Bataille de Frenchtown

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Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 02 décembre 2024
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La bataille de Frenchtown (18-23 janvier 1813), également connue sous le nom de bataille de la rivière Raisin ou de massacre de la rivière Raisin, fut un engagement important de la guerre de 1812. Elle vit la défaite d'une armée américaine à Frenchtown (aujourd'hui Monroe, Michigan), le long de la rivière Raisin, et le massacre ultérieur de certains des soldats américains qui s'étaient rendus.

River Raisin Massacre Monument
Monument du massacre de la rivière Raisin
Notorious4life (Public Domain)

Contexte

Le 16 août 1812, moins de deux mois après la déclaration de guerre initiale, les États-Unis subirent une défaite humiliante lorsque l'avant-poste stratégique de Fort Detroit tomba. Le brigadier général William Hull, qui commandait le fort et ses 2 500 défenseurs, avait été terrifié par les guerriers amérindiens marchant aux côtés des troupes britanniques; convaincu que les guerriers autochtones massacreraient ses hommes si le fort tombait sous un assaut, Hull décida de se rendre sans combattre. Bien que cela ait permis de sauver la vie de ses hommes, la reddition de Hull coûta aux États-Unis le contrôle du territoire du Michigan, car le lieutenant-colonel britannique Henry Procter pouvait désormais utiliser Détroit comme base pour étendre son influence dans la région. Pire encore, du point de vue des États-Unis, le siège de Détroit encouragea davantage de nations amérindiennes à se ranger du côté des Britanniques, dans l'espoir de récupérer les terres qu'elles avaient perdues au profit des États-Unis lors du traité de Greenville (1795). La reprise de Détroit était donc une priorité pour le président James Madison et son administration qui confièrent la tâche au major général William Henry Harrison, le populaire héros de la bataille de Tippecanoe.

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Les Kentuckiens étaient connus pour être des tireurs d'élite et des combattants coriaces.

Harrison fut placé à la tête de l'armée reconstituée du Nord-Ouest, qui était en grande partie composée de volontaires de l'État frontalier du Kentucky. Ces hommes de la frontière étaient méprisés par les Britanniques, qui les considéraient comme des "sauvages" qui vivaient en marge de la civilisation. "Les hommes du Kentucky sont des misérables", écrivit un officier britannique, "subornés par le gouvernement et capables des pires vilenies... [ce sont] les êtres les plus barbares et les plus illettrés d'Amérique" (Taylor, 208). Bagarreurs, débrouillards et querelleurs, les Kentuckiens étaient connus pour être à la fois de bons tireurs et des combattants coriaces - dans une bagarre au Kentucky, les morsures, les griffures et les coups étaient considérés comme étant de bonne guerre. Ils étaient détestés et craints par les Autochtones de la région, qui les appelaient "Big Knives" (grands couteaux) en référence aux longs couteaux à scalper que les Kentuckiens portaient souvent à la ceinture. Pendant des décennies, les Autochtones du nord-ouest et les pionniers du Kentucky entretinrent des relations tendues, chaque groupe gardant un souvenir douloureux des raids, des meurtres et des mutilations perpétrés par l'autre camp.

Après avoir pris le commandement le 2 octobre 1812, Harrison décida de diviser son armée en deux colonnes. La colonne de gauche, sous les ordres de son second, le brigadier général James Winchester, se dirigea vers le nord le long de la rivière Maumee, tandis que Harrison prit lui-même la tête de la colonne de droite, qui avança le long du Upper Sandusky. Le plan prévoyait que chaque colonne se réunisse à nouveau aux rapides de Maumee, près du lac Érié, pour se préparer à la poussée finale vers Fort Detroit. La progression fut cependant difficile. Gênées par le mauvais temps, à court de vivres et confrontées à la menace permanente d'embuscades autochtones, les colonnes progressèrent péniblement. La situation s'aggrava à la fin du mois de novembre lorsque l'hiver s'installa brutalement; un soldat, William Atherton, carabinier du Kentucky, écrirait tristement qu'il n'y a rien d'autre "que la faim, le froid et la nudité qui nous regardent en face " (cité par Berton, 291).

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La colonne de Harrison perdit de nombreux chevaux à cause de l'épuisement dans l'effort pour tirer leurs canons jusqu'au Upper Sandusky, ce qui l'obligea à abandonner plusieurs chariots chargés de précieuses provisions. Dans le même temps, la colonne de Winchester, qui avait à peine commencé à remonter la Maumee, fut contrainte d'attendre près de Fort Defiance pour obtenir un nouveau ravitaillement. Les mauvaises conditions d'hygiène et d'évacuation des eaux du camp de Winchester entraînèrent rapidement des maladies chez les hommes; des centaines d'entre eux tombèrent malades et plusieurs d'entre eux mouraient chaque jour. "Nos souffrances à cet endroit ont été plus grandes que si nous avions participé à une bataille acharnée", écrivit un soldat, "plus de cent vies [...] ont été perdues à cause de nos mauvaises conditions d'hébergement". Les souffrances d'environ trois cents malades à la fois, qui sont exposés au froid et privés de toute nourriture, sont des preuves suffisantes de notre condition pitoyable!". (cité dans Berton, 292).

Brigadier General James Winchester
Brigadier général James Winchester
Ralph Eleaser Whiteside Earl (Public Domain)

Fin décembre, il était devenu frustrant de constater qu'aucune tentative de reprise de Détroit ne pourrait avoir lieu avant le printemps. Harrison ordonna néanmoins à Winchester d'achever sa marche vers les rapides de Maumee afin que l'armée soit en position de frapper au moment opportun; Harrison, qui avait quelques jours de retard, promit de l'y rejoindre. Le 30 décembre, la colonne de Winchester entama la dernière étape de sa triste marche - la plupart de ses hommes n'avaient ni manteaux ni chaussures adéquates et étaient contraints de supporter les conditions hivernales dans les chemises et pantalons en coton en lambeaux qu'ils portaient depuis le mois d'août. Lorsque Winchester atteignit les rapides de Maumee le 11 janvier 1813, ses hommes étaient épuisés mais pas démoralisés. La plupart d'entre eux étaient des volontaires du Kentucky, dont l'engagement de six mois était sur le point d'expirer, mais qui voulaient goûter au combat avant de rentrer chez eux, pour que les semaines de souffrance précédentes en valent la peine.

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Première bataille: 18 janvier

Alors que l'armée divisée de Harrison se rapprochait du Michigan, le lieutenant-colonel britannique Henry Procter se prépara à faire face à l'invasion. Il envoya des groupes de soldats brûler les terres autour de Détroit et arrêter tous les colons du Michigan susceptibles d'aider les Américains. Le 14 janvier, le major canadien Ebenezer Reynolds arriva au petit village de Frenchtown, sur la rivière Raisin, avec deux compagnies de la milice d'Essex et une bande de 200 guerriers Potawatomi; il avait pour ordre de détruire le village, de s'emparer de ses provisions et d'emmener la population francophone au Canada. Alors que Reynolds et ses hommes s'installaient à Frenchtown pour entamer ce processus, plusieurs habitants de la ville s'échappèrent et rejoignirent le camp américain aux rapides de Maumee. Leurs appels à l'aide trouvèrent un écho enthousiaste auprès des soldats de Winchester qui avaient toujours soif de bataille et pressèrent leur commandant d'agir. Bien qu'ayant reçu l'ordre de Harrison de rester sur place, Winchester pressentait lui aussi une victoire facile et, après un bref conseil de guerre le 17 janvier, décida de marcher à la rescousse de Frenchtown.

Les Américains se réjouirent de leur victoire, estimant avoir sauvé Frenchtown et ses habitants de la destruction.

Winchester dépêcha immédiatement le lieutenant-colonel William Lewis pour marcher vers Frenchtown avec 550 hommes, soutenu par une seconde force de 100 Kentuckiens sous les ordres du lieutenant-colonel John Allen. À 15 heures, le 18 janvier 1813, les Kentuckiens traversèrent la rivière Raisin gelée et se regroupèrent à 400 mètres (un quart de mile) de Frenchtown, où ils essuyèrent le feu de l'unique obusier britannique du village. Les Américains avancèrent "sous une pluie incessante de balles", mais parvinrent néanmoins à repousser la milice canadienne du groupe de maisons où elle s'était rassemblée pour prendre position. Les combats durèrent jusqu'au crépuscule, les Américains ne s'arrêtant que lorsqu'ils eurent repoussé les Canadiens et les Potawatomi à trois kilomètres du village. Bien qu'il ne se soit agi que d'une escarmouche, les Américains se réjouirent de leur victoire, estimant avoir sauvé Frenchtown et ses habitants de la destruction; le colonel Lewis, dans son rapport à Winchester, écrivit fièrement que ses hommes avaient "soutenu le double caractère des Américains et des Kentuckiens" (cité dans Berton, 301).

The British-American War of 1812
La guerre anglo-américaine de 1812
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Dès qu'il apprit la victoire, Winchester plia bagage et déplaça le reste de son armée pour rejoindre les troupes triomphantes à Frenchtown. Quelques heures plus tard, le général Harrison arriva aux rapides de Maumee avec les premiers éléments de sa propre colonne. Bien que Winchester ait désobéi à ses ordres, Harrison fut ravi d'apprendre la victoire; pour renforcer la position de Winchester, il envoya quatre compagnies de réguliers à Frenchtown ainsi que le capitaine Nathaniel Hart, qui apportait de nouveaux ordres pour que Winchester tienne bon. Lorsque les renforts arrivèrent, ils constatèrent que Winchester n'avait guère pris la peine de fortifier sa nouvelle position. Le général, qui avait établi ses quartiers dans une confortable maison en rondins à près de deux kilomètres du reste de ses troupes, n'avait pas posté de piquets, ni consolidé ses troupes, ni renforcé le mince mur de palissade qui gardait la ville. Les soldats avaient également fait preuve d'autosatisfaction; pour la première fois depuis des mois, ils avaient accès à de la nourriture fraîche et à des lits chauds, et après leur petit succès sur le champ de bataille, ils se sentaient invincibles. Les rapports indiquant qu'une importante force britannique et autochtone se rassemblait en vue d'une contre-attaque furent ignorés, et toutes les discussions visant à déplacer le camp vers une position plus défendable furent remises à plus tard.

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Deuxième bataille: 22 janvier

Le 19 janvier, les soldats britanniques et canadiens d'Amherstburg - du côté canadien de la rivière Détroit - célébraient l'anniversaire de la reine Charlotte lorsque les festivités furent interrompues par la nouvelle de la bataille de Frenchtown. Le colonel Procter, agissant avec une rapidité inhabituelle, rassembla une force de 567 réguliers britanniques et miliciens canadiens, ainsi que près de 800 guerriers autochtones. En l'absence du chef shawnee Tecumseh, parti au sud pour tenter d'inciter d'autres nations autochtones à rejoindre sa confédération, les alliés amérindiens de la Grande-Bretagne étaient dirigés par les chefs wyandots Roundhead et Walk-in-the-Water. De nombreux Amérindiens avaient été chassés de chez eux par l'armée de Harrison au cours de son avancée vers les rapides de Maumee, ce qui les avaient rendu avides de vengeance. Procter conduisit cette force dans le Michigan, arrivant sur les rives de la rivière Raisin, près de Frenchtown, à l'aube du 22 janvier 1813.

La plupart des troupes du Kentucky dormaient pendant l'approche silencieuse de Procter et furent réveillées, selon les mots d'un soldat, par "le tonnerre des canons et le rugissement des armes légères, et les cris plus terribles des sauvages" (cité dans Taylor, 211). Les Kentuckiens, désorientés et surpris, quittèrent leurs quartiers en titubant et prirent une position défensive hâtive sur la partie gauche de la ville, tandis que les troupes régulières américaines se formèrent sur la partie droite. Les réguliers, dont la plupart étaient des jeunes recrues, reçurent le plus gros de l'attaque britannique; leur ligne fut déchiquetée par les tirs de canons de 3 livres de Procter, tandis que leurs flancs furent attaqués par la milice canadienne et les Amérindiens de Roundhead. Au bout de 20 minutes seulement, les réguliers s'enfuirent; les guerriers amérindiens les poursuivirent, passant au tomahawk et scalpant tout soldat qui décrochait. Le général Winchester, après avoir parcouru au galop le kilomètre qui séparait ses quartiers du champ de bataille, tenta de rallier les troupes sur les rives du Raisin, mais ne parvint pas à les contenir, les hommes paniqués se précipitant sur la rivière gelée.

Cartoon Showing Winchester Captured
Vignette de la capture de Winchester
British Cartoon Prints Collection (Public Domain)

Winchester tenta à deux reprises de rallier les troupes régulières, sans succès, avant d'être finalement encerclé par les guerriers de Roundhead. 147 soldats américains jetèrent immédiatement leurs armes et se rendirent. D'autres se dispersèrent et s'enfuirent dans les bois, où ils furent rapidement pris en chasse. Le colonel John Allen, blessé à la cuisse, réussit à boiter sur trois kilomètres avant d'être rattrapé par deux guerriers Potawatomi; il fut abattu et scalpé. Winchester lui-même fut capturé vivant. Les Amérindiens le dépouillèrent de son uniforme et le traînèrent, tremblant, jusqu'au colonel Procter, qui lui demanda d'ordonner à ses hommes de déposer les armes. Winchester répondit que, puisqu'il était désormais prisonnier, il ne commandait plus; cependant, après que Procter l'eut averti qu'il ne pourrait peut-être pas empêcher ses alliés autochtones de se livrer au massacre, Winchester promit de recommander au reste de ses troupes de se rendre.

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Alors que les troupes régulières américaines avaient fui le champ de bataille, les volontaires du Kentucky, sur le flanc gauche, continuaient de se battre. Dirigés par le major George Madison - futur gouverneur du Kentucky - ils tenaient bon autour d'un groupe de bâtiments. Depuis ces fenêtres, les tireurs du Kentucky infligèrent de lourdes pertes; ils ciblèrent en particulier les équipes d'artillerie britanniques, tuant finalement un si grand nombre d'artilleurs qu'ils neutralisèrent les canons ennemis. Bien qu'à court de munitions, les Kentuckiens étaient désireux de poursuivre le combat - et furent donc consternés lorsqu'ils virent Procter s'approcher sous un drapeau blanc de trêve et Winchester capturé à ses côtés. Le major Madison, horrifié de voir que son commandant s'était déjà rendu, refusa de faire de même sans la garantie qu'aucun mal ne serait fait à ses hommes. Procter fut courroucé par l'insolence de Madison et s'écria: " Monsieur, seriez-vous en train de me dicter ma conduite?" Procter finit par accepter - sans toutefois le mettre par écrit - et promit qu'aucun mal ne serait fait aux soldats du Kentucky. À contrecœur, les hommes de la frontière déposèrent les armes et la bataille prit fin. Ce fut une défaite effroyable pour les Américains qui déplorèrent 397 tués, 80 blessés et plus de 500 prisonniers, tandis que les Britanniques, les Canadiens et les Amérindiens déplorèrent 24 tués et 158 blessés.

Massacre: 23 janvier

Malgré sa victoire, Procter savait qu'il ne pouvait s'attarder longtemps à Frenchtown. Harrison était toujours aux rapides de Maumee avec une force importante et chercherait bientôt à se venger. Procter décida donc de retourner à Amherstburg dès que possible. Il chargea ses propres blessés sur des traîneaux, mais ne trouva pas assez de place pour accueillir les 80 Américains trop blessés pour marcher. Promettant d'envoyer d'autres traîneaux pour les récupérer au matin, Procter quitta Frenchtown avec ses soldats et ses prisonniers valides dans la soirée du 22, laissant derrière lui une poignée de miliciens canadiens pour garder les prisonniers blessés. Environ 200 guerriers autochtones restèrent également sur place pour piller la ville. Leur présence inquiétait les miliciens canadiens, qui s'éclipsèrent de Frenchtown à la tombée de la nuit, en murmurant aux Américains blessés: "nous avons peur d'eux nous-mêmes" (cité dans Taylor, 212).

Les blessés du Kentucky se retrouvèrent alors à la merci des Amérindiens. Tard dans la nuit, un chef autochtone pénétra dans l'une des deux maisons où étaient enfermés les prisonniers. Parlant couramment l'anglais, il passa deux heures à converser avec les blessés. Mais au moment de partir, il prononça une phrase qui glaça l'un des prisonniers, William Atherton: "Je crains que certains des garçons espiègles ne fassent des bêtises avant le lever du jour" (cité dans Berton, 314). En effet, avant que le soleil ne se lève complètement, plusieurs Amérindiens pénétrèrent dans les maisons et dépouillèrent les blessés de leurs biens personnels, notamment de leurs couvertures et de leurs vêtements. Un témoin oculaire britannique horrifié se souviendrait plus tard de "l'éclat féroce des flammes, le fracas des toits, le sacrifice des malheureux mourants enveloppés de feu et les cris sauvages de triomphe" (cité dans Taylor, 212). Tous les blessés qui parvinrent à s'échapper des décombres en flammes furent passés au tomahawk et scalpés.

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Une cinquantaine de blessés du Kentucky moururent dans l'incendie. Les 30 autres furent emmenés par les Amérindiens, qui avaient l'intention de les rançonner ou de les adopter au sein de leurs tribus - ce qui était la coutume de certaines nations amérindiennes pour remplacer ceux qui étaient morts au combat. Les Kentuckiens trop blessés pour tenir le coup furent tués. Le capitaine Nathaniel Hart, beau-frère d'Henry Clay, politicien du Kentucky, fut tiré de son cheval et tué à coups de tomahawk sur la route de Frenchtown. Un autre homme, le soldat Charles Searls, fut tué lorsque son ravisseur autochtone entra dans une colère noire à la mention du nom de William Henry Harrison. Bien que certains captifs, comme le jeune Atherton, survécurent, le chemin emprunté par les Amérindiens fut rapidement jalonné de cadavres. Les porcs ne tardent pas à s'en régaler; des témoins oculaires se souviendraient plus tard que les porcs couraient avec "des crânes, des bras, des jambes et d'autres parties du corps humain dans leur bouche" (cité dans Taylor, 212). Le repas eut apparemment un effet néfaste sur les porcs, qui "semblaient être rendus fous par un régime si abondant de chair chrétienne"(ibid).

Remember the River Raisin
Souvenez-vous de la rivière Raisin
Ken Riley (Public Domain)

Suites de la bataille

La bataille de Frenchtown fut la troisième catastrophe militaire subie par les États-Unis depuis la déclaration de guerre, six mois auparavant, les autres étant le siège de Détroit (15-16 août) et la bataille de Queenston Heights (13 octobre). Une autre armée avait été perdue, un autre général avait été capturé et une autre occasion de renverser le cours de la guerre avait été gâchée. Le colonel Procter fut promu général de division et nombre de ses camarades portèrent un toast à une nouvelle victoire britannique. Mais dès que la nouvelle du massacre parvint à Amherstburg, certains Britanniques furent moins enclins à se réjouir; comme le dit un chirurgien militaire, "soyez assurés que nous n'avons pas fini d'entendre parler de cette honteuse affaire"(ibid). En effet, le Congrès ne tarda pas à faire la propagande du massacre de River Raisin, le qualifiant de crime de guerre perpétré par les Britanniques et leurs alliés autochtones. Le slogan "Remember the Raisin" (Souvenez-vous de la rivière Raisin) devint un cri de ralliement lors des campagnes de recrutement organisées dans tout le pays, les citoyens américains s'empressant de venger leurs compatriotes tombés au champ d'honneur. Cette nouvelle vague de ferveur anti-britannique et anti-amérindienne permettrait aux États-Unis de remporter des victoires plus tard dans l'année, notamment lors de la bataille de la Thames (5 octobre 1813).

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que la bataille de Frenchtown?

La bataille de Frenchtown se déroula du 18 au 23 janvier 1813 pendant la guerre de 1812. Elle vit la défaite d'une armée américaine et le massacre des troupes américaines qui s'étaient rendues par certains des alliés amérindiens de la Grande-Bretagne.

Où s'est déroulée la bataille de Frenchtown?

La bataille de Frenchtown s'est déroulée dans le territoire du Michigan (près de l'actuelle ville de Monroe, Michigan), sur la rivière Raisin.

Pourquoi la bataille de Frenchtown fut-elle importante?

La bataille de Frenchtown fut importante parce qu'elle fut la troisième grande défaite américaine de la guerre, mais aussi parce qu'elle galvanisa le soutien renouvelé à la guerre aux États-Unis après le massacre des soldats blessés capturés.

Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2024, décembre 02). Bataille de Frenchtown [Battle of the River Raisin]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2576/bataille-de-frenchtown/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille de Frenchtown." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le décembre 02, 2024. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2576/bataille-de-frenchtown/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille de Frenchtown." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 02 déc. 2024. Web. 21 janv. 2025.

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