Siège de Détroit

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Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 21 novembre 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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Le siège de Détroit (15-16 août 1812) fut l'une des premières actions majeures de la guerre de 1812. Après une invasion ratée du Canada, l'armée américaine se replia à Fort Détroit, où elle fut assiégée par les forces britanniques et autochtones du major général Isaac Brock et du chef shawnee Tecumseh. Les Américains capitulèrent rapidement, laissant Détroit aux mains des Britanniques.

Tecumseh and Brock at Fort Detroit
Tecumseh et Brock à Fort Détroit
A.M. Wickson (Public Domain)

Contexte: La marche vers Détroit

En avril 1812, la guerre entre les États-Unis et le Royaume-Uni semblait se profiler à l'horizon. En haute mer, les navires de guerre britanniques arraisonnaient les navires marchands américains et réquisitionnaient d'office les marins américains en toute impunité, tandis que sur la frontière nord-ouest, on pense que des agents britanniques aidaient deux frères shawnee, Tecumseh et le Prophète, dans leur tentative de former une confédération autochtone et de résister à l'empiètement des États-Unis sur leurs territoires de chasse. Au Congrès, une clique de représentants belliqueux nouvellement élus - appelés "War Hawks" (faucons de guerre) - réclamait la guerre à cor et à cri, malgré les réticences de la population et le manque de préparation de l'armée. Pour se préparer à un conflit qui semblait de plus en plus probable, l'administration du président James Madison chercha à renforcer les défenses dans le nord-ouest, où les États-Unis partageaient une frontière avec le Canada sous contrôle britannique.

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L'administration Madison ordonna la levée d'une nouvelle armée dans le territoire du Michigan, puis la marche vers l'avant-poste de Fort Détroit.

Dans le cadre de ce plan, l'administration Madison ordonna la levée d'une nouvelle armée dans le territoire du Michigan, puis la marche jusqu'à l'avant-poste de Fort Détroit. William Hull, le gouverneur du Territoire du Michigan, âgé de 59 ans, fut nommé général de brigade et se vit offrir le commandement. Hull, vétéran de la guerre d'Indépendance américaine, hésita à accepter - après tout, il venait de subir une attaque cérébrale - mais sa crainte d'une augmentation des attaques autochtones contre les colons du Michigan l'incita à prendre le commandement. Le 25 mai, Hull arriva à Dayton, dans l'Ohio, où son armée de fortune fut rassemblée, et il fut consterné par ce qu'il y trouva. Les volontaires étaient bruyants et indisciplinés, manquant d'armes et de poudre. Organisés en trois régiments de milice, les volontaires insistèrent pour élire leurs propres officiers. Ainsi, les hommes qu'ils choisirent comme colonels - Duncan McArthur, James Findlay et Lewis Cass - étaient tous des politiciens ou des aspirants politiciens, des hommes sans aucune expérience militaire.

Après une inspection militaire bâclée au cours de laquelle Hull faillit être désarçonné, l'armée des volontaires de l'Ohio se mit en route le 1er juin. Avançant à un rythme lent, ils atteignirent la communauté frontalière d'Urbana dix jours plus tard, où ils furent rejoints par le lieutenant-colonel James Miller et un régiment de réguliers, le 4th US Infantry. À Urbana, certains des volontaires de Hull refusèrent d'aller plus loin, affirmant qu'ils n'avaient pas reçu l'intégralité de la solde qui leur avait été promise. Bien qu'ils aient fini par être décidés par les réguliers de Miller, ce n'était pas un début prometteur. Quelques jours plus tard, un autre incident se produisit: un milicien, ivre d'alcool de contrebande, fut surpris par un bruit dans l'obscurité et tira sur l'une de ses sentinelles. L'homme fut rapidement traduit en cour martiale et se vit infliger la "sentence grotesque" d'avoir les oreilles coupées et chaque joue marquée au fer rouge (Berton, 94). L'armée marcha ensuite dans le Great Black Swamp, au nord-ouest de l'Ohio, où des pluies incessantes avaient fait déborder les cours d'eau et transformé le sol en boue. Pendant tout ce temps, ils étaient, à leur insu, surveillés de près par les éclaireurs de Tecumseh, cachés derrière les arbres.

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William Hull
William Hull
James Sharples Sr. (Public Domain)

Le 26 juin, Hull reçut une lettre du secrétaire américain à la Guerre datée du 18 juin, l'avertissant de l'imminence de la guerre et lui ordonnant de se rendre à Détroit "le plus rapidement possible". Le 1er juillet, Hull atteignit l'embouchure de la rivière Maumee où il loua la goélette Cuyahoga et la chargea de tout ce qui ralentissait l'armée, y compris ses dépêches personnelles, les bagages des officiers, des uniformes supplémentaires, du matériel médical et une trentaine d'hommes malades. Le Cuyahoga navigua ensuite sur le lac Érié pour transporter le matériel jusqu'à Détroit. Le lendemain, Hull reçut une seconde lettre de Washington, également datée du 18 juin, l'informant que la guerre avait été déclarée, mais qu'il était trop tard pour rappeler la goélette. Alors qu'il tentait d'entrer dans la rivière Détroit, le Cuyahoga, qui transportait les dépêches de Hull, fut capturé par un navire canadien. Le 5 juillet, Hull atteignit enfin Détroit, où il fut rejoint par plusieurs compagnies de miliciens du Michigan, ce qui porta son effectif total à environ 2 500 hommes. Hull, dont l'armée manquait dangereusement de vivres, espérait en trouver à Détroit, mais il fut déçu.

Invasion du Canada

La guerre étant déclarée, les War Hawks de Washington réclamèrent à cor et à cri l'invasion du Canada. Leur objectif n'était pas seulement de priver les Britanniques d'un point d'appui à partir duquel ils pourraient attaquer les États-Unis, mais aussi de faire entrer le Canada dans l'Union et ainsi, comme le dit un membre du Congrès, de "chasser les Britanniques de notre continent" (Berton, 98). À cette fin, l'administration Madison planifia une invasion du Canada sur quatre fronts, dont Hull et son armée en lambeaux devaient constituer l'une des principales poussées. Hull reçut l'ordre de traverser la rivière Détroit et de prendre le contrôle du fort Malden à Amherstburg, que l'on savait défendu par une garnison de 300 réguliers britanniques et de 400 Autochtones sous les ordres du colonel Henry Procter. Le contrôle du fort Malden permettrait à Hull de marcher vers le Haut-Canada pratiquement sans opposition. Bien qu'il ait eu l'avantage numérique, Hull était préoccupé par le manque de nourriture et l'indiscipline de ses troupes et craignait les Autochtones qui semblaient prêts à se joindre aux Britanniques. À cette époque, Hull envoya un message à un village Wyandot situé en face du fort britannique. Il y demanda que Tecumseh, le grand chef shawnee qui tentait de créer une confédération autochtone, reste neutre dans la lutte qui s'annonçait. Hull ne tarda pas à recevoir la réponse de Tecumseh:

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J'ai pris parti pour le roi, mon père, et je verrai mes os blanchis sur ce rivage avant de retraverser ce cours d'eau pour participer à un quelconque conseil de neutralité.

(Berton, 123)

Malgré ces paroles inquiétantes et sa propre réticence, Hull décida de poursuivre l'invasion. Le 10 juillet, il ordonna à son armée de traverser le fleuve pour entrer au Canada, mais de nombreux miliciens de l'Ohio refusèrent de le faire. Il s'ensuivit deux jours de stagnation frustrante avant que Hull ne parvienne enfin à faire traverser le fleuve à son armée le 12 juillet, bien qu'il ait été contraint de laisser derrière lui 200 des miliciens les plus obstinés. Les Américains débarquèrent sans opposition dans le petit village de Sandwich, où Hull procéda à une proclamation au peuple canadien, expliquant le but de son invasion. Le général américain promit qu'il était venu "pour trouver des ennemis, pas pour s'en faire", et exhorta les Canadiens à rejoindre le camp américain ou à rester chez eux; s'ils ne prenaient pas les armes contre les États-Unis, il promit qu'il ne leur serait fait aucun mal (Berton, 127). Les paroles de Hull séduisirent une grande partie de la milice canadienne voisine, dont beaucoup ne se sentaient pas très attachés à la Grande-Bretagne ni aux États-Unis et n'étaient pas pressés de mourir. Pas moins de 500 hommes désertèrent la milice canadienne dans les jours qui suivirent la proclamation de Hull.

Craignant d'être coupé du territoire américain, Hull ordonna la retraite vers Détroit.

En matière d'invasion, c'était un bon début. L'armée américaine se retrancha à Sandwich pour attendre que le régiment de milice de Duncan McArthur ne vienne chercher de la nourriture dans les maisons et les fermes le long de la rivière Thames. Pendant ce temps, la milice du colonel Cass, qui avait été la première à poser le pied sur le sol canadien, était maintenant déterminée à être la première à agir contre les Britanniques. Cass conduisit ses hommes jusqu'au pont qui enjambait la rivière Canard, où ils engagèrent une brève escarmouche avec les sentinelles britanniques qui s'y trouvaient. L'un d'eux, James Hancock du 41e régiment, mourut de ses blessures le soir même, ce qui fit de lui le premier mort au combat de la guerre. Encouragé par ce petit succès, Cass retourna précipitamment à Sandwich pour exhorter le général Hull à poursuivre l'attaque du fort Malden. Mais Hull ne voulait pas commencer l'attaque sans la "certitude absolue de réussir" et insista pour que l'on attende que l'artillerie soit prête (Berton, 138). Cass n'eut donc d'autre choix que de retirer ses hommes du pont, et l'armée américaine continua d'attendre. Le capitaine américain William McCullough tua et scalpa un Autochtone, écrivant à sa femme comment il avait arraché le scalp du cadavre avec ses dents (ibid).

The British-American War of 1812
La guerre anglo-américaine de 1812
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Le 26 juillet, Hull reçut une nouvelle qui l'ébranla profondément. Neuf jours auparavant, la petite garnison américaine de l'île de Mackinac - une petite île située entre les lacs Huron et Michigan - s'était rendue à une force combinée de troupes britanniques et de guerriers autochtones. Cette victoire avait apparemment enhardi un plus grand nombre d'Amérindiens, y compris les Wyandot jusqu'alors neutres, à se ranger du côté de la Grande-Bretagne. Hull était depuis longtemps terrifié par les Autochtones; en tant que gouverneur d'un territoire frontalier, il avait entendu des histoires de captifs blancs scalpés ou torturés par des guerriers après une bataille. Et maintenant, pour reprendre les propres mots de Hull, il semblait qu'une "ruche d'Indiens" se soit ouverte au nord et qu'elle allait bientôt "déferler dans toutes les directions" (Berton, 140). Le 5 août, un détachement de 200 soldats américains sous les ordres du major Thomas Van Horne avait rejoint la rive du Michigan et marchait vers le sud pour approvisionner l'armée aux rapides de Maumee. Près du village de Brownstown, ils tombèrent dans une embuscade tendue par un groupe de guerriers commandés par Tecumseh. Au cours de la brève escarmouche qui s'ensuivit, 18 soldats américains furent tués - dont le capitaine McCullough, qui fut lui-même passé au tomahawk et scalpé -, 12 autres furent blessés et 70 furent portés disparus. Tecumseh ne perdit qu'un seul homme et, de plus, captura d'autres dépêches de Hull qui détaillaient les plans et les dispositions du général.

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Retraite vers Détroit

La nouvelle de la défaite à Brownstown rendit Hull plus nerveux que jamais. Le 6 août, il ordonna finalement à ses hommes de se préparer à attaquer le fort Malden, avant de se rétracter le lendemain, lorsqu'il apprit que des bateaux remplis de réguliers britanniques et de miliciens canadiens traversaient le lac Érié à la rame. Craignant d'être coupé du territoire américain, Hull ordonna la retraite vers Détroit, malgré les protestations de ses officiers. Sachant qu'il aurait besoin de plus de ravitaillement s'il voulait faire front à Détroit, Hull ordonna au lieutenant-colonel James Miller de se rendre aux rapides de Maumee et de rassembler le ravitaillement que Van Horne n'avait pas pu obtenir. Miller partit devant l'armée principale avec 280 réguliers et 330 miliciens de l'Ohio. Il arriva jusqu'à la ville de Maguaga où, le 9 août, il fit face à une force mixte composée de réguliers britanniques, de miliciens canadiens et d'hommes de Tecumseh. Après une bataille brève et confuse, les Américains conservèrent le contrôle du terrain, mais au prix de 70 pertes, contre moins de 30 pour les Britanniques et les autochtones. Miller, visiblement ébranlé par l'escarmouche et, terrifié à l'idée d'une nouvelle embuscade, refusa d'aller de l'avant. Après plusieurs tentatives infructueuses pour faire sortir Miller de sa torpeur, Hull finit par céder et ordonna au détachement de rejoindre l'armée à Détroit.

Meeting of Isaac Brock and Tecumseh
Rencontre entre Isaac Brock et Tecumseh
Charles William Jefferys (Public Domain)

Entre-temps, le 13 août, les bateaux de renforts britanniques débarquèrent à Amherstburg. Ils étaient dirigés par le grand et costaud major général Isaac Brock, le commandant du Haut-Canada, qui avait passé les semaines précédentes à rassembler la milice et à se préparer à faire face à l'invasion. Ayant appris que Hull avait battu en retraite, Brock était impatient de le poursuivre et d'assiéger Détroit, et il commença immédiatement à élaborer des plans. Il passa des heures à étudier les dépêches américaines capturées, ce qui lui permit d'obtenir deux informations précieuses: la première était que l'armée américaine était composée en grande partie de miliciens indisciplinés, la seconde était que Hull avait une peur bleue des Autochtones. Vers minuit, Brock se présenta à Tecumseh, qui accepta de participer à l'attaque. Alors que les deux hommes se tenaient debout, examinant cartes et dépêches, le général britannique et le chef shawnee se mesurèrent l'un à l'autre. Brock écrirait plus tard à propos de Tecumseh qu'"il n'existe pas, je crois, de guerrier plus sagace et plus courageux". Il faisait l'admiration de tous ceux qui conversaient avec lui" (Berton, 169). L'opinion de Tecumseh sur Brock est plus succincte mais tout aussi estimable: "C'est un homme".

Le siège

Le 12 août, l'armée américaine était de retour à Détroit. Le moral était bas et l'air était chargé de mutinerie. Certains soldats commencèrent à comploter pour déposer Hull et le remplacer par le colonel McArthur, plus agressif, tandis que d'autres officiers prirent la voie la plus officielle en écrivant au gouverneur de l'Ohio pour se plaindre de la lâcheté de leur général. Hull était certainement au courant de ces complots et, le 14 août, il envoya McArthur, Cass et 350 des hommes les plus mécontents pour escorter un convoi de ravitaillement jusqu'au fort. Si cette opération débarrassait temporairement Hull des hommes les plus mécontents, elle affaiblit aussi considérablement sa garnison. À peu près au même moment, Hull reçut une lettre des Britanniques qui avait été interceptée, qui lui fit regretter d'avoir envoyé autant d'hommes hors du fort. La lettre demandait de ne plus envoyer d'Autochtones à Amherstburg; il y en avait déjà 5 000, prêts à attaquer Détroit, et les réserves étaient trop faibles pour en accueillir d'autres.

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La lettre, bien sûr, n'était qu'un tissu de mensonges. Brock, jouant sur la peur de Hull à l'égard des guerriers autochtones, avait considérablement surestimé leur nombre à Amherstburg et avait permis que la lettre tombe entre les mains des Américains. En réalité, Brock n'avait pas plus de 1 300 soldats et 600 guerriers autochtones, soit une force deux fois moins importante que celle de Hull. Mais la lettre n'était que le début de la guerre psychologique menée par Brock. Déplaçant son armée en vue de Détroit, mais toujours de l'autre côté de la rivière, il alluma plus de feux de camp que nécessaire pour créer l'illusion d'une armée plus nombreuse et équipa sa milice d'uniformes supplémentaires du 41e régiment pour faire croire qu'il avait plus de réguliers qu'il n'en avait en rélité. Pour couronner le tout, Brock envoya un message à Hull exigeant la reddition du fort et l'avertissant qu'en cas d'assaut, il pourrait ne pas être en mesure de calmer les ardeurs de ses alliés autochtones:

Je suis loin d'avoir l'intention de participer à une guerre d'extermination, mais vous devez savoir que les nombreux Indiens qui se sont joints à mes troupes seront hors de mon contrôle au moment où la bataille commencera.

(Berton, 175)

Hull fut certainement ébranlé, mais il refusa la demande de Brock de se rendre et envoya plutôt un messager rappeler McArthur et Cass au fort. Le 15 août, le siège commença; une batterie britannique, établie du côté canadien de la rivière Détroit, ouvrit le feu sur le fort, un bombardement qui dura tout l'après-midi. Puis, aux premières heures du 16 août, Tecumseh fit traverser la rivière à ses guerriers, suivi de près par les troupes de Brock. Brock déplaça ses troupes vers l'arrière du fort Détroit, là où les défenses étaient les plus faibles. Pendant ce temps, Tecumseh fit défiler ses guerriers dans une trouée ouverte dans les bois, demandant à chaque homme de faire le tour et de répéter la marche trois fois, entretenant ainsi l'illusion qu'ils étaient des milliers. Les défenseurs indisciplinés du fort seraient bientôt destabilisés par le rugissement de l'artillerie britannique, mêlé aux cris de guerre stridents des guerriers autochtones. Le peu de détermination qui leur restait fut réduit à néant lorsqu'un obus britannique explosa dans le mess des officiers, tuant sept Américains et en blessant plusieurs autres.

Surrender of Detroit
Capitulation de Détroit
J. C. H. Forster (Public Domain)

À présent, Hull était convaincu que le fort allait tomber et, se souvenant de l'avertissement de Brock, il savait qu'il devait agir rapidement pour éviter un massacre. Il hissa le drapeau blanc de la reddition au-dessus de Détroit au moment où Brock s'apprêtait à ordonner l'assaut et, quelques heures plus tard, le général britannique entra à cheval dans le fort tandis que les fanfares militaires jouaient triomphalement"The British Grenadiers". De nombreux soldats américains auraient préféré se battre et maudissaient Hull en le traitant de traître alors que les tuniques rouges se déversaient dans le fort. McArthur et Cass, qui avaient tenté de rejoindre Détroit pendant la nuit, arrivèrent juste à temps pour voir l'Union Jack hissé au-dessus du fort, ce qui amena Cass à crier que Hull avait déshonoré son pays avant de briser son épée sur son genou. Après la reddition de Hull, les 1 600 miliciens de l'Ohio furent libérés sur parole et autorisés à retourner dans le sud, tandis que les 582 réguliers capturés furent envoyés à Québec en tant que prisonniers de guerre; certains des hommes les moins bien portants ne survivraient pas au voyage. Alors que les troupes américaines qui s'étaient rendues étaient rassemblées, Tecumseh entra dans le fort; un témoin oculaire se souviendrait plus tard du grand chef assis dans le fort qui fumait sa pipe, "le visage parfaitement calme, mais avec la plus grande satisfaction rayonnant dans ses yeux" (Berton, 190).

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Conclusion

La chute de Détroit non seulement donna aux Britanniques une emprise sur le territoire américain, mais elle incita également d'autres Autochtones à se soulever et à attaquer les colonies américaines. Au Canada, Brock fut acclamé en héros et la confédération autochtone de Tecumseh semblait alors sur le point de se concrétiser. La responsabilité de la défaite fut rejetée sur les épaules de Hull. En 1814, il passa en cour martiale et fut condamné à mort; cependant, le président Madison commua la sentence en renvoi de l'armée, en reconnaissance des services rendus par Hull lors de la Révolution américaine. Après la chute de Détroit, les Américains tentèrent une nouvelle invasion du Canada, qui aboutit à la bataille de Queenston Heights (13 octobre 1812).

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que le siège de Détroit?

Le siège de Détroit fut l'une des premières actions majeures de la guerre de 1812. En août 1812, après un bref siège, l'armée américaine à Détroit se rendit à une force combinée de Britanniques et d'Autochtones. Les Britanniques prirent ainsi le contrôle de Détroit pour l'année suivante.

Qui mena le siège de Détroit?

Le siège de Détroit fut mené par le major général britannique Isaac Brock et son allié, le chef shawnee Tecumseh. L'armée américaine à l'intérieur de Détroit était dirigée par le brigadier général William Hull.

Pourquoi le siège de Détroit était-il important?

Le siège de Détroit joua un rôle important dans l'arrêt de l'invasion du Canada par les États-Unis au début de la guerre de 1812 et permit aux Britanniques de s'implanter sur le sol américain. Il renforça également l'influence de Tecumseh parmi les Autochtones, ce qui lui permit de faire un pas de plus vers la création de la confédération autochtone qu'il avait envisagée.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, novembre 21). Siège de Détroit [Siege of Detroit]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2569/siege-de-detroit/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Siège de Détroit." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le novembre 21, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2569/siege-de-detroit/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Siège de Détroit." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 21 nov. 2024. Web. 22 déc. 2024.

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