La révolution américaine (c. 1765-1789) fut un événement marquant de l'histoire occidentale qui vit l'émergence des États-Unis et contribua à engendrer d'autres vagues de révolutions et de bouleversements sociétaux de part et d'autre de l'Atlantique. Bien que les causes de la révolution soient souvent présentées de manière simple - "pas de taxation sans représentation" - ses véritables origines étaient beaucoup plus complexes.
Les causes de la révolution américaine sont multiples et, bien que les historiens ne s'accordent toujours pas sur le degré d'importance à accorder à chacune d'entre elles, on considère généralement que les principales causes sont les suivantes:
- la création d'une identité américaine, distincte mais étroitement liée à celle de la Grande-Bretagne
- la politique de négligence salutaire du Parlement et son abandon éventuel
- Un siècle de guerres coloniales
- la restriction de l'expansion vers l'ouest
- Des impôts "injustes"
- Une série de conflits croissants entre les "patriotes" américains et les autorités britanniques, notamment le massacre de Boston, la Boston Tea Party et les lois intolérables.
Il est certain qu'il existe bien d'autres causes, majeures ou mineures, qu'il faudrait prendre en considération, mais ces facteurs permettront, je l'espère, au lecteur de mieux comprendre les raisons de la révolution américaine.
L'identité américaine
Il n'y a peut-être pas de question plus centrale aux origines de la Révolution américaine que celle de l'identité américaine. En effet, juste avant la bataille de Bunker Hill (17 juin 1775), des régiments de rebelles américains se présentèrent à leur poste en annonçant qu'ils étaient "au service de sa Majesté" (Boatner, 539). C'est en fait la croyance en leur propre identité anglaise qui conduisit les colons à chérir leur liberté avec tant d'ardeur.
Depuis au moins la Glorieuse Révolution de 1689, les Anglais se targuaient d'être le peuple le plus libre du monde; comparée aux monarchies absolutistes, la monarchie constitutionnelle britannique était certainement plus limitée, le Parlement se faisant le porte-parole des sujets du roi dans des domaines tels que la fiscalité. Selon les différents documents juridiques qui constituaient la constitution abstraite de la Grande-Bretagne - la Magna Carta (1215), par exemple, et le Bill of Rights de 1689 - les Britanniques se voyaient garantir certains droits tels que l'auto-taxation et le gouvernement représentatif, qui s'exerçaient par l'élection du Parlement. Ceux qui ne remplissaient pas les conditions de propriété pour participer activement à la vie politique étaient considérés comme virtuellement représentés au Parlement.
Lorsque les premiers colons anglais arrivèrent en Amérique du Nord, ils se considéraient encore comme des Anglais: ils parlaient la même langue, partageaient la même histoire et devaient allégeance au même roi. Ces colons pensaient qu'ils pouvaient encore prétendre aux "droits des Anglais", des droits qui furent rapidement inscrits dans leurs propres chartes coloniales. Le gouvernement représentatif, par exemple, revêtait une grande importance pour les colons; la plupart des colonies virent la création d'assemblées législatives qui étaient parfois plus puissantes que le gouverneur nommé par le roi. Ces assemblées étaient souvent responsables de la perception des impôts et de la mise en œuvre d'autres politiques et, tant que ces politiques n'entraient pas en conflit avec les intérêts de la Grande-Bretagne, le Parlement n'intervenait pas.
Ainsi, à mesure que les générations passaient et que les colons s'habituaient à se gouverner eux-mêmes, ils commencèreent à développer des identités distinctes qui sous-tendaient leur caractère anglais. La culture puritaine de la Nouvelle-Angleterre, par exemple, se développa très différemment de la société basée sur le tabac de la Virginie ou des origines hollandaises de New York. Malgré tout, les "droits des Anglais" des colons restaient plus chers que jamais, ce qui laissait présager un réveil brutal des colonies si leur perception de leur propre anglophilie était remise en question.
Négligence salutaire et mercantilisme
Pendant la majeure partie du XVIIIe siècle, le Parlement britannique traita les colonies par le biais d'une politique informelle connue sous le nom de "négligence salutaire"; le Parlement autorisait les colonies à se gouverner elles-mêmes tant qu'elles demeuraient rentables pour la Grande-Bretagne. À une époque de plus en plus marquée par le mercantilisme, l'idée que les colonies étaient "rentables" pour la mère patrie était de la plus haute importance. En 1651, le Parlement adopta la première des lois sur la navigation qui stipulait que seuls les navires anglais pouvaient transporter des marchandises importées en Angleterre. Toutes les marchandises exportées des colonies d'Amérique du Nord - bois, rhum, tabac, etc. - devaient être expédiées en Grande-Bretagne avant de pouvoir être envoyées ailleurs. Les lois sur la navigation renforcèrent la dépendance des colonies à l'égard de la Grande-Bretagne, mais suscitèrent des tensions au sein de la puissante classe des marchands de Nouvelle-Angleterre. Dans les années 1660, lorsque les lois furent adoptées pour la première fois, ces marchands avaient déjà établi des liens commerciaux solides avec d'autres colonies et d'autres pays européens, et ils répugnaient à y renoncer.
La résistance des colons aux lois sur la navigation marqua une rupture du contrat informel qui les liait au Parlement. En guise de punition, le Parlement chercha à centraliser l'autorité britannique en regroupant les colonies dans le Dominion de la Nouvelle-Angleterre en 1689, sous la direction d'un gouverneur royal. Cette mesure donna lieu à des émeutes, dont la révolte de Boston en 1689, mais la question fut résolue après la Glorieuse Révolution, lorsque le Dominion fut dissous. La politique de négligence salutaire fut rétablie et les marchands coloniaux restèrent, pour la plupart, fidèles à leurs devoirs économiques envers la Grande-Bretagne.
Les guerres coloniales
À partir du milieu du XVIIe siècle et jusqu'en 1763, les treize colonies d'Angleterre furent prises dans une série de guerres qui non seulement renforcèrent leurs liens les unes avec les autres, mais les convainquirent également de leurs capacités martiales. En effet, la plupart des villes coloniales avaient entretenu des milices sous une forme ou une autre depuis leur fondation afin de protéger leurs communautés des myriades de dangers qui existaient sur la frontière impitoyable de l'Amérique du Nord. Ces milices seraient mises à l'épreuve lors du conflit connu sous le nom de guerre du roi Philippe (1675-1676), au cours duquel les Amérindiens partisans de Metacomet (connu des Anglais sous le nom de roi Philippe) firent la guerre aux colonies de la Nouvelle-Angleterre. Après une lutte sanglante, les colons finirent par l'emporter, sans l'aide de l'Angleterre. L'idée que la Nouvelle-Angleterre avait prouvé son autosuffisance militaire conduisit de nombreux habitants de la Nouvelle-Angleterre à commencer à se forger une identité distincte de celle de l'Angleterre, plantant ainsi les premiers germes d'une identité américaine distincte. La guerre du roi Philippe causa également de nombreuses destructions en Nouvelle-Angleterre; en termes de nombre de morts par habitant, elle reste le conflit le plus sanglant de l'histoire américaine. Le traumatisme du conflit et les efforts de reconstruction une fois celui-ci terminé renforcèrent également l'identité de la Nouvelle-Angleterre.
Cette guerre était à peine terminée que l'Angleterre entraînait les colonies dans près d'un siècle de guerres coloniales contre la France. Ces guerres - parfois appelées collectivement "guerres intercoloniales" - étaient toutes issues de conflits plus vastes qui avaient débuté en Europe et comprenaient la guerre du roi Guillaume (1688-1697), la guerre de la reine Anne (1702-1713), la guerre du roi Georges (1744-1748) et la guerre de la Conquête (1754-1763). Chaque guerre opposa les colonies anglaises aux Français, et de nombreuses nations autochtones furent contraintes de se ranger du côté de l'un ou l'autre belligérant.
Dans les années 1740, les colons commencèrent à servir dans des "régiments provinciaux", des unités semi-professionnelles mieux entraînées que les milices ordinaires. Ces régiments provinciaux constituèrent au final la majeure partie des forces de combat britanniques en Amérique du Nord; le siège de Louisbourg en 1745, par exemple, fut mené en grande partie par des troupes coloniales de Nouvelle-Angleterre. Une fois de plus, ces expériences militaires lièrent les colons américains entre eux par le biais d'expériences communes et leur donnèrent le sentiment d'avoir un but à atteindre au sein de l'empire au sens large. Des victoires comme celle de Louisbourg les convainquirent qu'ils étaient capables de réussir par leurs propres moyens - même si les colons se considéraient toujours comme des Britanniques avant tout, une identité américaine distincte était en train de prendre racine sous la surface. En outre, le nombre de soldats coloniaux formés par les Britanniques s'avérerait important, car de nombreux officiers de l'armée continentale avaient déjà servi dans les rangs britanniques.
Une expansion limitée vers l'Ouest
La victoire dans la guerre de la Conquête étendit considérablement le domaine de la Grande-Bretagne sur le continent nord-américain. Elle contrôlait désormais l'intégralité du Canada et toutes les terres situées à l'ouest du fleuve Mississippi. De nombreux colons américains étaient impatients de s'étendre sur ces territoires occidentaux qu'ils considéraient comme leur légitime butin de guerre. Le conflit avait éclaté en 1754 entre la Virginie et la Nouvelle-France au sujet des terres de la vallée de l'Ohio. La colonie de Virginie estimait avoir droit à ces terres, non seulement parce qu'elle s'était battue pour les obtenir, mais aussi parce que son économie dépendait de l'accès à des champs frais et fertiles; le tabac, principale culture commerciale de la colonie, épuisait les nutriments du sol, ce qui obligeait les planteurs virginiens à rechercher constamment de nouveaux champs. Il s'agissait d'une priorité absolue pour la Virginie, étant donné que les investisseurs de l'Ohio Company, une société de spéculation foncière, comprenaient certains des membres les plus éminents de la noblesse virginienne, tels que George Washington et la famille Lee. D'autres colonies tenaient aux terres de l'Ouest pour leurs propres besoins, tandis que les particuliers étaient attirés par la promesse d'un nouveau départ ou d'une nouvelle propriété. En outre, de nombreux vétérans de la guerre de la conquête s'étaient vu promettre des terres dans l'Ouest.
Lorsque les colons commencèrent à s'installer sur ces terres, ils entrèrent en conflit avec les peuples autochtones d'Amérique du Nord qui y vivaient déjà. Les conflits fonciers entre les colons blancs et les Autochtones dégénèrent souvent en violence, et un conflit majeur - la rébellion de Pontiac - obligea la Grande-Bretagne à dépenser de précieuses ressources militaires pour aider les colons à l'enrayer. Les Britanniques, déjà très endettés, ne voulaient pas avoir à se précipiter à la défense des colonies chaque fois qu'elles provoquaient une guerre avec une nation autochtone. De plus, le Parlement craignait que la migration des colons vers l'intérieur du continent ne les rende moins dépendants des biens britanniques et ne favorise les idées d'indépendance. C'est cette volonté de contenir les Américains qui conduisit à l'adoption de la Proclamation royale de 1763 qui interdisait l'établissement de colonies à l'ouest des Appalaches. De nombreux colons se sentirent trahis par cet édit qu'ils interprétèrent comme une atteinte aux libertés auxquelles ils tenaient tant.
L'imposition sans représentation
À la fin de la guerre de la Conquête, l'Empire britannique se retrouva submergé par la dette - en janvier 1763, la dette consolidée s'élevait à 122 603 336 livres sterling, avec un intérêt annuel de 4 409 797 livres sterling (Middlekauff, 61). À une époque où le commerce était déprimé, le prélèvement de nouvelles taxes semblait être le seul moyen de commencer à s'attaquer au problème, mais les Anglais étaient déjà taxés à l'extrême. En mai 1763, à Exeter, par exemple, des manifestations eurent lieu pour protester contre une nouvelle taxe sur le cidre, ce qui amena le Parlement à conclure qu'il ne pouvait pas imposer beaucoup plus de nouvelles taxes aux Anglais sans rencontrer une forte résistance. Naturellement, la solution consista à se tourner vers ceux qui vivaient dans d'autres parties du vaste empire britannique, en particulier dans les colonies d'Amérique du Nord. Après tout, la guerre avait été menée en grande partie pour défendre ces colonies, qui en avaient largement profité. En outre, une armée avait été envoyée en Amérique du Nord pour maintenir la paix à la suite de la rébellion de Pontiac, une disposition que le Parlement estimait devoir être payée par les colons.
À cette époque, il n'y avait guère de désaccord au sein du Parlement sur la nécessité de taxer les colonies. Certes, au cours des dernières décennies, le Parlement s'était contenté d'autoriser la "négligence salutaire", mais il maintenait qu'il avait le droit de l'écarter chaque fois que cela s'avérait nécessaire. En 1764, le Parlement tâta le terrain avec le Sugar Act, qui visait simplement à faire appliquer une taxe existante sur la mélasse et à réprimer la contrebande. Cette décision froissa de nombreux marchands américains, car la mélasse jouait un rôle important dans l'économie des colonies de la Nouvelle-Angleterre. Les marchands, constatant qu'ils ne pouvaient plus corrompre les douaniers britanniques, devaient désormais payer beaucoup plus d'impôts et commencèrent à dénoncer l'ingérence du Parlement dans les affaires coloniales. Des écrivains comme Samuel Adams se firent connaître en s'opposant au Sugar Act, arguant que la taxe équivaudrait à un "esclavage tributaire". Comme aucun Américain n'était représenté au Parlement, ils affirmaient que celui-ci ne pouvait pas les taxer en vertu de la Constitution. Le Parlement n'était pas d'accord, arguant que les colons n'étaient pas différents des Anglais qui n'étaient pas qualifiés pour participer à la vie politique, mais qui étaient néanmoins virtuellement représentés au Parlement.
Cependant, c'est le projet de loi du Stamp Act proposé par le Parlement qui dépassa les bornes dans l'esprit de nombreux colons. Cette loi imposait une taxe - représentée par un timbre - sur tous les documents papier, y compris les contrats légaux, les certificats de mariage, les licences d'alcool, les journaux et même les cartes à jouer. Bien qu'elle n'ait été guère ruineuse pour la plupart des gens, cette taxe allait toucher beaucoup plus de monde que le Sugar Act et était donc beaucoup plus visible. Les voix d'Adams et de ses collègues "whigs" se firent de plus en plus fortes. Les marchands boycottèrent les produits britanniques et des émeutiers descendirent dans les rues de Boston où un groupe clandestin, les Fils de la Liberté, pendirent en effigie les distributeurs de timbres britanniques et brûlèrent leurs maisons. Plus important encore, une délégation de neuf colonies se réunit à New York en octobre 1765 pour discuter d'une réponse unifiée et intercoloniale au Stamp Act. Ce "congrès du Stamp Act" fut le premier exemple de regroupement des colonies pour s'opposer au Parlement.
Des tensions croissantes
Le Parlement, choqué par les réactions au vitriol suscitées par le Stamp Act, décida de l'abroger au début de l'année 1766. Mais dans le même temps, il adopta le Declaratory Act qui proclama que le Parlement était habilité à légiférer au nom de toutes les colonies britanniques "dans tous les cas, quels qu'ils soient". En substance, cela signifiait que le Parlement ne concédait rien aux colons et qu'il revendiquait toujours le droit de leur imposer quelque règle que ce soit. C'est également à cette époque que le Parlement adopta la loi de 1765 sur le cantonnement (Quartering Act), qui imposa aux colonies de nourrir et d'héberger les soldats britanniques stationnés dans leurs villes. Cette mesure scandalisa de nombreux colons, car les armées permanentes étaient depuis longtemps considérées comme une antithèse de la liberté. Pour ces raisons, les tensions n'étaient pas apaisées lorsque le Parlement adopta les Townshend Acts en 1767-68, une nouvelle série de taxes sur des articles tels que le verre, la peinture et le thé. Une fois de plus, les assemblées législatives coloniales condamnèrent ces taxes qu'elles jugeaient anticonstitutionnelles, et de nombreux marchands s'unirent pour conclure de nouveaux accords de non-importation contre les produits britanniques. De nouvelles émeutes à Boston prirent une telle ampleur que le Parlement dut y envoyer deux régiments de soldats pour maintenir la paix en octobre 1768.
La présence de soldats britanniques à Boston ne fit qu'exacerber les hostilités, surtout lorsque les soldats commencèrent à prendre des emplois. Le point culminant fut le massacre de Boston du 5 mars 1770, lorsque neuf soldats britanniques, pris à parti par une foule en colère, tirèrent sur la foule, tuant cinq personnes. Les soldats furent arrêtés et jugés, mais la plupart d'entre eux furent acquittés grâce à la défense acharnée de l'avocat de Boston John Adams. Peu après le massacre, la plupart des lois Townshend furent abrogées et les tensions commencèrent à s'apaiser; pendant un certain temps, il sembla que les choses allaient revenir à la normale. Le Parlement avait toutefois maintenu la taxe sur le thé, ce qui allait devenir problématique en mai 1773, lorsque la Compagnie britannique des Indes orientales se vit accorder le monopole de tout le thé dans les colonies britanniques. Sam Adams et d'autres Whigs firent valoir qu'il s'agissait là d'un moyen détourné pour le Parlement d'amener les colons à payer leur taxe, puisqu'en achetant le thé de la Compagnie des Indes orientales, ils s'acquittaient aussi, contre leur gré, de la taxe sur le thé. Cela suscita l'indignation et conduisit à la Boston Tea Party, le 16 décembre 1773, lorsqu'un groupe de Fils de la Liberté déversa 342 caisses de thé de la Compagnie des Indes dans le port de Boston.
Lois intolérables
Le Parlement chercha à punir l'insolente colonie du Massachusetts pour la Boston Tea Party, ce qui le conduisit à imposer les cinq lois coercitives en 1774. Connues des colons sous le nom de "lois intolérables", ces lois furent l'une des causes les plus directes de la guerre d'Indépendance américaine. Elles comprenaient la fermeture du port de Boston au commerce jusqu'à ce que la ville ait dédommagé la Compagnie des Indes orientales pour le thé détruit, et la suspension du gouvernement représentatif dans le Massachusetts, avec la nomination d'un responsable militaire - le général Thomas Gage - pour agir en tant que gouverneur. Les actes stipulaient également que désormais, tout fonctionnaire britannique accusé d'un crime en Amérique du Nord serait jugé en Grande-Bretagne, ce qui, selon les colons, entraînerait corruption et erreurs judiciaires. Le quatrième acte reprenait l'impopulaire Quartering Act et imposait aux colonies de loger les soldats dans des bâtiments inoccupés (mais pas dans des maisons privées). La cinquième loi était le Québec Act qui étendait le territoire de la nouvelle province de Québec jusqu'à la rivière Ohio et promettait aux Canadiens français qu'ils pourraient pratiquer librement le catholicisme. Cette mesure offensa fortement les colons protestants qui voulaient ces terres et qui, s'étaient récemment battus contre les Canadiens.
Les Lois intolérables étaient une réelle préoccupation pour l'ensemble des 13 colonies; si le Massachusetts pouvait être traité de la sorte, qu'est-ce qui empêcherait le Parlement de traiter les autres colonies de la même manière? Ces lois furent perçues comme une manifestation de la tyrannie du Parlement, une justification de tout ce que les Whigs américains craignaient. Des assemblées législatives, comme la Chambre des bourgeois de Virginie, condamnèrent les Lois intolérables et annoncèrent leur solidarité avec le Massachusetts. Pour cette insolence, la Chambre des bourgeois fut dissoute par le gouverneur royal de Virginie, ce qui ne fit que jeter de l'huile sur le feu. Fin 1774, les représentants de douze colonies se réunirent à Philadelphie à l'occasion du premier Congrès continental, dans l'espoir de trouver une réponse aux Lois intolérables. Outre de nouveaux accords de non-importation, le Congrès décida de préparer les milices locales à un éventuel conflit. Le Congrès s'accorda sur une nouvelle réunion en mai 1775 si la situation ne s'était pas améliorée, mais avant cette deuxième réunion, les premiers coups de feu de la guerre furent tirés lors des batailles de Lexington et Concord (18 avril 1775), déclenchant la guerre d'Indépendance américaine. Cette guerre serait le dernier fil conducteur de la construction d'une identité américaine distincte de celle de la Grande-Bretagne, qui aboutirait à la fondation d'une nouvelle nation.