antilles et se préparaient à entrer dans la baie de Chesapeake. Voyant là l'occasion de détruire une fois pour toutes la puissance britannique dans le Sud, Washington renonça à attaquer Manhattan et envoya une lettre à Lafayette, lui ordonnant de maintenir à tout prix Cornwallis confiné en Virginie. Le 19 août, Washington laissa la moitié de son armée derrière lui pour garder les Hudson Highlands et marcha vers le sud avec le reste de ses effectifs, soit 3 000 soldats américains et 4 000 soldats français.

George Washington
George Washington
Gilbert Stuart (Public Domain)

À l'approche de New York, Washington divisa son armée en trois colonnes parallèles, qu'il fit marcher à des intervalles variés; dans le même temps, il envoya quelques hommes dans le New Jersey pour commencer à installer un camp, comme s'ils se préparaient à attaquer Staten Island. Le général Clinton, désorienté par les intentions de Washington, resta sur la défensive et ne prit pas la peine de harceler l'armée franco-américaine sur son passage. Faute de chevaux, l'armée avança lentement, mais elle progressa tout de même: le 30 août, elle était à Princeton, dans le New Jersey, et trois jours plus tard, elle passait par Philadelphie, la capitale. Le 14 septembre, après près d'un mois de route, l'armée atteignit Williamsburg, en Virginie, mettant fin à ce que l'on nomme désormais la "célèbre marche" de Washington.

L'état de siège

L'amiral de Grasse atteignit Virginia Capes le 26 août et commença rapidement à débarquer ses hommes. De Grasse amenait 3 000 soldats français des Antilles, qui s'ajoutèrent maintenant à l'armée de Lafayette, qui ne cessait de croître et qui comptait 7 000 hommes. De Grasse était toujours ancré à proximité lorsque, au matin du 5 septembre, 19 navires de ligne britanniques apparurent à l'embouchure de la baie de Chesapeake, sous le commandement de l'amiral Sir Thomas Graves. Les Français partirent les affronter, ce qui donna lieu à un engagement naval de deux heures, la bataille de la baie de Chesapeake, au cours de laquelle les navires britanniques furent gravement endommagés. Après la bataille, la flotte meurtrie de Graves continua à s'attarder au large de la côte de Virginie jusqu'à ce que de Grasse ne soit renforcé par de nouveaux navires le 10 septembre, obligeant les navires britanniques à retourner à New York pour y être réparés. Les Français gardèrent le contrôle de la baie de Chesapeake, anéantissant tout espoir de ravitaillement ou d'évacuation de Cornwallis par la mer.

Alors même que le bruit des canons des navires tonnait sur la baie de Chesapeake, Cornwallis se préparait désespérément au siège qu'il savait imminent. Yorktown se trouvait sur un plateau bas surplombant la rivière York, avec des marais au nord-ouest et au sud. Les Britanniques avaient travaillé dur pour construire deux lignes de défense. La ligne extérieure se composait de trois redoutes sur une colline couverte de pins appelée Pigeon Hill, ainsi que d'un autre fort, appelé Star Redoubt, au nord-ouest, le long de la rivière. La ligne de défense intérieure se trouvait à seulement 300 mètres de Yorktown et consistait en une série de tranchées et de redoutes. Les travaux sur ces fortifications intérieures étaient toujours en cours lorsque, dans la soirée du 28 septembre, les premiers éléments de l'armée de Washington arrivèrent et établirent leur camp à l'extérieur de Yorktown. Cornwallis, ne voulant pas disperser ses troupes, abandonna les redoutes de Pigeon Hill et ramena ses hommes sur la ligne de défense intérieure. Jour et nuit, le travail sur ces tranchées se poursuivit, tant par les soldats que par des centaines d'esclaves en fuite - venus à Yorktown dans l'espoir que les Britanniques leur accordent la liberté - tandis que les Britanniques coulaient de grands navires dans la rivière York pour entraver un potentiel débarquement amphibie franco-américain.

Storming of Redoubt No. 9
Assaut à la redoute N°9
Onfroy de Breville (Public Domain)

Après cette vague d'activité, les Britanniques ne firent rien pendant la majeure partie des deux semaines suivantes, ce qui laissa Washington perplexe, qui qualifia la conduite de Cornwallis de "passive au-delà de toute conception" (Middlekauff, 586). Les alliés ne feraient pas preuve d'une telle passivité. Les pièces d'artillerie remontèrent la rivière James, furent déchargées et transportées jusqu'à Yorktown, tandis que les troupes alliées occupient les redoutes abandonnées de Pigeon Hill. De là, les sapeurs américains commencèrent rapidement à creuser des tranchées en direction des lignes ennemies. Les combats sérieux commencèrent le 30 septembre lorsque les troupes françaises attaquèrent la Star Redoubt - la seule partie de la ligne extérieure que Cornwallis n'avait pas abandonnée - et furent repoussées. Le 3 octobre, la légion de Tarleton, en quête de nourriture, se heurta à la légion de Lauzun à Gloucester Point; Tarleton fut blessé et 50 de ses hommes furent tués ou blessés.

Canonnades

Le 6 octobre, les tranchées creusées par les sapeurs américains étaient suffisamment longues pour que les alliés ouvrent leur première parallèle. Au milieu d'une nuit de tempête et d'obscurité, les Américains creusèrent la tranchée à l'aide de pelles et de pioches, construisant finalement une tranchée de 4 000 pieds de long, ancrée par des redoutes à chaque extrémité, qui ne se trouvait qu'à 600 mètres de la ligne britannique. Les Britanniques répondirent à cette menace par une canonnade inefficace qui fut répliquée le 9 octobre, lorsque tous les canons franco-américains furent en place. Les canons français ouvrirent le feu à 15 heures et les canons américains en firent de même deux heures plus tard, Washington tirant lui-même le premier coup de canon américain. Le bombardement allié dura toute la nuit. Le lendemain matin, tous les canons de la gauche britannique avaient été mis hors service.

Les Britanniques furent finalement obligés d'abattre des centaines de leurs chevaux, faute de nourriture à leur donner.

Sous la protection de leur artillerie, les Franco-Américains commencèrent la construction de leur deuxième parallèle le 11 octobre, tandis que les canons poursuivaient leurs tirs incessants. Les soldats britanniques en furent réduits à faire profil bas dans leurs tranchées, tandis que les civils terrifiés se réfugiaient dans des abris de fortune sur les rives du fleuve. Même Lord Cornwallis fut contraint de s'abriter dans une grotte souterraine pendant un certain temps. Un officier britannique se souviendrait plus tard que les bombardements d'artillerie donnaient l'impression "que les cieux allaient se fendre", tandis que les rues étaient bientôt jonchées de cadavres "dont la tête, les bras et les jambes avaient été arrachés" (Chernow, 162). La situation était d'autant plus grave que la seule nourriture disponible pour les Britanniques était constituée de rations de "viande putride et de biscuits vermoulus" (Middlekauff, 589). La consommation de cette nourriture ne fit qu'engendrer des maladies qui se répandirent rapidement dans l'armée retranchée; les Britanniques furent finalement obligés d'abattre des centaines de leurs chevaux par manque de nourriture à leur donner. Pour Cornwallis et ses hommes, la perspective d'une victoire s'éloignait de plus en plus.

Assaut des redoutes

Le 14 octobre, les alliés achevèrent leur deuxième parallèle, à moins de 300 mètres de la ligne britannique. Cette même nuit, ils lancèrent deux assauts simultanés sur les redoutes britanniques les plus proches, baptisées n° 9 et n° 10; les Français devaient frapper la n° 9, tandis que les Américains s'attaqueraient à la n° 10. Peu après la tombée de la nuit, baïonnettes au canon, les soldats alliés traversèrent tranquillement le no man's land d'un quart de mile, tandis que des rafales d'artillerie coloraient un ciel sombre. 400 soldats français, sous les ordres du comte Christian de Deux-Ponts, avaient presque atteint la redoute n° 9 lorsqu'une sentinelle hessoise les appela, leur demandant de s'identifier; leur couverture ayant été compromise, les Français s'élancèrent, mais furent accueillis par une grêle de tirs de mousquets de la part des 120 défenseurs britanniques et allemands. L'assaut fut ralenti par les solides abatis de la redoute et les Français subirent de lourdes pertes. Cependant, lorsqu'ils parvinrent enfin à percer, ils s'emparèrent rapidement de la redoute.

Storming of Redoubt 10 at Yorktown
Assaut à la redoute N°10
H. Charles McBarron, Jr. (Public Domain)

Au même moment, le colonel Alexander Hamilton dirigeait 400 soldats américains vers la redoute n°10, défendue par seulement 77 soldats britanniques et allemands. Cette garnison ne se rendit compte de rien jusqu'à ce que les Américains ne soient pratiquement sur elle. En poussant un grand cri de guerre, les Américains franchirent l'abatis - beaucoup plus précaire que celui que les Français avaient affronté à la redoute n° 9 - et se lancèrent à l'assaut de la redoute. En moins de dix minutes, la garnison se rendit et la redoute n°10 tomba. La prise de ces redoutes fournit aux alliés une excellente plate-forme à partir de laquelle ils pourraient prendre d'assaut les dernières tranchées britanniques avant de se lancer à l'assaut de Yorktown. Pour les Britanniques, le temps était compté.

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Le lendemain matin, le 15 octobre, Washington déplaça son artillerie vers les redoutes, ce qui ne fit qu'intensifier l'effet de la canonnade alliée à une distance aussi rapprochée. Cette nuit-là, ce furent les Britanniques qui lancèrent une attaque surprise. Le colonel britannique Robert Abercromby et 350 hommes s'approchèrent des lignes alliées à la faveur de l'obscurité; Abercromby mena la charge dans les tranchées en criant: "Poussez, mes braves, et écorchez ces salauds!". (Boatner, 1245). Les Britanniques parvinrent à pointer six canons avant d'être repoussés par une contre-attaque française et d'être contraints de se replier sur Yorktown. L'assaut, bien qu'incontestablement spectaculaire, n'eut guère d'impact durable, les six canons ayant été réparés le lendemain matin. L'assaut d'Abercromby serait l'un des derniers moments de gloire des Britanniques pendant la guerre.

Cornwallis se rend

Le 16 octobre, la canonnade alliée ne faiblit pas. Cornwallis se rendit compte qu'il ne pouvait plus tenir longtemps et commença à préparer l'évacuation de son armée à travers la rivière York jusqu'à Gloucester. Il réussit à faire traverser 1 000 soldats dans des transports lorsqu'une bourrasque soudaine survint, rendant impossible le déplacement d'autres hommes. Les Britanniques n'avaient plus d'autre choix. Le matin du 17 octobre, un tambour britannique s'approcha des lignes françaises et américaines, portant un drapeau de trêve et une proposition de reddition. Le lieutenant-colonel John Laurens représenta les Américains, le marquis de Noailles, les Français, et le lieutenant-colonel Thomas Dundas et le major Alexander Ross parlèrent au nom des Britanniques.

Surrender of Lord Cornwallis
Reddition de Lord Cornwallis
John Trumbull (Public Domain)

Les termes furent signés peu avant midi le lendemain, 19 octobre. Cornwallis, invoquant la maladie, n'assista pas à la cérémonie de reddition et envoya son commandant en second, le général Charles O'Hara, se rendre à sa place. O'Hara tenta d'abord d'offrir son épée à Rochambeau, mais le général français secoua la tête et fit signe à Washington; lorsque O'Hara s'approcha de Washington, le Virginien fit de même à son propre commandant en second, le major général Benjamin Lincoln, qui accepta l'épée de O'Hara. Les soldats britanniques quittèrent ensuite Yorktown. Ils n'eurent pas droit aux honneurs de la guerre, mais ils étaient resplendissants dans leurs nouveaux uniformes, distribués quelques heures plus tôt. En passant entre les armées américaines et françaises victorieuses, certains soldats britanniques pleuraient, d'autres étaient manifestement ivres; certains soldats jetèrent leurs mousquets au sol, avec l'intention de les briser plutôt que de les voir tomber entre les mains de l'ennemi. Selon la légende, alors que les soldats vaincus quittaient solennellement Yorktown, les orchestres militaires britanniques auraient entonné un air intitulé "The World Turned Upside Down" (Le monde à l'envers).

Pendant toute la durée du siège, environ 400 soldats français et américains furent tués ou blessés, tandis que les pertes britanniques et allemandes s'élevaient à environ 600 tués et blessés, et qu'environ 7 600 soldats se rendirent. Cornwallis et ses officiers, qui avaient été invités à dîner avec les officiers américains et français le soir de la reddition, furent finalement libérés sur parole, et de nombreux officiers britanniques firent remarquer la civilité dont ils avaient fait preuve à leur égard. Clinton était toujours à New York avec son armée, et les Britanniques maintenaient de fortes présences militaires à Charleston, au Canada et dans les Antilles, bases à partir desquelles ils auraient pu lancer de nouvelles offensives. Mais la lassitude à l'égard de la guerre se faisait déjà sentir au Parlement, et la défaite de Yorktown s'avéra être la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Au début de l'année 1782, le Premier ministre Lord North et son cabinet démissionnèrent après que la Chambre des communes eut adopté une motion de défiance. Le nouveau cabinet entama des négociations de paix qui aboutirent au traité de Paris de 1783, mettant fin à la guerre. Bien que des escarmouches mineures aient encore eu lieu, le siège de Yorktown fut la dernière bataille importante de la guerre, consolidant son héritage comme l'une des batailles les plus importantes de l'histoire des États-Unis.

Questions et réponses

Quand le siège de Yorktown a-t-il eu lieu?

Le siège de Yorktown se déroula du 28 septembre au 19 octobre 1781. Il s'agit de la dernière grande opération militaire de la Révolution américaine.

Pourquoi le siège de Yorktown est-il important?

Le siège de Yorktown est important car il s'agit de la dernière grande bataille de la Révolution américaine.Il aboutit à la reddition de Lord Cornwallis et de près de 8 000 soldats britanniques, et la nouvelle de la bataille convainquit le gouvernement britannique d'entamer des négociations de paix avec les États-Unis.

Qui mena le combat lors du siège de Yorktown?

Le siège de Yorktown fut mené par les soldats britanniques et leurs auxiliaires allemands, retranchés dans la ville, contre les troupes américaines et françaises qui assiégeaient la ville. Les Britanniques étaient dirigés par Lord Charles Cornwallis, les Américains par George Washington et les Français par le comte de Rochambeau.

À propos du traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

A propos de l'auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer ce travail

Style APA

Mark, H. W. (2024, septembre 05). Siège de Yorktown [Siege of Yorktown]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Récupéré de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2532/siege-de-yorktown/

Le style Chicago

Mark, Harrison W.. "Siège de Yorktown." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. Dernière modification septembre 05, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2532/siege-de-yorktown/.

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Mark, Harrison W.. "Siège de Yorktown." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 05 sept. 2024. Web. 21 nov. 2024.

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