Bataille de la Rivière Thames

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Harrison W. Mark
de , traduit par Babeth Étiève-Cartwright
publié le 06 janvier 2025
Disponible dans ces autres langues: anglais
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La bataille de la rivière Thames (5 octobre 1813), ou bataille de Moraviantown, fut un engagement décisif de la guerre de 1812, au cours duquel l'armée américaine, sous les ordres du général William Henry Harrison, vainquit une force britannique et autochtone dans le Haut-Canada. La bataille entraîna la mort du chef shawnee Tecumseh et la dissolution de sa confédération intertribale.

Battle of the Thames
Bataille de la rivière Thames
William Emmons (Public Domain)

Contexte: La lutte pour le Michigan

Le 16 août 1812, moins de deux mois après la déclaration de la guerre de 1812, les Britanniques s'emparèrent sans coup férir de Fort Detroit, le principal avant-poste américain, et prirent ainsi le contrôle de l'ensemble du territoire du Michigan. Cette victoire décisive n'aurait pu être obtenue sans l'aide de plusieurs nations autochtones du nord-ouest, qui s'étaient rangées du côté des Britanniques pour résister à l'expansion agressive des États-Unis vers l'ouest. Sous la direction charismatique du chef shawnee Tecumseh, ces nations autochtones étaient en train de s'unir au sein d'une nouvelle confédération intertribale, dans le but de récupérer les terres qu'elles avaient perdues au profit des États-Unis après la désastreuse bataille de Fallen Timbers (20 août 1794). La Grande-Bretagne était désireuse de soutenir cette nouvelle confédération qu'elle considérait comme un État tampon potentiel entre les États-Unis et le Canada, et promit d'aider les Autochtones à s'installer sur des terres situées à l'ouest de la rivière Ohio.

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Les États-Unis étaient soucieux d'empêcher l'émergence d'une confédération autochtone hostile, soutenue par les Britanniques, sur leur frontière occidentale.

Soucieux d'empêcher l'apparition d'une confédération autochtone hostile soutenue par les Britanniques sur leur frontière occidentale, les États-Unis étaient déterminés à étouffer la menace dans l'œuf en reconquérant le Michigan. Cette tâche fut confiée au major général William Henry Harrison, le populaire héros de la bataille de Tippecanoe, et à sa toute nouvelle Armée du Nord-Ouest, composée principalement de volontaires du Kentucky et de l'Ohio. Au début du mois d'octobre 1812, Harrison se mit en route vers Détroit, mais sa progression fut entravée par une logistique déficiente et par le mauvais temps. Contraint de prendre ses quartiers d'hiver en janvier 1813, Harrison fut confronté à des difficultés supplémentaires lorsque la colonne de tête de son armée - dans la petite localité de Frenchtown, dans le Michigan, sur la rivière Raisin - fut attaquée et vaincue par une force britannique et autochtone. Après la bataille de Frenchtown, les soldats britanniques se retirèrent à Détroit, emmenant leurs prisonniers valides mais laissant derrière eux les prisonniers du Kentucky trop blessés pour marcher. À la nuit tombée, nombre de ces Kentuckiens blessés furent massacrés par des guerriers Potawatomi alliés aux Britanniques, qui voulaient se venger de leurs villages brûlés par l'armée de Harrison au cours de son avancée dans l'Ohio.

Harrison, après avoir appris la défaite de la bataille de la rivière Raisin, retira le reste de son armée vers la rivière Maumee, où il construisit à la hâte le fort Meigs en février 1813. Pendant plusieurs mois, l'armée du Nord-Ouest resta retranchée dans le fort, résistant même à un bref siège en mai. Avant de poursuivre son avancée vers Détroit, Harrison savait que les Américains devaient prendre le contrôle du lac Érié, ce qui leur permettrait de renforcer et de réapprovisionner plus facilement leur armée dans le Michigan. Dans cette optique, les Américains construisirent neuf navires sur le lac, placés sous le commandement du Master Commandant Oliver Hazard Perry.

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The Battle of Lake Erie
La bataille du lac Érié
Julian Oliver Davidson (Public Domain)

À la fin du mois d'août, Perry déplaça son escadron naval à Put-in-Bay, dans l'Ohio, une position à partir de laquelle il pourrait bloquer le principal avant-poste britannique le long du lac, à Amherstburg, dans le Haut-Canada (l'actuel sud de l'Ontario). Une escadre de six navires britanniques, sous les ordres de Robert Heriot Barclay, prit la mer pour répondre à cette menace, ce qui aboutit à la bataille du lac Érié (10 septembre 1813), au cours de laquelle Perry l'emporta en capturant les navires britanniques; comme le dirait Perry lui-même dans son rapport à Harrison, "Nous avons affronté l'ennemi et il est à nous". Les Américains contrôlant le lac Érié, Harrison était libre de reprendre sa progression vers Détroit. À la mi-septembre, son armée pénétra dans le Michigan le long des rives du lac, ravitaillée par les navires victorieux de Perry sur le lac.

Retraite de Procter

Avant même que la nouvelle de la défaite sur le lac Érié ne lui soit parvenue, le major général Henry Procter, commandant des forces britanniques sur la frontière nord-ouest, était impatient de battre en retraite. Suite au blocus de Perry, sa position à Amherstburg était déjà précaire. Les vivres commençaient à manquer dangereusement et l'avant-poste n'était pas suffisamment défendu, ses canons ayant été utilisés pour équiper la flotte malheureuse de Barclay. En apprenant que les Américains contrôlaient le lac Érié, Procter considérait que sa position était sans espoir. Consultant ses cartes, il décida de replier ses forces sur Burlington Heights, une position britannique plus solide à l'extrémité ouest du lac Ontario. Cela l'obligeait cependant à abandonner Détroit et le territoire du Michigan, et risquait de mécontenter ses alliés autochtones de la région dont le soutien lui était indispensable. Dépassé par la force de Harrison, Procter ne vit pas d'autre solution et décida de battre en retraite.

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The British-American War of 1812
La guerre anglo-américaine de 1812
Simeon Netchev (CC BY-NC-ND)

Lorsque Tecumseh apprit la décision de Procter, il accourut vers lui, furieux. Le chef shawnee s'était battu toute sa vie contre les Américains blancs. Son frère aîné, Cheeseekau, qui avait été une figure paternelle pour lui, avait été tué en combattant les soldats américains dans les années 1790, et Tecumseh lui-même s'était battu à Fallen Timbers et avait été témoin des humiliations infligées à son peuple par la suite. De plus, Tecumseh avait un compte personnel à régler avec Harrison, qui avait tenté de chasser les Autochtones de leurs terrains de chasse lorsqu'il était gouverneur de l'Indiana et qui avait battu la Confédération de Tecumseh à Tippecanoe. La retraite, même pour des raisons tactiques, n'était pas envisageable pour Tecumseh qui craignait qu'une telle action ne condamne sa fragile confédération. Par l'intermédiaire d'un interprète, Tecumseh exhorta Procter à reconsidérer sa décision, en lui disant:

Vous nous avez toujours dit de rester ici et de prendre soin de notre terre... vous nous avez toujours dit que vous ne retireriez jamais votre pied du sol britannique. Mais maintenant, mon père, nous voyons que vous reculez, et nous sommes désolés de voir notre père agir ainsi sans voir l'ennemi. Nous devons comparer la conduite de notre père à celle d'un animal gras qui porte sa queue sur son dos... nos vies sont entre les mains du Grand Esprit; nous sommes déterminés à défendre notre terre; et si telle est sa volonté, nous voulons y laisser nos os.

(cité dans Berton, 557)

Ces paroles touchèrent Procter, qui savait qu'il ne pouvait risquer de perdre ses alliés amérindiens. Pour conserver le soutien de Tecumseh, le général britannique lui proposa un compromis: ils ne se retireraient que jusqu'aux fourches de la rivière Thames, dans le Haut-Canada, où ils prendraient position, Procter promettant que les Britanniques "mélangeront nos os à [vos] os"(ibid.). Tecumseh accepta à contrecœur de se joindre à eux, bien que les deux tiers de ses partisans, dégoûtés par ce qu'ils percevaient comme une trahison de la part de la Grande-Bretagne, refusèrent; sous la conduite de l'influent chef Wyandot Walk-in-the-Water, des centaines d'Autochtones rentrèrent chez eux. Tecumseh lui-même, bien qu'il se soit résigné à la retraite, continuait d'envisager cette perspective avec effroi, déclarant à l'un de ses partisans que "nous allons suivre les Britanniques, et j'ai l'impression que je ne reviendrai jamais"(ibid.). Le 23 septembre, les Britanniques abandonnèrent Détroit, incendiant le fort et les entrepôts. Le 27 septembre, ils quittèrent également Amherstburg et entamèrent leur retraite en remontant la rivière Thames.

Harrison se rapproche

Le jour même où Procter quitta Amherstburg, Harrison arriva à Détroit "au milieu des acclamations joyeuses du peuple" (cité dans Taylor, 244). Après avoir laissé une garnison derrière lui, il traversa la rivière Détroit pour entrer au Canada, prenant également le contrôle d'Amherstburg. Puis, avec 3 500 soldats sous son commandement, il commença à remonter la rivière Thames, à la poursuite de l'armée de Procter qui battait en retraite. La plupart des hommes de Harrison étaient des Kentuckiens, de nouveaux volontaires désireux de venger la mort de leurs amis et voisins massacrés par les Autochtones à la rivière Raisin. Le slogan "Remember the Raisin" (Souvenez-vous de la rivière Raisin) avait été repris lors des campagnes de recrutement dans les colonies frontalières, amenant plus d'hommes du Kentucky à s'enrôler dans l'armée que dans n'importe quel autre État. Isaac Shelby, le gouverneur du Kentucky âgé de 63 ans, dirigeait cinq brigades dans l'armée de Harrison, tandis que le colonel Richard Mentor Johnson, membre du Congrès du Kentucky, dirigeait également quelques troupes. Les Kentuckiens enthousiastes se déplaçaient rapidement, parcourant de nombreux kilomètres chaque jour.

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Remember the River Raisin
Souvenez-vous de la rivière Raisin
Ken Riley (Public Domain)

Les Britanniques, en revanche, se déplaçaient lentement. Les routes boueuses et les lourds bagages ralentissaient leur retraite, tandis que les hommes privés de sommeil étaient contraints de subsister avec des demi-rations. Pour ne rien arranger, Procter, qui précédait les hommes avec sa femme et sa famille, n'avait pas précisé leur destination. Craignant que les soldats ne se mutinent s'il leur parlait de la promesse qu'il avait faite à Tecumseh de se battre sur la rivière Thames, il avait préféré garder le silence. Le mécontentement se transforma bientôt en indignation; à un moment donné, le major Adam Muir suggéra que le commandant en second de Procter, le colonel Augustus Warburton, destitue le général et prenne lui-même le commandement. Devant le refus de Warburton, Muir s'écria que "Procter devrait être pendu pour avoir été absent et Warburton pendu avec lui pour avoir refusé d'assumer ses responsabilités" (Berton, 571). C'est dans cette atmosphère tendue que les Britanniques s'approchèrent de Moraviantown dans la nuit du 4 octobre. Situé sur les rives de la Tamise, Moraviantown était un petit village missionnaire indien, composé d'une église, d'une école et de 60 bâtiments en rondins. Conscient que Harrison le rattrapait rapidement, Procter savait que ce serait dans cette zone qu'il devrait s'imposer.

La bataille

Juste avant le lever du jour, le 5 octobre 1813, les soldats britanniques épuisés sortirent de leurs tentes et découvrirent que les Américains leur fonçaient dessus et qu'il était temps d'agir. Les hommes eurent à peine le temps d'engloutir leur petit-déjeuner à moitié cuit qu'ils se retrouvèrent à marcher 4 km dans le froid et l'obscurité de l'aube. Lorsqu'ils atteignirent enfin le bord de la rivière, Procter leur ordonna de s'arrêter et les organisa en ligne de bataille. Les quelque 800 réguliers britanniques, dont la plupart appartenaient au 41e régiment d'infanterie, tenaient le flanc gauche le long de la rive et étaient couverts par un seul canon de 6 livres. Sur le flanc droit se trouvaient Tecumseh et environ 500 Autochtones, positionnés dans un petit marécage au sein d'une légère forêt d'érables et de chênes. Alors que les premiers rayons du matin filtraient à travers les arbres, Tecumseh descendit le long de la ligne, serrant la main des officiers et des hommes britanniques. Un des soldats ne pourrait jamais oublier la vision du grand chef shawnee et se souviendrait surtout de ses "yeux noisette étincelants" (Berton, 576).

Tecumseh at the Battle of the Thames
Tecumseh à la bataille de la rivière Thames
Charles William Jefferys (Public Domain)

Harrison, pendant ce temps, avait fait passer son armée de l'autre côté de la rivière. La première victime de la journée fut celle de William Whitley, un vieux pionnier du Kentucky et le principal éclaireur de Harrison, qui abattit un Autochtone de l'autre côté de la rivière et se mit à scalper le cadavre. "C'est le treizième scalp que je prends", se vanta Whitley, "et j'en aurai un autre cette nuit ou je perdrai le mien"(ibid). Whitley était loin d'être le seul Kentuckien assoiffé de sang, car de nombreux soldats américaines comptaient des amis ou des parents parmi ceux qui avaient été tués sur la rivière Raisin, et étaient désireux de se venger à la fois des Amérindiens qui avaient commis le massacre et de Procter, l'homme qui l'avait autorisé. Après avoir placé ses hommes à environ 800 mètres devant la ligne britannique, Harrison accepta que le régiment du colonel Richard Mentor Johnson mène la charge; Johnson, à son tour, divisa son régiment en deux bataillons. Le premier, sous les ordres de son jeune frère, le lieutenant-colonel James Johnson, attaquerait les réguliers britanniques sur le flanc gauche, tandis que l'aîné Johnson dirigerait en personne le second bataillon contre les Autochtones.

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Sur le flanc gauche, la bataille était déjà terminée, cinq minutes seulement après que le clairon américain eut sonné et lancé la charge.

Lorsque tout était prêt, le clairon américain sonna le signal de l'avance. Le jeune Johnson dirigea son bataillon vers la ligne des réguliers britanniques qui étaient fatigués, affamés et complètement découragés. Les réguliers ne tirèrent qu'une seule volée de mousquet avant que les Kentuckiens ne les atteignent, les yeux embrasés de fureur, hurlant "Souvenez-vous de la rivière Raisin!" Presque aussitôt, les Britanniques jetèrent leurs mousquets et s'enfuirent dans les bois, sans même avoir pris la peine de tirer leurs canons. Procter tenta un moment de rallier ses troupes avant de se rendre compte que la bataille était perdue; craignant pour sa sécurité s'il était capturé, il décida de rejoindre ses hommes dans leur fuite. Sur le flanc gauche, la bataille était déjà terminée, cinq minutes seulement après que le clairon américain eut sonné et déclenché la charge. Sur le flanc droit, Richard Mentor Johnson prépara sa propre attaque. Son plan était audacieux et, littéralement, suicidaire: 20 volontaires montés allaient passer devant les Amérindiens et attirer leurs tirs de mousquet. Puis, alors que les Amérindiens s'arrêteraient pour recharger, le reste des hommes du colonel Johnson les chargerait. Johnson annonça qu'il accompagnerait les 20 hommes, tout comme l'éclaireur William Whitley.

Une fois l'ordre donné par Johnson, les 20 cavaliers galopèrent vers les Amérindiens dans une charge folle. Les guerriers mordirent à l'hameçon et tirèrent une volée de mousquets, faisant immédiatement tomber la plupart des cavaliers de leurs montures. 15 d'entre eux furent tués ou mortellement blessés, dont Whitley, dont le cadavre couvert de balles s'immobilisa dans la boue. Alors que ses compagnons l'éloignaient du champ de bataille dans une couverture, le reste des Kentuckiens s'élancèrent vers l'avant, frappant les Autochtones pendant qu'ils rechargeaient leurs armes. Il s'ensuivit une lutte désespérée au corps à corps, alors que de plus en plus de soldats américains se jetaient dans la mêlée. Pendant la majeure partie du combat, on pouvait entendre la voix mélodieuse de Tecumseh, qui encourageait ses hommes. Soudain, cette voix se tut, car Tecumseh fut tué en plein combat. Comprenant que leur chef avait été tué, les Autochtones poussèrent un cri de deuil et s'enfuirent dans les bois. La mort de Tecumseh marqua la fin de la bataille de la rivière Thames. L'historien Pierre Berton décrit avec éloquence la scène qui suivit le combat:

Au fur et à mesure que les ombres de la fin de l'après-midi grandissaient, un voile se leva sur les cadavres des soldats tués. Il y avait là des tuniques rouges criblées d'une tache plus sombre, des Kentuckiens dans des attitudes grotesques que l'on ne pourrait qualifier que d'inhumaines, et des Indiens fixant le ciel d'un regard vide... mais il manquait un cadavre. Insaisissable dans la vie, Tecumseh restait invisible dans la mort. Aucun Blanc n'avait jamais été autorisé à dessiner son portrait. Aucun Blanc ne pourrait jamais exposer ou mutiler son corps. Aucune pierre tombale, aucun marqueur, aucun monument n'identifierait son lieu de repos. Ses hommes l'avaient emporté dans un endroit où aucun étranger, qu'il soit britannique ou américain, ne le trouverait jamais - son argile terrestre, comme son propre espoir déçu, enterré à jamais dans une tombe secrète.

(584)

Death of Tecumseh at the Battle of the Thames
Mort de Tecumseh à la bataille de la rivière Thames
N. Currier (Public Domain)

Suites

Lorsque la fumée se dissipa enfin, environ 27 soldats américains gisaient morts sur le champ de bataille, 57 autres ayant été blessés. Les pertes britanniques s'élevèrent à environ 18 morts, 25 blessés et 565 prisonniers, tandis que leurs alliés autochtones comptaient 33 morts et un nombre indéterminé de blessés. Bien entendu, le corps de Tecumseh ne fut jamais retrouvé - le lendemain de la bataille, des volontaires du Kentucky s'en prirent à un cadavre d'Autochtone qu'ils prétendaient appartenir au chef shawnee, mais cette affirmation fut démentie par un garçon de la région qui avait vu Tecumseh la veille. De nombreux hommes s'attribueraient le meurtre de Tecumseh; la famille de William Whitley se vanterait que leur parent avait tué Tecumseh avant de mourir lui-même, tandis que l'affirmation de Richard Mentor Johnson selon laquelle c'était lui qui avait fait le coup contribuerait à le propulser à la vice-présidence en 1837. Quoi qu'il en soit, il apparut rapidement que Tecumseh était bel et bien mort. Le 14 octobre, plusieurs nations autochtones qui avaient fait partie de son éphémère confédération - les Miami, les Potawatomi, les Wyandot, les Wea, les Ottawa et les Ojibwe - envoyèrent des chefs à Détroit pour faire la paix avec les États-Unis, promettant de rendre tous les prisonniers et de se joindre à la guerre contre la Grande-Bretagne. Le rêve de Tecumseh d'une résistance autochtone unie contre les États-Unis s'était éteint avec lui.

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Immédiatement après la bataille, les victorieux du Kentucky entreprirent un raid sur Moraviantown. Ils le firent contre l'avis des missionnaires qui criaient que les Autochtones qui vivaient là étaient des pacifistes chrétiens; les Kentuckiens, eux, étaient animés par la haine de tous les Amérindiens et pensaient que les missionnaires blancs qui les aidaient étaient des traîtres à la race. C'est ainsi que le petit village paisible de Moraviantown fut rasé, le premier village à être intentionnellement détruit pendant la guerre. Avec ce dernier acte de violence insensé, le théâtre nord-ouest de la guerre de 1812 prit fin. Le Michigan et le lac Érié étaient désormais aux mains des États-Unis, Tecumseh était mort, sa confédération détruite et les Britanniques étaient sur la défensive au Canada. Hormis quelques escarmouches mineures, la frontière du Michigan resterait calme jusqu'à la fin de la guerre, même si les combats se poursuivraient en Ontario et autour de la baie de Chesapeake au cours de l'année suivante.

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Questions & Réponses

Qu'est-ce que la bataille de la rivière Thames?

La bataille de la rivière Thames fut une bataille importante de la guerre de 1812. Elle fut livrée par une armée américaine contre une force britannique et autochtone le 13 octobre 1813 à Moraviantown, dans le Haut-Canada.

Pourquoi la bataille de la rivière Thames fut-elle importante?

La bataille de la rivière Thames fut importante car elle causa la mort de Tecumseh, entraînant la dissolution de sa confédération intertribale.

Qui participa à la bataille de la rivière Thames?

La bataille de la rivière Thames fut menée par une armée américaine, dirigée par le futur président William Henry Harrison, contre une force britannique et autochtone, dirigée par le général britannique Henry Procter et le chef shawnee Tecumseh, ce dernier mourant au cours des combats.

Bibliographie

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Traducteur

Babeth Étiève-Cartwright
Babeth s'est consacrée à la traduction après avoir enseigné l'anglais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, l'anglais et l'italien et a 25 ans d'expérience dans le domaine de l'éducation. Elle aime voyager et découvrir l'histoire et le patrimoine d'autres cultures.

Auteur

Harrison W. Mark
Harrison Mark est diplômé de SUNY Oswego où il a étudié l'histoire et les sciences politiques.

Citer cette ressource

Style APA

Mark, H. W. (2025, janvier 06). Bataille de la Rivière Thames [Battle of the Thames]. (B. Étiève-Cartwright, Traducteur). World History Encyclopedia. Extrait de https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2596/bataille-de-la-riviere-thames/

Style Chicago

Mark, Harrison W.. "Bataille de la Rivière Thames." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. modifié le janvier 06, 2025. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2596/bataille-de-la-riviere-thames/.

Style MLA

Mark, Harrison W.. "Bataille de la Rivière Thames." Traduit par Babeth Étiève-Cartwright. World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 06 janv. 2025. Web. 22 févr. 2025.

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